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Les groupies de Bergson

Tridimensionnel

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27/4/16
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Bonsoir bonsoir, un article (anglophone) traitant du succès qu'a rencontré le philosophe Henri Bergson envers les femmes de son temps : les raisons de ce succès, comment il fut perçu, et la façon dont ces événements s'inscrivent dans les problématiques du début du XXème siècle. Je joins une traduction des passage-clefs, s'ils vous titillent je vous encourage fortement à lire l'article en entier.

https://aeon.co/essays/henri-bergson-the-philosopher-damned-for-his-female-fans

 
Que pense Bergson ? a dit:
Bergson a subverti la vision dominante de la pensée occidentale selon laquelle l'Immuable – songez aux formes platoniciennes – était plus réel que le muable (pensé comme corruptible). Au contraire, selon Bergson, « la réalité est la mobilité », le changement est une caractéristique essentielle de l'expérience consciente humaine et la condition même du libre-arbitre - autrement dit : « Exister, c'est changer, changer, c'est mûrir, mûrir, c'est continuer à se créer sans cesse. »
Traitement médiatique d'un succès populaire féminin a dit:
Ces conférences étaient ouvertes au public et Bergson attirait des centaines d'étudiants en philosophie, d'écrivains à la mode et de riches mondains parisiens. Au fur et à mesure que la réputation de Bergson s’étendait, les commentateurs étaient de plus en plus fascinés par une caractéristique remarquable de son auditoire : c’était principalement des femmes.
[…] Les commentaires sur les femmes parfumées, évanouies, coquettes et bavardant sont ainsi devenus un trope comique commun, ajoutant à la frénésie et à la mystique qui entouraient Bergsonmania. Les journalistes ont souvent opposé, pour un effet dramatique ou comique, la frivolité et la sentimentalité supposée des femmes bergsoniennes à la solennité d'un cours de philosophie. […] Le public féminin était décrit comme une foule de poseuses, trop frivoles pour développer un intérêt profond pour les questions philosophiques, et ne méritant donc pas les précieux sièges du Collège de France.
Le revers de la fame et un peu d'intersectionnalité a dit:
Le fait que tant de femmes aient été attirées par la philosophie de Bergson dit peut-être quelque-chose à propos de Bergson en tant que penseur. En effet, des traits traditionnellement associés à la féminité, tels que l'irrationalité et la sentimentalité, se heurtaient aux qualités traditionnellement masculines jugées nécessaires pour être un bon philosophe. Certains des adversaires les plus sérieux de Bergson ont commencé à dire que son succès chez les femmes n’était pas un hasard. La raison pour laquelle les êtres les plus irrationnels de tous, les femmes, étaient si enthousiastes à l’égard des de ses idées seraient que sa philosophie serait une philosophie de l’irrationnel.
[…] La philosophie de Bergson, disaient-ils, manquait de clarté et devait être combattue, car elle reposait sur un mysticisme obscur et peu fiable, de nature « féminine ». Un écrivain du New Times a exprimé cette idée de manière succincte et cinglante: « Vrai, Bergson est presque étouffé par le parfum lorsque des femmes assistent à ses conférences ; mais si Bergson avait réellement été un philosophe, aucune femme ne l’aurait écouté. »
[…] Ces idées cadraient avec les théories du dirigeant intellectuel de l’Action Française, Charles Maurras, qui a souvent mis en garde contre le déclin de la civilisation française en raison de l’influence des idéologies « barbare » et « féminine ». Selon lui, Bergson incarnait les deux menaces en tant que « maître de la France juive » et défenseur du « romantisme féminin ».
Contexte politique : face aux suffragettes a dit:
La renommée de Bergson a eu lieu à un moment où le droit de vote des femmes faisait l’objet d’un débat. L'un des principaux arguments mobilisés contre le suffrage féminin reposait sur l'idée qu'un changement aussi radical pourrait miner la séparation récemment mise en place entre l'Église et l'État. Les femmes étaient jugées hautement influençables, en particulier sous l'autorité des prêtres. Il était à craindre que ceux-ci retrouvent leur place dans la sphère politique en manipulant les opinions politiques de leurs paroissiennes. En conséquence, alors que de nombreux sénateurs étaient favorables à l’idée « en théorie », le moment n’était pas mûr, pensaient-ils, pour le vote des femmes.
[…] En 1913, on demanda à Bergson son point de vue sur le « mouvement féministe en Europe et en Amérique ». Bien qu'il ait tenu à préciser qu'il n'avait « constaté aucune différence de niveau entre l'esprit masculin et féminin » et que, à l'époque où il enseignait aux jeunes hommes et femmes, il n'aurait pas été en mesure de distinguer les essais écrits par des femmes, Bergson a néanmoins exprimé des réserves quant à l'idée de donner le vote à toutes les femmes en même temps :
« Quand vous me posez des questions sur le mouvement des femmes, je dis que je voudrais faire l’expérience mais je dois ajouter que c’est une expérience dangereuse ; puisque la moitié de la population obtiendrait soudainement le droit de vote. Je pense que cela devrait être fait progressivement. Les femmes n’ont jusqu’à présent pas eu d’intérêt pour la politique et l’on ne peut pas s’attendre à ce qu’elles en aient les aptitudes… Je n’approuve certainement pas les méthodes militantes des suffragettes. Je sais que partout où il y a de l'enthousiasme il y a de la violence, mais les femmes nuisent à leur propre cause. »
Ok but why ? a dit:
Pourquoi, quand Bergson était populaire, était-il si populaire, surtout auprès des femmes ? Une combinaison de facteurs, notamment le caractère public de ses conférences et la clarté de son style de conférencier, a sans aucun doute contribué à sa renommée. Les femmes en particulier auraient profité du fait que les conférences de Bergson, qui se tenaient hors des limites étouffantes de la Sorbonne, présentaient des idées complexes et subtiles d’une manière digeste pour celles qui n’avaient souvent pas bénéficié d’une éducation philosophique. Plus encore, la philosophie de Bergson est une philosophie de changement, de créativité et de liberté que beaucoup, dans les années qui ont précédé la Première Guerre mondiale, ont utilisé pour canaliser leurs propres espoirs politiques. Peut-être les femmes de la fin de la Belle Époque étaient-elles si attirées par lui parce que sa philosophie était alors un point de ralliement pour celles qui pensaient qu'un changement radical était possible.
Les femmes pèsent dans le game a dit:
Au-delà de leur bergsonisme et de leurs affiliations théoriques, Cox et de Beauvoir étaient des penseuses intellectuellement productives. Ces deux exemples à eux seuls dissipent l’idée selon laquelle les femmes ne s'intéressaient à Bergson que parce qu'il était à la mode. Cox et de Beauvoir ne sont que deux exemples parmi de nombreuses femmes du XXe siècle qui ont adopté une philosophie radicalement différente et sophistiquée.
On peut espérer que le rôle important joué par les femmes dans l’histoire de la philosophie n’est plus à démontrer, mais les livres, articles et programmes de philosophie restent chroniquement dominés par des hommes (principalement européens). Rebecca Buxton et Lisa Whiting, deux philosophes contemporaines du Royaume-Uni, ont récemment édité le livre The Philosopher Queens, intitulé « Les femmes en philosophie par les femmes en philosophie… de Hypatia à Angela Davis ». De telles initiatives nous rappellent que les femmes ont toujours contribué au développement de la philosophie, en tant que lectrices, en tant que membres de ses publics, mais aussi en tant qu'autrices et intervenantes.
 
Tridimensionnel a dit:
« Vrai, Bergson est presque étouffé par le parfum lorsque des femmes assistent à ses conférences ; mais si Bergson avait réellement été un philosophe, aucune femme ne l’aurait écouté. »

Abadakor ça a le mérite d'être clair !

C'est marrant, en cours de Philo au lycée on avait étudié un extrait de conférence de Bergson . Il y parlait de la vision du monde qu'il jugeait typique des artistes et des philosophes, les artistes cassant les codes de la contemplation du monde matériel (voir le monde pour sa beauté et non son utilité) et les philosophes cassant les codes de la contemplation du monde intérieur, de sa pensée . C'est mal résumé désolé mais ça m'avais marqué pour que je m'en souvienne encore .
Par contre les filles de la classe avant l'air de s'ennuyer autant que d'habitude comme les mecs haha, le cadre d'une étude de texte en cours doit jouer ^^
 
Le seul bouquin que j'ai lu de lui c'est l'énergie spirituelle. Et sa pensée ne m'a pas paru plus intuitive que celle d'un Nietzsche ou qu'un Jankélévitch.
J'ai trouvé son style un peu entre les deux écoles dites "continentale" et "analytique". 

Par contre je décèle en lui plusieurs choses d'essence féminine.
Déjà, il y a dans le style une approche plus douce et moins autoritaire. (a contrario d'un Nietzsche par ex. Code 1 du Nietzsche : Ce que je dis est vrai car je le dis).

Il y a aussi un rejet de l'expertise et du détails. Une pensée en arborescence comme on dirait aujourd’hui.
Et également une sorte "d’intérêt" touche à tout. Une curiosité humaniste, chose que j'attribue plus aisément comme caractéristique féminine, l'homme étant plus centré sur son propre monde intérieur et les abstraction qui s'y trouvent.

C'est peut être la multiplication de ces facteurs qui on fait sa réputation chez la gente féminine.

A noter cependant qu'il ne faut pas, en s'inspirant de telles généralités, rejeter l'approche intellectuelle et l'abstraction chez la femme. Lire du Bergson N'EST pas faire de la couture ou regarder Dallas. Et s'il ne s'agissait la que d'un effet de mode, je doute que les femmes irait voir des conférences de philosophies, aller se faire une toilette approprié à la saison me parait plus coller à l'ère de la mode et des convenances. Rappelons que parler philosophie c'est aussi parler politique. Et parler politique c'est prendre un parti pris et se faire des ennemis.
Après que les femmes reconnaissent dans la pensée même une forme de sensibilité qui leur est propre (et qui est certainement appréciable dans la philosophie souvent sèche ou moribonde) je pense qu'on peut le comprendre et l'envisager.
 
Wha le mot "essence" me gêne énormément. Mais je vais supposer que c'est un raccourci de langage x)

J'aime beaucoup ce philosophe car sa pensée est vraiment agréable à suivre, ses raisonnements sont nets, clairs, tout en faisant appel à la sensation et en utilisant des concepts très intuitifs. On devine une perception très aiguë de soi et du monde, couplée à une solide rationalité. Pour preuve de son efficacité, j'avance son livre "Le Rire" qui est, à ma connaissance, le seul texte de philosophie présentant une explication convaincante de ce phénomène.

Pour l'effet de mode, ça me fait penser à certains otakus qui ne supportent pas de voir des meufs actives dans cette culture et les accusent de n'y adhérer que pour attirer l'attention. Avec des arguments plus ou moins essentialisants genre psychologie évolutionniste sauce incel.
 
C'est le mot que j'ai trouvé le plus approprié pour parler de la masculinité/féminité intérieur et des comportements qui s'en rapprochent. Les plus naturels mais aussi les plus généraux.

C'est un mot qui fait penser à quelque chose de spirituelle, se sentir masculin ou féminin, de la biologie découle tout un océan intérieur de comportements et d'archétypes, influencés par notre biologie naturelle, nos instinct, mais aussi nos constructions sociales plus ou moins élaborées.

Après libre à chacun d'y voir et d'y sentir ce qu'il veut. 

J'ai une théorie selon laquelle une civilisation ne peut pas survivre sans partage d'essence. Un homme qui ne possède qu'une essence masculine ne peut rien construire, il est comme un animal entier dompté par ses instinct, donc il emprunte un peu d'essence féminine pour se civiliser. La femme, empreinte également de l'essence masculine pour résister à la violence de l'homme et à la prédation de l'environnement. En découle des comportements complexifiés par la technologie et la connaissance, à dominance masculine ou féminine, et de la on peut saisir les degrés de proportions d'essence dans chaque être.

C'est un peu l'idée de la complémentarité, de la polarité, c'est pour ça que je dis que c'est un peu spirituel comme approche ^^

Mais cela vise plus à se sentir incarné dans un corps, à donner du sens à ce que l'on vis, que de se servir de ça pour prétendre que les femmes ne peuvent rien intellectualiser.
L'abstraction est pour moi commune au deux sexe. Par contre il y a dans cette abstraction des sensibilité différentes.

Concernant les otakus a priori je pense que quand cette culture est partagé (en convention, dans des cafés...), c'est à fort but de séduction. C'est une mode adolescente (les cosplays toussa) et à but d'attirer l'attention. Mais pourquoi ce serait mal ? Il faut bien qu'il se lâchent le slip aussi les introvertis de la japanim ^^

D'ailleurs c'est marrant (ou malsain jsp) mais les conventions d'otaks sont très sexualisés (et genré de manière pas hyper subtile) vu de l’extérieur. Tous ces jeunes mâles brandissant leurs épée en plastoque et les fifilles en jupettes sexy avec de la fourrure. Tous ce beau monde brandissant des "free hugs". Disons que la l'essence tu t'en prend des effluves mirifiques, une bonne grosse trace dans le pif quoi.
Les hormones sont lâchées ^^
 
Bergson apparaît dans cet article d'Annabelle Bonnet publié dans le journal du CNRS qui raconte, plus largement, comment les femmes ont progressivement acquis au siècle dernier le droit d'étudier la philosophie (oui, ça ne fait pas si longtemps...).

https://lejournal.cnrs.fr/articles/quand-les-femmes-etaient-exclues-de-la-philosophie

Quelle a été l’attitude des hommes philosophes vis-à-vis des femmes ?
A. B. La mentalité des philosophes masculins a évolué au cours de toutes ces années. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, leur attitude a été extrêmement réfractaire, mais l’admission des femmes était quand même un sujet : ce n’était pas un inconscient qui se répétait de lui-même.

Ces hommes voyaient bien que la société bougeait et que certaines femmes voulaient rejoindre leur discipline. La philosophie présente cependant une particularité par rapport aux lettres ou à l’histoire, elles aussi difficiles d’accès, mais qui montrent toutefois des signes d’ouverture. La philosophie, elle, est une discipline qui continue de faire bloc contre l’entrée des femmes. Les quelques femmes formées à la philosophie et qui, comme Léontine Zanta, par exemple, arrivent à poursuivre une carrière académique, glissent souvent vers les lettres, une discipline un peu plus ouverte où il est relativement moins difficile de se faire une place.

Quelques hommes font cependant exception…
A. B. Certaines personnalités, que j’ai mises en avant dans mon livre, ont entretenu un rapport assez contradictoire avec cette question. Notamment Henri Bergson, que je montre davantage comme le phénomène Bergson que comme l’individu Bergson. À ses yeux, ce qu’il appelle le génie créateur reste une caractéristique masculine, car les femmes ne possèdent pas de sensibilité pure.

Mais dans le même temps, c’est son enseignement qui voit naître ce que j’appelle le premier grand public féminin de philosophie du XXe siècle en France, parce que Bergson porte la philosophie hors de l’Université, dans le débat public. Donc, indépendamment de sa propre pensée, il va pousser les femmes à accéder à cet espace philosophique… Mais on appelait ces femmes les « bergsonnettes », un diminutif qui exprime bien toute l’ambiguïté du point de vue masculin : on veut bien leur reconnaître un intérêt pour la philosophie, mais elles restent inférieures, suiveuses et passives.

Léon Brunschvicg, en revanche, a eu, dites-vous, une influence décisive.
A. B. Oui, Brunschvicg se détache vraiment de tous ses collègues, car il soutient coûte que coûte le principe d’égalité dans tous les domaines, y compris en philosophie. Les femmes y possèdent autant de capacités que les hommes, soutient-il, et si leurs résultats ne le montrent pas, c’est un problème d’éducation, pas une question de nature féminine.

Brunschvicg, qui incarnait le philosophe républicain par excellence, a joué un rôle important dans l’évolution des choses. Après la Première Guerre mondiale, quand on s’interroge pour savoir s’il faut donner accès à l’agrégation aux femmes ou s’il faut créer une agrégation spécifique, Bergson rejoint d’ailleurs l’opinion de Brunschvicg : les femmes doivent obtenir le droit de passer les mêmes concours que les hommes.
 
Alors Sorence ça fait quoi de pas avoir de sensibilité pure, je suis curieux éclaire moi  :-D
 
Bergson a subverti la vision dominante de la pensée occidentale selon laquelle l'Immuable – songez aux formes platoniciennes – était plus réel que le muable (pensé comme corruptible). Au contraire, selon Bergson, « la réalité est la mobilité », le changement est une caractéristique essentielle de l'expérience consciente humaine et la condition même du libre-arbitre - autrement dit : « Exister, c'est changer, changer, c'est mûrir, mûrir, c'est continuer à se créer sans cesse. »

Littéralement Héraclite re-markété pour le XXe siècle, haha.

(bref, merci pour le topic)
 
Mr Sandman a dit:
Alors Sorence ça fait quoi de pas avoir de sensibilité pure, je suis curieux éclaire moi  :-D

Hé bien ça expliquerait pourquoi Yoshi me traitait de harpie. N’ayant pas de sensibilité, je ne peux pas te raconter ce que ça fait
 
@Sorence La sensibilité casquette est universelle. Plutôt que harpie que je trouve grossier j'ai un joli terme pour toi: la querelleuse. Ca fait mauvaise graine genoux sales qui envoie des pierres sur les fenêtres. C'est punk.

En tout cas faut lire Bergson. C'est un philosophe complet, autant dans l'analyse rationnelle que dans une forme plus poétique et intuitive de pensée.

A l'époque je me serais certainement travesti en femme pour m'infiltrer dans ses cours et avoir la chance d'assister à ses conférences.
 
Je crois que je préférais harpie, il y a au moins la dimension mythologique un peu badass x)
En tous cas, tu n’aurais pas eu besoin de te travestir pour assister à ses cours, qui étaient tout-public. Qui sait, t’aurais peut-être même pu pécho de la philosophesse…!
 
Sorence a dit:
Qui sait, t’aurais peut-être même pu pécho de la philosophesse…!

Haha je pense que c'est Bergson lui même qui récoltait les honneurs des dames.

En tout cas ça m'a redonné envie de lire un autre bouquin de lui. Après le rire et l'énergie spirituelle je pense que matière et mémoire sera mon prochain.
 
TristesPsycho a dit:
 « Exister, c'est changer, changer, c'est mûrir, mûrir, c'est continuer à se créer sans cesse. »

Littéralement Héraclite re-markété pour le XXe siècle, haha.

(bref, merci pour le topic)

Le tout remasterisé en Devenir par Deleuze un demi siècle plus tard
 
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