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L'effet proprement dit, discussion entre connaisseurs

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Tellement particulier que j'aimerai m'entretenir avec des utilisateurs réguliers ou lire les impressions de personnes ayant réussi à bien identifier l'effet pour savoir comment elles le perçoivent. Car j'ai du mal à trouver les mots.

Pour decrire mes impressions, il faut d'abord s'entendre sur certains concepts, et n'ayant pas fait psycho, c'est difficile à définir.
Il y à le "je" et la "réalité".
- Le "je" serait mon essence, moi, mon âme débarassée de toute pensée et de toute sensation, capable de ressentir et de penser mais n'étant pas influencée, modifiée par ce pensées et sensations qu'elle peut toujours générer.
- La "réalité" serait ce que je peux percevoir de mon environnement, par mes sens, par mes yeux et l'accumulation de tout ce que j'en ai perçu jadis et de ce que je continue de percevoir, qui me donne un monde que je connais et dans lequel j'évolue; mes souvenirs et mes perceptions me servant à identifier et situer cet environnement.

Eh bien je trouve donc que la salvia dissocie ce "je" et cette "réalité", n'ayant pas éssayé de drogues dissociatives je ne sais si cet effet est courant. Et je trouve indispensable de pouvoir ressentir et identifier cet effet, mais je le trouve également monstrueux, horrible. C'est un peu comme la mort d'être 'détaché' de cette réalité.
Ce détachement de la réalité constituée de ce que je génère comme pensées mais aussi de ce que j'ai accumulé comme mémoire et sensations pour pouvoir identifier et évoluer dans ce monde; ce éloignement progressif peut donner la sensation de voyager dans le temps et l'espace en fonction des 'endroits', des 'zones' que traverse ce "je" dans cette "réalité" dont il est progressivement dissocié. (pas facile à lire : )

TR : post-35385.html?f=34

Lorsque je décris l'effet de la salvia à des gens j'appele ça 'glisser de la réalité'.

J'ai écrit ce petit texte en fumotant un peu de salvia de manière à ressentir ses effets sans me laisser surprendre, secouer et éberluer pour pouvoir encore les retranscrire en live. Je me rends compte que c'est un peu embrouillé mais j'ai vraiment du mal à trouver les mots pour décrire cet effet étonnant.

Et j'aimerais bien savoir si ce "je" peut exister sans mon corps  :)


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De ce que j'ai lu des impressions des autres, je me retrouve dans cette partie des descriptions d' Hunter Thompson :

""""
- Enfin, je ressens presque à chaque fois l'impression de "voir" l'écoulement du temps sous forme de quelque chose semblable à une pellicule de film qui se déroule horizontalement face et autour de moi. Parfois il s'agit de fenêtres, parfois de télévisions, parfois d'images, mais le principe reste le même. Je ressens aussi la possibilité de "plonger" n'importe où dans cette pellicule.

- Dissociation mentale (perte d'identité, impression de quitter une réalité, ...) EDIT : Dissociation pouvant entraîner une peur très forte.
""""
post-37104.html?f=34



Edit :

Me suis pris un bon ptit coup de salvinorine pour fêter la fin de ce texte que j'avais besoin d'écrire sur la réalité constituée également de mes pensées et du fait de pouvoir s'en détacher. Et j'ai retrouvé la claque habituelle, l'impression que quelque chose de très grave est en train de se passer car c'est très grave de quitter la réalité et seuls quelques gens ont déjà ressentit ça et seule la salvia le permet. L'impression de vivre quelque chose de grave et d'exceptionnel.

Il y a figeage de la réalité, du temps, figeage qui comprend également mes pensées et "je" peux en glisser. Un "je" différent de celui sans salvia car celui sans est également constitué des pensées qu'il génère et qu'il a généré. Et le détachement de ces pensées générées marque le détachement de la réalité, de l'espace temps.
 
merci pour ce post qui me fait reflechir encore une foi à la Sauveuse (c'est ce que veux dire Salvia).
La perte de réalité, pour se retrouver avec le moi, ca me fait penser a un concepte dans un de mes cours d'automate, qui permet de dissocier l'automatisme de son environnement et de trouver son "noyau" , son "coeur".
Plus hypothetique, mais je me lance : cette sensation de dilatation extrème du temps... comme si le moi libéré de la réalité évoluait dans d'autre echelle temporelle. Ou plutot, qu'une foi relié a la réalité, celle ci pose un referentielle de "bon usage" ; à savoir qu'il ne sert a rien d'avoir le temps de penser à 1000 idées et images sur le temps ou je me verse une bière.
Mais je nuancerai quand meme bcp plus cette notion de "glisser de la réalité" , c'est bcp plus compliqué que ça, ce n'est pas un détachement, ou si, mais pas tout a fait, ... mais je ne trouve pas les mots non plus ...
Comme décrire la notion de "être ivre" ; celle la, c'est deja plus facile de la décrire, mais on se comprend quand on le dit, non? l'effet Sally, idem, on voit ce que c'est mais faut le vivre pour avoir une chance qu'on se comprenne...
 
Je retrouve ces sensations déroutantes dans ce que je viens de lire dans une autre partie :

Micou a dit:
Tiax (Kétamine) a dit:
[...] et le tout avec la forte impression que quelque chose se fout profondément de ma gueule, du genre "HAHAHA, t'as cru que ça n'étais qu'un trip, mais en fait NON, la réalité, ça n'existe pas, et une fois de plus tu va t'en rendre compte!".

Tiens ? Sally est passée par là ?
Sans rire, c'est EXACTEMENT ce que je ressens au début de chaque trip à la Salvia. Comme si quelqu'un ou quelque chose levait la réalité comme un vulgaire rideau, et me faisait voir ce qu'il y a derrière, ou plutôt devant, ou plutôt dedans... enfin, bref, un truc dans le genre, qui se laisse pas vraiment cadrer par les mots. Et toujours cette surprise, effectivement, de voir que ce qu'on pensait être un "trip" est en fait une "réalité plus réelle"... Pour un temps, en tous cas.

J'avais oublié d'exprimer que cette autre dimension me semble plus réelle à ce moment là, que c'est évidemment logique que la 'normalité' n'est qu'une illusion. Tout ça avec une forte impression que c'est très grave et exceptionnel de vivre ça, de s'en rendre compte. Je retrouve quelque chose d'important, d'effrayant et de familier que j'avais oublié. Avec le coté moqueur derrière, tout pareil. Ca secoue.

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Edit :

Je continue de fumoter afin d'essayer de définir l'effet de la salvia, et j'arrêterai certainement quelques temps quand je me serai de nouveau pris une grosse claque en forçant.

J'ai trouvé de nouveaux mots aujourd'hui pour décrire ce qui me semble comme une évidence quand je suis salviatté, j'écris ça encore à chaud pour ne pas oublier :
Des fois je suis bourré, je suis trippé, je suis extasié, stone, tout mou aux anxiolytiques mais apaisé, je suis joyeux ou anxieux, je suis angoissé quand je bade j'ai des pensées intrusives ou je pense à des trucs désagréables en boucle en paniquant ; La Salvia, elle, s'attaque directement à ce "JE", elle intervient sur des zones de mon cerveau, de ma psyché, où se trouve ma personnalité, ma conscience, moi, ce que je suis. Elle viole mon intimité psychologique.

Impossible de prendre du recul face à ce qui nous arrive, même si on subit une drogue, angoissé ou surexcité, même si on devient fou d'angoisse on a toujours assez de recul pour se dire 'putain je deviens dingue'; La Salvia, elle, interdit ce recul car elle chamboule directement ce qui nous définit, des zones très intimes, profondes, fondamentales, de notre personnalité.

Je me dis que si j'arrive à bien intégrer ce fait, j'arriverai à rester suffisamment entier pour mieux observer et vivre l'effet de la salvia.

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Edit 2 :

Un texte que j'ai croisé et trouvé intéressant :

The Splitting of Representation and Referent Layers
Salvia divinorum causes metaperception, which is the tangible perception of the layer of mental constructs that is the only thing directly presented to awareness. In the dissociative state, the vantage-point of awareness is raised, or stepped back a level, resulting in perceiving the cognitive workings of mental-construct processing and perception itself.

Mental constructs that are usually tightly associated separate from each other. The mental representation of each item also perceptibly separates from the represented referent; representations split into two perceptibly distinct layers. The representation layer is present to awareness like a tangible painting, while the referent layer is a remote, speculative realm that is pointed to but is perceptually absent, like a foreign country one has never directly seen (Hoffman 1996).

A person lives their entire subjectively experienced life inside a simulation that their own mind produces by presenting mental constructs to awareness. In metaperception, personal control-power and personal movement through space and time appear as synthetic mental constructs.

The Moving Control-Agent as Mental Construct
In the ordinary cognitive state, the mind generates the sensation of being an autonomous egoic agent wielding cross-time control-power while moving through time and space; this sensation is a projected, constructed, synthetic image and perspective.

The ego-entity exists as a real set of patterns and dynamics spread across time, but the ego is not solid, continuous, or autonomously powerful in the way the mind originally imagines. The self exists as a mental construct in the form of a time-slice series. This mental construct exists both as the entire series and as individual time-slices, with the continuant agent’s motion and control-power mentally projected from within each time-slice.

Seeing the illusory aspects of mental representation of oneself, and feeling static spacetime unity in the absence of the accustomed sense of personal solidity, can be experienced as death. This death-experience is the ending of personal existence, because the egoic-mode mind identifies one’s existence with the projected image and sensation of the moving continuant agent and its control-power.

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Et la google traduction :

Se dédoubler des couches de représentation et de référent
Le divinorum de Salvia cause le metaperception, qui est la perception réelle de la couche de constructions mentales qui est la seule chose directement présentée à la conscience. Dans l'état dissociative, l'avantageux-point de la conscience est augmenté, ou s'est reculé un niveau, ayant pour résultat de percevoir les fonctionnements cognitifs de mental-construire le traitement et la perception lui-même.

Est-ce que non seulement les constructions mentales associées deviennent séparé de l'un l'autre, de la représentation mentale des fentes de chaque article perceptible et séparent du référent représenté, se dédoublant dans deux couches perceptible distinctes : la couche de représentation actuelle comme une peinture réelle, et un royaume au lequel est dirigé mais perceptually un absent à distance et spéculatifs, comme un pays étranger un a jamais directement vu (Hoffman 1996).

Une personne vit leur vie subjectivement expérimentée entière à l'intérieur d'une simulation que leur propre esprit produit en présentant les constructions mentales à la conscience. Dans le metaperception, la commande-puissance personnelle et le mouvement personnel par l'espace et le temps apparaissent en tant que constructions mentales synthétiques.

Le Commande-Agent mobile en tant que construction mentale
L'esprit dans l'état cognitif ordinaire produit de la sensation d'être une commande-puissance de utilisation de croix-temps d'agent egoic autonome tout en se déplaçant par le temps et l'espace ; cette sensation est une image et une perspective projetées, construites, synthétiques.

La moi-entité existe comme un vrai ensemble de modèles et de dynamique a écarté à travers le temps, mais le moi n'est pas plein, continu, ou de façon autonome puissant de la façon au commencement conçue. Comme construction mentale, l'individu existe comme série de temps-tranche : comme série entière et en tant que différentes temps-tranches, avec le mouvement et la commande-puissance de l'agent continuant mentalement projetés de dans chaque temps-tranche.

Voir les aspects illusoires de la représentation mentale de se, et sentir l'unité statique de spacetime en l'absence du sens accoutumé de la solidité personnelle, peuvent être éprouvés comme mort - la fin de l'existence personnelle - parce que l'esprit d'egoic-mode identifie l'existence à un avec l'image et la sensation projetées de l'agent continuant mobile et de sa commande-puissance.

http://egodeath.com/EntheogenTheoryOfReligion.htm
 
Ouai, bien joué, c'est tout a fait, elle vient par l'intérieur, changer le fonctionnement de base, plus que bcp d'autre drogues
(bien que je donne un peu le meme genre d'explication pour l'effet "philosophique" assez intuitif et profond du LSA)

Faut dire aussi que la salvia, elle te laisse pas le temps de prendre du recul, tout va trés vite.

Par contre ,je n'ai pas eu le petit "haha , c'est la réalité" parce que je ne pense jamais avoir douté sous Salvia.

Ca me fatigue de reflechir a cette plante ^^

edit : j'ai pas encore lu la fin de ton post
 
J'écris ce texte de nouveau à chaud pour ne pas altérer ma conception de l'effet par de nouvelles sensations 'normales'.

L'effet "HaHa c'est ça la réalité" vient du fait que mon esprit, mon âme, se détache de l'espace temps, de ma conception de la réalité faite des pensées que je génère qui apparait alors comme une idée, un concept dans lequel je m'étais fourvoyé, et j'évolue maintenant dans la 'vraie réalité', dans l'absolu.

Le texte que j'ai cité parle de Metaperception, "notre conscience change de niveau et peu percevoir le travail cognitif de construction mentale et de perception elle-même".
Ca dit que dans la Metaperception, le 'control-power' personnel et le mouvement personnel à travers l'espace et le temps apparaissent comme des constructions mentales synthétiques. Par personnel, il faut comprendre le 'Soi', l'ego de "ego death"; en cherchant un peu j'ai lu qu'il y avait beaucoup de désaccord et de contradictions dans les traductions du 'Moi', du 'Soi' et de l'ego'. Là on ne parle pas de projection de ce que l'on représente ou de ce que l'on estime être mais bien de l"Etre" lui même, l'individu en tant qu'entité.

Il est aussi écrit que la salvia sépare des constructions mentales habituellement très imbriquées, ainsi notre représentation mentale est séparée du référent (je), l'individu de sa réalité.

On peut également lire que de voir l'aspect illusoire de la représentation mentale de soi-même, et ressentir l'unité statique d'espace temps sans la perception habituelle de solidité personelle, peut être une experience de la mort. (Jl'avais bien senti : )

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En revenant de mon avant-dernier fumotage, j'ai écrit tout de suite "la salvia permet à mon essence de se détacher de la réalité faite des pensées qu'elle génère. Oui la mort doit ressembler à ça".

Lors de mon dernier test, je me suis fait un gros noeud à la "conscience de moi-même individu, entité à part entière" pendant que mon esprit (ou mon 'âme', ou 'je', ou mon 'Soi' ou ma 'conscience') se détachait de son receptacle de concepts (d'idées accumulées me définissant).
Je me disais qu'il allait y avoir un souci si pendant que j'étais en dehors de ce receptacle, de cette niche pour ma conscience, ma conscience se modifiait de façon trop importante avec ces fondamentaux à l'esprit et que je ne pourrais pas regagner convenablement la niche d'idées accueillant mon esprit.
Je pensais qu'il allait y avoir des doublons et "AAAAAAAARRRRRRRGh", j'ai voulu revenir et effectivement ce fut plus difficile et plus long que d'habitude avec de drôles de sensations physiques dans le crâne (les doublons qui coinçaient : ) et la tête entre les mains. Etonnant car les doses sont vraiment très faibles pour que j'effleure juste la dissociation. Je me disais "tout ce que je risque c'est de ne pas revenir, c'est la mort, ce n'est pas si grave". Et je me demande si il n'y a pas de risques psychologiques à jouer à ça. Je n'ai pas envie de trop tordre ma psyché.

Là je commence à développer une drôle d'idée en pensant qu'à chaque fois je constate la possibilité de continuer d'exister après la mort.

Ca a été vraiment le bordel pour ecrire ce texte en fumant à intervalles réguliers, il s'est même complêtement éffacé une fois et j'ai pensé que j'avais trouvé les mots exacts pour définir ces trucs pas fastoches à expliquer et que des entités ne voulaient pas que ces idées de réalité, d'esprit et d'existence hors de l'espace temps habituel puissent être clairement exprimées. Et effectivement, j'étais plus satisfait de ce texte la première fois que je l'ai écrit, je le trouvais plus explicite.

Au moins si il m'arrive un truc lors de ces experiences, j'aurai laissé une trace et on saura pourquoi : )
 
Tin, j'ai pas bcp de temps
MAis ce que tu fais est trés interessant
Je n'ai pas de salvia sous la main, sinon, ca m'aurais tenter de lire attentivement, puis fumer, puis retravailler l'ensemble moi même, rentrer dans l'enchevetrement des concepts,

"Il est aussi écrit que la salvia sépare des constructions mentales habituellement très imbriquées, ainsi notre représentation mentale est séparée du référent (je), l'individu de sa réalité."

nickel.
 
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