Les méfaits de la médisance:
Le premier à souffrir de la médisance est la personnalité même de celui qui médit. Ceux qui détournent leurs âmes de leurs sens naturel finiront par perdre l’équilibre de la pensée, et la discipline morale.
En divulgant les secrets des gens et en dévoilant leurs défauts de caractère, ils blessent bien des coeurs.
La médisance sape l’édifice élevé de la vertu, fait s’évaporer les qualités excellentes des hommes en un rien de temps, et dévore les racines de la vertu dans les coeurs mêmes des gens qui médisent. Bref, ce défaut répugnant dévie la bonne reflexion et ferme les portes à la raison et à la compréhension.
Au niveau social, la médisance cause des ravages que l’on ne saurait circonscrire, et est le principal agent de l’inimitié et de la haine entre les individus, au point que lorsqu’elle s’étend plus encore, elle peut jeter l’opprobre sur le prestige et le crédit d’une nation entière. Ce défaut cause un écart irrémédiable dans les rangs des hommes.
Malheureusement nous devons reconnaître que le marché de la médisance, s’est bien achalandé de nos jours. Cette mauvaise habitude s’est insinuée entre les différentes catégories sociales.
Actuellement, tout comme les nouvelles concernant les divers évènements de par le monde se propagent partout les perversions et les déviations morales et psychologiques se répandent à tous les niveaux de l’échelle sociale, avec la même vitesse.
Le cadre de la médisance s’étant aujourd’hui élargi, nous constatons que le désepoir et le pessimisme assombrissent de plus en plus les esprits et les visages des hommes, qui ont perdu toute confiance réciproque.
Et les choses demeureront telles quelles. Tant que les esprits ne seront pas éclairés par la lumière de la fraternité;, il n’y aura ni pureté, ni unité.
Une société qui ne bénéficie pas des faveurs d’un haut sens moral restera éloignée à jamais des avantages d’une vie authentique et riche.
Les causes de ce mal et son traitement:
Bien qu’elle fasse partie des péchés pratiques, la médisance est en relation directe avec l’âme humaine.
Elle traduit une agitation et un trouble psychologique grave, dont les causes doivent être recherchées dans les replis de l’âme et du coeur.
Les moralistes en citent plusieurs motifs, les principaux étant l’envie, la colère, l’orgueil, la susceptibilité. Sans doute tous les actes de l’homme, à l’instar de toute ses empreintes sur son environnement, procèdent- ils de différents états qui surviennent en son for intérieur. Et dès que l’occasion est donnée à l’une des causes mentionnées qui couvent en l’homme, comme la braise sous la cendre, la langue contrevenant à son rôle de gardienne des secrets du coeur se délie pour la médisance.
Lorsqu’un mauvais trait de caractère s’incruste en l’homme, il voile son regard et arrive graduellement à gouverner l’ensemble de ses pensées. Si la médisance est si courante, c’est à cause de l’indifférence des hommes aux mauvaises conséquences de leurs actes qu’ils répètent sans cesse car nous voyons que beaucoup de personnes s’abstiennent de commettre les autres péchés, mais commettent sans remords celui grave de la médisance. La répétition machinale de cet acte entraîne l’homme dans une situation où il ne pourra plus se retenir de faire ce que lui suggère son âme charnelle, quand bien même il en connaîtrait l’affreuse conséquence.
Au niveau du savoir et des connaissances, l’homme cherchant de par sa nature la perfection, reconnaît quelque peu les vérités; pourtant il se refuse à mettre en pratique ces connaissances, et ne se donne aucune peine pour accéder au bonheur. C’est pourquoi, il est la victime de son vil désir.
Ceux qui n’attachent pas de prix à respecter l’honneur d’autrui, ne se plient pas à la loi de la morale.
Consacrer sa vie à la satisfaction des instincts, en transgressant les droits des autres, est la misère morale même.
La faiblesse morale résulte de la faiblesse de la foi, et la naissance des valeurs morales tout comme leur permanence est liée à la croyance; et sans le soutien de la foi, l’homme ne comprendrait jamais pourquoi il devrait aimer la vertu ni s’y vouer corps et âme.
Chacun, selon ses capacités, se fait son opinion de la façon de préserver les hommes de l’égarement et de la corruption morale.
La solution la plus probante en la matière consiste à faire naître chez les gens mêmes, la nécessité de l’autoédification.
Il faut réveiller chez eux le sentiment du bien et les inviter à répondre positivement à l’appel de leur nature profonde et à ne dépenser leurs réserves intellectuelles que dans la voie du bonheur.
Il est en effet possible de venir à bout des vices moraux, d’ecarter les voiles des ténèbres, et de les remplacer par des valeurs sublimes, en portant davantage notre attention sur les mauvaises conséquences de nos actes, et en renforçant notre volonté.