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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] RECHERCHE DE SENSATIONS, DROGUES, PRISES DE RISQUE ET DÉPENDANCES[/font]
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Cet article est en grande partie un copier/coller de paragraphes.[font=Calibri, Helvetica, sans-serif] Source : https://www.cairn.info/revue-psychotropes-2005-3-page-121.htm[/font]
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Du parapente au wingsuit en passant par le base jump, de la consommation de cannabis aux drogues dures (et autres NPS) en passant par le binge drinking, d'une relation sexuelle d'un soir à des pratiques plus osées et permissives, de l'écoute gentille d'une musique de variété pop à de la metal/techno/dubstep/hardtek hardcore, des pointes de vitesse en voiture au slalom entre les véhicules à moto, la recherche de sensations est omniprésente dans notre société post moderne. Cet article propose d'établir quelques liens entre cette volupté d'une intensité supplémentaire et les "nouvelles addictions", étudiées maintenant depuis un demi siècle.[/font]
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Il s'agit de comprendre pourquoi les individus contemporains ont ce besoin de repousser leurs limites, de gagner toujours plus en sensations fortes, et de vivre des expériences sensorielles intenses, variées et nouvelles ? Quelles recherches existentielles motivent les individus à dépasser leurs peurs et ainsi se désinhiber ou se confronter à des risques parfois élevés, si ce n'est mortels ? Pour quelles raisons les humains se confrontent au danger, quels sont les besoins du corps et les envies de l'esprit de se surmonter, de se retrouver dans des décharges d'adrénaline et dopaminergique éprouvantes, de se confronter impulsivement à ses propres sensations dans des stimulations parfois excessives, et mettant en relation avec le monde extérieur et son monde intérieur ?[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Pourquoi certains individus recherchent des sensations, quand d'autres les évitent au contraire ?[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]INTRODUCTION ET DÉFINITIONS[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]La recherche de sensation correspond au fait, pour certains individus, de rechercher de nouvelles expériences plus intenses, plus aventureuses, voire dangereuses.[/font]
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Origine du concept[/font]
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Depuis les années 1960, le psychiatre nord-américain Marvin Zuckerman a développé la notion de [/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif]recherche de sensations[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif], et tend à en faire un trait de caractère, lié à des différences biologiques entre les individus.
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]La première théorie de la recherche de sensations suggérait que l’augmentation de l’activation corticale (du cortex cérébral) était la motivation générale de tout type d’activité de recherche de stimulations. L’amateur de sensations a été défini comme un individu qui a besoin d’expériences et de sensations variées, nouvelles, et complexes, dans le but de maintenir un niveau optimum d’activation[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]. Zuckerman abandonnait plus tard le concept général d’activation qui avait été utile pour la construction de la théorie, et les recherches s’orientèrent vers l’étude de l’activité du système limbique de récompense régulé par les neurotransmetteurs catécholaminergiques (
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]les plus courants sont l'adrénaline (épinéphrine), la noradrénaline (norépinéphrine) et la dopamine)
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif] Plus tard, il développait un modèle plus général de la personnalité en cinq dimensions où il inscrivait la dimension impulsive de la recherche de sensations[font=Calibri, Helvetica, sans-serif], menant à la construction d’un questionnaire général de personnalité. C’est à cette [/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif]recherche impulsive et non socialisée de sensations[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif] qu’il consacrera désormais ses développements et dont il soulignera le rôle dans l’abus de substances psychoactives.[/font][/font]
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]L'échelle de recherche de sensations, adaptée en France par Daniel Widlocher, est un questionnaire qui se décompose en quatre dimensions : [/font]
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]La composante [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Recherche de danger et d’aventures[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif] propose un ensemble d’activités et de sports comprenant une dimension de prise de risque.[/font][/font]
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]La composante [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Recherche d’expériences[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif] désigne une recherche de nouvelles expériences intellectuelles ou sensorielles ainsi qu’un style de vie non conventionnel.[/font][/font]
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]La composante [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Désinhibition[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif] décrit l’adoption de comportements extravertis et socialement « désinhibés », de recherche de stimulation par l’utilisation de substances psychoactives ou, par exemple, des expériences sexuelles plus variées.[/font][/font]
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]La composante [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Susceptibilité à l’ennui[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif] indique un dégoût des activités routinières et répétitives traduisant une intolérance à la monotonie.[/font][/font]
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Si cette échelle peut permettre de différencier des types de chercheurs de sensations fortes, elle vise surtout à mettre en évidence l'opposition entre de grands chercheurs de sensations et, au contraire, des individus qui évitent ces sensations.[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Ce trait de caractère qu'est de rechercher des sensations est plus répandu chez l'homme que chez la femme, et est aussi plus marqué chez l'adolescent et le jeune adulte, tout comme les pathologies dont il augmente la fréquence.[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif] Selon Zuckerman, la recherche de sensations serait liée au besoin de maintenir ou d'atteindre un certain niveau d'activité cérébrale (et, pour cela, d'atteindre un niveau optimal de stimulations). Les différences entre individus proviendraient de différences dans le seuil d'activation. Ainsi, pour obtenir une sensation équivalente, certains doivent recourir à plus de stimulations que les autres (il convient donc de parler de recherche de stimulation, autant que de sensation - aussi des liens existent avec l'impulsivité). Les bases de ces différences devraient être recherchées au niveau neurophysiologique. En effet, les recherches en matière de conduites de risque ou d'addictions montrent qu'aux variations hormonales, entraînant une réactivité variable aux stress, s'ajoutent des variations des taux d'endorphines, de monoamines, et particulièrement du système dopaminergique. Les variantes individuelles dans la recherche de stimulations diverses tiendrait en ressort ultime, selon Zuckerman, à la génétique. [/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]LA RECHERCHE DE SENSATION DANS LE TABAGISME - Un besoin de régulation émotionnelle ? Une question d'impulsivité ?[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Tout individu exposé aux effets d’une substance psychoactive ne va pas obligatoirement développer une dépendance, et il est probable que certaines personnes y sont plus susceptibles que d’autres. Dans le cadre du tabagisme, une sensibilité plus aiguë aux effets de la nicotine pourrait en être à l’origine[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]. Il est probable que les personnes les plus susceptibles de tirer bénéfice des propriétés renforçatrices d’une substance soient justement celles qui présentent le plus de risques de devenir dépendantes.[/font][/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif] Ces hypothèses ont donné naissance à des travaux qui cherchent à mettre en évidence des dimensions de personnalité impliquées dans la vulnérabilité au développement de conduites de consommation. Certaines, plus particulièrement sous-tendues par à un besoin de régulation émotionnelle et de recherche d’activation, nous semblent, dans cette perspective, pertinentes à explorer, telle la recherche de sensations. [/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Différence entre recherche de sédation quand on abuse d'une substance, et recherche de sensation quand on en consomme ponctuellement[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Dans une étude menée chez 575 étudiants, la recherche de sensations prédit la polyconsommation de tabac, d’alcool et de marijuana[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]. C’est le versant impulsif de la recherche de sensation qui différencie fumeurs et non-fumeur, les plus impulsifs se laissant aller à consommer pour satisfaire immédiatement leurs envies et besoins, avec le risque que cela entraine de devenir dépendant. [/font][/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]C’est cette facette impulsive de la recherche de sensations qui est mise en exergue actuellement dans les addictions, Zuckerman et Kuhlman insistant sur ses liens à la prise de risque dans six types de conduite (tabagisme, conduite automobile, usage d’alcool et de drogues, sexualité et jeu).
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]LA RECHERCHE DE SENSATION DANS[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif] LES TOXICOMANIES ET L'ALCOOLISME[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Les conduites addictives graves, elles aussi, sont effectivement associées à des tentatives pour animer le soma, et pour créer des sensations et une mobilité artificielles venues de l’extérieur, alors que, profondément, l’individu se sent végéter (l'ennui caractéristique de notre société contemporaine où tout doit aller très vite). [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]En matière d'addictions, on peut remarquer que la recherche de sensations est un élément important de l'usage de drogues illicites chez les jeunes, des toxicomanies, ou du jeu pathologique, mais qu'au contraire certaines addictions comme des toxicomanies d'automédication ou les troubles des conduites alimentaires, pourraient être interprétées comme un évitement de la nouveauté ou de l'aventure. Il y a donc deux tendances, l'une visant la nouveauté (recherche de sensations et de nouveaux produits), l'autre visant la stabilité (recherche d'un état régulier, sans haut bas).[/font][/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Les relations entre recherche de sensations et addictions sont complexes et semblent n’impliquer que certaines dimensions : la désinhibition et la susceptibilité à l’ennui[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Pour Zuckerman, la recherche de sensations est moins corrélée à l’usage de tel produit spécifique qu’à la poly-consommation de produits variés. On avait pu mettre en évidence une recherche de sensations plus forte chez les grands consommateurs d’alcool et de drogues, et Kilpatrick et ses associés avaient montré une progression des notes de recherche de sensations, des non-usagers jusqu’aux usagers réguliers de toutes drogues, en passant par les alcooliques et les usagers occasionnels. Les consommateurs très réguliers d’alcool ne se différenciaient des consommateurs occasionnels que sur la composante de Susceptibilité à l’ennui, apparaissant comme une des motivations constantes de la conduite d’alcoolisation chez tous les sujets. La recherche d’expériences nouvelles et la recherche de désinhibition semblent en revanche n’intervenir que pour l’initiation de la consommation.[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]De façon générale, la recherche de sensations n’est une motivation à la consommation que pour une partie des individus consommant des substances[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Mais il est intéressant de constater que ce sont les conduites épisodiques d’abus d’alcool qui impliquent le plus la recherche de sensations, en comparaison des usages réguliers[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]. Bien qu’elle soit à présent associée à l’impulsivité dans les conceptions de Zuckerman, c’est la recherche de sensations, sur les facteurs [/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Désinhibition[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif] et [/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Recherche d’expériences[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif], et non la mesure de l’impulsivité qui émerge chez des patients dépendants à l’alcool qui présentent également des troubles du contrôle des impulsions[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif]. Dans une étude plus récente chez les femmes, la recherche de sensations n’est associée qu’à la dépendance à l’alcool[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif].[/font][/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]La recherche de sensations varie également en fonction des troubles associés : elle n’est pas plus élevée chez les femmes dépendantes à l’alcool qui présentent un trouble anxieux[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]. A propos de l’utilisation de cocaïne, se distinguent la motivation d’automédication (soulager des états dysphoriques (inconfort émotionnel ou mental), anxiété et dépression) du besoin de sensations destinées à engendrer des états émotionnels positifs. Contrairement aux hypothèses, il n'y a pas de différence entre amateurs de sensations et non amateurs de sensations sur leurs niveaux de dépression, alors qu’ils se différencient pour l’anxiété[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif]. Ces résultats n’excluent donc pas des possibilités de liaison entre recherche de sensations et dépression.[/font][/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]La théorie de la recherche de sensations postule que les amateurs de sensations dans un état de non-stimulation ont une activité catécholaminergique faible et recherchent des substances ou comportements qui relèvent cette activité (envie de sortir de l'ennui, d'être stimulé et confiant). De plus, il semblerait que cette dimension de personnalité module les réponses subjectives et psychophysiologiques aux drogues (l'impression de s'y retrouver, de reconnecter avec soi sous influence). Pour les auteurs, la recherche de sensations correspond à une haute sensibilité aux effets d’une substance psychostimulante. On peut aussi prendre en compte le fait que[font=Calibri, Helvetica, sans-serif] la modalité sensorielle a pris la place de l’affect, car le besoin de représentation que comble déjà l’affect est resté sans réponse de l’objet.[/font] L'état de défonce permet à certains usagers de leur apporter des "réponses", de trouver un sens à leurs états internes confus et sur lesquels ils n'ont que très peu de prise, qu'ils ont du mal à appréhender, en plus de se comprendre eux-mêmes. De fait il est courant qu'un usager se focalise sur ses sensations au lieu de se questionner sur les causes de ses gênes, de ses peines, lorsqu'il préfère éprouver le plaisir d'une perche plutôt que de se questionner sur le sens et la pertinence de ses agissements, de ses réactions émotives et impulsives (dont ils ne se rend pas toujours compte, ou qu'il n'arrive pas à comprendre).[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Quelques études longitudinales consolident les liens entre recherche de sensations et consommation de substances trouvés dans les études transversales. Une recherche de sensations de type impulsive est un des meilleurs facteurs prédictifs d’une conduite de dépendance 6 ans plus tard[font=Calibri, Helvetica, sans-serif].[/font][/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]LA PRISE DE RISQUE DANS LA RECHERCHE DE SENSATIONS - Évaluer les risques pour en profiter d'autant plus que l'individu est conscient du danger[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Une dimension de prise de risque est incluse dans la recherche de sensations, en particulier dans sa dimension de recherche de danger et d’aventures. Celle-ci propose toute une série de pratiques à risque comportant un réel danger ; elle est censée refléter un attrait pour les sports et d’autres activités à risque, la plupart d’entre elles étant socialement bien acceptées (exemples des organisations de compétitions extrêmes, Red Bull incite les sportifs à prendre des risques en leur signant de gros chèques, mais certains n'ont pas eu l’occasion d'en profiter étant donné qu'ils sont morts lors d'une surenchère de prise de risque filmée).[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif] En effet, dans une société où se trouvent valorisées les pratiques extrêmes, où se multiplient les formules publicitaires vantant les sensations et émotions fortes, les attitudes de recherche de sensations se normalisent (au sens statistique du terme), ce qui explique les scores élevés en population générale sur cette dimension de l’échelle[font=Calibri, Helvetica, sans-serif].[/font][/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Prise de risque de l’amateur de sensations en passant par l’examen de l’évaluation cognitive du risque[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Le risque est tout d’abord rattaché à l’évaluation de la dangerosité de l’activité (probabilité que l’on accorde au risque d’accident, de morbidité ou de mortalité), évaluation foncièrement subjective. La perception des risques passe ensuite par l’évaluation de ses propres aptitudes à s’engager dans la conduite.[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Mais cette évaluation des bénéfices attendus varie d’un sujet à l’autre en fonction de sa personnalité. On doit ici différencier le risque perçu par le sujet, qui évalue le danger d’une activité, et son [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]risque préférentiel[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif], c’est-à-dire le rapport entre les coûts et les bénéfices anticipés. Il existe pour chaque individu un ajustement entre ces deux types de risque. Chacun cherchera à réduire la dissonance entre ces deux risques : cette réduction passe par une modification du comportement actuel du sujet, qui entraîne en retour une modulation du risque objectif, et enfin un changement du risque perçu. Certains sujets auront donc tendance à adopter des comportements plus dangereux s’ils perçoivent un risque inférieur à leur niveau de risque préférentiel.[/font][/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Cette évaluation des bénéfices varie d’un sujet à l’autre en fonction de sa personnalité[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Pour certains, plus les risques seront perçus élevés, plus les bénéfices attendus seront importants. C’est le cas des attitudes de recherche de sensations. Une hypothèse ancienne voulait que les attitudes et pratiques de recherche de sensations s’expliquent par une sous-estimation du risque, une insuffisante prise de conscience du danger (lorsqu'on dit d'un tel qu'il est inconscient d'agir ainsi). À l’appui, certaines études montraient qu’il y avait une relation entre la fréquence d’accidents liée à une conduite à risque et la recherche de sensations, ce qui tendrait à prouver qu’elle est liée, au sein d’une pratique, à l’adoption de comportements risqués et à un degré d’imprudence plus élevé. Les recherches suivantes donneront des résultats contradictoires, certaines soutenant au contraire qu’il n’y a pas de sous-estimation du risque chez l’amateur de sensations, mais une anticipation de bénéfices intenses et que c’est cette attente qui dirige sa conduite. Qu’il s’agisse de conduites sportives à risque ou de consommations de substances psychoactives, elles montrent que les amateurs de sensations ne minimisent pas plus le risque que les non amateurs de sensations, qu’il soit encouru dans une activité sportive ou qu’il concerne la santé du fait de l’utilisation de substances.[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Le résultat le plus intéressant émerge d’études qui montrent que dans les cas où l’évaluation cognitive du risque est la même chez tous les sujets, les amateurs de sensations anticipent plus de bénéfice de ces activités ; les non-amateurs de sensations en attendent plus d’effets négatifs, ce qui explique leur attitude d’évitement.[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif] Mais au-delà de l’anticipation des bénéfices, c’est également la dimension d’affrontement et de défi qui se profile. Dans une perspective psychanalytique qui s’est intéressée au vertige et aux « joueurs de l’impossible » : il est possible que le défi de l’amateur de jeux dangereux soit moins de l’ordre de la toute puissance, d’une mésestimation du risque, que de l’appréciation fine de ce risque, et de ses limites.[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]L’amateur de sensations présente, face à l’ambiguïté des [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]stimuli[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif] de l’environnement, une tendance à l’investigation (aptitude à encaisser de fortes stimulations)[/font][/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Il serait un [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]chercheur d’informations[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif], dont la réaction d’orientation serait associée à l’activation d’un état affectif positif, alors que le non-amateur de sensations tendrait à ignorer ces stimuli, à les « éviter mentalement », ou à préparer une réaction de fuite. L’amateur de sensations est préparé à endurer de fortes intensités de stimulation, alors que le système nerveux du non-amateur de sensations est préparé à se déprimer pour anticiper un débordement. Dans cette mesure, l’individu qui présentera une grande tolérance à la stimulation aura plus de chance de devenir un amateur de sensations. Cette tendance à rechercher des niveaux de stimulation plus forts peut être sous-tendue par une incapacité à retarder ou inhiber sa réponse face à la promesse d’une récompense, et n’est pas enrayée par l’appréciation, pourtant lucide, de l’éventualité d’une punition. Ces différences cognitives dans la manière d’apprécier les stimulations sont les premiers déterminants des comportements de prise de risque, de même que des niveaux d’impulsivité. Elles seraient elles-mêmes issues d’une interaction complexe entre facteurs héréditaires et environnement.[/font][/font]
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]VIS A VIS DE L'ORDALIE -[/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif] L'ordalie est apparentée à des rituels consistant en une prise de risques arbitrée par le destin[/font]
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]S[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]ans qu’il s’agisse d’un modèle général des addictions, le modèle psychanalytique de l’ordalie rend compte d’une des problématiques centrales au cœur de certaines addictions et se situe au niveau de l’étude de la fonction psychique sous-tendant les actes et les fantasmes qui confrontent le sujet avec la mort. Mais au-delà des apparences, ces conduites risquées n’obéissent pas à une logique de destruction réelle. Paradoxalement, la conduite ordalique est conçue comme une défense contre les pulsions destructrices et autodestructrices. C’est bien le [/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif]doute[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif] sur le droit à la vie qui pousse répétitivement le sujet à interroger le destin, la chance, le hasard chargé de le lui accorder et de confirmer sa valeur (on est au cœur des problématiques de rituels de passages, d'initiations que n'offre plus notre société post moderne, parce que sans confrontation, les individus prit dans une spirale de conformisme et d'uniformisation ne savent plus qui ils sont).[/font][/font] [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Ces conduites ou fantasmes peuvent relever de plusieurs problématiques : problématique idéale de par le triomphe mégalomaniaque d’être sorti vivant d’une expérience mortelle ; problématique œdipienne dans la confrontation à la castration dans le réel[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]. [/font][/font] [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]« Loin d’être un équivalent suicidaire, la conduite de risque [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]aide à vivre[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif] », obéissant à une logique de l’espoir. « Le fantasme de s’en remettre corps et âme à une puissance extérieure – à l’Autre – pour la laisser décider de sa mort ou de son droit absolu à la vie, de la maîtriser ou en être l’élu » équivaut à une demande d’autorisation, de confirmation pour vivre, légitimant l’existence du sujet. La réussite de cette épreuve entraîne une régénération, proche d’un fantasme d’auto-engendrement. Ce fantasme ordalique, pouvant être présent chez tout sujet, de façon parfois provisoire, peut sous-tendre la prise de risque de certaines conduites addictives (toxicomanies, alcoolisme, mais aussi jeu pathologique, tentatives de suicide multiples…). Particulièrement à l’œuvre à la période de l’adolescence, qui réveille la problématique infantile de séparation-individuation, la manipulation du fantasme ordalique y relève d’une lutte contre la tentation de violer le caractère sacré de sa propre vie.[/font][/font] [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Cette élucidation de la fonction individuelle de la prise de risque ne saurait pour autant rendre compte de l’ensemble des problématiques psychopathologiques sous-jacentes à l’ensemble des conduites addictives, de même que de l’ensemble des conduites de recherche de sensations. Ce qui nous donne l’occasion de rappeler que ce n’est pas la recherche de sensations qui signe une addiction, ni une quelconque psychopathologie. Le fantasme ordalique peut rendre compte d’une partie des fonctions psychiques de la recherche de sensations, mais elle ne s’y réduit pas complètement et se situe à des niveaux d’observation, théoriques et cliniques, différents.[/font] [/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]S[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]ans qu’il s’agisse d’un modèle général des addictions, le modèle psychanalytique de l’ordalie rend compte d’une des problématiques centrales au cœur de certaines addictions et se situe au niveau de l’étude de la fonction psychique sous-tendant les actes et les fantasmes qui confrontent le sujet avec la mort. Mais au-delà des apparences, ces conduites risquées n’obéissent pas à une logique de destruction réelle. Paradoxalement, la conduite ordalique est conçue comme une défense contre les pulsions destructrices et autodestructrices. C’est bien le [/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif]doute[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif] sur le droit à la vie qui pousse répétitivement le sujet à interroger le destin, la chance, le hasard chargé de le lui accorder et de confirmer sa valeur (on est au cœur des problématiques de rituels de passages, d'initiations que n'offre plus notre société post moderne, parce que sans confrontation, les individus prit dans une spirale de conformisme et d'uniformisation ne savent plus qui ils sont).[/font][/font] [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Ces conduites ou fantasmes peuvent relever de plusieurs problématiques : problématique idéale de par le triomphe mégalomaniaque d’être sorti vivant d’une expérience mortelle ; problématique œdipienne dans la confrontation à la castration dans le réel[font=Calibri, Helvetica, sans-serif]. [/font][/font] [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]« Loin d’être un équivalent suicidaire, la conduite de risque [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]aide à vivre[/font][font=Calibri, Helvetica, sans-serif] », obéissant à une logique de l’espoir. « Le fantasme de s’en remettre corps et âme à une puissance extérieure – à l’Autre – pour la laisser décider de sa mort ou de son droit absolu à la vie, de la maîtriser ou en être l’élu » équivaut à une demande d’autorisation, de confirmation pour vivre, légitimant l’existence du sujet. La réussite de cette épreuve entraîne une régénération, proche d’un fantasme d’auto-engendrement. Ce fantasme ordalique, pouvant être présent chez tout sujet, de façon parfois provisoire, peut sous-tendre la prise de risque de certaines conduites addictives (toxicomanies, alcoolisme, mais aussi jeu pathologique, tentatives de suicide multiples…). Particulièrement à l’œuvre à la période de l’adolescence, qui réveille la problématique infantile de séparation-individuation, la manipulation du fantasme ordalique y relève d’une lutte contre la tentation de violer le caractère sacré de sa propre vie.[/font][/font] [font=Calibri, Helvetica, sans-serif]Cette élucidation de la fonction individuelle de la prise de risque ne saurait pour autant rendre compte de l’ensemble des problématiques psychopathologiques sous-jacentes à l’ensemble des conduites addictives, de même que de l’ensemble des conduites de recherche de sensations. Ce qui nous donne l’occasion de rappeler que ce n’est pas la recherche de sensations qui signe une addiction, ni une quelconque psychopathologie. Le fantasme ordalique peut rendre compte d’une partie des fonctions psychiques de la recherche de sensations, mais elle ne s’y réduit pas complètement et se situe à des niveaux d’observation, théoriques et cliniques, différents.[/font] [/font]
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]Suite et derniers épisodes : RECHERCHE DE SENSATIONS ET RÉGULATIONS DES ÉMOTIONS - L’AUTOMÉDICATION DANS LE PHÉNOMÈNE D'ADDICTION[/font]