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LE MONDE DES SENSATIONS (1) - QUELQUES GÉNÉRALITÉS

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Deleted-1

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LE MONDE DES SENSATIONS (1) - QUELQUES GÉNÉRALITÉS


Sources :


https://carnets2psycho.net/dico/sens-de-sensation.html
http://www.maieusthesie.com/nouveautes/articles_autres_auteurs/5_sens.htm



Définitions en psychologie et physiologie :
Une sensation désigne un événement psychique élémentaire résultant du traitement de l'information dans le système nerveux central, à la suite d'une stimulation d'un organe des sens. C'est un phénomène par lequel une stimulation physiologique (externe ou interne) provoque, chez un être vivant et conscient, une réaction spécifique produisant une perception, comme on constaterait sur un écran radar l’écho d'une donné objective. La sensation est un état provoqué par ce phénomène, en tant qu' émotion forte, vive impression faite sur les sens produisant du plaisir.

Ressentir des sensations est la faculté d'être sensible aux stimulations sensorielles. C'est un é tat de conscience plus affectif qu'intellectuel, une perception immédiate (d'un état physique ou moral). Il peut aussi s'agir d'une connaissance immédiate et intuitive, de l'intuition de quelque chose qu'on ne peut vérifier, ou qui n'existe pas encore.


UNE CLASSIFICATION DES SENSATIONS

Il n'existe pas de taxonomie universellement acceptée des sensations. Depuis l'Antiquité, on distingue cinq sens :

- L'audition

- Le goût

- L'olfaction

- Le toucher

- La vision

Chacun de ces sens est excité par des stimulations physiques déterminées, et qui par des stimuli extérieurs donne naissance à une famille restreinte de sensations , dite d' extéroception :

- Les sons pour l'audition

- Les saveurs pour le goût

- Les odeurs pour l'olfaction

- Les sensations tactiles, thermiques et algiques (liées à la douleur) pour le toucher

- La lumière et la couleur pour la vision

Il y a quatre paramètres associés à la perception visuelle et à la reconstruction mentale de l'image que l'on se fait de la réalité : le mouvement, la forme, la couleur et la profondeur. On regarde tout à partir de ces paramètres. Le cerveau reçoit des informations par l’œil, il les trie, les analyse séparément (la forme, le mouvement, la couleur et la profondeur) avant de les réunir dans une vision homogène.

A l'opposé de l'extéroception, l'on retrouve la proprioception

Il s'agit de perception, le plus souvent inconsciente, que l'on a de la position de son propre corps dans l'espace. La proprioception assure l'équilibre, le contrôle des mouvements, et nous renseigne sur l'activité de notre corps. La proprioception est l'ensemble des sensations de ses tensions musculaires, des positions, des mouvements, des équilibres, des déplacements de son corps. Les stimuli en sont mécaniques : vibrations, étirements, tensions, variations de position, accélérations linéaires et angulaires. Les organes impliqués sont les muscles, les tendons, les articulations, etc.

Différences entre sensations conscientes et inconscientes
D'un côté, toute sensation n'est pas nécessairement consciente et, par exemple, cette classification ne fait pas apparaître toute une classe de sensations spatiales de proprioception qui nous fournissent des informations sur la position et les déplacements tant de nos membres, que de notre corps entier dans l'espace. D'un autre côté, la part consciente des sensations reflète plus la structure de nos représentations cognitives que la manière dont l'organisme traite les informations sensorielles. Les informations extérieures perçues entreraient par le conscient au travers des cinq sens, mais l'origine des sensations serait inconsciente, enfouie dans le soma, avant que la conscience les ressente en percevant les signaux émis par le corps, qui seront ensuite interprétés par la raison, dans l'esprit (tout ça est plus compliqué en réalité, et les scientifiques sont en désaccord sur la différence entre sensation et perception).

On peut aussi diviser les systèmes sensoriels en deux grandes classes sur la base de l'origine externe ou interne des informations qui les activent normalement :

- Les sensations externes sont transmises par les organes sensoriels périphériques et se rapportant à des objets extérieurs, leurs informations proviennent de l'environnement de l'organisme. Ce sont les systèmes auditif, gustatif, olfactif, tactile et visuel.

- Les sensations internes sont des sensations que le sujet rapporte à son corps, à une partie de son organisme, leurs informations proviennent de l'activité même du corps. Il s'agit des informations venant des organes, des nerfs, des veines et artères, des tendons, des muscles, de l'appareil respiratoire et cardiovasculaire, etc.

- Les sensations primaires sont des s ensations résultantes directement d'un stimulus
- Les sensations réflexes sont des s ensations ressenties à un endroit autre que celui où s'exerce un stimulus (perception d'un danger, l'expression de l'émotion vient ensuite)

Il existe un fait remarquable, encore mal expliqué, mais qui fonde cette approche : la nature de la sensation dépend non seulement des récepteurs excités, mais encore des structures nerveuses activées, mais on ne rentrera pas dans autant de précision, l'on s'en tiendra à la manière dont les sensations font le lien entre le corps et l'esprit, entre le physique et le psychique, le soma et la psyché.


LE DÉVELOPPEMENT DES SENSATIONS

À la naissance, les capacités fonctionnelles des différents systèmes sensoriels du nouveau-né sont inégalement développées. Les développements qui seront observés au cours de la période postnatale résultent de la maturation du système nerveux qui n'est pas achevée à la naissance. Les sensibilités au toucher et à la chaleur sont sans doute les premières à apparaître au cours du développement fœtal. Bien qu'il y ait quelques controverses à ce sujet, les nouveau-nés semblent être aussi susceptibles à la douleur que les adultes. La sensibilité gustative au sucré est pleinement développée à la naissance, la sensibilité à l'acide et à l'amer sont moindres et la sensibilité au salé presque absente. Le système olfactif paraît lui aussi déjà bien développé à la naissance et, dès la première semaine, se manifeste la reconnaissance de l'odeur maternelle. Par ailleurs il existe une audition fœtale dont les effets postnataux sont démontrables, puis le cortex auditif continue à se développer pendant la  première année. La sensibilité des nouveau-nés aux sons graves est de moitié inférieure à celle des adultes, mais leur sensibilité aux sons aigus est équivalente. La localisation des sons est démontrable dès la naissance. Elle semble basée essentiellement sur les différences d'intensité des sons arrivant aux deux oreilles.  Bien que le système visuel, y compris la rétine, soit immature à la naissance, le nouveau-né est capable de performances visuelles remarquables. Sa sensibilité à la lumière est moindre que celle de l'adulte, mais néanmoins notable. De même, sa sensibilité au contraste conduit à des seuils plus élevés. Son acuité est cependant réduite. Ensuite, plus le système sensoriel du nouveau né va se développer au fil du temps, plus son esprit va percevoir ses sensations en les traduisant en représentations mentales de plus en plus élaborées.

La Sensation est donc un processus qui permet d'avoir conscience de l'information sensorielle et qui implique souvent de répondre à cette information sensorielle sans aucun jugement ou évaluation de celle-ci. L'information sensorielle est par essence concrète et tangible. Dans le processus Sensation, l'accent est mis sur l'expérience réelle, les faits et les données. Comme processus perceptif actif, il est plus que la simple stimulation des cinq sens. C'est l'enregistrement de cette stimulation qui est activement relié aux réalités concrètes du monde extérieur ou aux souvenirs des expériences familières du monde intérieur.


LA PERCEPTION - Le cerveau est le siège de la perception

Le cerveau décode les informations sensorielles et crée une information nommée perception, qui est un processus cognitif. La perception est l'interprétation des sensations qui les organise et leur donne une signification en fonction du contexte. Mme Sabourin précise : « c'est l'ensemble des idées que nous nous faisons sur la base de nos sensations. Les perceptions qui résultent donc des informations recueillies par nos organes des sens peuvent ensuite être reproduites dans la conscience par une sorte de reviviscence à la seule évocation de la sensation initiale. L'ensemble de ces reproductions constitue notre patrimoine perceptif. Percevoir consiste à saisir l'enjeu, le sens de ce que l'on sent, de ce que les sensations recueillies par les organes des sens signifient. »
La mémoire entre donc en jeu dans l'interprétation que l'on a de ses sensations

Nous appréhendons la vie et nos sensations avec la mémoire constituée à partir de nos 5 sens et des perceptions acquises.  Ainsi, la mémoire agit dans une fonction de connaissance et de reconnaissance. La manière dont nous interprétons la réalité est très différente d'un individu à l'autre. À partir d'un même stimulus, nous pouvons avoir plusieurs certitudes, opinions, interprétations qui parfois s'opposent. Cela induit la nécessité éthique de tolérer l'opinion et le point de vue de l'autre. Généralement, les adultes commencent la plupart du temps par penser d'abord, en court-circuitant le corps et ses sensations, c'est à dire en mettant tout de suite des mots et des idées sur un évènement, au lieu d'écouter leur sens et intuition. Par contre, les enfants sont plutôt spontanés et vivent branchés sur leurs sensations (d'où des hauts et des bas émotionnels). Les adultes vivent souvent dans leurs pensées et ont oublié cette spontanéité du corps (d'où un besoin de retrouvailles, de reconnexion avec soi (avec son enfant intérieur spontané et sensible), de redécouvrir leurs sens et leurs corps et de vivre dans une unité psychosomatique).

Jung à propos de la perception de la réalité :

« Ce principe (l’esse in anima), reconnaît l’objectivité d’un monde hors de nous, mais soutient que nous ne pouvons en percevoir rien de plus que l’image formée en notre esprit. Nous ne voyons jamais un objet comme tel, mais nous voyons une image que nous projetons sur l’objet. (...) Le monde tel que nous le percevons est une image subjective, c’est-à-dire une image en nous, mais en même temps cette image est reliée de façon indispensable à une chose en soi dont la nature absolue est indépendante de nos sens et qu’il nous est impossible de percevoir. (...) En ce sens, et en ce sens seulement, même la réalité extérieure est dans nos têtes. (...) L’esse in anima admet la nature subjective de notre perception du monde, tout en affirmant fermement que l’image subjective représente le lien indispensable entre l’entité consciente individuelle et l’objet étrange inconnu. Je prétends même que ce cas d’image subjective est la toute première manifestation d’une sorte de fonction transcendante, née de la tension entre le conscient et l’objet étrange."


Prochain article : Des sensations à la connaissance
 
C'est tiré d'ou la citation de Jung ?
 
Mr Sandman a dit:
C'est tiré d'ou la citation de Jung ?

C. G. Jung, Analytical Psychology. Notes of the Seminar given in 1925, in The Seminars, vol. 3, edited by

W. McGuire, London, Routledge, 1990, p. 134 et 135? Non?


Laura Zerty a dit:
LE MONDE DES SENSATIONS (1) - QUELQUES GÉNÉRALITÉS ET LIENS AVEC LA CONNAISSANCE


Sources :


https://carnets2psycho.net/dico/sens-de-sensation.html
http://www.maieusthesie.com/nouveautes/articles_autres_auteurs/5_sens.htm



Définitions en psychologie et physiologie :
Une sensation désigne un événement psychique élémentaire résultant du traitement de l'information dans le système nerveux central, à la suite d'une stimulation d'un organe des sens. C'est un phénomène par lequel une stimulation physiologique (externe ou interne) provoque, chez un être vivant et conscient, une réaction spécifique produisant une perception, comme on constaterait sur un écran radar l’écho d'une donné objective. La sensation est un état provoqué par ce phénomène, en tant qu' émotion forte, vive impression faite sur les sens produisant du plaisir.

Ressentir des sensations est la faculté d'être sensible aux stimulations sensorielles. C'est un é tat de conscience plus affectif qu'intellectuel, une perception immédiate (d'un état physique ou moral). Il peut aussi s'agir d'une connaissance immédiate et intuitive, de l'intuition de quelque chose qu'on ne peut vérifier, ou qui n'existe pas encore.


UNE CLASSIFICATION DES SENSATIONS

Il n'existe pas de taxonomie universellement acceptée des sensations. Depuis l'Antiquité, on distingue cinq sens :

- L'audition

- Le goût

- L'olfaction

- Le toucher

- La vision

Chacun de ces sens est excité par des stimulations physiques déterminées, et qui par des stimuli extérieurs donne naissance à une famille restreinte de sensations , dite d' extéroception :

- Les sons pour l'audition

- Les saveurs pour le goût

- Les odeurs pour l'olfaction

- Les sensations tactiles, thermiques et algiques (liées à la douleur) pour le toucher

- La lumière et la couleur pour la vision

Il y a quatre paramètres associés à la perception visuelle et à la reconstruction mentale de l'image que l'on se fait de la réalité : le mouvement, la forme, la couleur et la profondeur. On regarde tout à partir de ces paramètres. Le cerveau reçoit des informations par l’œil, il les trie, les analyse séparément (la forme, le mouvement, la couleur et la profondeur) avant de les réunir dans une vision homogène.

A l'opposé de l'extéroception, l'on retrouve la proprioception

Il s'agit de perception, le plus souvent inconsciente, que l'on a de la position de son propre corps dans l'espace. La proprioception assure l'équilibre, le contrôle des mouvements, et nous renseigne sur l'activité de notre corps. La proprioception est l'ensemble des sensations de ses tensions musculaires, des positions, des mouvements, des équilibres, des déplacements de son corps. Les stimuli en sont mécaniques : vibrations, étirements, tensions, variations de position, accélérations linéaires et angulaires. Les organes impliqués sont les muscles, les tendons, les articulations, etc.

Différences entre sensations conscientes et inconscientes
D'un côté, toute sensation n'est pas nécessairement consciente et, par exemple, cette classification ne fait pas apparaître toute une classe de sensations spatiales de proprioception qui nous fournissent des informations sur la position et les déplacements tant de nos membres, que de notre corps entier dans l'espace. D'un autre côté, la part consciente des sensations reflète plus la structure de nos représentations cognitives que la manière dont l'organisme traite les informations sensorielles. Les informations extérieures perçues entreraient par le conscient au travers des cinq sens, mais l'origine des sensations serait inconsciente, enfouie dans le soma, avant que la conscience les ressente en percevant les signaux émis par le corps, qui seront ensuite interprétés par la raison, dans l'esprit (tout ça est plus compliqué en réalité, et les scientifiques sont en désaccord sur la différence entre sensation et perception).

On peut aussi diviser les systèmes sensoriels en deux grandes classes sur la base de l'origine externe ou interne des informations qui les activent normalement :

- Les sensations externes sont transmises par les organes sensoriels périphériques et se rapportant à des objets extérieurs, leurs informations proviennent de l'environnement de l'organisme. Ce sont les systèmes auditif, gustatif, olfactif, tactile et visuel.

- Les sensations internes sont des sensations que le sujet rapporte à son corps, à une partie de son organisme, leurs informations proviennent de l'activité même du corps. Il s'agit des informations venant des organes, des nerfs, des veines et artères, des tendons, des muscles, de l'appareil respiratoire et cardiovasculaire, etc.

- Les sensations primaires sont des s ensations résultantes directement d'un stimulus
- Les sensations réflexes sont des s ensations ressenties à un endroit autre que celui où s'exerce un stimulus (perception d'un danger, l'expression de l'émotion vient ensuite)

Il existe un fait remarquable, encore mal expliqué, mais qui fonde cette approche : la nature de la sensation dépend non seulement des récepteurs excités, mais encore des structures nerveuses activées, mais on ne rentrera pas dans autant de précision, l'on s'en tiendra à la manière dont les sensations font le lien entre le corps et l'esprit, entre le physique et le psychique, le soma et la psyché.


LE DÉVELOPPEMENT DES SENSATIONS

À la naissance, les capacités fonctionnelles des différents systèmes sensoriels du nouveau-né sont inégalement développées. Les développements qui seront observés au cours de la période postnatale résultent de la maturation du système nerveux qui n'est pas achevée à la naissance. Les sensibilités au toucher et à la chaleur sont sans doute les premières à apparaître au cours du développement fœtal. Bien qu'il y ait quelques controverses à ce sujet, les nouveau-nés semblent être aussi susceptibles à la douleur que les adultes. La sensibilité gustative au sucré est pleinement développée à la naissance, la sensibilité à l'acide et à l'amer sont moindres et la sensibilité au salé presque absente. Le système olfactif paraît lui aussi déjà bien développé à la naissance et, dès la première semaine, se manifeste la reconnaissance de l'odeur maternelle. Par ailleurs il existe une audition fœtale dont les effets postnataux sont démontrables, puis le cortex auditif continue à se développer pendant la  première année. La sensibilité des nouveau-nés aux sons graves est de moitié inférieure à celle des adultes, mais leur sensibilité aux sons aigus est équivalente. La localisation des sons est démontrable dès la naissance. Elle semble basée essentiellement sur les différences d'intensité des sons arrivant aux deux oreilles.  Bien que le système visuel, y compris la rétine, soit immature à la naissance, le nouveau-né est capable de performances visuelles remarquables. Sa sensibilité à la lumière est moindre que celle de l'adulte, mais néanmoins notable. De même, sa sensibilité au contraste conduit à des seuils plus élevés. Son acuité est cependant réduite. Ensuite, plus le système sensoriel du nouveau né va se développer au fil du temps, plus son esprit va percevoir ses sensations en les traduisant en représentations mentales de plus en plus élaborées.

La Sensation est donc un processus qui permet d'avoir conscience de l'information sensorielle et qui implique souvent de répondre à cette information sensorielle sans aucun jugement ou évaluation de celle-ci. L'information sensorielle est par essence concrète et tangible. Dans le processus Sensation, l'accent est mis sur l'expérience réelle, les faits et les données. Comme processus perceptif actif, il est plus que la simple stimulation des cinq sens. C'est l'enregistrement de cette stimulation qui est activement relié aux réalités concrètes du monde extérieur ou aux souvenirs des expériences familières du monde intérieur.


LA PERCEPTION - Le cerveau est le siège de la perception

Le cerveau décode les informations sensorielles et crée une information nommée perception, qui est un processus cognitif. La perception est l'interprétation des sensations qui les organise et leur donne une signification en fonction du contexte. Mme Sabourin précise : « c'est l'ensemble des idées que nous nous faisons sur la base de nos sensations. Les perceptions qui résultent donc des informations recueillies par nos organes des sens peuvent ensuite être reproduites dans la conscience par une sorte de reviviscence à la seule évocation de la sensation initiale. L'ensemble de ces reproductions constitue notre patrimoine perceptif. Percevoir consiste à saisir l'enjeu, le sens de ce que l'on sent, de ce que les sensations recueillies par les organes des sens signifient. »
La mémoire entre donc en jeu dans l'interprétation que l'on a de ses sensations

Nous appréhendons la vie et nos sensations avec la mémoire constituée à partir de nos 5 sens et des perceptions acquises.  Ainsi, la mémoire agit dans une fonction de connaissance et de reconnaissance. La manière dont nous interprétons la réalité est très différente d'un individu à l'autre. À partir d'un même stimulus, nous pouvons avoir plusieurs certitudes, opinions, interprétations qui parfois s'opposent. Cela induit la nécessité éthique de tolérer l'opinion et le point de vue de l'autre. Généralement, les adultes commencent la plupart du temps par penser d'abord, en court-circuitant le corps et ses sensations, c'est à dire en mettant tout de suite des mots et des idées sur un évènement, au lieu d'écouter leur sens et intuition. Par contre, les enfants sont plutôt spontanés et vivent branchés sur leurs sensations (d'où des hauts et des bas émotionnels). Les adultes vivent souvent dans leurs pensées et ont oublié cette spontanéité du corps (d'où un besoin de retrouvailles, de reconnexion avec soi (avec son enfant intérieur spontané et sensible), de redécouvrir leurs sens et leurs corps et de vivre dans une unité psychosomatique).

Jung à propos de la perception de la réalité :

« Ce principe (l’esse in anima), reconnaît l’objectivité d’un monde hors de nous, mais soutient que nous ne pouvons en percevoir rien de plus que l’image formée en notre esprit. Nous ne voyons jamais un objet comme tel, mais nous voyons une image que nous projetons sur l’objet. (...) Le monde tel que nous le percevons est une image subjective, c’est-à-dire une image en nous, mais en même temps cette image est reliée de façon indispensable à une chose en soi dont la nature absolue est indépendante de nos sens et qu’il nous est impossible de percevoir. (...) En ce sens, et en ce sens seulement, même la réalité extérieure est dans nos têtes. (...) L’esse in anima admet la nature subjective de notre perception du monde, tout en affirmant fermement que l’image subjective représente le lien indispensable entre l’entité consciente individuelle et l’objet étrange inconnu. Je prétends même que ce cas d’image subjective est la toute première manifestation d’une sorte de fonction transcendante, née de la tension entre le conscient et l’objet étrange."

Prochain article : Des sensations à la connaissance
Les sensations représentent également notre lien avec notre environnement, le cerveau étant le centre de contrôle de ces interactions. La théorie de l'allostasie présuppose ce lien et montre à partir de 1950 que quand les sensations externes entrent en contact avec notre intériorité organique, elles en modifient les paramètres (tension, pouls etc). De même on peut induire par analogie que notre rencontre avec les sensations modifient notre psychisme.

La sensation permet, à défaut de prendre conscience du monde, de prendre conscience de notre interaction avec le monde. Si la plupart d'entre elles ne correspondent pas à une réalité objectivée, en dehors de ce que nous en retirons qui est une reconstruction de notre cerveau (la couleur), elles présentent l'avantage de nous permettre d'appréhender un monde à la mesure de notre entendement. D'y prendre nos marques en quelque sorte.

Elles sont également la matière première de notre connaissance empirique. C'est ici qu'il ne faut pas oublier qu'elles n'ont de vérité que par rapport à nous. Leur objectivité est construite à travers nos schèmes conceptuels, l'espace et le temps. Il faut souvent rompre avec le monde sensible pour le comprendre dans ses mécanismes invisibles.

« L'esprit scientifique ne peut se constituer qu'en détruisant l'esprit non scientifique. Trop souvent le savant se confie à une pédagogie fractionnée alors que l'esprit scientifique devrait viser à une réforme subjective totale. Tout réel progrès dans la pensée scientifique nécessite une conversion.  » (G. Bachelard La philosophie du non, 1940)
 
R2d2 a dit:
C. G. Jung, Analytical Psychology. Notes of the Seminar given in 1925, in The Seminars, vol. 3, edited by

W. McGuire, London, Routledge, 1990, p. 134 et 135? Non?

Merci : )
 
Salut. J'ai pas encore tout lu mais le topic ma lair totalement bien construit. En revanche je tenais à revenir sur un petit détail. Pas grand chose en somme, le raisonnement reste le même et est tout à fait correct mai je voulais tout de même préciser qu'il existe plus de sens que ceux que tu as cité. Par exemple le sens de la température (savoir si c'est chaud ou froid) et ne depznd pas du touché tout comme la douleur (certaines personne ne peuvent pas expérimenter une sensation de douleur mais ont la sensation du touché et bien d'autres encore comme la perception dans l'espace (par exeple si je vous demande de toucher votre nez en fermant vos yeux vous allez sans doute y arriver mais vous n'avez fait appel ni à votre touché ni à votre vue pour savoir sue votre nez était bien là...) Bref il existe bien d'autres sens mais le raisonnement reste le même pour ces sens là.
 
Le mieux serait de tout lire puisque les réponses sont dans le début de l'article. Pour la première affirmation la réponse dans l'article est :

"- Les sensations tactiles, thermiques et algiques (liées à la douleur) pour le toucher"

Maintenant si tu connais une autre forme de sens permettant de juger de la température, je reste très curieux.


Pour la deuxième affirmation, il ne s'agit plus uniquement de sensation mais plutôt de connaissance, lorsque tu sais que ton nez est à peu près au centre de ton visage, d'où le fait que tu y accèdes facilement par cette connaissance (tu trouveras toutes les infos dans l'article suivant dont voici le lien http://www.psychonaut.fr/thread-31879.html).
Au delà de la connaissance que ton nez est positionné sur ton visage, le reste est lié à la proprioception. Voici le paragraphe qui se trouve dans le premier tiers de cet article que tu as commenté :

La proprioception

Il s'agit de perception, le plus souvent inconsciente, que l'on a de la position de son propre corps dans l'espace. La proprioception assure l'équilibre, le contrôle des mouvements, et nous renseigne sur l'activité de notre corps. La proprioception est l'ensemble des sensations de ses tensions musculaires, des positions, des mouvements, des équilibres, des déplacements de son corps. Les stimuli en sont mécaniques : vibrations, étirements, tensions, variations de position, accélérations linéaires et angulaires. Les organes impliqués sont les muscles, les tendons, les articulations, etc.
 
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