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Langage transmué – Expérience RC (3-FPM / 2-ADB / train)

Y34R_Zer0

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23/3/25
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Bonjour,

Je partage ici une expérience que je n’ai jamais pu oublier.

Une série de trajets en train :
Toujours les mêmes lignes ...
Toujours les mêmes rituels . . .
Et toujours sous l’effet combiné de 3-FPM et 2-ADB BUTICANA.

C’était régulier.
C’était précis.
Colmar → Bruxelles.
Frontière traversée à grande vitesse.
Et à l’intérieur . . . quelque chose se réécrivait.

Je portais en permanence mon casque.
Musique à fond.
Toujours ce genre sombre, industriel, mélodique, saturé d’âme.
Les mêmes morceaux en boucle. Les mêmes albums.
Des voix en anglais.
Une langue que je ne comprenais pas vraiment…
Mais qui me parlait.
Depuis toujours.

Et c’est là que ça devenait étrange.
Ce n’était pas une hallucination.
Pas une perte de contrôle.
Plutôt un glissement.
Progressif.
Naturellement artificiel.

Plus le train prenait de la vitesse, plus mes pensées commençaient à changer.
Je ne parle pas d’images ou de délires…
Je parle de langue.
De langage intérieur.
Ce truc silencieux qui pense en nous sans qu’on lui demande.
Il commençait à vibrer autrement.
Des mots en anglais.
Puis des mots mélangés.
Puis des structures mentales qui ne ressemblaient plus à rien de connu.

Chaque gare.
Chaque montée de passager.
Chaque voix étrangère autour de moi...
Se connectait à ce processus.
Comme si mon esprit s’accordait à toutes les fréquences humaines présentes dans le wagon.

Et tout ça, amplifié, encodé, amplifié encore, par la musique dans mes oreilles.
Elle devenait le moteur de ma mutation.
Une bande-son de réécriture neuronale.
Mon apprentissage n'était plus académique.
Il devenait Mécanique | Chimique.

Un nouveau langage s’infiltrait en moi, non pas pour être appris, mais pour être ressenti.


Je ne pensais plus "en français".
Je pensais par ondes.
Par impulsions.


Ma conscience devenait traductrice automatique de ce que je captais.
Je comprenais sans comprendre.
Je fusionnais.
Et à l’arrivée à Bruxelles, ce n’était pas moi qui sortait du train.


C’était un autre moi.
Un moi reconfiguré.
Un moi branché sur le monde.


Je n’ai jamais retrouvé cet état depuis.
Mais il existe.
Quelque part dans ma mémoire chimique.
Et je le dépose ici, pour qu’il vive aussi chez d’autres.

Peut-être que toi aussi, tu l’as déjà croisé.
Ce moment où tu ne parles plus une langue.
Mais où tu deviens le langage.

Eddie D.
 
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