Quoi de neuf ?

Bienvenue sur Psychonaut.fr !

Le forum des amateurs de drogues et des explorateurs de l'esprit

L'addiction sévère au GHB et dérivés

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Groovie
  • Date de début Date de début

Groovie

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
8/4/08
Messages
1 516
Il est possible de consommer du GHB de manière raisonnée et non problématique sur de très longues périodes. Cependant, ce topic abordera les cas les plus sévères d'addiction au GHB. Vendu comme simple complément alimentaire lors des 90's aux Etats-Unis, la molécule est tour à tour utilisé pour mieux dormir, augmenter le plaisir lors des rapports sexuels, pour faire la fête ou sculpter son corps. En 1996 , cette nation comptabilisera plus de mort avec cette molécule qu'avec la MDMA soit 10 000 personnes minimum et sans aucune couverture médiatique. Depuis des années, par le bouche à oreille, une communauté d'usagers très importante s'était développé dans l'état de Floride et de Californie. Jusqu'au début des 90's ,lors d'une overdose moins de 2% des usagers passaient des examens toxicologiques post mortem permettant de détecter la molécule. En effet, dans la quasi totalité des cas, la mort survenait après une interaction médicamenteuse or les tests s'arrêtaient lors de la découverte de l'alcool, opiacés, cocaïne et n'allaient pas en profondeur pour des raisons de praticité et financières. Une difficulté qui a fasciné le monde de la télévision, créant de toute pièce le mythe de la drogue du viol dans la culture populaire au point que des individus se sont mis à utiliser la molécule pour des soumissions chimiques. Transformant ainsi la fiction en réalité.

 Encore utilisé aujourd'hui dans le domaine médical pour des troubles du sommeil chroniques, le grand public connaît surtout son précurseur LA GBL. Parfois à la rubrique fait divers comme c'était le cas à Montpellier il y a 10 ans avec ses adolescents qui en buvaient avec de l'alcool en boîte de nuit, Loana ou encore ce jeune homme qui a bu une gorgée fiole de gbl pure peut être abandonné sur les quais de seine alors qu'il était déjà ivre. Sans mélange, le produit est pourtant étonnement safe. L'O.M.S estime la dose létale 50 chez le rat à environ 1,7g par kg et la dose létale 100 à 2g par kg , alors que le produit se consomme à hauteur de 1-4g en fonction du poids et de la tolérance. Cependant, avec un peu d'alcool dans le sang, il peut se révéler mortel très rapidement : arrêt cardio respiratoire, la position latérale de sécurité est vitale pour ne pas s'étouffer dans son vomis du moins quand la personne n'est pas entrain d'avoir de violentes convulsions.


Le GHB atteint nos synapses grâce à un solvant pour peinture, la GBL, qui peut être transformé avec une base et un peu de chaleur en GHB. La transformation en ghb peut s'effectuer par notre organisme par l'action d'enzymes et la gbl se révèle encore plus fort que l'original car la "saponification in vivo" se produit à une vitesse fulgurante. Le plasma est soudainement saturé de GHB, encore plus rapidement qu'en avalant le produit pur. Cependant nous ne connaissons pas les risques , ou très mal, de la consommation de la GBL à long terme. Nous ignorons aussi la pureté des solvants vendus sur internet c'est pourquoi il peut être d'un intérêt sanitaire de transformer sa gbl en GHB. Et de faire analyser son produit, via le dispositif sintes en cas d'effets indésirables ou inattendus.

 Le butanediol lui, nécessite "deux passages" enzymatiques et ses effets sont beaucoup moins agréables, "plus sales", c'est pourquoi la GBL reste la substance de choix pour les soirées chemsex. Parfois, même préféré au GHB pour certains usagers. La GVL, elle, est restée très impopulaire, encore plus que le butanediol.
 
Il est à noté que l'addiction au GHB est ainsi moins sévère qu'avec la GBL vu que le solvant permet d'atteindre des concentrations plasmatiques plus importantes et plus rapidement.

 Avec une dose à moins de 10 centimes d'euros et un accès irresistible, prohiber ou non, la GBL fera son bonhomme de chemin au près des européens et deviendra de plus en plus populaire. C'est pourquoi il est nécessaire d'apprendre aux usagers les bases concernant son utilisation SAFE, les risques en cas de consommation sur de longues périodes mais aussi comment prendre en charge ce type d'addiction. Aussi, même si l'addiction au GHB est anecdotique, elle est une triste réalité pour certains malchanceux. Son inventeur, le génie Henri Laborit n'y trouvait presque aucun défaut et certains de ses admirateurs ont vu dans le GHB un produit incroyable*. Or, ils consommaient le produit avec un espacement raisonnable et aucun d'entre eux n'a découvert l'addiction au GHB dans sa pleine cruauté et sévérité. Une sorte d'alcool solide ou liquide, engendrant une ivresse intense avec le volume d'une cuillère à café. Des effets courts, très plaisants, un potentiel addictogène intense. Il serait vraiment très imprudent de le sous estimer. (*certains ont même vendu des livres, faisant l'apologie de la molécule comme un produit parfait pour les troubles de l'humeur par exemple ou pour la fonte. On en a retrouvé des copies à coté de macchabées :dodgy: )

 Les autres situations où le GHB tue, beaucoup plus rares, sont dû à un arrêt soudain de la molécule. Un arrêt qui peut être fatal pour les addictions les plus sévères comme ce fut le cas pour Mr. America Mike Scarcella par exemple.

mti180.jpg


L'arrivée du GHB dans les médias date du 26 juin 1996, quand 4 hommes furent retrouver inconscients dans les rues d'Hollywood, ils avaient consommé de l'alcool en grande quantité et n'avait aucune information sur cette molécule.

C'est pourquoi un espace d'information, dédié aux usagers est primordial :
grâce à l'échanges d'informations entre profanes, nous avons appris quelles molécules sont mortelles avec le GHB. Boire de l'alcool avant, prendre des dépresseurs du SNC, de la kétamine ou même de la codéine, DXM, benzodiazépines etc.

La molécule étant proche de l'alcool mais potentiellement plus puissante, même si l'addiction physique met relativement longtemps à venir, le sevrage peut être potentiellement très difficile.

Perte de poids, atteintes des glandes salivaires (impossibilité de s'allonger, on s'étouffe dans sa propre salive). Diarrhée, vomissement. Tremblements d'un corps rigide au point de ne plus pouvoir marcher, insomnie complète qui aggrave l'arrivée d'une psychose systématique, troubles du rythmes cardiaque sévères, pression sanguine très élevée. Troubles neurologiques importants (incapable de suivre un ordre simple, de serrer une main etc.) , état presque végétatif. Douleurs abdominales , transpiration abondante et huileuse y compris sur les mains. Rhabdomyolyse , insuffisance rénale , arrêt cardiorespiratoire.  La liste des risques et des symptômes est longue est sévère. C'est pourquoi les soins intensifs sont à privilégier : anti convulsivants (benzodiazépines) voir propofol , intubation, barbituriques  pentobarbitol / phenobarbitol si les BZD ne suffisent pas , contentions en cas d'agitation, suivi psy & addicto. Une thérapie dédiée aux effets de la rhabdomyolise, qui reste le risque numéro un pour les décès lors des sevrages de GHB. Surveillance des electrolyte, diurèse, tension artérielle et rythme cardique.

Le sevrage met entre 1 - 6 heures à se déclencher, le pique est atteint entre 16 et 24h et la durée de la phase aigue est de 5-15 jours. Généralement 10-14 jours. Les étapes du sevrage sont au nombre de trois.
- Phase 1/3 : généralement le manque apparaît entre 1 et 3h. Sudation excessive, paumes des mains, plantes des pieds, huileuse, cireuse. Sentiment de malêtre, anxiété. La pression sanguine et le rythme cardiaque augmente drastiquement, ce qui peut être mortel en soi pour les personnes vulnérables sur le plan cardiovasculaire. Les symptômes peuvent être traités dans de bonnes conditions et environ après trois jours, l'état se stabilisant, certains patients ont été "relâchés dans la nature" à la fin de cette première étape.
- Phase 1,5 : la personne se stabilise, sur le plan somatique et psychique.
- Phase 2/3 : elle dure entre 8- 12 jours environ et s'enchaîne après l'étape de la stabilisation. Etat de psychose avancé, parfois on retrouve la personne autour de l'hopital, parfois sur la route de chez elle ou à son domicile. Anxiété importante qui empêche de dormir et aggrave les hallucinations. Parfois incapable de reconnaître la famille, les amis, ou être très insultant. Une sorte de démence passagère et aigu.
-Phase 3/3 : La phase aigu du sevrage est passée, plus de psychose , il est possible d'arrêter d'éventuels antipsychotiques. Dépression, léthargie, troubles du sommeil encore, perte de la libido, incapacité à se concentrer , troubles de la mémoire et tremblements plus ou moins durables. Surveiller, accompagner la personne et prévenir les risques de suicide devient alors la priorité.



sevrage-ghb.jpg





Pourtant, une personne qui appel à l'aide pour une addiction sévère au GHB peut être très mal pris en charge, et ce pour plusieurs raisons.

1) Le délirium tremens , ou dans les cas plus standards, l'état psychotique temporaire mais systématique (ressemblant à une bouffée délirante : hallucinations visuelles, sonores, agitation, euphorie éventuelle) va pousser le système de soin à diriger la personne vers la psychiatrie. Incapable de gérer des troubles somatiques aussi complexes , le patient peut succomber faute de soin adapté en unité psy fermé (rhabdomyolise , troubles cardiaques, troubles ioniques etc.).

2) Lors du sevrage du ghb, il y a une amélioration de l'état général éventuellement, entre t+48 et t+72h avant une rechute notamment sur le plan psychique.  De nombreux addicts aux GHB sont sortis des urgences après quelques heures, pour finalement être retrouvé complètement délirant avec de très importantes hallucinations et à errer dans les rues. S'exposant de facto, à des dangers mortels. La surveillance devra donc toujours être prolongé (2 semaines) et la surveillance du sommeille prise au sérieux.

3) Les suicides, car après un sevrage de GHB, entre les cravings mentaux , l'anxiété et la déprime c'est le temps de la dysphorie. Les risques de suicide atteignent des sommets et devront être une priorité absolue pour tous les sevrages physiques réussis.

4) En cas de rechute , les risques classiques : accidents domestiques/véhicules, overdoses suite à une interaction médicamenteuse, arrêt abrupte sans aide médicale.


Merci aux professeures Deborah L. Zvsosec, Stephen W.Smith et un immense merci à Trinka Porrata , présidente du projet GHB qui m'a autorisée à utiliser les travaux de son association au nom de la santé publique et de l'intérêt commun.
 
Dreamea a dit:
Tiens, trotroll, v'la le meilleur.
Au pire mange moi le poireau. Peux tu accepter mon invitation à t'ignorer? visiblement le système de mute fonctionne comme une friendlist. Donc laisse moi t'ajouter lol
 
Très bon topic, merci Groovie.

@Dreamea je te demanderais de ne pas venir juste pour poster des remarques agressives - et plus généralement flooder. Ca sert à rien, ça fait traîner des rancunes interforum et ça use les nerfs de toute la modération... C'est un premier avertissement, j'en ferai pas deux.
 
@Biquette : toi tu sais pas tout les coups de putes qu'il m'a fait mais ok, laissons le parler de son cher G, une chanson me vient à l'esprit, mais je prend ton avertissement en compte Couac  :)
 
Visiblement non, tu ne l’as pas pris en compte. Ban de 2j pour apprendre le sens des mots.
 
Retour
Haut