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Qu'est-ce que l'addiction, les différents types et objets d'addiction, et modes de consommation
Cet article est une recomposition de paragraphes prélevés dans différents articles, dont les sources sont dans l'introduction.
Le terme « addiction » vient du latin addictus qui se réfère à une coutume ancienne par laquelle un individu était donné en esclavage. La traduction française du terme fait allusion à la « toxicomanie », laissant suggérer que celle-ci est fondée sur le désir de se faire du mal, alors que la terminologie anglo-saxonne transmet l’impression que le sujet addicté est l’esclave d’une seule solution pour échapper à la douleur mentale et/ou physique. Le rapprochement des termes est pourtant évocateur d’une figuration des composantes psychopathologiques majeures de l’Addiction, phénomène clinique aux multiples visages, et surtout aux multiples discours.
Étymologiquement, même si le mot « addiction » se réfère à un état d’esclavage, telle n’est évidemment pas la visée originelle du sujet qui est l’esclave de son objet – que cet objet soit le tabac, l’alcool, la nourriture, les opiacés ou le sexe. Au contraire, l’objet d’addiction est investi de qualités bénéfiques, voire d’amour : objet de plaisir à saisir à tout moment pour atténuer des états affectifs autrement vécus comme intolérables. En tant que tel, cet objet est perçu, du moins dans un premier temps, comme bon, comme ce qui donne sens à la vie. Donc ce n’est pas la nature qui fait le caractère toxique du pharmakon (« remède », « drogue », « philtre », autant que « poison » ou « venin »), parce que pour parler de « toxicité », il faut prendre en compte la concentration et l’usage (la drogue n'est qu'un objet, c'est ce que l'usager en fait qui lui est bon ou mauvais). Dans notre société actuelle, la notion de pharmakon a cédé sa place à celle moralisatrice de toxikon.
De tout temps, les hommes ont consommé des psychotropes à différentes finalités :
- Remède médical empirique
- Moyens de communiquer avec d’autres éléments
- Établir un lien social
- Influencer l’humeur
- S’extraire du monde ou au contraire trouver le courage d’y faire face
Trois fonctions principales étaient communément attribuées à l’usage des « drogues »:
- Thérapeutique
- Religieuse
- Sociale
Le rite apparaît en réalité comme une « garantie » contre l’impondérable, l’imprévu. Il permet par conséquent de « maîtriser » l’incertitude, de donner une stabilité. Il y a donc une notion de temporalité dans les addictions. Nous y reviendrons.
DIFFÉRENCE ENTRE USAGE NOCIF ET DÉPENDANCE - Critères pour le diagnostic de trouble addictif (d’après Goodman 1990)
A. Impossibilité de résister à l’impulsion de s’engager dans le comportement
B. Tension croissante avant d’initier le comportement
C. Plaisir ou soulagement au moment de l’action
D. Perte du contrôle en débutant le comportement
E.
Plus d’un mois ou de façon répétée pendant une longue période
F. Cinq des critères suivants ou plus :
1. Préoccupation fréquente pour le comportement ou l’activité qui prépare à celui-ci
2. Engagement plus intense ou plus long que prévu dans le comportement
3. Efforts répétés pour réduire ou arrêter
4. Temps considérable passé à réaliser le comportement
5. Réduction des activités sociales, professionnelles, familiales, du fait du comportement
6. L’engagement dans ce comportement empêche de remplir des obligations sociales, familiales, professionnelles
7. Poursuite malgré les problèmes sociaux
8. Tolérance marquée
9. Agitation ou irritabilité s’il est impossible de réduire le comportement
PSYCHOPATHOLOGIE DES ADDICTIONS
Dès lors que l’on considère l’addiction comme n’étant pas exclusivement déterminée par des propriétés biologiques ou pharmacologiques mais comme répondant à une logique de « résolution » d’un problème interne ou externe (résolution, certes mal appropriée), d'adaptation à l'environnement, on s’ouvre à la nécessité d’une théorie psychopathologique. Dans l’addiction, il y a deux phases :
Une phase de préparation, que l’on appelle « phase anticipatoire » et une phase de consommation qui correspond à « l’effet latéral ». La première est purement cognitive, la seconde est aussi comportementale. Il paraît donc important d’étudier ce qu’il se passe entre ces deux phénomènes. Les travaux de Beck avancent que le traitement de l’information dépend de structures cognitives (qui sont inconscientes, traitent automatiquement les informations, donnent du sens au vécu…) qui, à l’aide de processus cognitifs particuliers transforment les informations en événements qui vont déclencher ou maintenir certains comportements (envie, besoin, craving, etc).
La définition de l’addiction en tant que référence à la contrainte
En termes de théories comportementales, elle est une impulsion irrésistible à s’engager dans un comportement néfaste. La particularité observée dans ces comportements révèle le rôle des phénomènes d’apprentissage, du traitement de certaines émotions, mais aussi le rôle du conditionnement opérant, puisque les effets résultants de la prise du produit vont devenir la cause de la prise du produit, et les résultats négatifs de la consommation vont induire inversement le recours au produit pour les effacer ! C'est la mise en place du fameux cercle vicieux.
L’addiction se présente comme un cycle typique dans lequel on retrouve certains invariants : la frustration, le manque, les phénomènes anxieux, le comportement, les cognitions.
L’interaction entre les situations de fragilisation dans l’histoire du patient et les situations déclenchantes entraînera l’addiction qui comporte elle-même des conséquences cognitives émotionnelles, comportementales et sociales susceptibles d’interagir avec les situations déclenchantes et les facteurs de fragilisation : on se retrouve dans la logique du cycle. Les systèmes de récompense et de punition (ou système d’approche et d’évitement ou de plaisir et de souffrance) sont mis en jeu dans le circuit du plaisir et de la gestion des émotions.
Les facteurs de fragilisation :
- L’anxiété
- Les difficultés interpersonnelles et de communication
- L’impulsivité
- Une image de soi négative et une faible estime de soi
- Les facteurs de personnalité comme : la recherche de sensations, les traits de personnalité (antisociale, dépendante, limite, narcissique)
Les situations déclenchantes :
- Les conflits
- Les échecs
- Le vide
- Le manque
La conjonction entre ces facteurs de fragilisation et les situations déclenchantes entraîne des possibilités diverses que l’on pourrait traduire en terme de besoin : se protéger, reprendre confiance en soi, restituer une forme de normalité apparente, agir, contrôler les situations, renforcer l'estime et l’image de soi, annuler les effets négatifs de l’addiction. Les distorsions cognitives (pensée dichotomique, minimisation…) liées aux structures cognitives, favorisent l’interprétation erronée des situations, et après avoir initialisé le comportement, le rendent impossible à juguler. A partir de là l'individu commence à tourner en rond dans le cercle vicieux, parcourant la spirale infernale de l'addiction et pouvant s'enfoncer tragiquement à l'infini dans son néant, jusqu'à sa mort dans le pire des cas.
UN MONTAGE PSEUDO-PULSIONNEL SELON SON STRESS MENTAL - Liens entre le mental et le corps
L’économie addictive vise la décharge rapide de toute tension psychique, que sa source soit extérieure ou intérieure. De plus, cette tension n’est pas uniquement fonction d’états affectifs pénibles; il peut s’agir également d’états excitants ou agréables. En fait, une envie, un appel psychique est transformé dans l’esprit de l’addicté, qui le traduit comme un besoin somatique. C’est en cela que la solution addictive devient une solution somato-psychique au stress mental.
Il faut peut-être souligner l’étendue des conduites de fuite addictives chez tout un chacun. Quand des événements internes ou externes dépassent notre capacité habituelle de contenir et d’élaborer les conflits, nous avons tous tendance à manger, boire, fumer, plus qu’à l’ordinaire, à prendre des médicaments, souvent à la recherche d’un état d’oubli provisoire, ou bien à nous jeter dans des relations, sexuelles ou autres, avec la même visée qu'est la fuite en avant et l'oubli de soi momentané. Ainsi, cette économie psychique ne devient problème que dans le cas où elle est quasiment la seule solution dont le sujet dispose pour supporter la douleur psychique.
Le symptôme est pathologique uniquement dans ses répétitions excessives. Un symptôme n’est jamais qu’un comportement normal, mais néfaste de par sa répétition.
Une d
escription clinique classique des addictions : répétition d’actes susceptibles de provoquer du plaisir mais marqués par la dépendance à un objet matériel ou à une situation recherchés et consommés avec « avidité ». Se dessine alors un schéma :
Acte - répétition - avidité - dépendance, dont la parenté avec le circuit pulsionnel décrit par Freud : origine (source) - poussé - but - objet, est patente. L’addiction fonctionne comme une pulsion partielle. Freud voyait dans la masturbation l’ « addiction la plus précoce » de l’être humain.
UNE ÉVENTUELLE DIFFÉRENCE ENTRE DÉPENDANCE ET ADDICTION
La définition clinique contemporaine de la dépendance est faite sur trois critères :
- La répétition compulsive d’une activité
- Sa persistance malgré ses conséquences néfastes
- L’obsession de celle-ci
Pour définir une addiction les conditions suivantes doivent être réunies :
- Le recours après un état de tension croissante à un acte ou à un comportement
- L’apaisement de cette tension après ce recours
- La nécessité impérieuse de répéter ce recours
- La mise en scène d’une manière ou d’une autre du corps pendant ce recours
- La notion d’avidité, rapidement douloureuse, avec laquelle s’effectue ce recours (les phénomènes de craving)
- La présence d’un syndrome de sevrage quand il est mis un terme à ce recours
- Le besoin, après un certain temps, d’augmenter les doses du produit ou la fréquence et l’intensité du comportement pour obtenir le même résultat (notion de tolérance)
La dépendance, que définit la perte de liberté du sujet à consommer un produit ou à se livrer à un comportement, doit être différenciée en :
- Dépendance psychologique
- Dépendance physiologique
- Dépendance comportementale
Les produits ou les comportements sont susceptibles de faire l’objet :
- D’un usage
- D’un abus quand ils mettent en danger la santé psychique, physique ou sociale du sujet
- D’une addiction caractérisée quand le sujet a perdu la liberté d’y recourir
On peut dire qu'une addiction se définirait comme l’association d’une dépendance, d’un mouvement impulsif ou compulsif et de l’avidité. La conduite addictive s’origine dans la recherche de l’apaisement et/ou du plaisir, et se pérennise dans l’asservissement au besoin qui prend alors le statut de néo-besoin. Elle illustre l’échec d’un processus auto-calmant, qui lui-même a la signification d’une défense contre la dépression ou la douleur.
LES DIFFÉRENTS TYPES D'ADDICTION - Ce qui constitue sa souffrance, c’est aussi bien sa jouissance
Dès l’origine des théories psychanalytiques des addictions, deux points de vue méritaient d’être retenus et approfondis : Ferenczi avait, pour sa part comprit que ces conduites sont toujours la conséquence, et non la cause, d’un « noyau pathogène » de la personnalité. Fenichel, quant à lui, précisait que les actes impulsifs réitérés, quelle que soit leur nature, sont des « tentatives de maîtrise d’expériences traumatiques par la répétition et la mise en acte », tentatives bien différenciées dans leur mise en scène selon le toxique utilisé. L’addiction est un déni de la perte, une tentative de garder en soi le paradis perdu, d'où la jouissance du sujet sous la forme de répétition symptomatique (prendre pour se réconforter, pour combler son manque affectif faute de support étayant).
En solitaire ou en groupe, consommation normale ou abusive
L’addiction est définie par des critères sémiologiques hétérogènes et considérée comme un processus pluridimensionnel et polyfactoriel. La problématique multi-axiale et transdisciplinaire des addictions est devenue un lieu de débats au cœur de la psychopathologie contemporaine avec des enjeux institutionnels importants : les centres d’addictologie, les postes, les recherches de financement privilégié, les associations de prévention des risques, etc. Mais on ne peut nier les différences entre les addictions, surtout si l’on y inclut, ce qui est très discutable, l’addiction au jeu, à l’autre, au sexe, aux achats inconsidérés, la kleptomanie, au travail, etc.
Les toxicomanies des drogues licites, illicites, et des médicaments psychotropes comportent trois dimensions :
- Biologique : les propriétés psycho-pharmacologiques du produit et leurs effets
- Psychologique : la rencontre entre l’organisation psychique d’un sujet, construit par son histoire, la disponibilité d’une substance et l’environnement
- Culturelle ou sociale : c’est la question de l’acculturation, de la disponibilité des produits, de la diffusion sociale des comportements, du rapport entre le malaise social et l’augmentation des toxicomanies (problématique contemporaine avérée, complexe de la morale hypocrite ambiante)
Elles indexent trois souffrances dépressives :
- Celle qui pousse le sujet à recourir au produit
- Celle qu’il subit, à court ou moyen terme, des effets de la prise de ce produit
- Celle qui l’empêche de rompre cette dépendance
DEUX DIFFÉRENTS TYPES DE COMPORTEMENTS ADDICTIFS - Ordalie vs automédication
L’alcoolisme, les toxicomanies, mais aussi le jeu pathologique constituent aujourd’hui le cadre élargi des addictions, et les discussions sur la place ou la « réalité » des addictions sans drogues renouvellent des débats fort anciens sur la nature même de l’ensemble des addictions.
Pour toutes les addictions se pose en effet la question de leur statut épistémologique, comme de leur place dans la vie du patient concerné : faut-il les considérer comme une maladie en soi, ou au contraire comme un symptôme ? Faut-il traiter l’addiction de façon spécifique, ou mettre l’accent sur des facteurs sous-jacents, supposés plus profonds, sinon forcément causes de la conduite addictive ?
Mais la corrélation n’implique pas un lien clair de causalité, ce qui est encore plus vrai pour les troubles anxieux : ceux-ci pourraient être la cause d’une conduite addictive, qui prendrait le sens d’un évitement de l’angoisse, ou au contraire en être l’effet, l’anxiété accompagnant régulièrement les conséquences psychiques et sociales de l’addiction, notamment dans les phases de sevrage, ou entre deux consos.
Il ne faut pas, en fait, opposer ces deux visions que sont la maladie en soi ou le symptôme, qui contiennent chacune une part de vérité. Si la conduite addictive peut avoir une fonction anxiolytique, elle peut à long terme, se transformer en un cercle vicieux, et aggraver les troubles préexistants, y compris les troubles anxieux. Il convient toutefois de distinguer, parmi les « addicts », deux grandes catégories, qui se retrouvent pour l’alcoolisme, pour les toxicomanies, et le jeu pathologique :
- D’une part les addicts impulsifs, transgresseurs, « ordalisants » et recherchant le risque : ils correspondent aux descriptions les plus classiques des toxicomanes, mais se retrouvent aussi parmi les joueurs ou les alcooliques prêt à perdre leur argent ou leur santé.
- D’autre part, les addicts par « automédication », qui recherchent dans l’effet des substances, dans le jeu, mais aussi dans la routine de la dépendance, plus l’anesthésie, ou l’action antidépressive, plutôt que des sensations fortes et de l’aventure. C’est évidemment dans ce dernier groupe que l’on peut s’attendre à retrouver des sujets pour lesquels le trouble anxieux est premier, la conduite addictive constituant une tentative d’y faire face.
LES TOXICOMANIES SANS DROGUE
- Les troubles du comportement alimentaire : la boulimie comporte incontestablement une dimension addictive ; l’anorexie aussi dans la mesure où elle est le plus souvent intriquée avec la boulimie et peut parfois illustrer une défense contre la privation de nourriture (phénomènes de binge eating) ; sur un autre plan, certains auteurs évoquent la jouissance voire l’orgasme de la faim.
- Le jeu pathologique et compulsif. On retrouve ces joueurs pathologiques certes dans les casinos et les cercles, mais aussi dans les bureaux de tabac, les salles de jeu avec machines à sous et désormais sur internet où sont disponibles les cyber-casinos, les jeux virtuels et les paris en ligne.
- La sexualité addictive offre l’image d’un individu dépendant de l’exercice de sa sexualité comme un toxicomane est aliéné à la consommation de son produit. On distingue traditionnellement dans le cadre de ces relations d’objet partiel le sexe anonyme avec des partenaires inconnus ou épisodiques ; le sexe payant : prostitution classique, messagerie rose, internet ; le sexe intrusif : avec attouchement des autres sans consentement, abus de position de force pour l’exploitation sexuelle, viol ; le sexe échange : avec argent et souvent consommation de drogue ; le sexe objet : avec accessoire, déguisement, fétichisme. Cet inventaire ne doit pas nous faire oublier que l’addiction sexuelle intègre autant l’addiction au corps, à la sexualité, qu’à la relation affective pour certains sujets. La nécessité de la présence de l’autre s’inscrit en effet dans le cadre des relations affectives addictives, dans une dimension d’objet cette fois total.
- Les tentatives de suicide itératives, les pathomimies, les scarifications volontaires et autres automutilations : la littérature établit qu’à partir de trois actes la répétition de ces comportements peut être considérée comme de nature addictive.
- Les achats compulsifs : ces frénésies d’achats, le plus souvent inutiles ou inappropriés, s’opèrent dans un état où le sujet se trouve dans l’impossibilité radicale de ne pas commencer ou de s’arrêter. L’achat pathologique est lié à une estime de soi très meurtrie, gouvernée par le mécanisme de l’envie insatiable et souvent dépendant de carences affectives précoces. Certaines « folies » récentes observées chez les traders dans le marché de la finance internationale ressortissent au même mécanisme. Des groupes d’Acheteurs Anonymes, fonctionnant sur le mode des Alcooliques Anonymes existent dans de nombreux pays.
- Les efforts physiques intensifs (bigorexie).
- Les conduites de risque et de recherche de sensations fortes sont en constant développement et représentent une forme contemporaine de l’ordalie antique.
- L’addiction au travail peut être définie comme une relation pathologique d’un sujet à ses activités, caractérisée par une compulsion à leur consacrer toujours plus de temps et d’énergie ; le phénomène se pérennise rapidement et il persiste en dépit des conséquences négatives sur la santé physique et la vie familiale et sociale ; le workolism répond ainsi aux critères de l’addiction.
- Les nouvelles addictions, internet et cyber-addictions :
l’internet comme addiction en soi : les « chatt » en temps réel, les blogs (nouveaux journaux personnels, que l’on ne peut plus qualifier d’intimes), les réseaux sociaux et les forums de discussion jouent un rôle de succédané, vicariance d’une socialisation non accomplie, dans un vécu d'apparence et d’infinie solitude ; pour des phobiques sociaux, pour des adolescents ou des adultes repliés sur eux-mêmes, le plus souvent isolés ou vivant dans des familles dysfonctionnelles, l’addiction à internet peut aussi représenter une réassurance, au moins temporaire ;
l’internet comme support d’autres addictions : achats compulsifs, casinos virtuels, paris en ligne, cybersexe, e-finance ;
l’internet comme mise en scène dramatique de soi-même par les pratiquants acharnés de jeux vidéo en réseau dans des mondes persistants ; le sujet se trouve dans l’obligation de fabriquer un double de lui-même, d’introduire cet avatar dans des mondes compétitifs, pérennes et en développement continu, et dans l’impossibilité d’interrompre le jeu, même pour dormir ou se nourrir.