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Neurotransmetteur
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Bonjours à Tous
(C'est mon premier TR, je voulais le poster depuis longtemps.)
Je vais vous raconter mon expérience sous l’emprise de la belle Amanite Muscarine (la dite tue-mouche). Veuillez m’excuser pour la taille de mon récit, mais je voulais vraiment rapporter le plus détail possible. Malgré cela je ne le trouve pas assez satisfaisant. Je dois dire que l’expérience était telle que les mots manquent pour décrire certains phénomènes et je ne les ai pas tous gardé en mémoire. Je précise que à l'époque j'étais quelqu'un d'inconscient mais heureusement, j'ai depuis grandit et évolué. Notamment vers des techniques plus spirituelle. Et plus pour des questions de défonce.
Contexte :
C'était le début de l'été, j'avais ma maison pour la soirée et j'étais avec ma copine. Je voulais lui faire découvrir le produit pour son premier voyage. Cependant je ne parlerais pas d'elle dans mon TR, car elle n'a absolument rien ressenti, elle c'est juste endormie. Quant à moi j'avais déjà consommé ce champignon en faible dose (5g) pour mon initiation aux PDL. Ce fut très sommaire. J'ai aussi expérimenté un voyage de groupe au LSD. Là encore rien de très visionnaire, plutôt une sorte de soirée entre amis arrosée de délires psychédélique.
(Je précise pour le TR que j'habite en campagne à coté d'un parc)
Cette fois ci, je partais donc sur 10 à 15g d'amanite sèches. Je ne connaissais pas les doses exactes, ma balance fonctionnais mal. Je faisais descendre les petites avec du thé (pour le gout). Je vous donne le récit que j'ai réalisé les jours qui on suivit l'expérience. Il commence directement au moment de la montée, mais il est bien assez long.
J'avais en réalité avalé plus de 20g, autant vous dire que j'ai pris une sacrée claque!
___________________________________________
L'Acte Muscimol :
Tout d'abord j'ai ressenti cette tendre ivresse s’emparer de moi, un détachement du corps tout à fait fascinant ainsi qu’une certaine légèreté dans mes membres principaux. Ma tête semblait tourner un peu. Ma vision se brouilla. Marcher devint alors une tache amusante et difficile. La marche était saccadée, comme si par moment je me téléportais d’un pas en avant. L’envie me pris de sortir. Je décidais de me doucher d’abord. Je constatais avec horreur que c’était une chose incroyablement difficile. Mes mouvements étaient désordonnés. Il m’était difficile de passer le savon sur mon corps. Le bruit de l’eau qui ruisselait tout autour de moi devint très bruyant et gênant. Mon esprit semblait être saisi dans une sorte de machine à laver qui ne cessait de tourner. Mes idées ainsi que chacune de mes pensées s’accélèreraient. Enfiler mon pantalon et fermer la porte à clé étaient devenu aussi difficile que sous alcool. Je fini enfin par sortir de chez moi. Dehors tout était calme. Mais dans ma tête se logeait une usine bruyante qui séchait son linge. C’était très inconfortable. Le long de la route je constatais que je manquais certains de mes pas. J’essayais alors de courir. J’avais l’impression de voler. Courir était beaucoup plus facile que de marcher. Cependant lorsque je cessais de voler, je manquais de tomber à chaque fois. J’étais resté déjà bien trop longtemps dans la nature, lorsque je me rendis compte que mon ivresse m’empêchait de percevoir nettement la réalité. Ma vision était de plus en plus saccadée. Je loupais presque tous mes pas. Je décidais de rentrer au plus vite chez moi et ainsi éviter de me perdre quelque part dans cette nature hostile. Courir était la meilleure solution encore une fois. Je rencontrais quelques lapins fuyards sur mon chemin. L’un d’entre eux avait la taille d’un arbre. Il s’est faufilé dans la forêt en bousculant quelques feuillus. Mais à ce stade du processus, je me suis contenté de sourire. Me voila arrivé ! Déjà ? Il me semble avoir loupé quelques passages. Je constate qu’il est impossible d’introduire cette foutue clé dans sa serrure. Sauf après cinq bonnes minutes d’acharnement. Je rentre à toute vitesse dans ma chambre, je réveille la demoiselle. Je me déshabille, mes vêtements devenaient encombrants. Je tente alors de lui expliquer ce qu’il se passait.
Mais quand je me suis allongé sur le lit, je me suis enfoncé vers l’enfer. Cet instant sembla durer une éternité. Je me suis sentit tomber vers ce matelas une bonne centaine de fois avant de me rendre compte de la supercherie. Apres coup j’ai essayé de reprendre le contrôle de mon existence et je me suis relever. Mais je suis allé m’écraser sur le mur d’en face. Même manège, je m’enfonce dans le mur de plus en plus à chaque boucle. Une fois sortit de ce piège, je me suis mis à rire et je me suis approché d’elle. Son regard semblait figé, elle devait surement avoir peur de quelque chose que je ne pouvais pas voir. Peut être de moi. Je me souviens avoir demandé « Doux Jésus, que ce passe t’il ? ». La réponse que j’ai obtenu ne m’a pas semblé être accessible. Je n’ai donc pas compris le sens de ce dialogue et j’ai commencé à paniquer. Apres encore une de ces incompréhensibles éternité vicieuse, je me suis mis debout et j’ai commencé à reculer vers la porte. Soudainement me voila assis à coté d’elle qui regardait vers la porte. Elle me dit « Pourquoi tu me touche comme ça ? ». Avec son air terrifié je compris qu’il y avait un problème. Ma vie était en train de devenir de plus en plus décalée. Je vivais des choses que j’avais déjà commises. Si je ne stoppais pas tout de suite ce délire, j’aillais bientôt me retrouver dans une situation très compliqué. Peut être même, allais-je mourir sans pouvoir faire quoi que ce soit? Tout d’un coup je ressentis une douleur énorme dans chacun de mes membres. Puis, plus rien.
Ca y’est, je venais de quitter la vie réelle. Je n’étais plus qu’un esprit débordant de pensées brouillées, qui se déplaçais au travers d’une masse électrifiée. Je ne comprenais pas cette existence. Pourquoi je ressentais une telle tension dans ce corps ? C’est alors que je compris. Le décalage que j’étais en train de vivre était tout ce qu’il devait rester de ma vie. Car quelques heures plus tard, je venais tout bonnement de mourir d’une manière ou d’une autre. Mon corps était en train de me le faire ressentir. Quelle angoisse d’être mort. Mais comment suis-je mort ? Je savais que je n’allais pas tarder à le découvrir avec horreur et sans pouvoir changer quoi que ce soit à ce triste destin. Je n’étais qu’une histoire déjà écrite quelque part, et je ne suis là qu’un esprit enfermé dans le corps d’un condamné à mort. « Il faut que je change mon destin » me dis-je. Il faut que je comprenne au plus vite comment faire. Mes pensées devenaient de plus en plus rapides et s’enroulaient comme du fil de couture sur une bobine plongeant vers l’infini. Elles semblaient cependant ce dégrouper et je voyais déjà le bout de cette angoisse qui approchait à une vitesse folle. J’allais enfin comprendre quelle était la seule issue logique à toute cette angoisse. Avant de me rendre compte de ce que je venais de penser, je me suis retrouvé au bout du fil. Je cris. Quelle horreur. Je n’étais plus un esprit débordant de pensée, ni un corps électrique. Je n’été d’ailleurs plus rien du tout. Je ne pensais plus. La Logique des choses a voulut que l’aboutissement de l‘angoisse ne soit qu’un cri perdu dans l’immensité du néant. Ma pensée avais suivit sa démarche et me voilà enfermé dans cette atroce sensation. Je n’étais plus qu’un cri de terreur résonnant pour l’éternité. Mon ancien corps et mon esprit s’étaient métamorphosé en un cri, une atroce plainte qui s’étendais à l’infinie. Je ne pouvais rien faire d’autre qu’être dans cris. Mais ma pensée s’emballait extérieurement, dans un autre univers sans doute. Il était cependant impossible d’analyser cette éventualité pour m’échapper ainsi. Je devais être mort. Sans doute était-ce arrivé plus tôt que prévu. La mort devait ce résumer en un cris. Je compris alors ce que chaque personne devait ressentir en mourant. Non seulement je le compris mais en plus je devais être en train de partager la mort de tous ceux qui mourraient dans le cours du temps présent. Je ressentais désormais la mort de milliers d’hommes en me propageant à travers chacun de leurs cris de douleur et de terreur. Quelle tragique destinée. Non ça ne pouvait pas être ça. C’est bien trop absurde et bien trop effrayant que d’être un cri pour l’éternité. Alors je ne devais pas être mort. Mon déplacement à travers les cris s’accélérait. La transmission était devenue si rapide que je pouvais désormais percevoir une autre réalité résultant de la contraction du vide par la fréquence des plaintes. C’est comme si je pouvais réapparaitre au travers d’une saccade de son. D’une manière étrange, je retournais à la vie en étant passé par la mort. Mais une nouvelle vague incompréhensible du néant vient alors m’enrouler vers les profondeurs de ma conscience. Je ne pensais plus. Mais il y avait encore un bruit au fond de mon crâne douloureux. Peut être un avion, ou une machine démoniaque servant à faire fonctionner un cerveau humain. Je fus épris d’un sentiment étrange lorsque je m’aperçu que je pouvais deviner la présence de ma tête. Je n’étais plus un esprit flottant. Cela signifiait que mon corps était retenu quelque part. Je ressentais la puissance de son fourmillement électrique jusque dans ma cervelle. Vite il fallait que je revienne à la vie. Je ne savais pas bien quel mouvement exécuter pour faire une chose pareille. Alors je me suis simplement levé.
Pourquoi suis-je assis dans mon lit ? Quand sommes-nous, et surtout, que c’est il passé pendent mon absence ? Ma vision est toujours aussi brouillée qu’auparavant. Mes capacités motrices sont réduites au stade de survie. Tant pis, je me lève et je marche. Je suis tout seul dans ma chambre. La porte est ouverte. Je dois comprendre ce qu’il s’est passé. C’est alors que je change brusquement de réalité. Je me retrouve dans ma chambre debout devant Elle. Je deviens alors le témoin d’une chose terrifiante. Je prends conscience que je suis en fait coincé dans mon corps se trouvant dans une scène que je n’ai pas encore eu le temps de vivre. Et sans pouvoir faire quoi que ce soit, la scène se déroulait à l’envers en remontant le cours du temps. Je me sentais marchant vers l’arrière, j’attrapais comme par magie des objets déposés et je parlais une langue diabolique. Je ne pouvais rien contrôler. C’était tout à fait fascinant mais très angoissant. Brusquement, alors que je parcourais ce couloir étrangement sombre, je me suis retrouvé à plonger de nouveaux dans ce vide spatio-temporel dans l’univers de ma conscience. J’ignore combien de temps cela à pu durer. Mes pensées, que je ne contrôlais plus du tout à présent, étaient en train de me faire comprendre que pour m’en sortir vivant je devais faire un choix terrifiant. Si je voulais vivre, il fallait que je fasse un sacrifice. Le seul moyen de sortir de cet enfer interminable devait être de ne choisir qu’un seul de mes sens.
C’est alors que j’ai ouvert les yeux. Je ne sentais plus mon corps cette fois-ci. Ni même ma tête. Je n’était plus qu’un point défini et perdu dans l’espace. Mais quel espace au juste ? Ce que je vois ressemble vaguement au motif d’une couette de lit, mais je parviens à voir au travers. Serais-je devenu une couette ? Quelqu'un arrive. Je ne comprends pas ce qu’il dit. On me tire de cet endroit étroit. C’est Elle. Je compris alors qu’il fallait que je joue le jeu si je voulais vivre. Il faut que je reste paralysé, et que je ne réponde pas. Elle s’énerva, elle ne comprenait pas. Elle me gifla mais je ne sentis rien. C’est alors que j’aperçus circuler mes pensées, précipitée à toute vitesse. Mon esprit ressemblait alors à l’une de ces autoroutes express incroyablement rapides. Je m’accrochai à ce flux incontrôlable et réalisa que je ne pourrais jamais passer ma vie ainsi. Je me levai alors précipitamment et je bondis quelque pars pour ne jamais retomber. Me revoilà renfermé dans l’immensité de la noirceur du vide. « C’est terrifiant » me dis-je. Je suis mort. Il fallait maintenant que je trouve un moyen d’avoir une autre chance pour vivre. Dans l’enchainement irrationnel de ma pensée, que je ne pouvais tout à fait saisir, l’idée me vint de comprendre ce que pouvait être la mort. Peut être ai-je dû passer une éternité à retourner tout un flot d’idées vaguement philosophique pour finalement aboutir à une phrase angoissante qui résonnait dans ma tête. « La mort, c’est la vie ». La phrase se débâtait, se tournait et retournait dans mon esprit frappant et rebondissant de toute part sur les parois logiques de l’existence. « La vie, c’est d’être mort ». Je ne pouvais rien faire de plus que de constater avec horreur que j’étais arrivé au terme du développement de la pensée. C’est alors qu’on brandit devant moi ce qui semblait être un engin téléphonique avec mon image à l’intérieur. J’étais visiblement assis sur le lit et je me regardais. Mais peut être étais-je réellement sur le lit à me fixer moi assis sur le lit en train de me regarder au travers d’un objet insensé ? Cette étrange idée m’effraya et je me trouvai aussitôt incapable d’imaginer autre chose. Me voila enfermé dans une unique pensée psychédélique qui jamais ne s’arrêtera. J’étais paralysé par le reflet de mon image. Il semblait que mon esprit était désormais coincé dans celui que je regardais. Mais mon corps était ici. Je ne pouvais plus rien faire. Mes pensées bloquaient sur cette nouvelle logique du reflet d’elle-même et mon corps ne pouvait rien faire sans l’intervention de mon esprit. J’étais finalement comme attiré par mon propre regard et je glissais lentement à l’intérieur de cet appareil. Je crois que je viens de le traverser. J’ai alors ressenti comme une horrible sensation de déjà vécu.
J’étais la debout devant elle. Elle semblait terrifiée, elle parlait à quelqu'un avec son téléphone. Elle parlait si vite que je ne comprenais rien. J’ignorais quelle abomination avait été commise pour produire une telle réaction de sa part. Mais ce que je savais, c’est qu’il me fallait sortir de cet enfer qui allait recommencer. J’ai déjà vécu ce moment et je savais précisément pourquoi. Car cette fois je ne repartirais pas dans le royaume sinistre de la mort où une nouvelle éventualité de ma vie future allait se synthétiser pour ensuite disparaitre. Cette fois je m’en sortirais vivant. J’allais retrouver une synchronisation parfaite avec l’instant de mes actes et l’interprétation de mon esprit. Et pour cela, cette fois-ci, tout les éléments été réunis. Je me souviens lui avoir demandé d’appeler les urgences. Je savais que ces gens étaient les seuls à pouvoir me sortir de la mort. Je connaissais chacune des réactions que ce que je pouvais faire ou dire provoquerais. J’avais enfin réussi, j’allais être sauvé. Je sentis que le temps qui séparait ma conscience de mon existence se faisait de plus en plus étroit. Tout s’accéléra. Un peu trop vite surement. La synchronisation fut brutale et le temps d’un éclair, j’ai pu sentir que je contrôlais de nouveau mon corps en temps réel. Apres le flash, l’obscurité. Je ne contrôle plus rien.
Lorsque j’ai de nouveau retrouvé ma conscience je me tenais dans une espèce d’hôpital psychiatrique angoissant. Peut être m’avait-on mal compris. Combien d’années s’était il écoulées ? Ou peut être étais-je seulement dans ma salle de bain depuis 20 secondes ? Aucune importance car on était en train de me juger pour un crime que je n’avais pas commis. Il y avait quelque part autour de moi beaucoup de gens qui me détestaient. Pourquoi voulaient-ils me donner autant de culpabilité ? Qu’avais-je donc fais ? Est-ce que je l’aurais tuée ? Je compris alors que d’une façon ou d’une autre ma pensée avais dût me convaincre que pour sortir de ce cauchemar il fallait prendre la vie d’un autre. J’étais terrifié à l’idée de l’avoir tuée et d’avoir endosser le costume de tout ces gens accusé de folie. Car j’allais plaider mon innocence en expliquant que j’étais obligé de la tuer. Que je n’avais pas le choix. D’une certaine manière, on m’avait demandé de le faire. La situation dans laquelle je me retrouvais maintenant était insupportable. Quel était le sens de ce message ? Je décidais de mettre un terme plus général à cette nouvelle angoisse. Il fallait que je me tue plutôt que de la tuer. Je saisi alors un couteau de cuisine. J’ignorais d’où il pouvait bien provenir, mais le plus important était de le loger dans ma gorge le plus rapidement possible. L’électricité qui parcourrait mes veines devenait de plus en plus douloureuse. Un choc terrible traversa alors mon corps.
Tout est noir. Mes pensées sont devenues fluides et liquides, elles coulent le long de ma conscience et leurs reflets bleus illuminent cet espace sombre. La machine diabolique ralentie dans ma tête. Mais le débit du flot est encore trop important pour pouvoir me détendre. Il faut me canaliser sur autre chose. La mort deviendra alors peut être agréable. J’ignore ce qu’il s’est passé ensuite. Mes pensées ont finies par se noyer dans un tourbillon plongeant vers l’infini de l’existence pour le reste de l’éternité. J’ai ainsi pu assister à la fin de toute chose, j’ai constaté la fin des mondes et attendu la fin des temps. Après quoi je me suis réveillé.
___________________________________________
Voilà !
J'espère que vous ne vous êtes pas trop ennuyé, j'ai essayer de rapporter au mieux mes souvenirs sur mon expérience. Je vous laisse commenter, surtout si vous avez des questions!
Ah et désolé pour le clin d'œil à Las Vegas Parano dans le deuxième chapitre. En vérité j'ai du grommeler un truc du genre "Eh, mais. Qu'est-ce que t'as ?". Ça le faisait moins, vous comprenez...
Tous ça pour dire : faite gaffe aux dosages, ne prenez pas des trucs inutiles et dangereux. Surtout voyagez avec quelqu'un de compétent et ne prenez rien avant d'être préparé. Bref, faites tout le contraire de ce que j'ai fait. Bien que maintenant je dirais avec le recul que ce fut une incroyable expérience. Car je m'intéresse désormais à toute ces choses aussi bien sur un plan scientifique que spirituel. Et je dois dire que c'est nettement plus intéressant.
Merci à Tous !
(C'est mon premier TR, je voulais le poster depuis longtemps.)
Je vais vous raconter mon expérience sous l’emprise de la belle Amanite Muscarine (la dite tue-mouche). Veuillez m’excuser pour la taille de mon récit, mais je voulais vraiment rapporter le plus détail possible. Malgré cela je ne le trouve pas assez satisfaisant. Je dois dire que l’expérience était telle que les mots manquent pour décrire certains phénomènes et je ne les ai pas tous gardé en mémoire. Je précise que à l'époque j'étais quelqu'un d'inconscient mais heureusement, j'ai depuis grandit et évolué. Notamment vers des techniques plus spirituelle. Et plus pour des questions de défonce.
Contexte :
C'était le début de l'été, j'avais ma maison pour la soirée et j'étais avec ma copine. Je voulais lui faire découvrir le produit pour son premier voyage. Cependant je ne parlerais pas d'elle dans mon TR, car elle n'a absolument rien ressenti, elle c'est juste endormie. Quant à moi j'avais déjà consommé ce champignon en faible dose (5g) pour mon initiation aux PDL. Ce fut très sommaire. J'ai aussi expérimenté un voyage de groupe au LSD. Là encore rien de très visionnaire, plutôt une sorte de soirée entre amis arrosée de délires psychédélique.
(Je précise pour le TR que j'habite en campagne à coté d'un parc)
Cette fois ci, je partais donc sur 10 à 15g d'amanite sèches. Je ne connaissais pas les doses exactes, ma balance fonctionnais mal. Je faisais descendre les petites avec du thé (pour le gout). Je vous donne le récit que j'ai réalisé les jours qui on suivit l'expérience. Il commence directement au moment de la montée, mais il est bien assez long.
J'avais en réalité avalé plus de 20g, autant vous dire que j'ai pris une sacrée claque!
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L'Acte Muscimol :
Tout d'abord j'ai ressenti cette tendre ivresse s’emparer de moi, un détachement du corps tout à fait fascinant ainsi qu’une certaine légèreté dans mes membres principaux. Ma tête semblait tourner un peu. Ma vision se brouilla. Marcher devint alors une tache amusante et difficile. La marche était saccadée, comme si par moment je me téléportais d’un pas en avant. L’envie me pris de sortir. Je décidais de me doucher d’abord. Je constatais avec horreur que c’était une chose incroyablement difficile. Mes mouvements étaient désordonnés. Il m’était difficile de passer le savon sur mon corps. Le bruit de l’eau qui ruisselait tout autour de moi devint très bruyant et gênant. Mon esprit semblait être saisi dans une sorte de machine à laver qui ne cessait de tourner. Mes idées ainsi que chacune de mes pensées s’accélèreraient. Enfiler mon pantalon et fermer la porte à clé étaient devenu aussi difficile que sous alcool. Je fini enfin par sortir de chez moi. Dehors tout était calme. Mais dans ma tête se logeait une usine bruyante qui séchait son linge. C’était très inconfortable. Le long de la route je constatais que je manquais certains de mes pas. J’essayais alors de courir. J’avais l’impression de voler. Courir était beaucoup plus facile que de marcher. Cependant lorsque je cessais de voler, je manquais de tomber à chaque fois. J’étais resté déjà bien trop longtemps dans la nature, lorsque je me rendis compte que mon ivresse m’empêchait de percevoir nettement la réalité. Ma vision était de plus en plus saccadée. Je loupais presque tous mes pas. Je décidais de rentrer au plus vite chez moi et ainsi éviter de me perdre quelque part dans cette nature hostile. Courir était la meilleure solution encore une fois. Je rencontrais quelques lapins fuyards sur mon chemin. L’un d’entre eux avait la taille d’un arbre. Il s’est faufilé dans la forêt en bousculant quelques feuillus. Mais à ce stade du processus, je me suis contenté de sourire. Me voila arrivé ! Déjà ? Il me semble avoir loupé quelques passages. Je constate qu’il est impossible d’introduire cette foutue clé dans sa serrure. Sauf après cinq bonnes minutes d’acharnement. Je rentre à toute vitesse dans ma chambre, je réveille la demoiselle. Je me déshabille, mes vêtements devenaient encombrants. Je tente alors de lui expliquer ce qu’il se passait.
Mais quand je me suis allongé sur le lit, je me suis enfoncé vers l’enfer. Cet instant sembla durer une éternité. Je me suis sentit tomber vers ce matelas une bonne centaine de fois avant de me rendre compte de la supercherie. Apres coup j’ai essayé de reprendre le contrôle de mon existence et je me suis relever. Mais je suis allé m’écraser sur le mur d’en face. Même manège, je m’enfonce dans le mur de plus en plus à chaque boucle. Une fois sortit de ce piège, je me suis mis à rire et je me suis approché d’elle. Son regard semblait figé, elle devait surement avoir peur de quelque chose que je ne pouvais pas voir. Peut être de moi. Je me souviens avoir demandé « Doux Jésus, que ce passe t’il ? ». La réponse que j’ai obtenu ne m’a pas semblé être accessible. Je n’ai donc pas compris le sens de ce dialogue et j’ai commencé à paniquer. Apres encore une de ces incompréhensibles éternité vicieuse, je me suis mis debout et j’ai commencé à reculer vers la porte. Soudainement me voila assis à coté d’elle qui regardait vers la porte. Elle me dit « Pourquoi tu me touche comme ça ? ». Avec son air terrifié je compris qu’il y avait un problème. Ma vie était en train de devenir de plus en plus décalée. Je vivais des choses que j’avais déjà commises. Si je ne stoppais pas tout de suite ce délire, j’aillais bientôt me retrouver dans une situation très compliqué. Peut être même, allais-je mourir sans pouvoir faire quoi que ce soit? Tout d’un coup je ressentis une douleur énorme dans chacun de mes membres. Puis, plus rien.
Ca y’est, je venais de quitter la vie réelle. Je n’étais plus qu’un esprit débordant de pensées brouillées, qui se déplaçais au travers d’une masse électrifiée. Je ne comprenais pas cette existence. Pourquoi je ressentais une telle tension dans ce corps ? C’est alors que je compris. Le décalage que j’étais en train de vivre était tout ce qu’il devait rester de ma vie. Car quelques heures plus tard, je venais tout bonnement de mourir d’une manière ou d’une autre. Mon corps était en train de me le faire ressentir. Quelle angoisse d’être mort. Mais comment suis-je mort ? Je savais que je n’allais pas tarder à le découvrir avec horreur et sans pouvoir changer quoi que ce soit à ce triste destin. Je n’étais qu’une histoire déjà écrite quelque part, et je ne suis là qu’un esprit enfermé dans le corps d’un condamné à mort. « Il faut que je change mon destin » me dis-je. Il faut que je comprenne au plus vite comment faire. Mes pensées devenaient de plus en plus rapides et s’enroulaient comme du fil de couture sur une bobine plongeant vers l’infini. Elles semblaient cependant ce dégrouper et je voyais déjà le bout de cette angoisse qui approchait à une vitesse folle. J’allais enfin comprendre quelle était la seule issue logique à toute cette angoisse. Avant de me rendre compte de ce que je venais de penser, je me suis retrouvé au bout du fil. Je cris. Quelle horreur. Je n’étais plus un esprit débordant de pensée, ni un corps électrique. Je n’été d’ailleurs plus rien du tout. Je ne pensais plus. La Logique des choses a voulut que l’aboutissement de l‘angoisse ne soit qu’un cri perdu dans l’immensité du néant. Ma pensée avais suivit sa démarche et me voilà enfermé dans cette atroce sensation. Je n’étais plus qu’un cri de terreur résonnant pour l’éternité. Mon ancien corps et mon esprit s’étaient métamorphosé en un cri, une atroce plainte qui s’étendais à l’infinie. Je ne pouvais rien faire d’autre qu’être dans cris. Mais ma pensée s’emballait extérieurement, dans un autre univers sans doute. Il était cependant impossible d’analyser cette éventualité pour m’échapper ainsi. Je devais être mort. Sans doute était-ce arrivé plus tôt que prévu. La mort devait ce résumer en un cris. Je compris alors ce que chaque personne devait ressentir en mourant. Non seulement je le compris mais en plus je devais être en train de partager la mort de tous ceux qui mourraient dans le cours du temps présent. Je ressentais désormais la mort de milliers d’hommes en me propageant à travers chacun de leurs cris de douleur et de terreur. Quelle tragique destinée. Non ça ne pouvait pas être ça. C’est bien trop absurde et bien trop effrayant que d’être un cri pour l’éternité. Alors je ne devais pas être mort. Mon déplacement à travers les cris s’accélérait. La transmission était devenue si rapide que je pouvais désormais percevoir une autre réalité résultant de la contraction du vide par la fréquence des plaintes. C’est comme si je pouvais réapparaitre au travers d’une saccade de son. D’une manière étrange, je retournais à la vie en étant passé par la mort. Mais une nouvelle vague incompréhensible du néant vient alors m’enrouler vers les profondeurs de ma conscience. Je ne pensais plus. Mais il y avait encore un bruit au fond de mon crâne douloureux. Peut être un avion, ou une machine démoniaque servant à faire fonctionner un cerveau humain. Je fus épris d’un sentiment étrange lorsque je m’aperçu que je pouvais deviner la présence de ma tête. Je n’étais plus un esprit flottant. Cela signifiait que mon corps était retenu quelque part. Je ressentais la puissance de son fourmillement électrique jusque dans ma cervelle. Vite il fallait que je revienne à la vie. Je ne savais pas bien quel mouvement exécuter pour faire une chose pareille. Alors je me suis simplement levé.
Pourquoi suis-je assis dans mon lit ? Quand sommes-nous, et surtout, que c’est il passé pendent mon absence ? Ma vision est toujours aussi brouillée qu’auparavant. Mes capacités motrices sont réduites au stade de survie. Tant pis, je me lève et je marche. Je suis tout seul dans ma chambre. La porte est ouverte. Je dois comprendre ce qu’il s’est passé. C’est alors que je change brusquement de réalité. Je me retrouve dans ma chambre debout devant Elle. Je deviens alors le témoin d’une chose terrifiante. Je prends conscience que je suis en fait coincé dans mon corps se trouvant dans une scène que je n’ai pas encore eu le temps de vivre. Et sans pouvoir faire quoi que ce soit, la scène se déroulait à l’envers en remontant le cours du temps. Je me sentais marchant vers l’arrière, j’attrapais comme par magie des objets déposés et je parlais une langue diabolique. Je ne pouvais rien contrôler. C’était tout à fait fascinant mais très angoissant. Brusquement, alors que je parcourais ce couloir étrangement sombre, je me suis retrouvé à plonger de nouveaux dans ce vide spatio-temporel dans l’univers de ma conscience. J’ignore combien de temps cela à pu durer. Mes pensées, que je ne contrôlais plus du tout à présent, étaient en train de me faire comprendre que pour m’en sortir vivant je devais faire un choix terrifiant. Si je voulais vivre, il fallait que je fasse un sacrifice. Le seul moyen de sortir de cet enfer interminable devait être de ne choisir qu’un seul de mes sens.
C’est alors que j’ai ouvert les yeux. Je ne sentais plus mon corps cette fois-ci. Ni même ma tête. Je n’était plus qu’un point défini et perdu dans l’espace. Mais quel espace au juste ? Ce que je vois ressemble vaguement au motif d’une couette de lit, mais je parviens à voir au travers. Serais-je devenu une couette ? Quelqu'un arrive. Je ne comprends pas ce qu’il dit. On me tire de cet endroit étroit. C’est Elle. Je compris alors qu’il fallait que je joue le jeu si je voulais vivre. Il faut que je reste paralysé, et que je ne réponde pas. Elle s’énerva, elle ne comprenait pas. Elle me gifla mais je ne sentis rien. C’est alors que j’aperçus circuler mes pensées, précipitée à toute vitesse. Mon esprit ressemblait alors à l’une de ces autoroutes express incroyablement rapides. Je m’accrochai à ce flux incontrôlable et réalisa que je ne pourrais jamais passer ma vie ainsi. Je me levai alors précipitamment et je bondis quelque pars pour ne jamais retomber. Me revoilà renfermé dans l’immensité de la noirceur du vide. « C’est terrifiant » me dis-je. Je suis mort. Il fallait maintenant que je trouve un moyen d’avoir une autre chance pour vivre. Dans l’enchainement irrationnel de ma pensée, que je ne pouvais tout à fait saisir, l’idée me vint de comprendre ce que pouvait être la mort. Peut être ai-je dû passer une éternité à retourner tout un flot d’idées vaguement philosophique pour finalement aboutir à une phrase angoissante qui résonnait dans ma tête. « La mort, c’est la vie ». La phrase se débâtait, se tournait et retournait dans mon esprit frappant et rebondissant de toute part sur les parois logiques de l’existence. « La vie, c’est d’être mort ». Je ne pouvais rien faire de plus que de constater avec horreur que j’étais arrivé au terme du développement de la pensée. C’est alors qu’on brandit devant moi ce qui semblait être un engin téléphonique avec mon image à l’intérieur. J’étais visiblement assis sur le lit et je me regardais. Mais peut être étais-je réellement sur le lit à me fixer moi assis sur le lit en train de me regarder au travers d’un objet insensé ? Cette étrange idée m’effraya et je me trouvai aussitôt incapable d’imaginer autre chose. Me voila enfermé dans une unique pensée psychédélique qui jamais ne s’arrêtera. J’étais paralysé par le reflet de mon image. Il semblait que mon esprit était désormais coincé dans celui que je regardais. Mais mon corps était ici. Je ne pouvais plus rien faire. Mes pensées bloquaient sur cette nouvelle logique du reflet d’elle-même et mon corps ne pouvait rien faire sans l’intervention de mon esprit. J’étais finalement comme attiré par mon propre regard et je glissais lentement à l’intérieur de cet appareil. Je crois que je viens de le traverser. J’ai alors ressenti comme une horrible sensation de déjà vécu.
J’étais la debout devant elle. Elle semblait terrifiée, elle parlait à quelqu'un avec son téléphone. Elle parlait si vite que je ne comprenais rien. J’ignorais quelle abomination avait été commise pour produire une telle réaction de sa part. Mais ce que je savais, c’est qu’il me fallait sortir de cet enfer qui allait recommencer. J’ai déjà vécu ce moment et je savais précisément pourquoi. Car cette fois je ne repartirais pas dans le royaume sinistre de la mort où une nouvelle éventualité de ma vie future allait se synthétiser pour ensuite disparaitre. Cette fois je m’en sortirais vivant. J’allais retrouver une synchronisation parfaite avec l’instant de mes actes et l’interprétation de mon esprit. Et pour cela, cette fois-ci, tout les éléments été réunis. Je me souviens lui avoir demandé d’appeler les urgences. Je savais que ces gens étaient les seuls à pouvoir me sortir de la mort. Je connaissais chacune des réactions que ce que je pouvais faire ou dire provoquerais. J’avais enfin réussi, j’allais être sauvé. Je sentis que le temps qui séparait ma conscience de mon existence se faisait de plus en plus étroit. Tout s’accéléra. Un peu trop vite surement. La synchronisation fut brutale et le temps d’un éclair, j’ai pu sentir que je contrôlais de nouveau mon corps en temps réel. Apres le flash, l’obscurité. Je ne contrôle plus rien.
Lorsque j’ai de nouveau retrouvé ma conscience je me tenais dans une espèce d’hôpital psychiatrique angoissant. Peut être m’avait-on mal compris. Combien d’années s’était il écoulées ? Ou peut être étais-je seulement dans ma salle de bain depuis 20 secondes ? Aucune importance car on était en train de me juger pour un crime que je n’avais pas commis. Il y avait quelque part autour de moi beaucoup de gens qui me détestaient. Pourquoi voulaient-ils me donner autant de culpabilité ? Qu’avais-je donc fais ? Est-ce que je l’aurais tuée ? Je compris alors que d’une façon ou d’une autre ma pensée avais dût me convaincre que pour sortir de ce cauchemar il fallait prendre la vie d’un autre. J’étais terrifié à l’idée de l’avoir tuée et d’avoir endosser le costume de tout ces gens accusé de folie. Car j’allais plaider mon innocence en expliquant que j’étais obligé de la tuer. Que je n’avais pas le choix. D’une certaine manière, on m’avait demandé de le faire. La situation dans laquelle je me retrouvais maintenant était insupportable. Quel était le sens de ce message ? Je décidais de mettre un terme plus général à cette nouvelle angoisse. Il fallait que je me tue plutôt que de la tuer. Je saisi alors un couteau de cuisine. J’ignorais d’où il pouvait bien provenir, mais le plus important était de le loger dans ma gorge le plus rapidement possible. L’électricité qui parcourrait mes veines devenait de plus en plus douloureuse. Un choc terrible traversa alors mon corps.
Tout est noir. Mes pensées sont devenues fluides et liquides, elles coulent le long de ma conscience et leurs reflets bleus illuminent cet espace sombre. La machine diabolique ralentie dans ma tête. Mais le débit du flot est encore trop important pour pouvoir me détendre. Il faut me canaliser sur autre chose. La mort deviendra alors peut être agréable. J’ignore ce qu’il s’est passé ensuite. Mes pensées ont finies par se noyer dans un tourbillon plongeant vers l’infini de l’existence pour le reste de l’éternité. J’ai ainsi pu assister à la fin de toute chose, j’ai constaté la fin des mondes et attendu la fin des temps. Après quoi je me suis réveillé.
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Voilà !
J'espère que vous ne vous êtes pas trop ennuyé, j'ai essayer de rapporter au mieux mes souvenirs sur mon expérience. Je vous laisse commenter, surtout si vous avez des questions!
Ah et désolé pour le clin d'œil à Las Vegas Parano dans le deuxième chapitre. En vérité j'ai du grommeler un truc du genre "Eh, mais. Qu'est-ce que t'as ?". Ça le faisait moins, vous comprenez...
Tous ça pour dire : faite gaffe aux dosages, ne prenez pas des trucs inutiles et dangereux. Surtout voyagez avec quelqu'un de compétent et ne prenez rien avant d'être préparé. Bref, faites tout le contraire de ce que j'ai fait. Bien que maintenant je dirais avec le recul que ce fut une incroyable expérience. Car je m'intéresse désormais à toute ces choses aussi bien sur un plan scientifique que spirituel. Et je dois dire que c'est nettement plus intéressant.
Merci à Tous !