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LA PARANOÏA 18 - MORALES, VALEURS, SYMBOLISME, DÉSIR ET TEMPORALITÉ

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Deleted-1

Guest
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]PARANOÏA, MORALES, VALEURS, SYMBOLISME, DÉSIR ET TEMPORALITÉ [/font]



[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]Liens avec la morale, les sentiments intellectuels d'incomplétude et les illusions de la mémoire  Le paranoïaque est un personnage manichéen, qui au nom de la morale a une vision dualiste de son monde. Il vit dans son imaginaire, usant de symboles et du langage comme instruments de compréhension et d'expression de ses idées, pensées et visions, qui sont sublimées dans des représentations de soi, des autres, et des choses. Toujours le paranoïaque vit dans un écart entre le réel et un idéal profondément ancré en lui, mais qui lui serait inatteignable. Autrement dit, la paranoïaque évolue dans un manque à être, dans cet écart entre ce qu'il croit être et celui qu'il parait être, dans cette intime honte le poussant à se travestir, à se cliver en lui-même, et ce en n'atteignant jamais son idéal, en n’assouvissant jamais ses désirs les plus enfouis en lui, mais qui pourtant le tourmentent consciemment. Le sujet a peur du trou du savoir en lui, de son manque de connaissance et de clairvoyance, du fait de ne pas savoir donc (d'où le fait qu'il se persuade avec des certitudes et autres convictions). Il a peur de ses origines, de sa honte primitive et originelle, en lien avec son narcissisme primaire, ses idéaux, ses angoisses advenant dans un défaut de représentation de soi, et poussant à la paranoïa. La morale en tant qu'équilibre entre le corps et l'esprit, entre le somatique et le symbolique Nos résistances morales nous imposent des limites aux influences du réel, dans le sens où le réel est ce qui nous est inaccessible par la pensée, tout comme la mort que l'on ne peut appréhender que par l'idée que l'on s'en fait. Le réel est donc le monde véritable au delà de sa réalité propre, que l'on projette par imagination et reconstruit mentalement devant soi, par le biais de ses morales provenant de ses affects. Nos morales s'établissent dans le creuset de nos sensibilités, dans notre corps émotionnel et sensoriel avant que de part le langage, l'esprit raisonnant ne traduisent en valeurs et en mots rationnels les affects que le corps pensant a éprouvé de manière irrationnelle. De l'irrationnelle au rationnel, de son inconscient connecté au réel à sa conscience en phase avec sa réalité propre (donc distante du réel), nos morales nous rassurent quand à nos peurs refoulées et déniées, en nous proposant des vérités fondées sur des valeurs nous équilibrant physiologiquement dans notre être à partir de d'idées conceptuelles et de préjugés, d'idéologies et de dogmes, mais aussi de principes et autres valeurs humaines trop humaines (il en va de l'harmonie entre ses culpabilités et ses raisons d'être par exemple). Nous éprouvons donc avec ambivalence nos morales, lorsque d'une part nos raisonnements intellectuels nous détachent de nos affects, du corps pulsionnel et émotionnel qui serait amoral, et d’autre part nos morales par le biais des idées supposeraient que nous nous conformions à tels idéaux, à telles croyances et telles valeurs, afin de se conforter dans quelques vérités apparentes, masquant d'autres vérités plus profondes, que nous ne pourrions supporter viscéralement. Nietzsche affirme que l'on peut "mesurer la force d’un esprit selon la dose de « vérité » qu’il serait capable d’absorber impunément, plus exactement selon le degré auquel il faudrait délayer pour lui la vérité, la voiler, l’adoucir, l’épaissir, la fausser." Dans la paranoïa il y a une conservation du sens moral De ses morales théoriques, la personnalité vit, agit et évolue continuellement dans une éthique pratique, c'est à dire au travers d'actions concrètes dont les conséquences déterminent les évènements jonchant son vécu, que chacun peut interpréter et juger (en soi ou en autrui). La paranoïa s'établit dans une transformation de son ambiance morale, donc de ses état affectifs et humoraux, suite à des impressions anxieuses d'étrangeté, d'inquiétude, de déjà-vu pouvant aller jusqu'à la dépersonnalisation ou la déréalisation en remontant vers ses perturbations cognitives. Anxieux, le sujet vit dans la crainte que ne se réalise ce qu'il a rêvé ou ce qu'il s'imagine de pire régulièrement, lorsque ses morales et ses pensées en inadéquations avec ses ressentis et ses ambitions, ne lui permettent plus de le rassurer, de lui assurer une ligne directrice de bonne conduite (la problématique éthique abordée précédemment). L'individu désemparé manque d'équilibre entre ce qu'il éprouve émotionnellement et ce qu'il pense intellectuellement, et ne jouit pas d'une harmonie entre ses pulsions et pensées, entre ses passions et idées qui sont contradictoires, d'où le besoin de se rassurer moralement afin de canaliser ses excitations libidinales. Tout dépend donc de l'orientation que prennent ses investissements libidinaux, c'est à dire vers quels objets le sujet investit son énergie en étant satisfait de lui-même, ou pas. Le besoin de réassurance du paranoïaque s'exprime via ses délires dans des revendications morales et éthiques, ses convictions de détenir la vérité, de savoir ce qui est bien et mal pour lui, et surtout pour les autres (voir narcissisme moral). Les sentiments d'incomplétude, de manque à être et d'altération temporelle résident dans le conflit intérieur du malade, entre ses sentiments intellectuels et ses sentiments du temps La morale prévaut de ses peurs en dissociant l'esprit de lui-même via des mécanismes de défense comme le clivage vertical (déni) ou horizontal (refoulement), c'est à dire qu'elle entretient l'individu dans des conduites éthiques spécifiques, basées sur des principes et des valeurs morales propres à l'individu. Les valeurs se structurant autour de ses culpabilités et des ses responsabilisations, sont en rapport avec l'éducation du sujet, de son milieu social dans un contexte donné, chaque époque produisant ses valeurs, ses morales. Le corps pensant et l'éducation du sujet expliquent comment les croyances et idées qu'il a intériorisé vont le structurer psychiquement, à partir de ses fonctions physiologiques régulatrices (ses humeurs, ses instincts et tendances qui répartissent ses énergies libidinales à travers les différents systèmes d'informations corporels qui l'animeront psychiquement). Effectivement en philosophant au plus près du corps, l'on se rend compte que ses raisons raisonnantes naissent dans ses humeurs, dans ses émotions et autres sensations permettant à l'intuition et à l'imagination de produire des scénarios dans son esprit, des dialogues intérieurs orchestrés par des petites voix, des pensées en arrières fonds issues de ses sens, de ses ressentis et autres perceptions sensorielles corporelles (proprioceptions) et psychiques (aperceptions). L'ego formule des idées réfléchies à partir de ses mémoires, de ses activités mentales complexes et structurées par ses culpabilités, ses hontes, ses angoisses, son degré d'anxiété et son estime de soi, c’est à dire à partir de ses constructions idéo-affectives étayées par des concepts, que l'individu s'est approprié. Ses fonctions et tendances physiologiques régulatrices ont une certaine genèse sociale, quand d'autres se rapportent au temps Le corps traverse l'espace en mesurant le temps passant, donnant ainsi au moi le sentiment d'une consistance existentielle, via une synthèse psychique permettant d'éprouver le moment présent tout en ayant conscience de soi, c'est la fonction de présentification selon Janet. Les désordres pathologiques en lien avec les illusions de la mémoire dans les troubles de la personnalité paranoïaque s'originent dans des problèmes de dissociation mentale, lorsque le sujet s'égare entre ses sentiments intellectuels et ses sentiments du temps, du passé et du présent confondus, mais aussi dans des sentiments de familiarité vacillant, de réalité chancelante, et de rêve éveillé ineffable. D'où des impressions d’étrangeté et de déjà-vu, menant à une possible dépersonnalisation ou déréalisation suite à des défauts de ses perceptions physiques et psychiques, dans un succession d'illusions mnésiques et égotiques. Plus à propos des illusions de la mémoire dans les troubles paranoïaques Par exemple lorsque l'on rêve et que l'on est soudainement réveillé, l'esprit se souvient avoir reconstruit un enchainement d'images qui paraissent avoir durer un certain temps, tout en ayant amené le bruit à se produire dans son rêve avant de provoquer le réveil (alors que l'individu ne pouvait pas le prévoir puisqu'il n'était pas éveillé). Ce genre d'altération s'opère aussi dans des cas d'éveil, lorsque l'individu conscient de ses troubles mineurs peut s'effrayer de tels dysfonctionnement mentaux. Mais il peut aussi ne pas s'en rendre compte consciemment et délirer dans une discordance manifeste (manque d'unité et de cohérence entre les différents éléments de la personnalité, entre l'activité mentale et le comportement). Au delà des faits d'interprétations rétrospectives et réflexives dans l'auto-observation et l'autocritique, de nombreuses fausses interprétations proviennent d'illusions de la mémoire confondant le passé et le présent dans des images exprimant la conviction délirante du sujet, comme lorsqu'il croit anticiper l'avenir lors d'une prémonition. Autrement, les interprétations reposent sur des complexes affectifs motivant le délire à partir d'états oniriques anxieux, mais aussi d'après des troubles d'incomplétude, de défauts de la perception, d'illusions de la mémoire (remémoration) en liens avec ses rapports sociaux, ses morales propres en comparaison de ses actes, c'est à dire dans une évaluation entre ses théories morales et ses pratiques éthiques de vie. Vis à vis de la morale, la paranoïa s'origine donc entre ce que l'on croit penser ou dire, et ce que l'on fait réellement, en agissant véritablement. SYMBOLISME, MORALE ET AUTORITÉ Le paranoïaque ose contredire l'autorité qu'il juge tyrannique, contestant ce qui était incontesté avant lui. Il remarque et souligne les contradictions qu'il voit autour de lui mais pas en lui, en se penchant sur des détails insignifiants mais qui selon lui, sont de la plus haute importance. En réalité cela démontre surtout toute l'importance de l'intensité affective qu'il ressent du fait de son hypersensibilité, à propos de ce qui symboliquement le travaille intérieurement. A partir des objets qu'il projette en dehors de sa personne ou auxquels il s'identifie en les rapportant à soi, le paranoïaque va se trouver des causes morales à défendre et dans lesquelles il s’emploiera à dénoncer ou à redresser des torts mis en exergue. La teneur de ses revendications et les thèmes de ses préjudices sont relatifs à ses morales propres, à l'intensité éprouvée de ses valeurs d'ordres affectives, symboliques et culturelles. Ainsi l'on retrouve ici la conservation du sens moral dans la paranoïa, en lien avec ses hontes et culpabilités transmises et héritées de son éducation, de la société dans laquelle évolue sa civilisation. D'une part le paranoïaque semble autonome moralement, lorsqu'en apparence il se sent fier et fort de son égoïsme, de son égocentrisme, et de sa vanité s'activant au service de son orgueil, quand d'autre part il erre dans un nihilisme sans début ni fin, dans une myriade de possibles le laissant désabusé et perdu face aux réalité du quotidien, d'où un évident besoin de direction morale, de cadre et de limite (voir structure psychique du borderline). L'individu contemporain narcissique est immanquablement paranoïaque, mais très habile pour le cacher, ce qui fonctionne d'autant mieux que chacun se protège de lui-même et d'autrui derrière des apparences trompeuses. Le paranoïaque dit "normal" (sans tendance pathologique lourde) l'est surtout avec sa famille proche, mais ne manifeste pas ses inquiétudes en société pour ne pas être mal vu. Il y a là un jeu constant et naturel d'apparences, pour garder une apparence droite et morale en société.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] PARANOÏA, DISSOCIATION, MORALE ET MANQUE D'EMPATHIE Le mécanisme dissociatif explique les discordances de la conduite dans la personnalité, en se formant autour d'un thème anxieux, qui sera central dans le délire (le sujet étant clivé en lui-même, il n'a pas conscience de cette dissociation, de son dualisme qu'il appréhende en reconnaissant de temps à autres ses manques à être et autres contradictions). Les conséquences psychiques de ces discordances laissent l'individu indifférent à sa réalité qui lui échappe, qui défile devant lui comme si rien ne l'atteignait (forme de dépersonnalisation en ne ressentant plus ses affects, parce que ceux-ci sont trop intenses pour être éprouvés, assimilés et acceptés en étant exprimés). Son manque d'empathie ne peut se combler dans l'altérité puisque le sujet est replié sur lui-même, isolé dans sa bulle, dans ses croyances et interprétations dont les connotations morales entrainent chez lui des jugements définitifs et généralistes, à propos de son monde et de son entourage, ou inversement lorsque l’entourage du paranoïaque le stigmatise. Le manque d'empathie et d'altérité est problématique dans la compréhension de l'état affectif d'autrui et de sa position, que chacun interprète à sa façon, selon son propre angle de vue pas toujours à même d'être en phase avec la position de l'autre. Si la plupart du temps l'on s'identifie et se projette en autrui, il est rare  qu'une personne arrive à se mettre vraiment à la place d'un autre. Ainsi l'individu paranoïaque qui intrigue, provoque, ou se montre dérangeant dans ses propos et manières d'être, est reclus dans des préjugés moraux le confinant à un rôle indésiré et indésirable, qui le maintient prisonnier dans une vie psychique dominée par l'irréel, les rêveries et les délires, et où la dissimulation est omniprésente. Tour à tour le paranoïaque met autrui dans des cases, et autrui met dans une case le paranoïaque, bref dans nos relations pragmatiques et utilitaristes, il est difficile de se reconnaitre et se comprendre quand on reste bloqué dans ses préjugés, dans ses présupposés et ses avis construis à partir de sous entendus, ou de morales rassurant son ego apeuré. POUR RETROUVER UNE ÉTHIQUE MORALE LORSQUE L'ON A DES TENDANCES PARANOÏAQUES Lorsque l'on a comprit qu'un individu ayant des tendances paranoïaques n'étaient pas malades de façons irrémédiables, comme pourrait l'être un individu atteint d'un trouble persistant de la personnalité paranoïaque avéré et durable, il existe des solutions éthiques pour remédier à ses désordres paranoïaques d'ordres moraux. Effectivement remettre en cause ses attitudes désobligeantes et ses comportements inappropriés, ses manières de penser erronées et de s'exprimer avec arrogance, ses façons de voir le monde réductrices et d’interagir sur un mode offensif avec autrui, n'est pas le fort du paranoïaque dont les actions éthiques ne lui incombent peu, sauf lorsqu'ils dénoncent celles des autres qu'ils jugent mauvaises, alors que souvent il ne vaut pas mieux qu'autrui. Ainsi le paranoïaque se cache derrière de fausses morales, derrière des théories abstraites et des intellectualisations arrangeant sa vision de choses, au nom de ses vérités qu'il imposera comme universelles au près d'individus naïfs et crédules, qui se feront manipuler par de beaux discours ou y trouveront un intérêt quelconque pour se satisfaire d'un mensonge plutôt que d'une vérité dérangeante. Ainsi il apparait indispensable d'interroger ses propres valeurs morales et celles de ses pairs, au travers de son éthique de vie et celle d'autrui, selon ses caractères égotiques et les idéologies façonnant sa culture environnante, pour comprendre ses complexes et ses peurs dans une réciprocité passant inévitablement par une altérité de type empathique. Il s'agit là de comprendre son conditionnement de part sa place dans la société, dans son environnement, dans ses amitiés et ses relations en tout genre, dans sa famille, dans son couple, et vis à vis de soi-même, quand à son estime de soi, selon qu’elle est plus ou moins conditionnée ou inconditionnelle selon les situations traversées lors de de son vivant. Un questionnement existentiel serait de découvrir quel est sa part de conformisme, de mimétisme social, comment se construit-on dans notre relation à autrui, comment nous épanouissons nous selon nos valeurs morales et éthiques, son héritage familial que l’on reproduit dans ses relations, dans son couple, dans son propre dialogue intérieur. Quel est notre degré respectif d'émancipation en lien avec la teneur de notre épanouissement, et comment toujours gagner plus en hédonisme, en bien-être et en paix avec soi-même, donc avec autrui ? [/font]

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Laura Zerty a dit:
POUR RETROUVER UNE ÉTHIQUE MORALE LORSQUE L'ON A DES TENDANCES PARANOÏAQUES 

Et le dragon rugit sur sa montagne d'empathie calorifère : "Tu dois ! Tu dois !"

Et restera le corps calciné qui se demandera à qui donner un tel ordre insensé. Aux autres ou à lui même ?

A force d’expériences contradictoires il en viendra à panser ses plaies en se disant : Quitte à se préserver de la brûlure, je préfère m'éloigner de celle des autres. Je trouve la mienne plus forte et plus sévère. Plus juste et moins délirante.
 
Ainsi parla Sandmathoustra, arrivé au bout de sa quête paranoiaque.

Désormais il savait qui il était. Plus sage et moins ruminant, il allait pouvoir naviguer en paix parmi les tourments de l'existence.
 
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