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PARANOÏA, AUTO-ANALYSE ET AUTO-OBSERVATION DE SOI, UNE QUESTION D'INTROSPECTION ET DE LIBRE ARBITRE
UNE QUESTION D'INTROSPECTION - Introduction avec un extrait tiré d'un cours du CNED, Tome 1 : La raison et le réel
"Sans doute, est-il possible d’envisager une connaissance de soi-même par soi-même (ce qu’on peut appeler « introspection »), dans une certaine mesure; mais elle est très problématique, reconnaît-on d’habitude, de nos jours, en psychologie, précisément parce qu’il est très difficile de prendre une attitude de distance par rapport à soi-même et de séparer, en soi-même, la part qui observe et la part qui est observée, ce qui est sujet et ce qui devrait être objet. Cela reviendrait à pouvoir se traiter soi-même comme un autre, comme un objet extérieur à soi-même. C’est très difficile précisément sans l’aide d’un autre (le psychologue, par exemple).
La sagesse la plus partagée considère qu’on ne peut guère tenir pour fiables et objectives les observations que l’on fait directement sur soi-même (où il est difficile, au moins de distinguer entre ce que l’on est, ce que l’on pense être, ce que l’on voudrait être). On ne peut donc guère avoir une connaissance objective de soi, de son esprit et de ses opérations (comme apercevoir, penser, douter, croire, raisonner, connaître, vouloir, etc.), par l’expérience intérieure qu’on en a (contrairement à ce que peut espérer en produire la psychologie moderne qui cherche à les étudier en les objectivant, comme font les sciences expérimentales en général) , mais si l’on peut douter que ces opérations soient effectuées par nous véritablement de la manière dont nous en avons conscience, nous ne pouvons douter du fait que nous les effectuons, car ces opérations, qui sont les diverses formes de la pensée, impliquent qu’on en ait conscience : quand on pense que l’on pense, on pense nécessairement (même si cela ne se fait pas en nous comme nous le croyons).
Locke appelle « réflexion » cette conscience des opérations de l’esprit par lui-même, et il dit que cela constitue une expérience aussi distincte que l’expérience des objets extérieurs par nos sens externes. C’est la raison pour laquelle on peut considérer cette réflexion comme un « sens interne » et considérer que c’est cette réflexion qui nous fournit les seules connaissances qui ne viendraient pas des sens. Mais on voit ici que, lorsque l’empiriste reconnaît qu’il y a des connaissances qui ne viennent pas des sens, cela ne veut cependant pas dire que toutes ne viennent pas de l’expérience, ni d’une expérience des sens (moyen de réception passif de l’existence d’un objet) mais qu’il reconnaît que l’expérience où l’objet perçu (la pensée) semble confondu avec ce qui perçoit (la pensée), cette expérience est tout de même un peu différente. C’est ce dont nous avons pris acte en notant, avec Leibniz et Kant, qu’il vaut mieux distinguer, quand on a le souci de la connaissance objective (c’est-à-dire où le sujet et l’objet de la connaissance sont clairement distincts et extérieurs l’un à l’autre), la connaissance et la pensée. Lorsque Locke parle de «connaissance » pour qualifier ce qui vient de la réflexion, c’est-à-dire de la pensée, il emploie seulement « connaissance » au sens large de toute représentation que nous avons dans l’esprit à propos d’un objet (indépendamment de sa vérité objective)."
Définitions de la connaissance et de la réflexion, tirées du site CNRTL
Connaissance :
Acte de la pensée qui saisit un objet par les sens, ou non, avec implication plus ou moins grande du sujet de la connaissance. Faculté de connaître, exercice de cette faculté. Action ou acte de se faire une représentation, de s'informer ou d'être informé de l'existence de quelque chose, de l'idée ainsi formée. Action ou fait d'apprendre quelque chose par l'étude et/ou la pratique, résultat de cette action ou de ce fait.
Réflexion :
Faculté qu'a la pensée de faire retour sur elle-même pour examiner une idée, une question, un problème, capacité de réfléchir. Acte de la pensée qui revient sur elle-même, qui revient sur un objet afin de l'examiner. Ensemble d'images, de représentations dans la conscience.
AUX SOURCES DE LA CONNAISSANCE DE SOI - L'on a autant de complexes que d'états différents du moi.
Différencions deux types d'introspection :
- L'auto-observation, qui consiste en une contemplation de ses phénomènes psychiques et physiques (le rôle de son moi observant)
- L'auto-analyse, qui consiste en une critique de soi, à partir de ses auto-observations (le rôle de son moi analysant)
L’auto-observation est des plus subjective, lorsque l'individu contemple ses objets intérieurs et extérieurs qui animent son esprit, en les éprouvant et les percevant sans les mettre en perspective avec des idées ou des concepts, donc sans élaborer de liens de causalité entre eux (il ne fait que ressentir l'instant présent, dans une spontanéité intuitive et momentanée). Au contraire, l'auto-analyse est différente de l'auto-observation, en tant que l'auto-analyse décortique les objets extérieurs et intérieurs à partir de constats subjectifs sur soi, qui sont interprétés et jugés méthodiquement et théoriquement par l'intellect dans une volonté d'objectivité, d'après des points de vue se voulant critiques et tragiques (donc ni pessimistes, ni optimistes, ni bien, ni mal, c'est à dire au delà de ses morales). Ainsi l'on peut distinguer deux principales formes d'introspection, que sont l’auto-observation (la contemplation des phénomènes en soi) et l’auto-analyse (la critique de soi).
Le principal problème que l'individu rencontre lors de la pratique introspective, est de s'égarer dans les méandres psychiques des engrenages de ses mécanismes de défense de sa personnalité
L'appréhension de ses peurs et de ses morales, de ses hontes et culpabilités, de ses faiblesses et vulnérabilités le déstabilise dans son estimation de soi, dans sa confiance devenant méfiance, et il peut alors s'effrayer de lui-même lorsqu'il pénètre ses abimes bouillonnantes d'une permanente activité libidinale, pulsionnelle, hormonale, sensorielle, émotionnelle, sentimentale et mentale. N'est pas chose facile de saisir et comprendre ses passions et désirs, ses forces et mécaniques psychiques d'ordre affectives, que chacun ne veut pas toujours voir en les désapprouvant, en les niant ou les refoulant inconsciemment pour ne pas s'avouer ses torts et ses insuffisances. La nature humaine est ainsi faite qu'il lui est plus aisée de se rassurer avec quelques illusions égotiques, quelques préjugés et des vérités morales, conceptuelles et idéologiques faciles, plutôt que d'admettre et accepter les dures vérités composant le tragique de l'existence. En cela l'individu préserve ses apparences tant chérie, soit disant bienveillantes mais surtout hypocrites. Personne ou presque n'ose s'avouer ses manques à être, ses parts d'ombre et ses contradictions, dont chacun peine à conjecturer les opposés dans des visions de son monde et de soi plus claires et précises, plus adéquates, intuitives et nuancées, le tout dans un rapport harmonieux et lucide entre ses passions et ses raisons, entre ses affects et ses pensées, et ce en limitant sa dualité corps/esprit.
La vérité n'existe pas, il n'y a que des perspectives selon l'angle avec lequel l'on aborde un objet
Du développement de ses tendances et autres instincts, s'engendre chez l'individu des attitudes et caractères qui modèlent le sens de ses motivations en actions, selon les évènements vécus et ses intentionnalités le poussant à se réaliser dans des projets de vie, d'après la vision qu'il a de soi et du monde, de la vie. La véritable introspection donnant du sens à sa vie, se base sur les conséquences de ses actes en tant que nous sommes ce que nous faisons, d'après l'examen de ses tendances, de ses comportements, de ses envies et désirs, de ses besoins. C'est de la croyance en des choix possibles que l'on juge de ses actions, ainsi que de ses volontés et volitions que l'on ne choisit pas ou trop peu, le plus souvent en ne se rendant compte qu'après coup de ce que l'on a fait, en constatant les conséquences bonnes ou mauvaises de ses actes. Effectivement l'on ne peut donner du sens à sa vie qu'après avoir agit, par l'analyse des conséquences de ses actes qui forment notre récit de vie selon la façon dont l'on perçoit, interprète, et se raconte les faits. Mais alors quand est-il de ses intentionnalités (du fait de choisir) et de l'acte volontaire dans une liberté morale ? A t'on le choix de se définir tel que nous sommes, ou sommes-nous déterminer par notre personnalité, notre tempérament innée ?
LIBRE ARBITRE ET CONCEPT DE SOI
Une question de choix, de temps et de liberté
Au delà de ses déterminismes génétiques, environnementaux, familiaux et socio-culturels, l'individu croit en un libre arbitre lui permettant de choisir d'être tel qu'il est, décidant de ses orientations diverses, de ses volitions et soit disant choix qu'il s'approprie en se racontant un récit de vie lui convenant plus ou moins. Ses arrières pensées et nombreuses ruminations plus ou moins conscientes étayant ses croyances, ses visions et interprétations dans des logiques et catégories intellectuelles spécifiques, au travers de structures névrotique, psychotique, limite et paranoïaque naturelles. Lorsque l'on a comprit que l'individu confronté à un réel contraignant, se refuse de douter à propos de lui-même en se convainquant de raisons et de vérités lui assurant un semblant d'unité psychique pseudo-cohérente et intentionnelle, une solution à ses problématiques existentielles serait de se renouveler dans ses pensées et idées, dans ses visions de soi et du monde, en remplaçant ses passions tristes par des désirs plus joyeux, ainsi qu'en s'apprenant à intervertir ses propres motifs internes jugés inappropriés et animant des motivations analysées comme inadéquates, par des motifs plus constructifs, et porteur d'une puissante vitalité poussant à l'action plutôt qu'à la réaction, dans une sculpture de soi éthique et morale.
Tout est question d'estime et de confiance en soi
C'est là qu'il faut comprendre que sa part de libre arbitre est infime mais pas nulle, parce que la personnalité est la convergence de son tempérament héréditaire (la part innée de la personnalité), et de ses caractères se développant au fil de sa vie (la part acquise au fil de ses expériences, selon son environnement). Entre ses parts innée et acquise, le sujet symbolique se projette dans son imaginaire en n'étant pas toujours le dépositaire du "je" qui parle en lui, et encore moins du "me" qui rapporte à sa personne des objets extérieurs et intérieurs (les adjectifs possessifs se rapportant à l'ego dans la personnalité, en se structurant autour du pronom personnel "je", qui définit le sujet en tant qu'individu). L'individu s'écoutant parler dans son for intérieur est plus souvent passif dans la contemplation du dialogue entre ses pensées et arrières pensées, qu'actif dans l'orientation que prendrait ses réflexions, ses associations d'idées qui sont donc plus libres que choisies et maitrisées. Ainsi le plus souvent l'on se berce d'illusions en écoutant son ego nous raconter ce qui nous plait, et l'on ne se penche pas ou trop peu sur ses philosophies, sur ses morales, afin de préserver son équilibre psychique dans des mensonges que chacun présente comme des vérités. Il en va de son équilibre émotionnel et d'un conditionnement social essentiel à sa bonne intégration dans le collectivité.
Comment favoriser son introspection en étant plus maitre de soi, qu’esclave de ses passions et pulsions, en étant plus authentique que conformiste ?
Il faut donc comprendre ses complexes affectifs, appréhender ses tensions internes et contradictions inconscientes qui fondent l'image idéale de sa personne consciente, dans une relation entre son for intérieur et son moi (autrement dit entre son moi inconscient et son moi conscient, son moi observant et son moi analysant, en arpentant les voies abruptes de son pré-conscient et de son subconscient), mais aussi entre son enfant intérieur connecter à son vrai soi, et son ego avide de paraitre dans de belles apparences (donc entre ce qui y a de vrai et de faux-semblant en soi). En allant plus loin il s'agirait de comprendre la dialectique entre ses instances psychiques que son le moi idéal dialoguant avec l'idéal du moi via le surmoi. L'ego étant autant notre pire ennemi que notre meilleur ami, l'amadouer en s'apprivoisant semble donc nécessaire (il faut composer avec sa part animale et non chercher à la dominer). Il est ainsi question d'une compréhension des relations entre ses apparentes illusions, ses croyances et ses vérités changeantes mais que l'on désire fixes et absolues, dans une introspection visant à appréhender intuitivement et en pleine conscience les instances animant sa psyché, au travers de facteurs physiques et psychiques, économiques et dynamiques, d'ordres biologiques, organiques, génétiques, génitaux et sociaux, ainsi que de son éducation dans une culture, un milieu et un environnement donné.
DIFFÉRENTES FAÇONS DE SE VOIR, DE SE DÉFINIR AU TRAVERS DE SES PERCEPTIONS ET INTERPRÉTATIONS DE SOI
Toute manifestation se rapportant à la personnalité peut s'impliquer dans une structure triple, dont les dimensions se retrouvent dans :
- Un développement biographique s'apparentant à un récit de vie personnelle, et traduisant une évolution typique comme vue précédemment, ainsi que des relations de compréhensions d'après des modes affectifs qui animent l'histoire individuelle et relationnelle du sujet (l'on passe sans cesse du doute à la conviction, de l'incertitude à la certitude, de croyances à des vérités que l'on remet en cause en soi et malgré soi, au fil de son évolution).
- Une conception de soi-même, en lien avec ses manières de se raconter son propre vécu dans un dialogue intérieur plus ou moins en adéquation avec ses ambitions. Il est question du concept de soi s'établissant à partir d'images plus ou moins idéalisées de sa personne, selon son estime de soi, ses croyances et interprétations de ses perceptions intérieures et extérieures, de ses sensations et variations d'humeurs, de sa relation avec son monde environnant (développement de ses instances psychiques dans une adaptation optimale au réel, entre principes de plaisir et de réalité). Il en va de ses orientations dans tous les domaines de sa vie.
- Une éthique de vie se traduisant dans une certaine tension de ses relations sociales, des conduites individuelles dites doubles (et pouvant apparaitre comme contradictoires), toujours en liens avec la façon dont le sujet va se représenter, vis à vis de la manière dont il va se sentir affecté par rapport à ce qu'il vit en soi, et par rapport à ses relations avec autrui (voir estime de soi conditionnelle et inconditionnelle).
DEUX PROBLÉMATIQUES RELATIVES A L'ANALYSE INTROSPECTIVE DE SA PERSONNALITÉ
La peur de se confronter à sa solitude, à ce que l'on a déjà vu dans l’abime de soi :
- La lucidité d'esprit induite par de quelconques formes de méditations ou de réflexions, se butte au fait de manquer de connaissance et de clairvoyance à propos de soi, lorsque l'on se confronte à des forces intérieures puissantes et contraignantes, à ses peurs et angoisses, parfois déjà connues et reconnues, parfois inconnues et nouvelles, déstabilisant l'individu quand à la compréhension des états complexes de ses divers moi, de ses multiples mécaniques affectives inconscientes en cours, de ses positions et actions morales et éthiques, ainsi que de ses idées ou ruminations l'animant intérieurement. Souvent l'on préfère une fausse joie à une vraie tristesse.
- L'introspection peut aussi être perturbée et problématique dans le fait de trop bien se connaitre, lorsque l'on a plus grand chose à découvrir sur soi. Alors se rechercher en se perdant en soi pour mieux s'y retrouver, au travers de jeux d'esprit, n'apporte plus la lucidité et l'émerveillement tant attendu, et se faisant l'individu livré à ses frustrations et déceptions de ne plus rien avoir à découvrir sur soi, faute de ne pas avoir acquis de nouveaux savoirs, ou expérimenté de nouvelles pratiques individuelles ou relationnelles, personnelles ou sociales, se retrouve lassé de méditer des réflexions déjà découvertes et assimilées dans son système propre de pensée.
Toujours à propos du rôle de l'introspection dans la découverte de sa personnalité et de ses croyances idéales
Lorsque l'individu cherche à définir son identité, à saisir sa personne propre, c'est sans s'en rendre compte que plus il cherche à s'en approcher, plus l'auto-suggestion pare son esprit de masques égotiques l'éloignant de sa vraie personnalité. Son identité s'efface au moment où l'on croit la saisir. C'est là l'action des mécanismes de défense de la personnalité, faisant que malgré lui, toujours l'individu préfère un idéal imaginaire et symbolique au réel, pour ne pas mourir de ses propres vérités, de la cruauté de sa réalité.
Mais la part d'idéal en soi n'est pas totale, quand au delà de ses croyances, c'est dans l'inévitable confrontation à son monde et à soi, que l'individu en vient nécessairement à éprouver ses souffrances déniées et refoulées. Ce heurt au réel, à ses réalités et vérités cachées, le rend plus fort après coup, lorsqu'une fois qu'il a pris conscience et accepté ses angoisses et anxiétés, ses nécessités et déterminismes, l'esprit qui se montre alors plus vrai, plus à même d'appréhender le réel, permet de reconnecter à soi de manière lucide et cohérente, en se perdant moins dans ses identifications, ses projections et imaginations à propos de sa personne, et d'autrui. Mais accéder à ses propres vérités est chose rare tant l'ego produit des illusions sur soi, voilant sa vraie personnalité derrière des masques de faux semblances. Et c'est sans plus de recul, que naturellement dans l'esprit de l'individu commençant à s'avouer à lui-même, l'affect recouvre son moi véritable d'un idéal qui l'épanouira dans ses rêveries et autres prétentions, le faisant aller de l'avant (voir relations entre le moi et l'idéal du moi). L'espoir fait vivre comme dit l'adage.
La nécessaire altérité, l'indispensable empathie
Prendre du recul sur soi nécessite aussi de comprendre les mécanismes actifs de ses sympathies et empathies, dans ses relations sociales qui façonnent ses relations avec soi-même. Tous ses dialogues intérieurs, ses arrières pensées et ruminations sont influencés selon les façons qu'à l'individu de s'entretenir avec autrui et avec lui-même, aussi la qualité de ses discours internes dépend de son estime de soi, corrélée à sa confiance en soi, via ses investissements narcissiques orientés vers des objets extérieurs, ou sur soi. La dialectique de la relation d'objet s'effectue dans ce va et vient constant et évolutif de projections et d'introjections narcissiques, d'identifications psychiques et de mystifications symboliques, pour gagner en sublimation, mais aussi en raison. Comprendre la mécanique sublimatoire de ses affects et désirs inconscients est la clé de son introspection, permettant l'expression honnête et sincère de soi au travers de réalisations personnelles et individuelles. L'éthique d'advenir à soi ainsi proposée serait de prendre du recul sur ses appareils et machineries psychiques, en redécouvrant méthodiquement et toujours plus en profondeur ses émois, au point de changer l'image que l'on a et se fait de soi.
Plus l'on se connait, plus on se reconnait en autrui, et réciproquement plus l'on connait autrui plus l'on se reconnait en soi
L'hypothèse développée est liée à cette problématique de l'analyse introspective, à savoir que l'on ne peut dépasser ses masques égotiques en passant au delà du grand miroir de ses apparences sans surmonter ses affects, en dévoilant ses intellectualisations et mentalisations qui les recouvrent et qui protègent ainsi sa personnalité de ses propres angoisses, de ses hontes et autres culpabilités. Il s'agit donc d'analyser ses subjectivités pour gagner en objectivité sur soi, par l'appréhension de ses mécanismes de défense, et la compréhension du phénomène de dissociation de la personnalité. La quête de soi passant par une recherche de son libre arbitre, de ses possibilités face à ses nécessités, l'introspection qui s'élaborerait d'une observation contemplative à une analyse critique de soi, devrait en passer par la compréhension du fonctionnement de l'esprit structuré d'après ses instances psychiques interagissant entre elles. Il s'agit de découvrir l'action de ses culpabilités par rapport à ses hontes, en lien avec ses angoisses et ses anxiétés, dans ses structures névrotiques, psychotiques, limites et paranoïaques.
Nietzsche - " Si tu plonges longtemps ton regard dans l'abîme, l'abîme te regarde aussi. "