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LA PARANOÏA 12 - LES SYMPTÔMES DU DÉLIRE PARANOÏAQUE

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Deleted-1

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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]LES SYMPTÔMES DU DÉLIRE PARANOÏAQUE[/font]



[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] A propos des symptômes du délire paranoïaque, les scénarios intérieurs et arrières pensées s'établissent autour de la structure verticale de sa culpabilité (en lien avec ses hontes), dans un délire de relation concentrique se développant autour d'un ou plusieurs noyaux, et qui se rapportent toujours à sa propre personne dans un rapport égocentrique avec son entourage, son environnement. Le noyau du délire se fonde sur une base affective qui se gradue de l'insécurité humiliante à l'auto-accusation, jusqu'au désespoir le plus complet. Les trois principaux motifs symptomatiques sont : - Le contenu représentatif indésiré et l'état affectif centrés sur l'évènement traumatisant et l'expérience pathogène - Les symptômes de la psychose sensitive représentant l'effet exalté du caractère sensitif - L'épuisement fréquent voire chronique, d'où le recours à des excitants pour retrouver la forme dans une volonté d'auto-médication A partir de ces trois points, l'on comprend donc que : - Les symptômes dépendent avant tout de l'expérience de répétition de ses obsessions et ruminations, de ses remords dépressifs, de ses craintes hypocondriaques, de ses phases anxieuses et désespérées, des vains efforts de sa volonté faisant fluctuer ses humeurs tantôt dans un vague à l'âme, tantôt dans une exaltation exagérée de soi, c'est la tendance cyclothymique qui joue aux montagnes russes dans la structure paranoïaque de l'individu. - Les traits caractériels de la personnalité sensitive se retrouvent exagérés dans le délire, traduisant les contenus mêmes du délire selon son vécu et son environnement, influençant ses convictions, ses obsessions, d'après l'intensité affective ressentie. Se retrouve la prévalence du caractère défensif plutôt qu'agressif dans les cas purs, ainsi qu'une forme de nihilisme issue de l’inquiétante impression de vivre dans un monde absurde, de l'amertume éprouvée de sa propre inutilité, et de sa culpabilité existentielle (inconsciente). - Les mécanismes de répression et d'inversion sur fond de rétention participent au développement des symptômes névrotiques et psychotiques. La nuance étant que chez le névrotique, le processus de l'inversion forme dans la conscience un complexe représentatif, qui associé au trauma initial est ressenti comme parasitaire (le névrotique se rend compte de ses troubles) alors que chez le psychotique, le même mécanisme est projeté sur le monde extérieur considéré comme seul responsable de ses maux et de ses torts (la défense est ainsi bien supérieure à la première, et le psychotique ne se rend pas compte de ses troubles). - L'état nerveux d'épuisement psychique est caractéristique d'une éventuelle décompensation de ses structures psychotique et paranoïaque, lorsque après des années de lutte intérieure, le sujet très tendu a consumé ses forces en se tourmentant dans des conflits psychiques et somatiques dissimulés et vains. En ressortent une accentuation des troubles neurasthéniques observables par un état de fatigue global, d'abattement accompagné généralement de tristesse, d'angoisse et parfois de troubles physiques divers (insomnie, anxiété, troubles digestifs, cardio-vasculaires, douleurs plus ou moins localisées et diffuses associées à des tendances au pessimisme, aux idées noires). Le corps refuse de plus en plus l'effort et autres travaux professionnels, dû à des états intermittents d'insuffisance et d'inquiétude, d'incapacité à se concentrer, de mimiques et postures trahissant des souffrances profondes, dans une alternance d'hyperexcitabilité et de détente profonde, et ce possiblement jusqu'à l'apathie totale (visage et corps refermés sur eux-mêmes pour ne plus subir ses terribles affects). TROIS FORMES DE PSYCHOSES SENSITIVES - La névrose de situation, comprenant tous les états où l'individu délire sans atteindre la limite de perte de réalité assignée au psychose - La bouffée délirante, qui s'apparente au type névrotique obsessionnel, caractérisé par des sautes d'humeur et des exaltations fugaces et répétées - La confusion aiguë sensitive, qui apparait comme un stade critique de courte durée, et se manifeste par des amorces de dissociation psychique (de type catatonique sous forme de schizophrénie caractérisée par des périodes de passivité et de négativisme alternant avec des excitations soudaines, des délires de grandeur ou des croyances in-avérées de types ésotériques ou mystiques, mais aussi comme la télépathie et autres formes où l'on se prend pour un médium) A PROPOS DES NÉVROSES D'OBSESSION ET DE RELATION - Deux orientations de la paranoïa Il y a une différence entre les personnalités à névrose d'obsession et à névrose de relation, vis à vis du regard que l'on porte sur soi et sur autrui. La névrose d'obsession se caractérise par l'idée obsédante que l'individu n'est pas en droit de regarder ses contemporains, afin de ne pas les offenser, alors que la personne subissant une névrose de relation a le sentiment inverse, à savoir qu'elle interprète les regards de ses contemporains portés sur sa personne, comme des offenses. QUELQUES RÉACTIONS DE TYPE PARANOÏAQUES - Exemple de l'absence ou la présence d'hallucinations dans le délire paranoïaque. Il arrive que l'on voit tous ces symptômes et traits de caractère apparaître transitoirement dans les autres personnalités psychotiques ou limites. On parle alors de réaction paranoïaque et non plus de névrose. Dans les cas de réactions paranoïaques, il y a souvent des circonstances de déclenchements réelles comme des préjudices, des incivilités, etc. Elles entraînent la certitude d’avoir été lésé ou trompé. S’en suit une volonté de réparation et de vengeance de la part du sujet, à l'égard de ses persécuteur ou de l'objet de sa rancœur. La volonté de se venger déclenche divers comportements de revendication, et fréquemment l’engagement de procédures auprès d'autorités pour obtenir réparation. Cette manière revendicative de réagir est favorisée par les intoxications chroniques au cannabis et les intoxications aigües aux stimulants. Les réactions plus spontanées et de courtes durées se retrouvent dans les délires passagers lors de bad trip ou de crise d'angoisse suite à des consommations d'hallucinogènes ou de dissociatifs. Dans le cas d'une manifestation paranoïaque pathologique, l'éventualité d'hallucination dépend du type de délire, par exemple il n'y pas d'hallucination chez les sujets jaloux, mais on en retrouve dans les phases psychotiques issues de délires faisant suite à des prises de substances hallucinogènes (on parlera de crises momentanées de paranoïa). Thérapeutiques La paranoïa ne se soigne pas avec des médicaments spécifiques. L'on peut prescrire des médicaments pour des symptômes annexes, mais la chimie ne guérit pas de la paranoïa. Il n'y a que les thérapies cognitivo-comportementales et les suivis thérapeutiques qui peuvent permettre de s'en sortir. Bien qu'il puisse être hypocondriaque, souvent le paranoïaque n'est pas un demandeur de soin. Les psychiatres rencontrent généralement les paranoïaques à l’occasion de soins somatiques, ou de délires graves qui nécessitent une hospitalisation, ou dans la circonstance d'une expertise après un crime. Les propos tenus devant le paranoïaque doivent être très explicites et exempts de plaisanteries ou de double sens. Il est utile de se prémunir en utilisant toutes les garanties légales et institutionnelles possibles : respect scrupuleux des procédures, des règles de sécurité. Il peut être utile de se faire accompagner d’un autre soignant. Différentes manières d'être paranoïaque selon ses physiologies et sensibilités s'exprimant dans son environnement, au travers de sa personnalité se mouvant dans des caractères : - Dans l'euphorie l'individu s'exalte dans des délires de grandeurs, omnipotence +++ et surinvestissement de sa personne qui se trouve géniale - Dans une humeur normale ou dépressive, l'individu ressent ses insuffisance en se rendant compte qu'il n'atteint pas ses buts, d'où l'exclusion de la conscience des mécanismes affectifs révélant ses propres faiblesses. L'individu refoule, déni ou projette hors de lui tout ce qu'il ne veut pas voir, dans un délire de persécution où l'objet extérieur est toujours fautif. L'individu fait preuve de narcissisme moral en revendiquant des droits et imposant des devoirs afin de ne plus avoir à rabaisser son estime de soi, au nom d'une lutte morale juste et bonne (alors qu'en fait l'individu ne fait que s'estimer au travers de causes et d'idéologies tendances et conditionnées, lui assurant une reconnaissance de ses pairs, qui par vanité et endoctrinement commun, entretiendront ses revendications). Un cas atypique de paranoïa : l’érotomanie Il s’agit d’une illusion délirante d’être aimé par une personne d’un rang plus élevé que le sien (le plus souvent une célébrité). S'y retrouvent trois phases caractéristiques : - L’espoir (illusion d’un amour partagé, l’individu croit que l’autre veille sur lui et l’aime comme lui le désire) - Le dépit (déception amoureuse lorsque l’autre ne répond pas aux demandes et attentes/espérances) - La rancune (initiée par un sentiment de haine éprouvée par l’individu déçu et dépité une fois ses espoirs perdus) L'espérance d'être aimé (c'est à dire préféré ou choisi par autrui) peut donc pousser le sujet paranoïaque à se sentir désiré par un tiers incarnant les valeurs et idéaux qu'il fantasme en lui, de manière secrète et inavouée dans son for intérieur. L'ambivalence de ses sentiments oscille entre haine et prétention à être aimé, tant que son désir omnipotent n'est pas assouvi. Dans ces phases de paranoïa, tous ses autres sentiments sont déniés et refoulés, maintenus inconscients pour ne pas se perdre dans des boucles mentales néfastes à son équilibre. LES SYMPTÔMES DE LA PARANOÏA A L’ÉCHELLE DE LA SOCIÉTÉ - La problématique nihiliste L'individu fatigué de lui-même s'égare dans un nihilisme où le corps est dissocié du mental alors tout puissant (ego et intellectualisation +++). Ce faisant les sentiments d'inquiétude, de doute et d'absurdité, de perte de repères identitaire, spatial et temporaire peuvent provoquer des symptômes corporels d'absence de soi, amenant par vague à des sentiments d'étrangeté, à des phases plus ou moins intenses de dépersonnalisation et de déréalisation. Le manque d'empathie et d'altérité isole les individus dans leur propre vision du monde, que chacun expose au travers de médias ne leur renvoyant que leur insignifiance, leur indispensable superficialité dans l'espoir d'être vu pour être reconnu. Impuissant et livré à lui-même, le sujet contemporain anxieux est avide d'ataraxie, de paix intérieure et de sérénité, et en vient à rechercher son propre néant dans la consommation de biens matériels plutôt que de ne rien vouloir, c'est le tragique nihilisme contemporain sévissant dans les corps et les esprits meurtris par une modernité clivante, matérialiste et technologique, et évoluant trop rapidement pour être pleinement assimilée et vécue en toute tranquillité.[/font]



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