Vues du ciel, les forêts tropicales du Honduras, du Guatemala et du Nicaragua sont balafrées par les pistes d'atterrissage et autres routes clandestines construites par les narcotrafiquants pour acheminer la drogue vers les Etats-Unis, premier marché mondial.
« Ces zones écologiques protégées sont devenues les plaques tournantes de la cocaïne en provenance d'Amérique du Sud », s'inquiète Kendra McSweeney, qui précise que la déforestation annuelle a plus que quadruplé au Honduras entre 2007 et 2011, alors que le trafic de drogue s'y intensifiait. Rien qu'en 2011, 183 km2 de forêts ont été détruits à l'est du pays, notamment dans la réserve de biosphère de Rio Platano, patrimoine mondial de l'Unesco.
Pire, les narcotrafiquants blanchissent leurs profits illicites dans l'élevage de bétail et la production intensive d'huile de palme.
Mêmes ravages dans les réserves et parcs nationaux du nord du Guatemala et du nord-est du Nicaragua...
Ce géographe de l'université de Denver (Colorado) précise que dans le parc national de la Laguna del Tigre, au nord-est du Guatemala, la déforestation a augmenté de 5 % à 10 % en sept ans.
Le phénomène coïncide avec la guerre contre le narcotrafic lancée fin 2006 par l'ancien président mexicain Felipe Calderon (2006-2012), avec le soutien des Etats-Unis...
Les communautés indiennes qui peuplent ces aires protégées sont les premières victimes du phénomène. « Les Indiens sont chassés de leurs terres ou recrutés, de gré ou de force, par les narcotrafiquants...