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La dissociation (part2) - Clinique et exemples de la vie courante

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Deleted-1

Guest
A la suite du travail de Ouroboros, j'ai voulu aller plus loin dans l'explication du phénomène de la dissociation (clivage) en proposant trois articles dédiés aux sujets (et non plus deux). Le premier traite du concept de clivage en psychologie et psychanalyse, c'est à dire de la dissociation au sein de l'individu, et dans ses relations avec son entourage ou son environnement, d'un point de vue normal et pathologique. Le second article que voici traite de la dissociation d'un point de vue purement clinique. Le troisième article porte plus spécifiquement sur la prise de produit psychoactif, et aborde les effets et ressentis lors des différentes phases de la dissociation, ainsi que l'intérêt et les désagréments liés au phénomène.


Article précédent sur le le clivage du Moi et de l'objet.


Cet article est une composition de copier/coller à partir de différents articles trouvés sur internet.


Les troubles dissociatifs sont caractérisés, selon le DSM-IV par la survenue d’une perturbation touchant des fonctions normalement intégrées, comme la conscience, la mémoire, l’identité ou la perception de l’environnement. Ils sont donc dus à des traumatismes.


Association et dissociation.

Notre conscience est, entre autres, un assemblage d'éléments psychiques tels que les pensées, les sentiments, la mémoire et les émotions. Deux opérations de notre esprit sont fondamentales dans la vie quotidienne : en effet, l’association et la dissociation continuelles de ces éléments sont omniprésentes. La performance de notre conscience dépend de la sélection des informations afin d'éviter que notre esprit ne soit inondé par les myriades de stimuli qui nous entourent. Ceci est une performance dissociative énorme. La dissociation et l’association sont importantes pour l’organisation, la hiérarchisation et l’interprétation de la multitude d’informations de la vie.

La dissociation peut être observée dans différents domaines.

Le changement de la perception, par exemple du temps, pendant des moments d’attention focalisée, pendant des moments où nous faisons travailler notre imagination, le comportement pendant des activités telles que conduire une voiture ou jouer du piano, l’effet de l’hébétude des affects dans des circonstances écrasantes, les failles de la mémoire (ex. amnésie pour des événements traumatisants) et même l’altération subjective de l’identité dans des moments de confusion, ce qui résulte au sentiment de dépersonnalisation.

La dissociation de certains éléments nous aide à nous concentrer sur les aspects importants d’une situation.

Nous pouvons dissocier certaines perceptions (visuelles, tactiles, acoustiques), des automatismes appris, des stimuli désagréables pour focaliser notre attention sur une tâche. Par définition, dissociation signifie que certaines opérations psychiques qui sont d’habitude liées ne sont pas traitées ensemble. Ce qui veut dire que pour certains événements dont nous avons une mémoire, les émotions liées à l’événement peuvent être dissociées. Dans ce cas, les émotions ne sont pas présentes dans la mémoire quand on pense à l’événement et pourtant, quelque part dans l’esprit « inconscient » elles sont stockées. La dissociation peut aussi atteindre la mémoire des faits, ce qui a pour résultat l’amnésie complète ou partielle d’un événement. L’activité motrice, les sensations physiques, les pensées, le sens de l’identité peuvent également être dissociés.

Nous sommes tous capables de dissociation et que celle-ci n’est pas a priori un phénomène pathologique. Il y a cependant des formes dites pathologiques de dissociation, lorsqu’elle est une réaction normale à un stress anormal. La dissociation est considérée comme un mécanisme de défense utile pendant des situations traumatisantes. Et nous allons voir pourquoi elle peut être nécessaire pour la survie d’une personne dans des situations menaçantes, extrêmement stressantes, épuisantes, contradictoires…

Le stress anormal dont il est ici question, n’est pas juste une situation inhabituelle qui est tout simplement angoissante, mais il s’agit d’une situation avec un effet traumatisant sur une personne. il n’est pas possible de généraliser l’effet d’un événement ou d’une situation sur différentes personnes, bébés, enfants, adolescents ou adultes, car l’expérience semble toujours subjective.


DANS LE CADRE D’UN TRAUMATISME, LA DISSOCIATION EST CLASSÉE EN TROIS TYPES

- Dissociation primaire :

Cette forme de dissociation représente le processus de traitement d’information particulier pendant un traumatisme psychique. L’expérience est tellement bouleversante pour l’humain que la conscience ne peut pas intégrer celle-ci normalement. L’expérience ou une partie de celle-ci est dissociée. Cette fragmentation de la conscience est liée à une altération de la conscience normale et elle est un symptôme typique du trouble de stress post-traumatique (TSPT).

- Dissociation secondaire :

Quand la personne se trouve déjà dans un état dissocié, une désintégration au niveau de l’expérience personnelle peut survenir. Une dissociation entre le «Moi observant» et le «Moi expérimentant». La personne prend de la distance par rapport à l’événement et vit le fait à travers la position d’un observateur. Cette définition se rapproche du trouble de dépersonnalisation.

- Dissociation tertiaire :

Suite à des traumatismes continuels, les humains sont capables de créer des états du moi indépendants (Ego-states) pour stocker les expériences traumatisantes. Ces états du Moi sont dans le cas extrême tellement distincts et développés qu’ils présentent des identités propres complexes. Cette définition se rapproche du trouble dissociatif de l’identité.

Ces trois types de dissociation peuvent être perçus soit comme ayant une qualité différente et chacune bien distincte, ou alors on peut les imaginer sur une échelle continuelle et les décrire comme étant une expression de plus en plus forte du phénomène de base qu’est la dissociation.

Une dissociation est donc une séparation entre des éléments psychiques et/ou mentaux, qui, habituellement, sont réunis et communiquent. Le schizophrène voit ou sent des choses dans une zone psychique inaccessible à sa raison, l’amnésique ne communique pas avec une partie de sa mémoire (qui pourtant reste présente), une personnalité multiple ne communique pas avec les autres personnalités qui cohabitent dans son psychisme. Aujourd’hui, on a identifié plusieurs pathologies dissociatives qui sont différentes de la schizophrénie.

Sur le plan fonctionnel, la dissociation est un processus mental complexe permettant à des individus de faire face à des situations douloureuses, traumatisantes ou incohérentes. Elle est caractérisée par une désintégration de l’ego. L'intégrité de l'ego peut être définie comme la capacité d'incorporer à la perception les évènements externes ou les expériences sociales et d'agir en conséquence. Une personne incapable de faire cela avec succès peut vivre des dérèglements émotionnels ainsi que l'écroulement potentiel de l'intégrité de l'ego. En d’autres termes, cet état de dérèglement émotionnel peut être si intense qu’il peut produire, dans les cas extrêmes, une « dissociation ». La dissociation est un écroulement de l’ego si intense que la personnalité est considérée comme littéralement cassée en morceaux. Il ne faut pas confondre dissociation psychique et fugue psychotique. Nous allons donc aborder cette notion dans la partie suivante.`

La dissociation est un écroulement de l'ego si intense que la personnalité est considérée comme littéralement cassée en morceaux. La différence entre une fugue psychotique et la dissociation est que le psychotique « part » de la réalité alors que dans la dissociation, une partie de la personne essaye de se détacher d'une situation qu'elle ne peut pas gérer tandis qu'une autre partie reste connectée à la réalité (phénomène du clivage). Alors que le psychotique rompt avec la réalité, une partie de la personne dissociée y reste connectée.

Des éléments qui constituent l'esprit, comme la conception que l'on a de son corps, de la réalité, de sa conscience, sont chez les personnes saines, connectés dans le cerveau, associés pour former sa personnalité. La dissociation est une perte de cette connexion pour un ou plusieurs des éléments constituant le « Moi ». Ces troubles comprennent par exemple la déréalisation, dissociant la réalité qu'on a du monde : la personne vivant ces troubles témoigne vivre comme dans un rêve, dans un monde dépourvu de sens voire inexistant. Se poser des questions métaphysiques, aussi intenses soient-elles, est plus ou moins normal et ne correspond pas à une dissociation. La dissociation arrive quand ces doutes deviennent réellement vécus par l'individu, de manière concrète.

La dépersonnalisation correspond à une dissociation non pas de la réalité, mais de son propre corps, l'individu ne se reconnait plus dans le miroir, son corps lui semble étranger. Parfois, la pensée peut être également dissociée, la personne ressent alors un énorme recul sur sa propre pensée. Parfois l’expérience d'une dissociation peut être recherché par les toxicomanes. Certaines molécules (hallucinogènes dissociatifs) permettent dans certaines conditions d'arriver à un état plus ou moins dissocié. Une dissociation peut survenir quelques secondes après un très grand stress ou un état émotionnel très important. Le trouble apparaît quand la dissociation persiste.


LES SYMPTÔMES PEUVENT CONCERNER TROIS SPHÈRES DIFFÉRENTES

- Idéo-verbale :

Les propos et leurs liens logiques sont désorganisés, hermétiques. On parle de discordance en cas de franche impénétrabilité. De diffluence lorsque le discours zigzague entre des sujets sans connexion apparente (on parle également de pensée tangentielle). Par exemple : « Je n’ai pas de nom, j’ai tous les âges, le fluide éternel qui coule dans mes veines ; de l’or ; je vois ce que vous pensez, j’ai un troisième œil qui tourne dans mon cerveau. Je sais que vous voulez m’appauvrir, comme les totems qui hurlent, mais vous ne m’aurez pas car je sais me liquéfier. »

- Affective :

Les affects sont très fluctuants et imprévisibles (cyclothymie). On parle d’ambivalence affective. Les patients schizophrènes, en effet, contrôlent mal leurs émotions, qui éclatent de façon totalement nue.

- Comportementale :

La discordance a facilement une composante physique. Les gestes sont bizarres, maniérés, incohérents ; l’accoutrement est à la fois baroque et morbide. Toutefois, cette excentricité ne suffit pas à poser un diagnostic. Parfois, on note des formes catatoniques ; le malade est alors figé comme une statue.


LES TROUBLES DISSOCIATIFS

Les troubles dissociatifs sont caractérisés par la survenue d'une perturbation touchant des fonctions qui sont d'habitude intégrées. Il y a cinq grands types de troubles dissociatifs décrits dans le DSM-IV :

- L'amnésie dissociative est caractérisée par une incapacité à évoquer des souvenirs personnels importants, habituellement traumatiques ou stressants, cette incapacité ne s'expliquant pas par une mauvaise mémoire.

- La fugue dissociative est caractérisée par un départ soudain et inattendu de son milieu de vie habituel, s'accompagnant d'une incapacité à se souvenir de son passé et d'une confusion concernant son identité personnelle ou bien l'adoption d'une nouvelle identité.

- Le trouble de dépersonnalisation est caractérisé par un sentiment prolongé ou récurrent de détachement de son propre fonctionnement mental ou de son propre corps, l'appréciation de la réalité demeurant intacte. On a l’impression d’être devenu son propre observateur. En même temps, on observe souvent différents types d'anesthésie sensitive, un manque de réaction affective, un sentiment de perte de contrôle de ses actes, notamment de ses propres paroles. La dépersonnalisation est une expérience relativement courante et peut avoir un effet indésirable sur la vie sociale, professionnelle et privée. Environ la moitié des adultes ont vécu un épisode unique et bref de dépersonnalisation à un moment de leur vie, avec généralement pour facteur précipitant un stress intense.

- Le trouble dissociatif non spécifié dont la caractéristique principale est un symptôme dissociatif mais qui ne répond pas aux critères d'aucun des troubles dissociatifs spécifiques. Par exemple, des états de dissociation chez les sujets qui ont été soumis à des manœuvres prolongés de persuasion coercitive (lavage de cerveau, redressement idéologique, endoctrinement en captivité).

- Le trouble dissociatif de l'identité (TDI). Ce trouble a auparavant été appelé trouble de la personnalité multiple (TPM) puisqu’il est caractérisé par la présence de deux ou plusieurs identités ou "états de personnalité" distincts qui prennent tour à tour le contrôle du comportement du sujet, s'accompagnant d'une incapacité à évoquer des souvenirs personnels. Cette incapacité est trop importante pour s'expliquer par une mauvaise mémoire et elle ne s’explique pas non plus par des traumatismes physiques du cerveau ou par un abus de substance affectant le cerveau. L’origine du trouble dissociatif de l’identité est attribuée à l'interaction de différents facteurs : stress trop intense, capacité à se dissocier (comprenant la capacité à détacher ses souvenirs, perceptions et identités de la perception consciente), la mise en place de défenses dans le processus normal de développement, et, durant l'enfance, le manque de soins en réponse à des expériences douloureuses ou le manque de protection contre de nouvelles expériences de ce type.

Le TDI est décrit dans le DSM-IV avec les critères diagnostiques suivants :

A. Présence de deux ou plusieurs identités ou "états de personnalité" distincts (chacun ayant ses modalités constantes et particulières de perception, de pensée et de relation concernant l'environnement et soi-même). Le point A décrit la division en plusieurs personnalités, chacune développant sa propre vie. Ces personnalités peuvent se percevoir comme ayant différents âges et étant de sexe différent. Ces identités vivent dans le même corps, mais peuvent être dotées de goûts alimentaires et de préférences vestimentaires différentes, avoir des amis différents, des facultés intellectuelles et d'écritures distinctes etc.

B. Au moins deux de ces identités ou "états de personnalité" prennent tour à tour le contrôle du comportement du sujet. Le point B précise la différence des personnes multiples par rapport aux personnes qui disent p. ex. avoir un enfant interne. Chez une personne multiple, au moins deux des personnalités prennent en alternance le contrôle complet sur le comportement, la pensée, le corps, les sentiments. Souvent, les deux personnalités ne savent rien l’une de l’autre et ne se souviennent pas du tout de ce qui s’est passé pendant le temps durant lequel l’autre personnalité était en contrôle.

C. Incapacité à évoquer des souvenirs personnels importants, trop marquée pour s'expliquer par une simple mauvaise mémoire. Une amnésie touchant des souvenirs personnels importants fait également partie du TDI. Il est possible qu’une personne multiple soit totalement ou partiellement amnésique au sujet de son enfance, de l’adolescence, d’une grande partie de sa vie d’adulte ou de certains événements importants dans la vie, comme la naissance de son propre enfant, le mariage ou un accident de voiture. Pour éviter des erreurs de diagnostic, il est important de s’assurer que les critères A – C ne sont pas dus à l’abus de substance ou à une maladie affectant le fonctionnement du cerveau.

D. La perturbation n'est pas due aux effets d'une substance ou d'une affection médicale générale.

La dissociation mentale est associée à d’autres nombreux troubles psychologiques et psychiatriques. Dans certains cas, elle peut être transitoire, pendant quelques minutes, quelques heures, ou bien plusieurs jours. Dans le cas de maladie chronique comme la schizophrénie, elle est en général permanente, en dehors des périodes de traitement. La dissociation mentale peut apparaître au cours de différents troubles mentaux :

- Schizophrénie
- Psycho-traumatisme, stress intense ou maltraitance
- Trouble dissociatif, comme l'amnésie, la dépersonnalisation, la déréalisation, ou trouble dissociatif de l'identité
- Troubles de l'humeur comme la dépression
- Troubles anxieux, attaques de panique, phobies
- Douleurs physiques intenses
- Troubles de la mémoire
- Addictions aux psychotropes
- Troubles du comportement alimentaire

Tous ces symptômes ne sont que des indicateurs de possibilité de la maladie. Pour que le diagnostic soit établi, deux personnalités distinctes ou plus doivent exister. Les personnes souffrant de troubles dissociatifs entendent souvent avoir fait des choses dont elles ne se souviennent pas mais qu'elles ont réellement faites. Elles peuvent présenter des amnésies d’événements qui se sont produits entre le milieu de leur enfance et le début de leur adolescence. L'amnésie d'évènements antérieurs à ces périodes est considérée comme normale.


ORIGINES DE LA DISSOCIATION ET DE LA MULTIPLICATION DES PERSONNALITÉS

Il y a toujours des incertitudes sur la question de l’origine de la dissociation qualifiée comme étant pathologique. Des formes extrêmes d’abus physique et psychologique durant l’enfance augmentent la probabilité pour développer des mécanismes de défense ou stratégies de dépassement dissociatives. Par contre, chaque enfant traumatisé ne développe pas nécessairement une dissociation pathologique. Les points suivants sont en discussion en tant que facteurs décisifs pour le développement d’une pathologie dissociative :

- le nombre et le type d’agresseurs (inconnus, connaissances, proches, membres de la famille)
- le type de traumatisme (unique et intense, ou multiples, cumulatifs et petits)
- l’âge de l’enfant auquel le traumatisme a eu lieu ou a commencé
- la question de savoir si l’enfant a eu du soutien familial suite aux traumatismes
- une disposition génétique possible pour la dissociation
- des comportements et traits développés jusqu’au moment du traumatisme

Les thérapeutes rapportent que pratiquement toutes les personnes multiples ont subi des traumatismes graves et prolongés assez tôt dans leur enfance. Parmi ces expériences, il y a de la violence physique et verbale, l’abus sexuel, la négligence, l’abandon, des expériences à proximité de la mort et d’autres expériences incompréhensibles, angoissantes et humiliantes. Bien que ces données présentent les abus comme une cause importante du TDI, la cause peut être différente dans d'autres cultures où les conséquences de guerres et d'épidémies jouent un plus grand rôle. Peuvent aussi entrer en cause de graves problèmes médicaux, un deuil important et précoce (comme la mort d'un parent) ou d'autres événements très stressants.


CARACTÉRISTIQUES DE LA DISSOCIATION MENTALE

La dissociation mentale se caractérise par une séparation entre les éléments psychiques qui communiquent habituellement. Ce manque de congruence psychologique, se traduit par :

- l'incapacité de percevoir les événements extérieurs et d'agir en conséquence
- l'impossibilité d'agir en concurrence avec ses émotions
- la perte de son identité
- la perte de contact avec la réalité

Lorsque l'épisode de dissociation mentale n'est pas permanent, la personne ne se souvient pas de ce qu'elle a fait, lui donnant l'impression d'une double personnalité. L'amnésie des événements est caractéristique de la dissociation mentale, puisque la perte de congruence empêche au cerveau de faire communiquer les différentes structures entre elles. Exemple : lorsque l’on fait un black out en soirée, après avoir abusé d’alcool ou d’autres produits psychoactifs.

Des exemples d’expériences dissociatives :

- une amnésie totale d’une partie de la soirée suite à une trop forte consommation d'alcool
- une perte de contrôle, une disjonction où vous vous retrouvez à jeter des objets ou à attaquer quelqu’un
- un retour en voiture en « auto-pilote » : vous ne pouvez pas vous souvenir du chemin parcouru
- des moments ou des situations exceptionnels où vous avez pu vous laisser aller à un point que vous ne pouviez imaginer
- des émotions incontrôlables comme des crises de larmes
- des excès sexuels pour lesquels vous éprouvez toujours de la honte
- une expérience proche de la mort où vous avez eu la sensation de quitter votre corps
- le sentiment de vous trouver à côté de vous-même et d’observer ce qui se passe lorsque vous vivez une situation oppressante

Conséquences sur l’entourage.

La dissociation mentale, du fait des troubles du langage et du comportement qu'elle engendre, a des conséquences négatives sur l'entourage, et sur les relations sociales en général. La perte de congruence avec l'environnement et les émotions peut être parfois mal comprise par les autres qui pensent à une simulation. Pourtant, la personne victime d'une dissociation mentale n'a aucun souvenir et n'est encore moins conscience de ce qui lui arrive. Elle ne peut pas maîtriser ses émotions, ni son comportement.


INTÉRÊTS INTROSPECTIFS DE CES ÉTATS DISSOCIÉS

Les exemples d'expériences ci-dessus sont des phénomènes qualifiés depuis quelque temps de dissociatifs et ils peuvent être traumatisants : quelque chose de présent depuis longtemps en vous surgit et est exprimé. Ce sont des parts de vous qui ne se manifestent pas au quotidien, mais vous avez le sentiment que cela ne fait pas partie de vous, à tel point que vous vous demandez : « Mais qui était-ce ? Ce n’était pas moi… Je ne me reconnais pas. Jamais je ne ferai une telle chose ! » Il est également possible que vous ne vous rappeliez de rien par la suite et que vous soyez étonnés lorsqu'on vous en parle. Quand vous évaluez de manière positive ce que vous avez vécu au cours de ces moments, vous pouvez y trouver un enrichissement personnel.

En fait, nous avons tous la capacité de dissocier, c'est-à-dire que nous sommes tous capables de séparer des sentiments, des expériences, des comportements de notre mémoire consciente, en les supprimant, en les dissociant, en étant amnésiques, en oubliant ; il y a maintes possibilités de dénommer ces phénomènes. Si nous nous auto analysons dans notre vie quotidienne, notre comportement peut changer beaucoup selon les circonstances du moment, selon la situation et selon nos interlocuteurs.

Introspection de ses différents Moi.

Il y a énormément de gens qui distinguent leurs différents états du « Moi » : il y a ainsi un « Moi au travail », « Moi en famille », « Moi en sortie », « Moi enfant », etc. Nous avons différentes personnalités en nous, mais cela ne veut pas dire que nous sommes multiples. Pourtant, nous avons très probablement tous en nous la possibilité de devenir multiple.

Au delà de l’aspect normal et pathologique de la dissociation, l’état dissocié permet de prendre un certain recul sur sa personne et d’entrevoir mentalement ses différents Moi, constituant les différentes facettes de sa personnalité. Cette démarche introspective non sans risque, est courante dans les expériences méditatives et transcendantales, que ça soit avec ou sans drogue. Le psychonaut recherche en lui de nouveau point de vue, pour toujours explorer plus en profondeur sa psyché, sa personne, et en tirer satisfaction dans l’espoir d’un changement de son comportement.


Plus de détails sur cette dernière partie, dans le troisième volet à venir.
 
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