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LA DÉPRESSION, QUELQUES GÉNÉRALITÉS
Cet article est une recomposition de paragraphes prélevés dans différents articles.
La dépression (également appelée dépression caractérisée, dépression clinique ou dépression majeure) est un trouble mental caractérisé par des épisodes de baisse d'humeur (tristesse) accompagnée d'une faible estime de soi et d'une perte de plaisir ou d'intérêt dans des activités habituellement ressenties comme agréables par l'individu. Le terme de « dépression » est cependant ambigu ; il est en effet parfois utilisé dans le langage courant pour décrire d'autres troubles de l'humeur ou d'autres types de baisse d'humeur moins significatifs qui ne sont pas des dépressions proprement dites (par exemples des états de déprime, d’angoisse ou d’anxiété, mais aussi des comportements laissant penser à un état d’esprit nostalgique ou de repli sur soi).
Le diagnostic de la dépression se base sur plusieurs éléments : le ressenti personnel rapporté par le patient, le comportement perçu par son entourage et le résultat d'un examen psychologique. Les médecins pouvant prescrire des examens complémentaires pour rechercher d'autres maladies qui peuvent causer des symptômes similaires. La maladie est plus fréquente entre 20 et 30 ans, avec un pic plus tardif entre 30 et 40 ans. Les patients sont habituellement traités avec un médicament antidépresseur, et dans certains cas suivent une psychothérapie. L'hospitalisation peut s'avérer nécessaire dans le cas d'auto-négligence, s'il existe un risque significatif de suicide ou pour la sécurité de l'entourage.
La théorie de l'attachement, développée par Bowlby dans les années 1960, propose une relation entre le trouble dépressif à l'âge adulte et la qualité du lien entre l'enfant et le parent. Il pense en particulier que « l'expérience d'une perte, d'une séparation ou d'un rejet du parent (qui renvoie le message d'un enfant mal-aimé) peuvent, dans tous les cas, mener à des modèles internes d'insécurité. Des représentations internes cognitives d'un enfant mal-aimé et des figures d'attachement impossibles à aimer ou indignes de confiance font partie de la triade cognitive de Beck. » Tandis qu'un grand nombre d'études confirment les principes fondamentaux de la théorie de l'attachement, les recherches ne peuvent pas conclure qu'il existe un lien entre l'attachement affectif précoce et la dépression à l'âge adulte. Des études en génétique affirment que l'on retrouvera toute sa vie l'humeur que l'on avait autour de ses 15 ans...
Les individus dépressifs s'en prennent souvent à eux-mêmes à la suite d'événements négatifs qu'ils ont vécu, lorsque ceux qui s'en veulent d'une manière négative n'espèrent pas vivre un futur événement positif. Cette tendance est caractéristique d'une attribution dépressive ou d'un état d'esprit pessimiste. Les individus dépressifs se sous-estiment à la suite d'expériences d'échec, d'observation des faiblesses des modèles sociaux, et en se basant sur un manque de persuasion sociale qu'ils ne peuvent affronter ainsi que sur leur propre état somatique et émotionnel impliquant de la tension et du stress (angoisse et anxiété). Cela peut négativement influencer l'image de soi et provoquer un manque d'efficacité personnelle. De ce fait, ils pensent n'avoir aucune influence sur les événements ou leur projet de vie. Maslow suggère que la dépression peut survenir chez les individus incapables de combler leurs besoins ou de s'auto-développer (pour prouver pleinement leur potentiel).
EFFETS ET RESSENTIS
Vécu et conduites dans la vie courante
L’individu ressent une tristesse permanente, un abattement insoutenable et insurmontable. Les pleurs sont faciles ou même spontanés. Il perd le goût de vivre, se désintéresse progressivement de plus en plus de choses, quand l'existence lui paraît morne et sans plaisir. Vis à vis de lui même il est pessimiste, il se dévalorise, doute de lui et de ses capacités. L'avenir est bouché absent, il a des pensées récurrentes de mort et des idées suicidaires.
Un individu souffrant d'un épisode dépressif majeur montre habituellement une très forte baisse de moral, ce qui affecte négativement son point de vue sur tout son environnement, et une incapacité à prendre du plaisir lors d'activités qu'il considérait auparavant agréables. Les individus atteints de dépression peuvent ruminer ou être préoccupés par des pensées ou sentiments d'impuissance, d'inutilité, de regret ou culpabilité, de désespoir et de haine envers eux-mêmes. On note des modifications notables dans les manières de faire au quotidien : en général c'est plutôt le repli et l'inactivité. Le sujet ne peut plus aller travailler, ne se sent pas d'affronter les autres. Il s'enferme chez lui, survit a minima.
Durée
La durée de la dépression est grandement variable, pouvant aller d'un épisode unique de quelques semaines à une longue période d'épisodes dépressifs prolongés et répétés (dans ce cas, il s'agit de dépression récurrente ou trouble unipolaire, parfois improprement appelée dépression unipolaire).
Retentissement cognitif et psychomoteur
On constate des difficultés de concentration, de mémorisation, une baisse de l'attention (difficultés pour les tâches complexes, difficulté à suivre ou à participer à une conversation). Le patient se plaint de trous de mémoire, d’indécision face aux choix simples. Le sujet dont l’excitation libidinale est réduite se voit donc ralenti psychiquement et physiquement, apragmatique, voire aboulique.
D'autres symptômes de la dépression peuvent inclure des difficultés à se concentrer et à retenir des informations (en particulier chez les patients souffrant de symptômes psychotiques ou mélancoliques), un retrait d'activités familiales ou sociales. L'insomnie est fréquente chez les individus dépressifs. Habituellement, ils se réveillent tôt en désespérant d’être éveillé et conscient, sans réussir à se rendormir par la suite.
Somatique
On peut constater une modification de l’appétit avec une perte de poids, des troubles du sommeil comme une insomnie (difficulté d’endormissement, réveil nocturne), mais aussi une hypersomnie (envie fréquente de dormir, volonté consciente ou inconsciente de trouver refuge dans le sommeil). La sensation de fatigue, de perte d’énergie, de difficulté à accomplir des efforts, est très fréquente (la fatigue du matin est caractéristique). Les patients se plaignent de diverses douleurs physiques
- des douleurs musculaires et articulaires
- des céphalées (maux de tête)
- des sensations de brûlure, etc
Pour parler d'état dépressif pathologique il faut une stabilité et une intensité de ces symptômes.
DIFFÉRENTES FORMES DE DÉPRESSION
Dépression masquée
Le patient ne se plaint pas de tristesse. Il est plutôt morne et lointain (athynormie), sans joie. Il se plaint de symptômes somatiques et de douleurs variées et persistantes, il peut parfois fuir dans l'hyperactivité. Chez l'enfant la dépression est souvent masquée : agitation, perte des capacités scolaires, isolement. Le diagnostic est difficile.
Dépression chronique
C'est malheureusement une forme fréquente qui se manifeste par un état subdépressif constant avec des recrudescences.
La mélancolie
Le syndrome dépressif est particulier. La douleur morale est intense, le désinvestissement est global et massif, le ralentissement moteur se rapproche de l’inhibition. Il s'y associe des idées délirantes sur des thèmes de dévalorisation, d’échec, de culpabilité, de ruine ou d’incurabilité. Le désir de mort constant. La survenue est inopinée. Chez les personnalités névrotiques c'est la culpabilité qui est dépressiogène, et peut amener à la mélancolie. La dépression survient lorsqu'un individu maintient une image négative et stéréotypée de lui-même.
La dépression essentielle
La dépression essentielle se traduit par un abaissement général du tonus de vie. Elle a de spécifique le fait qu'elle ne soit pas associée à un sentiment de culpabilité, ni d'auto-accusation mélancolique. Elle est caractérisée par une absence d'expression symptomatique. "Ce sont des dépressions sans objet, ni auto-accusation, ni même culpabilité consciente, où le sentiment de dévalorisation personnelle et de blessure narcissique s'oriente électivement vers le système somatique".
NEUROBIOLOGIE DES ÉTATS DÉPRESSIFS
La dépression lorsqu’elle est prévalente et chronique peut être considérée comme une entité individualisable multifactorielle. On a montré en 2003 que la présence d'allèles d'un gène lié au transport de la sérotonine dans le cerveau, associé à des traumatismes dans l'enfance, produit une expression symptomatique de la dépression, alors que la présence du gène sans traumatisme ne produit pas de dépression. Il en est question dans cet excellent documentaire sur la personnalité.
TROIS NIVEAUX DE DÉPRESSION - Chaque niveau et état dépressif pose les symptômes de la gravité de la dépression.
– Dépression légère
En cas de dépression légère, on envisage qu’une personne est impactée par un évènement soudain voire inattendu, qu’elle ne peut dépasser. Cette personne souffre d’une incapacité à dépasser l’évènement, lequel peut constituer un traumatisme de plus ou moins forte intensité. En ce cas, il est possible de parler de déprime et non nécessairement de dépression.Face à cet événement, la personne – pour une durée limitée – peut ne ressentir plus aucun désir à l’égard de ce qui, hier lui en procurait. La dépression met à mal toutes les ressources psychiques voire physiques d’un individu au point de ne plus pouvoir lui donner la force d’exécuter la moindre tâche, habituelle ou non. Que cette tâche ou son accomplissement procure sentiment de plaisir, de bien être ou de sécurité.
A ce moment, tout est difficile, tout est objet d’efforts qui, en temps habituel peuvent paraître simples, mais qui, en ce temps de dépression, sont insurmontables. Quand on parle de dépression on parle aussi d’abattement. Non seulement la personne ne ressent plus aucun désir, de façon ponctuelle ou continue, mais elle en ressent d’autant moins qu’elle est victime d’un abattement émotionnel. Et, bien sûr, cette même personne ne ressent aucun plaisir ou cette notion même lui semble tellement lointaine que cela participe à aggraver les symptômes dépressifs.
- Dépression moyenne
Cet état signifie que la personne concernée est d’autant plus abattue, ne ressent aucun désir particulier, ne se sent pas nécessairement concernée par ce qui pourrait susciter son intérêt. La différence avec une dépression légère tient dans la durée et l’intensité des symptômes, de leurs conséquences sur le quotidien de l’intéressé.
- Dépression grave
La personne n’est plus affectée par rien, ne ressent rien ni n’est intéressée par rien. Victime d’un symptôme amotivationnel, plus rien de ce qui la concerne ne l’intéresse, il y a un fossé entre elle et le monde. Empreinte de tristesse voire, dans les cas les plus graves, de mélancolie, la personne dépressive est convaincue que rien ni personne ne pourra plus la sortir de cet état désespéré. Seul le suicide peut la sortir de cette souffrance perpétuelle. En pareille situation, le traitement de la dépression est lourd et long en termes médicamenteux.
La dépression est non seulement constitutive d’un état émotionnel affecté par un ou plusieurs évènements subis que la victime n’arrive ni à intégrer et accepter, ni à dépasser. La personne dépressive est confrontée à un état de transition qui ne lui permet pas d’accepter le passé (l’événement traumatisant) et de s’investir dans la vie présente comme dans l’avenir (processus d’action en allant de l’avant). Elle est donc « coincée » entre deux états comme si elle avait une attache aux pieds qui l’empêche de progresser vis à vis d’elle-même. Un état dépressif peut être la suite logique d’une succession d’angoisses ou de crises d’angoisses non dépassées. Le plus souvent, les personnes victimes d’angoisse ou d’anxiété essaient de contrôler leurs émotions.
Cette nécessité de contrôler les angoisses relèvent, parfois, d’une obsession narcissique (névrose d’angoisse) qui consiste à s’enjoindre à soi même de garder bonne figure face à l’événement pour s’éviter la peur d’être jugé, ou pour éviter de ressentir honte et culpabilité. Il est certain qu’à force de s’épuiser à contrôler l’incontrôlable, l’individu peut ressentir des moments d’abattement ou d’épuisement. Cette dépression, quand elle a pour facteur déclenchant une succession d’angoisses, est susceptible d’enclencher de la tristesse puis un abattement faisant qu’on en vient à avoir peur d’avoir peur (avoir peur de s’endormir, de se réveiller, de rencontrer quelqu’un, ou soi-même dans un refus d’aller bien ou mieux).
A force de batailles perdues, à force d’épuisement, l’individu peut voir certains domaines de sa vie affectés par ses angoisses comme par l’amorce d’une dépression. Ses angoisses pouvant alors céder le pas à de l’anxiété. C’est à dire des ruminations et une peur constante à propos d’un sujet particulier ou ignoré de sa vie (affectif, sentimental, professionnel, économique, etc). Cette anxiété se meut en anxiété généralisée à partir du moment ou la plupart, si ce ne sont tous les domaine de sa vie, sont affectés.
ANGOISSES ET DÉPRESSION - Les angoisses sont un facteur de dépression.
Qui parle de dépression, parle d’affaissement. Quand les météorologues parlent de dépression, ils évoquent un affaissement, un déséquilibre entre des différences de pression et de température dans l’atmosphère. L’aggravation du déséquilibre des ces multiples facteurs peut générer des orages, des tempêtes, ou des cyclones. La dépression, ou état dépressif, procède des mêmes phénomènes naturels dans le psychisme de chaque individu. Quand quelqu’un souffre de dépression, cette personne n’est plus dans un état émotionnel et physique stable, incapable de contrôler les facteurs régissant son équilibre psychique, tant l’angoisse la saisi au plus profond de son for intérieur, l’empêchant d’agir physiquement et mentalement. La personne ne pouvant que subir sa dépression et ses ravages.
ANXIÉTÉ ET DÉPRESSION - Les deux font la paire.
Les deux troubles psychologiques les plus fréquents sont l'anxiété et la dépression. Ils peuvent d'ailleurs être associés et l'on peut ainsi souffrir des deux à la fois ! C'est peut-être pour cela qu'en cas de mal-être, on peut avoir tendance à les confondre. Alors, comment les repérer ?
L'anxiété est un affect que l’on compare à une inquiétude diffuse, une peur sans raison logique apparente, ou alors démesurée par rapport à la raison invoquée. Elle se manifeste souvent par des ruminations, une boule dans la gorge, un sentiment d’inquiétude et de nervosité. Si la dépression est elle aussi diffuse, elle l’est d’autant plus que l’anxiété en se manifestant plus inconsciemment, et en écrasant l’individu sous son propre mal-être. Elle est un manque d'élan, d'énergie, un frein, une dévalorisation de soi beaucoup plus prenante que l’anxiété.
Voici certaines des différences notables entre anxiété et dépression :
- Leur relation au temps n'est pas la même
L'anxiété concerne le futur : je suis angoissé, j'ai peur qu'il m'arrive quelque chose de négatif (un accident, une maladie), je trouve que je prends trop de risques, que la vie est dangereuse, j'ai peur pour moi, pour mes enfants. J'ai l'impression d'être en sursis et d'attendre une catastrophe. Si elle ne s'est pas encore produite, c'est qu'elle ne tardera pas.
La dépression concerne le passé : je n'arrive pas à surmonter ce qui est arrivé. Les racines de mon histoire sont négatives. Je traîne un poids sur mon dos et je ne me sens pas assez fort pour le porter. Je n'ai pas appris à faire face à la vie, en manquant de résilience.
La dépression concerne le passé : je n'arrive pas à surmonter ce qui est arrivé. Les racines de mon histoire sont négatives. Je traîne un poids sur mon dos et je ne me sens pas assez fort pour le porter. Je n'ai pas appris à faire face à la vie, en manquant de résilience.
- Le point de départ n'est pas le même
Dans l'anxiété, la peur vient de l'extérieur. Le monde extérieur semble menaçant. Un objet, un animal, une situation, un virus, une personne. Je me sens fragile face à un monde dangereux. Je n'ai pas confiance en la vie. Je me méfie du monde autour de moi (même si c'est ma façon de voir le monde qui est en cause, puisque le problème vient quand même de moi).
Dans la dépression, le mal-être vient de l'intérieur. Je me sens nul, incapable de faire face, je ne suis pas à la hauteur, je vaux moins que rien, je n'y arriverai jamais. Je ferais mieux de ne pas exister, je suis un poids pour tout le monde, je serais mieux mort. Ce sont les ruminations des dépressifs. Ce n'est pas que le monde extérieur leur fait peur, c'est qu'ils se sentent incapables d'y vivre, sans qualité nécessaire et sans énergie.
Dans la dépression, le mal-être vient de l'intérieur. Je me sens nul, incapable de faire face, je ne suis pas à la hauteur, je vaux moins que rien, je n'y arriverai jamais. Je ferais mieux de ne pas exister, je suis un poids pour tout le monde, je serais mieux mort. Ce sont les ruminations des dépressifs. Ce n'est pas que le monde extérieur leur fait peur, c'est qu'ils se sentent incapables d'y vivre, sans qualité nécessaire et sans énergie.
- Les deux s'associent dans un seul sens
La plupart des personnes anxieuses ne sont pas déprimées. En revanche, la plupart des personnes dépressives sont aussi plus ou moins anxieuses.
- Leur action sur le sommeil
Une personne anxieuse a du mal à s'endormir. Elle est énervée, pense à un tas de choses stressantes qui l'empêchent de se laisser aller au sommeil. De même, en cas d'éveil nocturne, il lui sera à nouveau difficile de se rendormir. Une personne déprimée s'endort bien, elle est très fatiguée, mais elle a tendance à se réveiller beaucoup trop tôt, par exemple à 5 heures tous les matins.
ÉTIOLOGIE (LA RECHERCHE DES CAUSES) DES ÉTATS DÉPRESSIFS
- Facteurs actuels dus à l'environnement (relationnel, social, météorologique, alimentaire)
La dépression peut avoir pour motif un évènement comme une rupture sentimentale, un échec, un deuil. Un travail d'élaboration psychothérapique permet de surmonter la perte. Sinon la dépression chez les humains est similaire à l'impuissance apprise chez les animaux de laboratoire, quand ils se trouvent dans une situation déplaisante durant laquelle ils peuvent trouver une échappatoire, mais qu'ils n'y parviennent pas car ils ont appris malgré eux à n'avoir aucun contrôle sur cette situation.
La précarité et l'isolement social sont associés à un risque élevé de problèmes de santé mentale en général. La maltraitance sur mineur (abus physique, émotionnel, sexuel ou négligence) est également associée à un risque élevé de développer une dépression durant l'âge adulte. Durant les premières années de sa vie, l'enfant apprend à devenir un être social. L'abus d'un enfant par un parent peut négativement interférer le développement de la personnalité et créer un plus grand risque de développer une dépression et autres pathologies psychiatriques. Des problèmes familiaux, comme une dépression parentale (notamment maternelle), un sérieux conflit parental ou divorce, le décès d'un parent ou autres dysfonctionnements dans la parentalité sont d'autres facteurs de risque. À l'âge adulte, des évènements stressants sont fortement associés au développement d'épisodes dépressifs. Dans ce contexte, des événements de la vie associés au rejet social apparaissent être particulièrement liés à la dépression. Le fait qu'un premier épisode dépressif précède le plus souvent et immédiatement un événement stressant, plutôt qu'un épisode récurrent, se tient avec l'hypothèse que les sujets deviennent beaucoup plus sensibles aux changements de leur condition de vie après des récurrences de dépression successives.
Le manque de support social accroît le risque de développer une dépression, ou le manque de support social peut constituer une pression menant directement à la dépression. Des conditions de travail difficiles, en particulier chez les demandeurs d'emploi avec peu de possibilité de prendre des décisions pour eux-mêmes sont associés à la dépression bien que la diversité et le nombre de facteurs confondants soit importants, une relation causale est difficile à faire.
Certaines relations ont été rapportées entre des sous-types spécifiques de dépression et des conditions climatiques. Ainsi, le risque de développer une dépression avec symptômes psychotiques augmenterait lorsque la pression barométrique est basse, tandis que le risque de mélancolie est augmentée lorsque la température et/ou la lumière du soleil est faible.
Du point de vue de l'alimentation, une corrélation a été trouvé entre la consommation plus fréquente de fast-foods et l'incidence de dépression, on pense également que la consommation fréquente de produits sucrés et de viandes transformées pourraient être des facteurs. À l'inverse, le régime méditerranéen aurait un effet protecteur.
- Les conséquences biologiques
L'hypothyroïdie, la maladie de parkinson, provoquent de manière directe un syndrome dépressif. Certains médicaments anticancéreux ou le traitement par interféron des hépatites sont dépressiogènes. L'utilisation à long terme et l'abus de certains médicaments et autres substances psychoactives peuvent donc favoriser ou aggraver les symptômes dépressifs. Les dépressions non traitées ou traitées de manière inappropriées se chronicisent. Le terme de "dépression résistante" vient masquer une "dépression persistante" au sens où les mêmes causes (non traitées) produisent les mêmes effets. Il s'agit de dépression résistant au traitement médicamenteux, car les causes psychiques persistent inchangées.
- La maladie maniaco-dépressive
C'est dans ce contexte que l'on trouve les état dépressifs les plus graves, qui mettent jeu la vie du patient. La cause principale est probablement neurobiologique. Il faut donc obligatoirement employer des antidépresseurs à dose efficiente et prévenir les rechutes par les normothymiques.
DEPRESSION ET ÉTATS LIMITES, UN PROBLÈME NARCISSIQUE D’ESTIME DE SOI
La dépression est fréquente chez les personnalités du pôle intermédiaire (limites/borderlines) car liée à la fragilité narcissique. La perte récurrente d'estime de soi provoque la résurgence de la dépression. La réponse par la prescription systématique d'antidépresseur ne sert à rien. Ce ne peut être qu'une aide transitoire. Le traitement, s'il est possible, est psychothérapique. C'est le seul moyen de traiter et compenser la faille narcissique.
Une grande partie des dépressifs ont souffert dans leur enfance d’une construction fragile de leur personnalité, où leur narcissisme (leur image d’eux-mêmes) avait été mise à rude épreuve. Pour de multiples raisons, principalement liées à leur environnement affectif, donc familial, ils n’ont pu avoir d’eux une estime suffisante, ce qui avait durablement affecté leur confiance en eux-même. Empêchées par un environnement affectif insuffisamment stimulant, les personnes victimes d’angoisse, voire de crise d’angoisse, de crise de panique ou d’anxiété, ont cultivé malgré elles, la peur de ne pas y arriver d’une part, et la certitude qu’elles n’y arriveront pas d’autre part.
La dépression donne donc le sentiment de quelque chose d’irréversible, de quelque chose que l‘on a pas su ou pas pu contrôler. Très souvent, les personnes affectées ont une image d’elles profondément dévalorisée. Cette expression d’une mésestime de soi, si elle n’est pas prise en charge, ce qui est le plus souvent le cas, va aller en augmentant. Elle s’aggravera d’autant plus que la personne ne saura utiliser ses ressources personnelles pour retrouver confiance en soi. Partant, les angoisses perdureront voire s’aggraveront, et par extension, les facteurs de dépression et ses symptômes iront grandissants tout en se cristallisant de plus en plus.
CONCLUSION
De nombreux aspects de la personnalité et de son développement semblent avoir une partie intégrante dans la façon dont la dépression apparaît et persiste, mais aussi une attitude pessimiste apparait comme un précurseur commun. Les épisodes dépressifs sont fortement liés aux évènements négatifs de vie, mais les capacités qu'a la personne à faire face à un évènement sont aussi très importantes pour s'y adapter (résilience). Une faible estime de soi et des pensées pessimistes, négatives ou d'impuissance sont liées à la dépression. On notera que la dépression est moins répandue, et plus facilement guérissable, parmi les pratiquants d'une religion. Il n'est pas toujours évident de connaître quels facteurs peuvent causer la dépression et ou en être la conséquence, cependant, des individus capables de changer positivement leur manière de penser retrouvent souvent une meilleure humeur et une meilleure confiance en eux.
La nouveauté introduite par le psychanalyste Kazimierz Dąbrowski est qu'une dépression peut s'inscrire dans un processus de désintégration positive, et être utile voire nécessaire à la construction de la personnalité. On retrouverait là une forme de philosophie de l’échec, et dont le dicton serait « Qui perd, gagne ».
Au travers des siècles, la connaissance de la nature et des causes de la dépression a évolué, bien que sa compréhension soit à ce jour incomplète et encore sujette à discussion. Les causes qui ont pu être proposées incluent donc des facteurs biologiques, psychologiques et psychosociaux ou environnementaux. Les psychothérapies peuvent se baser sur les théories de la personnalité, de la communication interpersonnelle, et de l'apprentissage, lorsque la plupart des théories biologiques se concentrent sur des neurotransmetteurs, des molécules naturellement présentes dans le cerveau qui permettent la communication entre neurones. Les neurotransmetteurs de type monoaminergique comme la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine sont plus particulièrement étudiés. On comprendra alors que les addictions aux drogues sont souvent liées à une dépression mineure ou majeure, quand l’usager tente de trouver du réconfort par le biais de drogues agissant sur la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine.
Vis à vis de la société
La conception de la dépression varie selon les pays et les différentes cultures, où la dépression sévère est considérée soit comme une maladie qui requiert un traitement personnel professionnel, soit comme un indicateur d'autres problèmes, tels que le besoin de partager ses problèmes physiques et sociaux, ou une réflexion des différences individuelles qui peuvent renforcer des liens de détresse ou émotionnels. Il est ici question des sociétés de consommation, où la compétition est reine, lorsque les citoyens individualistes et narcissiques passent leur temps à se comparer à autrui, dans des dynamiques de survalorisation ou dévalorisation de soi, en n’hésitant pas à se survaloriser en dévalorisant autrui. Le jugement et le rabaissement culpabilisant et moralisant sont permanents.
Aux niveaux des institutions, la tendance étant à l’individualisation, les citoyens se retrouvant toujours plus isolés et en proie à des phases d’anxiété et d’angoisses lorsque les médias attisent leurs peurs (une attaque terroriste peut avoir lieu n’importe où et quand, les produits alimentaires sont porteurs de maladies mortelles à plus ou long terme, le chômage et la dette ne cessent d’augmenter, idem pour l'immigration), ceux-ci ne pouvant rien y faire sont d’autant plus sujet à vivre des phases réelles d’inquiétude, de stress et de déprime, pouvant en arriver au stade de la dépression avérée. Les causes étant le plus souvent enfouies sous des camisoles chimiques. Ainsi la consommation de médicaments explose dans les sociétés modernes, où les individus éprouvent de plus en plus souvent des tensions dans tous les domaines de leur vie, au point de faire un burn out au travail, d’avoir envie de se suicider, ou de se droguer par n’importe quel moyen (jeux-vidéos, séries et jeux télévisées, substances psychotropes et autres médicamentation).
Pour aller plus loin, en faisant des liens avec le nihilisme et la crise de la modernité :