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La culpabilité - Je ne vaux rien, je suis nul, et je ne m'en sortirais jamais..

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Deleted-1

Guest
État plus ou moins angoissé et morbide d'une personne qui se sent coupable de quelque chose et ayant peur de la punition; comportement qui en découle et que caractérisent principalement des réactions d'agressivité projetée chez autrui ou dirigée contre soi même dans l'autopunition, l'auto-accusation et l'autodestruction.

Sentiment douloureux et normal qu'éprouve un sujet à la suite d'une faute réellement commise dont il se sent coupable et responsable parce qu'elle représente la transgression d'une valeur qu'il a intériorisée et reconnue valable.

Sentiment de faute plus ou moins angoissé, immotivé et inconscient, qui surgit à la suite d'un conflit entre le ça (pulsions instinctuelles), le moi (accusé) et le surmoi (accusateur), s'exprimant inconsciemment dans le comportement et provoquant notamment des réactions d'agressivité projetée chez autrui ou dirigée contre soi-même dans l'auto-punition, l'auto-accusation et l'autodestruction.


Il y a trois émotions morales auto-conscientes, qui nous permettent d’évaluer notre propre comportement :

- La culpabilité qui est déclenchée par la transgression d’une norme morale concernant autrui. Le sujet cherche à réparer un mal commis
- La honte qui est déclenchée par la transgression d’une aspiration ou d’un idéal. Le sujet manifeste sa honte en se sentant indigne et en fuyant le regard d’autrui
- L'embarras qui est déclenché par la transgression d’une convention sociale. Le sujet manifeste son embarras en présentant des excuses

La culpabilité qui se manifeste le plus souvent en lien avec autrui, ou vis à vis de soi-même, se décompose en trois formes :

- La culpabilité réelle, qui est objective, et en lien avec une transgression morale ou juridique lorsque l'on commet un tort
- La culpabilité névrotique, reliée à une transgression fantasmée entraînant une réaction pouvant être disproportionnée (telle l'hystérie)
- La culpabilité existentielle, transgression envers sa propre destinée, lorsque l'on se sent coupable de ne pas vivre pleinement son propre idéal, mais de s'identifier à celui d'un tiers

Et se manifeste sur quatre niveaux :

- Au niveau métaphysique, dans une recherche du sens, des fins de l'existence (culpabilité d’un pour-soi qui n’est pas moi, culpabilité supposée)
- Au niveau ontologique, en concernant l'être, le fait d'exister (je suis coupable mais pas responsable, culpabilité théorique plus grande que la culpabilité réelle)
- Au niveau ontique, sur le plan de l'existence concrète (je suis responsable du monde entier, y compris de ses crimes)
- Au niveau empirique, en reposant sur l'expérience en général (je suis coupable ou non coupable au sens légitime, que ce soit par autrui, moi-même ou un tiers totalisateur (la morale))

On peut différencier deux grands types de civilisation, celles de la honte et celles de la culpabilité, même si chaque civilisation connait honte et culpabilité bien sur. Les civilisations de la honte sont rattachées à un mode tribal où le père est tout-puissant et ne connait aucune autorité au dessus de la sienne, exemples des cultures asiatiques. Les civilisations de la culpabilité s'orientent plutôt vers un monothéisme impliquant une Loi au-dessus du Père, telles les cultures européennes et américaines modernes.


GENERALITES A PROPOS DE LA CULPABILITÉ

Si la honte est liée à la déception et à la peur d’être socialement exclu, elle résulte du sentiment d’être indigne ou inférieur à autrui, en centrant l’individu sur lui-même. Au contraire, la culpabilité est tournée vers autrui, lorsque l’individu ayant commit la transgression réelle ou imaginaire d’une règle morale (faire souffrir, mentir, tromper, voler, tuer), est éprit de remords et sujet à ressentir de l’empathie pour sa victime, en cherchant à réparer son tort. La culpabilité nécessite donc l’intériorisation de la notion de Loi, de faute, et de responsabilité, mais avant d'aborder plus en détails le sujet, distinguons la culpabilité réelle de la culpabilité inconsciente.

Culpabilité réelle

Lorsqu’un individu commet une faute, il transgresse une loi et en ressent alors de la culpabilité réelle. Cette culpabilité appelle à sa responsabilité par rapport à la loi, et aux préjudices que ses actes peuvent entrainer auprès d'une quelconque entité vivante ou matérielle. Dans ce cas la culpabilité ressentie pousse l’individu à réparer son ou ses torts, pour ne plus en éprouver de remords.

Culpabilité inconsciente (regroupant les dimensions névrotique et existentielle de la culpabilité)

La culpabilité inconsciente est pathologique lorsqu’elle fait appel aux traces de nos expériences infantiles, réactualisées par les situations que nous traversons. Elle se manifeste par l’action du surmoi, instance psychique représentant les interdits parentaux et sociétaux, au travers cette petite voix intérieure nous disant « Tu ne dois pas faire cela ». Le surmoi selon son degré de conscience, accuse presque verbalement le moi lorsqu’il y a transgression d’une loi intériorisée, par un sentiment d’angoisse permettant de refouler sa pulsion et pour empêcher un acte interdit, afin d’en prévenir la punition qui n’est pas loin.
Certaines personnes sont soumises à un conflit intérieur tel, qu’elles subissent inconsciemment et trop souvent de la culpabilité pour pas grand chose, puisque l’objet de leur accusation n’est pas réel, ou alors inscrit dans un schéma quasi délirant ne leur permettant pas de se rendre compte qu’elles se prennent la tête ou celles des autres, en vain. Dans ce mécanisme psychique auto-punitif et auto-destructeur, la culpabilité ne se contente pas d’un acquittement extérieur pour laisser la personne sereine, elle lui fait répéter des schémas nocifs en réagissant de manière nuisible, autant envers soi qu’envers ses proches. La culpabilité inconsciente peut prendre des formes contradictoires lorsque l’individu animé du fabuleuse ambition a la volonté de faire mieux que son père, ou au contraire va d’échecs en échecs répétés, afin d’épargner et privilégier le statut de son géniteur. Il est courant que toute réussite personnelle soit accompagnée d’un sentiment de culpabilité, résultant de l’impression de la transgression de faire mieux que son paternel.

La culpabilité est donc interne comme la honte, même si plus socialisée et verbale que cette dernière, qui est intime et corporelle. Mais si la culpabilité parait être une émotion désagréable et inadaptée en rendant l’individu anxieux, agité et tendu, en réalité elle témoigne d’une certaine bonne santé mentale en lui signalant qu’il a mal agi ou mal pensé. Mais encore faut-il la reconnaitre pour admettre ses torts. En quel cas, la culpabilité tendrait à nous faire respecter des valeurs éthiques et des principes moraux, et nous rendrait loyaux, honnêtes, sincères, justes et respectueux, autant avec les humains qu’avec les animaux et la nature. En fructifiant notre empathie, elle affine notre sensibilité à la souffrance d’autrui et du vivant, dont nous voudrions être excusés en restant les garant de notre conscience morale, de ce que nous jugeons bien ou mal, bon ou mauvais (au niveau empirique). Néanmoins la culpabilité est souvent cause d’angoisses inutiles et destructrices, rendant difficiles la distinction entre ses possibles avantages et ses éventuelles déconvenues.

Il semble alors essentiel de faire la part des choses entre culpabilité réelle et bénéfique, et culpabilité inconsciente et handicapante, en différenciant ses tendances qui vont de la réparation en allant de l’avant, à l’infirmité régressive de la destruction. La réparation d’un tort s’apparentant au pardon, à l’approbation et à la reconnaissance d’autrui, l’infirmité de son côté est liée à la culpabilité de rechercher des louanges en exprimant son narcissisme, dans une plainte infondée et honteuse. Dans un mélange de honte et de culpabilité, cette dernière peut donc être salvatrice ou révélatrice de ses faiblesses, parce que tout individu se sent coupable de quelque chose, même si il rencontre le succès, et que ses efforts lui sont récompensés par une réussite sociale ou économique. Il y a trop d’inégalités et d’injustices dans nos sociétés, pour que personne n’en soit affecté (au niveau ontique).

Sur le plan corporel

La fatigue mentale et physique réduit le sentiment de culpabilité, qui consomme de l’énergie en faisant réfléchir à son comportement. D’autres parts, la culpabilité entraine diverses somatisations lorsqu’elle n’est pas verbalisée et expiée (problèmes de peau, tics et tocs).


ORIGINES

La culpabilité est archaïque. Ni bonne ni mauvaise, c’est la source l’alimentant qui la rend destructrice ou non. Ambivalente, elle peut être morbide en naissant d’un refoulement liée à une angoisse, qui lors de conflits psychiques divise le moi entre un moi idéal représentatif du plaisir narcissique primaire, et un idéal du moi représentatif des valeurs symboliques qui structurent l’individu. Cette angoisse a pour fonction de limiter les pulsions associées aux désirs de l'individu, et que la morale n’admet pas. Le sentiment de culpabilité qui en émane devient une perception, qui dans le moi en vient à former la conscience morale de l'individu, au fil de son éducation. Garante de l’idéal du moi et des idéaux transmis par les parents, c'est après les avoir intériorisés que la culpabilité devient saine et sociale, lorsqu’elle est l’expression de ce « Je » issu du moi, qui angoissé devant l’autorité du surmoi, a apprit à l'individu à canaliser ses frustrations et son agressivité, en jugeant les situations et en examinant ses actes au préalable. Malgré ce pouvoir introspectif d’observation, il n’existe pas de moyen direct pour combattre la culpabilité. Il n’est alors possible à l’individu que d’en faire progressivement un sentiment conscient, afin d’assumer ses désirs et ses choix en découlant.

Vis à vis de la famille

La culpabilité nait d’un sentiment d’ambivalence affective entre la mère et le nourrisson, lorsque celui-ci craint de rester un avec sa mère, dans une relation fusionnelle. Ainsi il désire en même temps aimer sa mère et en être aimé, d’où le paradoxe d’être autant attiré par sa mère qu’il ne la rejette par ailleurs. Son conflit intérieur serait alors que si il est lui-même, il n’est plus aimé de sa mère en s’en rendant indépendant, alors que si il est aimé par elle, il n’est pas lui-même. Cela se résume à être soi ou à être aimé. Le petit enfant éprouve donc de la culpabilité en se demandant si dans ces termes opposés, il lui est possible d’exister tout en s’étant différencier de sa mère ?
Si ce conflit résultant d’une ambivalence affective est bien géré par la mère, puis par le père, le sentiment normal de culpabilité ne sera pas une source de déconvenue à l’âge adulte. La mère ni trop bonne ni trop mauvaise devra être nourricière et sécurisante pour son enfant, qui admet difficilement le fait d’aimer le plaisir ainsi que la frustration qu’elle lui procure, comme lorsqu’elle lui donne la tétée et retire son sein avant que le bébé ne soit comblé. Ce qui le frustre, et le rend agressif en mêlant pleures et hurlements de colères. Cette agressivité occasionne la culpabilité et donne à souhaiter au bébé de détruire ce qu’il aime, et ce qui lui procure du plaisir.

Le conflit du bébé se traduirait alors par la question, faut-il aimer cette mère pour ce qu’elle donne, ou la haïr pour ce qu’elle refuse ? Est-ce normal de ressentir envers sa génitrice autant de haine que d’amour ? Cette culpabilité inconsciente ressurgira au moment de l’œdipe en formant le surmoi, quand la mère devient un objet désiré mais interdit pour l’enfant, qui souhaite coucher avec elle et tuer son père. Le sentiment de culpabilité s’équilibre lorsque la mère est donc nourricière, et donne toujours la même qualité (et non quantité) de soins à son bébé. L’enfant ni trop ni pas assez couvé par sa mère, s’en sent sécurisé par ses paroles et ses bienfaisances envers lui, et il peut se rendre compte que sa mère n’a pas été détruite par son agressivité (qu’il peut exprimer au lieu de la contenir), et qu’il peut exister en dehors d’elle, sans qu’elle ne disparaisse en cessant d’exister.

Bien gérée, la culpabilité a le potentiel de construire l’individu en régulant son agressivité, sa haine et son amour, et en développant sa sociabilité. Mal gérée, elle peut être dommageable comme lorsqu’un individu se sent si responsables de ceux qu’ils aiment, qu’il se culpabilise de leurs malheurs au lieu de les aider efficacement. Autrement, quand on manque de confiance en soi il est plus facile de se culpabiliser en se reprochant les incompétences des autres, plutôt que de reconnaitre qu’ils ont commis des erreurs, ou qu’ils ont mal agi à notre encontre. Ou bien la culpabilité met l’individu dans des situations inconvenables, et dont il ne se rend pas toujours compte comme :

- Choisir régulièrement des partenaires qui ne comblent pas ses désirs ou rejettent sa personne
- Stagner dans des occupations professionnelles et sociales insatisfaisantes
- Trouver toujours de bonnes raisons pour se priver
- Être angoissé après avoir passé de bons moments, impossibilité d'éprouvé un plaisir stable et durable
- Rater tout ce qu’on entreprend
- Se sentir indigne des compliments ou émotions positives, incapacité de recevoir des congratulations ou remerciements
- Tendre à développer de petits problèmes de santé pour intriguer les médecins et son entourage
- Agir mal, automatiquement, puis devoir réparer ou être puni (tendances masochistes physiques ou morales)


ORIGINES DE LA CULPABILITÉ D’APRÈS DIFFÉRENTES IDÉAUX

D’après le moi idéal (le moi narcissique présent dès la naissance, à l'origine du " je m'aime ")

Le Moi idéal est le lieu du fantasme où l’on se prend pour un héros accomplissant maintes merveilles. Il est corrélatif au narcissisme primaire, quand le nourrisson ne pouvant vivre continuellement dans sa félicité primitive a le désir de retrouver une satisfaction totale. Cette omnipotence est un état idéal, que chacun désir revivre, mais se désir en soi que d’exister sans désir, sans corps animé de besoins et d’envies, sans contraintes psychiques et physiques, est inatteignable et à l’origine d’une blessure narcissique souvent irréparable. Le narcissisme lui-même, source de l’estime de soi et de son sentiment d’identité, en sortira traumatisé et culpabilisé de ne pas coller à un idéal parfait de plaisir infini.

La culpabilité inconsciente résiderait ainsi dans le fait de désirer ne plus désirer, ou de ne pas assumer ses désirs en étant lâche sur le plan moral, en se réconfortant de valeurs idéologiques faute d’assumer sa nature pulsionnelle animale, la force vitale qui mène son existence par-delà bien et mal. Sortir de sa culpabilité reviendrait à se connaitre soi-même, en différenciant ce qui est bon pour accroitre sa puissance d’agir, de ce qui est mauvais en nous faisant réagir malgré soi à une situation. Il s’agit de reconnaitre ses véritables désirs et éventuelles erreurs pour devenir maitre de soi et suivre sa volonté, au lieu d'être esclaves de ses passions tristes, de ses remords et autres regrets amenant au ressentiment. Tout réside dans l’affirmation de son vouloir de manière assumée, et de ses responsabilités face à ses aspirations et ambitions. Dire oui à l’exaltation de sa vie est salvateur, quand le non qui suscite le renoncement à ses propres désirs et à sa destinée, enlise dans une culpabilité existentielle que peu reconnaisse.

D’après le surmoi (la petite voix intérieure disant " tu ne dois pas "), jaugé par l’idéal du moi (disant " tu dois ")

Trop de personnes sont anxieuses en souffrant de culpabilité, parce qu’elles ne sont pas devenues ce que leurs parents souhaitaient pour elles. Elles s’en réfèrent à un idéal de leur moi leur proposant des identifications à suivre, en liens avec les idéaux parentaux, et dont le discours intérieur serait « voici celui que j'aimerais être », contrairement à leur moi idéal qui dirait « voici ce que j'ai été », en repensant à sa majesté le bébé qu’ils ont été. L’imaginaire parental ayant constitué l’idéal du moi de l’individu, cette instance psychique contient les interdits parentaux et sociétaux, que le surmoi se charge alors de faire respecter, en accusant le moi de l’individu. Celui-ci qui intérieurement se rêve et s'idéalise différemment de la vision que ses parents ont de lui, en se référant à son moi idéal plus propice à lui procurer un plaisir narcissique enfoui et qu'il n'a pas oublié, comparé aux idéaux de ses parents pouvant aller à l'encontre de sa volonté instinctive.

Si l'individu ne respecte pas les idéaux de ses parents en n’en faisant qu’à sa tête, et en préférant se référer à son omnipotence infantile, soit le bébé qu’il a été et qu’il voudrait retrouver pour être pleinement satisfait, il se sent coupable et peut alors en venir à retourner ses pulsions agressives contre lui-même. A trop s’idéaliser, l’individu peut éprouver ses échecs les plus banals comme des fautes morales, en se disant qu’il s’en veut parce qu’il n’est pas aussi bien qu’il le devrait. Dans ce cas là la culpabilité inconsciente deviendrait une véritable torture psychique pouvant nuire socialement et physiquement à l’individu, dans des projections agressives de son mal-être sur autrui, ou dans des somatisations peu enviables (exémas, acnés et autres boutons en tout genre, blessures localisées et plus ou moins recherchées).

Il est alors difficile de compter sur sa conscience morale qu’est le surmoi, pour trouver un soutien à ses angoisses existentielles et autres questionnements culpabilisants, puisqu’elle est l’initiatrice de ses maux psychiques d’après un idéal du moi, qui est définit par son éducation. Le surmoi est trop sévère pour servir de repère, il demande toujours plus et accuse bien trop en incitant à renoncer à ses plaisirs, à penser aux autres plus qu’à soi, à toujours faire mieux, et à ne pas se complaire dans sa médiocrité. Sa conscience morale n’est pas la bonne médiatrice pour aider le moi à s’y retrouver entre d'un côté les pulsions libidinales du moi idéal qui le pressent inconsciemment, et les exigences du surmoi qui l’oppressent d'autre part plus consciemment, en l’angoissant d’après les idéaux parentaux incarnés par l’idéal du moi. C’est donc sans disposer d’autres repères que sa conscience morale, de ses idées du bien et du mal, que s’estimer coupable n’est jamais vraiment justifié, parce que la culpabilité est un sentiment trompeur dont nous devons constamment nous arranger de dilemmes nous interdisant de profiter d’un désir, qui pourtant nous taraude de l’intérieur.

Vis à vis de soi

La culpabilité inconsciente peut être inhérente à la jonction d’un sentiment d’infériorité et du désir de toute-puissance compensatoire en découlant, lorsque l’individu ne s’accepte pas. La culpabilité viendrait ainsi du fait de préférer s’imaginer tout-puissant, plutôt que d’assumer ses vulnérabilités. Malgré tout il est possible de se responsabiliser en se grandissant grâce au sentiment même de culpabilité. Cette maturité s'acquiescerait en s’avouant quelques défauts et torts, en réparant ce que l'on a brisé en soi, et en se prenant en charge pour mieux se dépasser dans un cadre de vie plus adéquate sur les plans psychiques, physiques, sociaux et moraux.

Vis à vis d'autrui

Si la culpabilité est une émotion relationnelle, et que les personnes l’éprouvant sont plus susceptibles de prêter attention aux ennuis d’autrui, se vouloir trop altruiste est une source de culpabilité infinie. Si la tendance de se prendre pour un sauveteur est innée, quand l’individu est mû par une empathie le poussant à aider son prochain, il ne faut pas pour autant se sentir responsable de tous les maux. En n'arrivant pas à résoudre toutes les inégalités et injustices, à aider sa propre personne et l’humanité toute entière à se sortir de tous ses marasmes, l’individu se sent coupable d’être incapable de choses qui pourtant le dépassent, et cette culpabilité ontique accroisse toujours plus son incapacité d’agir, incapacité dont l’individu se sent alors coupable en s'enfonçant dans un cercle vicieux en se leurrant par de bonnes intentions. Il est donc parfois préférable de ne pas chercher à abaisser son sentiment de culpabilité en tendant à aider autrui, mais d’en chercher les causes en soi, afin de s’en libérer par soi. Ce qui n’empêche pas de continuer à aider autrui ensuite.


PROBLÈMES LIES A LA CULPABILITÉ

Si la culpabilité fait partie des émotions auto-conscientes permettant aux individus de réguler leurs actions, d’autre part elle en a perdu et isolé plus d’un, dans l’effritement de leurs liens sociaux et de l’estime d’eux-mêmes. Nombreux sont les personnes se détruisant dans des conduites addictives ou risquées, pour se punir d’un manque de réactivité ou d’un abandon de ses responsabilités dans le passé. La culpabilité empêche l’individu d’agir, en le faisant se focaliser sur des conséquences négatives et leurs impacts matériels (ou comment faire de peu une énormité vecteur de stress intense). L'individu culpabilisé peut se remettre en question au point de perdre confiance en soi et d'en venir à penser de manière illogique, jusqu’à développer quelques troubles obsessionnels compulsifs dans les pires cas.

Cette disposition mentale empêche l’individu de se projeter dans l’avenir, et la culpabilité influence sa vision du monde à long terme vers un pessimisme au potentiel dépressif, qui induit en erreur. Il arrive que certaine personne se mette en situation d’échec volontairement, mais sans s’en rendre directement compte, pour justifier leur propre sentiment de culpabilité, et ainsi donner raison à toutes leurs pensées dévalorisantes et déstabilisantes. En manquant d’objectivité l'individu n'arrive plus à appréhender le degré de gravité des situations rencontrées, et peut se sentir coupable pour un tout et rien, pour un oui ou pour un non. Il n’est alors pour lui plus possible de se sentir heureux, de souhaiter réussir sa vie ou d’être apprécié par son entourage, puisqu’au fond de soi, il est persuadé de ne pas le mériter. C’est en suivant ce schéma dépréciatif que l’individu en vient à s’éloigner de la réalité de son potentiel intrinsèque, et de remettre ses efforts en cause, quitte à se trouver des excuses pour ne plus en faire, et ainsi ne plus s’en trouver nul. Parce que la culpabilité n’est que la réactualisation de peurs du passé, s’y perdre empêche d’affronter ses doutes et d’oser lâcher prise pour se dépasser et atteindre ses buts, de réaliser ses rêves et concrétiser ses espérances en allant vers soi et vers autrui.


POUR S’EN SORTIR

Le retour au présent permet de lutter contre la culpabilité en anticipant l’avenir, d’après les enseignements tirés des erreurs du passé. Si ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, chaque épreuves traversées permet de mieux cerner nos faiblesses, nos limites, et de comprendre nos lacunes en tendant vers une prise de conscience de son esprit culpabilisé, tout en se donnant pour objectif la réalisation de projets édifiants et valorisants. Il est vain de se lamenter sur ce qui a été et de ressasser un passé dépassé, d’où l’importance d’axer ses réflexions personnelles sur des actions viables et en adéquation avec sa psychologie du moment, pour se concrétiser dans des activités et ainsi soulager sa culpabilité. L’écriture est un très bon exutoire, tout comme le dessin, les arts en général et le sport, qu’importe la forme prise par la sublimation, le résultat doit être la libération de soi par soi. Libre à chacun de mettre des mots, des images, des formes, des couleurs, des sons sur ses maux. La sueur doit couler du front pour passer de la réaction à l’action, du réagir à l’agir, de la prise de possession de soi à une émancipation de son potentiel et de ses atouts, au lieu de surestimer ses lacunes et de généraliser son mal-être.

L’indispensable est donc d’oser se fixer des objectifs à sa portée, avec la nécessité d’accepter les notions de risque et d’échec, pour se soulager de la culpabilité de stagner ou d’échouer. En découlera une volonté d’exaltation tendant à l’amélioration de sa vie psychique et physique, tout en se débarrassant de lourdeurs encombrantes pour apprécier vivre son éthique et sa morale de manière adéquate et pérenne, donc sans plus de poids que nécessaire. Aussi vivre l’instant présent c’est sortir de sa propre culpabilité, mais pour y arriver il faut éviter les situations culpabilisantes, les conditions propices à la mise en déroute de sa volonté dans une auto-accusation infondée, parce que si le tort ne vient pas de soi, un tiers fielleux se chargera à un moment ou un autre de faire peser son tort sur nos épaules.


RÉPERCUTIONS SUR LA VIE EN SOCIÉTÉ

La culpabilité est telle un fil invisible reliant l’individu à son passé et à son présent, le structurant dans son psychisme qui lui fait prendre conscience de ses fautes morales, et de ses erreurs de parcours. Ainsi elle est un outils permettant d’influencer les gens, et de les amener à agir d’une manière souhaiter. Pour modeler les comportements d’un peuple, il faut le culpabiliser, le faire se sentir indigne et honteux de sa condition, pour ensuite lui proposer des manières d’être qui lui redonneront un semblant d’estime de soi, un espoir d'être moralement bon. Pour cela la comparaison et la compétition sont donc indispensables afin que chaque individu se sente inférieur aux autres, que chacun ne se perçoive qu'en se demandant qui semble avoir le plus de reconnaissance en paraissant comme le meilleur, d'après des critères déterminés et conditionnés. Il faut que la réussite sociale et économique deviennent des valeurs phares, des critères définissant le bonheur que chacun voudrait trouver en travaillant pour consommer, et non en soi en évoluant adéquatement avec son environnement.

Aujourd’hui si la culpabilité est omniprésente tant le regard d’autrui est constant en amplifiant le poids d'idéaux insignifiants sur nos épaules, en occident les individus se sentent de moins en moins coupables de leurs actes, et de moins en moins responsables de conséquences sociales et environnementales se produisant au-delà de leur champ de vision. Bien sur l’idée d’être privilégié dans une société saine, protectrice, et proposant une multitude de choix de vie et de biens de consommation, est présente dans chaque esprit se comparant avec le tiers-monde et en activant les leviers plus ou moins conscients de la culpabilité, mais l'humilité n'est pourtant pas de la partie. Effectivement l’horizon des esprits se réduisant à l’immédiateté du moment présent, à la recherche d’une jouissance instantanée mais sans plaisir durable, la responsabilité de chacun s’étiole dans des divertissements régressifs où l'on se prend pour un héros, quand l’instance psychique privilégiée est le moi idéal, qui dit fuck au surmoi ne pouvant plus assurer la cohésion et la transmission des valeurs éthiques et des principes moraux. S’en suit une honte existentielle menant à des envies exhibitionnistes de paraitre plus que cool et tendance, plutôt que d’être simplement soi. Le résultat est que l'individu moyen préfère jouir de son aura apparente et superficielle, sans plus prendre en compte la sensibilité d’autrui, mais aussi sans plus considérer la faune et la flore comme des entités sensibles et vivantes, puisque plus grand monde ne se respecte soi-même. La tendance est alors de se prendre pour son propre idéal, et de foncer le plus vite possible vers une image de soi idéalisée et trop souvent vulgairement peinte, dans une vaine facilité à se contenter de ses acquis, ou de ce que l’on croit avoir prit à autrui.

Cependant, la culpabilité n’a pas été complètement remplacé par la honte de n’être que ce que l’on est, ou de n’être pas ce que l’on croyait être. Elle reste partout présente lorsque la tendance narcissique ambiante, pousse toujours plus les individus à se comparer en terme de supériorité et d’infériorité, de singularité et de banalité, de beauté et de laideur, de richesse et de pauvreté, et bien sur de force et de faiblesse. Trop présente elle nuit à l’épanouissement personnel et collectif, alors que trop absente, elle brouille les limites du respect d’autrui et de soi, de la légalité et de la permissivité, et produit des comportements asociaux, individualistes et égoïstes. Il y a donc là un équilibre à trouver dans la perpétuelle mouvance de nos vies individuelles et collectives, pour envisager un avenir plus attrayant et respectueux.
 
Est-ce que finalement tous ces "sentiments" (désolé si c'est un raccourcis) que tu décris ne relèvent pas de l'égocentrisme ?
Je veux dire, si on passait plus de temps à s'occuper de ce qui se passe autour de nous que en nous, on accorderait moins de prises à de tels sentiments, non ?
 
Pour combattre ça il faut apprendre à se pardonner et s'accepter.
Ca passe par le pardon des autres avant et la prise de conscience du sentiment de la vibration la plus haute: L'amour
Il faut aimer les autres (même si certains c'est quasi impossible) et s'aimer soi sans tomber dans l'égocentrisme comme dit Lotre.
SE PARDONNER, S'ACCEPTER c'est pas facile mais ce sont les clefs

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Matrixsquare a dit:
Pour combattre ça il faut apprendre à se pardonner et s'accepter.
Ca passe par le pardon des autres avant et la prise de conscience du sentiment de la vibration la plus haute: L'amour
Il faut aimer les autres (même si certains c'est quasi impossible) et s'aimer soi sans tomber dans l'égocentrisme comme dit Lotre.
SE PARDONNER, S'ACCEPTER c'est pas facile mais ce sont les clefs

C'est marrant de lire ça venant de la part de quelqu'un de particulièrement malhonnète comme toi, faites ce que je dis...
 
Aid3n

Je ne suis pas malhonnète, je n'ai pas menti une seule fois.
Je dis juste comment ne pas voir se sentiment qui bride (comme la peur, la colère etc...), ce que m'ont appris mes mentors depuis 6 ans.
Après c'est un gros travail sur soi. Ce n'est pas facile il y a des choses avec lesquelles j'ai du mal (ex: Je suis rancunier, c'est un frein mais je travaille sur moi)

Chacun a son libre-arbitre et peut en faire ce qu'il veut de ce que j'écris. Si ça résonne avec eux tant mieux. Sinon tant pis.

A chaque fois que tu le peux, tu m'insultes ou autres. Pourtant je t'ai jamais rien fait, je suis pas parfait, je fais des erreurs si je t'ai vexé d'une façon je m'en excuse.
Je ne veux pas aborder de sujets qui fâchent il y a des sections ou je ne vais plus exprès.
C'est de la perte d'énergie dans les deux sens.

Namasté

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Lotre a dit:
Est-ce que finalement tous ces "sentiments" (désolé si c'est un raccourcis) que tu décris ne relèvent pas de l'égocentrisme ?
Je veux dire, si on passait plus de temps à s'occuper de ce qui se passe autour de nous que en nous, on accorderait moins de prises à de tels sentiments, non ?

Je t'avoue n'avoir pas fait de lien particulier entre la culpabilité et l'égocentrisme, mais c'est une voie à explorer !

Sans plus y réfléchir, et d'après les propos de l'article, pour ce qui est d'être nombriliste ça peut engendrer de la culpabilité tout en étant la cause de celle-ci, dans le sens où l'on aurait honte d'être centré sur soi, et donc on se sentirait coupable de ne penser qu'à soi. C'est le surmoi qui parle, pour culpabiliser le moi de se piner l'ego en se mirant dans le miroir de son narcissisme (en gros le surmoi combat le moi idéal qui se dit "je m'aime" en niant autrui).

D'un autre côté, la culpabilité peut mener à trop s'occuper d'autrui, en se mettant soi-même de côté (ici l'individu est plus porté par son idéal du moi, lui disant "tu dois aider autrui", pour en tirer une satisfaction morale et ne pas être accusé par son surmoi vénère).

Entre ces deux extrêmes, la variante intéressante serait peut être de constater que l'égocentrique ne s'aimant pas de base, et ainsi il en viendrait alors à s'apprécier au travers du regard d'autrui. Donc il est possible que sa culpabilité le pousse à un égocentrisme paradoxal, qui d'un côté plutôt social le ferait aider autrui pour s'en sentir aimer, et ainsi s'estimer par la reconnaissance des autres, et d'un autre côté plus personnel, il ne penserait qu'à lui-même en tentant de régler son conflit intérieur entre son surmoi qui agit d'après son idéal du moi (en gros "je dois être respectueux et cordial en ne devant pas nuire à autrui"), pour tempérer son moi qui a envie de suivre son moi idéal (en gros "je me kiffe je veux me faire plaisir").

Si la théorie est correcte, on comprendrait pourquoi tant de personnes sont narcissiques et auto-centrés, mais d'autre part peuvent se montrer solidaires et aidantes. En fait si chacun masque sa souffrance intérieure en aidant autrui, tout en tentant de la diminuer en s'accordant avec soi-même, tout le monde y trouve son compte, puisque les gens s'entraident en s'aidant eux-mêmes à régler leur conflit. La vision opposée étant de chercher à se faire plaisir au max en n'aidant pas autrui, ce qui reviendrait au fait que les gens ne s'entraideraient pas, tout en ne résolvant pas leurs problèmes persos..
 
houlala trop complèxe pour moi ce texte, qui peut m'expliqué ce qui se passe si-il-vous-plait? (désolé pour l'intrusion).
 
Huachama a dit:
houlala trop complèxe pour moi ce texte, qui peut m'expliqué ce qui se passe si-il-vous-plait? (désolé pour l'intrusion).

Passe les premières définitions jusqu'à la partie origines de la culpabilité, c'est plus abordable.


Stylo 2.0 a dit:
C'est quoi tes sources Laura ? C'est assez frustrant de lire sans savoir d'où ça vient.

Je commence par la page wikipédia pour voir les principaux axes abordant le thème choisi, puis je recoupe les infos générales que j'y ai trouvé avec d'autres infos générales, prisent sur les sites de la première page de Google (en gros je cherche des exemples semi-concrets et vulgarisés pour avoir une base de travail). Ensuite je vais chercher des infos plus poussées dans des sites plus scientifiques ou reconnus que wikipédia, ou psychologie.com lol.

En gros je me documente pas mal sur Cairn, ou alors sur un site qui s'appelle psycha.ru, par contre là c'est du cassage de tête assurée, genre je lis et relis, voire rerelis les articles pour comprendre ce que les psychologues et psychanalystes ont voulu dire. Sinon en particulier pour la culpabilité, comme Freud et ses successeurs ont beaucoup théorisé dessus, il y a pas mal d'info "facile d'accès" parce que bien vulgarisé en l'occurrence.

En fait je me constitue des PDF de huit ou dix pages que je synthétise en trois ou quatre pages ensuite.

Dans les sites que j'ai utilisé pour cet article, il y a ceux-ci :

Les sites simplistes, mais pas très utiles quand tu veux creuser le sujet, et qui n'hésitent pas à faire du copier/coller de paragraphe entier entre eux :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Culpabilité_(psychanalyse)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Culpabilité_(émotion)
Culpabilité - A quoi sert la culpabilité ? | Psychologies.com
La culpabilit?, les psychologues et les philosophes
https://www.reussitepersonnelle.com/se-departir-culpabilite/

Les sites plus scientifiques ou avec une approche plus clinique/psychanalytique:

https://www.cairn.info/revue-analyse-freudienne-presse-2006-2-page-109.htm
Honte, culpabilité, colère | Dermatillomanie France
NARCISSISME DE VIE NARCISSISME DE MORT
Archives ADPS

Ah oui j'avais oublié qu'avant wiki je commençais par les définitions de CNTRL, c'est ma bible =)

CULPABILITÉ : Définition de CULPABILITÉ

Une fois que je me suis coltiné un max d'articles, je vois bien les infos principales, que j'essaye d'étayer en trouvant des infos plus précises sur les mécanismes psychiques qui s'opèrent dans l'esprit et le corps, tout en les simplifiant au max pour que je puisse comprendre ce dont il est question, et que n'importe qui prêt à réfléchir une petite demi heure, puisse avoir un point de vue plus poussé sur le sujet que les sites lambdas. Pour le coup j'ai parlé des instances psychiques freudiennes parce que depuis le temps j'ai enfin à peu près compris à quoi ça correspond, et j'arrive à construire des paragraphes en les expliquant sommairement. Après je suis toujours intéressé par des retours pour voir si ce que j'écris est compréhensible par des non initiés ou si c'est nawak total, en sachant qu'il faut se concentrer un minimum pour lire l'article et comprendre certains passages techniques.

Ah oui aussi, il m'arrive de trouver des thèses en ligne, et de m'en inspirer quand le sujet n'est pas trop spécifique.
 
Merci, c'est plus clair maintenant que tu détailles ta démarches.
Je me demande un peu ce qui te pousses à faire toutes ces recherches. T'as l'air de bien te prendre la tête. Moi-même je me bats beaucoup avec la culpabilité, mais même à l'époque où j'étais étudiant en psycho et où j'étais bien atteint par ces saloperies de conflits intérieurs, je n'ai pas autant intellectualisé. Je suis allé voir un psy pour lui parler.

Les articles et les livres de psycho sont destinés à un public averti, qui a été initié aux grands modèles de la psychologie. Entre les ouvrages de la bibliothèque de médecine (pour les psychiatres) et de la BU sciences humaines (pour les psychologues), il y a un monde. Ensuite, il y a les articles de recherches, et là il faut voir dans quelle revue c'est publié : pour de la pédopsychiatrie, de la psychiatrie, des approches comportementales, psychanalytiques ? Et dans la psychanalyse, il y a des freudiens, des lacaniens, et j'en passe.

Ce qui me frustre considérablement avec la psycho, c'est qu'il me semble impossible de rassembler toutes les connaissances ou théories sur un mot-clé, dans un seul article, de façon encyclopédique. En effet, un même mot a un sens entièrement différent selon les approches théoriques.

Par exemple, il y a une bonne partie de ce paragraphe

La culpabilité nait d’un sentiment d’ambivalence affective entre la mère et le nourrisson, lorsque celui-ci craint de rester un avec sa mère, dans une relation fusionnelle. Ainsi il désire en même temps aimer sa mère et en être aimé, d’où le paradoxe d’être autant attiré par sa mère qu’il ne la rejette par ailleurs. Son conflit intérieur serait alors que si il est lui-même, il n’est plus aimé de sa mère en s’en rendant indépendant, alors que si il est aimé par elle, il n’est pas lui-même. Cela se résume à être soi ou à être aimé. Le petit enfant éprouve donc de la culpabilité en se demandant si dans ces termes opposés, il lui est possible d’exister tout en s’étant différencier de sa mère ?

qui me fait penser à la position schizo-paranoïde pensée par Mélanie Klein : le bébé est en unité avec la mère, tout-puissant, la contrôle, mais par un jeu de projections très serré, éprouve de fortes angoisses, se clive lui-même (clivage du moi) et clive sa mère (clivage de l'objet). Cette situation est résolue plus tard en passant à la position dépressive, où les objets deviennent entiers, mais où l'angoisse est présente tout de même. C'est dans cette position dépressive qu'arrive la culpabilité, puisqu'il y a dépression.
Mais je ne suis sûr de rien, je manque de connaissances, je ne baigne pas assez dans le contexte. Quand j'étais en master I de psychologie clinique, tout ce blabla était déjà trop pour moi.

Ta démarche m'a l'air très honnête mais je crains qu'elle ne soit limitée dans sa portée. Il y a trop d'ordre dans ce que tu racontes, trop de logique, de systématisation ; et à l'inverse, pas assez de symbolisme, de personnel.
Ma modeste expérience sur les bancs de la fac, en conférences, dans quelques HP et en thérapie puis en analyse m'a convaincu d'un truc et d'un seul : mieux c'est compris, mieux ça se résume. J'ai vu des profs incompétents citer du blabla auquel ils ne comprennaient eux-même rien. À l'inverse, ceux qui sont les plus avancés dans leur domaine sont capables de caler les mots les plus simples et les plus concis.

Pour critiquer très concrètement ton propos, je ne pense pas qu'il soit très utile de distinguer la culpabilité vis-à-vis de soi, d'autrui... Personnellement, je suis pétri de sentiments de culpabilité et de conflits intérieur (le surmoi, le moi, tout ça), mais je sens que plus je l'intellectualise, plus je m'en éloigne.
La psychologie est à l'origine une branche de la philosophie, mais je considère qu'il existe un piège très concret : se perdre en pensées.

La meilleure chose à faire, à mon avis, est d'aller voir un psy (ou un prêtre, ça marche pareil) et de sortir ce qu'on a sur le coeur. L'important est peut-être uniquement que ça sorte.

Voilà, je te livre mon avis cash (tout en saluant ton boulot de recherche et tes efforts de synthèse).
 
Merci pour ton avis :D

Stylo 2.0 a dit:
Merci, c'est plus clair maintenant que tu détailles ta démarches.
Je me demande un peu ce qui te pousses à faire toutes ces recherches. T'as l'air de bien te prendre la tête. Moi-même je me bats beaucoup avec la culpabilité, mais même à l'époque où j'étais étudiant en psycho et où j'étais bien atteint par ces saloperies de conflits intérieurs, je n'ai pas autant intellectualisé. Je suis allé voir un psy pour lui parler.

Les articles et les livres de psycho sont destinés à un public averti, qui a été initié aux grands modèles de la psychologie. Entre les ouvrages de la bibliothèque de médecine (pour les psychiatres) et de la BU sciences humaines (pour les psychologues), il y a un monde. Ensuite, il y a les articles de recherches, et là il faut voir dans quelle revue c'est publié : pour de la pédopsychiatrie, de la psychiatrie, des approches comportementales, psychanalytiques ? Et dans la psychanalyse, il y a des freudiens, des lacaniens, et j'en passe.

Ce qui me frustre considérablement avec la psycho, c'est qu'il me semble impossible de rassembler toutes les connaissances ou théories sur un mot-clé, dans un seul article, de façon encyclopédique. En effet, un même mot a un sens entièrement différent selon les approches théoriques.

En fait je me fiche un peu de toutes les branches dans lesquelles s'éparpillent les connaissances sur un sujet, parce que comme tu le dis, on ne peut pas tout synthétiser en une phrase englobant tous les points de vue. Donc c'est à l'arrache que je prends ce qui m'intéresse dans tous ces points de vue, et que j'en fais un article vulgarisant des concepts qui peuvent être très compliqués. Mon but n'est pas de satisfaire un prof d'université, mais de proposer aux gens non initiés mais curieux comme moi et tant d'autres, de la théorie psycho-philo-sociologique dans laquelle ils pourraient s'y retrouver.

Après chacun en fait ce qu'il veut, pour ma part j'ai toujours apprécié jouer au psychologue de comptoir, donc je me perfectionne dans le genre huhu :D


Stylo 2.0 a dit:
qui me fait penser à la position schizo-paranoïde pensée par Mélanie Klein : le bébé est en unité avec la mère, tout-puissant, la contrôle, mais par un jeu de projections très serré, éprouve de fortes angoisses, se clive lui-même (clivage du moi) et clive sa mère (clivage de l'objet). Cette situation est résolue plus tard en passant à la position dépressive, où les objets deviennent entiers, mais où l'angoisse est présente tout de même. C'est dans cette position dépressive qu'arrive la culpabilité, puisqu'il y a dépression.
Mais je ne suis sûr de rien, je manque de connaissances, je ne baigne pas assez dans le contexte. Quand j'étais en master I de psychologie clinique, tout ce blabla était déjà trop pour moi.

Si si tu as raison, c'est bien l'approche kleinienne que j'ai proposé dans cette partie de l'article ! en fait je ne cherche pas à assommer les gens en leur disant ça c'est Freud qui l'a dit, dans tel livre, et Lacan a reprit ça dans telle conférence en telle année, en surlignant les intitulés en italique pour que ça soit bien présenté lol...enfin je ne vois pas à quoi ça servirait, déjà que peu de gens sont prêts à lire trois ou quatre pages d'écrits, alors si c'est trop compliqué ou relou, ça ne sert à rien. J'essaye d'exposer la théorie pour que chacun puisse s'y projeter ou y retrouver un proche, mais sans trop partir dans des exemples concrets sinon faudrait que je ponde dix pages..


Stylo 2.0 a dit:
Ta démarche m'a l'air très honnête mais je crains qu'elle ne soit limitée dans sa portée. Il y a trop d'ordre dans ce que tu racontes, trop de logique, de systématisation ; et à l'inverse, pas assez de symbolisme, de personnel.
Ma modeste expérience sur les bancs de la fac, en conférences, dans quelques HP et en thérapie puis en analyse m'a convaincu d'un truc et d'un seul : mieux c'est compris, mieux ça se résume. J'ai vu des profs incompétents citer du blabla auquel ils ne comprennaient eux-même rien. À l'inverse, ceux qui sont les plus avancés dans leur domaine sont capables de caler les mots les plus simples et les plus concis.

Pour critiquer très concrètement ton propos, je ne pense pas qu'il soit très utile de distinguer la culpabilité vis-à-vis de soi, d'autrui... Personnellement, je suis pétri de sentiments de culpabilité et de conflits intérieur (le surmoi, le moi, tout ça), mais je sens que plus je l'intellectualise, plus je m'en éloigne.

Je n'ai pas d'intérêt à raconter ma vie, et peut-être qu'en intellectualisant la culpabilité, je m'en éloigne comme tu le dis, parce que je l'ai beaucoup subi, et si je peux ne plus en pâtir, ça me convient. J'aime poser des mots sur mes maux, ça me soulage.Tout comme élargir mon champ intellectuel en comprenant que la culpabilité se distingue vis à vis de soi et d'autrui, dans un contexte personnel, relationnel, sociétal, civilisationnel...j'applique la méthode généalogique de Nietzsche, qui préconise d'aller jusqu'au fond des choses.


Stylo 2.0 a dit:
La meilleure chose à faire, à mon avis, est d'aller voir un psy (ou un prêtre, ça marche pareil) et de sortir ce qu'on a sur le coeur. L'important est peut-être uniquement que ça sorte.

Mon psy c'est moi, ou alors j'ai mes amis ou ma copine pour me livrer. Sinon j'ai l'écriture et le dessin, je me sublime dans l'art et ça m'évite d'avoir à me livrer à un psy, ce qui pourrait satisfaire mon narcissisme, mais je fais partie de ces gens qui parlent et qui parlent pour raconter leur histoire d'après un scénario tel, qu'au final je ne me livre pas, donc autant ne pas perdre de temps et d'argent en allant tout et surtout rien dire à un psy. Si il me faut débloquer quelques portes intérieures, la philo et la psycho m'apportent pour l'instant les clés spirituelles nécessaires.

Mais peut-être qu'un jour j'oserais véritablement dire ce que j'ai sur le cœur, faudra d'abord que je me l'avoue à moi-même avant d'en témoigner à autrui..
 
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