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Interractions entre anti-convulsifs et différentes drogues

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Bonshitsamère
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Bonshitsamère

Elfe Mécanique
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17/3/20
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444
Salut les psychos.

Je viens pour un pote qu'est épileptique, et qui par conséquent devrait ne pas s'intoxiquer/avoir un bon rythme de sommeil.
Chose étant, il consomme de l'alcool et parfois des drogues.
Je sais bien que le forum n'est pas un repaire de pharmaciennes, mais je me dis que vous avez peut être lu des choses sur les interactions avec les anti-convulsifs.


Alors il prend quotidiennement :
_ Keppra (lévétiracétam)
- Zebinix (acétate d'eslicarbazépine)


En cas de crise il prend de l'Urbanyl (clobazam, un benzo).

Il se demandait les risques avec les molécules/familles suivantes:

-3MMC
-MD
-Lysergiques
-Opiacés
-Amphétamines
-Alcool
- Cocaïne

Ps : le mieux c'est l’abstinence, il en est conscient. Faisons de la RDR et pas du shaming hein ;)
Ps2 : assez compliqué pour lui d'en parler avec sa neurologue qui lui prescrit ces médicaments
Ps 3 : hésitez pas a indiquer les risques de croisement avec les benzos, même si ces infos sont facilement trouvables, il aura le lien de ce thread et pourra donc vous lire à sa guise.

Merci d'avance, haut les cœurs.
 
Alors oui c'est pas un repaire de pharmacien ici en effet, je dois être le seul (et encore en études) ^^"
Y a juste une pétéeeeee d'interactions, faire des prévisions avec ça c'est mort pour moi, bien trop complexe, bien trop long en terme de recherche + rendre ça compréhensible, et y a juste des drogues sur lesquelles on a aucune info par rapport aux risque de déclenchement de crise d'épilepsie. Et v'là la quantité aussi.
Donc ouais encore un combo je veux bien (et ça va déjà me prendre une heure si ce n'est plus) mais là y a de quoi écrire un bouquin de 100 pages, sans rire.
 
Yop ! Je n'ai pas encore regardé pour les interactions avec les anti-épileptiques, mais suite à une discussion qu'on a eu en privé c'est normal que ses symptômes épileptiques empirent à la fin d'une consommation d'alcool.

L'alcool agit entre autres sur certains récepteurs GABA. En temps normal, les GABAs agissent en association avec le glutamate pour moduler l’activité du cerveau : les premiers réduisent son activité, les seconds l'augmentent, et la balance des deux donne un certain équilibre (explication simpliste et archaïque mais je ne peux pas faire mieux). Quand les récepteurs au glutamate prennent le dessus, ça entraîne des crises d'épilepsie parce que le cerveau est trop excité.
Donc l'alcool, en renforçant l'activité des GABA, ralentit le cerveau d'où l'effet ramollo de la bonne cuite (et des benzos, on va y revenir). Mais après coup il peut y avoir un effet-rebond et alors vlam c’est le contraire, cerveau surexcité -> épilepsie.
Ça c'est pour les gens dont les seuil d'épilepsie est très faible, mais c'est aussi ce qu'il se passe chez les personnes non-épileptiques quand elles ont trop bu pendant trop longtemps : le sevrage d'alcool produit un méga effet-rebond et hop c'est le delirium tremens.
Et c'est pareil pour les benzos. En soi c’est logique qu'il prenne des benzos pour lutter contre les crises : ça fait un shot de GABA qui vient calmer le bordel. Par contre, instinctivement je dirais qu'il doit faire méga méga gaffe à la fréquence de ces prises parce que suivant la même logique, le moindre syndrome de sevrage de benzo pourrait lui faire beaucoup de mal.

J'ai ptet dit des conneries, tout ça c'est extrapolé de mes connaissances très bancales.
Par contre ce dont je suis certaine c'est des combos à ne pas faire avec des benzos :
- alcool
- opiacé
Ça c'est haram. Ensuite si l'on est honnête, à dose raisonnable ça ne va pas le tuer. Mais il y aura une potentialisation de certains effets et ça peut vite devenir dangereux (vomir / s'étouffer dans son vomi / devenir super con et gênant voire délirant et flippant / tomber dans l'escalier / ...) avec une belle dépression respiratoire en cas d'abus.


Pour le reste, il faut faire gaffe avec les stimulants (3-MMC, amphétamine, cocaine, MDMA) en combinaison avec les benzodiazépines de ne pas trop taper de l'un ou de l'autre parce que certains effets seraient masqués et qu'on serait frustré de son trip. D'abord, ce n'est pas parce que certains effets sont contradictoires que le corps ne prend pas cher en silence ; ensuite, si l'effet d'un prod prend fin avant celui d'un autre, on peut se trouver avec une méga claque qu'on n'avait pas du tout prévu et là faire une vraie overdose.

Voilà j'espère que ça l'aura un peu éclairé. J'ai pas grand-chose à dire sur ce qui n'est pas un benzo mais je jetterai un œil à l'occasion.
 
Reyop, j'ai fait quelques recherches.

Le premier site à regarder c'est drugs.com, qui recense la plupart des substances médicamenteuses ainsi que leurs interactions. Normalement ça ne concerne que les drogues légales, mais par chance aux USA l'amphétamine est prescrite pour divers troubles donc elle se trouve dans les listes d'interactions.
- eslicarbazepine
- levetiracetam
Ça permet de voir que les deux molécules interagissent entre elles, ainsi qu'avec certains anti-dépresseurs et benzodiazépines. Rien à propos des amphétamines.
En regardant un peu leur mode d'action et leur notice, j'ai cru comprendre qu'elles sont des dépresseurs du système nerveux de façon assez indirecte, avec une tendance à induire de la confusion, de la fatigue, de la somnolence etc. Elles sont déconseillées avec les autres dépresseurs à cause d'un risque d'augmentation de ces effets secondaires. Idem avec l'alcool. Donc si ton pote est spécialement sensible aux dépresseurs, c'est normal. Je peux pas dire dans quelle mesure donc c'est à lui de surveiller s'il devient rapidement une loque quand il boit, et d'adapter sa consommation en conséquence.

Ensuite il y a https://www.drugbank.ca, qui a un volet spécial sur les interactions (on peut filtrer par "illicit") mais on ne peut pas voir le détail sans payer. Donc si quelqu'un a un accès à drugbank je lui prête mon cul. En attendant, on peut constater que pratiquement toutes les drogues cool augmentent les effets secondaires de l'eslicarbazepine et du levetiracetam. Mais comme rien n'est précisé, ça ne nous avance pas beaucoup.

Enfin, ce site liste la plupart des interactions médicamenteuses en nous donnant un peu plus de détails. Pour l'esclicarbazepine, l'amphétamine est déconseillée mais en raison du fait qu'elle abaisse le seuil d'épilepsie et non en raison d'une interaction spécifique. Elle pourrait aussi ralentir le métabolisme d'autres médicaments anti-convulsifs mais pas ceux qui nous intéressent. Ensuite, l'eslicarbazepine réduit la métabolisation de la codéine par voie orale et nécessite une augmentation des dosages. Je vous laisse lire le reste, y'en a beaucoup et c'est marqué en clair. La page du levetiracetam est .

Concernant le LSD j'ai rien vu qui puisse faire penser à une interaction directe. Par contre dans les effets secondaires de ces médicaments y'a pas mal de trucs inquiétants au niveau psychiatrique. Des hallus, de la paranoïa, de la dépression, de la décompensation de maladies psy latentes. Je ne sais pas si prendre un psychédélique peut augmenter ces effets secondaires, mais c'est sûrement à avoir en tête.

Donc pour résumer y'a pas beaucoup d'info mais c'est presque bon signe, car la plupart des drogues illicites ont leur version licite et les sites de pharmaciens n'ont pas l'air de s'inquiéter outre mesure de ces mélanges. Mais y'a quand même des particularités à garder en tête, et le mieux c'est sûrement de commencer mollo et de rester attentif aux réactions de son corps et de son esprit. Et de faire des retours ici en cas de remarque.
 
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