Quoi de neuf ?

Bienvenue sur Psychonaut.fr !

Le forum des amateurs de drogues et des explorateurs de l'esprit

"If 60s was 90s" : Une "tuerie" qui ressuscite Hendrix

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Lee-O
  • Date de début Date de début

Lee-O

Elfe Mécanique
Adhérent·e
Inscrit
27/9/12
Messages
281
[Je reprends ça de la 2ème partie d'une contrib' postée chez amicale_du_PC aujourd'hui, parce qu'il me semble ça le vaut bien, de figurer dans le forum "Musique"]

C'est un ami californien qui m'a passé ça vers 1995-1996 (l'album date de 1992). Pour quiconque a vibré intensément à la musique d'Hendrix (et on est un paquet !), il me semble, ça se présente immédiatement à l'oreille comme une géniale re-présentation très fidèle à l'esprit de Jimi. Le promoteur du projet, Du Kane, n'aurait pu le mener à bien sans le concours et les encouragements du "curateur" de l'oeuvre et producteur posthume, Alan Douglas -- qui lui a filé les enregistrements originaux isolant chaque prise voix, guitare, etc. dont il a remarquablement samplé des extraits --, et de la famille de Jimi.

Certains déplorent que Du Kane n'en ait pas gagné plus de reconnaissance ; j'ai pu me dire moi-même, au fil des 20 ans écoulés où je réécoute ça régulièrement, "Roh, c'est pas juste que le mec n'ait pas été mieux gratifié pour cette oeuvre dérivée remarquable". En fait, maintenant, je comprends que c'est un gage supplémentaire de la gratuité au sens fort ("grâce") du mec, comme l'est le fait qu'il n'ait pas du tout mis son nom en avant sur le disque, qu'il ait été totalement fidèle à l'esprit 60s en se coulant dans un collectif s'affichant comme les "Beautiful People". C'est fort !

[video=youtube]
Je viens de trouver récemment cette proposition YT de l'album (ily en a pas mal d'autres), et elle est extra, parce qu'il y a tous les détails d'exécution, pour chaque chanson, en commentaire du clip. Mes titres préférés, ceux que je me passe tout le temps quand j'y reviens, ce sont :

01 - "Comin' to get you" - 00'00"
Extra pour rentrer dans le truc, "just right" ! On est encore au début du sampling tous azimuts, et tout de suite, on peut apprécier le soin, l'esprit et la musicalité avec laquelle ça a été réalisé. L'oeuvre dérivée pousse à son extrême logique l'attrait fort de Jimi pour les lignes "pulsatives" qui s'installent dans ton corps, dans une tonalité très funky génératrice de joie physique. Bien sûr, on est tellement là dans le principe des boucles pulsationnelles qu'on peut se dire par moments à l'écoute, "Bon, celle-là, c'est peut-être un peu exagéré de la faire tourner 5 minutes sans grand changement", mais pffff... arrête de te plaindre, jouis ! :)

03 - "If 60s was 90s" - 10'16"
C'est aussi le titre de l'album, qui est réjouissant de "reprise de balle au bond" juste, puisqu'il calque un titre fort de Jimi, "If 6 was 9", en sautant sur l'occasion d'exploiter l'écart de 3 décennies et le numéral de ces décennies. En plus, dans ce titre, Jimi parle d'inversion généralisée, du "6" qui "marche sur la tête" et devient "9", et de tout ce qui est susceptible de s'inverser ("If the Sun... refused to shine"), pour en appeler à la paix intérieure quoi qu'il arrive ("...I don't mind, I don't mind"). Et enfin, donc, clin d'oeil un peu grinçant de la réalité : à partir des années 90, les inversions sociétales de tous ordres s'amplifient, les utopies des 60s sont de plus en plus démenties, et il est plus coton d'être dans la paix intérieure face à tout ça. ;->

05 - "Rilly Groovy" - 19'43"
Oh punaise, comment il est "groovy", çui-là, ça pulse !! Les phrases parlées emblématiques de Jimi sont ici plus nombreuses et nous le rendent étonnamment présent dans sa grandeur simple et sympathique de grand écartelé entre la timidité candide de sa personne et la mise en scène puissante de son message musical.

07 - "Sock it to me" - 29'36"
Ce que j'adore, dans celui-ci, c'est le sample répété tout au long de sa phrase "Sock it to me... one more time!", extraite d'un grand titre, "Foxy Lady", que j'ai joué et chanté des centaines de fois, et la petite magie, c'est que Du Kane a pu prélever juste la phrase sans la musique autour, pour la composer avec une nouvelle composition.

09 - "The Sea... eventually" - 39'08"
Mmmm... Ce titre utilise les principaux riffs, paroles et ambiances de l'album posthume "The Cry of Love", qui nous avait beaucoup impressionné, mes potes de l'époque et moi, parce qu'on entendait bien que sa musique se complexifiait, évoluait vers du beaucoup plus composé sans rien trahir. Et, bien malheureusement, il n'allait plus pouvoir évoluer après ça.

C'est là encore très harmonieux que ce soit ce titre qui referme ce prodigieux hommage à Hendrix qu'est "If the 60s were the 90s"

ENJOY !
 
JH a commencé tôt... au début il était déjà accro à la tétine
JH1943.jpg

 
C'est chouette de voir de la reconnaisance pour The Cry of Love, des compositions tellement intriquées! C'est fou ce que son jeu a évolué en quatre ans. Un grand malade le gars, il a plus d'idée en trois minutes que d'autre en une heure, et ca sonne toujours futuriste et intemporelle cinquante ans apres! Je trouve aussi ca beau et ironique qu'il signe des musiques si pleine de vie, d'energie pure, avant de s'en aller.

Ca m'as l'air super ton truc Lee-O, j´ai hate de téter tout ca. Qui peut s'empecher de faire des suçons a Hendrix de toute facon ^^ Mercii pour le partage!
 
Sympas les sons, on ne reconnait pas toujours les originaux, y a même des moments où je croyais entendre INXS lol.
 
Content que vous appréciiez, les gars, merci de vos réactions positives !

@amicale_du_pc

La mère, l'origine pour tout être humain, oui, ça ne peut être que pertinent de la façon la plus épurée qui soit ! Jimi a pris largement ses traits de visage, en plus.

Ça me renvoie à ma prenante lecture en cours,  "La jouissance de l'hystérique" (clin d'oeil à LZ au passage). À l'entame de son 6ème cours de 1974, intitulé "Du Désir", Lucien Israël dit à ses élèves (c'est moi qui souligne) :


<< Nous nous étions arrêtés précédemment à la question du désir, que j'avais défini comme tentative d'une réalisation, tentative d'une réussite. Cela exige que nous entendions ce que le terme de réussite désigne ou cache. Réussir, en fait, j'avais commencé à vous rappeler que cela signifiait "faire plaisir à maman" >> ;)


@omegoa

Et c'est chouette de nous trouver de plus en plus de terrains en commun, camarade ! :)

J'aime évidemment beaucoup comment tu en parles, de "The Cry of Love", ça me renvoie au contexte de mes écoutes du disque, souvent fourré dans la "chambre de bonne" d'un copain, avenue Niel, avec les 2 autres d'une bande de quatre extra, celle des fous-rires les plus mémorables des 2 premières années de fumette et du premier acide, autour de septembre 1971 !

Et tu l'as bien dit, il y avait un côté poignant et frustrant à découvrir ça en le sachant déjà parti pour de bon. Oui, il était en train d'évoluer vers nettement plus sophistiqué. Au début, c'était partagé entre simple et puissant, funky en fusion, où il s'éclatait à placer l'accord de 9+ (souvent Mi9+, pour sonner énorme sur toutes les cordes) qu'il nous a "imprimé" dans la tête et dans le corps (notamment "Purple Haze" et "Foxy Lady", très ressemblants, avec le Mi 9+ au coeur du réacteur) et des synthèses personnelles déjà sophistiquées : mon premier 45T d'Hendrix, c'était "The Wind cries Mary" -- wo, la claque ! :) ((Explication sur demande de l'importance de l'accord "avec 9ème augmentée" imposé par Hendrix))

En 1969-1970, il y avait aussi Miles, qui s'intéressait sérieusement à lui, à sa période où il a peut-être été le plus formateur pour quantité de grands musiciens, où l'on "passait chez Miles" pour gagner des galons. Hancock, Shorter, Zawinul... c'est aussi le moment où Miles intègre la guitare à ses formations. "In a Silent way", "Jack Johnson", etc. Sa période "Cool", avec un déjà excellent John McLaughlin au manche à 6 cordes.

Pas sûr, néanmoins, que Davis+Hendrix, ça n'aurait pas fait une figure de "devant de scène" absolue de trop (Jimi n'était plus du tout dans la peau de l'accompagnateur qu'il avait été au départ). Pour la petite histoire, Miles a fini par trouver son "simili-Hendrix" (en nécessairement moins concurrentiel, en plus), et il se trouve qu'il était français !

Dominique Gaumont faisait du Hendrix mieux que quiconque (à commencer par... j'ose même pas le taper tellement le gars est mignon mais "copie de" du début à la fin... :D "SRV" !), et avec une valeur ajoutée personnelle propre. En 1971, je crois, allant avec les potes sus-cités au Centre Américain pour un concert, on avait entendu au début du grand bâtiment du Centre des sons à tomber hendrixiens qui sortait du sous-sol, apparemment. C'était ma première rencontre avec Gaumont. La deuxième est marquée par un regret : c'était au "Festival de Bièvres", en 1973, je crois, Dominique Gaumont était programmé... mais son bassiste était introuvable et il s'en était carrément ouvert au public. J'étais bassiste-chanteur à l'époque, je jouais et chantais pas mal de titres d'Hendrix... mais je n'avais pas ma basse et il n'y en avait pas sur place ! Grosse frustration !

Rah la la, quel bavard, ce Lee-O ! ;)

Avant-dernier truc à ajouter là-dessus : il n'y avait pas que des tendances clairement positives dans la vie d'Hendrix la dernière année. On voit bien dans... quel film, déjà ??... qu'il est très activement sollicité par les jumeaux, euh... Aisles ? choristes sur "The Cry of Love" et le percussionniste Juma Edwards pour se dédier à "la cause noire". Ça avait l'air très appuyé, comme pressions dans ce sens-là. Hendrix était clairement un super-humaniste universaliste au-delà des bisbilles de races, c'est évident ; on peut penser qu'il aurait été durablement imperméable à ces appels diviseurs, mais bon...

Enfin : défions-nous de regretter ce qu'il aurait pu faire "après". La réalité, c'est ce qu'il faut accepter, et ce qu'il nous a laissé est déjà prodigieux et assure la persistance de son être pour longtemps.


@Laura Zerty

Ouaip, vraiment très sympa, chuis content que ça te plaise.

Ce qui est fascinant, c'est que c'est du Hendrix et pas du Hendrix en même temps. J'ai été "comparer" avec les "Rutles", le pastiche des Beatles par les Monty Pythons, qui est estomaquant de qualité musicale réelle et très bien fait "à la Beatles". On est là dans la meilleure oeuvre dérivée d'Hendrix et dans la meilleure oeuvre dérivée des Beatles. Mais l'option des MP, aussi brillante soit-elle (à leur image) ne crée rien de propre. Du Kane et les Beautiful People, si. Habité par la musique du "Voodoo Chile", ils en prolongent la logique "pulsationnelle" qui prend au corps de façon exceptionnelle, je trouve. :)

Bon, INXS, moi, évidemment, je ne connais pas. :D Mais j'ai été en écouter -- merci de m'y exposer, camarade, c'est un peu de culture en plus. Et après avoir goûté des titres du début et puis plus tardifs, je  n'ai qu'à peine distingué une parenté. Peut-être me donneras-tu une indication plus précise pour mieux en juger.

À bientôt pour nous en dire plus encore !
 
J'ai pas d'exemple précis, d'autant plus que je n'apprécie pas plus que ça INXS, en fait je n'ai pas les mots pour m'expliquer à part que j'ai reconnu des sonorités typiques de 90's, avec des groupes comme les Gun's, ou comme l'artiste Clapton aussi.

J'ai profité du remix d'Hendrix en sik de fond, donc je ne l'ai pas écouté avec autant d'attention.
 
normalement c'est no comment aux patates mais quoi c'est une musique qui correspond à un état d'esprit bien caractéristique comme épisode dans une vie sur le nombre de vies que on revit chaque x... C'est coool quand on est redéposé à destination après un grand voyage. Tribut à JH par Curtis Knight. Ils étaient associés un temps...

http://www.wikihay.info/media/sfx/psychonaut/000377.mp3

http://www.wikihay.info/media/sfx/psychonaut/000379.mp3

quand la sonorité est plus authentique que sur les versions lambda on... oh et puis pouët !!
 
Retour
Haut