S
Styloplume
Guest
Salut les copains,
Pendant mon dernier trip au THC fait à la légère et sans bonne planification, je m'en suis rendu compte: j'ai des progrès à faire, et, je dois le reconnaître, je ne pourrai pas tout faire tout seul. Alors j'ai appellé Galaad (mon père spirituel), et je lui ai expliqué la situation. On s'est convenu de se retrouver pour continuer les investigations.
Galaad est un gars deux fois plus âgé que moi et il a fait plein de développement personnel, ce qui fait qu'il a un niveau largement supérieur au mien niveau avancement spirituel. C'est con de dire ça mais le modèle hiérarchique convient très bien en l'occurence.
Rappel des épisodes précédents
Premier chapitre:la piste de l'hypnose chamanique. Je tente l'hypnose pour la première fois chez Galaad, qui m'envoie près de l'archétype du Père. Je joue le jeu puis refuse de continuer à un moment qui devient un peu trop cliché
Deuxième chapitre: Connexions intérieures. C'est de l'hypnose, ou un rêve éveillé dirigé, je ne saurais pas trop dire (Tiens, Gaelic pourra me dire). Après une connexion avec l'enfant intérieur, Galaad m'emmène retrouver le père profondément en moi. Je tombe sur un tombeau qui s'ouvre sur le vide (le père est mort). On ne fait pas le grand plongeon et on remonte dans la forêt, et ça finit sur quelques minutes d'extase panthéiste (des câlins aux arbres :heart: )
Depuis, j'ai laissé venir ce genre d'images, ou elles sont venues en rêve, et chaque fois c'est la même chose: le père intérieur meurt, phénomène de mort/renaissance, et un nouveau père apparaît, qui lui est capable d'aimer l'enfant intérieur.
Onset
Bon, on y est. On est vendredi soir, on rentre chez Galaad. Evidemment on discute de pleins de trucs sans doute très profonds sur la route. Une fois arrivée chez lui (une maison de campagne parfaite pour triper), on se pose, on discute beaucoup. Chaque fois qu'on discute on parle de la même chose au bout du compte: la névrose du père. L'idée c'est que notre société est en manque de père, que nous sommes névrosés par un manque de contact avec le père pendant l'enfance. On remarque que c'était pareil pour moi. Mon père je n'ai eu de problèmes particuliers avec lui, c'était mon modèle quand j'étais môme, mais je me rends compte qu'on n'avait (et qu'on n'a) que peu de contact affectif. On s'entend très bien par ailleurs.
Donc avec Galaad je partage un repas super (en plus il a fait une super cuisine). Ah, si, comme chaque fois on parle de drogue, et ça fini (comme chaque fois) en une sorte de débat: est-ce que la drogue m'a aidé ou pas. C'est un débat passionnant qui me pousse à justifier mes conduites ou à reconnaître mes abus. Galaad comprends bien où la drogue peut nous emmener, il fait le même travail sans après tout, mais il n'a jamais tenté l'expérience, et il ne sait donc pas profondément ce que ça apporte. Là où on en est resté dans notre débat, c'est l'idée citée dans un interview que Castles a publié: le fait pour les Russes de savoir qu'il est possible de fabriquer une bombe atomique (à cause d'Hiroshima) leur a épargné la moitié du travail pour réaliser la même tâche. De même, le fait pour moi d'avoir obtenu des états mystiques sous DXM et LSD me montre clairement le boulot qu'il me reste à accomplir, et surtout je SAIS que c'est possible, que ça existe.
Pendant qu'on débarasse, Galaad se met à me pousser dans mes retranchement au fur et à mesure de la conversation, à me demander "pourquoi?" à tout bout de champ. Je perçois que j'ai envie de le cogner. Hoplà, c'est comme une montée de prods. Je me dit qu'il faut faire gaffe.
- Galaad, tu vois là on est déjà en train de commencer. On va plutôt finir d'essuyer la vaisselle et on y va après?
Pas de problème. Donc, une fois la vaisselle finie, on va dans le salon et on s'assoit chacun sur un canapé. Bon, on va faire quoi? Un jeu de rôle? De l'hypnose? Pourquoi pas les deux? Un peu d'hypnose pour commencer?
Dialogue entre père et fils
Galaad, en parlant, se remet à me pousser au bout de mes réflexions, à me forcer à la contradiction. "Pourquoi? Et pourquoi?" Il me demande sans arrêt. Je tente de me justifier le mieux possible, mais je me retrouve acculé dans un endroit où je suis forcé d'admettre mes erreurs, et là ça me saoûle ses questions. "Tu me fais chier avec tes questions! Arrête! J'en sais rien!" J'en ai marre de ses questions perturbantes et gênantes, j'en ai marre d'être à nu et vulnérable. Je ne veux pas regarder Galaad dans les yeux. Je suis devenu un vrai gamin, d'ailleurs je me met à pleurnicher à demi, et je m'affale sur le canapé, prostré. Galaad a gagné.
Il vient s'asseoir en tailleur à côté de moi, sur mon canapé. Je suis roulé en boule dans une couverture, et ma tête repose sur ses genoux. Je suis un gosse qui pleurniche consolé par son père. Il ne dit rien. J'ai envie de pleurer, mais c'est trop cliché encore (c'est con, accepter les clichés ça fait des super trips). Je préfère respirer profondément pour me calmer et laisser couler les émotions. J'ai beaucoup de mal à me calmer, il y a vraiment beaucoup de choses qui passent (et surtout je me refuse à pleurer). Mais je finit par me calmer. Galaad a posé sa main sur mon épaule. Je suis au chaud. Je suis en sécurité. J'échange une conversation évidente avec Galaad à ce sujet. On discute de la situation. Un peu d'hypnose semble approprié. Ma voix est devenue fluette comme celle d'un gamin (ou comme celle de Lefeusombre sous DXM :twisted: ). Vraiment je ne fait pas le malin. Mais je fais entièrement confiance à Galaad. Tout le chemin que j'ai fait avec lui m'abandonner beaucoup. Pas complètement, mais beaucoup. Les fois d'avant, je ne l'aurai pas laissé s'approcher de moi comme ça.
Hypnose
Bon, de l'hypnose. Allez, on peut retourner dans la forêt?
- D'accord, me dit Galaad. Tu te trouves où?
- Je suis dans la prairie, la forêt en face de moi.
Je visualise tout sans problème, je laisse venir les visuels, je connais le chemin de la pensée maintenant.
- Tu fais quoi maintenant?
- Là je marche vers la forêt.
- Il y a un chemin?
- Non. Je passe par-dessus une barrière. Maintenant il y a des ronces, des fougères denses, il est difficile de passer.
- Il n'y avait pas un chemin plus facile?
- Quand j'étais gosse j'aimais bien rentrer dans la forêt par des chemins difficiles.
- Ah, d'accord. Et là, tu y es?
- Oui, j'ai passé le plus difficile. Les arbres sont de plus en plus grand.
- Et il se passe quoi?
- Il ne se passe rien. Je suis arrivé à un endroit hors des sentiers battus, par moi-même. Il y a beaucoup de vie partout, mais de la vie qui m'est étrangère. La terre, sous la couche de feuilles, est humide et froide. Elle me fait un peu peur.
- Tu es sûr?
- J'ai envie de retourner sous la terre, comme la dernière fois.
- D'accord. Alors, tu vois l'escalier qui descend sous la terre?
- Oui. Je descends. Le tunnel en pierre débouche sur une caverne immense, ovale, avec un lac d'eau calme. Un rai de lumière de jour a fait son chemin jusque là et brille sur l'eau.
- D'accord. Tu y marches?
- Oui. Je me rapproche du lac en avançant. A mesure que je progresse, je marche de plus en plus dans l'eau, il n'y a plus de chemin au sec. Je marche... j'ai de l'eau aux genoux... à la taille. Je me met à nager. Vers le centre du lac, vers la lumière.
- Il y a quoi là?
Putain de déjà-vu.
- J'ai déjà vu ça. La lumière arrive sur l'eau. Il y a un piton rocheux qui dépasse de l'eau et dont je me rapproche aussi. Il est grand et abrupt. J'ai déjà vu ça.
- Tu peux y grimper?
- Non, il est trop glissant.
- Je suis sûr qu'il y a moyen de grimper.
- Non, je ne le fais pas. A la place de ça, je me laisse couler.
- Tu ne peux pas nager?
- Non, je suis arrivé là où je me laisse couler. L'eau est claire, pleine de lumière.
- Pourquoi tu coules?
- Galaad, les choses sont comme ça, même moi je n'y peut rien. Je coule, voilà.
- Bon, d'accord, qu'est-ce qu'il se passe?
- Je suis Hans, en train de couler. Il est barbu, dépassé par les évènements, pas assez mâture pour faire face. L'eau m'entoure, il n'y a plus d'espace, plus de haut, plus de bas. Je suis dans l'espace, au milieu des étoiles. Un grand rayon de lumière vient fendre en deux mon corps, le corps de Hans.
- Il y a de l'émotion dans cette lumière?
- Rien du tout. Juste.... Hans doit mourir. Et maintenant il n'y a plus rien.
- Qu'est-ce qui vient?
Autour de ce moment il y a comme un flou sur l'instant et dans mes souvenirs. Je ne sais plus comment la prochaine image est arrivée, mais elle est arrivée.
- Une forme... un homme... assis en lotus au milieu de l'espace. Il est serein, ni trop homme, ni femme non plus. Il sait ce qu'il est, il médite, il a douze étoiles autour de sa tête.
- Qu'est-ce qu'il te dit?
- Je suis toi.
- Et comment tu te sens?
- Je suis lui. Je me sens très bien, je considère mes émotions avec équanimité, les choses ne sont ni bonnes ni mauvaises. Je suis... moi. Mes yeux s'ouvrent. Enlève ta main de mon épaule, s'il te plaît.
Galaad s'éxécute. Je me relève de ses genoux, doucement, me met moi-même en demi-lotus sur le canapé, en respirant profondément, détendu comme jamais. Je sors de la trance hypnotique avec un nouveau moi, un Stylo qui se connaît un peu mieux.
- Tu me sembles plus détendu, me dit Galaad:
- Je le suis. Je peux te regarder dans les yeux maintenant.
Je regarde Galaad dans les yeux. De l'indépendance, de l'aggressivité, une farouche envie de faire mes preuves, voilà ce qui ressort.
Je suis détendu, par contre envers Galaad je sens un truc qui monte, je sais pas trop ce que c'est.
FIGHT
- Galaad, je crois que je veux te tuer, mais je suis pas sûr...
- Me tuer? Pourquoi tu veux me tuer?
Encore des pourquoi... Et à un moment donné, je comprends.
- Ah, non, j'ai pas envie de te tuer, en fait j'ai envie de me battre avec toi.
- Ah, ça me semble plus cohérent.
J'enlève mes lunettes, je les pose sur la table, je chope un coussin, je gueule "AUX ARMES", et je le balance sur Galaad. Puis je me jette sur lui. J'ai même pas l'avantage de la surprise, le vieux a prévu le coup. Il m'attrape et on s'empoigne et on se retrouve à essayer de prendre le dessus, à changer de prise, à se défaire de la prise de l'autre... Punaise, j'avais jamais fait ça depuis que je me fightais avec mes frangins étant gosse. Ca défoule putain ça défoule.
Finalement Galaad a réussi à m'imobiliser, et je me retrouve à sa merci. Je me démène, mais il a gagné. Il me relâche, on se repose et on se calme.
Là je suis calmé! Ah! Là je suis enfin calmé!
On se retrouve à avoir une conversation entière où on se rends compte que dans mon enfance j'étais dominé par les autres, et que maintenant je veux être dominant. Ca fout les boules parce que je montre plein d'aggressivité et de susceptibilité. Par exemple, quand Galaad me tape gentilment le ventre, ça me vexait avant, et maintenant je le regarde dans les yeux et lui dit: "La prochaine fois que tu fais ça je te ceinture et je te plaque contre un mur. C'est pas dit que j'y arrive, mais je ne vais pas me laisser faire." Ca nous sidère un peu toute cette violence. Mais bon, avec Galaad c'est canalisé, et maintenant on s'est placé l'un par rapport à l'autre. On est comme dans une meute, et maintenant c'est lui le chef. Attention, c'est pas lui qui le dit, c'est moi qui le ressens. Et pour tout dire, ça me calme beaucoup d'être un jeune louveteau arrogant qui se fait rétamer par le vieux mâle. Ca me rassure profondément, me force à l'humilité.
Tous mes modèles de dominations se révèlent confirmés et en même temps je me rends compte que je me les suis construits par complexe de supériorité. On en discute avec des exemples concrets, et je me rends compte que j'ai été un salaud de me croire plus malin que les autres, et qu'en même temps je ne pouvais pas faire autrement, j'ai trop de vexations qui viennent de l'enfance. Mais on va travailler tout ça, héhé.
Après le trip
Bon, c'est fait, maintenant on va se coucher. Du mal à m'endormir, comme chaque fois qu'on fait de l'hypnose après manger. Etrange ou bien? Bref je dors finalement et au réveil tout va bien. C'est parti pour une journée vivante et bien remplie!
Bref, un trip qui m'a comforté dans ce rapport filial avec Galaad, qui me permet plein de truc. Plus plein de choses, notemment une grosse confirmation de ce qui est hypnose. Ca marche et je vais continuer.
Pendant mon dernier trip au THC fait à la légère et sans bonne planification, je m'en suis rendu compte: j'ai des progrès à faire, et, je dois le reconnaître, je ne pourrai pas tout faire tout seul. Alors j'ai appellé Galaad (mon père spirituel), et je lui ai expliqué la situation. On s'est convenu de se retrouver pour continuer les investigations.
Galaad est un gars deux fois plus âgé que moi et il a fait plein de développement personnel, ce qui fait qu'il a un niveau largement supérieur au mien niveau avancement spirituel. C'est con de dire ça mais le modèle hiérarchique convient très bien en l'occurence.
Rappel des épisodes précédents
Premier chapitre:la piste de l'hypnose chamanique. Je tente l'hypnose pour la première fois chez Galaad, qui m'envoie près de l'archétype du Père. Je joue le jeu puis refuse de continuer à un moment qui devient un peu trop cliché
Deuxième chapitre: Connexions intérieures. C'est de l'hypnose, ou un rêve éveillé dirigé, je ne saurais pas trop dire (Tiens, Gaelic pourra me dire). Après une connexion avec l'enfant intérieur, Galaad m'emmène retrouver le père profondément en moi. Je tombe sur un tombeau qui s'ouvre sur le vide (le père est mort). On ne fait pas le grand plongeon et on remonte dans la forêt, et ça finit sur quelques minutes d'extase panthéiste (des câlins aux arbres :heart: )
Depuis, j'ai laissé venir ce genre d'images, ou elles sont venues en rêve, et chaque fois c'est la même chose: le père intérieur meurt, phénomène de mort/renaissance, et un nouveau père apparaît, qui lui est capable d'aimer l'enfant intérieur.
Onset
Bon, on y est. On est vendredi soir, on rentre chez Galaad. Evidemment on discute de pleins de trucs sans doute très profonds sur la route. Une fois arrivée chez lui (une maison de campagne parfaite pour triper), on se pose, on discute beaucoup. Chaque fois qu'on discute on parle de la même chose au bout du compte: la névrose du père. L'idée c'est que notre société est en manque de père, que nous sommes névrosés par un manque de contact avec le père pendant l'enfance. On remarque que c'était pareil pour moi. Mon père je n'ai eu de problèmes particuliers avec lui, c'était mon modèle quand j'étais môme, mais je me rends compte qu'on n'avait (et qu'on n'a) que peu de contact affectif. On s'entend très bien par ailleurs.
Donc avec Galaad je partage un repas super (en plus il a fait une super cuisine). Ah, si, comme chaque fois on parle de drogue, et ça fini (comme chaque fois) en une sorte de débat: est-ce que la drogue m'a aidé ou pas. C'est un débat passionnant qui me pousse à justifier mes conduites ou à reconnaître mes abus. Galaad comprends bien où la drogue peut nous emmener, il fait le même travail sans après tout, mais il n'a jamais tenté l'expérience, et il ne sait donc pas profondément ce que ça apporte. Là où on en est resté dans notre débat, c'est l'idée citée dans un interview que Castles a publié: le fait pour les Russes de savoir qu'il est possible de fabriquer une bombe atomique (à cause d'Hiroshima) leur a épargné la moitié du travail pour réaliser la même tâche. De même, le fait pour moi d'avoir obtenu des états mystiques sous DXM et LSD me montre clairement le boulot qu'il me reste à accomplir, et surtout je SAIS que c'est possible, que ça existe.
Pendant qu'on débarasse, Galaad se met à me pousser dans mes retranchement au fur et à mesure de la conversation, à me demander "pourquoi?" à tout bout de champ. Je perçois que j'ai envie de le cogner. Hoplà, c'est comme une montée de prods. Je me dit qu'il faut faire gaffe.
- Galaad, tu vois là on est déjà en train de commencer. On va plutôt finir d'essuyer la vaisselle et on y va après?
Pas de problème. Donc, une fois la vaisselle finie, on va dans le salon et on s'assoit chacun sur un canapé. Bon, on va faire quoi? Un jeu de rôle? De l'hypnose? Pourquoi pas les deux? Un peu d'hypnose pour commencer?
Dialogue entre père et fils
Galaad, en parlant, se remet à me pousser au bout de mes réflexions, à me forcer à la contradiction. "Pourquoi? Et pourquoi?" Il me demande sans arrêt. Je tente de me justifier le mieux possible, mais je me retrouve acculé dans un endroit où je suis forcé d'admettre mes erreurs, et là ça me saoûle ses questions. "Tu me fais chier avec tes questions! Arrête! J'en sais rien!" J'en ai marre de ses questions perturbantes et gênantes, j'en ai marre d'être à nu et vulnérable. Je ne veux pas regarder Galaad dans les yeux. Je suis devenu un vrai gamin, d'ailleurs je me met à pleurnicher à demi, et je m'affale sur le canapé, prostré. Galaad a gagné.
Il vient s'asseoir en tailleur à côté de moi, sur mon canapé. Je suis roulé en boule dans une couverture, et ma tête repose sur ses genoux. Je suis un gosse qui pleurniche consolé par son père. Il ne dit rien. J'ai envie de pleurer, mais c'est trop cliché encore (c'est con, accepter les clichés ça fait des super trips). Je préfère respirer profondément pour me calmer et laisser couler les émotions. J'ai beaucoup de mal à me calmer, il y a vraiment beaucoup de choses qui passent (et surtout je me refuse à pleurer). Mais je finit par me calmer. Galaad a posé sa main sur mon épaule. Je suis au chaud. Je suis en sécurité. J'échange une conversation évidente avec Galaad à ce sujet. On discute de la situation. Un peu d'hypnose semble approprié. Ma voix est devenue fluette comme celle d'un gamin (ou comme celle de Lefeusombre sous DXM :twisted: ). Vraiment je ne fait pas le malin. Mais je fais entièrement confiance à Galaad. Tout le chemin que j'ai fait avec lui m'abandonner beaucoup. Pas complètement, mais beaucoup. Les fois d'avant, je ne l'aurai pas laissé s'approcher de moi comme ça.
Hypnose
Bon, de l'hypnose. Allez, on peut retourner dans la forêt?
- D'accord, me dit Galaad. Tu te trouves où?
- Je suis dans la prairie, la forêt en face de moi.
Je visualise tout sans problème, je laisse venir les visuels, je connais le chemin de la pensée maintenant.
- Tu fais quoi maintenant?
- Là je marche vers la forêt.
- Il y a un chemin?
- Non. Je passe par-dessus une barrière. Maintenant il y a des ronces, des fougères denses, il est difficile de passer.
- Il n'y avait pas un chemin plus facile?
- Quand j'étais gosse j'aimais bien rentrer dans la forêt par des chemins difficiles.
- Ah, d'accord. Et là, tu y es?
- Oui, j'ai passé le plus difficile. Les arbres sont de plus en plus grand.
- Et il se passe quoi?
- Il ne se passe rien. Je suis arrivé à un endroit hors des sentiers battus, par moi-même. Il y a beaucoup de vie partout, mais de la vie qui m'est étrangère. La terre, sous la couche de feuilles, est humide et froide. Elle me fait un peu peur.
- Tu es sûr?
- J'ai envie de retourner sous la terre, comme la dernière fois.
- D'accord. Alors, tu vois l'escalier qui descend sous la terre?
- Oui. Je descends. Le tunnel en pierre débouche sur une caverne immense, ovale, avec un lac d'eau calme. Un rai de lumière de jour a fait son chemin jusque là et brille sur l'eau.
- D'accord. Tu y marches?
- Oui. Je me rapproche du lac en avançant. A mesure que je progresse, je marche de plus en plus dans l'eau, il n'y a plus de chemin au sec. Je marche... j'ai de l'eau aux genoux... à la taille. Je me met à nager. Vers le centre du lac, vers la lumière.
- Il y a quoi là?
Putain de déjà-vu.
- J'ai déjà vu ça. La lumière arrive sur l'eau. Il y a un piton rocheux qui dépasse de l'eau et dont je me rapproche aussi. Il est grand et abrupt. J'ai déjà vu ça.
- Tu peux y grimper?
- Non, il est trop glissant.
- Je suis sûr qu'il y a moyen de grimper.
- Non, je ne le fais pas. A la place de ça, je me laisse couler.
- Tu ne peux pas nager?
- Non, je suis arrivé là où je me laisse couler. L'eau est claire, pleine de lumière.
- Pourquoi tu coules?
- Galaad, les choses sont comme ça, même moi je n'y peut rien. Je coule, voilà.
- Bon, d'accord, qu'est-ce qu'il se passe?
- Je suis Hans, en train de couler. Il est barbu, dépassé par les évènements, pas assez mâture pour faire face. L'eau m'entoure, il n'y a plus d'espace, plus de haut, plus de bas. Je suis dans l'espace, au milieu des étoiles. Un grand rayon de lumière vient fendre en deux mon corps, le corps de Hans.
- Il y a de l'émotion dans cette lumière?
- Rien du tout. Juste.... Hans doit mourir. Et maintenant il n'y a plus rien.
- Qu'est-ce qui vient?
Autour de ce moment il y a comme un flou sur l'instant et dans mes souvenirs. Je ne sais plus comment la prochaine image est arrivée, mais elle est arrivée.
- Une forme... un homme... assis en lotus au milieu de l'espace. Il est serein, ni trop homme, ni femme non plus. Il sait ce qu'il est, il médite, il a douze étoiles autour de sa tête.
- Qu'est-ce qu'il te dit?
- Je suis toi.
- Et comment tu te sens?
- Je suis lui. Je me sens très bien, je considère mes émotions avec équanimité, les choses ne sont ni bonnes ni mauvaises. Je suis... moi. Mes yeux s'ouvrent. Enlève ta main de mon épaule, s'il te plaît.
Galaad s'éxécute. Je me relève de ses genoux, doucement, me met moi-même en demi-lotus sur le canapé, en respirant profondément, détendu comme jamais. Je sors de la trance hypnotique avec un nouveau moi, un Stylo qui se connaît un peu mieux.
- Tu me sembles plus détendu, me dit Galaad:
- Je le suis. Je peux te regarder dans les yeux maintenant.
Je regarde Galaad dans les yeux. De l'indépendance, de l'aggressivité, une farouche envie de faire mes preuves, voilà ce qui ressort.
Je suis détendu, par contre envers Galaad je sens un truc qui monte, je sais pas trop ce que c'est.
FIGHT
- Galaad, je crois que je veux te tuer, mais je suis pas sûr...
- Me tuer? Pourquoi tu veux me tuer?
Encore des pourquoi... Et à un moment donné, je comprends.
- Ah, non, j'ai pas envie de te tuer, en fait j'ai envie de me battre avec toi.
- Ah, ça me semble plus cohérent.
J'enlève mes lunettes, je les pose sur la table, je chope un coussin, je gueule "AUX ARMES", et je le balance sur Galaad. Puis je me jette sur lui. J'ai même pas l'avantage de la surprise, le vieux a prévu le coup. Il m'attrape et on s'empoigne et on se retrouve à essayer de prendre le dessus, à changer de prise, à se défaire de la prise de l'autre... Punaise, j'avais jamais fait ça depuis que je me fightais avec mes frangins étant gosse. Ca défoule putain ça défoule.
Finalement Galaad a réussi à m'imobiliser, et je me retrouve à sa merci. Je me démène, mais il a gagné. Il me relâche, on se repose et on se calme.
Là je suis calmé! Ah! Là je suis enfin calmé!
On se retrouve à avoir une conversation entière où on se rends compte que dans mon enfance j'étais dominé par les autres, et que maintenant je veux être dominant. Ca fout les boules parce que je montre plein d'aggressivité et de susceptibilité. Par exemple, quand Galaad me tape gentilment le ventre, ça me vexait avant, et maintenant je le regarde dans les yeux et lui dit: "La prochaine fois que tu fais ça je te ceinture et je te plaque contre un mur. C'est pas dit que j'y arrive, mais je ne vais pas me laisser faire." Ca nous sidère un peu toute cette violence. Mais bon, avec Galaad c'est canalisé, et maintenant on s'est placé l'un par rapport à l'autre. On est comme dans une meute, et maintenant c'est lui le chef. Attention, c'est pas lui qui le dit, c'est moi qui le ressens. Et pour tout dire, ça me calme beaucoup d'être un jeune louveteau arrogant qui se fait rétamer par le vieux mâle. Ca me rassure profondément, me force à l'humilité.
Tous mes modèles de dominations se révèlent confirmés et en même temps je me rends compte que je me les suis construits par complexe de supériorité. On en discute avec des exemples concrets, et je me rends compte que j'ai été un salaud de me croire plus malin que les autres, et qu'en même temps je ne pouvais pas faire autrement, j'ai trop de vexations qui viennent de l'enfance. Mais on va travailler tout ça, héhé.
Après le trip
Bon, c'est fait, maintenant on va se coucher. Du mal à m'endormir, comme chaque fois qu'on fait de l'hypnose après manger. Etrange ou bien? Bref je dors finalement et au réveil tout va bien. C'est parti pour une journée vivante et bien remplie!
Bref, un trip qui m'a comforté dans ce rapport filial avec Galaad, qui me permet plein de truc. Plus plein de choses, notemment une grosse confirmation de ce qui est hypnose. Ca marche et je vais continuer.
