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Histoire de la RDR

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion forêt
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forêt

Sakura
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14/5/23
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bonjoir à tous !

J'ouvre aujourd'hui ce topic pour parler de l'evolution de la RDR au fil des années.
Entre l'ancienne RDR et la nouvelle il y a peut-être un monde... entre la qualité des produits qui a changé et leurs type (avènement des RC pour tous avec internet), les techniques ont dû grandement évoluer...

Alors, comment avez vous perçu cette evolution ?

depuis les 60s, en passant par les 80s avec l'émergence du SIDA quelle a été l'histoire de la RDR ?
Quelle préoccupations mineur autrefois est devenue majeur de notre temps ?

Quand a-t-on commencé à dire qu'il ne faut pas échanger les pailles/seringues ?

Quand a-t-on commencé à dire qu'il ne faut pas mélanger les downer ?

Et comment après les différentes prises de conscience on a finit par l'intégrer dans nos habitudes ?

J'espère farouchement que les anciens nous éclaircirons ;)
 
socialement, le prédécesseur du SIDA était la syphilis (dénomination moderne caractéristique du Boom des 60 et 70). Aux temps plus anciens 19me s. et avant la 2de GM on disait "petite vérole" pour cette maladie. On associait la vérole aux marins reliant les bars des 5 continents ou aux corons... Donc au temps de la soul, pop et rock explosion il était question de syph (terme courant) et les symptômes développant du mauve, du violet sur la bite faisaient le pendant psychédélique maudit et redouté dans les milieux sociaux relativement négligents question soins.

Je n'ai pas encore trouvé de notion corroborant mes souvenirs mais on disait que la femme était apparemment moins affectée par la syph tout en portant la bactérie ainsi transmise lors des relations sexuelles.

La RDR n'existait pas en tant que disposition mise à l'éthique, mais des réflexes importés de pays lointains (Asie, Inde) tenaient lieu de sauvegarde de soi. Par exemple cette façon de tenir le joint entre le majeur et l'auriculaire du poing refermé en forme de cylindre pour aspirer les taffes est une importation de pays où on observe certaines dispositions issues de la tradition. La RDR en ce cas consiste à faire passer le joint en assemblée sans le toucher de la bouche.

Aussi le henné, le kool avaient des finalités antiseptiques bien définies en matière de responsabilité pour un mode de vie. Il ne s'agissait pas d'artefacts superficiels d'apparence comme tente de le faire apparaître une certaine désinformation de dénigrement...

Les 3 lettres RDR apparaissent plus tard avec le SIDA (lors des 80).
Il n'est plus question de symptômes mixant le mauve et le violet mais d'une maladie des singes d'Afrique donnée à l'Homme. Nous ne sommes plus au temps psycho des longs tifs... mais plutôt de celui d'un certain réalisme. Des mesures sanitaires s'imposent pour juguler le SIDA et la RDR devient une sorte d'annexe paramédicale de la Santé Publique.

Voila pour un début.
 
Je vois une évolution très nette dans la façon dont on gère les extas, en lien avec les évolutions technologiques associées.

Dans les années 2005-2015, c'était : la MDMA est chère à produire et facile à tracer (safrole), donc pas la panacée pour le marché noir. Développement de RCs qui imitent ses effets, on trouve beaucoup de taz sous-dosés ou contaminés.  Dans le même temps, très peu de possibilités d'analyse de drogues. Les assos de RDR ont donc développé les alertes aux ecsta (pill report), et l es usagers ont pris l'habitude de s'informer sur la réputation de tel ou tel logo. Bref on se basait sur l'apparence vu qu'il n'y avait rien d'autre pour empêcher les gens de mourir.
L'ambiance de cette époque se sent très bien dans cet article socio :
Barratt, Monica J., Matthew Allen, et Simon Lenton. 2014. « “PMA Sounds Fun”: Negotiating Drug Discourses Online ». Substance Use & Misuse 49 (8): 987‑98. https://doi.org/10.3109/10826084.2013.852584.

Depuis qquelques années : les voies de synthèse de la MDMA ont changé, elle est bien moins chère à produire, les teneurs de taz en MDMA augmentent et on y trouve de moins en moins d'adultérants. Dans le même temps, l'analyse de drogues devient un sujet, les possibilités techniques augmentent, elle est de plus en plus subventionnée et commence à entrer dans les mœurs.
Donc se baser sur l'apparence des taz devient anti-RDR, au contraire on insiste de plus en plus sur le fait que deux taz de même apparence peuvent ne pas contenir la même chose (ce que les analyses confirment). Le mot d'ordre devient : fractionnez vos taz ! (pour éviter les surdoses) et de plus en plus : faites analyser !

Mais comme toujours en histoire, deux tendances se superposent au lieu de se succéder. Aujourd'hui on a encore des assos / applis qui proposent du pill report, qui est resté à la mode auprès de bcp d'usagers. Et certaines tiennent un double discours, en founissant du pill report tout en répétant qu'il ne faut pas s'y fier...
 
Quand a-t-on commencé à dire qu'il ne faut pas échanger les pailles/seringues ?

Quand a-t-on commencé à dire qu'il ne faut pas mélanger les downer ?

Au bout d'un certain nombre de morts et d'infections j'imagine, l'information devait circuler bien moins vite par le passé, surtout en ce qui concerne la drogue, principale du bouche à oreille ... Apres dans au XIXeme on faisait bien du Vin à l'Opium ...

Certaines personnes devaient apprendre d'expérience et transmettre ce qu'ils ont appris  ?

Ca a du se découvrir plein de fois par des personnes différentes, je pense pas que ca soit traçable si facilement
 
les seringues jetables plastique ont commencé à prendre une prépondérance au début des 70 mais pendant un certain délai les anciennes seringues hypodermiques (inox) ont perduré en même temps... Disons que pendant l'ancienne seringue la négligence était plus circonscrite à un noyau d’addicts (noyau dans  l'ensemble étendu des addicts) pck soit on applique l'aseptisation selon un rituel comme un hobby d'infirmier, ou alors on ne l'applique pas (plus) au vu de circonstances ambiantes et le laisser-aller.

Si l'usager passe d'une façon (scrupuleux) à l'autre (négligent) il s'agit de franchir une borne évidente. L'ancienne seringue hypodermique démarque plus nettement les comportements, le laisser-aller, la maniaquerie en matière de précautions d'usage.

Les seringues jetables sont arrivées et au lieu de résoudre un problème sanitaire elle ont donné du fil à retordre à la RDR. En effet, le protocole d'entretien d'une seringue en lourd a plus de raison d'être qu'une seringue en vlek définie comme "jetable". Une seringue en plastique usagée traînant dans le ruisseau se ramasse pour le coup. Une seringue en inox ne se trouve jamais par terre. Elle repose dans une éprouvette d'alcool (l'aiguille...) ou alors dans un étui métallique tapissé de feutrine...

Les seringues jetables accomplirent leur consécration sanitaire avec  l'encadrement imposé lors de l'arrivée du SIDA. Une exigence civique appliquée en matière de précautions conditionne l'efficacité de la RDR en barrage à l'infection.
 
les seringues jetables plastique ont commencé à prendre une prépondérance au début des 70 mais pendant un certain délai les anciennes seringues hypodermiques (inox) ont perduré en même temps... Disons que avec l'ancienne seringue la négligence était plus circonscrite à un noyau d’addicts (noyau dans  l'ensemble étendu des addicts) pck soit on applique l'aseptisation selon un rituel comme un hobby d'infirmier, ou alors on ne l'applique pas (plus) au vu de circonstances intrinsèques, ambiantes, et de laisser-aller.

Si l'usager passe d'une façon (scrupuleux) à l'autre (négligent) il s'agit de franchir une borne évidente. L'ancienne seringue hypodermique démarque plus nettement les comportements, le laisser-aller, la maniaquerie en matière de précautions d'usage.

Les seringues jetables sont arrivées et au lieu de résoudre un problème sanitaire elle ont donné du fil à retordre à la RDR. En effet, le protocole d'entretien d'une seringue en lourd a plus de raison d'être qu'une seringue en vlek définie comme "jetable". Une seringue en plastique usagée traînant dans le ruisseau se ramasse pour le coup. Une seringue en inox ne se trouve jamais par terre. Elle repose dans une éprouvette d'alcool (l'aiguille...) ou alors dans un étui métallique tapissé de feutrine...

Les seringues jetables accomplirent leur consécration sanitaire avec  l'encadrement imposé lors de l'arrivée du SIDA. Une exigence civique appliquée en matière de précautions conditionne l'efficacité de la RDR en barrage à l'infection.

La préoccupation de la drogue accapare le public de façon plus habituelle lors des sixties... Celui-ci se trouve au fait des spécificités qui font le domaine des initiés. Ce n'est pas non plus réservé au cadre professionnel. De près ou de loin, tout le monde est concerné. La prise de vue (sur support argentique) n'est pas un type de documentation allant à illustrer Wikipedia. Documentation trop véritable pour la banalisation mais indéniable pour le forum. Il s'agit du hippie trail et les kids se trouvent en Inde pck les choses, et l'héro, sont peu onéreuses.

On distingue bien une seringue hypodermique en lourd. Ce n'est pas un mythe comme on tend à le faire croire pour éloigner l'intuition publique d'une préoccupation désormais sujette à l'effacement. Au jour actuel, on contingente la préoccupation dans des dossiers médicaux.

Ouaih je sais des choses vraies que je donne ici. Je côtoie la sphère qualifiée qui me tolère pour ça...  pour fournir le sujet de la RDR.

cette prise de vue figure déjà dans La Lyre (au début)
kids.jpg

 
Acacia a dit:
Quand a-t-on commencé à dire qu'il ne faut pas échanger les pailles/seringues ?

Quand a-t-on commencé à dire qu'il ne faut pas mélanger les downer ?

Au bout d'un certain nombre de morts et d'infections j'imagine, l'information devait circuler bien moins vite par le passé, surtout en ce qui concerne la drogue, principale du bouche à oreille ... Apres dans au XIXeme on faisait bien du Vin à l'Opium ...

Certaines personnes devaient apprendre d'expérience et transmettre ce qu'ils ont appris  ?

Ca a du se découvrir plein de fois par des personnes différentes, je pense pas que ca soit traçable si facilement

par soucis d'objectivité il faut mentionner les postes de radios à transistors. Alimentés sur secteur et / ou batteries ce média a connu une expansion phénoménale déjà bien au début des sixties. Il y avait ça partout chez soi, dehors, dans les transports en commun, au travail et en vacances... On ne peut pas qualifier la société de l'époque comme une "société-autiste" mais avec toujours une radio dans les environs en ambiance de fond.

J'ai vu ma mère (quand elle était de retour en Belgique) faire le ménage de son domicile avec trois postes allumés en même temps et chacun dans une pièce différente mais toutes sur la même chaîne pour la musique et ne pas louper les flashs info. Oui les postes à transistors c'est une facette de la modernité des 60 / 70 et plusieurs radios en même temps dans la maison sont une habitude importée des USA je suppose fort...

Du côté des émetteurs ils y eut des amateurs de quartier qui s'ajoutèrent aux "grandes" radios. Les antennes étaient de force variées. Même les facs faisaient  leurs radios.

Si il devait y avoir un discours diffusé en matière de drogue il prenait un ton sévère et désapprobateur mais les paroles des titres diffusés éraient comme une info parallèle. Il y eut une vraie guéguerre entre les pro drogue et les contre...

le forum psychonaut cela aurait été "Radio Psychonaute" ou "Radio RDR" ah ah dans l'espoir de devenir une radio avec des subsides....
 
Au finale ce que je retiens c'est que la RDR telle qu'on la connais est extrêmement récente et que c'est les assos (médecin du monde entre autre) puis internet le vecteur principal.
Le subu et la méthadone n'ont été mis sur le marché qu'en 1995...
Avant les infos ne circulaient que de bouche à oreille, ce qui peut prendre un certain temps.
Avant il fallait être initié par un tiers, sinon on trouvait pas les produits ni ne trouvait les infos. Avant on dosait à l'oeil tout le temps.
 
Le premier numéro d’ASUD date de 1992 :)
La première mesure de RDR ça a été la libéralisation de la vente des seringues (antérieure). On la doit à Nicole Maestracci.
Et les TSO on les doit à Simone Veil ! En voilà une qu’a vraiment fait du bon boulot.
Les pailles propres, amha on les doit aux assos du festif.
 
forêt a dit:
Au finale ce que je retiens c'est que la RDR telle qu'on la connais est extrêmement récente et que c'est les assos (médecin du monde entre autre) puis internet le vecteur principal.
Le subu et la méthadone n'ont été mis sur le marché qu'en 1995...
Avant les infos ne circulaient que de bouche à oreille, ce qui peut prendre un certain temps.
Avant il fallait être initié par un tiers, sinon on trouvait pas les produits ni ne trouvait les infos. Avant on dosait à l'oeil tout le temps.

je ne suis pas d'accord avec tout.

la méthadone va de pair avec les opioïdes, pas simultanément mais en séquences et selon les aléas d'une cure de désintoxication. Ce mot "méthadone" se retrouve autant et aussi souvent que les mots "héroïne" et "opium" dans le langage du temps de la Guerre Froide et de celle du Vietnam.

Par contre en effet le Subutex est inconnu au répertoire des 70 (ou alors déjà un peu à la fin de cette décade...?? oui, fort possible) et wikipedia nous donne la datation admise de son apparition située aux 80 avec une routine médicale ultérieure (... donc les 90). Oui là ok ça correspond avec mon témoignage profond, sincère et dénué de toute intention à part celle de refléter ce qui est.

Quant aux infos de bouche à oreilles il faut dire que les pharmaciens étaient beaucoup plus impliqués aux problèmes de terrain. L'officine était l'interface entre la structure sociétale disons, et la rue, les drogués...

Le pharmacien devait parfois prendre des décisions comme un médecin face à des situations. Les pharmacies aussi étaient parfois attaquées... La situation mise sous contrôle coïncide avec l'instauration des croix vertes en indicatif des officines. Les croix rouges ou d'autres nuances caractérisent les officines qui font les films.
 
forêt a dit:
La première amm pour la méthadone en France date de 1995

https://www.google.com/url?q=https:...AQFnoECAEQAw&usg=AOvVaw0zrX2Kjc5vaSxMcLgFHznt

Mais oui dans d'autre pays (EU) ça a été utilisé bien avant.

ok je te crois bien mais dans la rue des 70 la méthadone était recherchée par les junkies presque au même titre que l'héro. C'était l'héro ou alors la méthadone comme "à faute de grive on mange du merle".

Je ne me rappelle plus bien si la méthadone se trouvait en trafic ou par prescription médicale. Je dirais sur prescription (et trafic aussi automatiquement) mais tu établis que c'est impossible... Enquête à suivre... Je v essayer de me rappeler mais il faudrait un psy pour raviver ça...

L'espoir ultime d'un junkie en manque dans la rue était de se faire ramasser par une ambulance et recevoir de la méthadone. Sais pas si c'est un indice radical mais c'est un indice...
 
On peut prescrire un médicament hors AMM :) la prescription de métha avait cours avant que les politiques publiques n’en fassent une priorité
 
oui cela n'est pas étonnant. La prescription et l'administration d'un "médicament" hors AMM comme sorte de privilège damné ne concerne pas que des marginaux au ban d'une société mais aussi des personnes au statut social intégré. Des explorateurs ou des journalistes, des engagés avec la guerre, et aussi des personnes ayant eu des incidences coloniales directes ou indirectes à divers égards... Le tourbillon colonial (ou post-colonial devrait on dire) est passé par des remous parfois d'envergure jusqu'à la drogue.

Le hors AMM est un truc à l'adresse de voyageurs idéalement nantis de leur fortune, de leurs moyens économiques mais du coup quiconque peut être concerné et la méthadone était bien administrée aux junkies même ceux de la rue.

La prescription hors AMM est une tolérance appliquée "on the go" pour s'adapter aux situations en mouvance. Et cela existe toujours.
 
forêt a dit:
Entre l'ancienne RDR et la nouvelle il y a peut-être un monde... entre la qualité des produits qui a changé et leurs type (avènement des RC pour tous avec internet), les techniques ont dû grandement évoluer...

Alors, comment avez vous perçu cette evolution ?

Quelle préoccupations mineur autrefois est devenue majeur de notre temps ?

Et comment après les différentes prises de conscience on a finit par l'intégrer dans nos habitudes ?

Déjà, la notion de risque en elle-même à beaucoup "évoluée" !

Au début des années 2000, les research chemicals étaient clairement l'objet d'une certaine méfiance (à juste titre). Une consommation régulière de ces substances n'était pas envisageable. C'était vraiment vu comme ce que c'était : des produits chimiques de recherche.

Mais à cette époque, les normes étaient différentes. Par exemple, quelqu'un qui devait participer à un essai clinique (mise sur le marché d'un nouveau médicament) aurait été obligatoirement rémunéré.

Donc, même si aujourd'hui les usagers bénéficient d'un plus grand nombre de structures de soins, d'outils, etc. en parallèle les risques ont augmentés : nouveaux produits parfois surpuissants (carfentanil, etc.), nouvelles normes d'usage qui banalisent certaines substances, etc.


forêt a dit:
Au finale ce que je retiens c'est que la RDR telle qu'on la connais est extrêmement récente et que c'est les assos (médecin du monde entre autre) puis internet le vecteur principal.


Bien avant internet, ASUD par exemple proposait un support papier (revue, toujours disponible d'ailleurs). Et au départ c'était surtout de l'auto-support donc les usagers qui s'organisent (le CIRC pour le cannabis, Techno Plus pour le milieu festif...).

Une évolution néfaste que je vois, c'est qu'après "le procès de la RDR" en 2004 (voir la partie 2002-2005), si la RDR a enfin été reconnue et les intervenants protégés juridiquement, c'est le début de son institutionnalisation, notamment avec les CAARUD. Et prêt de 20 ans plus tard, ces structures fonctionnent principalement avec des educ spé, des addictologues, infirmières, etc. Les savoirs expérientiels des usagers sont trop passés à la trappe, d'un côté les soignants / le monde médical de l'autre les drogués...chacun son rôle et sa place hein !
 
amicale_du_pc a dit:
   Je ne me rappelle plus bien si la méthadone se trouvait en trafic ou par prescription médicale. Je dirais sur prescription (et trafic aussi automatiquement) mais tu établis que c'est impossible... Enquête à suivre... Je v essayer de me rappeler mais il faudrait un psy pour raviver ça...  L'espoir ultime d'un junkie en manque dans la rue était de se faire ramasser par une ambulance et recevoir de la méthadone. Sais pas si c'est un indice radical mais c'est un indice...
 
Sorence a dit:
On peut prescrire un médicament hors AMM :) la prescription de métha avait cours avant que les politiques publiques n’en fassent une priorité
  En fait je ne savais pas qu'un médoc pouvait être commercialisé sans amm. Merci a vous deux de m'en avoir informé.e :) 


Not For Human a dit:
Une évolution néfaste que je vois, c'est qu'après "le procès de la RDR" en 2004 (voir la partie 2002-2005), si la RDR a enfin été reconnue et les intervenants protégés juridiquement, c'est le début de son institutionnalisation, notamment avec les CAARUD. Et prêt de 20 ans plus tard, ces structures fonctionnent principalement avec des educ spé, des addictologues, infirmières, etc. Les savoirs expérientiels des usagers sont trop passés à la trappe, d'un côté les soignants / le monde médical de l'autre les drogués...chacun son rôle et sa place hein !

Je ne savais pas qu'un procès avait été tenté contre les institutions de la RDR. Heureusement que l'état a perdu !

Je crois que cette scission entre consommateur et professionnel viens du fait que cela passe par le corps médicale qui a une forte tendance à scinder les patients des pro d'une manière générale.
 
forêt a dit:
  En fait je ne savais pas qu'un médoc pouvait être commercialisé sans amm. Merci a vous deux de m'en avoir informé.e :) 


Il me semble qu'un médicament ne peut pas être commercialisé sans AMM (autorisation de mise sur le marché), par contre c'est arrivé qu'il soit prescrit "hors cadre", par exemple pour le baclofène dans la prise en charge de la dépendance à l'alcool.



forêt a dit:
Je ne savais pas qu'un procès avait été tenté contre les institutions de la RDR. Heureusement que l'état a perdu !

Je crois que cette scission entre consommateur et professionnel viens du fait que cela passe par le corps médicale qui a une forte tendance à scinder les patients des pro d'une manière générale.

En fait, c'était un procès contre Techno Plus, mais c'est devenu politique et plus large dans le sens où, c'était la liberté d'informer qui était au centre des poursuites.

Sinon en effet, il y a les "sachants" et les autres...même si ces dernières années, les lignes bougent doucement avec la reconnaissance des patients experts, mais là encore dans la pratique c'est très compliqué d'intégrer des équipes pluridisciplinaires (ou alors en tant que bénévoles et 1 jour par semaine, lol).
 
C’est Anne Coppel, il me semble, qui rapporte que des généralistes prescrivaient de la méthadone avant son AMM comme TSO. Ou est-ce qu’ils la délivraient carrément ?
Mais en fait il est écrit sur DIS (cité par forêt) : « STATUT LÉGAL
La méthadone est utilisée en France depuis 1995 dans le cadre d’une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) pour le traitement substitutif de la dépendance aux opiacés. »
Ça ne veut pas dire qu’il n’y avait pas d’AMM avant, mais qu’il n’y en avait pas pour cette indication-là.

D’ailleurs @forêt je te conseille d’aller voir le site d’Anne Coppel, notamment la page histoire de la RDR en France

Ça s’arrête en 2009 mais c’est un début…
 
Sorence a dit:
C’est Anne Coppel, il me semble, qui rapporte que des généralistes prescrivaient de la méthadone avant son AMM comme TSO. Ou est-ce qu’ils la délivraient carrément ?
XXX XXX
XXX

je commence à trouver des éléments de réponse à ce sujet.
Donc la question est: d'où vient la méthadone prescrite avant son AMM ??

<copy>
’…L’image d’héroïne de synthèse véhiculée par les médias a aussi faussement
donné l’idée au public d’une drogue de jouissance avec tous les sentiments divers
que cet accès à ce supposé plaisir peut susciter. Les médecins, longtemps
considérés comme complices de cette soi-disant jouissance, étaient alors traités de
dealers en blouse blanche et plusieurs ont été agressivement incarcérés,
particulièrement en Belgique. (nota: et on parle déjà ici des 70...)
</copy>

la méthadone était donc bien familière dans la rue...

<copy>
La base légale pour les traitements de substitution a été créée en Suisse en 1975.
Auparavant, il appartenait au médecin traitant de juger s’il avait ou non à prescrire
des stupéfiants à une personne toxicodépendante. A Genève, les traitements de
maintenance à la méthadone sont possibles depuis 1976, mais seulement chez des
médecins privés.
XXX XXX
XXX
En 1989, la méthadone acquiert
un statut de traitement thérapeutique et une ordonnance du Conseil fédéral rend
obligatoire la prise en charge des programmes à la méthadone par les caisses
maladies
</copy>

(c'est récupéré du mémoire de fin d'études de Rappaz Valérie ESPT 03 Mars 2006, Suisse)

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j'ajoute des extraits qui m'intéressent comme à vous...

<copy>
1.1.1 Aspects chimiques et pharmacologiques
La méthadone est un opiacé de synthèse agoniste 4 possédant toutes les propriétés
pharmacologiques de la morphine et de l’héroïne. Sur le plan moléculaire, elle
s’inscrit bien dans la filiation de la morphine puisqu’elle possède une structure de
base organisée autour d’un atome de carbone quaternaire, lié à un cycle benzénique
et relié à une amine tertiaire par l’intermédiaire d’une chaîne de trois carbones. Sa
formule est C21 H27 NO. La molécule se décompose en 72,91% de carbone ; 10,25%
de chlore ; 8,16% d’hydrogène ; 4,63% d’oxygène et 4,05% d’azote
</copy>

oui mais je n'ai pas encore trouvé si la méthadone est difficile à synthétiser. Est ce que cela coûte cher? Faut-il beaucoup d'installations? Est ce que des "jeunes" savent faire la méthadone? Déjà la version commerciale ne coûte pas chère et c'est une indication qui va dans un certain sens...

La réponse éclairciraient bien les circonstances de l'obtention de cette drogue...

<copy>
Son action sur le cerveau provoque un effet sédatif, antitussif et analgésique. Elle
atténue les réflexes émétiques 5 mais, comme tous les opiacés, elle a un effet vomitif
chez les personnes qui ne sont pas accoutumées. Elle provoque également un
ralentissement du rythme respiratoire. En cas de surdosage, il existe des risques de
dépression respiratoire. Elle entraîne aussi des modifications hormonales,
notamment au niveau de l’hypophyse, avec un effet inconstant sur la libido et des
dysménorrhées 6 . Enfin, elle est à l’origine de sécheresse buccale, de dysurie7 , de
constipations, d’une hypersudation, d’une baisse de la tension artérielle et parfois de
démangeaisons

A un dosage individuellement adapté, la méthadone ne crée pas d’euphorie, ni de
sédation chez une personne héroïnomane, en raison de la tolérance acquise aux
opiacés, de la lente absorption de ce produit par voie orale, ainsi que la fixation de
98 % de la méthadone avec des protéines au premier passage dans le foie. Une
libération progressive de la méthadone s’effectue durant plus de 24 heures. Si le
dosage est suffisant, une seule prise par jour permet à la molécule de se fixer de
façon stable sur les récepteurs aux endorphines. Cinq à dix pourcent des patients,
génétiquement métaboliseurs rapides, doivent la prendre en deux fois, matin et soir.
La consommation de ce produit amène à une addiction analogue à celle de la
morphine ou de l’héroïne; elle est, à ce titre, inscrite sur la liste des stupéfiants. Lors
de l’arrêt d’un traitement prolongé, les signes de sevrage sont identiques à ceux
décrits avec l’héroïne, mais plus retardés dans le temps. Le Larousse précise que la
méthadone est un produit en tout cas aussi toxique que l’héroïne.

1.1.2 Utilisation thérapeutique
Actuellement, en Europe, elle n’est utilisée que dans le cadre de traitements de
substitution. La méthadone est prescrite médicalement sous forme de sirop non
injectable principalement, mais on la trouve également sous forme injectable par
intraveineuse. Les dosages optimaux se situent entre 60 et 100 mg par jour et le
traitement est généralement initié à 20 ou 30 mg. La dose létale minimale chez un
sujet non tolérant aux opiacés se situe aux alentours de 50 mg.
</copy>

oui, méthadone "injectable"... plutôt celle-là pour les shoots à la méthadone... bien que ci-dessous on dit:

<copy>
La méthadone fut retenue comme substitut efficace car elle s’administrait par voie
orale et qu’elle avait une action prolongée. Elle fut d’abord testée sur des patients
ayant bénéficié d’un traitement de maintenance à la morphine. Les trois médecins
démontrèrent qu’une dose quotidienne de 80 à 120 mg permettait aux sujets de
mener une existence socialement acceptable et bloquait les effets des opiacés qu’ils
pouvaient s’injecter.

Suite à ces conclusions, et contre l’avis de Dole et Nyswander,
les programmes de méthadone se multiplièrent en Amérique durant les années
1970. En effet, le gouvernement Nixon initia en juin 1971 une politique fédérale
autorisant un emploi large de la méthadone, car il était préoccupé par
l’augmentation de la délinquance liée aux personnes toxicomanes.

Selon le dictionnaire Larousse des drogues et des dépendances, plus de 80'000 Américains
utilisaient quotidiennement ce produit en 1973. Le détournement de la méthadone
sur le marché noir fut massif alors qu’il n’existait pas encore d’études statistiquement
validées pour donner le statut de médicament à la méthadone. Le manque de
personnel qualifié et le désinvestissement dans le suivi psychologique des patients
donnèrent lieu à de nombreux dérapages qui attisèrent les critiques sur cette
méthode. Malgré tout, cette expérience fut à l’origine des traitements de substitution
utilisés aujourd’hui dans la plupart des pays
</copy>

et encore ceci qui correspond avec mon ressenti

<copy>
Les recherches de Dole et Nyswander s’inscrivent dans un contexte difficile. En effet,
la mortalité liée à l’héroïnomanie était la première cause de mortalité chez les 15-35
ans à New-York.
</copy>
 
Not For Human a dit:
Il me semble qu'un médicament ne peut pas être commercialisé sans AMM (autorisation de mise sur le marché), par contre c'est arrivé qu'il soit prescrit "hors cadre", par exemple pour le baclofène dans la prise en charge de la dépendance à l'alcool.

D'accord, il y avait donc un AMM à la methadone pour une autre indication. Je n'arrive pas à retrouver la toute première AMM pour la méthadone... Des conseils de recherche à me donner ?



amicale_du_pc a dit:
<copy>
’…L’image d’héroïne de synthèse véhiculée par les médias a aussi faussement
donné l’idée au public d’une drogue de jouissance avec tous les sentiments divers
que cet accès à ce supposé plaisir peut susciter. Les médecins, longtemps
considérés comme complices de cette soi-disant jouissance, étaient alors traités de
dealers en blouse blanche et plusieurs ont été agressivement incarcérés,
particulièrement en Belgique. (nota: et on parle déjà ici des 70...)
</copy>



</copy>

(c'est récupéré du mémoire de fin d'études de Rappaz Valérie ESPT 03 Mars 2006, Suisse)

A ouais c'était grave tendu en fait des médecin qui cherchaient un TSO avant l'AMM étaient jeté en prison. C'est étonnant qu'ils n'aient pas gagné, les médecins ne sont il pas censés prendre en charge la douleur ? Les sevrages opioïdes provoquent la douleur... En fait ils ne faisaient que leurs boulot, c'est affligeant.
 
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