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[HBRW] Samhain

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion TristesPsycho
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TristesPsycho

Impureté non-psychoactive
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10/9/11
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Premier LSA.

Pour ceux qui veulent plus de détails sur Samhain, étant donné que, comme quasiment tous mes trips, il y a un (très) léger lien à la mythologie celtique et/ou germanique.


Dose*: 7 graines de hawaiian baby woodrose (approx. 1g de matière et 1,75mg de LSA soit à peu près 0,03 mg/kg)


Set & setting*: Médiocre.

Posé chez moi, sans musique, avec une nuit blanche à fêter Samhain (le plus grande fête celtique, qui marque le début de l'année et est le moment où le monde des vivants et l'autre monde sont reliés) et un 180mg de DXM pris la veille.
Mangé quelques biscuits 8h avant et deux repas léger le jour précédent.


Détail*:

16h*: N'arrivant pas à dormir après plusieurs heures d'essai mais n'ayant guère d'énergie pour faire autre chose suite à ma nuit blanche, je drope mes sept graines(écorce enlevée avant achat). Je mastique cinq bonnes minutes et je me couche.

17h20*: Je commence à me sentir nauséeux.

18h*: Ca va très, très mal. Dès que je bouge la tête, tout se meut au ralenti et oscille. Je souffre comme rarement, j'ai l'impression d'être frappé par un immense boutoir en même temps qu'on me piétine. Mon esprit est éjecté par la violence du choc, mais le lien élastique qui le relie à mon corps le retient et me le renvoie en pleine face dans un choc atroce qui se répète à peu près deux par seconde.

19h30*: Je vomis enfin. Crise violente pour finalement quelques 20mL de vomi (en même temps, vu le contenu de mon estomac...). Instantanément, je me sens un peu mieux. Tout devient noir, quelques instants plus tard un grand flash bicolore (quelque chose comme bleu et jaune, ou alors peut-être avec du violet, du bleu, ou du vert... ou tout cas pas de rouge ni de blanc) forme un mandala qui ne reste qu'une seconde puis disparaît. Sensation glacée qui me prend le visage.

21h*: Je me sens toujours très mal. Mon cœur s'est ralenti à environ 50 bpm. Mes poumons se gonflent sans que je sente l'oxygène affluer à mon cerveau. Je fais de l'hyperventilation – en vain, je suis toujours en léger manque d'oxygène. J'ai l'impression de gonfler mes poumon à vide, pour rien. Je n'ai pas vraiment l'occasion de penser à quoi que ce soit. Je suis juste conscient que je peux parfaitement y laisser ma peau, mais sans tripper spécialement dessus ni même m'y attarder.

23h45*: Je regarde l'heure (pour évaluer mon rythme cardiaque). Les objets rapetissent et s’agrandissent lentement pendant vingt secondes toutes les cinq minutes environ.

5h*: Je m'interromps dans mes pensées et regarde l'heure. Je n'ai pas la sensation d'avoir dormi, mais plus j'essaye de remonter le fil de mes pensées dans les instants suivant cette prise de conscience, plus tout est flou. Il me semble que vingt minutes maximum se sont écoulées depuis 23h45. Perte de connaissance*? Mon cœur est reparti vers 65 bm.

10h*: Même sensation que moins d'une demi-heure s'est écoulée. Je vais mieux, mais j'ai toujours l'impression que mon corps est totalement inerte. J'ai beaucoup de mal à démarrer un mouvement, mais à ma grande surprise, je n'ai pas de problèmes de coordination. Les contours de mon esprit et de mon corps se sont décalés de quelques centimètres, me semble t-il.

11h*: Je vais devoir partir de chez moi vers 16h, je n'arriverai pas à dormir je pense. Je me lève... enfin, j'essaye pendant dix minutes sans imprimer un mouvement à mes muscles, puis réussis finalement, sans aucune difficulté d'ordre physique. Malgré mes craintes, je tiens totalement debout. J'ouvre mes volets. Il fait un soleil magnifique, les arbres ont des feuilles dorées de mi-automne. Et surtout, surtout, je suis en vie. J'ai survécu à la dernière nuit de Samhain (il y en a trois dans la tradition gauloise). Trois heures d'euphorie pendant lesquelles j'interromps mes tâches ménagères pour chanter et parfois même danser - étant seul chez moi, je peux me le permettre.


Conclusion*: Je pensais ne pas en reprendre. Au final ça se fera peut-être, mais pas avant un moment (pas avant que j'aie tiré au moins un poème de cet événement*: c'est une de mes règles d'or en matière de psychotropes), avec bien moins de graines (4) et en mâchant davantage (un quart d'heure me semble être un bon objectif). Et avec de la musque, surtout*!
 
SoK a dit:
Conclusion : Je pensais ne pas en reprendre. Au final ça se fera peut-être, mais pas avant un moment (pas avant que j'aie tiré au moins un poème de cet événement : c'est une de mes règles d'or en matière de psychotropes), avec bien moins de graines (4) et en mâchant davantage (un quart d'heure me semble être un bon objectif). Et avec de la musque, surtout !

Peut être aussi un jour où t'as dormi normalement la nuit précédente, et sans avoir pris d'autre prod la veille?
Bon j'ai jamais testé le LSA, apparemment la gerbe est presque obligatoire, mais peut être que les autres effets indésirables/indésirés seraient diminués...
Une histoire de set, quoi!
 
Ouiouioui. Ca allait tellement de soi que j'ai même pas pensé à l'écrire.

En soi le fait de m'en prendre autant dans la gueule me dérange pas plus que ça (tant que je fais pas un arrêt cardiaque, ce qui implique de recommencer avec un nombre bien moins élevé de graines). C'est surtout le manque d'hallus qui, s'il persiste, fera que j'y retoucherai plus.
 
LaSouffranceAtroce, il est malade ton Tr, en fait t'as fais exprès de tenir 3 jours et 3 nuits éveillés c'est ça ?
 
Non, j'avais juste fait une nuit blanche avant. J'avais l'intention de dormir mais pour une raison inconnue je réussissais pas.

Vu qu'à la fin j'étais pas vraiment fatigué, je pense que j'ai du avoir entre quatre et dix heures de sommeil dans le trip, en fait.
 
Petit épilogue, parce que ça le vaut bien :

Je me suis remangé un autre LSA depuis, courant novembre, plus léger donc moins bordellique et anxiogène (mais aussi moins trippant), et ça m'a permis d'y voir plus clair sur cette drogue.

Sachant que je me prépare scientifiquement au LSD en me documentant autant que possibe, j'ai l'impression d'avoir acquis par le LSA à peu près ce que disent ceux qui ont connu le LSD (mais en moins fort). Ma vision des choses a changé. Subtilement. Mes actes et mes paroles de la vie de tous les jours semblent à peine affectés, mais au fond de moi je ressens, pour peu de m'y intéresser, bien plus intensément la beauté du monde et la fragilité de notre existence. Je n'ai que très peu écrit depuis, mais le moindre coup d'oeil à n'importe quoi y fait fleurir des poèmes.

J'ai une particularité étrange qui fait que parfois, depuis tout petit, je ressens des goûts "fantômes", de choses que je n'ai pas mangées depuis des semaines ou des mois. Un peu moins d'une fois par jour, j'ai un relent de ces graines. Et je me rappelle de la fragilité de mon existence. Ca ne m'a pas traumatisé, au contraire : je souris et continue ma route. Qu'importent la douleur et la mort, ma vie s'arrêtera là où elle doit s'arrêter. Le plus tard possible j'espère, et ça ne me dispense pas de faire attention, mais j'ai pleinement conscience, à chaque instant, de ma mortalité.

Le LSA m'a apporté ce qu'il avait à m'apporter, je ne pense pas en reprendre (je n'en vois pas l'intérêt, en fait). On verra ce que donne le LSD, mais en tout cas je laborderai bien plus sereinement (pas sans précautions, mais l'esprit apaisé).
 
SoK je kiffe ton chemin.

Gros TR de barré, en plein dans les nuits de Samhain, au moins si le set&setting est pourri, t'as l'emplacement dans le calendrier pour resituer cet excés.

J'aime bien l'aspect perdition, surtout parceque tu semble t'en être remis et savoir ce que tu veux en général.

... pas grand-chose à rajouter en fait! Je me remet grave à ta place dans l'euphorie post-trip. Ca c'est un domaine qui peut sembler paradoxal dans la drogue, mais le fait de retrouver la joie après un trip dur c'est juste énorme. Comme si on avait trop été dans le noir, du coup hop! Dès que la drogue nous pousse un peu moins dedans, on a la force d'agir pour remettre notre vie et nos idées en place, c'est une mini-renaissance et go go go ça trippe un truc de malade, on se met à chanter! :D

Pour le LSD t'auras beaucoup moins de problèmes si tu prépares le set&setting, dormir, pas trop manger, et surtout musique bien sûr!

Et le poème tu l'as écris? Tu nous le montreras?
 
Il me manque les tercets du sonnet, qui seront sur la courte hallu. Tout ça se passe juste à la seconde où j'ai fini de vomir. J'en ferai aussi un sur les douleurs de la montée, peut-être un autre sur les distortions sensitives après l'hallu... J'ai aussi une strophe sur ma vision du monde post-LSA ("Et du fond des âges /Me dévisagent / Des visages / Sans âge")

2) Morrígan


Elle avait sur mes yeux déroulé tout un pan
De sa robe de jais à nulle autre pareille,
Et sa voix cristalline emplissait mes oreilles
En planant dans l'air noir sans un souffle de vent.

Je sentis approcher, ô divine merveille,
Entre moi et le ciel, un nuage - vol lent
D'innombrables corbeaux sans arrêt croassant,
Qui d'un œil trop humain le silence surveillent.

...



Me zo ganet e-kreiz ar mor.
Teir leo er-maez...
(gant Yan-Bêr Kalloc'h)3


3 : "Je suis né au milieu de la mer. A trois lieues des côtes..." (J.P. Calloc'h)
 
putain c'est bon... des vrais alexandrins, quoi. Ca faisait longtemps. Merci.
 
A ton service. Y'en a toute une plâtrée en section Arts, maintenant...

Ah, et en fait y'en a un autre aussi, sur le moment où j'étais à 50bpm :



1) Gravé dans un cénotaphe


Car je n'entends ma poitrine battre
Que dans le vide, les lentes mers
Dont le silence a l'odeur douceâtre
De la poussière et le froid d'un âtre,
Ou les ténèbres aux sons amers.
 
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