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Exceptionnalisme Psychédélique

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Groovie
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Groovie

Holofractale de l'hypervérité
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Article publié le 16 octobre 2019 par Alexander Lekhtman

"Pensez-vous que certaines drogues sont intrinsèquement pires pour l'utilisateur que d'autres ?"

Un homme s'était approché de la scène de la conférence psychédélique Horizons NYC 2019, samedi, où le Dr Carl Hart, professeur de psychologie à l'Université Columbia et expert en réduction des méfaits, répondait aux questions après son discours principal.

"J'ai vu la méthamphétamine avoir des conséquences très destructrices pour beaucoup de gens, et les opioïdes encore plus à mon avis", a poursuivi l'homme.

"Vous devriez probablement élargir votre éventail de personnes qui les utilisent, répondit Hart. "Tu as devant toi quelqu'un qui utilise toutes ces drogues."

Le discours de clôture de M. Hart au plus grand événement scientifique psychédélique annuel de New York, qui a eu lieu à la Cooper Union, s'intitulait "Dispelling the Lies that the Psychedelic Community Believes About Drugs". Il a expliqué à un auditoire de chercheurs, de défenseurs et d'enthousiastes psychédéliques pourquoi le concept d'" exceptionnalisme psychédélique " est si destructeur (parmi d'autres sujets).

L'exceptionnalisme psychédélique est une idéologie qui prétend que les drogues moins nocives ou moins toxicomanogènes - comme le cannabis, les champignons psilocybine ou l'ayahuasca - sont meilleures, plus sûres ou plus souhaitables que les autres drogues en soi.

L'héroïne, l'alcool ou le crack sont traités comme leur contraste. Lorsqu'il est poussé à l'extrême, l'exceptionnalisme psychédélique stigmatise non seulement certaines drogues, mais aussi les personnes qui en font usage.

"Priver les psychédéliques comme méritant d'être exclus du système de classification derrière la criminalisation de la drogue crée des problèmes pour les défenseurs de la décriminalisation", a déclaré Elias Dakwar, MD, un professeur adjoint de psychiatrie clinique à l'Université Columbia, de Filter. "Cela contribue à la légitimité du système de classification et de la guerre contre la drogue qu'il perpétue." (Dakwar a également présenté à Horizons ses recherches sur la kétamine.)
Carl Hart s'adresse à l'auditoire de la Cooper Union for the Advancement of Science and Art au centre-ville de Manhattan, New York. Images de Phoebe Montague-Warr, gracieuseté de Horizons NYC.

Hart a souligné l'absurdité de l'exceptionnalisme psychédélique, lorsque bon nombre des mêmes médicaments qui sont loués par les chercheurs présentent des similitudes chimiques et pharmacologiques avec d'autres substances considérées comme des " drogues dures ".

"La kétamine est un dérivé du PCP, et le PCP est un psychédélique, a dit M. Hart. "Mais c'est une chose que nous désavouons dans cette communauté. Nous aimons la kétamine pour ses effets thérapeutiques et récréatifs, alors que nous avons gardé le silence sur la diffamation du PCP. On nous dit que le PCP provoque la violence et l'agitation, ce qui n'est tout simplement pas vrai."

Il a souligné les cas tragiques de Laquan McDonald, Rodney King et Terence Crutcher, tous des hommes noirs qui ont été tués ou battus par la police qui prétendaient que leurs victimes se comportaient violemment après avoir été intoxiquées par le PCP.

"Où est la communauté quand ces choses servent de justification ?" Hart a posé.

Il a également parlé de la méthamphétamine et de la MDMA, deux drogues chimiques apparentées qui sont traitées très différemment au sein de la communauté psychédélique. "La MDMA est une amphétamine, a dit M. Hart, qui a fait des recherches sur les deux drogues. "Ils ont beaucoup d'effets qui se chevauchent, alors que certains effets différentiels évidents. Pourtant, la méthamphétamine est aussi vilipendée, et la communauté est restée silencieuse."

Il a souligné comment le président philippin Rodrigo Duterte a tiré parti des craintes suscitées par la méthamphétamine (shabu) pour alimenter sa guerre sanglante contre la drogue. Duterte a affirmé que la consommation de méthamphétamine pendant un an réduira la taille du cerveau de l'utilisateur et rendra toute réhabilitation inutile.

"D'où lui vient cette absurdité ?" Hart a dit. "Il lie la littérature scientifique et certaines des choses que nos chercheurs disent - ce qui est absurde ! C'est pourquoi il est important d'examiner les données."

Même avec le crack, nous le traitons très différemment de la cocaïne en poudre, a-t-il expliqué. Les États-Unis ont appliqué des peines minimales obligatoires draconiennes pour le crack en vertu des lois de 1986 et 1988 sur le crack, qui n'ont pas encore été entièrement abrogées. Au Brésil, les craintes suscitées par le crack ont alimenté une guerre meurtrière contre les Noirs et les pauvres.

Tracer des lignes arbitraires autour des drogues que nous aimons et de celles que nous désapprouvons ne fait que perpétuer les stigmates et les stéréotypes nuisibles sur les humains qui les consomment. "Les substances psychoactives présentent des profils de risques et d'avantages variables ", a déclaré M. Dakwar. "Certaines causent une dépendance physiologique par usage répété, alors que d'autres sont moins susceptibles de le faire."

Mais ces différences ne rendent pas les drogues intrinsèquement plus " dangereuses " - l'usage responsable et éclairé peut être pratiqué avec toutes ces drogues ", a-t-il poursuivi. "Certaines drogues sont plus dangereuses que d'autres si nous n'exerçons pas le bon niveau de responsabilité, de respect pour leur pouvoir et de prévenance."

Au lieu de cela, des interventions éprouvées comme des salles de consommation sécuritaires, le dépistage de drogues, l'échange de seringues et l'éducation sur la réduction des méfaits - pour n'en nommer que quelques-unes - peuvent contribuer grandement à réduire des problèmes comme la surdose, la contamination ou les infections transmissibles par le sang associées à la consommation de drogues.

En ce qui concerne le traitement de la toxicomanie, M. Hart a appelé à mettre l'accent non seulement sur le " traitement " de la consommation de drogues, mais aussi sur le traitement des maladies mentales et physiques, et sur le traitement des expériences traumatisantes des gens dans leur vie. Il a également plaidé en faveur du traitement de la stratification socio-économique, comme en témoignent la pauvreté et l'itinérance, qui ne font qu'aggraver la consommation problématique de drogues.

"Nous devons nous prémunir contre l'élitisme lié à la drogue, le fait de penser que votre médicament est meilleur que celui de quelqu'un d'autre ", a dit M. Hart. "Tout ce qui marche le mieux pour toi est 'parfait'."

Traduit à partir de l'article en anglais:
https://filtermag.org/carl-hart-psyched … tionalism/
 
J'suis d'accord sur le fait que ça n'aide pas à stigmatiser les consommateurs et donne des arguments pour la pénalisation des personnes qui consomment, mais j'ai jamais vu de psychedelic head dans la rue qui se prostitue pour avoir leurs doses, avant de crever par terre d'une overdose.

Alors ok on doit pouvoir utiliser toutes ces drogues de façon responsable, histoire de stigmatiser ceux qui sont donc irresponsable. En leurs disant que s'ils ont un problème, c'est parce qu'ils n'usent pas de ces drogues de façon responsable et que c'est de leurs fautes. Et à l'inverse pouvoir répandre l'idée que l'on peut tout à fait gérer une consommation d'héroïne et de méthamphétamine récréative sans connaître le moindre problème, si l'on a une consommation raisonnée.

Perso j'me suis toujours dis que jamais je ne tomberai accroc aux opiacés. Même si j'ai déjà eu des sevrages après des périodes de consommation excessive, sans me sentir accroc pour autant. Pour moi être accroc c'est avant tout aimer un peut trop un produit ou en ressentir le besoin excessivement. Ce qui n'est pas le cas pour moi avec les opiacés. J'étais polytoxico et j'avais juste besoin d'un truc qui me faisait effet et j'avais peu de tolérance avec les opiacés.

Maintenant, alors c'est sur que je n'ai jamais eu une consommation raisonnable, mais si j'en prend maintenant il est pour moi impossible de ne pas faire un binge jusqu'à ce qu'il n'y ai plus rien. Alors que j'ai pas non plus trop abusé des opiacés dans ma vie par rapport à certains. Et même si je ne consomme pas pendant une année où deux, j'ai toujours cet effet d'abus. C'est plus fort que moi, une fois sous l'emprise de la drogue, impossible de décrocher. Avant ce n'était évidemment pas le cas.

Une fois que je n'ai plus rien et que je suis clean, je n'ai pas plus envie que ça d'y retoucher.

Je n'ai jamais eu ça avec les psychédéliques que je prend très régulièrement depuis mes 16 ans ! J'en ai 31 aujourd'hui.
Pourtant j'aime trop ça et j'en éprouve souvent un besoin qui peut être excessif.

La meth j'en ai pris quelques fois et le sentiment que j'ai éprouvé sous ce prod que je pensais dégueulasse comme la MD (chacun ces goûts), m'a rendu directement accroc mentalement, j'ai trop aimé ça !

Maintenant est-ce que si j'en avais racheté j'aurais pu gérer une consommation raisonnable ? J'sais pas... Enfin si je sais. :)

D'ailleurs qu'est-ce qu'une consommation raisonnable ? J'aimerais bien avoir la définition de ce monsieur et savoir avec exactitude l'étendue et la fréquence de ces consommations. Parce que bon...

​​​​​​J'aimerais bien me ramener avec 10g de pure dextromethamphetamine et lui payer une trace ou une pipe et voir ce qui arrive, ou mieux de la MDPV...​
 
le scoop:
et bien la drogue, quand on est accroc, c'est encore un vice de plus. Ouaih encore un vice de plus sur le dos du pauvre humain qui doit gérer les vices (les siens et tantôt ceux des autres...). La drogue n'est pas le seul vice à répertorier... Il y en a plein: des légaux, éthiques, tolérés, des mal intentionnés, des crimes parfaits parfois... Quand ça ne dénote pas dans le panormama, ça passe... On ne remue pas la vase. C'est clair.
 
C'est difficile d'avoir une position concrète et bien réfléchi sur le sujet. En tout cas je suis personnellement très partagé. 
Dans un sens, je pense que toutes les drogues ont un risque propre a leur consommation, le côté safe physiquement des psychédélique et "contrebalancé" par des risques psychologiques non négligeables par exemple. Et je pense que la nocivité d'une molécule ne peut pas être concrètement approché sans prendre en compte l'individu qui la consomme et ce qui l'entoure (on est clairement pas tous égaux face aux drogues, ni aux addictions) 
D'un autre coté, y'a clairement des produits physiquement plus dangereux et/ou addictif que les autres. Et j'ai du mal a y tracer une lign claire pour pas mal de prods. Alors oui certains s'en sortent très bien avec les produits très addictifs, d'autres absolument pas. Est ce propre a l'individu ou au produit ? Probablement a cause des deux; Toujours est il que je pense que certains type de profils doivent rester loin de certains types de prods. 

Bref tout ça pour dire, c'est dur d'avoir une position globale tranchée. Pour moi qui n'ai pas de soucis de conso, c'est facile de dire que tout se vaut du moment que je fais attention, pour d'autres utilisateurs, j'en sais rien. Mais c'est pas en diabolisant quelque chose qu'on avancera, ça c'est sur
 
Merci pour ce tread super intéressant et qui me triggered à fond car j’avoue en ce moment beaucoup glorifier les psychédélique au détriment du reste...
ça va m'aider à avancer sur ma réflexion , même si pour moi il est difficile de comparer une consommation d’héroïne à une conso de lsd par exemple.
Par contre je suis pour la légalisation de tout qui est pour moi la meilleur solution à tout les problèmes de santé publique causé par la consommation de drogue mais bon je pense pas vivre assé longtemps pour voir ça ^^
 
Le cannabis et les psychédéliques, sur les réseaux sociaux et internet passent par une tentative de "dé-diabolisation", de plus en plus de contenu aux informations plus ou moins apporximatives (dont beaucoup de Ted Talks j'ai vu) vantent les mérites de ces substances et tendent à en minimiser les risques . C'est forcément des discours un peu problématiques, l'article montre bien pourquoi ces drogues aussi comportent des risques et il n'ya aucune raison de juger d'autres formes de consommations . 

Après sur un plan personnel j'ai un peu de mal à gérer ma consommation de cannabis et je suis content que ce soit avec le cannabis et pas des downers ou stimulants que j'ai des problèmes .
 
Les amis c'est justement le piège.

On sait bien qu'en notant de 1 à 10 la propension à avoir des problèmes de santé, certaines molécules sont plus hautes que d'autres.

Mais pour la personne qui a une attaque de panique avec un joint ou deviens psychotique avec des psilocybes, le "fentanyloïde" aurait eu beaucoup moins de conséquence (comme celui que l'on te donne lors de ton opération chirurgicale).

En continuant de jouer le jeu des drogues durs et douces, ça fait le jeu de la prohibition et cela met en danger les usagers de drogues connotés "douces" comme le cannabis/psychédélique etc car ils sous estiment les risques. Comment? Leurs amis les sous estiment aussi, les sites de RDR aussi etc.

Ma position c'est que chaque produit comporte des risques, même les plus anodins.
Vous vous rapellez des cartouches de chantilly pour tripper au N²o/protoxyde d'azote? Des centaines de milliers d'usagers en ont fait un usage occasionnel dans des bonnes conditions et on ne connaissait pas beaucoup de cas d'addiction problématique.
En 2019 le produit s'est tellement popularisé qu'on a vu apparaître des cas de personnes qui s'enfilaient plus d'une centaine de cartouche par jour, au point de léser leur moelle épinière.
fr3 a dit:
C'est une première dans les Hauts-de-France. Quatre personnes âgés de 18 à 34 ans ont consulté un médecin après avoir eu de graves troubles liés à la consommation de protoxyde d'azote ("proto" ou "gaz hilarant"). Le centre d’addictovigilance des Hauts-de-France relié au CHU de Lille nous a confirmé cette information publiée par la Voix du Nord.

Quatre cas graves et inquiétants selon le docteur Sylvie Deheul, médecin de ce centre : "Des cas existaient dans la littérature médicale. Mais dans les Hauts-de-France, on n'en avait jamais eu auparavant. C'est un phénomène nouveau qui nous inquiète."

Concrètement, ce sont des médecins qui ont signalé ces cas parce que ce sont des "phénomènes graves et inhabituels". A chaque fois, le même type de symptômes : "Une sclérose de la moelle épinière, normalement chargée de transmettre les informations au cerveau pour commandes motrices, explique le docteur Deheul. Cette commande est perturbée. Les patients perdent de la précision, de la force dans leurs gestes... Ils ne marchent plus droit, ils se fatiguent vite, perdent en partie le toucher, ont des fourmillements, des soucis urinaires..." Une pathologie qui n'est heureusement pas irréversible mais qui demande un traitement rapide. Des séquelles sont possibles si la consommation ne s'arrête pas.

Il a été établi que ces quatre patients inhalaient de façon très importante du protoxyde d'azote : entre 20 et 300 cartouches par jour, pendant parfois plusieurs mois. "Cela signifie que ce sont des patients devenus dépendants. Leur consommation importante semble leur échapper. Ils passent du temps à consommer, à acheter le produit... Ils perdent le contrôle. On ne s'attendait pas à ce phénomène de dépendance."

En fumant du cannabis tu peux avoir un cancer assez facilement et pourtant on est très peu à populariser la vaporisation en France, idem pour la E cig pour l'arrêt du tabac en plus en ce moment on se prend les fake news des e-liquide soi disant dangereux alors que non

Donc on passe d'une information sur les produits volontairement alarmiste (ex : les rapport DRAMES de la mildeca parle d'overdose de cannabis) à des gens qui disent que le cannabis c'est pas dangereux alors qu'ils pratiquent...la combustion (joint, bang etc.) au quotidien.

 
j'ai jamais vu de psychedelic head dans la rue qui se prostitue pour avoir leurs doses, avant de crever par terre d'une overdose.

Et moi je n'ai jamais vu un heroïnomane ou un morphinomane, bref un opiophile, devenir psychotique, faire une BD ou être traumatisée à cause de son opiacé :huh:
Le manque tu peux lutter gratuitement avec de la méthadone , soigner une "catastrophe psychédélique" ça peut demander parfois des années de thérapies.

On ne sait pas avant de commencer si on va être le gars qui va s'enfiler 300 cartouches de N²o par jour, le type qui va ""rester perché"" avec du lsd et mettre quelques temps à s'en remettre ou celui qui va avoir des soucis avec ses antalgiques jusqu'à se prostituer.

Or vu qu'on s'adresse à tous, vient la question de "est ce que c'est légitime" ou utile de faire des jugements de valeurs "héroïne= danger" etc.  Surtout que ces molécules : crack , meth et héro/fenta sont très connotés. Donc c'est souvent des personnes en grande difficulté qui acceptent de consommer ces substances.
Alors que le fentanyl par exemple, avant la crise des opioïdes NA, c'était une molécule utilisé par des patients et cela n'avait pas l'image de drogue sale. Or l'utilisation que l'on en a fait et le public qui consomme donne une certaine image des produits. On l'a vu avec la kétamine qui se déplace de plus en plus des anesthésistes/vétérinaires pour être une drogue de rue voir même de fête (alors que bon c'est pas une molécule ultra sociabilisante ou stimulante en général, on parle d'un anesthésiant...)

enfin on a mis en lumière les risques de certaines substances qui désormais nous paraissent évidents (ex: morphine=> risque d'addiction) mais qui parle des risques lié à l'usage du LSD? des champignons ou de la kétamine? de l'ayahuasca? Leurs listes d'effets indésirables sont pourtant long et fournis
 
Groovie a dit:
Les amis c'est justement le piège.

On sait bien qu'en notant de 1 à 10 la propension à avoir des problèmes de santé, certaines molécules sont plus hautes que d'autres.

Mais pour la personne qui a une attaque de panique avec un joint ou deviens psychotique avec des psilocybes, le "fentanyloïde" aurait eu beaucoup moins de conséquence (comme celui que l'on te donne lors de ton opération chirurgicale).

En continuant de jouer le jeu des drogues durs et douces, ça fait le jeu de la prohibition et cela met en danger les usagers de drogues connotés "douces" comme le cannabis/psychédélique etc car ils sous estiment les risques. Comment? Leurs amis les sous estiment aussi, les sites de RDR aussi etc.

Ma position c'est que chaque produit comporte des risques, même les plus anodins.
Vous vous rapellez des cartouches de chantilly pour tripper au N²o/protoxyde d'azote? Des centaines de milliers d'usagers en ont fait un usage occasionnel dans des bonnes conditions et on ne connaissait pas beaucoup de cas d'addiction problématique.
En 2019 le produit s'est tellement popularisé qu'on a vu apparaître des cas de personnes qui s'enfilaient plus d'une centaine de cartouche par jour, au point de léser leur moelle épinière.
fr3 a dit:
C'est une première dans les Hauts-de-France. Quatre personnes âgés de 18 à 34 ans ont consulté un médecin après avoir eu de graves troubles liés à la consommation de protoxyde d'azote ("proto" ou "gaz hilarant"). Le centre d’addictovigilance des Hauts-de-France relié au CHU de Lille nous a confirmé cette information publiée par la Voix du Nord.

Quatre cas graves et inquiétants selon le docteur Sylvie Deheul, médecin de ce centre : "Des cas existaient dans la littérature médicale. Mais dans les Hauts-de-France, on n'en avait jamais eu auparavant. C'est un phénomène nouveau qui nous inquiète."

Concrètement, ce sont des médecins qui ont signalé ces cas parce que ce sont des "phénomènes graves et inhabituels". A chaque fois, le même type de symptômes : "Une sclérose de la moelle épinière, normalement chargée de transmettre les informations au cerveau pour commandes motrices, explique le docteur Deheul. Cette commande est perturbée. Les patients perdent de la précision, de la force dans leurs gestes... Ils ne marchent plus droit, ils se fatiguent vite, perdent en partie le toucher, ont des fourmillements, des soucis urinaires..." Une pathologie qui n'est heureusement pas irréversible mais qui demande un traitement rapide. Des séquelles sont possibles si la consommation ne s'arrête pas.

Il a été établi que ces quatre patients inhalaient de façon très importante du protoxyde d'azote : entre 20 et 300 cartouches par jour, pendant parfois plusieurs mois. "Cela signifie que ce sont des patients devenus dépendants. Leur consommation importante semble leur échapper. Ils passent du temps à consommer, à acheter le produit... Ils perdent le contrôle. On ne s'attendait pas à ce phénomène de dépendance."

En fumant du cannabis tu peux avoir un cancer assez facilement et pourtant on est très peu à populariser la vaporisation en France, idem pour la E cig pour l'arrêt du tabac en plus en ce moment on se prend les fake news des e-liquide soi disant dangereux alors que non

Donc on passe d'une information sur les produits volontairement alarmiste (ex : les rapport DRAMES de la mildeca parle d'overdose de cannabis) à des gens qui disent que le cannabis c'est pas dangereux alors qu'ils pratiquent...la combustion (joint, bang etc.) au quotidien.

 
j'ai jamais vu de psychedelic head dans la rue qui se prostitue pour avoir leurs doses, avant de crever par terre d'une overdose.

Et moi je n'ai jamais vu un heroïnomane ou un morphinomane, bref un opiophile, devenir psychotique, faire une BD ou être traumatisée à cause de son opiacé :huh:
Le manque tu peux lutter gratuitement avec de la méthadone , soigner une "catastrophe psychédélique" ça peut demander parfois des années de thérapies.

On ne sait pas avant de commencer si on va être le gars qui va s'enfiler 300 cartouches de N²o par jour, le type qui va ""rester perché"" avec du lsd et mettre quelques temps à s'en remettre ou celui qui va avoir des soucis avec ses antalgiques jusqu'à se prostituer.

Or vu qu'on s'adresse à tous, vient la question de "est ce que c'est légitime" ou utile de faire des jugements de valeurs "héroïne= danger" etc.  Surtout que ces molécules : crack , meth et héro/fenta sont très connotés. Donc c'est souvent des personnes en grande difficulté qui acceptent de consommer ces substances.
Alors que le fentanyl par exemple, avant la crise des opioïdes NA, c'était une molécule utilisé par des patients et cela n'avait pas l'image de drogue sale. Or l'utilisation que l'on en a fait et le public qui consomme donne une certaine image des produits. On l'a vu avec la kétamine qui se déplace de plus en plus des anesthésistes/vétérinaires pour être une drogue de rue voir même de fête (alors que bon c'est pas une molécule ultra sociabilisante ou stimulante en général, on parle d'un anesthésiant...)

enfin on a mis en lumière les risques de certaines substances qui désormais nous paraissent évidents (ex: morphine=> risque d'addiction) mais qui parle des risques lié à l'usage du LSD? des champignons ou de la kétamine? de l'ayahuasca? Leurs listes d'effets indésirables sont pourtant long et fournis

C'est un peu ce que j'essayais justement de dire dans mon post ^^ 

Mais pour les risques lié au psyché, je suis le premier a les mettre souvent en avant justement, car ça me dérange qu'on les dédramatise autant. J'en ai vu du monde se manger un mur avec les psyché, et vranchement, c'est souvent pas beau a voir l'état dans le quel certains se retrouvent.
 
Merci du partage,

Il a raison sur plusieurs points surtout ceux traitant de la diabolisation des usagers ,et que juger une drogue plus "dure" qu'une autre ne fait que renforcer cette guerre contre la drogue (qui est comme vous la savez avant tout une guerre contre la conscience et pour des interèts financiers et de social-engineeiring...).

Après,sans vous tracer mon parcours de polytoxico tomber très bas ,(ça fait 15 ans que je suis sous méthadone stabilisé aux opiacés),je m'améliore chaque jours mais il m'arrive encore d'ètre dépassé par mon craving et d'injecter encore de la cocaine (chose que je ne controle plus une fois en session,au point de pouvoir encore a mon age revendre des choses qui me sont chère pour en racheter...) ma bète noire comme tout les gros modulateur de dopamine ...

Ceux que j'évite comme la peste et ne veut plus que cela soit sur ma route (meta-amphétamine,MDPV,A-PVP,A-PHP,A-PPP sont les drogues qui ont le plus impacter ma vie,tant socialement,que sanitairement),j'en suis arrivé a la conclusion que "pour moi" ces drogues qui jouent sur le système de récompense et de plaisir,sont "LES PIRES" ,car elles balayent ma détermination et ma volonté comme le vent balaye les feuilles mortes...

Mais alors que ces drogues qui jouent sur la dopamine sont "MA" némesis,d'autres m'ont tellement aider...

Je fais (maintenant) preuve d'une rigueur "chirurgicale" avec les psychedeliques (je ne parle pas de PCP ou de Keta,MXE qui sont pour moi des dissociatif et non des psychédeliques),je fais mes champis,ma DMT,mes extractions (mesca/LSA...)  ,mes plantes,et elles m'ont beaucoup appris et surement fait qu'aujourd'hui je suis plus apaisé,plus conscient et plus spirituel.

évidemment a 35 ans et après 20 ans les 2 pieds dedans, mes consommations deviènnent vraiment occasionelles ,je n'en ai plus besoin et chaques jours j'integre et je digère les centaines d'experiences "psychés" que j'ai derrière moi (sans jamais un seul tour en HP),et plus une experience est forte,plus elle sera longue a "métaboliser", a "integrer",a "unifier" pour  faire quelque chose des informations et des connections neuronales apportées par ces composés,j'en suis a se stade de digestion,et les psychedeliques m'ont vraiment été utile pour trouver le chemin de la pleine conscience,me connaitre et faire la paix avec moi mème...

Et c'est la que je veux en venir, "c'est MON experience a MOI ! " ,car de l'autre coté du spectre,il y'a des gens qui prennent occasionelement de la coke ou de la meth le temps d'une soirée,sans avoir de gros craving ,pour eux ce sera une conso "récréative" et quand il n'en auront plus,ben y'en auras plus basta...

Alors que ces memes consommateurs,si ils prennent une goutte,un buvard bien dosé ou quelques grammes de champis, risquent de se retrouver en HP quelques temps (voir a vie...) ,c'est la dessus que je veux insister,bien sur, sur Psychonaut on sait très bien qu'il y'a des drogues plus "safe" et d'autres plus "MOTHERFUCKER" ,c'est sur qu'entre la toxicité et la dépendance certaines sont hyper dirty alors que nos psychés favoris sont tout mignons a cotés (pour nous! ;) ) ,mais pour certains ,les dopaminergiques ne génereront que peu de craving tandis que les psychés risquent de les déconnectés complètement de la matrice.

Chaque personne est différente et réagis differement a toutes les drogues,on ne peut pas faire vraiment de distingo entre les dangerosité des drogues (a part pour faire des statistiques sanitaires/sociaux ,des DL50 etc...) si vraiment on regarde les choses en profondeur,oui l'héro et la coke créent des hordes de junkie ,mais mème du cannabis peut te rendre schizophrène et/ou accro et faire de ta vie un enfer... 

Ils faut continuer dans la voie de la prévention,de la réduction des risques et dans la prise de conscience des usagers  :blush:

En tout cas,post hyper intéressant,tout comme vos réponses,a mon avis cette question restera ouverte très longtemps tant elle donne matière a réflechir... :heart:
 
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