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Et l'afterglow, à quoi c'est dû ?

Tridimensionnel

Cheval théorique
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27/4/16
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Toujours dans mes questionnements sur les mécanismes post-trip, je me suis demandé comment et pourquoi survient l'afterglow, ce sentiment agréable qui nous accompagne parfois plusieurs jours après une défonce.
Parce qu'autant je comprends mécaniquement pourquoi l'on peut être déprimé après un trip (on "vide les stocks", le frigo est vide, tristesse) ; autant ça me semble du coup illogique d'en tirer un sentiment positif.
Ça ne semble pas totalement dépendre de la molécule, par exemple j'ai déjà eu un super afterglow de 2 semaines après une prise de MDMA alors que c'est censé mettre le cerveau à plat.
Et ça ne semble pas totalement dépendre du trip lui-même, par exemple même après un voyage sous LSD assez éprouvant et proche du bad j'ai eu un afterglow de plusieurs jours.
Je le ressens comme quelque-chose d'assez physique, ce n'est pas de l'auto-suggestion ou un simple bon souvenir, mais qu'est-ce alors ?
 
Si t'as le courage de lire:
https://www.researchgate.net/public...nced_Mindfulness_Capacities_Formatted_Article

Traduction a l'arrache de la conclusion:
Ces résultats appuient l'implication de la neurotransmission du glutamate dans les effets des psychédéliques chez les humains. Ils suggèrent en outre que les changements neurométaboliques dans le cortex cingulaire postérieur, une région clé dans le réseau de mode par défaut, et une connectivité accrue entre le cortex cingulaire antérieur et les structures du lobe temporal médian impliquées dans les émotions et la mémoire sont potentiellement à la base des effets psychologiques post-aigus de l'ayahuasca.


Sinon, je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec une expérience intense, qui laisse après coup un afterglow parfois agréable, parfois non. Mais je dis ça basé uniquement sur mon expérience et ça vaut pas grand chose ^^
 
Bon alors j'ai pris mon courage à deux mains mais je suis pas certaine d'avoir compris.
 
Abstract en français a dit:
Contexte:
L'Ayahuasca est une tisane contenant les inhibiteurs psychédéliques de la N-N-diméthyltryptamine et de l'harmala monoamine-oxydase, l'agoniste de la 5-HT2A. L'administration aiguë entraîne des modifications neurophysiologiques dans les régions du cerveau du réseau en mode par défaut, supposément par le biais d'un mécanisme glutamatergique. En post-aiguë, l’ayahuasca potentialise les capacités de conscience des volontaires et induit des effets antidépresseurs rapides et durables chez les patients résistant au traitement. Cependant, les mécanismes sous-jacents à ces effets rapides et maintenus sont mal compris. Ici, nous avons étudié dans le cadre d’une étude ouverte et non contrôlée menée chez 16 volontaires en bonne santé des modifications neurométaboliques et de la connectivité post-aiguë induites par l’ayahuasca et leur association avec des mesures de pleine conscience.

Méthodes:
En utilisant la spectroscopie de résonance magnétique 1H et la connectivité fonctionnelle, nous avons comparé les neurométabolites de base et post-aigus et la connectivité graine-à-voxel dans les cortex cingulaire postérieur et antérieur après une dose unique d'ayahuasca.

Résultats:
La spectroscopie par résonance magnétique a montré des réductions post-aiguës du glutamate + glutamine, de la créatine et du N-acétylaspartate + du N-acétylaspartylglutamate dans le cortex cingulaire postérieur. La connectivité a été accrue entre le cortex cingulaire postérieur et le cortex cingulaire antérieur, ainsi qu'entre le cortex cingulaire antérieur et les structures limbiques du lobe temporal médial droit. Les réductions de glutamate + glutamine étaient corrélées à des augmentations de la sous-échelle «sans jugement» du questionnaire sur la conscience à cinq facettes. La connectivité accrue du cortex cingulaire antérieur et du lobe temporal médial était corrélée à une augmentation des scores au questionnaire d'auto-compassion. Des changements neuronaux post-aigus ont prédit une élévation soutenue du taux de jugement 2 mois plus tard.

Conclusions:
Ces résultats confirment l'implication de la neurotransmission du glutamate dans les effets des substances psychédéliques chez l'homme. Ils suggèrent en outre que des modifications neurométaboliques dans le cortex cingulaire postérieur, une région clé du réseau de mode par défaut, et une connectivité accrue entre le cortex cingulaire antérieur et les structures du lobe temporal médial impliquées dans l'émotion et la mémoire sont potentiellement à l'origine des effets psychologiques post-aigus de l'ayahuasca.

D'abord, "post-aigü" ça veut bien dire post-trip ?
Ensuite, je ne comprends pas la moitié des mots ni leurs liens entre et ça me demanderait quelques semaines d'apprentissage intense pour en être à même. Une petite vulgarisation pour m'aiguiller ne serait pas de trop (promis je ne suis pas flemmarde j'ai juste d'autres apprentissages sur le feu).

Rien d'autre sinon ? Les aficionados de la pharmaco, pas de piste à nous partager ?
 
Pour ma part, je considère qu'il y a "plusieurs types" d'afterglow.

Les psychédéliques du genre LSD ou champignons créent des connexions neuronales dans le cerveau. Il y a donc effectivement moyen de se sentir mieux.

Certains dissociatifs exercent un blocage de la recapture de la sérotonine les jours suivants, voir, ont une demi-vie tellement longue qu'on l'a encore dans le corps pour quelques jours mais à moindre échelle, ce qui pourrait expliquer la petite "pêche" ressenti malgré des soirées longues et un manque de sommeil.

Pour la MDMA, je pense que malgré la purge en différents neurotransmetteurs, il y a moyen que ça créé aussi des connexions neuronales (exerçant le même genre de mécanisme que les psychédéliques "classiques", le tout noyé dans une pharmaco qui pue la meth pipé, tout de même...). A condition de ne pas en avoir abusé, ni d'autres stimulants, sous peine d'avoir une descente tout court, sans rien de positif à la clé.

Pour les psyché les sources sont trouvables facilement.

Pour les disso c'est un mélange d'expérience perso et de différentes lectures scientifiques n'allant pas directement dans ce sens mais corroborant ma petite théorie de tox'. Il est possible que je raconte de la merde... ^^'
 
Concernant la MD je pense que c'est plus complexe car perso j'en ai grave abusé quotidiennement et j'ai majoritairement eu de grosses descentes, pour ça que j'en prennais tous les jours. Mais aussi de façon totalement aléatoire j'avais parfois des putains de bon afterglow  alors que vu ma conso bien au contraire j'aurais du en chier de ouf ! Et toujours avec les même taz, car j'en avais pas mal. Je me rappelle c'était des RedBull roses.

Et en plus j'sais pas pourquoi mais je rêvais plus du tout et après ce trip de md je me rappelle, j'avais une totale maîtrise de mes rêves et je rêvais tout le temps et faisais des rêves lucides jusqu'à ce que je reprenne un taz une semaine après car j'en avais profité pour arrêter.

Et au final ça m'a tout niqué et je ne rêvais plus de nouveau et j'étais trop mal et j'ai repris une conso quotidienne.

Bref tout ça pour dire que j'sais pas non plus comment ça marche, mais à mon avis la fréquence de conso ne va pas forcément influer dessus d'après ma propre expérexpérience.
 
Moi je comprend ça avec une grille de lecture au niveau psychologique/bouddhiste.

1. Les psychédéliques font remonter du matériel inconscient à la conscience.
2. Ce matériel peut être agréable, ou désagréable durant le trip (ou alterner entre les 2).
3. Ce matériel peut prendre la forme de sensations psychosomatiques, d'émotions, de pensées.
4. C'est la façon dont on réagit au contenu du trip qui dicte les sensations d'afterglow ou de dépression/angoisse. Pour décharger du matériel psychique qui était refoulé, il faut l'observer sans y réagir, de façon équanime (avec une égalité d'esprit, sans fuir les sensations négatives ni s'accrocher aux sensations positives). Je crois que le terme en psychologie c'est l'abréaction.

Ducoup pendant et après un trip, les 2 cas de figure sont possibles (si on considère que les extrêmes) :

1. Si vous avez un trip qui est extrêmement agréable :
- il est possible de s'accrocher aux sensations agréables vécues pendant ce trip, et avoir une descente difficile : trip agréable + descente désagréable.
- ou alors vous réussissez à rester équanime, du matériel psychique inconscient est intégré à la conscience et vous êtes plus entier : trip agréable + afterglow.

2. Si vous avez un trip qui est extrêmement désagréable :
- vous n'arrivez pas à rester équanime face aux matériel psychique désagréable, il est amené à la conscience puis refoulé à nouveau : trip désagréable + mal digéré (anxiété post trip, rêves intenses qui montrent que tout n'as pas encore été digéré/intégré, voir flashbacks lorsque le trip a été tellement peu digéré qu'il a créé un traumatisme).
- vous arrivez à rester équanime face au matériel psychique désagréable : trip désagréable + afterglow.

J'ai l'impression que ce qui provoque le plus d'afterglow, c'est quand on arrive à intégrer des parties difficiles de sa conscience, quand on est dans le cas d'un trip très désagréable qu'on arrive à affronter. Mais un trip super agréable peut être aussi cathartique j'ai l'impression suite a mes lectures. Personnellement j'ai jamais vraiment connu ce cas de figure. Ayant un fond de trouble anxieux, la plupart de mes trips ou j'ai eu une sensation d'afterglow, c'est quand je m'étais confronté à mon anxiété pendant le trip.

Pour résumer, je pense que ce qui crée l'afterglow, c'est de passer d'un esprit peu unifié (avec beaucoup de choses refoulées dans l'inconscient), a un esprit plus unifié, plus entier. Les genres de mécanismes que je décris se passent aussi pendant la pratique de la méditation, même si l'intensité est bien moins importante généralement (à part en retraite intensive) :
- Une séance de méditation avec beaucoup d'agitation mais très peu de réaction face a cette agitation va créer un miniafterglow (Très comparable à un after glow de psychédélique : très bonne humeur, la musique est plus agréable, etc...).
- Une séance de méditation avec beaucoup de sensations agréables de calme mais une réaction d'envie face à ce coté positif va créer de l'agitation, et on perd le calme mental.

Après la question qui se pose, c'est comment réussir à maximiser l'abréaction pendant et après le trip ? Et si l'abréaction n'as pas été totale, comment aider à la bonne digestion/intégration du trip ?

Je pense que j'ai des tendances à la toxicomanie car je n'accepte pas facilement mes émotions, mes sensations, mon matériel psychique inconscient. J'ai tendance à le fuir, à n'accepter que les parties agréables et enfouir le reste. C'est une structure mentale qui adore les produits euphorisants, qui sont des outils extrêmement efficace pour refouler tout ce qui dérange. Je pense que les psychédéliques, pour ce genre de structure mentale, c'est à double tranchant. Le psychédélique permet l'accès à du matériel qui avait été profondément refoulé, mais lorsqu'il remonte, il faut viser l'abréaction au risque de stagner voir d'aggraver les choses (anxiété post-trip, flashbacks, cauchemars...).

Je pense que d'avoir un afterglow est vraiment le marqueur que le travail s'est bien effectué, que le trip a été bien digéré. Mais je pense aussi que c'est pas parce qu'un trip n'est pas parfaitement digéré tout de suite, qu'il sera négatif au long cour. On peut faciliter l'intégration avec le temps (les rêves s'en chargent de façon automatique), avec du sport, avec de la méditation, avec de l'écriture, de l'art, de la poésie... Le truc clef, c'est je pense ne pas libérer trop de matériel psychique d'un coup, sinon c'est crise de panique et anxiété au quotidien jusqu'à ce que le matériel activé soit dissipé.

Bon j'arrête là, je sais pas si j'ai été clair et je ne sais pas si mon modèle est vraiment exact. Mais j'ai l'impression que c'est vraiment clef de comprendre ces mécanismes si l'on veut avoir une utilisation thérapeutique des psychédéliques, de la méditation, ou de toutes autres pratiques faisant remonter du matériel psychique inconscient.


Ayahuasca is a plant tea containing the psychedelic 5-HT2A agonist N,N-dimethyltryptamine and harmala monoamine-oxidase inhibitors. Acute administration leads to neurophysiological modifications in brain regions of the default mode network, purportedly through a glutamatergic mechanism. Post-acutely, ayahuasca potentiates mindfulness capacities in volunteers and induces rapid and sustained antidepressant effects in treatment-resistant patients.

Le "default mode network", c'est un ensemble de zones du cerveau qui sont activées par défaut lorsque tu n'es pas concentré sur une activité particulière. L'activation de ce réseau est associé à des pensées de ruminations, et au sens du soi. Cette zone est sur-activé chez les dépressifs et les anxieux. L'efficacité de la méditation, c'est je pense de muscler le cerveau pour qu'il passe le moins de temps possible dans ce mode de fonctionnement délétère. Tu te concentre sur ta respiration ou l'instant présent, et ducoup ça diminue ton sens du soi et tes ruminations etc... Là ils décrivent que des changements dans cette zone se passent au niveau glutamergique, mais c'est juste parce qu'ils savent pas trop comment évaluer les changements. Ducoup ils prennent une substance radioactive qui se lie aux récepteurs glutamaergiques, et ils voient comment ça varie avant/après traitement. Avec cette étude, ils prouvent donc que y'a une réelle modification mesurable de l'activité neuronale à ce niveau. Mais ça veut pas vraiment dire que c'est cette activité qui crée l'effet antidépresseur, c'est peu être juste le reflet de l'adaptation du cerveau à un esprit moins déprimé. C'est la poule ou c'est l’œuf ? C'est le corps ou c'est l'esprit ?
 
Intéressant concept, mais je pense que des fois c'est juste chimique comme mon 'trip' à la MD. Car c'était juste mon quotidien et rien d'exceptionnel à prendre 2 taz, j'en prennais genre 6-8 par jour pour arriver à rester 'normal' sinon j'avais juste envie de crever.
Et cette fois là ça m'a juste fait un effet trop bizarre, j'ai pas eu de révélation ou autre, juste chimique.
 
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