Je ne trouve aucun TR sur erowid pour confirmer une telle supposition mais je me rappelle d'un mec sur ce forum qui, pour tenter de "récuperer" son pote qui avait totalement abusé d'une fiole de lsd, lui avait fait une injection d'héro : selon ces dires ca n'avait rien changé et le gars avait terminé en hp grillé du ciboulot...
Bref en théorie je veux bien croire que l'héroine puisse aider à se libérer d'une certaine angoisse mais bien évidemment (et comme tu l'as soulevé d'office) son utilisation en tant qu'"anti bad trip" compte sans doute parmi les choses les plus incroyablement stupide que l'on puisse avoir envie de faire...
Aller hop copier/coller d'un des mes vieux post sur le sujet du "bad trip", en lisant entre les lignes tu devineras mon avis sur un usage : surtout pas ! (et encore je ne prends même pas en considération les dangers inhérent à l'usage d'héroine).
Dans un "voyage" intense, le "bad trip" doit toujours être reconsidéré, assumons les conséquences de nos actes : on en apprend autant sinon plus
http://www.psychonaut.com/index.php?opt ... ip&lang=fr
Le "bad trip" est de nature psychique : il est lié à l'anxiété qui témoigne de la crainte de se laisser aller, de s'abandonner à l'expérience hallucinogéne. Le "bad trip" se manifeste généralement par une angoisse profonde qui peut rapidement dégénérer en un sentiment de terreur irrationnelle. Panique vis à vis des événements, des sensations nouvelles qui sont perçues comme trop intenses, possessives, envahissantes et surtout incontrollables (peur de ne plus pouvoir revenir en arrière, de rester dans cet état à jamais).
Dire que le "bad trip" est avant tout psychologique ne signifie pas qu'un "bad trip" n'a pas d'effets physiques bien au contraire. Ces effets physiques sont dans la plupart des cas très déplaisants mais il faut garder en tête qu'ils résident avant tout dans une perception altérée (en mal) du corps qui est induite par ledit "bad trip".
Physiquement les symptômes du "bad trip" varient peu :
Tachycardie, démangeaisons, tremblements, sueurs, impressions de chaud/froid.
Il va sans dire qu'essayer de compter les battements de ses ventricules alors que notre perception du temps est elle même faussée n'arrange pas les choses. Il faut donc s'efforcer de faire abstraction de ces effets physiques certes désagréables mais qui s'estomperont lorsque vous n'y penserez plus. Les autres effets du type "mon coeur s'est arrêté de battre" ou "mes dents se déchaussent" relèvent quand à eux de la paranoïa.
Bien évidemment en cas de difficultés à respirer, évanouissements, convulsions etc. on a sans doute affaire à un surdosage ou une mauvaise réaction (pas de chance mais ça peut arriver surtout avec les RC) bref on s'éloigne du sujet là mais rappelons qu'il vaut mieux terminer aux urgences qu'à la morgue.
Voilà pour la théorie, maintenant quelques conseils de grand-mère pour prévenir ou tenter de guérir le "bad trip".
En plus de votre précieux cortex, il y a 2 facteurs clefs pour un voyage réussi :
* L'environnement :
a) Physique/mental : en toute logique votre corps & votre esprit sont en première ligne. On insistera jamais assez sur la nécessité d'être bien dans sa tête, bien dans sa peau avant toute expérience hallucinogène, ne soyez pas à jeun sauf si le psychotrope le veut, faites un peu de sport au préalable, choisissez un moment opportun, libre de tout soucis, soyez frais, reposé (un voyage réussi reste occasionnel & événementiel, si c'est votre 3° trip d'affilée du week-end mieux vaut ne pas en attendre grand chose), priez, méditez, levitez...
b) Matériel : - L'ambiance : elle joue un rôle important ; le must à mon sens ? Une musique combinant des vertues apaisantes avec suffisamment d'âme et de personnalité pour pouvoir vous transporter. En prévision du "bad trip" il vaut mieux pouvoir se retirer dans un endroit calme, libéré de toute nuisance sonore.
- Le lieu : Là encore le mieux à mon avis c'est un endroit chaleureux et familier. Oubliez le mobilier gothique et les objets tranchants. Privilégiez poufs, oreillers, peintures, posters colorés...Pour certains la clef du voyage transcendant c'est le trip en pleine nature mais pour une première fois est-ce vraiment judicieux ? Si l'on est pas pleinement confiant, tripper chez soi ne me parait pas une mauvaise idée. En cas de "bad trip" direction...le lit ! Et oui s'étendre sur son lit, permet de se détendre, de dissiper l'angoisse, de relativiser, de positiver, de comparer les sensations éprouvées à celles des rêves bref de revenir à un état d'esprit plus clément, et se replonger en plein voyage sous sa couette certes mais le sourire aux lèvres.
- Le temps : La plupart des expériences hallucinogénes durent plusieurs heures alors assurez vous d'avoir le temps : n'ingérez pas un psychotrope tard dans la soirée si vous ne vous sentez pas capable de rester éveillé jusqu'au petit matin. De même prévoyez du temps pour pouvoir vous reposez après le trip (grasse matinée le lendemain, pas de contraintes professionnelles etc.)
- Les accessoires : Un voyage (en intérieur du moins) ce n'est pas forcement rester à contempler le papier peint. Avec ou sans compagnons il y a peut être un jeu, un film, un livre, un objet incongru (peluches, fruits, jouets, lampes, femme etc.) que vous aimeriez découvrir sous un angle nouveau ?
* l'entourage :
C'est à dire les gens : notre deuxième facteur, peut être le plus important...
Encore une généralité mais mieux vaut être en compagnie de gens connus et appréciés.
Si vous vous trouvez en soirée, assurez vous d'être avec au moins une personne à qui vous faites totalement confiance, qui est au courant de ce que vous avez pris (substance et éventuellement dose) et qui pourra au besoin prendre soin de vous. Évitez de tripper en présence de personnes pour qui cela pose un sérieux problème moral (je pense notamment à la famille, aux parents...) 1° Vous n'arriverez pas à faire illusion longtemps et même si sur le moment vous faire prendre en flagrant délit constitue la dernière de vos préoccupations, vous regretterez suffisamment tôt les conséquences (réputation, perte de confiance...).
2° C'est un "catalyseur" de "bad trip" ni plus ni moins censé qu'un autre "Mon dieu ! J'ai pris des substances illicites ! Ils vont me démasquer ! Ils vont me haïr ! Ils vont m'étripper ! Ils vont me dénoncer ! Je vais terminer au poste ! etc."
Certaines personnes considèrent la présence d'un "trip sitter" comme une obligation, d'autres n'en voient pas l'intérêt. En cas de "bad trip" les 2 extrêmes sont à éviter : une foule de gens autour de vous en train de vous harceler de questions, de vous demandez sans cesse "ça va mieux ?" et de faire des commentaires sur votre teint pâle et vos yeux injectés, cela n'aide pas beaucoup mais d'un autre côté laisser quelqu'un en pleine psychose seul pendant plusieurs heures d'affilée dans une pièce isolée relève de l'inconscience. A mon sens, le mieux est, comme je l'ai dit plus haut, de se retirer dans un lieu calme et confortable et d'avoir quelqu'un d'expérimenté qui passe de temps en temps pour s'assurer que tout va bien, pour vous forcer à boire, pour dédramatiser la situation en vous racontant comment lui aussi est déjà passé par là...
Autres conseils plus ou moins pertinents :
Lisez & documentez vous : c'est fondamental. Apprenez les effets, les risques, les dangers, les dosages : situer la dose léthale notamment permet de se rassurer, de se dire que l'on en est loin (ce que j'espère du moins), que l'on ne va pas mourir. Lisez des récits d'expérience : des bonnes (il est certain qu'en limitant sa connaissance d'un voyage à son coté sombre, on part avec un sérieux handicap) et des mauvaises (il est tout de même important de savoir à quoi s'attendre, de connaître les erreurs des uns et des autres, ne serait-ce que pour éviter d'avoir à les reproduire ou encore pour acquérir les moyens de combattre nos peurs en les traduisant en mots et en concepts).
Le "bad trip" ne s'apprécie réellement qu'une fois le voyage terminé. Personnellement j'ai eu des expériences assez douloureuses et éreintantes sur le moment ce n'est que par la suite que j'ai pu me rendre compte du plaisir et des souvenirs impérissables que j'en ai retiré.
De la terreur à la joie il n'y a souvent qu'un pas...C'est un peu la même chose entre un bon et un mauvais "trip" à vous de trouver le déclic.
Pour ce qui est des techniques anti "bad trip" que je qualifierais de "barbares" comme la prise de benzos (valium etc.) je m'en méfie fortement : il y a des possibilités d'interaction et donc des dangers.
Mais cela peut aider de faire croire à quelqu'un en mauvaise passe que la vitamine C constitue un antidote efficace à la psilocybine (l'effet placebo...).