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Enter the void until dawn

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion uroborus
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uroborus

Neurotransmetteur
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30/8/12
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Avant que vous lisiez:

Salut à vous tous.

J'ai sans doute la mauvaise habitude de ne pas respecter le format habituelle des TRs sur ce site, je m'exprime de façon très emphasée et très auto-complaisante. Je m'en excuse. C'est ainsi que je souhaite raconter et partager avec vous. Ce TR est très long, je le considère presque comme une sorte de nouvelle. Je n'ai pas la prétention de dire que c'est une œuvre littéraire, mais je m'y suis cependant employé, ce qui est sans doute ridicule si on considère mon orthographe très approximative. J'ai essayé d'y mettre un certains style et de découper le récit de façon à retranscrire ce qu'il s'est passé et surtout la façon dont le l'ai vécu. C'est donc très intimiste et relaté de façon sensible. J'essaie de faire vivre un truc par procuration au lecteur. Quoiqu'il en soit je vous propose cela en toute humilité et je compte sur votre bienveillance. J'ai besoin d'extérioriser ça. J'ai mit beaucoup de temps à me remettre de cette expérience qui en soit n'était pas mauvaise, mais très intense. Je me suis employé à restaurer ma pensé à ce moment là et à partager avec vous ce qu'il en est.

Encore un dernier mot avant d'y aller:

- Je fais volontairement usage d'ellipse dans le récit. Comme on parle de trip psychédélique, on pourrait penser que c'est l'acide qui fait ça. Mais non, c'est un choix de mise en scène qui se rapproche de la façon dont je vis mes souvenirs encore aujourd'hui.
- Je fais références à de nombreux moment post-trip que je considère comme des sortes de flashback très légé où une sorte de résurgence de l'état de conscience s'opère.
- Le ton particulier que je donne au récit est également un choix d'écriture qui doit servir mon propos. Encore une fois je vous présente cela en toute humilité.
- Le texte est construit pour être lu par d'autre personne qui ne sont pas nécessairement habitué aux psychédéliques.
- C'est long. Très long, à l'image de n'importe quel trip sous LSD j'imagine. J'essaie de rendre la chose la plus authentique.
- Je ne m'adresse pas aux psychonauts. Je m'adresse à toi.

Bonne lecture mon ami(e)

TR n°4

Ça fait donc plus d'un mois. C'était le 20 janvier 2016.

Quand j’essaie de raconter à mes proches dans la confidence, je leur dis toujours la même chose. Je leur dis qu'il y avait, avant ce soir là, deux singularités dans ma vie. Le jour de ma naissance et celui de ma mort. Des singularités car l'espace et le temps autours de ces instants sont plus qu'incertains. Ami(e), il faut que tu comprenne ce que je veux te dire. Qu'y a t-il au-delà de ma naissance, si l'on regarde très loin en arrière ? Comment se fait-il que je ne puisse m'en rappeler, alors que c'est mon histoire ? Pourquoi donc je ne puis me souvenir du moment où je meurs ? Le fait est que cette troisième et inattendu singularité m'indique que l'écoulement du temps dans un sens n'est pas une raison suffisante pour expliquer le phénomène. Et je ne crois pas non plus que ce soit l'architecture de la mémoire qui est en jeu. C'est autre chose. Parce que ma mémoire, qui se confond avec celle de l'univers, est absolue. Pourquoi, donc, ne puis-je me rappeler ?

Mais qu’est-ce que je raconte ? Et ça va faire presque un ans. Confortablement installé dans son canapé, sous l’emprise de l’acide je me figure dans le futur le moment où j’écris ce Trip Report. Maintenant. Je sais déjà quoi écrire alors que je ne suis pas encore sorti de cet espace-temps hallucinatoire. Ce futur devient alors le présent et le présent est maintenant le passé. En un instant, en un tour de soleil. Tu comprend, il n’y a plus de temps linéaire.

De quoi je te parlais déjà ? Le trou noir, oui. Cette troisième singularité, c'est mon premier trip sous LSD. Ami, toi qui est dans la confidence, il n'y a rien de semblable. Ça change tout. Il y a indubitablement un avant, et un après. On ne peut en revenir, on ne peut l'effacer.

Je comprend ce que veulent dire ceux qui prétendent qu'on ne redescend jamais complétement. Après ça, mon être, dans son existence temporelle est sérieusement mit à mal. Ami(e), vraiment, je veux que tu comprennes, Il se peut que mon existence n'ai débuté qu'il y a quelque minute et pourtant je me souviens de toi il y a des mois, il y a des années. Ce sont des souvenirs. Rien n'existe vraiment sinon les souvenirs qui dessinent le temps. Cette notion est en soit une illusion. Je me rappelle, avoir eu une conversation similaire avec toi, mon ami(e). Peut-être que tu ne t'en souviens pas, mais moi je m'en souviens. C'était à propos d'un article scientifique sur une observation qui remettait en cause l'existence du Big Bang. Ça expliquait que, si l'univers et le temps se déploie continuellement, alors les corps célestes s'éloignent entre eux à mesure que l'univers gonfle. L'idée était que si l'on reprend le phénomène à rebours alors la trajectoires de tous ces corps devraient converger en une singularité appelée le Big Bang. Oui, mais voilà, l'étude du mouvement des galaxies indiquerait qu'en reprenant leur mouvement à rebours comme énoncé dans le postulat de départ, celle ci ne se croiseraient jamais vraiment. Embarrassant. Cela me faisait alors penser que lorsque Dieu créa l'univers, celui ci fut peut-être dans un état initial tel que l'on puisse déterminer son histoire avant l'instant réel de sa création. Paradoxale ? C'est comme lorsque, enfant, tu assemblais avec des legos ou des playmobiles une scène, théâtre de ta fantaisie. Cette scène commence et existe là, de la manière dont tu l'as souhaité. Mais du point de vue des figurines en legos ou en playmobile, pour que leur histoire ai du sens il faut que ceux là déterminent leur passé « virtuel » qui se déploie au-delà de la création de la scène. Et bien qu'ayant suggéré ma naissance véritable il y a dix ou cinq minutes, je suis en réalité né à l'instant où tu lis ces lignes. L'univers s'étend à partir de cet instant et quelque chose que l'on appelle la conscience trace une histoire, la mienne, la tienne, celle de personnes que je ne connais pas. L'histoire de l'univers. Cette histoire commence par une observation. Une chose existe si et seulement si au moins une représentation de cette chose existe dans l'espace mental de quelqu'un. C’est récursif, tu comprend ? Cet observateur doit alors exister pour quelqu’un, et ainsi de suite.

Pour qu'il y ai une représentation mental, il faut une observation, un stimuli, une perception de l'autre rivage, en dehors de cet espace mental profondément subjectif. Si cet au-delà est ce qu'on appelle la réalité je ne suis plus bien sûr de pouvoir déterminer ses propriétés intrinsèques. Le prisme du mental pourrait, selon une configuration particulière agencer le flux d'information en provenance de la réalité selon des lois secrètes et arbitraires à l’intérieur de cet espace intime qu’est la conscience. On devine alors que peut importe de quoi est fait la réalité, prisonnier de l'espace mental, nous ne pourrons jamais en saisir l'essence. À moins que pour le découvrir on puisse désassembler la machinerie de l'esprit, étudier l'optique du prisme mental. Prendre du LSD.

Enter the void

Ce soir là, nous étions à quelque jours de mon anniversaire.

Ce soir là c’était il y a quasiment un ans, et j’ai le sentiment de n’être jamais complétement redescendu, je t’assure. J’ai eu et j’ai encore beaucoup de mal à relater ce qu’il s’est passé. Non pas que je ne m’en souvienne pas, mais cette expérience a ouvert quelque chose en moi, et le fait d’accéder a la mémoire de ces instants entre ouvre à nouveau ce quelque chose. Je suis submergé d’idées dès que je repense à ce qu’il s’est passé. Je n’avais alors aucune prise sur cette emergence spontanées de pensées accélérées, des jours, des semaines après cette première prise. Je m’imposais donc de ne pas trop y repenser. Ça m’aurait fait triper, encore, et sans produit.

En arrivant chez lui, j'avais connaissance d'une soirée trippy. Il avait été question à un moment, à propos de cette soirée, qu'elle se déroule à plusieurs, avec de bons amis. Finalement ça c'est fait entre QR_Code et moi.

Le projet était simple, ce soir là on regarderait Enter the void,et on jouerait à Until Dawn. On serait en sécurité dans son petit apart', envelopé dans la douce lumière des néons colorés de QR_Code. Son appartement est un peu petit, mais il est sans danger et agréable. La lumière y est pour beaucoup. Ne sachant pas à quoi nous attendre, malgré les nombreux TR que nous avons chacun lu nous prenons notre temps avant de prendre nos sucres. On discute, on parle, on se raconte les dernières infos croustillantes sur nos vies respectives. Il est alors bientôt 18h. Je propose de descendre dans le terrier du lapin blanc. QR_Code débale les précieuses sucreries qu’il m’offre. Je suis tout excité mais en même temps je ne réalise pas bien ce qui va se passer. Comme inconscient d'un possible danger imminent. QR_Code m’explique que le mieux c’est de garder les sucres en bouche le plus longtemps possible. C’est ce que nous faisons. Parallèlement nous mettons Enter the Void, que, bien sûr, nous n’avons absolument pas téléchargé illégalement. Avant de s’installer, pendant le générique ultra subliminal, je regarde QR_Code. L’instant est solennel. On se prend dans les bras l’un et l’autre comme pour marquer le coup, enfin conscient que là, c’est partie, ça ne plaissante plus, qu’on se faisait confiance, que ça allait être hardcore et que clairement on étaient heureux de partager ça ensemble, juste tous les deux.

On pourrait dire que c’est le ventre mou de l’histoire de ce voyage. Mais rétrospectivement, en ce qui me concerne, c’est ce qui a déterminé l’expérience vécu. Dans un autre contexte, avec d’autres personnes, évidemment, ça n’aurait pas été pareille. C’était ce soir où jamais. Tout était parfaitement synchronisé.

Alors qu’Oscar voit sa sœur quitter l’appartement et prépare OKLM sa pipe à DMT moi et QR_Code ressentons des picotements dans les membres. QR_Code s’allume un pétard et me propose de tirer un peu. En générale, je n’aime pas la fumette, mais je me dis que cette fois c’est cool, faut marquer le coup, alors je tire.

Alors soudain je me retrouve en cours, probablement le lendemain. Je me rappel de la nuit dernière. Mon Dieu, c’est vraiment arrivé ? La réalité est-elle vraiment… Réel ? Ça fait bien plus de 12h que j’ai pris mon sucre et même maintenant je n’ai aucune impression de réalité. Je suis tellement lucide, la gravité est forte et me maintient au sol, pas de doute, je ne rêve pas, ou alors pas comme d’habitude. Je ne peux pas prendre le risque de faire n’importe quoi. Je suis confus. Dix minute plus tôt, ou plus tard, je disais à mes camarades que j’ignorais comment leur raconter. Non pas que je ne me souviens pas, mais le peu que je pourrais leur dire ne ferait pas justice à la porté de l’expérience, le reste étant intraduisible. Ami(e), est-ce que tu parviens à te figurer ce que ça signifie d’être éveillé pendant 12h, sans s’être reposé au préalable, dans un état second où tu es noyé dans un maelstrom de perceptions désordonnées, désynchronisées, irréelles ?

Alors soudain je suis à nouveau avec QR_Code, sur le canapé, en face de son écran HD. Oscar est en chemin pour aller vendre sa merde. J’écris des SMS à Fish, je lui raconte mes sensations physiques, il me met en garde et s’inquiète. En même temps, à des kilomètres je sens qu’il est curieux et amusé de ce qu’il se passe. Je me sens monter, monter, monter… Le temps passe vite. Oscar est mort.

La gravité semble s’intensifier, je me sens physiquement lourd. Une sorte d’acceleration se fait sentir, comme lorsque l’on est dans une montagne russe. C’est partie me dis-je. J’en ai des palpitations j’essaie tant que je le peux encore de raconter à Fish ce que je vois, ce que je ressens. Alors qu’Oscar s’envole vers la lumière celle-ci nous aspire littéralement QR_Code est moi. On se regarde, euphorique. Ça arrive au même moment. Il voit et ressent ce que je ressent. Cette lumière n’en finit pas. La gravité est insoutenablement intense. Elle broie et tord toutes choses. Je ne parviens plus à écrire sur mon téléphone. QR_Code n’est plus à sa place. C’est irréel. Invraisemblable. Je ne comprend pas ce que Fish me répond. Ce qu’il dit n’a aucun sens. Cet objet dans ma main émet une lumière bleuatre aveuglante. Mais c’est beau. Je lève alors les yeux.

La lumière qui aspire Oscar est toujours là, comment c’est possible ? J’ai eu le temps d’écrire à Fish plusieurs fois, il me semble que nous avons parlé QR_Code et moi. Enfin je crois. Et QR_Code est partie ? Je suis seule dans l’immensité du petit appartement de QR_Code. C’est invraisemblable. L’espace fond, le temps se dilate . Je ne reconnais pas le film qui m’est raconté ? Que disent ces gens à l’autre bout de la pièce, par la fenêtre noir qui brille?

C’est ça, je suis dans mon lit ça fait exactement 24h. Je sens mon cerveau dans un état de fatigue que je n’avais encore jamais connu. Je me rassure en me disant que la paranoïa et la confusion vont s’estompter. Je suis un bon acteur, je suis empathique, j’ai de l’intelligence émotionnel. Je parviendrais à cacher ma folie naissante. Je vivrais avec, je ferais la paix avec elle. Je me fais confiance. Il faut que je dorme. Mon cerveau n’en peu plus.

QR_Code reviens nous ne parvenons plus à communiquer. Je suis acroché à mon téléphone portable comme si ma vie en dépendait, c’est le dernier liens que j’ai avec le vrai monde réel de la réalité veritable. Et il me semble l’avoir quitté il y a tellement longtemps, elle me semble tellement lointaine, cette vie rigoureusement structuré par l’espace, le temps et la mémoire. QR_Code me pique soudainement mon portable, agacé, il me fait comprendre difficilement que ça l’inquiète, il me reproche de ne pas être avec lui. Je m’assoie un instant et maitrise mon angoisse. Je dois récupérer ce téléphone, mais je ne dois pas brusquer QR_Code, c’est mon ami. Je dois matriser mon angoise. Ça va aller. Je dois maitriser mon angoisse. Ce n’est pas irréel. Et même si ça l’était, je dois bien me comporter. Je ne dois rien faire que je vais regretter. Je le regarde. Il me regarde. Je lui souris et tout ce que je ne parviens pas à penser et à dire, j’essaie de le mettre dans mon visage. Je parviens finalement à formuler que j’ai besoin du téléphone. Que c’est important pour moi, et que je vais le ranger. J’en ai besoin. C’est mon point de repère. L’univers tourne autour de ce téléphone. Sans lui, il n’y a plus de temps, il n’y a plus d’espace. L’univers se borne à l’appartement et QR_Code, et tout peut arriver. Je ne suis pas prêt à ça. Il me rend finalement le téléphone. Il parle et chahutte, mais je ne sens ni n’entend rien. J’ai l’ai récupéré. Enfin. Je lui souris et met le plus de gratitude que je peux dans ce sourire. Je crois qu’il comprend. Je me réinstalle dans le canapé. Et je le regarde.

Je jette un rapide coup d’oeil au film. Ça n’a aucun sens. Les mots et les sons semblent être dans le mauvais ordre. Je ne reconnais rien du film. Je suis loin. Tellement, tellement loin. Je tache de ne pas songer à la distance que j’ai pris par rapport au réel, ça me donnerait le vertige. Bien que je sois dans l’incapacité totale de réagir et de comprendre ce qu’il se passe, je suis sereinement et extrêmement attentif à ce qu’il se trame autour de moi. J’accepte du mieux que je peux l’état dans lequel je suis. Je lâche prise et me dénoue de mon angoisse qui je le sens, bouillone en moi et menace d’exploser à tout moment. Je me fais confiance. Ça va aller. Je parviens à maitriser mon esprit. J’imagine que j’ai finit de monter. Ça va se tasser. C’est génial ce qui m’arrive, je profite à fond de mes sens hallucinés. QR_Code me tire de ma contemplation béate, le type a eu une idée de génie. Il raméne un des t-shirt psychédélico-fluorescent acheté à la dernière édition de la Hadra et le place sur une chaise.

Bon sang. C’est stupéfiant, incroyable, merveilleux. Quel heure est-il ? L’image du lapin dansant sur le t-shirt est animée et vivante, bien vivante. Il nous regarde et nous gratifie d’un sourire guignolesque et amusé. Il rayonne de lumière vibrante et dansante. C’est ça, j’y suis. Mes sens me trompent et atteignent le point de non retour. Ce que je vois ne peut pas être réel. Ce n’est physiquement pas concevable. Ce lapin danseur magique nous divertie de sa danse oréolé de lumière. J’éclate de rire de bonheur et je demande à QR_Code s’il voit ce que je vois. Il me dit oui. Évidemment qu’il me dit oui. On est dans une autre dimension. Nous existons tous les deux dans un endroit secret de la réalité. Et ce n’est plus subjectif me semble-t-il. QR_Code voit ce que je vois. Le lapin danseur magique s’anime et nous inonde de lumière et de couleur. Et dire qu’avant c’était un t-shirt. Est-ce par la grace de notre regard que tu existes ? Peut-être, lapin danseur magique, que tu ne lira jamais ces mots, mais c’était merveilleux de te rencontrer.

Je suis devant mon école. Je viens d’arriver après un trajet plus que laborieux. Je regarde Laura qui fume comme à son habitude sa clope du matin. Elle me regarde et semble comprendre que je reviens de vraiment très loin. Elle me demande « alors? » avec un regard complice et emprun de curiosité. Ça semble vraiment l’intéresser. C’est gratifiant d’être au centre de l’attention. Je me réjouis de partager ça avec elle, et certains de mes camarades. Ceux qui pourront comprendre. Y arriverais-je ? « Tout le monde devrait vivre ça, Laura, au moins une fois dans sa vie, en y étant préparé et en étant bien accompagné ». Elle semble saisir ce que je veux dire sans pour autant approuver. Elle aspire sa cigarette. Ses lévres sont rouge sang, comme ses cheveux. Et moi d’ajouter « Comme une sorte de rite initiatique ». La fatigue m’arrasse. Elle est insoutenablement pesante et c’est seulement le commencement de la journée.

Quelques heures plus tôt la réalité s’est scindé en plusieurs ligne de temps, entendons par là, en plusieurs univers probables à partir d’un instant t. Je me demandais alors à quoi aurait ressemblé ma vie si j’étais sortie avec Laura. Cela aurait-il était possible d’ailleurs ? Non pas que je le veuille maintenant, ou que je le regrette, mais lorsque l’on s’était connu, à un certains moment, j’avais sérieusement envisagé cette possibilité. Elle me plaisait. C’est son visage. Je me souviens de cet instant dont je suis certains de la réalité ; alors que nous luttions pour un projet scolaire en langage C, nous nous étions réunie moi et ma crew chez elle pour avancer. Je me souviens m’être attarder sur une photos d’elle. Elle y paraissait plus jeune et plus enjoué. La vie n’y avait pas encore fait son œuvre. Elle était vraiment belle. En lui faisant remarquer elle me répondait qu’elle avait seize ans, avec une sorte de hargne. Ce n’est pas tant le fait que ce que je disais était embarassant à plusieur égard, mais aussi que cette époque lui semblait sans doute lointaine, pas seulement physiquement, mais psychologiquement. Il y avait du regret dans sa voix, ou un sentiment similaire. Je me disais alors qu’on tombe amoureux si facilement, et tellement souvent... Une seule des réalités propables se matérialise pourtant. Une seule à la fois.

Après cette nuit sous acide, il me semble avoir entraperçu des réalités rêvées et fantasmées. Cet imaginaire n’est peut-être pas si lointain. Sans doute est-ce purement physionomique, c’est notre constitution qui nous empéche d’exister et de vivre simultanément plusieurs réalités parallèle. Alors voilà, je ne suis pas avec Laura, mais avec Djaniss. C’est Djaniss que j’aime aujourd’hui. Et c’est Djaniss qui m’a appelé dans la nuit. Dans quatres heures je lui demanderais si c’est vraiment arrivé. Elle me dira que non. Le soir elle me dira que si. Mais mon téléphone n’aura gardé aucun historique de ses appelles la nuit de la singularité. Plus exactement, l’historique indique un trou béant entre le 18 et le 20. C’est impossible, je ne sais pas nettoyer l’historique sur mon téléphone, pourtant. Je suis bien conscient, je suis sortie du trip. Je suis bien éveillé et je SAIS qu’elle et d’autres personnes m’on appelé. J’ai crashé la réalité. J’ai fait buguer la timeline. Je l’ai mutilé, et cette anomalie est là pour me le rappeler. Une anomalie sans conséquence, minuscule, mais que je ne pourrais jamais oublier. Que s’est-il vraiment passé alors ? Peut-être qu’avant ce trip, je sortais avec Laura, et peut-être que j’ai changé de réalité. Une réalité ou je suis avec Djaniss, que j’ai rencontré à la Hadra Trance Festival me dit ma mémoire. Désolé Laura de t’avoir quitté soudainement, mais je suis sûr qu’un autre moi me remplacera et s’occupera de toi là-bas. Je me fais confiance, ça ira pour nous, là bas. Je songe à toutes ces femmes que j’ai connue. A qui j’ai fait du bien, et du mal. Je songe aux univers multiples de possibilités que j’aurais pu saisir. Au regret d’avoir dit ou fait certaines choses. Au regret de ne pas avoir fait ou dit, au contraire, certaines choses. Je pense à toutes ces femmes que j’ai aimé ou avec qui j’aurais pu m’épanouir si j'avais été moins bête. Clotilde, Capucine, Marie, Sabria, Camille… J’aurais tant aimer que vous soyez là, avec moi et Djaniss. Nous nous serions tous aimé. Nous aurions donné l’exemple à l’humanité. De ce qu’est le véritable amour, inconditionnel. J’aurais aimé que tout le monde soit là.

Je suis devant mon école et Laura me regarde souriante et songeuse. Je suis noyé dans la fumé de sa cigarette qui semble illustrer mon propos. Un univers fluide et changeant. Ce n’est qu’une vue de l’esprit. Mazzaito arrive. Je lui parle de cet univers fractal multiple dans lequel j’ai transité. Je lui dis « Mazza, je te parle à toi, mais hier je parlais à un autre toi, le toi d’un autre univers. Et pourtant tu ne m’est pas étrangé, et je ne te suis pas étrangé ! ». Mazza répond par l’affirmative. Il est captivé par ce que je lui dit. Ça ne fait aucun doute. Il est convaincu. Sérieusement. Ce n’est pas un débile profond. C’est un grand curieux passioné de vulgarisation scientifique et des mystères de la physique quantique. Alors les univers multiples, ami(e), tu pense bien !

Je me lève. Je sens que la réalité peut devenir tout est n’importe quoi. Je crois que je peux maitriser mes nouveaux super pouvoir. Je suis chez QR_Code mais j’ignore où il est. Je crois le voir dans le canapé, mais comme il ne fait qu’un avec le décor, c’est difficile d’être sûr que c’est lui. C’est chez nous maintenant. Le temps de ce voyage. J’observe toutes choses profondément pour en détecter la moindre anomalie ou singularité. Je n’ai plus de corps, ni de jambes. C’est exactement comme dans un rêve lucide me dis-je. Je suis lucide du rêve de ma vie. Je suis un point de conscience dans l’espace, et lorsque je me déplace, je ne sens rien sous moi. J’avance tout droit vers la salle de bain et je me retrouve dans la bénoire. Je dois sûrement léviter parce que je ne me rappelle pas avoir sentis mes jambes effectuer le mouvement nécessaire pour enjamber la bénoire. C’est ça. Je dois sûrement voler. Mais je me souviens. Ce rêve est particulier, contrairement aux autres, je n’ai pas la connaissance intuitive du fait que je vais me réveiller dans mon lit. Si je me réveille de ce rêve je ne sais pas où ça va m’emmener. La mort, certainement. Peut-être que cette nuit je me rappellerais de quand je suis mort. Mais pour l’instant ça ne me dit rien. D’ailleurs ma mémoire est confiné. Je ne sais plus trop qui je suis, quel passé et quel futur me détermine en tant que personne, malgré d’éphémères flashback. Je décide soudains de regarder par la fenêtre, l’univers au-delà de l’appartement y est-il déconstruit à ce point ? Non ? Comme est-ce possible ? Comment ce fait-il que dehors tout semble anormalement… normal ?! Je décide d’aller vérifier. Je préviens alors QR_Code qui, lui, est complétement statique. Son regard est perdu à l’infini, il observe peut-être l’horizon de l’univers qui s’étend continuellement. Peut-être que sa vie défile. Peut-être qu’il se noie dans ses perceptions et que son espace mental se désagrège. « Je sors, je reviens » lui dis-je en refermant la porte d’entrée. Le couloir de son immeuble est plongé dans l’obscurité totale. Pourtant je parviens étonnamment à distinguer les formes. Je me déplace sans difficulté. Je me rend compte que je n’ai pas finit de monter. Je lague. Mon esprit lague. Je suis soudainement dehors. En face de l’immeuble. C’est arrivé si vite. Je ne me rappelle pas comment j’y suis arrivé. Je comprend immédiatement que c’est extrêmement dangereux et qu’il faut absolument que je rentre. QR_Code est certainement dans le même état, et dans peu de temps il aura oublié pourquoi je suis partie. Au moment de décider de rentrer, il me semble être téléporté dans l’appartement. Je ne me rappelle pas être rentré. Si, ça reviens. J’ai sonné, il m’a ouvert. C’est comme dans un rêve. Mes perceptions sont comme un écho assourdis et surtout, surtout, ma mémoire immédiate se réduit dangereusement vite. Je me rappelle que je voulais sortir. Pourquoi ? Je ne sais plus. Alors je ressors, et à nouveau je reviens. Combiens de fois ais-je fais ça, perdu dans une boucle conditionnelle dont la variable principale n’est plus dans un état stable. QR_Code m’ouvre à chaque fois. Clairement, ça a l’air de le gaver. La boucle itérative est-elle bien terminée ? Je me ressaisi, je ne veux pas l’importuner. J’essaie. Le temps se fragmente à l’infini. Chaque instant est répété un nombre invraissemblable de fois. Linéairement, puis dans le désordre. Je n’arrive plus à sortir des boucles temporelles une fois à l’intérieur de l’appartement. Tout se fais échos de tous. Mes sens, ma pensées, le temps.

Bientôt je suis incapable de réflexion. Je deviens multi-threadé. Ma conscience se subdivise et alors qu’un fil d’exécution est lancé sur une idée, une action, l’autre reprend, et ainsi de suite. Je suis duel, je suis triple, je suis quadruple. À force de penser et d’amorcer des actions contradictoires je crois m’entrapercevoir dans un mirroir virtuel, comme lorsque l’on place deux surfaces réfléchissantes l’une en face de l’autre. Il y a dans mon esprit une infinité de moi qui s’efforce de vivre et de penser, chacun comme il l’entend et simultanément. Nous sommes. Nous sommes totalement désynchronisés. Mais nous comprenons tous que quelque chose d’anormale se passe et que c’est hors de contrôle cette fois. Nous craignons de ne plus jamais être unifié. Nous craignons d’avoir brisé le réel, de ne plus jamais sortir de ces boucles temporelles. J’entend au loin QR_Code me parler, mais ça bouche ne bouge pas, et lui non plus ne bouge pas. Les mots que j’entend ne veulent rien dire. Nous comprenons que ce que nous entendons et un échos sensoriel du passé, un passé lointain d’au moins plusieurs minutes. Nous comprenons que cette boucle qui dure une éternité n’est en fait qu’un seule instant et que cette boucle va continuer et me sembler longue… Longue… Longue.... Nous comprenons que ma conscience reçoit des informations sensorielles qui se sont écoulé il y a sans doute plusieurs minutes. Nous comprenons que c’était il y a plusieurs minutes. C’était sans doute il y a quelques secondes . Des minutes. Plusieurs. Des minutes... Que ? Certains d’entre nous son dans le futur, relativement à l’instant où « je » se trouve. De tous ces « Je ». Comme une cascade, nous nous passons les informations sensorielles dans le désordre, de haut en bas. Du futur pour moi. Ce qui est le présent pour eux. Et « je » est clairement en bout de file. Je parviens à me rassurer. Pour le moment rien n’est menaçant. Déjà vu ? Mes autres moi qui me pilotent, et qui sont dans le futur, n’ont pas fait de bêtise. Nous nous faisons confiance, ça va aller. Je n’ai aucun contrôle sur mon corps qui agit tout seule. Je suis spectateur. Du passé, ou du futur. Je ne sais pas. Mais le présent n’est pas là, c’est certains. Ce que je vois est un passé très lontain, mais n’augure rien de menaçant. Ça va passer, il faut que ça passe. Ça va passer. Ça va passer. Il faut que. Ça va. Passer. Passer. Il. Passer. Que. Faut. Va. Passer. Il. Je. Nous. Tu. Il. Réacteur. Gravitationnel. Super. Massive. Blackhole. Fragment. QR_Code. Temps. Maman. Ballon. Maitrisé. The Void. Assiette. Où. Asymptote. Maman. Enter. Suis. Segmentation Fault. Segmentation Fault. Segmentation Fault. Segmentation Fault. Fault. Fault. Fault. Fault. Fault ? Ça reviens. Ma mémoire ? La mémoire. Ça reviens. Immédiate. Ma mémoire immédiate me reviens. Il faut que je m’assoie. Je ne dois pas rester debout. Qui sait, peut-petre que mes fonctions motrices vont elles aussi dérailler. J’ai crée des pointeurs de fonctions addressés sur des zones de mémoire garbage. Qui sait ce qui va en résulter. Merde. Bon sang. Djaniss. M’a appelé. J’ai un vague souvenir de ça. J’essaie de vérifier. Que ? Elle m’a écrit, et je lui ai répondu ? Je ne m’en souviens pas. Merde. « Nous » ne m’a pas tout dis et envoyé. Il y a eu… Des pertes de paquets... Qu’est-ce qu’on disait au téléphone. J’ai du racrocher. C’est ça. Je lui ai dit que je ne pouvais pas lui parler pour le moment, et j’ai racrocher. Merde. Merde. Est-ce qu’elle va mal le prendre ? Est-ce qu’elle va paniquer ? Qu’est-ce que ce… Sont... Ce...message dit ? Je n’arrive pas à y accéder. Ah si. Non. Merde. Je ne comprend pas son message. Si, ça va. Je crois que ça va. Elle n’est pas inquiéte. Je t’aime Djaniss. Pardonne moi. Mes autres moi on géré la situation. Mieux que je ne l'aurais fait... Merde. Quel frailleurs quand même. On a assuré tous ensemble hein? Mais c’est vraiment arriver ? Je n’en suis pas sur.

Je n’arrête pas de checker mon téléphone. Malgré la dissolution des boucles temporelles j’ai manqué quelque chose. Je ne sais pas si je l’ai vécu ou rêvé. QR_Code semble aussi émerger. Il ne sait pas ce qu’il s’est passé, il croit m’avoir entendu parler à Djaniss, mais il n’en est pas sûr. Il a l’air confus, j’essaie de ne pas lui communiquer mon inquiétude. Ça va aller. Je me rappelle avoir lu son SMS qui était rassurant. Ça va aller. Il faut que j’arrête d’y penser et que je me recentre.

C'est comme un battement, chaque pulsation réinitialise ma mémoire immédiate, et ces battements se font plus long, plus doux. Ma mémoire me reviens et lorsque je crois être enfin stabilisé j’oublie tout à nouveau. Comme je suis en mouvement ça me donne l’impression de me téléporter. Mon corps garde une mémoire résiduel de mes mouvements qui m’indique que je me suis bien déplacé physiquement et qu’il n’y a rien de surnaturel. La fenêtre de ma conscience est extrêmement réduite. Il faut que je pense vite et bien avant de perdre le fil. Il faut que j’optimise le code assembleur, les accès mémoires, sinon ça sera le kernel panic à coup sûr. Que s’est-il passé ? Il est déjà presque 23h. Enter the Void se termine. Je n’ai rien vu de tel ? J’ai l’impression que ce n’est pas ce film que j’ai connu. Comment le temps à pu passer aussi vite ? Mon cerveau me parle et me dit alors « Tu pensais trouver Allah, mais soyons sérieux. C’est trop facile. Il te regarde et n’interviendra pas. C’est entre toi et toi. Tu peux continuer dans ce voyage, plus loins encore, mais ce sera irreversible. Tu peux également rester ici, avec ton ami. Les choses vont se stabiliser, lentement, mais tu y arrivera, et tu reviendra. »

Alors c’est ça, j’ai le choix, ami(e). Il m’est offert de choisir. La réalité est une chose infiniment fragile. C’est par la grace de Dieu qu’elle est maintenu. S’il n’y a plus de Dieu pour maintenir ma caverne de platon, alors c’est terminé. L’univers s’effondre littéralement sur lui même, comme un trou noir. Si je retourne là-bas, je n’en reviendrais pas, peut-être que je trouverais les réponses à mes questions, mais j’abandonnerai alors tout ceux que j’ai aimé. Est-ce que je suis prêt à ça ? Même si c’est un rêve, même si ma vie est un rêve, j’aime mes chiméres, ces gens qui peuplent ce rêve. Ça me ferait trop mal de ne plus les revoir. C’est arrivé tellement de fois lors de mes rêves lucides. Je n’ai pas eu d’autres choix que de me réveiller, à chaque fois, sans avoir le temps de dire adieu. Je dois rester ici, encore un peu. Alors c’est décidé, je reste. J’accepte de ne pas être prêt. Je me souviens alors de ce film ; Waking Life. Quand Richard Linklater, dans son propre film, s’adresse au protagoniste rêveur. Il lui dit que la vie c’est cette éternel question que Dieu nous pose et qui est de savoir si oui ou non on veut rejoindre le paradis, ou quelque chose comme ça. Et nous ne cessons pas de repousser ce moment avec des « non » confus et maladroit alors qu’il suffirait de dire oui, pour s’éveiller, enfin. Et j’ai dit non. Alors que je pensais être capable de dire oui. Mais pour moi ça sera non. Pas aujourd’hui.

Je suis dans la rue. Épuisé mentalement et physiquement. J’ignore si je suis encore en train de triper, je m’efforce de reprendre mes esprits. Je pense à ce qu’il s’est passé. Les boucles temporelles. J’ai déchiré la réalité. Elle s’est révélé à moi. Elle est ILLUSION. Que vais je devenir fort de cette révélation ? C’est pas comme si je le savais pas déjà, mais l’appréhender comme ça, avec cette violence. Je ne sais plus qui je suis. Je ne suis plus sûr de mon histoire et de ce qui s’est passé dans ma vie. En réalité je suis mort, et je suis né ce soir là. Le moment de la naissance ou celui de la mort, ça doit certainement ressembler à ça. Mon corps est épuisé. Il fait froid.


Until Dawn

Le film étant terminé on se propose de jouer à Until Dawn. Il faut rebrancher la console à la TV qui, elle, était branché à l’ordinateur. Je regarde QR_Code faire. Mais il se fige tout d’un coup dans une position statique qui n’est pas naturel. C’est comme une photos prise sur le vif. Je suis en mouvement moi, pourtant, pourquoi lui ne bouge pas. Tout me semble assourdis. Soudain QR_Code me parle, il est à l’autre bout du salon, sur le canapé. Je le vois à deux endroits. Et ce qui était une image résiduelle s’estompe soudain pour corriger le glitch, comme si mon cerveau s’était rendu compte que ça ne pouvait pas être possible. Alors quoi ? si je me persuadais que c’était normal de voir mon ami à deux endroit de la pièce en même temps, mon cerveau intégrerais ce mode de fonctionnement ? Sérieusement, la réalité connu ne tiens donc vraiment qu’à ça ? Bon sang, c’est pas possible. Ça reviens. Je continue de monter , en réalité, ce n’est pas terminé. Alors je réalise que ça ne va pas s’arrêter, que c’est très loin d’être terminé, vraiment. Cette nuit semblera avoir duré 10 ans. Mon esprit viellira de dix ans cette nuit là, carefour de tous les possibles.

Le lapin danseur magique n’a pas bougé, il continue sa danse. OKLM. Les rideaux vibres et ses motifs s’animent avec élégance. QR_Code commence à jouer. Tout bouge, tout vibre, la matière est vivante. Son esprit, animé, se révèle à moi. Il y a un décalage entre mes sensations tactiles et ce qu’il se passe vraiment. Ça se reverbère aussi. J’aimerais tant que Djaniss soit là avec moi. On ferait l’amour, ça serait fabuleux. Elle prendrait soin de moi, elle me dirait qu’elle m’aime, je la regarderais, et je lui dirais, avec mes yeux et mon corps.

Ami(e) tu dois te dire que pour un premier trip sous LSD regarder Enter the Void et jouer à Until Dawn, c’est un peu cliché… Et pourtant. Quel coincidence quand même…. Enter the void, until dawn. Qu’est-ce que ça signifie vraiment? Alors que le jeu commence, et que je n’y comprend rien. Je repense au film. Oscar est mort. Tout ça pour nous dire qu’il est mort. Est-ce que je suis mort ? J’entend des ados parler. Ils ont l’air d’être en colonie de vacance dans un chalet. Il y a le beau Rami Malek. Ah, ah, je l’aime bien lui. Je ne connais pas du tout le jeu, mais j’espére qu’il ne va pas mourir. Les autres jeunes de cette espèce de teenage road movie vidéo-ludique sont insuportable de bêtise. C’est ce qu’il me semble en tout cas, parce que je ne comprend pas ce qu’il se passe ni ce qu’il dise, mais le timbre de leur voix me semble faux, comme dans un sitcom idiot. Est-ce QR_Code, qui joue, et qui refait la même chose, ou encore une boucle temporel ? Je revois la même chose sans arrêt. Mais la tension monte. D’ailleurs QR_Code semble très concentré. Une question ? Qui est ce type dans son fauteuille qui s’adresse à nous. Il nous demande si nous pensons que tout ça et réel. Et il faut que QR_Code ou moi même répondions par l’intérmediaire de la manette. C’est pas possible. C’est vraiment en train d’arriver ? On était dans un chalet avec des jeunes qui attendent on ne sait quoi, et le jeu s’arrête. Disparu. La PS3 est réellement entrain de nous psychanaliser et nous demande si on pense que tout ça est réel. Même QR_Code est choqué. On ne sait vraiment pas quoi répondre. Comme on a pris des produits, je suggère de lui dire la vérité : On ne sais pas si c’est réel, mais appriori ça ne l’est pas. Quoiqu’il en soit, ce serait sûrement mal aviser de mentir. Là dessu le type nous demande de quoi on a peur. Alors on répond. Enfin on essay, mais on ne tombe pas d’accord. Vraisemblablement QR_Code n’a pas peur des mêmes choses que moi. Alors on en débat comme on peut. Il ne faut pas mentir à cet homme. C’est important.

Je m’affale dans le canapé. Le jeu semble avoir repris. Mais du coup est-ce vraiment arrivé ? Que s’est-il passé ? D’où viens ce mec pas rassurant qui nous a posé ces questions ? Je demande à QR_Code s’il se souviens de ça. Il me dit que oui et que ça fait partie du jeu. Ah oui… Le jeu. C’est vrai qu’on joue. C’est un jeu, juste un jeu… Ça va aller… Une sorte de torpeur s’empare de moi, d’inconscience. Qu’ai-je fais, qu’ai-je dis ? Que ? C’est la drogue. Ça m’a beaucoup marqué.

À l’école. J’écoute Sarko Skanking. Un classique me dis-je. Pourquoi tout me renvoie à ce qu’il s’est passé ? Dans quelques instant notre hipster teacher va venir nous chercher pour un exercice en anglais. Il va falloir raconter trois moments de notre vie, mais une seule de ces histoires devra être vrai. Ce sera à mes camarades de deviner laquelle en me posant des questions. Quand c’est à mon tour de prendre la parole et de raconter mon histoire, je suis pris d’un doute énorme. Laura est là et me regarde, un peu taquine, elle sait. Elle est complice de mon délire et de ma parano. Réalise-t-elle l’ironie de la situation? Je raconte trois histoires. Les trois sont vrais. Ou fausse. Je ne sais pas. Je ne me rappelle plus, on verra. Ça fait plusieurs heures que le trip est terminé et je ne suis plus sûr de rien, et ces gens me questionnes sur moi. Sérieusement ? Il faut que je dorme. Des hallucinations résiduelle se manifeste. Il faut que je me recentre. C'est la fatigue.

QR_Code est moi même sont incapable de jouer. Il essaie de mettre un autre film, il essaie de mettre des South Park. Il essaie plein de truc, mais ça ne marche pas des masses. À nouveau je le vois double. Ça ne me surprend pas. Alors on essai de parler. Il y a de la confiance et de la tendresse entre nous. C’est une belle amitié. Je veux le meilleur pour lui. Je veux qu’il soit heureux. Je lui dit que je l’aime, et que c’est génial ce qu’il nous arrive. QR_Code acquiesse. On se fait un calin. Il me parle. Je l’écoute. J’écoute ce qu’il a besoin de me dire et qu’il a au fond de lui. J’essaie de lui répondre, mais il embraye sur autre chose sans cesse. Ce n’est pas grave. Ça me conviens. Au bout d’un moment ce qu’il dit ne veut plus rien dire, mais il y met beaucoup de conviction. C’est clair dans sa tête, mais je ne comprend rien. Est-ce moi qui reçois l’information dans le désordre, ou lui qui ne parviens pas à parler? Je fais mine de comprendre. On peut parler avec les expressions faciales, en fait. C’est comme dans Antiviral. Le visage est une structure informationnel à très haute densité. Ça devait être dans Ghost in the Shell que j’avais entendu ça, que l’âme réside à la surface du visage. Alors je regarde ton âme QR_Code.

Je propose de mettre de la musique. Je propose Idle Sunder.

idle_sunder-aether_ii.jpg


Ça m’avait fait immensément plaisir à l’époque que tu sois sensible à ça. Ce groupe anonyme est fabuleux. Ce sont de vrais psychonauts. Ils ont ramené quelque chose de leur voyage et l’on mit en texture sonore, nappes de drone et paysages sonic. On s’écoute Trillion Lightreflections, The Outland, Substrata III, Aether II, Futur Self et bien d’autre. Tous ces morceaux qui m’ont fait voyager sans drogue, au confins de moi même. Ça nous appaise. Ça nous recentre en nous même. La nuit est déjà bien avancé.

En me réveillant vers 19h. Je réalise comme trois heures de sommeils peuvent être réparatrices. En rentrant de l’école vers 16h je me suis endormis comme une masse. Je me sens encore en vrac. Ma mémoire me joue encore des tours. Est-ce arrivé ? Il me semble que j’appelle Djaniss, comme à mon habitude à cette heure là. Elle ne réalise pas ce qui m’est arrivé, ça met un peu de distance entre moi et elle. En même temps, c’est encore trop frais. Mais je l’aime. Je sais qu’un jour elle comprendra. Un jour j’arriverais à lui raconter.

La lumière chez QR_Code est toujours aussi belle. Le lapin danseur magique semble plus sage mais son énergie est bien présente. Je décide de sortir mon carnet de dessin. Il faut absolument que je dessine. Alors je dessine. QR_Code regarde et se roule un pétard. Quand j’ai finis de dessiner, je lui montre.

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Ça le laisse sans voix, mais je n’ai pas l’impression qu’il trouve ça chouette. Il tourne les pages de mon carnet. Je regarde attentivement son visage. Il est plongé dans mes dessins. Littéralement. QR_Code pénétre dans mon univers par l’intermédiaire de mon carnet. Ça me fait plaisir. Il s’arrête sur l’un des personnages que j’avais dessiné à la suite d’un rêve, il y a un moment. Il doit en tomber amoureux, parce qu’il la trouve très belle, la jeune femme sur le dessin. Peut-être est-ce sa simplicité, son regard, son expression. Elle est dépourvu de connotation sexuelle, mais elle est attractive. Une femme dans sa plus noble essence.

SbNA6Ya.png


Il continue de tourner les pages, je lui raconte les dessins. Il me dit qu’il trouve ça magnifique, ça me fait très plaisir. Moi même je ne reconnais pas mes propres dessins. C’est très étrange.

Nous parlons, nous mangeons. Nous buvons. Le goût du carambar que je mache me parviens à rebourd. Je suis un peu lassé. Je me dis qu’on ne peut pas vivre comme ça. Une société de perche permanente ne serait probablement pas viable. En même temps, pourquoi la perche permanente ? Ce qui est intéressant, me dirais-je plus tard, c’est d’osciller entre ces perceptions pour étendre sa conscience.

Je sens la fatigue qui prend le pas sur l’acide. J’ai du mal à formuler des phrases mais plus pour les mêmes raisons. Alors que la descente se fait sentir, que nous revenons à nous même, nous ne parvenons malgré tout pas à récupérer complétement. Quand je ferme les yeux des motifs psychédéliques impriment ma vision. Ami(e), comment te dire. Le premier jour post-trip sera très difficile, je serais pris d’angoisse et de paranoïa, la première semaine me semblera irréel et mes rêves nocturnes seront fortement influencés par ce qu’il s’est passé... Les mois qui suivrons seront fait de prises de conscience de l’impact que cela aura eu et que ça continue d’avoir sur moi. Ami(e), est-ce que tu comprend ? C’est comme l’incroyable influence de la gravité sur les astres. Le soleil est si loin et pourtant il nous maintient sur un orbite parfaitement tracé. Il tord l’espace-temps comme ce trip a d’efformé la structure mental de ma conscience. Mon cerveau est physiquement transformé. Pour toujours. Dans mon esprit un trou noir super massif et lumineux est né et s’éloigne de moi, mais son influence gravitationnelle et sa lumière visible par effet doppler se manifeste continuellement à moi. Toutes ces fois où j’y ai repensé, ou j’ai essayé de comprendre, ça m’a ramené à cet état de conscience alterné ou mes sens semblaient au bord de la rupture. Comme un astronome qui observe une singularité de trop près.

C’était merveilleux, et terrifiant. Je souhaite à tout le monde de vivre ça au moins une fois. Préparé et bien accompagné. J’ignore si je recommencerais. J’ignore où ça m’emménera. Mais je remercie Dieu de m’avoir protégé. QR_Code d’avoir était lui même, cette personne que j’aime tant. Fish de m’avoir accompagné dans la monté et Djaniss, enfin, d’être la pour moi et d’être celle que j’aime. Vous avez tous participé à ce trip d’une certaine façon. Et toi aussi ami(e), tu fais partie de mon histoire. Merci d’avoir vécu ça avec moi, par procuration. Je regrette tu sais, malgré tout, ça ne rend pas justice à l’expérience. J’aimerais te toucher et te prendre dans mes bras pour te remercier d’exister. J’ignore si on se connaîs, mais je sais que tu es mon ami(e).

Je t’aime. À bientôt pour une nouvelle aventure onirique.
 
Eh beh, quel TR ! Bravo, j'ai vraiment apprécié le lire :) (respect pour le boulot que tu as fourni pour rédiger ça !). Le style est très agréable. Doux (dans le sens où on arrive à facilement se laisser porter), très immersif. Tu décris vraiment très bien les effets du LSD (enfin, de ce que j'ai pu vivre, ça me parle). J'ai réussi à ressentir la violence du mindfuck que tu as vécu et wow, c'était intense ! Heureusement qu'aucun de vous deux n'est parti en bad parce qu'avec de tels effets, ça aurait sûrement pas été très joli à voir ^^'. Vous saviez à quel dosage vous étiez ?

Niveau RdR c'est pas ultra parfait (je dis ça sans méchanceté hein). Un sitter n'aurait pas été de trop je pense. Je mets également des réserves sur le fait de souhaiter une telle expérience à tout le monde. Tout le monde n'a pas "la chance" d'avoir un bon équilibre mental permettant de sans sortir sans dommages. Mais je comprends ton enthousiasme :). C'est humain de vouloir faire vivre aux autres ce qui nous a émerveillé / changé / etc. M'enfin, comme je disais, on n'est pas tous à même de supporter ça. Breeef.

Ha et j'allais oubliais, tes dessins sont vraiment très chouettes :). Préférence pour le premier, qui a une aura très mystérieuse / magique.
Merci encore d'avoir partagé cette autre réalité avec nous.
 
Merci :)

Pour le RdR, clairement, c'était la merde. Je me suis fait la réflexion et j'aurais du en parler dans le TR. Ca aurait pu partir en vrille à tellement de moment. Je croyais avoir le mental et pourtant... J'étais au bord du bad à de nombreux moment. Du coup ouais, un sitter n'aurait pas été de trop. Comme j'ai l'habitude de faire des rêves lucide j'étais à même de reconnaitre mon état à un moment de la soirée. Sinon clairement, je me serais barré et j'aurais fait n'importe quoi. C'est pour ça aussi que je dis "tout le monde, mais bien préparé et accompagné". J'aurais du préciser "par un sitter expérimenté".

En parlant du mental, rétrospectivement, et j'essaie de mettre l'accent là dessu; c'est assez incroyable comme ça transforme profondément l'individu. En une seule prise.

Je ne connaissais pas le dosage, ça nous a été livré comme tel. Je ne saurais pas dire ni évaluer la dose. Mais ça a durée 12h.

Merci d'avoir pris le temps de lire et d'insister sur l'importance du RdR. Je me rend compte que je donne pas le bon exemple.
 
C'est super bien écrit et tes dessins déchirent. Mais j'ai pas encore tout lu. Bordel faut que je réapprenne à prendre du temps pour faire les choses. Merci pour le partage en tout cas.

Tout ça me rappelle aussi qu'un trip psychédélique ça ne s'improvise pas. Et que j'ai pas eu de partenaire de trip qui s'intéresse vraiment à la chose depuis un moment ! Préparer des trucs à regarder, des choses à écouter, des activités qui emballent tout le monde ou au moins qui tiennent à cœur à l'un et que les autres sont assez ouverts pour découvrir, etc. Là le coup du t-shirt c'est improvisé par exemple mais c'est une bonne idée. A défaut d'avoir préparé, faut savoir bien improviser défoncé. :P
 
Sludge a dit:
C'est super bien écrit et tes dessins déchirent. Mais j'ai pas encore tout lu. Bordel faut que je réapprenne à prendre du temps pour faire les choses. Merci pour le partage en tout cas.

Tout ça me rappelle aussi qu'un trip psychédélique ça ne s'improvise pas. Et que j'ai pas eu de partenaire de trip qui s'intéresse vraiment à la chose depuis un moment ! Préparer des trucs à regarder, des choses à écouter, des activités qui emballent tout le monde ou au moins qui tiennent à cœur à l'un et que les autres sont assez ouverts pour découvrir, etc. Là le coup du t-shirt c'est improvisé par exemple mais c'est une bonne idée. A défaut d'avoir préparé, faut savoir bien improviser défoncé. :P

Alors en fait si, ça avait été préparé dans le sens où l'on voulait jouer à Until Dawn et matter Enter the Void que QR_Code n'avait pas encore vu. Pour la musique je savais que je mettrais du Idle Sunder à un moment de toute façon. Là dessu, pour nous occuper, il y avait de quoi. J'avais également pris de quoi dessiner pour l'occasion. Nan le vrai problème, c'était le RdR.
 
Ouaip après y'a toujours le risque que les choses préparées se révèlent inadaptées une fois trippé. :)

Avoir un sitter c'est bien mais le problème c'est qu'on résume souvent un sitter à une personne sobre. Or à mon sens il faut une personne sobre ou presque, et surtout expérimentée dans la prise en charge de personnes trippées. Ce qui n'est pas évident à trouver en fait. Donc vaut mieux être à deux personnes de confiance qu'avec un sitter qui ne gèrera pas du tout.
 
Pour le dosage, les autres pourront me corriger si je dis des bêtises, mais j'estime que ça devait tourner autours de 250ug (peut-être plus ?). Ce qui est un dosage plutôt très lourd. Qui plus est pour une première fois (si j'ai bien compris) ! Généralement on recommande plutôt 100ug ^^.

Sinon, je viens de Googler "Until dawn" pour voir ce que c'était (ouais, je suis pas trop jeux vidéos) et j'crois que jamais de la vie j'essaierais de jouer à ça sous trip xD. Ca me semble même complètement saugrenu comme idée de vouloir jouer à ça sous trip ^^'. Je serais curieuse de connaître vos motivations de jouer spécifiquement à ce jeu. Vous n'aviez pas peur que ça vous fasse bader ?

Après, pour le fait de ne pas montrer le bon exemple, le forum est là justement pour avoir un peu recul sur nos erreurs, voir ce qui aurait pu être mieux fait, etc. Histoire que ça puisse servir aux autres.
 
Astree a dit:
Pour le dosage, les autres pourront me corriger si je dis des bêtises, mais j'estime que ça devait tourner autours de 250ug (peut-être plus ?). Ce qui est un dosage plutôt très lourd. Qui plus est pour une première fois (si j'ai bien compris) ! Généralement on recommande plutôt 100ug ^^.

Sinon, je viens de Googler "Until dawn" pour voir ce que c'était (ouais, je suis pas trop jeux vidéos) et j'crois que jamais de la vie j'essaierais de jouer à ça sous trip xD. Ca me semble même complètement saugrenu comme idée de vouloir jouer à ça sous trip ^^'. Je serais curieuse de connaître vos motivations de jouer spécifiquement à ce jeu. Vous n'aviez pas peur que ça vous fasse bader ?

Après, pour le fait de ne pas montrer le bon exemple, le forum est là justement pour avoir un peu recul sur nos erreurs, voir ce qui aurait pu être mieux fait, etc. Histoire que ça puisse servir aux autres.

Alors Until Dawn, comme je disais, je connaissais pas du tout. Je savais juste que c'était une sorte de "film" interactif, très psychologique, dans lequel chaque décision influence le déroulement de l'histoire. D'ailleurs, ça m'a beaucoup fait cogiter. Le jeu ne fait pas spécialement peur. C'est très "graphique" par moment, mais ça ne fait pas peur. La tension viens clairement des enjeux que tu met dans l'histoire et de ta relation aux personnages auquel tu finis par t'attacher pour certains. Qu'est-ce qui nous a motivé? Ben...Bonne question. On voulait y jouer depuis un moment, mais à aucun moment on s'est dit que ça pouvait nous faire bader. Au contraire, on était à fond dedans en fait. C'est construit comme un truc halluciné ce jeu. Donc ça matchait vachement bien. Même après y avoir joué sobre, c'est halluciné comme jeu. Mon ami et moi on aime beaucoup les films d'horreurs. Surtout les psychologiques. En ce qui me concerne; Mr Babadook, L'échelle de Jacob ou They look like people. On était vraiment à fond pendant un moment, et on ensuite on à décroché. Et on est passé à autre chose. Mais c'est un bon souvenir! Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les oeuvre d'horreur psychologique ont souvent une happy end dans le sens ou il y a une sorte de résilience chez les protagonistes. Du coup c'est très intéressant comme cheminement. Encore plus quand t'es sous acide du coup!

Dans le TR, je fais référence à ces scènes dans le jeu. C'est... ultra chaud, vous allez voir xD

[video=youtube;WlN5TE7r68I]

[video=youtube;zikJYHeeXuI]

J'ai du zapper des trucs parce qu'en fait on reviens plusieurs fois chez le psy, et à chaque fois l'environnement chez lui deviens de plus en plus glauque xD. C'était ouf!

[video=youtube;26Ya_Iii85M]

Quelques extrait pour vous donner une idée du truc. Perso c'est ça qui m'a le plus marqué! Ca devait être lui le sitter xD!
 
Je m'y connais pas trop en Lsd, en revanche ton tr est hyper agréable à lire, en attendant avec impatience le prochain ! :-)
 
Merci Hydrolik, ça me fait plaisir. J'étais un peu anxieux par rapport au format.
 
uroborus a dit:
Merci Hydrolik, ça me fait plaisir. J'étais un peu anxieux par rapport au format.
Ne doute pas à l'avenir, c'est originale et plus que plaisant à lire, et tu dégages un petit quelque chose de plutôt agréable dans ta personnalité alors:

Merci d'avoir partagé ce TR avec nous, avec moi, ce fût un moment de lecture fort fort fort appréciable ;)
 
C'est le genre de TR qui dégage quelque chose d'exceptionnel. Quelque chose de marquant psychologiquement. Comme si ça avait touché à un point fondamental de notre vie personnelle. Je te suis super reconnaissant pour ça :yawinkle::+1: Ton TR est l'un des plus beaux qu'il m'ai été donné de lire, et pourtant j'en ai lu des TRs "de genre" !
 
Poah mon gars, quelle aventure !

Dès le début on sait que ça va être particulier :
Je leur dis qu'il y avait, avant ce soir là, deux singularités dans ma vie. Le jour de ma naissance et celui de ma mort.

Merci beaucoup du partage, vraiment. Ton texte est magnifique, tout en subtilités, ça rend tellement hommage a l'expérience que tu décris !
Vous aviez l'air d'être ultra stable psychologiquement, ou en tout cas parfaitement prêts à vivre ça, parce que vous êtes vraiment restés du coté positif pendant tout le truc.

C'est marrant parce que tu décris assez peu les visuels, et puis en fait c'est très bien, parce que le visuel on s'en fiche un peu finalement.
Pour un premier trip ça avait l'air d'être vraiment très propre. Grosse confusion évidemment, mais ça avait pas l'air de partir dans l'incompréhension.

La métaphore du multi thread avec une partie des "moi" qui évoluent dans le futur, wow, l'image est tellement belle et juste à la fois.

Encore merci man :heart:.
 
Je tarde à répondre, mais merci pour vos retours! Ça me touche vraiment.

Je suis dans l'informatique, ça a beaucoup influencé l'interprétation de ce que je vivais. J'avais littéralement l'impression de décompiler mon esprit et d'explorer le code assembleur de mon âme.
 
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