Laura Revenudelaba
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L’ÉGOCENTRISME CHEZ L’ENFANT - NIVEAU COGNITIF DES CATÉGORISATIONS
Entre 6 et 12 ans, l’esprit de l’enfant opère une ouverture intellectuelle au monde, par structuration de sa pensée en catégories. La tâche cognitive majeure de ce stade est la maîtrise des classes, des relations et des quantités (hiérarchisation et proportionnalité). De ce fait l’enfant va adopter des conduites directement logiques et réfléchies, plus proches de celles des adultes.
Au fil de son développement cognitif, l’enfant acquiert la capacité d’emboîter les classes, d’effectuer des relations en série et de maîtriser la conservation des quantités, avec réversibilité. Il devient alors capable de faire des syllogismes (raisonnements déductifs simplistes ou rigoureux : si A = B, alors B = A ; si A < B < C, alors C > A). Ces acquisitions nouvelles s’assimilent aux connaissances précédentes, qui en créent des plus élaborés, en se décentrant toujours plus des impressions immédiates, très subjectives. Si les formes opératoires liées à la structure égocentrique enfantine sont toujours présentes (incapacité à différentier clairement ses constructions mentales propres des faits perçus), l’enfant construit des schèmes cognitifs qui lui permettent de gagner en objectivité, dans une réorganisation continue de ses structures psychiques (assimilation et accommodation).
Ainsi, lorsqu’il élabore une hypothèse, il comprend progressivement que cette construction mentale est imposée par des faits extérieurs, obtenus au travers d’expériences, plutôt que dérivée de son activité mentale propre. Au travers de ses interactions avec l’environnement, l’enfant comprend la différence entre les phénomènes extérieurs et ses interprétations personnelles, façonnées intérieurement par ses interactions avec le milieu. Néanmoins encore égocentré dans ses structures cognitives, lorsque sa position est contredite, souvent l’enfant ne modifie pas son hypothèse, mais va, au contraire, réinterpréter les faits pour qu’ils correspondent à sa supposition. Ainsi l'idée prévaut sur la réalité. Quitte à tordre la réalité pour l’adapter à l’idée qu’il s’en fait, au lieu de changer son interprétation des faits. On remarquera que de nombreux adultes opèrent toujours ainsi, quand leur idée de la réalité doit prévaloir sur la réalité en elle-même, pour ne pas perdre la face.
Au fil de son développement, la compréhension de l’enfant s’appuie sur des explications verbales, toujours plus élaborées qu’il se décentre avec objectivité.
De grandes catégories de pensée très schématisées, l’enfant va préciser sa pensée en voie de structuration grâce à des raisonnements de plus en plus précis et autocritiques. Les nouvelles facultés intellectuelles de l’enfant, acquises via l’élaboration de nouveaux schèmes cognitifs, lui permettent de classer en sous catégorie et en ensemble, de sérier, de mettre en correspondance ou de différencier, de conserver des ordres de grandeurs, d’émettre des hypothèses au conditionnel - tout ce qui est relatif à des logiques déductives mathématiques, et plus largement à une pensée décentrée, abstraite.
Égocentrisme structurel et spatialité, une question de mise en perspective dans un espace projectif.
Vers 7-8 ans, l’enfant parvient à se représenter le développement des surfaces d’un volume (imaginer toutes les faces du volume, même celles qu'il ne voit pas directement). Ceci signifie la possibilité de quitter son point de vue personnel, quant à l’image qu’il a d’un volume selon son point de vue propre. L'enfant comprend qu'il existe plusieurs perspectives, toutes aussi vraies que les autres. Surmonter son égocentrisme intellectuel nécessite de coordonner différents points de vue possibles, en comprenant qu’il n’y a pas qu’une vérité mais un ensemble de perspectives selon les positionnements adoptés. Par ailleurs la conservation des longueurs mesurées s’établit, ainsi que la transitivité des égalités (faire des liens entre les ordres de grandeur).
Si ces schèmes cognitifs paraissent surtout liés aux mathématiques, ils sont la base de notre capacité à saisir avec abstraction les choses. A coordonner les objets que l’on traite mentalement en les mettant adéquatement en relations dans nos raisonnements, au-delà de leur aspect matériel.
Il est ici question de différenciation, essentielle à tout décentrement, lorsqu’il s’agit de différencier ce qu’on voit de ce qui est véritablement. Mesurer la réalité permet de déconstruire nos illusions d'optiques, tout comme critiquer certains discours assurent ne peut pas se laisser bercer d’illusions par quelques pensées magiques et autres idées mystifiées. Sans prise de conscience des différences entre son point de vue et les multiples perspectives qui composent la réalité, l’enfant s’attache à l’objet lui-même, auquel il prête une sorte de pseudo-constance, de vérité fondée sur une croyance inaliénable. En prise à ses subjectivités, l’ignorance propre à l’égocentrisme engendre de faux absolus, via toutes sortes de biais cognitifs qui tendent à confirmer nos idées fausses. Se décentrer est la seule façon de se détacher d'idées erronées, mais que l'on prenait pour vraies, du fait d'être égocentré. D'une désillusion nous gagnons d'autres illusions, et ainsi toujours nous nous rapprochons de ce que nous croyons être la vérité. Notre vérité.
LE RAISONNEMENT CHEZ L’ENFANT
L’égocentrisme se manifeste au travers du raisonnement de l’enfant lorsqu’il est incapable de manier les relations logiques, en pensant par juxtaposition et en se montrant insensible à la contradiction (incapacité à comprendre le point de vue d’autrui, ou à inférer dans ses idées en changeant d'avis).
En ce qui concerne le milieu, autant qu’en ce qui concerne les autres individus, le jeune enfant se trouve au cœur d’un monde physique et social inconnu, sans plus de connaissances du monde dans lequel il vit, selon Piaget « il ne pourra qu’être victime de la perspective particulière où les circonstances le placent ainsi ».
Quand un enfant est face à des tâches trop difficiles à résoudre pour lui, selon ses capacités cognitives, il donne la réponse qui lui est possible, celle de son point de vue propre.
Raisonner exige un degré de conscience supérieur, une conscience réfléchi , dans une abstraction des productions spontanées de sa conscience primaire. Il s’agit d’une sorte de conscience au second degré (conscience secondaire), grâce à laquelle l’esprit, se retournant en quelque sorte vers lui-même, se distingue de ses propres états pour se poser comme sujet pensant en face de l’objet pensé. De sujet pensant, l'esprit se prend pour objet pensé dans une auto-observation. La prise de conscience du sujet est donc corrélative à celle de l’objet. Sortir d’un état d’égocentrisme enfantin, de « pensée de rêve », où son moi se confond dans l’environnement, nécessite un décentrement du sujet (l'enfant) des objets alentours. Le sujet se prend alors lui-même pour objet dans un dédoublement réflexif.
INTUITION ET PENSÉE
L'intuition, vive et fugace impression de connaissance dans nos cognitions, donne du sens aux choses.
L’intuition est une impression subjective momentanée, qui fait entrevoir un ensemble de données objectives très condensées. Elle révèle une certaine connaissance sous forme d’un « flash » dans l’esprit, qui alors perçoit le sens de la chose pensée. Ainsi l’intuition joue un rôle essentiel dans la prise de connaissance, certains la définissant comme « la faculté de connaître ». Selon Piaget, entre 4 et 7 ans s’organise la pensée intuitive, « dominée par le rapport immédiat entre le phénomène et le point de vue du sujet ». La pensée intuitive de l’enfant, au départ très subjective et fortement teintée d’absolue, évolue vers la décentration, c’est le produit d’une nouvelle organisation cognitive assurant des opérations logiques et déductives plus raisonnées. De fait, l’enfant apprend à expliciter ce qu'il pense, à argumenter via un raisonnement logique abstrait son intuition, afin de s’en décentrer pour ne pas faire de son impression subjective immédiate une généralité constante, soit disant objective.
Illusion égocentrique intuitive de prendre ses impressions subjectives pour objectives.
Sont associés aux intuitions des symboles, plus ou moins conscients, qui servent de repères dans nos représentations. Si les symboles peuvent être collectivement partagés, nos repères symboliques propres sont évidemment personnels, bien que par égocentrisme, par indifférenciation avec autrui, nous pouvons penser que tout un chacun les partage. À ce moment, l’égocentrisme réapparait par une indifférenciation entre ses propres symboles (que l’individu croit absolus) et ceux d’autrui. L’égocentrique n’est pas en mesure de considérer que les autres puissent avoir une catégorisation symbolique différente de la sienne. Néanmoins, si chaque inconscient est animé par ses propres symboles, il existe des symboles universels collectivement partagés, qui structurent l'inconscient collectif commun à tous les humains, à différentes échelles civilisationnelles.
EN CONCLUSION
Pour Piaget, ce qui caractérise l’évolution de l’intelligence est qu’après une période préopératoire (préparatoire), l’enfant « réinvente pour lui, aux environs de 7 ans, la réversibilité, la transitivité, la récursivité, la réciprocité des relations, l’inclusion des classes, la conservation des ensembles numériques (...) autrement dit toutes les assises de la logique et des mathématiques ». Ces schèmes ne sont pas préformés, il ne suffit pas d’attendre passivement qu’ils émergent pour pouvoir opérer avec, ils demandent un effort constant d’apprentissage et de travail dans la réinvention pour être efficient.
Un esprit rationnel et critique se construit dans la sculpture de soi.
Afin de gagner en autorité sur soi-même (se maîtriser), sans autoritarisme il s’agit d’apprendre aux enfants à penser rigoureusement, avec déduction et logique raisonnée, ce qui nécessite une certaine auto-discipline, en maitrisant son corps dans l’environnement et en ne prenant pas pour acquise et universelle la première idée qui surgit dans son esprit. Cela nécessite des fonctions exécutives attentionnelles opérantes, telles que se concentrer, inhiber ses comportements non désirés, planifier ses volontés d'atteindre des objectifs et exercer sa mémoire de travail. Si cela en passe par un travail psychologique (auto)éducatif, cette volonté d’un esprit critique à même de penser avec rationalité relève d’une philosophie de vie, via des rapports à soi, à autrui et au monde plus objectifs, parce que décentrés. La notion d’empathie étant essentielle à toute forme d’écologie sociale, elle est la dimension relationnelle à travailler collectivement, afin que chacun s’émancipe en s’élevant en lui-même dans le groupe.
Entre 6 et 12 ans, l’esprit de l’enfant opère une ouverture intellectuelle au monde, par structuration de sa pensée en catégories. La tâche cognitive majeure de ce stade est la maîtrise des classes, des relations et des quantités (hiérarchisation et proportionnalité). De ce fait l’enfant va adopter des conduites directement logiques et réfléchies, plus proches de celles des adultes.
Au fil de son développement cognitif, l’enfant acquiert la capacité d’emboîter les classes, d’effectuer des relations en série et de maîtriser la conservation des quantités, avec réversibilité. Il devient alors capable de faire des syllogismes (raisonnements déductifs simplistes ou rigoureux : si A = B, alors B = A ; si A < B < C, alors C > A). Ces acquisitions nouvelles s’assimilent aux connaissances précédentes, qui en créent des plus élaborés, en se décentrant toujours plus des impressions immédiates, très subjectives. Si les formes opératoires liées à la structure égocentrique enfantine sont toujours présentes (incapacité à différentier clairement ses constructions mentales propres des faits perçus), l’enfant construit des schèmes cognitifs qui lui permettent de gagner en objectivité, dans une réorganisation continue de ses structures psychiques (assimilation et accommodation).
Ainsi, lorsqu’il élabore une hypothèse, il comprend progressivement que cette construction mentale est imposée par des faits extérieurs, obtenus au travers d’expériences, plutôt que dérivée de son activité mentale propre. Au travers de ses interactions avec l’environnement, l’enfant comprend la différence entre les phénomènes extérieurs et ses interprétations personnelles, façonnées intérieurement par ses interactions avec le milieu. Néanmoins encore égocentré dans ses structures cognitives, lorsque sa position est contredite, souvent l’enfant ne modifie pas son hypothèse, mais va, au contraire, réinterpréter les faits pour qu’ils correspondent à sa supposition. Ainsi l'idée prévaut sur la réalité. Quitte à tordre la réalité pour l’adapter à l’idée qu’il s’en fait, au lieu de changer son interprétation des faits. On remarquera que de nombreux adultes opèrent toujours ainsi, quand leur idée de la réalité doit prévaloir sur la réalité en elle-même, pour ne pas perdre la face.
Au fil de son développement, la compréhension de l’enfant s’appuie sur des explications verbales, toujours plus élaborées qu’il se décentre avec objectivité.
De grandes catégories de pensée très schématisées, l’enfant va préciser sa pensée en voie de structuration grâce à des raisonnements de plus en plus précis et autocritiques. Les nouvelles facultés intellectuelles de l’enfant, acquises via l’élaboration de nouveaux schèmes cognitifs, lui permettent de classer en sous catégorie et en ensemble, de sérier, de mettre en correspondance ou de différencier, de conserver des ordres de grandeurs, d’émettre des hypothèses au conditionnel - tout ce qui est relatif à des logiques déductives mathématiques, et plus largement à une pensée décentrée, abstraite.
Égocentrisme structurel et spatialité, une question de mise en perspective dans un espace projectif.
Vers 7-8 ans, l’enfant parvient à se représenter le développement des surfaces d’un volume (imaginer toutes les faces du volume, même celles qu'il ne voit pas directement). Ceci signifie la possibilité de quitter son point de vue personnel, quant à l’image qu’il a d’un volume selon son point de vue propre. L'enfant comprend qu'il existe plusieurs perspectives, toutes aussi vraies que les autres. Surmonter son égocentrisme intellectuel nécessite de coordonner différents points de vue possibles, en comprenant qu’il n’y a pas qu’une vérité mais un ensemble de perspectives selon les positionnements adoptés. Par ailleurs la conservation des longueurs mesurées s’établit, ainsi que la transitivité des égalités (faire des liens entre les ordres de grandeur).
Si ces schèmes cognitifs paraissent surtout liés aux mathématiques, ils sont la base de notre capacité à saisir avec abstraction les choses. A coordonner les objets que l’on traite mentalement en les mettant adéquatement en relations dans nos raisonnements, au-delà de leur aspect matériel.
Il est ici question de différenciation, essentielle à tout décentrement, lorsqu’il s’agit de différencier ce qu’on voit de ce qui est véritablement. Mesurer la réalité permet de déconstruire nos illusions d'optiques, tout comme critiquer certains discours assurent ne peut pas se laisser bercer d’illusions par quelques pensées magiques et autres idées mystifiées. Sans prise de conscience des différences entre son point de vue et les multiples perspectives qui composent la réalité, l’enfant s’attache à l’objet lui-même, auquel il prête une sorte de pseudo-constance, de vérité fondée sur une croyance inaliénable. En prise à ses subjectivités, l’ignorance propre à l’égocentrisme engendre de faux absolus, via toutes sortes de biais cognitifs qui tendent à confirmer nos idées fausses. Se décentrer est la seule façon de se détacher d'idées erronées, mais que l'on prenait pour vraies, du fait d'être égocentré. D'une désillusion nous gagnons d'autres illusions, et ainsi toujours nous nous rapprochons de ce que nous croyons être la vérité. Notre vérité.
LE RAISONNEMENT CHEZ L’ENFANT
L’égocentrisme se manifeste au travers du raisonnement de l’enfant lorsqu’il est incapable de manier les relations logiques, en pensant par juxtaposition et en se montrant insensible à la contradiction (incapacité à comprendre le point de vue d’autrui, ou à inférer dans ses idées en changeant d'avis).
En ce qui concerne le milieu, autant qu’en ce qui concerne les autres individus, le jeune enfant se trouve au cœur d’un monde physique et social inconnu, sans plus de connaissances du monde dans lequel il vit, selon Piaget « il ne pourra qu’être victime de la perspective particulière où les circonstances le placent ainsi ».
Quand un enfant est face à des tâches trop difficiles à résoudre pour lui, selon ses capacités cognitives, il donne la réponse qui lui est possible, celle de son point de vue propre.
Raisonner exige un degré de conscience supérieur, une conscience réfléchi , dans une abstraction des productions spontanées de sa conscience primaire. Il s’agit d’une sorte de conscience au second degré (conscience secondaire), grâce à laquelle l’esprit, se retournant en quelque sorte vers lui-même, se distingue de ses propres états pour se poser comme sujet pensant en face de l’objet pensé. De sujet pensant, l'esprit se prend pour objet pensé dans une auto-observation. La prise de conscience du sujet est donc corrélative à celle de l’objet. Sortir d’un état d’égocentrisme enfantin, de « pensée de rêve », où son moi se confond dans l’environnement, nécessite un décentrement du sujet (l'enfant) des objets alentours. Le sujet se prend alors lui-même pour objet dans un dédoublement réflexif.
INTUITION ET PENSÉE
L'intuition, vive et fugace impression de connaissance dans nos cognitions, donne du sens aux choses.
L’intuition est une impression subjective momentanée, qui fait entrevoir un ensemble de données objectives très condensées. Elle révèle une certaine connaissance sous forme d’un « flash » dans l’esprit, qui alors perçoit le sens de la chose pensée. Ainsi l’intuition joue un rôle essentiel dans la prise de connaissance, certains la définissant comme « la faculté de connaître ». Selon Piaget, entre 4 et 7 ans s’organise la pensée intuitive, « dominée par le rapport immédiat entre le phénomène et le point de vue du sujet ». La pensée intuitive de l’enfant, au départ très subjective et fortement teintée d’absolue, évolue vers la décentration, c’est le produit d’une nouvelle organisation cognitive assurant des opérations logiques et déductives plus raisonnées. De fait, l’enfant apprend à expliciter ce qu'il pense, à argumenter via un raisonnement logique abstrait son intuition, afin de s’en décentrer pour ne pas faire de son impression subjective immédiate une généralité constante, soit disant objective.
Illusion égocentrique intuitive de prendre ses impressions subjectives pour objectives.
Sont associés aux intuitions des symboles, plus ou moins conscients, qui servent de repères dans nos représentations. Si les symboles peuvent être collectivement partagés, nos repères symboliques propres sont évidemment personnels, bien que par égocentrisme, par indifférenciation avec autrui, nous pouvons penser que tout un chacun les partage. À ce moment, l’égocentrisme réapparait par une indifférenciation entre ses propres symboles (que l’individu croit absolus) et ceux d’autrui. L’égocentrique n’est pas en mesure de considérer que les autres puissent avoir une catégorisation symbolique différente de la sienne. Néanmoins, si chaque inconscient est animé par ses propres symboles, il existe des symboles universels collectivement partagés, qui structurent l'inconscient collectif commun à tous les humains, à différentes échelles civilisationnelles.
EN CONCLUSION
Pour Piaget, ce qui caractérise l’évolution de l’intelligence est qu’après une période préopératoire (préparatoire), l’enfant « réinvente pour lui, aux environs de 7 ans, la réversibilité, la transitivité, la récursivité, la réciprocité des relations, l’inclusion des classes, la conservation des ensembles numériques (...) autrement dit toutes les assises de la logique et des mathématiques ». Ces schèmes ne sont pas préformés, il ne suffit pas d’attendre passivement qu’ils émergent pour pouvoir opérer avec, ils demandent un effort constant d’apprentissage et de travail dans la réinvention pour être efficient.
Un esprit rationnel et critique se construit dans la sculpture de soi.
Afin de gagner en autorité sur soi-même (se maîtriser), sans autoritarisme il s’agit d’apprendre aux enfants à penser rigoureusement, avec déduction et logique raisonnée, ce qui nécessite une certaine auto-discipline, en maitrisant son corps dans l’environnement et en ne prenant pas pour acquise et universelle la première idée qui surgit dans son esprit. Cela nécessite des fonctions exécutives attentionnelles opérantes, telles que se concentrer, inhiber ses comportements non désirés, planifier ses volontés d'atteindre des objectifs et exercer sa mémoire de travail. Si cela en passe par un travail psychologique (auto)éducatif, cette volonté d’un esprit critique à même de penser avec rationalité relève d’une philosophie de vie, via des rapports à soi, à autrui et au monde plus objectifs, parce que décentrés. La notion d’empathie étant essentielle à toute forme d’écologie sociale, elle est la dimension relationnelle à travailler collectivement, afin que chacun s’émancipe en s’élevant en lui-même dans le groupe.