Laura Revenudelaba
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QU'EST-CE QUE L'EGO, QUEL EST SON RÔLE DANS LA PERSONNALITÉ ?
Qui dit égocentrisme dit ego, mais qu’est-ce que l’ego, quels rôles il y joue dans la personnalité, notamment sur le plan intellectuel ?
L’ego est le sujet pensant, en tant qu'unité synthétique de nos représentations et expériences. L’ego se définit également comme le Moi, en tant qu’entité psychique relative à son individualité, dans son unité fondamentale. L’ego, ou le Moi, constitue donc l’individualité du sujet, dans sa personnalité qui s’affirme en excluant les autres.
L’ego est une projection de l’idée que l’on se fait de soi, en soi. De ce fait, le moi appartient au registre de l’imaginaire (nous sommes notre propre fiction, alimentée dans un permanent récit autobiographique). En tant que sujet individué, consciemment chacun se prend pour son propre objet. Cette mécanique égotique opère via une dynamique égocentrique, qui rapporte tout à soi du fait d’être naturellement notre propre référentiel. Il s’agit là de processus sensoriels, affectifs et cognitifs dans une structure qui détermine notre personnalité en lien avec l'environnement.
La fâcheuse tendance de l’ego est de tout ramener à soi-même, comme si nous étions le centre du monde, un référentiel indépassable autour duquel tout gravite.
Cela se retrouve par exemple dans un anthropocentrisme qui se figure la Terre au centre de l'univers, ou lorsqu’on représente Dieu tel un humain aux formes idéalisées dans un parfait anthropomorphisme, ou bien dans l’humanisme qui place l’humain au centre de tout, en tant que mesure indépassable de toute chose. On retrouve également l’égocentrisme dans des formes d’androcentrisme qui prennent pour normes absolues humaines l’homme sans plus considérée la femme, mais encore dans la croyance ethnocentrée qu'une civilisation (ou une race) est supérieure à une autre, en se prenant pour modèle universel.
On comprend que l’ego, constituant indissociable de la personnalité, assure à tout être conscient un attachement et une identification aux conditions de l’expérience de son espèce propre. Nous autres humains, espèce dominante sur Terre, aux pouvoirs aussi créateurs que destructeurs, avons le devoir de nous décentrer afin de limiter les dégâts sociaux et environnementaux inhérents à un égocentrisme aux logiques prédatrices, guerrières, exterminatrices, auto-destructrices. Et ce d’autant plus qu’aujourd’hui nous sommes collectivement conscients de notre propre extermination à long terme. Si ego rime avec pulsion de mort, il peut aussi être source de vie.
LES ORIGINES DE L’EGO
Le moi est un état biologique évanescent, continuellement et uniformément reconstruit.
L’ego est le point de référence de la subjectivité, qui caractérise toute forme d’individualité (le dauphin pense par lui-même avec ses stratégies propres à son espèce, idem pour le chat, l’humain, etc). Le moi a une origine corporelle, puis ses expressions somato-psychiques unissent le corps et l’esprit, les deux faces de la même médaille qu’est l’organisme.
Ainsi, du sensible à l’intelligible, le moi est l’interface somato-psychique où se projettent nos représentations de la réalité, même si nous n’avons consciemment qu’accès à la partie psychique de notre moi, depuis notre mental. L’importance du développement de notre cortex pré-fontal a fait de nous autres humains des êtres si cérébraux, conscients d’eux-même comme aucun autre animal. Si l’ego s’apparente au mental, à l’intellect, toutes les images et pensées qui traversent l’esprit conscient sont d’origines corporelles. L’ego, a donc une base hormonale et neurale, qui s’exprime sous forme de sentiments de soi, plus ou moins développés selon nos valeurs morales et culturelles, ainsi que nos sensibilités à soi, à autrui et au monde.
LA PERSONNALITÉ EST MULTIFACETTES
L’enfant forme son caractère en s’opposant.
L’hypothèse ici avancée est que la personnalité est telle une boule à facette, composée d’une infinité de petits miroirs qui reflètent sa réalité propre, selon notre constitution en fonction de notre vécu. Ainsi la personnalité aurait autant de facettes que le moi a de complexes, subis ou surmontés.
Autrement dit, à chaque confrontation avec le réel, l’expérience, vécue positivement ou négativement, enrichie la complexe pesonnalité de l’individu d’un nouveau petit miroir, qui s’illumine en réfléchissant un savoir découvert dans l’émerveillement (éveil spirituel), ou garde dans une part d’ombre refoulée quelques secrets inavoués (hontes et culpabilités). Par ailleurs, le petit enfant qui découvre sa puissance à exister individuellement, s’oppose aux adultes en leur résistant, jusqu’à éprouver ses propres limites et celles des adultes, pour découvrir son propre pouvoir d’action ou d’affirmation. Faces aux résistances des contraintes extérieures, l’équilibre intérieur entre résignations et déterminations définit son rapport au monde dans une régulation de son narcissisme, de son ego qui, en se centrant ou décentrant, apprend à s’affirmer, se mettre de côté ou se rétracter.
EGO, PUISSANCE D’AGIR ET FORME LANGAGIÈRE
Dire « moi je », ou juste « je » dans des affirmations conquérantes.
L’ego s’apparente a des fonctionnements psychiques et comportementaux spécifiques, dits égotiques. D’après André Compte-Sponville, l’ego « est moins ce que je suis que ce que je crois être, moins le je que le me ». Autrement dit, l’ego via le langage se présente dans chaque pronom personnel ramenant à soi (« me, ma, mes, m’ »). A partir d'un « je » (expression de sa subjectivité), l'ego permet à l‘individualité de se manifester dans la matière qu'il s'approprie, d’exprimer ses volontés de puissance et de domination en interagissant avec les choses dans le monde physique. Exemple du bébé qui brise son jouet avant de le reconstruire, ou de l’entrepreneur qui s’accapare des parts de marché ou des territoires en vue de les exploiter. Animé par un instinct territorial, l’ego est cette puissance d’agir qui anime toute ambition conquérante. Il est l’affirmation de soi par-delà bien et mal, malgré tout ce que cela implique en terme de morale et d’éthique (dimensions facilement déniées par nos parts égotiques).
L’EGO CRÉATEUR DE MOULES CONCEPTUELS
L’ego met les choses dans des cases pour se les représenter avec une certaine maîtrise.
L’ego travaille notre intellect en définissant des catégories. Il met dans des cases en hiérarchisant par intérêt, en jugeant moralement son mode d’après son système de valeurs propre. De là l’ego participe à forger des concepts qui permettent d’appréhender les situations multiples traversées. Il assure une certaine forme de compréhension du monde, que ce soit en saisissant avec logique et rationalité les choses, ou en nous berçant d’illusions, via des formes de pensées magiques et tas d’autres biais cognitifs qui distordent notre perception du réel, par vanité ou orgueil, bêtise ou ignorance. Mais toujours en se croyant plus intelligent qu’autrui. Ainsi notre ego est autant notre meilleur ami que notre pire ennemi, d’où l’importance d’apprendre à composer avec, autrement dit d’équilibrer notre égocentrisme naturel en ne nous racontant pas trop d’histoires, ni en se prenant pour ce que l’on n’est pas. Se prendre entre quatre yeux en se regardant dans son propre miroir intérieur permettrait de se décentrer dans une auto-observation critique constructive.
Problème de différenciation entre expérience réelle et imaginaire.
Sans structure logique développée, l’intellect recherche la facilité. Face à des réalités dont on ignore beaucoup, nous ne réfléchissons pas en terme de véracité d’esprit lorsque notre ego nous propose des vérités facile d’accès, fixées par notre prétendue science (qui relève surtout de croyances et autres clichés approximatifs ou généralistes). Le problème ici soulevé vient du fait que le mental ne différencie pas expérience réelle et imaginaire. Notre imagination produit aisément dans l’immédiat des illusions, qui rassurent nos systèmes de valeurs en nous donnant raison ou en perpétuant les rêveries soutenant nos dénis, plutôt que de faire preuve de réflexion dans un temps long. L’ego pousse à croire naïvement ce que l’on voit en monopolisant notre attention sur tel ou tel évènement, qui masqueront les autres, parfois plus importants. Il s’agit là d’une orientation de notre attention sélective, qui souvent privilégie les réalités peu dérangeantes, idéalisées ou surfaites, prêtes à l’emploi quand il s’agit d’orienter les comportements moralement. S'engendrent alors des classifications arbitraires et conformes aux préférences idéologiques de sa nation, de sa classe sociale, de sa famille politique, de son origine ethnique, etc, dans un morcellement partial de son monde. En terme de division, faire preuve d’ego assure de monter les uns contre les autres sans aucun moyen d’agir sur des problèmes pourtant communs.
Notre personnalité s’élabore au travers de représentations du monde, étayées par des concepts qui permettront à notre intellect d’appréhender les situations rencontrées. Adéquatement, ou pas.
De fait, comprendre ce qu’il se passe en donnant du sens aux choses n’assure pas forcément de pouvoir remédier à certaines contraintes extérieures, subies. Pour ne plus subir, à partir de prises de conscience, il faut apprendre à agir (au lieu de réagir), en planifiant des solutions après anticipations. Réussir à mener des projets complexes (d’ordre systémique) nécessitent des schèmes de pensées qui structurent nos cognitions en mettant en relations les différents aspects des problèmes. Si au départ nos structures cognitives égocentriques nous centrent sur des visions de la réalité inopérantes (en ne prenant en compte qu’une dimension du problème), celles-ci devront être dépassés dans une reconfiguration de nos croyances selon des connaissances nouvellement acquises. Exemple de la crise climatique qui impose l’incorporation de nouvelles réalités, de nouveaux modes de pensée nécessitant de déconstruire d’anciennes idéologies à la vie dure. En s’actualisant, il s’agit là de se décentrer pour entrevoir différemment les choses et ainsi pouvoir s’atteler à relever les défis actuels et prochains.
EN CONCLUSION
En lien avec un excès d’amour propre, l’illusion égotique du libre arbitre donne à croire à l'individu qu'il est unique et vaut plus que tout autre être vivant (dimension vaniteuse/orgueilleuse de la structure égocentrique, à forte teneur narcissique). Si naturellement l’ego hiérarchise les choses dans des classifications moralisatrices, essentialistes et décontextualisées inopérantes, apprendre à ne plus d’emblée juger par facilité permet d’appréhender le monde sous forme de catégories opérantes. Structurations cognitives essentielles pour élaborer toute pensée réfléchie, ouverte, du micro au macro dans une approche systémique, incluant des dimensions éthiques pro-sociales, spécistes et environnementales.
Qui dit égocentrisme dit ego, mais qu’est-ce que l’ego, quels rôles il y joue dans la personnalité, notamment sur le plan intellectuel ?
L’ego est le sujet pensant, en tant qu'unité synthétique de nos représentations et expériences. L’ego se définit également comme le Moi, en tant qu’entité psychique relative à son individualité, dans son unité fondamentale. L’ego, ou le Moi, constitue donc l’individualité du sujet, dans sa personnalité qui s’affirme en excluant les autres.
L’ego est une projection de l’idée que l’on se fait de soi, en soi. De ce fait, le moi appartient au registre de l’imaginaire (nous sommes notre propre fiction, alimentée dans un permanent récit autobiographique). En tant que sujet individué, consciemment chacun se prend pour son propre objet. Cette mécanique égotique opère via une dynamique égocentrique, qui rapporte tout à soi du fait d’être naturellement notre propre référentiel. Il s’agit là de processus sensoriels, affectifs et cognitifs dans une structure qui détermine notre personnalité en lien avec l'environnement.
La fâcheuse tendance de l’ego est de tout ramener à soi-même, comme si nous étions le centre du monde, un référentiel indépassable autour duquel tout gravite.
Cela se retrouve par exemple dans un anthropocentrisme qui se figure la Terre au centre de l'univers, ou lorsqu’on représente Dieu tel un humain aux formes idéalisées dans un parfait anthropomorphisme, ou bien dans l’humanisme qui place l’humain au centre de tout, en tant que mesure indépassable de toute chose. On retrouve également l’égocentrisme dans des formes d’androcentrisme qui prennent pour normes absolues humaines l’homme sans plus considérée la femme, mais encore dans la croyance ethnocentrée qu'une civilisation (ou une race) est supérieure à une autre, en se prenant pour modèle universel.
On comprend que l’ego, constituant indissociable de la personnalité, assure à tout être conscient un attachement et une identification aux conditions de l’expérience de son espèce propre. Nous autres humains, espèce dominante sur Terre, aux pouvoirs aussi créateurs que destructeurs, avons le devoir de nous décentrer afin de limiter les dégâts sociaux et environnementaux inhérents à un égocentrisme aux logiques prédatrices, guerrières, exterminatrices, auto-destructrices. Et ce d’autant plus qu’aujourd’hui nous sommes collectivement conscients de notre propre extermination à long terme. Si ego rime avec pulsion de mort, il peut aussi être source de vie.
LES ORIGINES DE L’EGO
Le moi est un état biologique évanescent, continuellement et uniformément reconstruit.
L’ego est le point de référence de la subjectivité, qui caractérise toute forme d’individualité (le dauphin pense par lui-même avec ses stratégies propres à son espèce, idem pour le chat, l’humain, etc). Le moi a une origine corporelle, puis ses expressions somato-psychiques unissent le corps et l’esprit, les deux faces de la même médaille qu’est l’organisme.
Ainsi, du sensible à l’intelligible, le moi est l’interface somato-psychique où se projettent nos représentations de la réalité, même si nous n’avons consciemment qu’accès à la partie psychique de notre moi, depuis notre mental. L’importance du développement de notre cortex pré-fontal a fait de nous autres humains des êtres si cérébraux, conscients d’eux-même comme aucun autre animal. Si l’ego s’apparente au mental, à l’intellect, toutes les images et pensées qui traversent l’esprit conscient sont d’origines corporelles. L’ego, a donc une base hormonale et neurale, qui s’exprime sous forme de sentiments de soi, plus ou moins développés selon nos valeurs morales et culturelles, ainsi que nos sensibilités à soi, à autrui et au monde.
LA PERSONNALITÉ EST MULTIFACETTES
L’enfant forme son caractère en s’opposant.
L’hypothèse ici avancée est que la personnalité est telle une boule à facette, composée d’une infinité de petits miroirs qui reflètent sa réalité propre, selon notre constitution en fonction de notre vécu. Ainsi la personnalité aurait autant de facettes que le moi a de complexes, subis ou surmontés.
Autrement dit, à chaque confrontation avec le réel, l’expérience, vécue positivement ou négativement, enrichie la complexe pesonnalité de l’individu d’un nouveau petit miroir, qui s’illumine en réfléchissant un savoir découvert dans l’émerveillement (éveil spirituel), ou garde dans une part d’ombre refoulée quelques secrets inavoués (hontes et culpabilités). Par ailleurs, le petit enfant qui découvre sa puissance à exister individuellement, s’oppose aux adultes en leur résistant, jusqu’à éprouver ses propres limites et celles des adultes, pour découvrir son propre pouvoir d’action ou d’affirmation. Faces aux résistances des contraintes extérieures, l’équilibre intérieur entre résignations et déterminations définit son rapport au monde dans une régulation de son narcissisme, de son ego qui, en se centrant ou décentrant, apprend à s’affirmer, se mettre de côté ou se rétracter.
EGO, PUISSANCE D’AGIR ET FORME LANGAGIÈRE
Dire « moi je », ou juste « je » dans des affirmations conquérantes.
L’ego s’apparente a des fonctionnements psychiques et comportementaux spécifiques, dits égotiques. D’après André Compte-Sponville, l’ego « est moins ce que je suis que ce que je crois être, moins le je que le me ». Autrement dit, l’ego via le langage se présente dans chaque pronom personnel ramenant à soi (« me, ma, mes, m’ »). A partir d'un « je » (expression de sa subjectivité), l'ego permet à l‘individualité de se manifester dans la matière qu'il s'approprie, d’exprimer ses volontés de puissance et de domination en interagissant avec les choses dans le monde physique. Exemple du bébé qui brise son jouet avant de le reconstruire, ou de l’entrepreneur qui s’accapare des parts de marché ou des territoires en vue de les exploiter. Animé par un instinct territorial, l’ego est cette puissance d’agir qui anime toute ambition conquérante. Il est l’affirmation de soi par-delà bien et mal, malgré tout ce que cela implique en terme de morale et d’éthique (dimensions facilement déniées par nos parts égotiques).
L’EGO CRÉATEUR DE MOULES CONCEPTUELS
L’ego met les choses dans des cases pour se les représenter avec une certaine maîtrise.
L’ego travaille notre intellect en définissant des catégories. Il met dans des cases en hiérarchisant par intérêt, en jugeant moralement son mode d’après son système de valeurs propre. De là l’ego participe à forger des concepts qui permettent d’appréhender les situations multiples traversées. Il assure une certaine forme de compréhension du monde, que ce soit en saisissant avec logique et rationalité les choses, ou en nous berçant d’illusions, via des formes de pensées magiques et tas d’autres biais cognitifs qui distordent notre perception du réel, par vanité ou orgueil, bêtise ou ignorance. Mais toujours en se croyant plus intelligent qu’autrui. Ainsi notre ego est autant notre meilleur ami que notre pire ennemi, d’où l’importance d’apprendre à composer avec, autrement dit d’équilibrer notre égocentrisme naturel en ne nous racontant pas trop d’histoires, ni en se prenant pour ce que l’on n’est pas. Se prendre entre quatre yeux en se regardant dans son propre miroir intérieur permettrait de se décentrer dans une auto-observation critique constructive.
Problème de différenciation entre expérience réelle et imaginaire.
Sans structure logique développée, l’intellect recherche la facilité. Face à des réalités dont on ignore beaucoup, nous ne réfléchissons pas en terme de véracité d’esprit lorsque notre ego nous propose des vérités facile d’accès, fixées par notre prétendue science (qui relève surtout de croyances et autres clichés approximatifs ou généralistes). Le problème ici soulevé vient du fait que le mental ne différencie pas expérience réelle et imaginaire. Notre imagination produit aisément dans l’immédiat des illusions, qui rassurent nos systèmes de valeurs en nous donnant raison ou en perpétuant les rêveries soutenant nos dénis, plutôt que de faire preuve de réflexion dans un temps long. L’ego pousse à croire naïvement ce que l’on voit en monopolisant notre attention sur tel ou tel évènement, qui masqueront les autres, parfois plus importants. Il s’agit là d’une orientation de notre attention sélective, qui souvent privilégie les réalités peu dérangeantes, idéalisées ou surfaites, prêtes à l’emploi quand il s’agit d’orienter les comportements moralement. S'engendrent alors des classifications arbitraires et conformes aux préférences idéologiques de sa nation, de sa classe sociale, de sa famille politique, de son origine ethnique, etc, dans un morcellement partial de son monde. En terme de division, faire preuve d’ego assure de monter les uns contre les autres sans aucun moyen d’agir sur des problèmes pourtant communs.
Notre personnalité s’élabore au travers de représentations du monde, étayées par des concepts qui permettront à notre intellect d’appréhender les situations rencontrées. Adéquatement, ou pas.
De fait, comprendre ce qu’il se passe en donnant du sens aux choses n’assure pas forcément de pouvoir remédier à certaines contraintes extérieures, subies. Pour ne plus subir, à partir de prises de conscience, il faut apprendre à agir (au lieu de réagir), en planifiant des solutions après anticipations. Réussir à mener des projets complexes (d’ordre systémique) nécessitent des schèmes de pensées qui structurent nos cognitions en mettant en relations les différents aspects des problèmes. Si au départ nos structures cognitives égocentriques nous centrent sur des visions de la réalité inopérantes (en ne prenant en compte qu’une dimension du problème), celles-ci devront être dépassés dans une reconfiguration de nos croyances selon des connaissances nouvellement acquises. Exemple de la crise climatique qui impose l’incorporation de nouvelles réalités, de nouveaux modes de pensée nécessitant de déconstruire d’anciennes idéologies à la vie dure. En s’actualisant, il s’agit là de se décentrer pour entrevoir différemment les choses et ainsi pouvoir s’atteler à relever les défis actuels et prochains.
EN CONCLUSION
En lien avec un excès d’amour propre, l’illusion égotique du libre arbitre donne à croire à l'individu qu'il est unique et vaut plus que tout autre être vivant (dimension vaniteuse/orgueilleuse de la structure égocentrique, à forte teneur narcissique). Si naturellement l’ego hiérarchise les choses dans des classifications moralisatrices, essentialistes et décontextualisées inopérantes, apprendre à ne plus d’emblée juger par facilité permet d’appréhender le monde sous forme de catégories opérantes. Structurations cognitives essentielles pour élaborer toute pensée réfléchie, ouverte, du micro au macro dans une approche systémique, incluant des dimensions éthiques pro-sociales, spécistes et environnementales.