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Styloplume
Guest
Mesdames et messieurs,
Je vous dit pas la situation de malade qui s'est produite l'autre soir.Quetzal sous DXM+THC qui se retrouve avec Stylo sur Skype...
On fait le point sur la typographie :
Il est 21:08. Je surfe tranquillement sur le net, en même temps que jefais mes révisions pour mes partiels à venir, quand soudain, lewild Quetzal appears:
L’épique conversation gmail
Quetzal: 140mg dxm + 100mg beuh
Badabiouummmmssssssss
Supersurf fractale, limite pas crédible
C'est méga deconné comment je fais ca trop bien!
Je parle de surfer sur le bazard! Le truc c'est de brancher la télé duplateau 2 sur le bon satellite grâce a l'ingénieur Volcano !
Stylo :À ce moment, je me dit: wooooolàlàlà Stylo, il est en train de sepasser quelque chose de GROS. Ouvre l'éditeur de texte parce que çava envoyer du lourd. Ça me semble louche. Quetzal qui drope du DXMalors qu'il y a trois jours on parlait sur Skype de soucis assezsérieux qu'il avait... Est-ce qu'il a tout oublié? Que s'est-ilpassé? Aucune idée...
Quetzal :En fait je sortais de mes soucis de ces quelques jours. Ca ne pouvait se résoudre instantanément mais les choses avaient pris le chemin d'une résolution, et je m'étais investi à y croire. J'étais tout seul à l'appart. J'ai rangé un peu, préparé en vitesse unmini trip ; 140mg vers 17h20, suivi dans le quart d'heure dedeux petits ballons de Volcano. J'avais décidé de pas tirer plusque ça sur le vapo car j'ai senti la montée à la fin du premierballon, ce qui est « mauvais signe » ^^
Avant de parler à Stylo, j'avais deja commencé a voyager sur de l'electropeinard ; c'était rapidement parti loin, avec de une source decontentement assez énorme que je ne pourrais décrire ici. « J'aila tete dans le paradis. » Je retrouve les clés auxquels jecommence a m'habituer, qui me permettent d'ouvrir les portes dessecrets de la vie ; il est toujours aussi agréable decontempler les engrenages du moi et du monde.
J'ai envie de partager ce bon moment. La confusion dans mes écrits est lereflet d'une traduction pénible d'un monde à l'autre ; dans matête, si j'ai les yeux fermés, tout est net, je ne me sensabsolument pas noyé.
Styloplume: Ah bon, c'est bien. Ah, t'es perché, pas de doute. Je met ça dansmes perles. Maintenant.
Quetzal: Des gouttes réelles je te dis. C'est carrément violent pour 140mg [je voulais écrire « des gouttes de réel » ; c'est àdire que j'atteignais des lambeaux d'une réalité palpable àtravers mes voyages, ]
Styloplume: Bon, t'as dropé quand à peu près?
Quetzal: Je pense y'a une grosse heure. Difficile a dire. Là j'ai reprisconscience, enfin pour la 3ème fois je pense que ce coup-ci on estdans le réel. Mais le volcano mec.
Styloplume: C'est quoi le volcano?
Quetzal: Le vaporisateuuuuur. Ça déglingue tout
Styloplume: Ahaaaaaa.... Bon alors vu que t'es perché et que ça va bien. Jevais envoyer du lourd. Comment ça va au sujet de ***********? (jecite LE problème qui faisait l'objet de notre conversation d'il y aquatres jours, lundi.)
Quetzal :Je savais que c'était ce qui le démangeait ; et le laissaismettre le sujet sur la table. Mais c'était mon trip, et même si ilaurait été élégant de l'informer des suites de l'histoire, jesuis dans autre chose. Stylo tripe sur sa vie et s'ouvre au monde,et moi je délire le monde pour m'y retrouver. Et là je suiseuphorique !
Quetzal :Hé hé tu m'aura pas mec. J'ai créé un mur d'immanencerétroactive, en me visualisant aprés mon trip. Je t'explique.
Styloplume: Vas-y, explique, je salive déjà.
Quetzal: Je me dis, comme je suis en état d'équanimité, je pourrais faireun truc utile pour mon moi futur ? Pour ma vie ?
Alors j'ai demandé a mon moi futur ce qu'il faudrait que je fasse dans letrip. Pour que rétrospectivement il soit content.
Il m'a dit : profite. Et puis la musique disait "chemicals chemicals"
Etj'ai capté un autre truc, fin j’vais pas tout raconter ca va prendre 9 h.
Quetzal :Mon discours est très laconique, c'est pénible d'écrire et je prends pas le temps de lui exposer ma pensée. Impossible de décrire cepassage où j'ai compris que la vie serait bien ennuyeuse sans lesdigressions de mon esprit. La chimie me soufflait des réponses etsautait des barrières, me faisait voir des lumières et la foi en cechaos imparfait qu'est l'existence. Et toutes ces boucles, cesfractales ! Stylo il voit de quoi je parle mais pas possible delui exposer le fond de l'affaire. C'est aussi la limite de monapproche : elle est incommunicable ^^. Et même si Stylo connaîtla nature de ce voyage, il n'en connaît pas le contenu exact.
Stylo :À ce moment je suis pris d'un gros doute à propos des psychés et de l'euphorie qu'il libèrent. On perd pas un peu prise avec ça quand même? Il y a trois jours, Quetzal faisait une crise de nerf sur sa life. Et maintenant, tout va bien? Et il lui suffit de plonger dans la fractale, de faire une faille temporelle avec son moi futur pour résoudre l'affaire? Évidemment, le trip va lui dire "profite." Quetzal est dans une boucle euphorique qui a l'air de marcher, mais alors moi je suis profondément dubitatif, mais alors dubitatif. Pour être confronté à un problème semblable au sien (synchronicité power), je pense que ce genre de truc ne se résout pas à coup de fractale mais par le dépassement de soi.
Styloplume: Profite de ton trip, aussi.
Quetzal: Fin bref tout ca pour dire
Styloplume: Gaffe à la redescente, bonhomme, y'a peut-être une bonne raison pour laquelle t'as dropé tout ça . Bref continue . [Qtzl :haha comment tu te projettes sur moi !:p] [Stylo : pas faux pas faux, c’est vrai que j’ai tendance à me projeter dans letrip des autres. Une mauvaise idée, bien sûr.]
Quetzal: Nan t'inquiète . Justement. Quetzal le roi du S&S. Si je drop c’est parce que ca va bien, et que la drogue ca accentue les états moraux. Donc quand je suis dans une pente positive, je drop, pour décoller. Je t'ai déjà dit, moi je monte coté lumière. J'ai jamais dropé du coté obscur. Haha comment je me kif quand je trip
(Stylo :Là je me dit qu’il y a anguille sous roche. Moi je drope du DXMquand ça va pas bien pour aller mieux. Se pourrait-il qu’on soitsi différents ? Y’a quelque chose de louche là-dedans.)
Styloplume: Et alors, il s'est passé quoi ces derniers jours? Je vois que t'es méchamment dans l'euphorie, ça c'est sûr.
Quetzal: Par contre toi t'as l'air super sombre. Tu rebondis à rien de mon génie ! Moi je tripe pas pour l'amour, je tripe pour l'épistemologie.
(Stylo :ça c’est quelque chose que j’ai en commun avec Quetzal,l’épistémologie. La défonce pour apprendre comment apprendre)
Styloplume: Je quoi quoi?
Quetzal: (putain je viens d'écrire ca ? )
Styloplume: J'ai compris, mec, j'ai bien compris. Si on pouvait téléphoner maintenant ce serait épique. Y'a moyen?
Quetzal: Ohhh attends. J’dois calculer si je peux trouver le micro.Laisse-moi réflechir. (aïe)
Styloplume: Prends ton temps.
(Stylo :Je me dit qu'il doit y avoir une raison pour laquelle il vient me parler au moment même où il tripe. C'est forcément révélateur. Je veux creuser ça.)
Quetzal :Et moi je dis que c'est peut être pas l'idée du siècle. Je me poile bien tout seul, mais Stylo il rigole pas à mes blagues (j'ai l'impression qu'il réagit même pas, vu qu'on est sur un chat, je voit pas ce qu'il en pense...). Et ça me paraissait important de pas dénaturer mon voyage. Je veux tâter le terrain, et version DXM ça donne ça ….
Quetzal: Mais quoi là t’a chaud ou quoi ? Parce que moi je suis au goufre du rire. Si toi t'es dans l'oreille interne de dark vador... J'viens pas. Putain mais je me fais vraiment rire en plus. C'est génial
Styloplume: Pour être honnête je vais pas super super bien, parce que ********* [Je cite LE problème qu’il y a dans ma life en ce moment. Pas insurmontable, mais de quoi m’occuper et me couper l’envie derire.]
Quetzal:Putain le goufre ouais. En fait.
Styloplume: Et je me dis qu'il doit y avoir une bonne raison pour laquelle tu viens me parler en plein trip.
Quetzal: Moi j'ai choisi de surfer sur le love tant que y’en a encore(******) Aprés on verra.
Styloplume: Tu sais je suis pas dans le gouffre non plus. Je suis dans ma vie. Pourquoi tu parles de gouffre?
Quetzal: Putain si tu pouvais voir ce que je viens de voir, entre toi et moi,.... flippant.... une cascade entre mon état euphorique et ta peine, un truc géant.
Styloplume: Je te crois, héhé.
Quetzal: Fin soit.
Styloplume: Allez, on téléphone! J'ai envie là!
Quetzal: Non non pas possible mec tu m'as fait flipper ! Deux secondes. Nonmais là je passe de tout à tout en un rien. Putain quel délire; jevais toujours voir pour le micro si jamais
Quetzal :Comme je l'écris, je pouvais changer d'avis assez facilement ;et même si ces dernières phrases de Stylo sont pas franchement encourageantes, j'ai quand meme envie de continuer, et ca sera moinspénible et plus agréable oralement.
La conversation Skype
21:25 La conversation Skype démarre, le voilà qui se gondole, ahlàlà,fonfon de chez fonfon!
Quetzal me dit : « J'étais parti dans la fractale, le gors bazar,comme d'habitude. Mais j'avais branché le décodeur, parce qu'avecle DXM en P2, s'il y a pas un fil continu, ça va trop vite. Faut brancher le bon canal. Oh putain 3 minutes 30 qu'on parle? J'ai l'impression que ça fait déjà une heure! »
Il m'explique qu'il a ouvert le navigateur sciemment pour ensuite me parler sur gmail peut-être.
Raconter? Dur, les derniers jours sont partis loin, dit-il.
Quetzal :Ce qui m'importait sur le coup, c'était ce fameux fil, cette construction que j'arrivais à faire sous DXM, ce type de trip vraiment bien foutu qui me fait baver, mais ça se passe sur« d'autres niveaux » que celui de la réflexion ; et ça n'est pas lié a mes problèmes récents, même si ça à en fait tout à voir, vu qu'il s'agit d'une justification (philosophique,épistémologique) de mon approche de la vie. Du coup, je lui parle du monde concret, et de comment se sont arrangées les choses ;Je lui dis que les choses sont biaisées, en sachant qu'il entendra « il reconnaît qu'il est trippé et il idéalise le truc » mais en voulant en faite dire : « ces conclusions mal justifiées te laisseront perplexe. » Et comme ca, on évite de s'embarquer dans une frustrante explication métaphysique.
Mais c'est dur et je dérive complètement, sous DXM... Le discours devient vite incohérent (vu que je fait des phrases qui tendent de résumer les 18 idées simultanées, et qu'en essayant de créer une continuité dans ce discours, je perd complètement pied)
Stylo :...beaucoup de "heuuuu..." et il embraye en parlant de fréquences de vibrations, de montagnes, de cactus... Ah merde je le sens parti, il planifie du peyotl dans le désert espagnol. Et en même temps il me dit « Si je racroche maintenant, ça me ferait bizarre. »
Quetzal est de plus en plus chéper, je suis en train de le perdre. Je veux le rattraper en lui disant quelque chose de clair.
J'essaie de lui dire quelque chose en me servant d'une technique de suggestion:
« Quetzal, ferme les yeux et grave-toi ces mots dans ton esprit.... » J’attends qu'il acquiesce. Silence. Pas sûr qu'il suive, je continue: "Tu es perché à un point qui fait que tu oublies tout au fur et à mesure!"
Silence.« Quetzal?
-Quoi? Qu'est-ce qu'il s'est passé là?
-Heu, j'ai essayé de te dire quelque chose...
-Non non, qu'est-ce qu'il s'est passé quand tu as voulu me graver quelque chose?
-Ah! Je voulais te dire: "Quetzal, grave-toi ça dans la tête:tu es méchamment perché."
-Quoi? Mais non la phrase c'était: l'amour est sans limite! »
...
Éclat de rire de ma part. Je me marre comme pas permis. Il argumente que j'ai pas pu suivre. Je rigole vraiment. Quetzal est méchament fonfon!
Quetzal :En fait, j'ai cru qu'il voulait que je grave les prochains mots que j'entendrai, mais pas les siens, les miens. J'ai pris la première phrase qui me venait a l'esprit, parce que même si j'aime pas ce genre de technique, je joue le jeu. Puis il enchaîne avec « tu es méchamment perché », bhé oui je suis au courant !Mais ça n'a rien avoir avec ton jeu ! Putain de confusion...
Stylo :Bon, vu comment il est parti loin alors que je tentais juste de lui dire un truc simple, je sens la voix du Diable qui me dit: "Stylo, regarde, voilà un bon tripé à te mettre sous la dent et que tu pourras faire voyager comme tu veux!" Et je repense à la séance d'hypnose où j'avais accompagné Imodos dans un long voyage intérieur. Est-ce que ça va marcher avec Quetzal? Il est pas prévenu, il tripe pas comme ça... et en même temps, il est perché et notre conversation ne vole pas haut. Je veux creuser ça, ave cl'intention certaine de l'emmener là où il a pas trop envie d'aller. Je m'en rends compte maintenant, c'est pas très clean comme approche, que voulez-vous, j'ai pas 36 façons de me découvrir moi-même.
Quetzal : je savais qu'il allait utiliser une technique d'hypnose, et ça me semblait pouvoir être intéressant, même si il fallait être prudent, jugeant avec méfiance ses intentions, et encore avec plus de méfiance son approche des voyages.
Stylo : Je me remet à lui parler, calmement, veut l'amener dans un endroit où il se sent bien, d'où il pourra commencer son voyage. Il tombe sur un gros rectangle noir. Pas bon signe. Plus tard, il me dit:
« Le refus. Le refus dans la fractale, ça bloque, forcément. Ça bloque, alors qu'il suffit de remonter le refus dans l'autre sens, et là évidemment ça coule. »
Je comprends direct que Quetzal a une putain d'expérience de la fractale, et qu'il a pas forcément besoin de moi pour triper. J'aurais du l'écouter. Mais quelque part je flippe pour lui (ah mais je suis trop con) et je lui dit: « Calme-toi, respire.. »
Il se calme effectivement, et, en même temps qu'il respire, se place,dans son estomac, dit-il.
« Ça coule... les boyaux ...l'estomac »
Je veux l'orienter vers des images, je prends une voix monocorde pour lui dire de laisser venir les images qui passent, et je le laisse mouliner, et voilà ce qu'il me dit:
« Je dois constituer un égo pour dialoguer avec toi. »
Quetzal : J'ai vraiment reconnu directement quand il a commencé l'exercice (sans m'en avertir) ; cette voix de commentateur de documentaire animalier sur Arte... Je l'ai reconnue entre milles. C'est dans cette première phase que j'ai vraiment senti une présence possessive due a cette approche. Le rectangle noir était un simple visuel, mais en effet, sans doute la résultante de ce premier blocage. Comme j'avais tenté de bien faire ca, en me laissant partir et en fermant lesyeux, j'étais deja loin, et je voyais tout le jeu de ma pensée (ma fractale) qui s'était cabré. Cette présence et moi-même n'arrivions pas à faire un élan commun. Mais j'analyse tout de suite cette situation, et me rend compte que si je veux travailleravec cet « autre », je dois me protéger, sinon je ne suis plus moi même ; je dois donc constituer un égo. Cette réflexion est une méta-analyse ; c'est comme « passer au niveau supérieur », c'est à dire remettre en marche ma fractale...
Stylo :Et puis, d’un coup, ça y est, Quetzal est branché, il parle à flux constant, d’une voix continue, quelque chose de clean. Le voilà qui parle sur comment triper à deux:
« C'est une dynamique particulière entre gens de confiance, en plusieurs pas, aventure de longue haleine, un long chemin, beaucoup à apprendre. Si je me fond dans la fractale, je suis dissout, si je tripe à deux j'ai besoin de cet égo construit. »
Vu. Je ne vais pas pouvoir l'emmener plus loin, son intellect est une barrière (et c'est très bien comme ça). Je laisse passer du silence pour le laisser revenir à son rythme. Quetzal sort lentementde sa trance, de mots en mots, il arrive là:
« Et.... MEC il s'est passé quoi là ? Attends, attends... j'ai passécombien de temps à discourir?
- Deux ou trois minutes, pas plus. » Je lui réponds.
Quetzal :Je suis comme sorti du voyage de manière plus brusque que quand j'emmerge seul d'un voyage DXM ; j'ai pris une voix beaucoup plus active et paniquée, Stylo a tout de suite compris que j'étais sorti du truc.
Stylo :Ah, oui, tout au long de cette conversation Skype, j'ai du faire des updates réguliers de ce qu'il s'était passé dans les cinq minutes d'avant, histoire que Quetzal suive. Il était tripé, le pauvre...enfin, le chanceux, c'est selon!
Le voilà revenu, donc. On analyse ce qui s'est passé, je sens Quetzal ultra-rationnel, qui me décrit un mode solo et un mode duo de trip au DXM. Il a beaucoups de mots compliqués (selon moi), alors que pour moi tout est très clair: triper c'est pour se connaître soi-même. J'explique clairement que je propose de l'hypnose, quelque chose de strié, différent du hors-piste de Quetzal. Lui me parle de la soupe de l'égo, j'ai pas tout capté du concept:
« La soupe de l'ego... si je tripe avec toi je prends ma fiche dans l'aventure.
- C'est ça qui m'intéresse, ton égo! Qu'est-ce que tu gagnes à plonger dans la fractale? (je le provoque pour qu'il s'exprime)
- Mec! Tu vois pas comment la fractale est méga-bonne! Quand t'as commencé à monter du côté du soleil, que ça fait partie de ton corps, que ça t'habites... »
Je vois bien le délire, la fractale, la dissolution complète. C'est là qu'on est différent.
Quetzal :J'ai tenté de lui expliquer ce truc avec l'égo qui me protège de cette présence, mais je n'avais pas encore formulé clairement l'idée.
Je veux lui parler de ma fractale, pour qu'il comprenne ; je lui dis ce que ca m'inspire sur le moment : l’ascension du coté de la lumière, ascension de l'être en devenir... En pratique, ce plongeon dans ce monde sans barrières, que je vois rarement, sur le coup, comme une dissolution, sinon comme un lubrifiant extraordinaire de ma machine mentale.
Je lui signale aussi que je n'ai jamais été tout a fait déconnecté « inconscient de ce qui m'arrivait » au cours del'hypnose, que j'avais comme un bonhomme lego en plastique, dans la tour de contrôle en haut, qui pouvait juste appuyer sur le bouton off si ca déconnait trop. Mon explication a été des plus confuse, et j'ai pris conscience de l'association lego=l'ego seulement plusieurs heures plus tard !!
On discute un peu jusqu'à ce que je lui avoue:
« Je te pousse à bout, bien sûr.
- Mec, fais gaffe, t'es du côté obscur. Là maintenant, en toile de fond, je me dit, ouais, j'sais, t'as quand même une autre approche. »
Quetzal s'est vexé quand j'ai dit que les rires étaient pas intéressant:« Mec, t'as un peu déconné, quand même! ». Je prends ça au sérieux, ce qu'il me dit. C'est important.
Hop, Quetzal se retrouve à nouveau dans une sorte de faille mentale, il bloque:
« Quelqu'un est parti.
- Qui?
- Quelqu'un, comme si on était à 3 à triper, et d'un seul coup 2...
- Hein? Personne est parti.
- ... Ah! Ça y est! Ce qui est parti c'est l'emprise que tu avais sur moi ! »
Prends-toi ça dans ta gueule Stylo. C'est vrai et tu le sais.
Quetzal :Voilà, c'est à ce moment, quand la présence a disparu, que j'ai pu comprendre clairement ce qui m'étais arrivé, et nommer le phénomène : emprise. Ce qui m'a permis de vous l'avoir raconté maintenant de manière plus précise qu'avec une soupe de ressentis étranges et dérangeants.
Arrivés là, Quetzal est un peu dans le flou, ne sais plus trop ce qu'il fait, s'il veut se fumer son pétard, se faire une pause, mais moi je serai parti... Je propose une pause, surtout que Quetzal dit:
« Y'a des potes qui s'amusent dans ma partie philo, là. Mais tu seras parti.... ah... c'est Skype.... Y'a un bug Skype. Heu.... heu....Stylo! Dis-moi quelque chose d'intelligent!
- Quetzal, voilà plus d'une demi-heure que nous discutons, celà commence à faire pas mal. Ainsi je te propose de faire une pause, de te mettre à l'aise, et je ne suis pas parti, car il te sufira de me rappeler sur Skype quand tu le souhaiteras.
- À l'aise! »
Et voilà, la conversation est finie.
Pfffff le DÉLIRE COMPLET je vous dit pas!
Presque aussitôt après cette conversation, on continue sur Skype, parce queQuetzal a plein de trucs à dire.
22:30 Le chat sur Skype :
Quetzal: Avant d'allumer mon petch , j'ai soit un moment de conscience, soit un moment de parano . Mais je pense que tu devrais faire un peu plus gaffe avec les gens qui dropent.
Styloplume: Ah putain y'a mes failles qui apparaissent avec toi comme miroir c'est puissant.
Quetzal: Je viens de capter des trucs . Ça va cartonner . On estcomplémentaires mec.
Styloplume:Je crois bien. On est méchamment complémentaires .
Quetzal:Je sais pas si t'avances. Mais là, ça bouge. Ceci dit , à 22h37 aujourdui, je suis honnête et tu n'est pas mon ami. Viktor est mon ami et j'ai du Pink Floyd en son honneur. Tu es complémentaire toi,c'est trés différent. Je viens de capter un truc ça cartonne :)
[CommentaireQuetzal:] Quand on se parle, Je ressens comme un jeu de calcul, de dimension cachée et implicite, la prise en compte d'une psychologie de l'inconscient d'autrui. Je pense que c'est pour ca que je lui dis que ce n'était pas mon ami, car avec mon ami je parle sans réserve, sans craintes, en toute franchise. Ici avec Stylo, il y a eu plusieurs non-dits.
Styloplume:C'est vrai, nous ne sommes pas des amis .
Quetzal:Je n'ai pas pu te faire confiance jusqu'au bout ca c'est clair .
Styloplume:Si on veut construire une amitié ça va passer par des gros clash, vu nos différences et ma connerie!
Quetzal:Tu as un but et un chemin. Et l'interaction de ton chemin avec lemien est de nature différente que celle du chemin de Victor et du mien, qui est plus distant mais se rejoint sur les grand axes, sur les autoroutes de la philosopie, sur les grand concepts .
[Commentaire Quetzal:] Quand je dis « tu as un but » dans mon esprit ca résume toute ma vision de Stylo : un travail psychologique avec des objectifs pré-définis, des outils très différents; ces fameuses lignes de fuite contre lignes dures. Mais c'est d'autant plus intéressant que malgré autant de différences,on s'accorde sur l'important ! Il y a comme un fond commun a cette histoire, et ca ne dépend pas seulement de comment on l'approche.
Quetzal:Toi aussi, sans doute, mais d'une toute autre nature. 140mg mec.
Styloplume:T'es parti méchament, pour 140 mg . 'fin bon, le THC ça se combine très bien avec.
Quetzal:C’est même mieux je trouve. Je préfère un bon volcano à 140 qu'un petit petard a 240.
23:24 Téléphone Re-Skype, déjà redescendu (un peu)
Après de longues pauses que j’ai employées à pré-rédiger le TR, on se retrouve au téléphone.
Quetzal est de retour, davantage sur terre. Le voilà qui se trouve soudain critique et un peu blasé sur le niveau de défonce irresponsable duforum, qui est censé être un forum RDR, à la base. Je vois pas bien l’objet du débat, pourquoi on en parlerait maintenant. Enfin.
Quetzal : Ouais, je sais pas non plus comment j'en suis arrivé là ; fin soit, je maintiens ce que j'ai dis (avec moins d’exagérations ^^) . Il faut ouvrir les yeux, ce monde de la drogue, même strictement psyché-RDR machin brol, ca brasse surtout de la teuf, et une ultra-minorité d'usagers qui font vraiment gaffe ! (Je vais me faire lyncher ? ^^ ) Bref, la part d'hypocrisie de nos discours m’exaspérait (alimenté partiellement par ma propre hypocrisie bien sûr, vu que ces trips ont une composante agréable,facile d’accès, gratuite)
Et Quetzal a envie de se marrer ! Je lui lit quelques extraits des notes que j’ai tenues. Ceci dit, je suis pas d’humeur à rigoler,on n’est pas en phase là-dessus. Rapidement on refait le trip.
Il m'explique qu'il avait pas envie de plonger dans le fond de l'hypnose. Bon, ça c’est clair. On débat beaucoup sur nos approches différentes de la défonce, la mienne étant beaucoup plus sombre et doloriste. Je m’en veux de l’avoir poussé à bout, et en même temps je lui dit bien : pousser quelqu’un à bout, je le fais par amour, comme j’ai appris de Galaad. Quetzal confirme cette violence ressentie, en parlant d’un viol de la conscience, et trouve lui aussi une certaine finalité à toute cette violence, qui est dans l’amour, la rédemption.
Quetzal :je suis presque surpris qu'il en parle en ces termes, parce que entre les deux conversations skype, j'avais continué a tripper. Et j'étais en fait très embêté, parce que ca n'allait pas aussi bien qu'avant ; j'étais traumatisé par ce qu'il m'avait fait. Mais j'ai laissé venir les idées, pour essayer de comprendre, et j'ai revu l'épisode comme un viol de mon espace (c'est-à-dire, de moi-même), que je pouvais dépasser (et c'était alors essentiel de résoudre ce problème, car sinon que vaudrait mon approche face à la sienne, si elle s'écroule a la première embûche ? ^^)seulement par acceptation/amour, s'agissant d'un acte malsain mais de bonne foi de sa part.
À un moment, puisqu’on en est là, je parle de cette finalité en l’appellant Dieu, et voilà Quetzal qui débarque : « Ah ouais j'étais Dieu tout à l'heure, c'était sympa. » Ben voyons...
Toujours sur nos approches différentes, je remarque que Quetzal a davantage tendance à triper bien, il dit « se faufiler dans la fractale par le seul petit chemin. » Ça me fait penser à la porte étroite dont parle Jésus. Moi je ne vois pas la porte, alors je préfère me manger les murs.
Ceci dit, je lui avoue : « J'ai une grosse nostalgie de la grosse fractale. J'aimerai un petit peu de lumière aussi. »
Quetzal :Dans mes voyages intermédiaires, j'avais imaginé le Chemin comme la traversée d'un vaste monde, de forêts (je vois souvent ca comme ca). J'avais émis l'hypothèse qu'il est possible de la traverser sans combattre, sans embûche, en étant comme une douce et furtive présence. Je n'avait pas l’orgueil de me situer sur ce chemin,mais je le voyais comme un espoir... Stylo avait en lui les adversaires à combattre, et je lui dis:
« Stylo,je dirais que tu apprivoises ton dark side et que tu es bien parti comme ça. »
Ça fait du bien d’entendre ça, je vous dit.
Je veux lui dire que j’ai vraiment envie de partager plus de trip avec lui, en DXM ou en LSA, ou en terrain neutre (mescaline hin hin pourquoi pas?), parce que je voudrais le comprendre. On parle de dimension implicite et invisible, mais quelque part je ne suis pas d’accord. Quetzal passe tout au moulin de la philosophie du hors-piste, et moi je passe mon temps à décapsuler mes propres problèmes, et ce serait bien d’harmoniser les deux, parce qu’onest méchament complémentaires.
Aussi je lui dit :
« Tu parles d'invisible, moi je veux te parler de palpable. Je voudrais te comprendre. »
On clos la conversation cordialement. Il est 00:01. Allez, Bonne nuit!
Notes du lendemain
Styloplume :Maintenant qu’on y est, je me rends compte que mon chemin s’aligne comme celui de Galaad ou de la mère d’Anja, qui est thérapeute. C’est de la psychothérapie que je fais en fait ! Débugger son enfance, dit Galaad. Trouver le contact avec l’enfant intérieur. Ne pas hésiter à se faire mal, parce qu’on en sort grandi. Et quelque part, c’est profondément concret, même si jepars dans la fractale, c’est pour comprendre quelque chose sur moi, souvent sans complaisance.
Voilà pourquoi aussi je me suis montré si sévère envers Quetzal qui tartine du volcano sur du DXM sans évoquer le problème qui l’animait il y a quatres jours ? Pourquoi ne pas en parler ? Fait-il l’impasse ? Héhé, je considère que quelqu’un de bien dans sa peau ne craint pas les remises en question, alors je me permet de creuser (comme le fait Galaad avec moi, souvent sans pitié).
Bon,Stylo, oublie pas de respecter Quetzal et ses décisions, aussi !Et sois un peu moins dur avec ceux qui dropent, comme il dit. Souviens-toi du trip où tu sitais Zoulou aux champis, où vous étiez complètement passé à côté l’un de l’autre !
Quetzal :Ce fut vraiment le choc des approches. Je n'ai jamais tripé directement sur mes problèmes personnels, et n'ai jamais du faire de manœuvres d’évitement ; mes trips sont « naturellement » comme ca. Il a voulu creuser quand en fait, j'allais a contre sens, je remontais du métaphysique jusqu'au monde concret (ce qui me fait dire que mes descentes de DXM sont en fait des montées voluptueuses jusqu'à me poser sur le plateau du monde). Le « dark side de Stylo » a eu une emprise tellement rapide, tellement soudaine, que j'ai vraiment eu peur. Jusqu'au lendemain, quand j'ai voulu commencer a rédiger ce TR, cette peur était présente. La peur qu'une graine (similaire à ma graine de lumière) n'ait été plantée ! Heureusement, cette graine obscure n'étant pas endogène, elle n'a pu se développer (c'est l’intérêt de mon terreau :p). Est-ce que je t'en veux, Stylo ? Non, absolument pas ! Tu tireras toi-même les conclusions de cet épisode. Et ça n'exclut pas qu'on trippera ensemble, même si maintenant, je sais que la préparation demandera une débauche de moyens... [note de Stylo: non, pas une débauche de moyen. Juste en parler bien avant]
Je voudrais ajouter que ce fut ma première expérience DXM avec quelqu’un, la première fois que je communiquais pendant le trip. Je suis beaucoup plus à l'aise dans mon « petit monde yeux fermés », car j'y ai plus d’entraînement.
Au final, ce fut une expérience tout à fait originale, et j'en retire énormément de satisfaction, vu tout ce qui a pu être dit et éclairci en à peine quelques bavardages, et avec si peu de drogue !(et il y a enfin un témoin : non c'est pas du placebo et oui je pars complètement loin avec très peu de DXM ! )
Un dernier mot de Styloplume : je suis très très reconnaissant à Quetzal d’avoir bien voulu co-écrire ce TR, et je suis très heureux de l’avoir mieux compris avec toutes ces notes. Merci mon gars !
Je vous dit pas la situation de malade qui s'est produite l'autre soir.Quetzal sous DXM+THC qui se retrouve avec Stylo sur Skype...
On fait le point sur la typographie :
- En normal, c’est moi Stylo qui ai écrit la plupart des choses, et j’ai aussi rédigé ce que j’ai retenu du discours de Quetzal, « En le mettant entre guillemets ».
- En italique, ce qu’on a écrit en temps réel et qui a été sauvegardé.
- En vert, la version des faits racontée après-coup par Quetzal lui-même.
- Les étoiles ********* sont là pour censurer les trucs trops personnels.
Il est 21:08. Je surfe tranquillement sur le net, en même temps que jefais mes révisions pour mes partiels à venir, quand soudain, lewild Quetzal appears:
L’épique conversation gmail
Quetzal: 140mg dxm + 100mg beuh
Badabiouummmmssssssss
Supersurf fractale, limite pas crédible
C'est méga deconné comment je fais ca trop bien!
Je parle de surfer sur le bazard! Le truc c'est de brancher la télé duplateau 2 sur le bon satellite grâce a l'ingénieur Volcano !
Stylo :À ce moment, je me dit: wooooolàlàlà Stylo, il est en train de sepasser quelque chose de GROS. Ouvre l'éditeur de texte parce que çava envoyer du lourd. Ça me semble louche. Quetzal qui drope du DXMalors qu'il y a trois jours on parlait sur Skype de soucis assezsérieux qu'il avait... Est-ce qu'il a tout oublié? Que s'est-ilpassé? Aucune idée...
Quetzal :En fait je sortais de mes soucis de ces quelques jours. Ca ne pouvait se résoudre instantanément mais les choses avaient pris le chemin d'une résolution, et je m'étais investi à y croire. J'étais tout seul à l'appart. J'ai rangé un peu, préparé en vitesse unmini trip ; 140mg vers 17h20, suivi dans le quart d'heure dedeux petits ballons de Volcano. J'avais décidé de pas tirer plusque ça sur le vapo car j'ai senti la montée à la fin du premierballon, ce qui est « mauvais signe » ^^
Avant de parler à Stylo, j'avais deja commencé a voyager sur de l'electropeinard ; c'était rapidement parti loin, avec de une source decontentement assez énorme que je ne pourrais décrire ici. « J'aila tete dans le paradis. » Je retrouve les clés auxquels jecommence a m'habituer, qui me permettent d'ouvrir les portes dessecrets de la vie ; il est toujours aussi agréable decontempler les engrenages du moi et du monde.
J'ai envie de partager ce bon moment. La confusion dans mes écrits est lereflet d'une traduction pénible d'un monde à l'autre ; dans matête, si j'ai les yeux fermés, tout est net, je ne me sensabsolument pas noyé.
Styloplume: Ah bon, c'est bien. Ah, t'es perché, pas de doute. Je met ça dansmes perles. Maintenant.
Quetzal: Des gouttes réelles je te dis. C'est carrément violent pour 140mg [je voulais écrire « des gouttes de réel » ; c'est àdire que j'atteignais des lambeaux d'une réalité palpable àtravers mes voyages, ]
Styloplume: Bon, t'as dropé quand à peu près?
Quetzal: Je pense y'a une grosse heure. Difficile a dire. Là j'ai reprisconscience, enfin pour la 3ème fois je pense que ce coup-ci on estdans le réel. Mais le volcano mec.
Styloplume: C'est quoi le volcano?
Quetzal: Le vaporisateuuuuur. Ça déglingue tout
Styloplume: Ahaaaaaa.... Bon alors vu que t'es perché et que ça va bien. Jevais envoyer du lourd. Comment ça va au sujet de ***********? (jecite LE problème qui faisait l'objet de notre conversation d'il y aquatres jours, lundi.)
Quetzal :Je savais que c'était ce qui le démangeait ; et le laissaismettre le sujet sur la table. Mais c'était mon trip, et même si ilaurait été élégant de l'informer des suites de l'histoire, jesuis dans autre chose. Stylo tripe sur sa vie et s'ouvre au monde,et moi je délire le monde pour m'y retrouver. Et là je suiseuphorique !
Quetzal :Hé hé tu m'aura pas mec. J'ai créé un mur d'immanencerétroactive, en me visualisant aprés mon trip. Je t'explique.
Styloplume: Vas-y, explique, je salive déjà.
Quetzal: Je me dis, comme je suis en état d'équanimité, je pourrais faireun truc utile pour mon moi futur ? Pour ma vie ?
Alors j'ai demandé a mon moi futur ce qu'il faudrait que je fasse dans letrip. Pour que rétrospectivement il soit content.
Il m'a dit : profite. Et puis la musique disait "chemicals chemicals"
Etj'ai capté un autre truc, fin j’vais pas tout raconter ca va prendre 9 h.
Quetzal :Mon discours est très laconique, c'est pénible d'écrire et je prends pas le temps de lui exposer ma pensée. Impossible de décrire cepassage où j'ai compris que la vie serait bien ennuyeuse sans lesdigressions de mon esprit. La chimie me soufflait des réponses etsautait des barrières, me faisait voir des lumières et la foi en cechaos imparfait qu'est l'existence. Et toutes ces boucles, cesfractales ! Stylo il voit de quoi je parle mais pas possible delui exposer le fond de l'affaire. C'est aussi la limite de monapproche : elle est incommunicable ^^. Et même si Stylo connaîtla nature de ce voyage, il n'en connaît pas le contenu exact.
Stylo :À ce moment je suis pris d'un gros doute à propos des psychés et de l'euphorie qu'il libèrent. On perd pas un peu prise avec ça quand même? Il y a trois jours, Quetzal faisait une crise de nerf sur sa life. Et maintenant, tout va bien? Et il lui suffit de plonger dans la fractale, de faire une faille temporelle avec son moi futur pour résoudre l'affaire? Évidemment, le trip va lui dire "profite." Quetzal est dans une boucle euphorique qui a l'air de marcher, mais alors moi je suis profondément dubitatif, mais alors dubitatif. Pour être confronté à un problème semblable au sien (synchronicité power), je pense que ce genre de truc ne se résout pas à coup de fractale mais par le dépassement de soi.
Styloplume: Profite de ton trip, aussi.
Quetzal: Fin bref tout ca pour dire
Styloplume: Gaffe à la redescente, bonhomme, y'a peut-être une bonne raison pour laquelle t'as dropé tout ça . Bref continue . [Qtzl :haha comment tu te projettes sur moi !:p] [Stylo : pas faux pas faux, c’est vrai que j’ai tendance à me projeter dans letrip des autres. Une mauvaise idée, bien sûr.]
Quetzal: Nan t'inquiète . Justement. Quetzal le roi du S&S. Si je drop c’est parce que ca va bien, et que la drogue ca accentue les états moraux. Donc quand je suis dans une pente positive, je drop, pour décoller. Je t'ai déjà dit, moi je monte coté lumière. J'ai jamais dropé du coté obscur. Haha comment je me kif quand je trip
(Stylo :Là je me dit qu’il y a anguille sous roche. Moi je drope du DXMquand ça va pas bien pour aller mieux. Se pourrait-il qu’on soitsi différents ? Y’a quelque chose de louche là-dedans.)
Styloplume: Et alors, il s'est passé quoi ces derniers jours? Je vois que t'es méchamment dans l'euphorie, ça c'est sûr.
Quetzal: Par contre toi t'as l'air super sombre. Tu rebondis à rien de mon génie ! Moi je tripe pas pour l'amour, je tripe pour l'épistemologie.
(Stylo :ça c’est quelque chose que j’ai en commun avec Quetzal,l’épistémologie. La défonce pour apprendre comment apprendre)
Styloplume: Je quoi quoi?
Quetzal: (putain je viens d'écrire ca ? )
Styloplume: J'ai compris, mec, j'ai bien compris. Si on pouvait téléphoner maintenant ce serait épique. Y'a moyen?
Quetzal: Ohhh attends. J’dois calculer si je peux trouver le micro.Laisse-moi réflechir. (aïe)
Styloplume: Prends ton temps.
(Stylo :Je me dit qu'il doit y avoir une raison pour laquelle il vient me parler au moment même où il tripe. C'est forcément révélateur. Je veux creuser ça.)
Quetzal :Et moi je dis que c'est peut être pas l'idée du siècle. Je me poile bien tout seul, mais Stylo il rigole pas à mes blagues (j'ai l'impression qu'il réagit même pas, vu qu'on est sur un chat, je voit pas ce qu'il en pense...). Et ça me paraissait important de pas dénaturer mon voyage. Je veux tâter le terrain, et version DXM ça donne ça ….
Quetzal: Mais quoi là t’a chaud ou quoi ? Parce que moi je suis au goufre du rire. Si toi t'es dans l'oreille interne de dark vador... J'viens pas. Putain mais je me fais vraiment rire en plus. C'est génial
Styloplume: Pour être honnête je vais pas super super bien, parce que ********* [Je cite LE problème qu’il y a dans ma life en ce moment. Pas insurmontable, mais de quoi m’occuper et me couper l’envie derire.]
Quetzal:Putain le goufre ouais. En fait.
Styloplume: Et je me dis qu'il doit y avoir une bonne raison pour laquelle tu viens me parler en plein trip.
Quetzal: Moi j'ai choisi de surfer sur le love tant que y’en a encore(******) Aprés on verra.
Styloplume: Tu sais je suis pas dans le gouffre non plus. Je suis dans ma vie. Pourquoi tu parles de gouffre?
Quetzal: Putain si tu pouvais voir ce que je viens de voir, entre toi et moi,.... flippant.... une cascade entre mon état euphorique et ta peine, un truc géant.
Styloplume: Je te crois, héhé.
Quetzal: Fin soit.
Styloplume: Allez, on téléphone! J'ai envie là!
Quetzal: Non non pas possible mec tu m'as fait flipper ! Deux secondes. Nonmais là je passe de tout à tout en un rien. Putain quel délire; jevais toujours voir pour le micro si jamais
Quetzal :Comme je l'écris, je pouvais changer d'avis assez facilement ;et même si ces dernières phrases de Stylo sont pas franchement encourageantes, j'ai quand meme envie de continuer, et ca sera moinspénible et plus agréable oralement.
La conversation Skype
21:25 La conversation Skype démarre, le voilà qui se gondole, ahlàlà,fonfon de chez fonfon!
Quetzal me dit : « J'étais parti dans la fractale, le gors bazar,comme d'habitude. Mais j'avais branché le décodeur, parce qu'avecle DXM en P2, s'il y a pas un fil continu, ça va trop vite. Faut brancher le bon canal. Oh putain 3 minutes 30 qu'on parle? J'ai l'impression que ça fait déjà une heure! »
Il m'explique qu'il a ouvert le navigateur sciemment pour ensuite me parler sur gmail peut-être.
Raconter? Dur, les derniers jours sont partis loin, dit-il.
Quetzal :Ce qui m'importait sur le coup, c'était ce fameux fil, cette construction que j'arrivais à faire sous DXM, ce type de trip vraiment bien foutu qui me fait baver, mais ça se passe sur« d'autres niveaux » que celui de la réflexion ; et ça n'est pas lié a mes problèmes récents, même si ça à en fait tout à voir, vu qu'il s'agit d'une justification (philosophique,épistémologique) de mon approche de la vie. Du coup, je lui parle du monde concret, et de comment se sont arrangées les choses ;Je lui dis que les choses sont biaisées, en sachant qu'il entendra « il reconnaît qu'il est trippé et il idéalise le truc » mais en voulant en faite dire : « ces conclusions mal justifiées te laisseront perplexe. » Et comme ca, on évite de s'embarquer dans une frustrante explication métaphysique.
Mais c'est dur et je dérive complètement, sous DXM... Le discours devient vite incohérent (vu que je fait des phrases qui tendent de résumer les 18 idées simultanées, et qu'en essayant de créer une continuité dans ce discours, je perd complètement pied)
Stylo :...beaucoup de "heuuuu..." et il embraye en parlant de fréquences de vibrations, de montagnes, de cactus... Ah merde je le sens parti, il planifie du peyotl dans le désert espagnol. Et en même temps il me dit « Si je racroche maintenant, ça me ferait bizarre. »
Quetzal est de plus en plus chéper, je suis en train de le perdre. Je veux le rattraper en lui disant quelque chose de clair.
J'essaie de lui dire quelque chose en me servant d'une technique de suggestion:
« Quetzal, ferme les yeux et grave-toi ces mots dans ton esprit.... » J’attends qu'il acquiesce. Silence. Pas sûr qu'il suive, je continue: "Tu es perché à un point qui fait que tu oublies tout au fur et à mesure!"
Silence.« Quetzal?
-Quoi? Qu'est-ce qu'il s'est passé là?
-Heu, j'ai essayé de te dire quelque chose...
-Non non, qu'est-ce qu'il s'est passé quand tu as voulu me graver quelque chose?
-Ah! Je voulais te dire: "Quetzal, grave-toi ça dans la tête:tu es méchamment perché."
-Quoi? Mais non la phrase c'était: l'amour est sans limite! »
...
Éclat de rire de ma part. Je me marre comme pas permis. Il argumente que j'ai pas pu suivre. Je rigole vraiment. Quetzal est méchament fonfon!
Quetzal :En fait, j'ai cru qu'il voulait que je grave les prochains mots que j'entendrai, mais pas les siens, les miens. J'ai pris la première phrase qui me venait a l'esprit, parce que même si j'aime pas ce genre de technique, je joue le jeu. Puis il enchaîne avec « tu es méchamment perché », bhé oui je suis au courant !Mais ça n'a rien avoir avec ton jeu ! Putain de confusion...
Stylo :Bon, vu comment il est parti loin alors que je tentais juste de lui dire un truc simple, je sens la voix du Diable qui me dit: "Stylo, regarde, voilà un bon tripé à te mettre sous la dent et que tu pourras faire voyager comme tu veux!" Et je repense à la séance d'hypnose où j'avais accompagné Imodos dans un long voyage intérieur. Est-ce que ça va marcher avec Quetzal? Il est pas prévenu, il tripe pas comme ça... et en même temps, il est perché et notre conversation ne vole pas haut. Je veux creuser ça, ave cl'intention certaine de l'emmener là où il a pas trop envie d'aller. Je m'en rends compte maintenant, c'est pas très clean comme approche, que voulez-vous, j'ai pas 36 façons de me découvrir moi-même.
Quetzal : je savais qu'il allait utiliser une technique d'hypnose, et ça me semblait pouvoir être intéressant, même si il fallait être prudent, jugeant avec méfiance ses intentions, et encore avec plus de méfiance son approche des voyages.
Stylo : Je me remet à lui parler, calmement, veut l'amener dans un endroit où il se sent bien, d'où il pourra commencer son voyage. Il tombe sur un gros rectangle noir. Pas bon signe. Plus tard, il me dit:
« Le refus. Le refus dans la fractale, ça bloque, forcément. Ça bloque, alors qu'il suffit de remonter le refus dans l'autre sens, et là évidemment ça coule. »
Je comprends direct que Quetzal a une putain d'expérience de la fractale, et qu'il a pas forcément besoin de moi pour triper. J'aurais du l'écouter. Mais quelque part je flippe pour lui (ah mais je suis trop con) et je lui dit: « Calme-toi, respire.. »
Il se calme effectivement, et, en même temps qu'il respire, se place,dans son estomac, dit-il.
« Ça coule... les boyaux ...l'estomac »
Je veux l'orienter vers des images, je prends une voix monocorde pour lui dire de laisser venir les images qui passent, et je le laisse mouliner, et voilà ce qu'il me dit:
« Je dois constituer un égo pour dialoguer avec toi. »
Quetzal : J'ai vraiment reconnu directement quand il a commencé l'exercice (sans m'en avertir) ; cette voix de commentateur de documentaire animalier sur Arte... Je l'ai reconnue entre milles. C'est dans cette première phase que j'ai vraiment senti une présence possessive due a cette approche. Le rectangle noir était un simple visuel, mais en effet, sans doute la résultante de ce premier blocage. Comme j'avais tenté de bien faire ca, en me laissant partir et en fermant lesyeux, j'étais deja loin, et je voyais tout le jeu de ma pensée (ma fractale) qui s'était cabré. Cette présence et moi-même n'arrivions pas à faire un élan commun. Mais j'analyse tout de suite cette situation, et me rend compte que si je veux travailleravec cet « autre », je dois me protéger, sinon je ne suis plus moi même ; je dois donc constituer un égo. Cette réflexion est une méta-analyse ; c'est comme « passer au niveau supérieur », c'est à dire remettre en marche ma fractale...
Stylo :Et puis, d’un coup, ça y est, Quetzal est branché, il parle à flux constant, d’une voix continue, quelque chose de clean. Le voilà qui parle sur comment triper à deux:
« C'est une dynamique particulière entre gens de confiance, en plusieurs pas, aventure de longue haleine, un long chemin, beaucoup à apprendre. Si je me fond dans la fractale, je suis dissout, si je tripe à deux j'ai besoin de cet égo construit. »
Vu. Je ne vais pas pouvoir l'emmener plus loin, son intellect est une barrière (et c'est très bien comme ça). Je laisse passer du silence pour le laisser revenir à son rythme. Quetzal sort lentementde sa trance, de mots en mots, il arrive là:
« Et.... MEC il s'est passé quoi là ? Attends, attends... j'ai passécombien de temps à discourir?
- Deux ou trois minutes, pas plus. » Je lui réponds.
Quetzal :Je suis comme sorti du voyage de manière plus brusque que quand j'emmerge seul d'un voyage DXM ; j'ai pris une voix beaucoup plus active et paniquée, Stylo a tout de suite compris que j'étais sorti du truc.
Stylo :Ah, oui, tout au long de cette conversation Skype, j'ai du faire des updates réguliers de ce qu'il s'était passé dans les cinq minutes d'avant, histoire que Quetzal suive. Il était tripé, le pauvre...enfin, le chanceux, c'est selon!
Le voilà revenu, donc. On analyse ce qui s'est passé, je sens Quetzal ultra-rationnel, qui me décrit un mode solo et un mode duo de trip au DXM. Il a beaucoups de mots compliqués (selon moi), alors que pour moi tout est très clair: triper c'est pour se connaître soi-même. J'explique clairement que je propose de l'hypnose, quelque chose de strié, différent du hors-piste de Quetzal. Lui me parle de la soupe de l'égo, j'ai pas tout capté du concept:
« La soupe de l'ego... si je tripe avec toi je prends ma fiche dans l'aventure.
- C'est ça qui m'intéresse, ton égo! Qu'est-ce que tu gagnes à plonger dans la fractale? (je le provoque pour qu'il s'exprime)
- Mec! Tu vois pas comment la fractale est méga-bonne! Quand t'as commencé à monter du côté du soleil, que ça fait partie de ton corps, que ça t'habites... »
Je vois bien le délire, la fractale, la dissolution complète. C'est là qu'on est différent.
Quetzal :J'ai tenté de lui expliquer ce truc avec l'égo qui me protège de cette présence, mais je n'avais pas encore formulé clairement l'idée.
Je veux lui parler de ma fractale, pour qu'il comprenne ; je lui dis ce que ca m'inspire sur le moment : l’ascension du coté de la lumière, ascension de l'être en devenir... En pratique, ce plongeon dans ce monde sans barrières, que je vois rarement, sur le coup, comme une dissolution, sinon comme un lubrifiant extraordinaire de ma machine mentale.
Je lui signale aussi que je n'ai jamais été tout a fait déconnecté « inconscient de ce qui m'arrivait » au cours del'hypnose, que j'avais comme un bonhomme lego en plastique, dans la tour de contrôle en haut, qui pouvait juste appuyer sur le bouton off si ca déconnait trop. Mon explication a été des plus confuse, et j'ai pris conscience de l'association lego=l'ego seulement plusieurs heures plus tard !!
On discute un peu jusqu'à ce que je lui avoue:
« Je te pousse à bout, bien sûr.
- Mec, fais gaffe, t'es du côté obscur. Là maintenant, en toile de fond, je me dit, ouais, j'sais, t'as quand même une autre approche. »
Quetzal s'est vexé quand j'ai dit que les rires étaient pas intéressant:« Mec, t'as un peu déconné, quand même! ». Je prends ça au sérieux, ce qu'il me dit. C'est important.
Hop, Quetzal se retrouve à nouveau dans une sorte de faille mentale, il bloque:
« Quelqu'un est parti.
- Qui?
- Quelqu'un, comme si on était à 3 à triper, et d'un seul coup 2...
- Hein? Personne est parti.
- ... Ah! Ça y est! Ce qui est parti c'est l'emprise que tu avais sur moi ! »
Prends-toi ça dans ta gueule Stylo. C'est vrai et tu le sais.
Quetzal :Voilà, c'est à ce moment, quand la présence a disparu, que j'ai pu comprendre clairement ce qui m'étais arrivé, et nommer le phénomène : emprise. Ce qui m'a permis de vous l'avoir raconté maintenant de manière plus précise qu'avec une soupe de ressentis étranges et dérangeants.
Arrivés là, Quetzal est un peu dans le flou, ne sais plus trop ce qu'il fait, s'il veut se fumer son pétard, se faire une pause, mais moi je serai parti... Je propose une pause, surtout que Quetzal dit:
« Y'a des potes qui s'amusent dans ma partie philo, là. Mais tu seras parti.... ah... c'est Skype.... Y'a un bug Skype. Heu.... heu....Stylo! Dis-moi quelque chose d'intelligent!
- Quetzal, voilà plus d'une demi-heure que nous discutons, celà commence à faire pas mal. Ainsi je te propose de faire une pause, de te mettre à l'aise, et je ne suis pas parti, car il te sufira de me rappeler sur Skype quand tu le souhaiteras.
- À l'aise! »
Et voilà, la conversation est finie.
Pfffff le DÉLIRE COMPLET je vous dit pas!
Presque aussitôt après cette conversation, on continue sur Skype, parce queQuetzal a plein de trucs à dire.
22:30 Le chat sur Skype :
Quetzal: Avant d'allumer mon petch , j'ai soit un moment de conscience, soit un moment de parano . Mais je pense que tu devrais faire un peu plus gaffe avec les gens qui dropent.
Styloplume: Ah putain y'a mes failles qui apparaissent avec toi comme miroir c'est puissant.
Quetzal: Je viens de capter des trucs . Ça va cartonner . On estcomplémentaires mec.
Styloplume:Je crois bien. On est méchamment complémentaires .
Quetzal:Je sais pas si t'avances. Mais là, ça bouge. Ceci dit , à 22h37 aujourdui, je suis honnête et tu n'est pas mon ami. Viktor est mon ami et j'ai du Pink Floyd en son honneur. Tu es complémentaire toi,c'est trés différent. Je viens de capter un truc ça cartonne :)
[CommentaireQuetzal:] Quand on se parle, Je ressens comme un jeu de calcul, de dimension cachée et implicite, la prise en compte d'une psychologie de l'inconscient d'autrui. Je pense que c'est pour ca que je lui dis que ce n'était pas mon ami, car avec mon ami je parle sans réserve, sans craintes, en toute franchise. Ici avec Stylo, il y a eu plusieurs non-dits.
Styloplume:C'est vrai, nous ne sommes pas des amis .
Quetzal:Je n'ai pas pu te faire confiance jusqu'au bout ca c'est clair .
Styloplume:Si on veut construire une amitié ça va passer par des gros clash, vu nos différences et ma connerie!
Quetzal:Tu as un but et un chemin. Et l'interaction de ton chemin avec lemien est de nature différente que celle du chemin de Victor et du mien, qui est plus distant mais se rejoint sur les grand axes, sur les autoroutes de la philosopie, sur les grand concepts .
[Commentaire Quetzal:] Quand je dis « tu as un but » dans mon esprit ca résume toute ma vision de Stylo : un travail psychologique avec des objectifs pré-définis, des outils très différents; ces fameuses lignes de fuite contre lignes dures. Mais c'est d'autant plus intéressant que malgré autant de différences,on s'accorde sur l'important ! Il y a comme un fond commun a cette histoire, et ca ne dépend pas seulement de comment on l'approche.
Quetzal:Toi aussi, sans doute, mais d'une toute autre nature. 140mg mec.
Styloplume:T'es parti méchament, pour 140 mg . 'fin bon, le THC ça se combine très bien avec.
Quetzal:C’est même mieux je trouve. Je préfère un bon volcano à 140 qu'un petit petard a 240.
23:24 Téléphone Re-Skype, déjà redescendu (un peu)
Après de longues pauses que j’ai employées à pré-rédiger le TR, on se retrouve au téléphone.
Quetzal est de retour, davantage sur terre. Le voilà qui se trouve soudain critique et un peu blasé sur le niveau de défonce irresponsable duforum, qui est censé être un forum RDR, à la base. Je vois pas bien l’objet du débat, pourquoi on en parlerait maintenant. Enfin.
Quetzal : Ouais, je sais pas non plus comment j'en suis arrivé là ; fin soit, je maintiens ce que j'ai dis (avec moins d’exagérations ^^) . Il faut ouvrir les yeux, ce monde de la drogue, même strictement psyché-RDR machin brol, ca brasse surtout de la teuf, et une ultra-minorité d'usagers qui font vraiment gaffe ! (Je vais me faire lyncher ? ^^ ) Bref, la part d'hypocrisie de nos discours m’exaspérait (alimenté partiellement par ma propre hypocrisie bien sûr, vu que ces trips ont une composante agréable,facile d’accès, gratuite)
Et Quetzal a envie de se marrer ! Je lui lit quelques extraits des notes que j’ai tenues. Ceci dit, je suis pas d’humeur à rigoler,on n’est pas en phase là-dessus. Rapidement on refait le trip.
Il m'explique qu'il avait pas envie de plonger dans le fond de l'hypnose. Bon, ça c’est clair. On débat beaucoup sur nos approches différentes de la défonce, la mienne étant beaucoup plus sombre et doloriste. Je m’en veux de l’avoir poussé à bout, et en même temps je lui dit bien : pousser quelqu’un à bout, je le fais par amour, comme j’ai appris de Galaad. Quetzal confirme cette violence ressentie, en parlant d’un viol de la conscience, et trouve lui aussi une certaine finalité à toute cette violence, qui est dans l’amour, la rédemption.
Quetzal :je suis presque surpris qu'il en parle en ces termes, parce que entre les deux conversations skype, j'avais continué a tripper. Et j'étais en fait très embêté, parce que ca n'allait pas aussi bien qu'avant ; j'étais traumatisé par ce qu'il m'avait fait. Mais j'ai laissé venir les idées, pour essayer de comprendre, et j'ai revu l'épisode comme un viol de mon espace (c'est-à-dire, de moi-même), que je pouvais dépasser (et c'était alors essentiel de résoudre ce problème, car sinon que vaudrait mon approche face à la sienne, si elle s'écroule a la première embûche ? ^^)seulement par acceptation/amour, s'agissant d'un acte malsain mais de bonne foi de sa part.
À un moment, puisqu’on en est là, je parle de cette finalité en l’appellant Dieu, et voilà Quetzal qui débarque : « Ah ouais j'étais Dieu tout à l'heure, c'était sympa. » Ben voyons...
Toujours sur nos approches différentes, je remarque que Quetzal a davantage tendance à triper bien, il dit « se faufiler dans la fractale par le seul petit chemin. » Ça me fait penser à la porte étroite dont parle Jésus. Moi je ne vois pas la porte, alors je préfère me manger les murs.
Ceci dit, je lui avoue : « J'ai une grosse nostalgie de la grosse fractale. J'aimerai un petit peu de lumière aussi. »
Quetzal :Dans mes voyages intermédiaires, j'avais imaginé le Chemin comme la traversée d'un vaste monde, de forêts (je vois souvent ca comme ca). J'avais émis l'hypothèse qu'il est possible de la traverser sans combattre, sans embûche, en étant comme une douce et furtive présence. Je n'avait pas l’orgueil de me situer sur ce chemin,mais je le voyais comme un espoir... Stylo avait en lui les adversaires à combattre, et je lui dis:
« Stylo,je dirais que tu apprivoises ton dark side et que tu es bien parti comme ça. »
Ça fait du bien d’entendre ça, je vous dit.
Je veux lui dire que j’ai vraiment envie de partager plus de trip avec lui, en DXM ou en LSA, ou en terrain neutre (mescaline hin hin pourquoi pas?), parce que je voudrais le comprendre. On parle de dimension implicite et invisible, mais quelque part je ne suis pas d’accord. Quetzal passe tout au moulin de la philosophie du hors-piste, et moi je passe mon temps à décapsuler mes propres problèmes, et ce serait bien d’harmoniser les deux, parce qu’onest méchament complémentaires.
Aussi je lui dit :
« Tu parles d'invisible, moi je veux te parler de palpable. Je voudrais te comprendre. »
On clos la conversation cordialement. Il est 00:01. Allez, Bonne nuit!
Notes du lendemain
Styloplume :Maintenant qu’on y est, je me rends compte que mon chemin s’aligne comme celui de Galaad ou de la mère d’Anja, qui est thérapeute. C’est de la psychothérapie que je fais en fait ! Débugger son enfance, dit Galaad. Trouver le contact avec l’enfant intérieur. Ne pas hésiter à se faire mal, parce qu’on en sort grandi. Et quelque part, c’est profondément concret, même si jepars dans la fractale, c’est pour comprendre quelque chose sur moi, souvent sans complaisance.
Voilà pourquoi aussi je me suis montré si sévère envers Quetzal qui tartine du volcano sur du DXM sans évoquer le problème qui l’animait il y a quatres jours ? Pourquoi ne pas en parler ? Fait-il l’impasse ? Héhé, je considère que quelqu’un de bien dans sa peau ne craint pas les remises en question, alors je me permet de creuser (comme le fait Galaad avec moi, souvent sans pitié).
Bon,Stylo, oublie pas de respecter Quetzal et ses décisions, aussi !Et sois un peu moins dur avec ceux qui dropent, comme il dit. Souviens-toi du trip où tu sitais Zoulou aux champis, où vous étiez complètement passé à côté l’un de l’autre !
Quetzal :Ce fut vraiment le choc des approches. Je n'ai jamais tripé directement sur mes problèmes personnels, et n'ai jamais du faire de manœuvres d’évitement ; mes trips sont « naturellement » comme ca. Il a voulu creuser quand en fait, j'allais a contre sens, je remontais du métaphysique jusqu'au monde concret (ce qui me fait dire que mes descentes de DXM sont en fait des montées voluptueuses jusqu'à me poser sur le plateau du monde). Le « dark side de Stylo » a eu une emprise tellement rapide, tellement soudaine, que j'ai vraiment eu peur. Jusqu'au lendemain, quand j'ai voulu commencer a rédiger ce TR, cette peur était présente. La peur qu'une graine (similaire à ma graine de lumière) n'ait été plantée ! Heureusement, cette graine obscure n'étant pas endogène, elle n'a pu se développer (c'est l’intérêt de mon terreau :p). Est-ce que je t'en veux, Stylo ? Non, absolument pas ! Tu tireras toi-même les conclusions de cet épisode. Et ça n'exclut pas qu'on trippera ensemble, même si maintenant, je sais que la préparation demandera une débauche de moyens... [note de Stylo: non, pas une débauche de moyen. Juste en parler bien avant]
Je voudrais ajouter que ce fut ma première expérience DXM avec quelqu’un, la première fois que je communiquais pendant le trip. Je suis beaucoup plus à l'aise dans mon « petit monde yeux fermés », car j'y ai plus d’entraînement.
Au final, ce fut une expérience tout à fait originale, et j'en retire énormément de satisfaction, vu tout ce qui a pu être dit et éclairci en à peine quelques bavardages, et avec si peu de drogue !(et il y a enfin un témoin : non c'est pas du placebo et oui je pars complètement loin avec très peu de DXM ! )
Un dernier mot de Styloplume : je suis très très reconnaissant à Quetzal d’avoir bien voulu co-écrire ce TR, et je suis très heureux de l’avoir mieux compris avec toutes ces notes. Merci mon gars !