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[DMT] Rôle anxiolytique endogène

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Biquette

Modo vache qui rend chèvre
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Ne s'agissant pas d'une étude mais d'une revue de la littérature et de propositions de pistes de recherche, je vais me contenter de traduire et résumer les 2 derniers paragraphes parce que j'ai la maxi-flemme. Je vous invite à lire tout le document (cliquer sur le titre) si vous vous en sortez avec l'anglais, c'est un excellent récap !

Amines traces (TA) : type de molécules (amines) présentes en très petites quantités (quelques traces) dans le corps humain. (amphétamine, tryptamine...)
Protéine G : protéine permettant le transfert d'infos à l'intérieur d'une cellule. Elle dispose de récepteurs sur la membrane cellulaire qui lui sont couplés.
TAAR (trace amine-associated receptors) : famille de récepteurs membranaires des protéines G dédiés à la réception d'amines traces (comme la DMT), trouvables dans le système nerveux central et périphérique
ARN : transcription de l'ADN chargée de la synthèse de protéine (délivre le message des gènes en gros)

Résumé
L'on connait depuis longtemps la présence de tryptamines psychoactives endogènes (1965 pour la DMT et bufoténine), mais leurs très faibles concentrations a amené à les considérer comme trop insignifiantes et sans impact sur le corps humain, comme pour la plupart des amines traces. La découverte en 2001 de récepteurs cellulaire dédiés spécifiquement aux amines traces est venu remettre en question l'idée que ces molécules ne sont que des déchets métaboliques sans intérêts. Cela soulève également l'hypothèse que les effets issus de la consommation de DMT ne dépendent pas que de l'activation des récepteurs sérotoninergiques 5-HT2A (associés aux effets psychédéliques en général), mais également de l'activation de ces récepteurs TAAR, particulièrement à faible dose (si je vous dis microdosage ?)
Les chercheurs vont jusqu'à suggérer un effet relaxant et antipsychotique de la DMT endogène, effet relaxant valable aussi pour des substances à structure amphétamine.

TAAR et neurotransmetteurs
Une étude a montré que certains hallucinogènes comme la DMT et le LSD ont une très bonne affinité pour les TAAR, supérieure à celle de la sérotonine. La DMT aurait une affinité pour le TAAR1 équivalente à la tyramine (considérée comme le ligand naturel et principal du TAAR1 au moment de l'étude)
Le système TAAR semble se prêter aux interactions avec le réseau émotionnel humain de par sa présence dans l'amygdale et l'estomac (plus précisément, c'est l'ARN encodant le TAAR1 qui a été détecté dans ces organes).
La séquence de gènes responsable de l'expression de l'ARN associé aux récepteurs TAAR jouerait également un rôle dans la schizophrénie. L'hypothèse que des anomalies dans la voie métabolique de la tryptamine et de la phénétylamine (toutes deux des amines traces) joueraient un rôle dans la schizophrénie a déjà été faite, et des perturbations de l'activité de certaines enzymes (inhibition partielle de la MAO par ex.) ont été observées chez des patients schizophrènes. Ces perturbations affecteraient le taux d'amines traces dans le sang (on sait que la DMT se fait facilement dégrader par la MAO par exemple).

Les auteurs émettent l'hypothèse que ces perturbations d'enzymes spécifiques amenant de plus forts taux de DMT seraient le reflet d'une adaptation homéostasique de l'organisme pour diminuer la psychose. (Note : leurs appuis pour de telles suggestions semblent assez faibles à bien y regarder - ils mentionnent une augmentation du taux de DMT chez le rat lors de fort stress, mais on a pas d'observations à ce sujet chez l'humain)
Le fait que des doses légères de speed, meth ou mdma produisent également un effet calmant, et que ces produits possèdent également une bonne affinité avec les TAAR viendrait corroborer l'hypothèse d'un effet anxiolytique de la DMT en conjugaison avec cette voie métabolique (plutôt que l'interaction classique avec les récepteurs sérotoninergiques)
Les chercheurs soulignent le fait qu'il n'est pas intéressant de chercher uniquement de la DMT dans le sang, mais qu'il faudrait noter également la présence de métabolites présentant un cycle indole (ce que les chercheurs de cette étude postérieure que j'ai déjà traité n'ont pas manqué de faire)

EN BREF
Le traitement de la DMT (et autres amines endogènes) par les récepteurs associés aux amines traces (TAAR) amènerait un effet anxiolytique voir antipsychotique naturel, d'où la présence de taux anormaux de DMT dans les fluides de schizophrènes (la DMT ne serait pas la cause de symptômes psychotiques mais l'effet d'une réaction d'adaptation) - les chercheurs viennent donc encourager la recherche à ce sujet (2004).
 
J'ai remarqué que fumer de la DMT me pose grave après. Et la changa encore plus ! *-*

Mais genre comme jamais j'ai été posée ! Même pas comme après un 50 de blanche dans le cul.

Merci de ces retours sur la DMT continue c'est très intéressant !
 
Oui, je suis jamais parti trop loin avec mais à chaque fois l’afterglow était particulièrement apaisant .
 
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