- Inscrit
- 5/2/13
- Messages
- 5 082
Biosynthèse de la DMT en culture in vitro d’une lignée cellulaire et metabolisation par enzyme peroxydase
Gomes et al, 2014. São Paulo, Brésil. (http://www.mediafire.com/file/dd5pnhzm1vfja9r/DMT_Biosynth%C3%A8se_m%C3%A9lanome_cellulaire.pdf/file)Si t’as la flemme, les résultats c’est tout en bas.
Résumé : L’observation d’une lignée dérivée d’un mélanome cellulaire (tumeur de la peau) in vitro a révélé de la DMT et autres métabolites, issus du tryptophane. La métabolisation se serait produite via l’enzyme peroxydase, ce qui révélerait un chemin métabolique ayant également cours in vivo, non observé jusqu’alors. Ce qui soulève deux points importants : une description possible de la synthèse de DMT dans le corps humain, et le rôle de la DMT (et métabolites proches type OH-DMT) dans la prolifération et le fonctionnement cellulaire.
Ca s'annonce ardu é_è
Tryptophane (TRP) = acide aminé vital, précurseur de la séroto, mélatonine mais aussi de la bufoténine.
Kynurénine = compliqué, c’est un métabolite du tryptophane. Une dérégulation de la chaîne métabolique qui lui est associée est observée de manière concomitante à de nombreux troubles (alzheimer, dépression, schizophrénie...)
Sérotonine = neurotransmetteur régulateur de l’humeur, de l’appétit, du rythme circadien. Métabolite du tryptophane.
Tryptamine (TRY) = métabolite du tryptophane, rapidement dégradé par les enzymes monoamine oxydase (MAO)
neutrophile = type de globule blanc
peroxydases = différentes enzymes oxydantes qui abondent dans le corps humain, responsable de la métabolisation de nombreuses molécules (dont le LSD)
Intro
Le tryptophane (TRP) inutilisé dans la synthèse protéique est métabolisé de différentes manières, en différentes molécules :
1) le plus souvent en Kynurénine
2) en sérotonine (4% de la métabolisation)
3) en tryptamine puis en DMT (presque rien, on en trouve des traces)
La métabolisation du tryptophane peut se faire par différents moyens, dont les enzymes peroxydase présentes dans les neutrophiles (type de globule blanc), qui ont ici été étudiées in vitro dans la lignée cellulaire SK-Mel-147 (mel pour mélanome)
La détection de DMT et autres métabolites (OH-DMT…) dans le liquide de culture s’est faite par LC-MS (chromatographie à phase liquide + spectromètre de masse).
Je passe les détails de la procédure je crois pas avoir tout compris, pour résumer il y a eu :
- synthèse de DMT en laboratoire (ils déplorent d’ailleurs l’absence de recette établie et d’avoir dû créer la leur) (non, ils ne l’ont pas partagée, mais ce sont appuyés sur cet article)
- une analyse en temps réel de l’activité de la myeloperoxydase de neutrophiles (capable de métaboliser de nombreuses molécules présentant un cycle indole), estimée via l’ajout de luminol et d’eau oxygénée (ce qui produit de la lumière) aux cellules étudiées placées sur un luminomètre. Y a aussi eu toute une manip de contrôle compliquée consistant en l’extraction de l’ARN cellulaire et sa transcriptase inverse en ADNc (je savais pas que c’était possible) (like si toi aussi t’as pas compris le rapport avec la bretagne)
- oxydation in vitro de DMT par des neutrophiles (globules blancs) stimulés
Résultats
La lignée cellulaire, choisie pour sa métabolisation connue de TRP (tryptophane) en KYN ou en 5-HT (séroto), a révélé au bout de 24h la présence de DMT endogène, et de divers métabolites résultant de l'oxydation de la DMT comme la DMFK, OH-DMT, DMK. Lors de l’ajout de DMT au liquide de culture, elle a été métabolisée en OH-DMT et IAA.
L’apparition d’OH-DMT est intéressante, car c’est un terme générique : ils n’ont pas pu identifier la position précise du groupe hydroxyle (le OH), et suivant sa position cela pourrait correspondre au profil de la bufoténine (5-OH-DMT, hallucinogène connu) mais aussi au profil de la psilocine (4-OH-DMT, encore plus connue)
Connaissant le procédé pour obtenir une peroxydase capable d’oxyder des molécules présentant un cycle indole (en s’appuyant sur de précédentes observations de métabolisation de tryptophane et mélatonine), ils sont partis du principe que cela fonctionnerait également avec la DMT, et bingo : c’est une nouvelle voie métabolique possible qui vient d’être observée.
Les détails du mécanisme responsable de l’oxydation de la DMT par les neutrophiles ont été observé en inhibant l’action de peroxydases spécifiques (la méthode leur a été inspirée d’études précédentes sur l’oxydation du LSD).
EN RESUME
- existence probable de DMT endogène (fabriquée par le corps)
- la découverte d’une nouvelle voie métabolique pour la DMT, via les enzymes peroxydase, et sa dégradation par oxydation (très peu de travaux ont été fait sur la dégradation de la DMT dans le corps)
- La métabolisation potentielle de la DMT en bufoténine et psilocine. Ce qui amène à faire le lien avec plusieurs études traitant de la relation de la DMT avec la schizophrénie, de la présence de bufoténine dans l’urine de schizophrènes, mais aussi de l’activité anxiolytique reconnue de la DMT et de la psilocine (j’vais essayer de faire des fiches similaires sur tout ça)
P'tain mon compte rendu me paraît super court alors que j'en ai chié pendant 4h :'(