Polokus bulleur de rêve
Matrice Périnatale
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C'était hier.
Je me suis senti, pour la première fois, mature dans ma perche. Je n'aime pas beaucoup le mot "adulte" mais j'étais ça : Une personne remuée par ce qui se passe mais qui ne semble habité par aucune forme de doute ou d'inquiétude. Un calme apporté par le temps et l'expérience j'imagine... Ou pas. C'était peut-être juste l'instant.
La kétamine est un dissociatif qui a pour réputation d'anesthésier le corps mais là je me sentais ancré, uni. Conscient de mon corps, de sa puissance. Conscient de mes muscles, relâchés certes mais prêt à se tendre. Malgré l'altération de ma vue, la perception tactile de mon "moi corporel" demeurait intacte. Je pouvais sentir précisément la zone de contact entre ma peau, mon dos, mes bras, mes jambes et le canapé en cuir froid de mon studio. J'étais allongé.
Les changements d'états qui suivirent furent chapitrés par des couleurs. Chaque couleur m'amenant une émotion bien distincte. La musique de Tipper qui se répandait dans le casque composait ces différents tableaux ; c'est même à travers elle que s'animaient les images ; Tipper guide, Tipper architecte.
Les paupières closes, je voyais tantôt du vert ; ambiance statuettes de bois, jungle aztèque et incantations tribales ; tantôt du bleu. Un bleu larmoyant et coulant, emprunt d'une certaine mélancolie. Non ce n'était pas de la mélancolie mais de l'inquiétude. À ce moment précis des larmes s’échappaient de mon corps, pas des larmes d'émotion, juste des larmes physiques. Je vomissais par les yeux. Je crois que c'est de là que me venait cette inquiétude. Mes yeux séchèrent et l'inquiétude se dissipa, je pouvais passer au violet. Le violet c'est le mystique, le cérébral. Le violet c'est ce qu'il y a probablement derrière les yeux. Les formes restaient géométriques mais devinrent soudainement plus organiques. Après le bois et l'eau, j'arrivais dans les artères humaines. De longs couloirs cylindriques tournaient sur eux-mêmes. Sur les parois de ces couloirs étaient sculpté des motifs dont les changements de luminosité se répandaient comme des ondes. Je restai dans le violet dix bonnes minutes.
Je sentais toujours la puissance endormie de mon corps prêt à se tendre. Je sais de quoi il est capable, d'ailleurs je me lève... Et bim ! Je passe au présent.
Je décide de garder les yeux fermés. À travers mes paupières, je discerne les sources lumineuses de la pièce (les lampes au plafond probablement). Je laisse le casque sur mes oreilles. Je suis ainsi relié à la carte son externe de mon ordinateur comme à un mousqueton d'escalade. Je suis assuré. Je ferme les yeux plus fort et ma vision s'obscurcit, plus rien ne passe, je me sens au fond du puits. Je relâche à nouveau mes paupières tout en gardant les yeux fermés. Je suis debout, je distingue mon bureau, ma chaise et mon micro à travers mes paupières ou plutôt je déduis leurs formes qui se découpe sur le fond lumineux. Chaque objet fait obstacle à la lumière et m'apparaît donc plus sombre. Ses silhouettes qui dansent sont bien réelles. Je décide d'avancer les yeux fermés. Je m'assoie sur la chaise face au bureau, à l'aveugle, avec vitesse et précision. J'ouvre les yeux.
La plupart du temps la Kétamine modifie mes sens et ma conscience, allant parfois jusqu'à l'incompréhension. Mais ce trip là sort du lot, c'était une expérience aux vertus purement esthétiques. Fort sur le plan sensoriel mais n'engendrant aucune confusion. Une véritable toile de maître en matière de drogue, de l’impressionnisme psychédélique. Mon meilleur trip à la Kétamine, pour le moment.
Tipper - Forward escape
Je me suis senti, pour la première fois, mature dans ma perche. Je n'aime pas beaucoup le mot "adulte" mais j'étais ça : Une personne remuée par ce qui se passe mais qui ne semble habité par aucune forme de doute ou d'inquiétude. Un calme apporté par le temps et l'expérience j'imagine... Ou pas. C'était peut-être juste l'instant.
La kétamine est un dissociatif qui a pour réputation d'anesthésier le corps mais là je me sentais ancré, uni. Conscient de mon corps, de sa puissance. Conscient de mes muscles, relâchés certes mais prêt à se tendre. Malgré l'altération de ma vue, la perception tactile de mon "moi corporel" demeurait intacte. Je pouvais sentir précisément la zone de contact entre ma peau, mon dos, mes bras, mes jambes et le canapé en cuir froid de mon studio. J'étais allongé.
Les changements d'états qui suivirent furent chapitrés par des couleurs. Chaque couleur m'amenant une émotion bien distincte. La musique de Tipper qui se répandait dans le casque composait ces différents tableaux ; c'est même à travers elle que s'animaient les images ; Tipper guide, Tipper architecte.
Les paupières closes, je voyais tantôt du vert ; ambiance statuettes de bois, jungle aztèque et incantations tribales ; tantôt du bleu. Un bleu larmoyant et coulant, emprunt d'une certaine mélancolie. Non ce n'était pas de la mélancolie mais de l'inquiétude. À ce moment précis des larmes s’échappaient de mon corps, pas des larmes d'émotion, juste des larmes physiques. Je vomissais par les yeux. Je crois que c'est de là que me venait cette inquiétude. Mes yeux séchèrent et l'inquiétude se dissipa, je pouvais passer au violet. Le violet c'est le mystique, le cérébral. Le violet c'est ce qu'il y a probablement derrière les yeux. Les formes restaient géométriques mais devinrent soudainement plus organiques. Après le bois et l'eau, j'arrivais dans les artères humaines. De longs couloirs cylindriques tournaient sur eux-mêmes. Sur les parois de ces couloirs étaient sculpté des motifs dont les changements de luminosité se répandaient comme des ondes. Je restai dans le violet dix bonnes minutes.
Je sentais toujours la puissance endormie de mon corps prêt à se tendre. Je sais de quoi il est capable, d'ailleurs je me lève... Et bim ! Je passe au présent.
Je décide de garder les yeux fermés. À travers mes paupières, je discerne les sources lumineuses de la pièce (les lampes au plafond probablement). Je laisse le casque sur mes oreilles. Je suis ainsi relié à la carte son externe de mon ordinateur comme à un mousqueton d'escalade. Je suis assuré. Je ferme les yeux plus fort et ma vision s'obscurcit, plus rien ne passe, je me sens au fond du puits. Je relâche à nouveau mes paupières tout en gardant les yeux fermés. Je suis debout, je distingue mon bureau, ma chaise et mon micro à travers mes paupières ou plutôt je déduis leurs formes qui se découpe sur le fond lumineux. Chaque objet fait obstacle à la lumière et m'apparaît donc plus sombre. Ses silhouettes qui dansent sont bien réelles. Je décide d'avancer les yeux fermés. Je m'assoie sur la chaise face au bureau, à l'aveugle, avec vitesse et précision. J'ouvre les yeux.
La plupart du temps la Kétamine modifie mes sens et ma conscience, allant parfois jusqu'à l'incompréhension. Mais ce trip là sort du lot, c'était une expérience aux vertus purement esthétiques. Fort sur le plan sensoriel mais n'engendrant aucune confusion. Une véritable toile de maître en matière de drogue, de l’impressionnisme psychédélique. Mon meilleur trip à la Kétamine, pour le moment.
Tipper - Forward escape