clekoilo
Jeune voyageur de l'âme
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Il y a maintenant plus de deux semaines, j’ai pu tester la 5-Meo-MiPT aussi connu sous le nom de Moxy. C’était la deuxième molécule que je voulais tester en cette année 2025, après avoir testé la MEAI (lien du trip report).
Mais avant de commencer, j’aimerai faire le point sur cette molécule, encore assez peu connu du grand publique
Qu'est-ce que c'est ?
La Moxy est un psychédélique stimulant empathogène (elle a plusieurs cordes à son arc
hehe). Mais avant tout, c’est une tryptamine, la même famille de molécule que la psilocybine des champignons magiques 
ou que la DMT du mimosa 
.
Elle a été découverte par Alexander Shulgin
en 1985, un savant fou qui a inventé et testé avec sa femme plus d’une centaine de psychédéliques.
Chimiquement, le groupe meo (-OCH₃) en position 5 et le groupe MiPT apportent leurs lots d’effets que nous allons détailler dans la section suivante.
Petit point vocabulaire
Pharmacologie et effets
Tout d’abord, elle agit sur les récepteurs à sérotonine en se fixant dessus (on appelle ça un agoniste dans le milieu), et particulièrement les récepteurs 5-HT-2A responsables des hallucinations,. C’est la caractéristique commune de tous les psychédéliques
, ce qui implique une plasticité neuronale importante. Jusqu’à là, c'est comme les champignons . Elle est aussi agoniste du récepteur 5-HT-1A responsable de l’effet anxiolytique 
.
Mais la Moxy a plus d’un tour dans son sac
! Elle agit aussi en tant que inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN). Derrière ces noms barbares se cachent un mécanisme assez simple : lorsqu’un neurone communique avec un autre neurone, il libère un neurotransmetteur (une molécule chimique), qui se fixe sur le neurone d’en face avant d’être capturé pour être réutilisé plus tard.
La Moxy, en empêchant la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, va prolonger la durée de vie des neurotransmetteurs dans la fente synaptique (entre les deux neurones).
Ce qui va entraîner deux effets supplémentaires :
Note : Beaucoup d’anti-dépresseurs reposent sur le même mécanisme d’inhibition de la recapture de la sérotonine.
Enfin, elle agit très faiblement sur la Monoamine Oxydase, une enzyme qui dégrade les neurotransmetteurs, ce qui potentialise un peu ses effets (cet effet reste discuté au sein de la communauté scientifique).
Toxicité
La toxicité de la Moxy a été peu étudiée. Cette étude (lien) n’a pas réussi à mesurer des effets toxiques pour des doses de 0.27 mg/kg, soit une dose courante. En revanche, pour des dosages très importants (10 fois plus), on observe une toxicité
. Comme disait un grand philosophe : c’est la dose qui fait le poison 
.
La moxy détient des effets empathogènes mais ne vide pas les réserves de sérotonines, cela limite les risques de dépressions si on en abuse.
Trip Report
Informations diverses me concernant :
Poids : 84 kg
Age : 19 ans
Dosage : 10 mg annoncé
Forme : petit comprimé bleu acheté sur un site réputé de RC.
Pour ce trip, je suis accompagné du N, avec qui je fais tous mes trips ou quasiment, et du R, qui n’a que très peu d’expérience avec les psychédéliques (seulement un trip aux champignons).
On avait prévu d’aller dans une grande boîte de techno parisienne pour tester cette nouvelle molécule. On aime tous les trois la hard tech
, et cette soirée promettait du lourd.
22:00
Je suis avec le R, on se prépare mentalement, on se pose dans un McDo
, on déguste un happy meal pour deux 
. On a l’estomac quasi vide, mais on n’a pas faim.
Ayant marché toute la journée, on est vraiment fatigué, et on se dit que la nuit va être longue si on ne prend pas de caféine. On décide donc de drop chacun 200 mg de caféine pour tenir le coup physiquement.
22:30
Les effets de la caféine sont très puissants. On n’a aucune tolérance, et très vite une euphorie s’installe (surtout chez moi qui suis très réceptif). On n’est plus du tout fatigué, on n’a plus faim (malgré le petit repas qu’on a mangé), et on tremble un peu (ça me le fait tout le temps). Je me sens particulièrement bien et j’ai hâte de tester la Moxy. Cet état de petite euphorie durera une quarantaine de minutes.
Je ne sais pas trop encore à quoi m’attendre. Je me considérais habituellement comme assez peu réceptif aux empathogènes (jusqu’à ce que je teste la MEAI). Donc, pour l’instant, j’imagine que ça sera un mélange de Kanna et AL-LAD : une bonne euphorie, des visuels, et une belle appréciation de la musique
.
23:00
On rejoint le N et d’autres amis devant la boîte, prêts à tenter cette nouvelle expérience. Mindset au top !
Le N vient de loin, il a fait plus de deux heures de route après une journée de travail, donc il est un peu fatigué. Heureusement qu’il a drop 500 mg de caféine juste avant pour tenir la soirée (lui a une bonne tolérance pour le coup).
Bref, si on récapitule pour le moment : on est tous les trois bien fatigués physiquement, mais on compte sur la caféine pour tenir toute la night
.
23:20
Le N fait entrer les comprimés de Moxy dans la boîte. D’ailleurs, au passage, je n’ai jamais vu des contrôles de sécurité aussi peu efficaces. Les vigiles palpaient les poches, voyaient qu’elles étaient remplies et ne demandaient même pas à ce qu’elles soient vidées. Ce n’est pas pour nous déplaire.
23:30 - Heure du drop
On drop directement dans les toilettes, chacun avale un comprimé de Moxy de 10 mg, une dose considérée comme moyenne selon le psychonautewiki.
Ensuite, on part sur le dancefloor s’ambiancer, les DJ sont vraiment très bons.
00:00
Pour l’instant, rien à signaler, le produit n’est pas encore monté. J’ai l’impression de mieux ressentir la musique, mais je ne sais pas encore si c’est placebo. Je commence à avoir un peu chaud
.
Au passage, je me rends compte que la boîte est super bien adaptée pour faire des trips, de grands néons de lumière arborent le plafond en formant des arcs, les lumières sont super puissantes, et la salle est immense.
00:30
Le produit a amorcé sa montée, j’ai toujours un peu chaud et surtout je fais que d’aller boire aux toilettes
.
Je décide de m’acheter une bouteille d’eau pour suivre ma consommation (et aussi éviter plein d’allers-retours).
Les effets commencent à être psychédéliques, surtout le côté mental. Je réfléchis à la vie, à ma vie, au monde
.
Les lumières sont incroyables et paraissent vraiment vives. Je me dis à ce moment que ça pourrait être un peu déstabilisant pour quelqu’un qui n’est pas habitué aux psychés. D’un autre côté, ce sont les effets que j’adore dans les psychédéliques : cette introspection, cette facilité à guider mon esprit dans les coins habituellement inaccessibles.
Je ne sais pas si c’est le meilleur endroit pour se laisser aller à l’introspection, mais en tout cas, je sens que la molécule en a plus dans le ventre que prévu.
Pour l’instant, le R n’a pas trop d’effets, mais je vois qu’il appréhende un peu, voyant avec le N qu’on commence à avoir des effets et que c’est plus fort que prévu. C’est vrai que je m’attendais plus à un RC type AL-LAD en termes de mental, mais c’est plus puissant sur cet aspect (et potentiellement plus déstabilisant) .
Dans tous les cas, avec le N, on sent qu’on va passer une super bonne soirée !
Petit check des pupilles dans le miroir des toilettes : elles ne semblent pas beaucoup plus grosses que d’habitude, c’est assez léger
.
01:00
Les effets sont totalement là, et en plus, l’effet empathogène est arrivé !
Les sensations tactiles sont démultipliées, l’appréciation de la musique tout autant. Les basses raisonnent super fort, je suis dans l’instant présent à 100%.
J’ai l’impression d’être beaucoup plus sociable, de me sentir bien
. J’ai aussi l’impression que mes mouvements sont affectés, je peux perdre l’équilibre plus facilement et je me sens super léger 
.
Le R n’aime vraiment pas les effets, ça lui donne des raideurs musculaires
.
À ce moment, le R est assez anxieux. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cela :
Je me dis que si j’arrive à ressentir ces émotions négatives, il pourrait peut-être ressentir mes émotions positives
️. Je décide donc de m’ambiancer en l’entraînant, et je vois qu’il commence à aller mieux.
D’un coup, je vois qu’il est super bien, il danse, retournement de situation, il sourit et n’a plus de raideurs musculaires. Mais cet état ne durera pas longtemps et il replongera quelques minutes après dans cet état que je qualifierai de mini bad trip.
01:30
J’ai vraiment trop chaud !!
Et je suis pas le seul, le N aussi. On fait que de boire, mais en dansant notre température corporelle monte vite, surtout avec tout le monde qu’il y a.
On fait quelques aller-retours dehors au fumoir
, pour s’aérer les esprits. Même torse nu, dehors, à une température de moins de 5°C 
, j’ai beaucoup trop chaud. Tous ces gens sous MD ne semblent pas avoir aussi chaud que moi. Je me demande comment c’est possible, alors que sur le papier, c’était avant tout un psyché, pas un stimulant.
Je connais le risque de l’hyperthermie, donc j’essaye de réguler au maximum ma température, d’autant que je sens le côté stimulant sur le cœur : il bat fort
, comme si j’étais en plein effort physique.
C’est aussi le meilleur moyen pour voir le côté sociable de la molécule. On commence à parler à plein de gens, tout le monde est good vibes
, c’est super agréable. Les discussions sont fluides, intéressantes, et s’enchaînent naturellement. Parler dans des conversations est super simple, mais le côté psyché mental n’aide pas. Ça m’arrive souvent d’oublier quelque chose qu’on m’a dit il y a 5 min, même en me concentrant.
De plus, le côté psyché fait que j’ai tendance à confondre les visages, si bien que si je perds un ami dans la foule, c’est assez difficile de le retrouver. Mais le côté positif, c’est que ça permet de rencontrer plein de gens.
02:00
On continue de s’ambiancer, le R ne se sent toujours pas mieux après une longue réflexion, il décide de "trip kill" le trip avec de l’alcool
. J’avais oublié de prendre des benzos au cas où.
Il décale ensuite la soirée autre part, accompagné, ne se sentant pas super bien. Cela me rassure un peu, je me dis qu’il est entre de bonnes mains.
Avec le N, en revanche, c’est l’éclate totale, on s’ambiance comme des malades, nos DJ préférés sont en train de faire un super taf, surtout qu’on commence à connaître pas mal de sons qu’ils passent.
On continue néanmoins d’avoir très chaud, et soif. On sent aussi bien battre notre cœur dans la poitrine.
Quand je sors dehors pour me rafraîchir, je suis obligé de sautiller sur place tellement je suis stimulé physiquement, c’est devenu un besoin
. Je n’avais jamais compris les gens qui faisaient ça avant sous stimulant, mais là, j’ai compris à cet instant. Sautiller sur place n’est pas un choix, mais plus un besoin.
On m’avait vendu la Moxy comme un stimulant comparable au LSD, et bah je dois dire que chez nous, c’est bien plus puissant ! Pour avoir déjà mixé LSD et café en plein trip, ça ne m’a jamais autant stimulé. Bon, ici, c’est 200 mg de caféine (donc plusieurs tasses de cafés), donc ça peut expliquer la stimulation excessive. Pour comparer, 100 mg de 6APB m’avait moins stimulé physiquement.
Je pense que le combo caféine, qui libère de l’adrénaline, et Moxy, qui empêche sa recapture, ne fait pas bon ménage. Surtout que j’y suis allé fort sur la caféine. Une dose de 200 mg seule de caféine me stimule déjà beaucoup, je ne sais pas trop pourquoi j’ai tenté ça . Avec du recul, c’était une erreur.
03:00
Le côté empathogène est toujours bien présent ! J’avais lu des TR qui disaient que c’était le premier effet qui partait et laissait place à un psyché plus classique, je dois dire que je ne suis pas d’accord. L’effet psyché est encore là, mais bien moins puissant qu’au début.
C’est la première fois que j’ai une désinhibition telle avec un psychédélique sérotoninergique. Plus forte qu’avec de l’alcool, différente. Cela peut s’expliquer par l’activation des récepteurs 5-HT1A, ce qui provoque un effet anxiolytique (et joue un peu sur la dopamine)
.
Les effets tactiles sont tout bonnement incroyables, il faut tester pour comprendre
. La libido est au max , je comprends pourquoi ça peut être utilisé en contexte sexuel 
. Bref, une molécule super polyvalente.
D’ailleurs, je ne pensais pas que la molécule serait à ce point empathogène, surtout qu’elle ne vide pas les réserves de sérotonine.
06:00
Fin de soirée, la boîte ferme progressivement.
J’ai toujours quelques effets, je sens que je ne suis pas sobre, mais je ne suis pas non plus à côté de la réalité. Je pense que je pourrais presque paraître sobre pour quelqu’un d’extérieur. Je parle avec le DJ, la discussion me paraît tout à fait normale.
07:00
Je rentre en métro rejoindre d’autres amis
, et avec le N on débrief de notre soirée. Je me concentre sur le sol et j’arrive à avoir quelques visuels. Je me rends compte que je n’ai quasiment pas eu d’hallucinations visuelles pendant le trip. Les trains qui passent raisonnent sourdement, et j’ai l’impression d’entendre des basses de techno. J’ai encore envie de danser, je ne suis pas fatigué, j’aurais fait un after volontiers, mais bon, ce n’est pas l’humeur des autres du groupe. En plus, j’ai pas mal de trucs à faire dans les jours qui suivent, faut que je sois en forme.
08:00
J’arrive chez mes amis, qui n’ont pas dormi de la nuit non plus. Le R est là, encore un peu stressé , mais dans un meilleur état que quand je l’ai vu la dernière fois. L’alcool ne l’a pas beaucoup aidé, je pense qu’un benzo aurait été plus adapté
. Pour avoir déjà donné de l’alcool à plusieurs personnes qui badent sous psyché, je n’ai pas l’impression que ça soit si efficace que ça. C’est sûrement mieux que rien quand même.
Je suis en pleine forme, j’ai aucune envie de dormir
, je suis encore un peu stimulé, surtout au niveau du cœur, je sens que je ne pourrais pas dormir comme ça. Ma température corporelle est revenue à la normale, ce qui est un soulagement.
14:00
Le R est revenu à la normale, il a pas passé la meilleure soirée de sa vie. Les premiers signes de fatigue arrivent, j’ai l’impression que je pourrais dormir alors que je me sens toujours stimulé. On remarque avec le R que nos pupilles sont toutes petites . C’est la première fois que je vois ça. Je me demande si c’est dû à la pharmacologie de la molécule, mais c’était assez choquant, moi qui ai l’habitude d’avoir des pupilles dilatées. 
22:00
Après une longue journée encore bien remplie, et sans dormir, le sommeil me rattrape enfin. Je m’endors super bien, la tête pleine de souvenirs de la soirée. Je me sens apaisé, comme si j’avais eu un long voyage introspectif sans les inconvénients du lendemain.
Le lendemain
Je me réveille en forme comme si j’avais dormi normalement, et que je n’avais pas sauté de nuit. Super content de cette expérience, et étonnamment frais, surtout après un trip aussi intense.
CONCLUSION
C’était un super trip, l’un des meilleurs que j’ai fait en boîte
! Je pense d’ailleurs que c’est le psychédélique sérotoninergique le plus adapté à ce genre de cadre parmi tous ceux que j’ai testés : champis, LSD, AL-LAD, DMT. Niveau effets, c’est une molécule très riche : psychédélique, empathogène, et stimulante, elle a tout pour plaire. Je trouve en plus qu’elle désinhibe pas mal, ce qui fait toujours plaisir pour les interactions sociales.
Si on oublie la stimulation excessive, probablement dû à la prise concomitante de caféine, c’est une molécule au gros potentiel.
J’ai constaté un petit afterglow
la semaine qui a suivi, mais je ne sais pas si c’est à attribuer à la molécule elle-même ou au fait que j’ai passé une soirée géniale. En tout cas, pas de symptômes de baisse de la sérotonine !
Je pense retester cette molécule à l’avenir dans le même genre de cadre, mais sans prendre de caféine pour voir si la stimulation est gérable ou pas. Mais de ce que j’ai vu dans les trip reports, c’est assez peu stimulant seule. Certains l’associent même à un stimulant fonctionnel (style 2-FMA) et un empatho non stimulant (style 5-MAPB, MDAI, MEAI) dans le but d’imiter les effets de la fameuse MDMA. N’ayant jamais testé ce mélange, j’imagine qu’il faut être minutieux pour ne pas trop forcer sur le stimulant.
Pour l’instant les découvertes de 2025 sont plutôt cool : plus qu’à tester la 5-HO-MET aussi connu sous le nom de Métocine.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas !
Mais avant de commencer, j’aimerai faire le point sur cette molécule, encore assez peu connu du grand publique
Qu'est-ce que c'est ?
La Moxy est un psychédélique stimulant empathogène (elle a plusieurs cordes à son arc
hehe). Mais avant tout, c’est une tryptamine, la même famille de molécule que la psilocybine des champignons magiques ou que la DMT du mimosa .Elle a été découverte par Alexander Shulgin
en 1985, un savant fou qui a inventé et testé avec sa femme plus d’une centaine de psychédéliques.Chimiquement, le groupe meo (-OCH₃) en position 5 et le groupe MiPT apportent leurs lots d’effets que nous allons détailler dans la section suivante.
Petit point vocabulaire- Psychédélique : modifie la perception du monde, l'humeur et la conscience, souvent en provoquant des hallucinations .
- Stimulant : augmente l'activité du système nerveux central, entraînant une augmentation de l'énergie
️, de l'attention et de l'euphorie 
. - Empathogène : amplifie les émotions positives
et l'empathie 
, souvent utilisée pour renforcer les interactions sociales et affectives.
Pharmacologie et effetsTout d’abord, elle agit sur les récepteurs à sérotonine en se fixant dessus (on appelle ça un agoniste dans le milieu), et particulièrement les récepteurs 5-HT-2A responsables des hallucinations,. C’est la caractéristique commune de tous les psychédéliques
, ce qui implique une plasticité neuronale importante. Jusqu’à là, c'est comme les champignons . Elle est aussi agoniste du récepteur 5-HT-1A responsable de l’effet anxiolytique .Mais la Moxy a plus d’un tour dans son sac
! Elle agit aussi en tant que inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN). Derrière ces noms barbares se cachent un mécanisme assez simple : lorsqu’un neurone communique avec un autre neurone, il libère un neurotransmetteur (une molécule chimique), qui se fixe sur le neurone d’en face avant d’être capturé pour être réutilisé plus tard.La Moxy, en empêchant la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, va prolonger la durée de vie des neurotransmetteurs dans la fente synaptique (entre les deux neurones).
Ce qui va entraîner deux effets supplémentaires :
- Un boost de sérotonine (l’effet empathogène) : connue pour être le neurotransmetteur du bonheur, du bien-être . Ce boost de sérotonine va entraîner : une euphorie ️, une meilleure appréciation de la musique ,désinhibition, suppression de l’anxiété (anxiolyse) , côté social
, empathie, amélioration tactile… - Le boost de la noradrénaline ️️ (l’effet stimulant) va impliquer des effets stimulants
️ (même si c’est assez léger). Il ne faut pas s’attendre à être réellement super stimulé, mais plutôt à une dose modérée de caféine ️. On est moins fatigué, on a plus d’énergie ️️.
Note : Beaucoup d’anti-dépresseurs reposent sur le même mécanisme d’inhibition de la recapture de la sérotonine.
Enfin, elle agit très faiblement sur la Monoamine Oxydase, une enzyme qui dégrade les neurotransmetteurs, ce qui potentialise un peu ses effets (cet effet reste discuté au sein de la communauté scientifique).
ToxicitéLa toxicité de la Moxy a été peu étudiée. Cette étude (lien) n’a pas réussi à mesurer des effets toxiques pour des doses de 0.27 mg/kg, soit une dose courante. En revanche, pour des dosages très importants (10 fois plus), on observe une toxicité
. Comme disait un grand philosophe : c’est la dose qui fait le poison .La moxy détient des effets empathogènes mais ne vide pas les réserves de sérotonines, cela limite les risques de dépressions si on en abuse.
Trip Report Informations diverses me concernant :
Poids : 84 kg
Age : 19 ans
Dosage : 10 mg annoncé
Forme : petit comprimé bleu acheté sur un site réputé de RC.
Pour ce trip, je suis accompagné du N, avec qui je fais tous mes trips ou quasiment, et du R, qui n’a que très peu d’expérience avec les psychédéliques (seulement un trip aux champignons
).On avait prévu d’aller dans une grande boîte de techno parisienne pour tester cette nouvelle molécule. On aime tous les trois la hard tech
, et cette soirée promettait du lourd.22:00
Je suis avec le R, on se prépare mentalement, on se pose dans un McDo
, on déguste un happy meal pour deux . On a l’estomac quasi vide, mais on n’a pas faim.Ayant marché toute la journée, on est vraiment fatigué, et on se dit que la nuit va être longue si on ne prend pas de caféine. On décide donc de drop chacun 200 mg de caféine pour tenir le coup physiquement.
22:30
Les effets de la caféine sont très puissants. On n’a aucune tolérance, et très vite une euphorie s’installe (surtout chez moi qui suis très réceptif). On n’est plus du tout fatigué, on n’a plus faim (malgré le petit repas qu’on a mangé), et on tremble un peu (ça me le fait tout le temps). Je me sens particulièrement bien et j’ai hâte de tester la Moxy. Cet état de petite euphorie durera une quarantaine de minutes.
Je ne sais pas trop encore à quoi m’attendre. Je me considérais habituellement comme assez peu réceptif aux empathogènes (jusqu’à ce que je teste la MEAI). Donc, pour l’instant, j’imagine que ça sera un mélange de Kanna et AL-LAD : une bonne euphorie, des visuels, et une belle appréciation de la musique
.23:00
On rejoint le N et d’autres amis devant la boîte, prêts à tenter cette nouvelle expérience. Mindset au top !
Le N vient de loin, il a fait plus de deux heures de route après une journée de travail, donc il est un peu fatigué. Heureusement qu’il a drop 500 mg de caféine juste avant pour tenir la soirée (lui a une bonne tolérance pour le coup).
Bref, si on récapitule pour le moment : on est tous les trois bien fatigués physiquement, mais on compte sur la caféine pour tenir toute la night
.23:20
Le N fait entrer les comprimés de Moxy dans la boîte. D’ailleurs, au passage, je n’ai jamais vu des contrôles de sécurité aussi peu efficaces. Les vigiles palpaient les poches, voyaient qu’elles étaient remplies et ne demandaient même pas à ce qu’elles soient vidées. Ce n’est pas pour nous déplaire
.23:30 - Heure du drop
On drop directement dans les toilettes, chacun avale un comprimé de Moxy de 10 mg, une dose considérée comme moyenne selon le psychonautewiki.
Ensuite, on part sur le dancefloor s’ambiancer, les DJ sont vraiment très bons
.00:00
Pour l’instant, rien à signaler, le produit n’est pas encore monté. J’ai l’impression de mieux ressentir la musique, mais je ne sais pas encore si c’est placebo. Je commence à avoir un peu chaud
.Au passage, je me rends compte que la boîte est super bien adaptée pour faire des trips, de grands néons de lumière arborent le plafond en formant des arcs
, les lumières sont super puissantes, et la salle est immense.00:30
Le produit a amorcé sa montée, j’ai toujours un peu chaud et surtout je fais que d’aller boire aux toilettes
.Je décide de m’acheter une bouteille d’eau pour suivre ma consommation (et aussi éviter plein d’allers-retours).
Les effets commencent à être psychédéliques, surtout le côté mental. Je réfléchis à la vie, à ma vie, au monde
.Les lumières sont incroyables et paraissent vraiment vives. Je me dis à ce moment que ça pourrait être un peu déstabilisant pour quelqu’un qui n’est pas habitué aux psychés. D’un autre côté, ce sont les effets que j’adore dans les psychédéliques : cette introspection, cette facilité à guider mon esprit dans les coins habituellement inaccessibles.
Je ne sais pas si c’est le meilleur endroit pour se laisser aller à l’introspection, mais en tout cas, je sens que la molécule en a plus dans le ventre que prévu.
Pour l’instant, le R n’a pas trop d’effets, mais je vois qu’il appréhende un peu, voyant avec le N qu’on commence à avoir des effets et que c’est plus fort que prévu. C’est vrai que je m’attendais plus à un RC type AL-LAD en termes de mental, mais c’est plus puissant sur cet aspect (et potentiellement plus déstabilisant) .
Dans tous les cas, avec le N, on sent qu’on va passer une super bonne soirée !
Petit check des pupilles dans le miroir des toilettes : elles ne semblent pas beaucoup plus grosses que d’habitude, c’est assez léger
.01:00
Les effets sont totalement là, et en plus, l’effet empathogène est arrivé !
Les sensations tactiles sont démultipliées, l’appréciation de la musique tout autant. Les basses raisonnent super fort, je suis dans l’instant présent à 100%.
J’ai l’impression d’être beaucoup plus sociable, de me sentir bien
. J’ai aussi l’impression que mes mouvements sont affectés, je peux perdre l’équilibre plus facilement et je me sens super léger .Le R n’aime vraiment pas les effets, ça lui donne des raideurs musculaires
.À ce moment, le R est assez anxieux. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cela :
- De voir sur nous que le produit est plus fort que prévu
- De tripper en extérieur dans la foule pour la première fois
- Et la caféine prise plus tôt a dû jouer un rôle dans son anxiété
Je me dis que si j’arrive à ressentir ces émotions négatives, il pourrait peut-être ressentir mes émotions positives
️. Je décide donc de m’ambiancer en l’entraînant, et je vois qu’il commence à aller mieux.D’un coup, je vois qu’il est super bien, il danse, retournement de situation, il sourit et n’a plus de raideurs musculaires. Mais cet état ne durera pas longtemps et il replongera quelques minutes après dans cet état que je qualifierai de mini bad trip.
01:30
J’ai vraiment trop chaud !!
Et je suis pas le seul, le N aussi. On fait que de boire, mais en dansant notre température corporelle monte vite, surtout avec tout le monde qu’il y a.
On fait quelques aller-retours dehors au fumoir
, pour s’aérer les esprits. Même torse nu, dehors, à une température de moins de 5°C , j’ai beaucoup trop chaud. Tous ces gens sous MD ne semblent pas avoir aussi chaud que moi. Je me demande comment c’est possible, alors que sur le papier, c’était avant tout un psyché, pas un stimulant.Je connais le risque de l’hyperthermie, donc j’essaye de réguler au maximum ma température, d’autant que je sens le côté stimulant sur le cœur : il bat fort
, comme si j’étais en plein effort physique.C’est aussi le meilleur moyen pour voir le côté sociable de la molécule. On commence à parler à plein de gens, tout le monde est good vibes
, c’est super agréable. Les discussions sont fluides, intéressantes, et s’enchaînent naturellement. Parler dans des conversations est super simple, mais le côté psyché mental n’aide pas. Ça m’arrive souvent d’oublier quelque chose qu’on m’a dit il y a 5 min, même en me concentrant.De plus, le côté psyché fait que j’ai tendance à confondre les visages, si bien que si je perds un ami dans la foule, c’est assez difficile de le retrouver. Mais le côté positif, c’est que ça permet de rencontrer plein de gens.
02:00
On continue de s’ambiancer, le R ne se sent toujours pas mieux après une longue réflexion, il décide de "trip kill" le trip avec de l’alcool
. J’avais oublié de prendre des benzos au cas où.Il décale ensuite la soirée autre part, accompagné, ne se sentant pas super bien. Cela me rassure un peu, je me dis qu’il est entre de bonnes mains.
Avec le N, en revanche, c’est l’éclate totale, on s’ambiance comme des malades, nos DJ préférés sont en train de faire un super taf, surtout qu’on commence à connaître pas mal de sons qu’ils passent.
On continue néanmoins d’avoir très chaud, et soif. On sent aussi bien battre notre cœur dans la poitrine.
Quand je sors dehors pour me rafraîchir, je suis obligé de sautiller sur place tellement je suis stimulé physiquement, c’est devenu un besoin
. Je n’avais jamais compris les gens qui faisaient ça avant sous stimulant, mais là, j’ai compris à cet instant. Sautiller sur place n’est pas un choix, mais plus un besoin.On m’avait vendu la Moxy comme un stimulant comparable au LSD, et bah je dois dire que chez nous, c’est bien plus puissant
! Pour avoir déjà mixé LSD et café en plein trip, ça ne m’a jamais autant stimulé. Bon, ici, c’est 200 mg de caféine (donc plusieurs tasses de cafés), donc ça peut expliquer la stimulation excessive. Pour comparer, 100 mg de 6APB m’avait moins stimulé physiquement.Je pense que le combo caféine, qui libère de l’adrénaline, et Moxy, qui empêche sa recapture, ne fait pas bon ménage. Surtout que j’y suis allé fort sur la caféine. Une dose de 200 mg seule de caféine me stimule déjà beaucoup, je ne sais pas trop pourquoi j’ai tenté ça . Avec du recul, c’était une erreur.
03:00
Le côté empathogène est toujours bien présent ! J’avais lu des TR qui disaient que c’était le premier effet qui partait et laissait place à un psyché plus classique, je dois dire que je ne suis pas d’accord. L’effet psyché est encore là, mais bien moins puissant qu’au début.
C’est la première fois que j’ai une désinhibition telle avec un psychédélique sérotoninergique. Plus forte qu’avec de l’alcool, différente. Cela peut s’expliquer par l’activation des récepteurs 5-HT1A, ce qui provoque un effet anxiolytique (et joue un peu sur la dopamine)
.Les effets tactiles sont tout bonnement incroyables, il faut tester pour comprendre
. La libido est au max , je comprends pourquoi ça peut être utilisé en contexte sexuel . Bref, une molécule super polyvalente.D’ailleurs, je ne pensais pas que la molécule serait à ce point empathogène, surtout qu’elle ne vide pas les réserves de sérotonine.
06:00
Fin de soirée, la boîte ferme progressivement.
J’ai toujours quelques effets, je sens que je ne suis pas sobre, mais je ne suis pas non plus à côté de la réalité. Je pense que je pourrais presque paraître sobre pour quelqu’un d’extérieur. Je parle avec le DJ, la discussion me paraît tout à fait normale.07:00
Je rentre en métro rejoindre d’autres amis
, et avec le N on débrief de notre soirée. Je me concentre sur le sol et j’arrive à avoir quelques visuels. Je me rends compte que je n’ai quasiment pas eu d’hallucinations visuelles pendant le trip. Les trains qui passent raisonnent sourdement, et j’ai l’impression d’entendre des basses de techno. J’ai encore envie de danser, je ne suis pas fatigué, j’aurais fait un after volontiers, mais bon, ce n’est pas l’humeur des autres du groupe. En plus, j’ai pas mal de trucs à faire dans les jours qui suivent, faut que je sois en forme.08:00
J’arrive chez mes amis, qui n’ont pas dormi de la nuit non plus. Le R est là, encore un peu stressé , mais dans un meilleur état que quand je l’ai vu la dernière fois. L’alcool ne l’a pas beaucoup aidé, je pense qu’un benzo aurait été plus adapté
. Pour avoir déjà donné de l’alcool à plusieurs personnes qui badent sous psyché, je n’ai pas l’impression que ça soit si efficace que ça. C’est sûrement mieux que rien quand même.Je suis en pleine forme, j’ai aucune envie de dormir
, je suis encore un peu stimulé, surtout au niveau du cœur
, je sens que je ne pourrais pas dormir comme ça. Ma température corporelle est revenue à la normale, ce qui est un soulagement.14:00
Le R est revenu à la normale, il a pas passé la meilleure soirée de sa vie
. Les premiers signes de fatigue arrivent, j’ai l’impression que je pourrais dormir alors que je me sens toujours stimulé. On remarque avec le R que nos pupilles sont toutes petites . C’est la première fois que je vois ça. Je me demande si c’est dû à la pharmacologie de la molécule, mais c’était assez choquant, moi qui ai l’habitude d’avoir des pupilles dilatées. 22:00
Après une longue journée encore bien remplie, et sans dormir, le sommeil me rattrape enfin. Je m’endors super bien, la tête pleine de souvenirs de la soirée. Je me sens apaisé, comme si j’avais eu un long voyage introspectif sans les inconvénients du lendemain.
Le lendemain
Je me réveille en forme comme si j’avais dormi normalement, et que je n’avais pas sauté de nuit. Super content de cette expérience, et étonnamment frais, surtout après un trip aussi intense.
CONCLUSION
C’était un super trip, l’un des meilleurs que j’ai fait en boîte
! Je pense d’ailleurs que c’est le psychédélique sérotoninergique le plus adapté à ce genre de cadre parmi tous ceux que j’ai testés : champis, LSD, AL-LAD, DMT. Niveau effets, c’est une molécule très riche : psychédélique, empathogène, et stimulante, elle a tout pour plaire. Je trouve en plus qu’elle désinhibe pas mal, ce qui fait toujours plaisir pour les interactions sociales.Si on oublie la stimulation excessive, probablement dû à la prise concomitante de caféine, c’est une molécule au gros potentiel.
J’ai constaté un petit afterglow
la semaine qui a suivi, mais je ne sais pas si c’est à attribuer à la molécule elle-même ou au fait que j’ai passé une soirée géniale. En tout cas, pas de symptômes de baisse de la sérotonine !Je pense retester cette molécule à l’avenir dans le même genre de cadre, mais sans prendre de caféine pour voir si la stimulation est gérable ou pas. Mais de ce que j’ai vu dans les trip reports, c’est assez peu stimulant seule. Certains l’associent même à un stimulant fonctionnel (style 2-FMA) et un empatho non stimulant (style 5-MAPB, MDAI, MEAI) dans le but d’imiter les effets de la fameuse MDMA. N’ayant jamais testé ce mélange, j’imagine qu’il faut être minutieux pour ne pas trop forcer sur le stimulant.
Pour l’instant les découvertes de 2025 sont plutôt cool : plus qu’à tester la 5-HO-MET aussi connu sous le nom de Métocine.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas !
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