Quoi de neuf ?

Bienvenue sur Psychonaut.fr !

Le forum des amateurs de drogues et des explorateurs de l'esprit

De l'usage du LSD / son effet miroir

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Stylo 2.0
  • Date de début Date de début

Stylo 2.0

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
11/5/13
Messages
1 001
Chers amis de la branlette cosmogonique,

Comment utiliser le LSD ? Après une première fois, après la lune de miel, après la désillusion, après la sagesse de l'abstinence, comment appréhender une telle expérience ?
Je fais ici un retour d'expérience et propose deux ou trois principes directeurs, ça vaut ce que ça vaut.

Les premiers gars que j'ai rencontrés qui prenaient de l'acide étaient des gars réfléchis. « Le LSD est tellement propre », qu'ils disaient. « Une ou deux fois par an, pour me souvenir », qu'ils rajoutaient. Et moi je lisait les études des années 1950 et 1960, qui disaient qu'une personne sur cinq vivaient une expérience religieuse, je VOULAIS essayer. Je voulais faire l'expérience de Dieu et qu'on n'en parle plus.
Dix ans plus tard...
... je suis devenu l'un de ces gars réfléchis, qui prends du LSD une ou deux fois par an. « Pour mettre à jour », comme ils disaient.

LA PREMIÈRE FOIS
Hadra 2011. Ma carrière de psychonaute est déjà bien entamée, cette première fois à l'acide est là surtout pour tester, parce que ce que j'ai en tête, c'est ...

LA MORT ET LA RENAISSANCE
Été 2011. J'ai oublié comment je m'appelle, je me verse de l'eau sur la peau, au fond de ma baignoire. Après m'être vu dans le miroir et avoir rangé ma chambre, j'allume mon ordi et tente d'écrire ce qui m'arrive. Quand les fils se touchent, je comprends que je suis mort et ressuscité. La reconstruction de la personnalité s'ensuit. L'expérience est marquante, très marquante, ce qui nous amène au point suivant...

LE PIÈGE
Quand on vit une expérience si profonde, on se met à voir le monde à l'aulne de cette expérience. On se reconstruit dans de nouveaux rails. Quel que soit le système de pensée spirituel, philosophique, métaphysique que vous vous êtes fabriqué depuis cette expérience incroyable...
... vous avez tort.
Et le tort tue,
Le tort tue !
Comme un ninja,
Il s'infiltre en toi,
Et tire les ficelles
De ton angoisse
Existentielle.

J'ai tenté de revivre cette expérience de mort et de renaissance, et ça n'a. pas. marché. Jamais plus. Fini.

Voilà notre problème.
Le LSD ne respecte rien. Il détruit toute la pensée, aussi élevée, aussi spirituelle, aussi métaphysique soit-elle.
À peine as-tu digéré ta dernière expérience,
à peine as-tu enfin fignolé ta théorie sur le monde sensible/invisible,
à peine as-tu parachevé ton modèle des trous noirs qui manifestent la vacuité bouddhique,
à peine es-tu enfin réconcilié avec la transcendance,
que le LSD vient tout détruire.
Diantre.

Fichtre.

Qu'allons-nous faire ?

Réponse honnête : je sais pas.

Réponse personnelle : attendre six mois après la dernière claque à l'acide. Quand j'étais jeune, je revenais gratouiller la fractale plus régulièrement, pour mieux me faire aplatir. Maintenant que j'attends plus longtemps, je me fais toujours aplatir pareil, mais je m'en remets mieux. Je crois.

Le LSD n'est pas une sorte de potion magique qui agit toujours pareil. Ça peut sembler être le cas, si l'on regarde ses effets sur notre corps (les pupilles, la faim, le sommeil, les boucles...) mais ses effets sur l'esprit sont au mieux imprévisibles. Ah, j'aurais aimé écrire cette rétrospective dans un ton plus serein, plus savant, mais en fait...

... j'ai pas la moindre foutue idée de ce que fait l'acide.

J'ai pas la moindre foutue idée de ce que je suis. Ou plutôt, si, mais c'est inadmissible.

Sous LSD, j'ai écrit, euphorique, après une seconde d'extase, sur mon cahier : « JE SUIS DIEU !!! » et ensuite j'ai passé cinq ans à me prendre la tête avec ça. Cinq ans.

Dieu c'est moi.
Voilà une pensée inacceptable.
Et curieusement, celle-là n'a jamais été balayée par l'expérience de l'acide.

Voilà ce que fait le LSD : il nous montre ce que nous sommes, il est le miroir parfait. Nos petits défauts, nos grandes qualités, nos traits de personnalités, nos peurs, tout y passe, tout est dilaté, illustré, instant-présenté. Et nous serions bien en peine de nous attacher à cette image que nous avons de nous, parce que l'acide la détruira la prochaine fois.

Voilà les points fort de mes expériences sous acide :
J'ai vu un serpent à piquants qui venait me manger, j'ai vécu la présence de Dieu dans les boulons de mon radiateur, j'ai fusionné avec la musique, l'univers m'a fait l'amour, j'ai vu le silence s'ouvrir et ma conscience s'y introduire en faisant le bruit du silence, j'ai accueilli dans ma tête des voyageurs des intermondes...
... et alors ?

Et alors ?

Toutes ces expériences ne sont que des bruits parasites. Des manifestations qui cachent la vérité insaisissable.

Je sens que je m'éparpille, alors voilà les principes directeurs.

LE LSD EST UN MIROIR
Tout ce que vous vivez sous acide, c'est vous. Que ce soit le sourire d'un pote ou la psytrance qui vous rentre par le cul, tout ça c'est vous.
Mais il ne vous reflète qu'en partie, il ne reflète que ce que vous êtes aujourd'hui. Il y a des parties de vous que vous ne connaissez pas encore.
Ne vous attachez pas à ce reflet.


C'était mon seul principe directeur en fait.

« De toute vérité, le contraire est également vrai », écrivait Hermann Hesse.
Tout ce que j'écris ici est vrai, alors surtout ne le croyez pas ! Vivez les choses vous-mêmes ! Trouvez vos propres vérités, qui se feront détruire en leur temps !

Il existe, je le crois, une vérité insaisissable, celle qui n'a pas de contraire, celle qui ne se prononce pas. Pour la trouver, il est d'abord nécessaire de prononcer toutes les autres vérités, toutes les hypothèses, tous les fantasmes. Une fois ces choses énoncées, elles se feront balayer. Et à la fin, il ne restera rien.

Comment utiliser le LSD ?
Une à deux fois par an, c'est bien. Pour un rappel à l'ordre. Avec le temps, je n'en aurai plus besoin, sa conscience s'imprimera en entier dans mon quotidien. Je pourrai me lever chaque jour en sachant qui je suis. N'est-ce pas merveilleux ?

edit : Dans le narcissisme éhonté qui me caractérise, je n'ai pas rédigé d'ouverture. Alors voici.

ET VOUS DONC ?
Considérez-vous le LSD de cette façon-là ? Combien de temps vous faut-il pour digérer une expérience, et surtout : est-ce qu'avec le temps, vous le digérez mieux, moins bien, plus lentement, plus rapidement ? Voilà un sujet qui m'intéresse, parce que vraiment on est pas fait pareil. J'ai un pote capable de DORMIR sous acide (O_o)".
 
Et quand on ne peut pas se voir dans un miroir, bah... ça donne quelque-chose de moche.
Je suis bien d’accord, le LSD n’apporte rien d’autre que ce dont on le nourrit.
En ce sens c’est un formidable outil. Et c’est cool d’utiliser ce miroir d’une façon pas trop égocentrée, aussi, pour refléter autrui ou le monde par exemple.
Et ne pas oublier que le miroir peut être déformant, déformé. Ne pas prendre son reflet pour une Vérité, que ce soit sur soi ou sur les autres.
J’aime aussi en parler comme d’une loupe... qui grossit tel ou tel détail de façon quasi aléatoire et en fait temporairement un univers entier.
 
Ptain Stylo tes monologues ça me fait comme des solos d'actrice porno, chaque fois je me dis "wouah mais qu'est-ce qu'il se branle bien" !

Dieu c'est moi.
Voilà une pensée inacceptable.

Je pourrai me lever chaque jour en sachant qui je suis. N'est-ce pas merveilleux ?

Comme disait la vénérable Sri Anandamayi : "Trouver Dieu ne signifie que trouver son propre Soi."

Bonne chance sur la voie !
 
Cher Tridi,
Quoi que je sois parfaitement d'accord avec cette image de la loupe, du miroir grossissant, je ne trouve pas du tout que le LSD soit un miroir déformant. C'est notre regard qui est déformé.

Quel que soit l'objet de nos pensées, le LSD nous les renverra puissance mille. Quel que soit notre regard sur le monde, l'acide le renforcera, déformera le monde pour le conformer à ce regard.
« La lampe du corps, c'est l'œil », dit Jésus-Christ. « Donc, si ton œil est limpide, ton corps tout entier sera dans la lumière ; mais si ton œil est mauvais, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, comme elles seront grandes, les ténèbres ! » (matthieu 6, 22)

Nous avons la responsabilité d'orienter notre regard, de ne pas utiliser le LSD à la légère.

@Biquette : merci pour ce beau compliment ! On m'avait encore jamais comparé à une actrice porno !
C'est tout un art de bien se masturber, de se laisser aller à la jouissance. C'est un exercice de lâcher-prise.
J'ai fait des progrès, je crois. Je me masturbe mieux qu'avant. Ça me fait du bien à l'intérieur, et ça se voit de l'extérieur. (BAM, packshot, la pub de yaourt est bouclée !)

Sri Anandamayi ma :heart: :heart: :heart: :heart: 
Ça me fait des guilis dans les shakras !

Sri_Anandamoyi_Ma.jpg
 
Cher Stylo,
Pourquoi donc sacraliser/décharner ainsi cette molécule ? Pourquoi lui enlever toute responsabilité dans ce que nous voyons par elle ? Et en se basant sur quoi ?
Certes, le S&S compte énormément avec les psychédéliques on ne le dira jamais assez. Certes, un bon sitter ou un psychonaute aguerri sauront détourner le regard de la boucle menaçante.
Pourtant la molécule a sa propre « personnalité », son effet particulier. De même que le cannabis est un miroir très déformant (je n’ai jamais lu une réflexion logique valide proférée par une personne sous cannabis), de même que chaque sérotoninergique apporte sa propre touche psychédélique, le LSD n’est pas neutre. Pourquoi le serait-il, entre tous les hallucinogènes ?
Je trouve dangereux de remettre la responsabilité de tout un voyage sur l’œil de la personne qui a prodé. C’est une sacralisation du produit.
Prendre de la drogue c’est un dialogue, pas un monologue amélioré. Ce serait une négation du produit.
Les deux protagonistes participent à ce dialogue, il n’y a pas besoin de nier l’un pour faire exister l’autre.
Et pour rester dans l’analogie, il n’existe aucun miroir neutre. Même les plus parfaits ne sont qu’en deux dimensions, inversent gauche et droite, et assombrissent légèrement l’objet qu’ils reflètent.
 
Ah, ça m'avait manqué !

Pourquoi sacraliser l'acide ? Parce que c'est le seul moyen que j'ai d'aborder cette molécule (et toutes les autres partant de là) d'une manière qui fasse sens.
C'est un parti-pris qui va radicalement à l'encontre de l'approche biochimique, neurologique, bref scientifique, qui nous est si utile, mais à quoi je trouve des limites.
Les débats sans fins sur les effets des psylos vs. 2Cx, ça me saoûle, mais tellement.

Je ne me base sur rien quand j'affirme que tous les psychés vont dans le même sens, qu'ils révèlent l'âme, chacun à sa manière peut-être, avec plus ou moins de couleurs, plus ou moins de sévérité... mais la direction dans laquelle ils nous emmènent est toujours la même. À mon avis.

Il n'y a pas grand-chose de différent entre ma posture et celle d'un Chrétien qui a décidé de croire en la Trinité, sans qu'il y ait la moindre logique dedans.
Je sacralise l'acide, et avec lui tous les psychés, c'est comme ça.

Là où tu m'intéresses, c'est

Prendre de la drogue c’est un dialogue, pas un monologue amélioré. Ce serait une négation du produit.

Un dialogue entre qui et qui ?
Entre moi et mon reflet ? 
Qu'est-ce que c'est, sinon un monologue amélioré ?
Et en quoi est-ce nier le produit que d'affirmer que l'autre, même un autre humain, n'est qu'un reflet de moi-même, de la grande conscience cosmique, de Dieu lui-même, si l'on ne veut pas avoir peur des mots ?

Y a-t-il dans ton approche quelque chose de Castanedesque (je viens d'inventer le mot), où l'on traite la substance comme une sorte de divinité partielle, une entité avec qui entrer en relation ?
 
Considérez-vous le LSD de cette façon-là ?

Mon premier psychédélique c'est le LSA, je répondrais donc à ta question à son propos.

Non. Si c'est quelque chose qui accentue ce que je suis, alors quand j'en ai pris pour la toute première fois, je n'aurais pas eu un effet aux antipodes de ce que représentait m'a pensée et ma personnalité à ce moment là.

Au contraire le LSA à détruit ce que j'étais, pour me modeler d'une certaine façon. Peut importe les mécanismes entrant en jeux. J'ai réellement l'impression de devenir autre chose, d'avoir eu un échange entre nous et d'avoir fusionné la toute première fois et les autres fois suivantes, jusqu'à avoir atteint le trip ultime qui a fini de modeler cette personne que je suis actuellement.

Combien de temps vous faut-il pour digérer une expérience, et surtout : est-ce qu'avec le temps, vous le digérez mieux, moins bien, plus lentement, plus rapidement ?

Alors oui après ce fameux trip ultime, je n'ai plus rien à digérer ou alors c'est de l'ordre du détail, donc je peux vivre de très fortes expériences en mode c'est que du bonheur.

Quand j'ai découverte le LSD, j'avais déjà opéré mon changement, le LSD n'a fait que finir d'achever un petit quelque chose qui restait en moi, un dernier manque de lâché prise.

Le côté dissociatif aux antipodes du côté émotionnel du LSA, m'a aidé à ce moment là à faire ce travail de lâché prise.

Depuis niveau psychédélique je peux me mettre ma race quand je veux, faire des mélanges entre psychédéliques et je récupère très facilement car c'est finalement juste la fatigue physique que j'ai à récupérer.

Je n'ai plus de méchantes révélations de ouf qui ébranlent mon existence, seulement un moment de détente, de plaisir et d'exploration.

Ou comme tu dis histoire de garder un lien, la j'en ai pas pris depuis l'été dernier ! Alors que c'est pas ce qu'il manque chez moi.

J'sais pas au bout d'un moment, je veux juste avoir un gros trip de qualité sans tolérance comme la première fois.

J'ai plus besoin de me mettre tous les week-end car j'ai des problèmes mal réglé comme avant.

Ceci dit j'ai très envie d'explorer la sphère DMT maintenant !

Juste pas encore eu l'occasion en ce moment rupture etc...
 
Je suis plutôt d'accord que tous les psychés vont à peu près dans le même sens.
Mais tout réside dans ce à peu près. S'il y a une différence, même légère, entre les psychés, alors ils ne peuvent pas être neutres (ou alors il seraient identiques). À la limite, on pourrait imaginer qu'un psyché parmi les autres soit neutre et que les autres soient spéciaux par rapport à lui, mais pourquoi serait-ce le LSD ?
Pour ma part, je pense que l'approche tryptaminique (je ne connais pas les phény) est une approche particulière, qui va dans un certain sens. C'est donc un miroir un peu déformant (qui oriente ma perception), pour reprendre la formulation sur laquelle tu m'as contredite. Si je me regarde dans le fond d'une poêle bien lisse, c'est bien mon visage et uniquement mon visage que je vois ; mais c'est un reflet déformé.
Cette idée, en plus de s'appuyer sur mes sensations, s'inspire de ma conviction qu'il ne faut rien idéaliser, que l'absolu n'existe pas. Je ne vois donc aucun intérêt à postuler le LSD comme un miroir absolu, cela relève pour moi d'un mysticisme opportuniste. Si c'est ta croyance néanmoins, je la respecte.

où l'on traite la substance comme une sorte de divinité partielle, une entité avec qui entrer en relation ?

Pas consciemment, mais c'est une chose que j'ai déjà pu ressentir. Je me souviens, lors d'un prise de LSD, d'avoir eu la sensation d'une présence dans ma tête, quelque chose qui orientait mes perceptions avec lequel j'aurais presque pu dialoguer (et le fait de percevoir en sachant que cette perception était modifiée était déjà une forme de dialogue, car la modification isolée était un peu de la voix de cette présence). Et je n'ai jamais vécu ça avec du 1p-LSD.
M'enfin, ce n'était pas l'objet de mon propos.
 
Et bien, nous avons des convictions/croyances différentes, et il serait inutile d'essayer de savoir qui de nous deux devrait avoir le dernier mot. Je respecte ta conviction autant que tu respectes la mienne.

Ce que je n'ai pas inclus dans ma rétrospective, et ça m'est venu en tête cette semaine, à force de repenser à mon parcours à l'acide, c'est que je suis très loin d'avoir tout vécu avec l'acide.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je n'y reviens que de temps en temps. À chaque fois l'acide me dit « voilà où t'en es, ça et ça, ça n'a pas changé, quand au changement, il est bien là, mais si tu reviens le mois prochain ça ne servirait à rien. Retourne bosser. »
Le dernier trip le plus marquant, c'est mon avant-avant-dernier, je l'ai eu il y a un an et demi, et grâce au set & setting je suis passé à une dimension encore jamais exploré, celle qui transcende le corps. Ça ne m'étais jamais arrivé (au trip de la mort/renaissance j'ai un trou blanc dans mes souvenirs).
Mes théories sur la non-dualité, Dieu et caetera, c'est très joli, mais quand je suis confronté à la pratique je flippe.
Alors qu'est-ce que je fais ?
J'attends.
J'attends d'être digne, j'attends d'être prêt.
Je me prépare.

Nos échanges sont passionnants bien sûr, mais je ne vais pas m'amuser à défendre bec et ongles mon point de vue sur le LSD miroir parfait, alors que ce point de vue va être soigneusement réduit en miettes par ma prochaine expérience.

Ah, ça a fait du bien de laisser le temps passer !

@Aiskhynê
Ah bah si je pouvais être au calme avec les psychés comme tu l'es, je serais content ! Mon modèle c'est ce très bon pote capable de dormir sous acide. Il a fait le tour complet de lui-même et lâche prise complètement.
C'est marrant, maintenant que j'y pense, c'est la seule personne au monde à m'avoir jamais dit : « C'est que t'en as pas assez pris ».
Diantre.
Merci pour ton témoignage !
 
Et bien, nous avons des convictions/croyances différentes, et il serait inutile d'essayer de savoir qui de nous deux devrait avoir le dernier mot. Je respecte ta conviction autant que tu respectes la mienne.

Néanmoins j’aurais aimé que tu réagisses à la dimension modestement démonstrative de ma réponse :

Je suis plutôt d'accord que tous les psychés vont à peu près dans le même sens. 
Mais tout réside dans ce à peu près. S'il y a une différence, même légère,  entre  les psychés, alors ils ne peuvent pas être neutres (ou alors il seraient identiques). À la limite, on pourrait imaginer qu'un psyché parmi les autres soit neutre et que les autres soient spéciaux par  rapport  à lui, mais pourquoi serait-ce le LSD ?
Pour ma part, je pense que l'approche tryptaminique (je ne connais pas les phény) est une approche particulière, qui va dans un certain sens. C'est donc un miroir un peu déformant (qui oriente ma perception), pour reprendre la formulation sur laquelle tu m'as contredite. Si je me regarde dans le fond d'une poêle bien lisse, c'est bien mon visage et uniquement mon visage que je vois ; mais c'est un reflet déformé.
 
J'suis d'accord avec ton pote, c'est que t'en a pas assez pris.

Passé un certain stade, c'est différent. Et en même temps y'a des personnes plus disposées que d'autres à dépasser ce stade plus ou moins rapidement. Si tu travailles déjà sur toi en permanence c'est plus rapide.

Moi si tu veux dans ma vie j'avais rien d'autre à foutre que d'explorer sans cesse, jamais allé à l'école, commencé très jeune, jamais bossé, j'ai eu le temps de me déconstruire et de me reconstruire sous toutes les formes de psychés que j'ai pu trouver. J'ai essayé aussi pleins d'autres drogues de toutes classes confondues, sauf les noïds tien.

Ce que j'en retire ? Que je n'ai jamais aperçu la 'lumière' comme je l'ai aperçu sous lysergiques et tryptamines.

Je détestes les phéné, la dextrometorphane m'a pas mal aidée, mais aussi fais plonger... Comme un faux prophète. La kétamine ne me fait absolument rien de psychédélique, même la plus pure. Après il parait que le mieux pour ça est de gober et non de sniffer ou iv. Jamais testé et plus envie de tester, en faite j'ai les effets de toutes ces drogues uniquement avec les lysergiques et tryptamines.

Sous LSD j'ai un effet assez dissociatif comme le dxm, je kiff le son encore plus, pour moi c'est une drogue ludique et festive.

Le LSA est plus personnel, introspective et spirituelle. C'est comme un mélange de LSD et de MDMA grossièrement car le mélange des deux ne fera jamais l'effet du LSA.

Les champignons me font des effets physiques de malade à forte dose, comme le dxm et sont très émotionnels comme le LSA, mais très différent et plus posé. Plus pour une soirée tranquille entre potes à dosage plus raisonnable.

Par contre je ne kiff la musique à son maximum que sous LSD. Voir avec du cannabis par dessus. (attention ça perche sévère c'est dangereux pour pleins de gens) Maintenant j'utilise plutôt de la DMT.

La DMT me fait un peu l'effet du LSD en beaucoup plus fort. D'ailleurs j'ai tellement aimé le mélange des deux, pour moi c'était très harmonieux y'a pas d'autres mots pour le décrire et c'était pas plus synergique que ça. La DMT me fait aussi l'effet corporel des champignons à très haute dose, du plaisir et des sensations de malade avec des hallucinations comme je n'en ai jamais eu. Mais je n'ai jamais encore eu la chance de break.

Le seul dissociatif qui me manque particulièrement est la Salvia et je vais m'en procurer, j'ai une sensation d'inachevé avec elle.

J'ai aussi découvert la puissance psychédélique du lotus bleu, pourtant un opioïde lui aussi. Quand je dis puissance ça me perche pas trop, mais ça me met dans un schéma de pensé psychédélique très marqué.

Je commence à m'intéresser aux opioïdes à effets dissociatifs ou psychédélique ou les deux pourquoi choisir ? C'est aussi une catégorie que finalement je ne connais que peu.

Malgré tout aussi le DXM me manque, j'ai eu de superbes effets psychédéliques avec cette substance, elle même étant un opioïde à la fois dissociatif et psychédélique. Surtout avec un peu de thc, 1/4 de joint environs.

Mais ce mélange à plus forte dose m'a aussi fait des délires très psychotiques et parano, mais j'pense plutôt que c'était en mode révélation de mes peurs.

Le cannabis aussi a été à la fois très enrichissant et très destructeur, maintenant je le gère de nouveau, je pense que c'était avant tout personnel, je n'avais plus les billes pour arriver à en profiter. Après tout ça accentue notre état, enfin c'est ce qu'on en dit. Perso j'ai souvent fumé quand j'étais très mal et ça m'a toujours remis très bien et quand je fumais en étant très bien ça m'a toujours mis très mal. Maintenant je ne consomme qu'en ingestion et c'est beaucoup plus psychédélique, j'y trouve un réel intérêt et ça me fait du bien.

La MDMA ne m'a jamais rien fait de psychédélique et ne m'a jamais rien apporté à part de la merde, destruction physique et mentale, mais je connais des personnes qui ont un effet psychédélique avec.

Pour moi il est difficile de ne pas personnifier ces substances tant leurs effets sont distinct et presque comme Tridi, j'ai toujours eu cette sensation qu'à chaque fois que je prends un psychédélique il communique avec moi, il m'enseigne et j'en ressort grandit. Je sens que c'est quelque chose qui n'est pas moi, après je ne dirais pas forcement que c'est extérieur à 'moi' mais qui est 'moi' ?

Idem j'arrive à dormir sous LSD sinon, mais il faut un total lâché prise. Laissez ses pensées vagabonder dans tous les sens, même si ça part complètement en bullshit dans ta tête. Faut pas essayer de contrôler quoi que ce soit. C'est un très bon exercice pour s'essayer au lâché prise d'ailleurs ! Essayer de s'endormir sous acide... x)
 
La kétamine ne me fait absolument rien de psychédélique, même la plus pure. Après il parait que le mieux pour ça est de gober et non de sniffer ou iv.

Euh non pas du tout, la kéta en oral est super mal assimilée, demonte les intestins et provoque très peu d'effets.
Étude a dit:
Bioavailability following an intramuscular dose is 93%, an intranasal dose 25%–50%, an oral dose only 17%.
Étude source
 
@Aiskhynë
on voit ce que tu nous livre d'essentiel de ton expérience exercée, assez avisée et habile, mais justement pour ce dernier qualificatif on a l'impression que tu ne montres pas toutes tes cartes... Une "carrière" d'alambiqueur pareil suggère des méthodes, des produits, des fortifiants, des vitamines ou des remèdes à l'entracte... Non? Ce sont des secrets d'initié?

Ou alors c'est que tu es une force de la nature avec trop de globules à abattre par exemple... .j'ai connu un grand fumeur comme ça, taillé comme un chêne et que l'altitude du Pic du Midi n'affectait aucunement. Mais bon il y a klkes phénomènes du genre qui ont plus de potentiel que les autres avant d'atteindre leurs limites...

Comment tu fais?
 
@Tridimensionnel
Soit, soit.
Je me souviens d'un article sur l'histoire de la découverte du LSD, où on disait que l'acide a été considéré comme l'hallucinogène le plus puissant qui soit, à l'aulne duquel on comparerait les autres. Ce n'est peut-être pas justifié mais ça m'arrange de voir les choses comme ça.
Je n'ai rien vécu avec une autre molécule qui ne soit reproductible avec du LSD. Même la DMT, avec sa rapidité phénoménale, n'offre en somme qu'un trip au LSD accéléré.
Une comparaison digne des substances me semble impossible avec nos moyens, car trop subjectives, trop liée à nos expériences faites avant tout de set & setting.

Mais laissons cette histoire de hiérarchie entre les drogues. Même si je considère le LSD comme le meilleur miroir, il n'en reste pas moins déformant, comme la poêle de ton exemple.
C'est sa fonction de miroir qui m'intéresse.
Je crois en une expérience parfaite, en une illumination, pour l'appeler ainsi, où la réalité extérieure est tout entière le miroir de la réalité intérieure, et donc, divine. « Joie au ciel ! Exulte la terre ! Les masses de la mer mugissent, la campagne tout entière est en fête » (psaume 95 - 96).
Le LSD nous donne un aperçu de cette expérience, mais un aperçu fugitif, qu'il s'agit de retrouver dans mon quotidien.

Cette croyance en une expérience parfaite me permet de travailler au jour le jour là-dessus.

Voilà ma réponse : le LSD lui-même n'est pas parfait, quoi que je le considère le meilleur outil à ma disposition pour vérifier mon avancement.
Après, je pourrais aussi bien utiliser la DMT, un 2C-x, ou même la MDMA, pour mon parcours.

L'idée qui me dérange, c'est de me perdre entre plusieurs molécules avec chacune son parfum, son expérience, alors que je me considère être sur un seul chemin.

@Aishkynê
Ah, on fonctionne vraiment pas pareil. Je ne me retrouve pas du tout dans ta démarche, dans ton rapport avec chaque molécule en particulier. Pour moi il n'y a pas plusieurs molécules, il y a seulement plusieurs reflets de moi-même, et il m'appartient de créer du lien entre eux pour trouver qui je suis derrière le miroir.
 
@Stylo Je vois, chacun vit vraiment le truc très différemment !

@Amicale nop aucun secret d'initié, peut être que le fait de marquer le coup pour ma première fois avec une dose de barbare m'a quelque part préparé pour le reste. Mais si papa et maman n'avait pas été là pour me surveiller, j'aurais pu partir grave en couilles.

Peut être aussi que le fait de n'avoir finalement aucune attache aide aussi. Ou d'etre neurologiquement différent ?!

En faite j'ai toujours eu l'impression de devoir digérer ma vie et que les psychédéliques m'aidaient à faire correctement ce travail justement. Je n'ai jamais eu l'impression de devoir digérer les psychédéliques. C'était plus un outil, une auto médication, un médicament de l'ame.
 
@Aiskhynê
oué m'enfin bon... t'es tjs comme au début?
cela fait des années que on se fréquente sur ce forum et t'es tjs le gaillard qui joue du piano debout...

===================================

Pour ma part je v faire une démo de qui je suis et comment il faut me voir.
la métaphore junkie<==>soldat. J'ai été le junkie mais on va transposer le personnage du drogué sur un soldat pour mieux comprendre.

J'ai été décoré quand j'avais 20 ans pour action sur le terrain. Aujourd'hui, 40 ans après j'ai tjs mon uniforme dans l'armoire à naphtaline et ma médaille dans un coffret. Je ne suis plus incorporé à l'active.

Quand je revêts l'uniforme pour une photo souvenir (le forum) avec les potes, cela craque un peu et mes boudinets libidineux (l'âge) passent entre ma chemise et mon pantalon. J'ai peine à fermer les boutons de cet uniforme trop petit aujourd'hui... Mon falzar devenu un peu trop court me fait de l'eau dans les caves... Pck cela fait un bail. Mais j'ai tjs le droit et le statut pour porter cette foutue médaille même si elle date... C'est bien MA médaille qui m'a été attribuée à moi. ptn, ce serait une médaille de boy-scout que ce serait pas moins la mienne associée à ma vie.

(la "médaille" c'est tout ce que je sais sur la drogue, ce que j'ai appris... et je veux que on respecte une crédibilité comme si c'était une médaille)

Oui, mais je sais expliquer. Et toi?
 
Je trouve que les "parfums" des différents psychédéliques même s'ils sont sensés tous nous emmener au même endroit au final, les rend plus ou moins adaptable selon le set and setting enfin, selon mon expérience c'est pour ça que je n'aime pas me lister à une seule molécule, l'expérience psychédélique se décline de milles façon .
Avec le LSD par exemple, seul et à dose moyenne forte j'ai beaucoup mal, j'ai envie de sautiller de partout, le produit est plus adapté pour m'amuser avec des amis que pour la réflexion . Les champignons, à l'inverse vont plus me poser donc ça va être adapté pour ne pas bouger de mon lit et passer le trip à explorer mon esprit...

Du coup, je me suis rendu compte que l'une de mes utilisations préférés du LSD, c'était de petites doses approximativement entre 20 et 40 microns, j'essaye de passer une journée plus ou moins normale dont chaque instant est magnifié, tout deviens un jeu, enfin ça t'apprend à voir la vie comme un trip même sobre
 
@Aiskhynê
oué m'enfin bon... t'es tjs comme au début?
cela fait des années que on se fréquente sur ce forum et t'es tjs le gaillard qui joue du piano debout...

===================================

Pour ma part je v faire une démo de qui je suis et comment il faut me voir.
la métaphore junkie<==>soldat. J'ai été le junkie mais on va transposer le personnage du drogué sur un soldat pour mieux comprendre.

J'ai été décoré quand j'avais 20 ans pour action sur le terrain. Aujourd'hui, 40 ans après j'ai tjs mon uniforme dans l'armoire à naphtaline et ma médaille dans un coffret. Je ne suis plus incorporé à l'active.

Quand je revêts l'uniforme pour une photo souvenir (le forum) avec les potes, cela craque un peu et mes boudinets libidineux (l'âge) passent entre ma chemise et mon pantalon. J'ai peine à fermer les boutons de cet uniforme trop petit aujourd'hui... Mon falzar devenu un peu trop court me fait de l'eau dans les caves... Pck cela fait un bail. Mais j'ai tjs le droit et le statut pour porter cette foutue médaille même si elle date... C'est bien MA médaille qui m'a été attribuée à moi. ptn, ce serait une médaille de boy-scout que ce serait pas moins la mienne associée à ma vie.

(la "médaille" c'est tout ce que je sais sur la drogue, ce que j'ai appris... et je veux que on respecte une crédibilité comme si c'était une médaille... 'sui un pètesec)

Oui, mais je sais expliquer. Et toi?

===========================================================

l'effet miroir: je suis d'accord. le LSD (25) donne un échantillon de la vie idéale que le réalisme donne comme matière à réflexion (parfois préoccupante).
 
Alors j'ai pas trop compris la question, si tu parles du fait d'utiliser les psychédéliques comme médicament, non je n'ai plus besoin de le faire, ni avec aucune drogue.

Si tu parles du fait de ressentir l'effet comme au début oui et non, ça tape aussi fort, mais c'est moins enseignant, plus ludique et récréatif.

Je ne prends plus que des psychédéliques et beaucoup moins souvent ! Car j'ai changée entre temps heureusement... :x

D'ailleurs ça fait la moitié de ma vie que j'en consomme maintenant et niveau tolérance c'est toujours pareil qu'au début ! Contrairement au cannabis ou je suis de plus en plus tolérante malgré les pauses. 

Si tu parles d'autre chose explique car j'ai du mal à comprendre ta question.
 
Retour
Haut