4) Quels sont les risques associés aux délirogènes ?
Les risques les plus importants sont liés au délire lui-même.
- risques liés à la toxicité du produit : beaucoup de délirogènes ont une marge assez faible entre la dose « récréative » et la dose toxique voire mortelle. Les produits naturels, entre autres, sont difficile à doser en raison de l’irrégularité du taux de composés actifs. Il est donc aisé de s’empoisonner par erreur et de finir le délire à l’hôpital, sinon au cimetière. D’où l’importance de se renseigner avec précision et d’être extrêmement prudent.
- risques liés à l’altération de la conscience : la personnalité de l’usager étant bridée, il agit de façon incohérente et peut ainsi mettre involontairement en danger son entourage ou lui-même. On a rapporté des épisodes de violence, des fugues, des comportements impudiques… Il est particulièrement important d’éloigner toute source de danger (feu, étendues d’eau, routes…) et d’être accompagné d’un nombre suffisant de personnes aguerries et de confiance pour faire face.
Risques postérieurs :
- les événements vécus lors du délire peuvent se révéler traumatisants, et marquer l’usager longtemps après que la substance ait cessé de faire effet.
- on ne sait pas précisément quelles sont les conséquences d’une prise massive d’anti-cholinergiques sur la psyché ; néanmoins plusieurs usagers rapportent un mal-être ou une altération de la conscience prolongés. Il pourrait autant s’agir d’effets résiduels que de dégâts sur le système nerveux…
- un usage répété augmente logiquement ce risque, d’autant plus que l’usager, en raison de la nature même des délirogènes, ne se rend pas forcément compte de l’altération de ses facultés. Des études montrent une corrélation entre l’usage prolongé d’anti-cholinergiques à but médical et l’apparition de démences. Le lien de causalité n’est pas clairement établi ; néanmoins, par précaution, on peut en conclure qu’il vaut mieux ne pas consommer de délirogène si l’on a un terrain psychique fragile.