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Comment redescendre quand on est sobre?

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Lunatic
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Lunatic

Glandeuse Pinéale
Inscrit
14/4/20
Messages
170
Salut,
C'est pas à proprement parler un trip report, je sais pas si c'est la bonne catégorie, j'ai pas trouvé d'endroit parfaitement adéquat.

Pour mettre le contexte, j'ai un syndrome post-hallucinatoire depuis maintenant 1 an. Ça s'arrête jamais, c'est continuel. Impossible de dire avec quelle substance ça a commencé. Il est assez mouvant en termes d'intensité par contre; il y a des imprimés psychédéliques sur les murs, des couleurs qui se mélangent, des formes qui se déforment... Comme dans une montée, ou comme dans une descente. C'est assez classique. Là où ça devient malsain avec moi, c'est que ça m'obsède. C'est complètement lié à ma psychologie, et si je suis en train de penser à triper, me retenir de triper, ça augmente.
Si j'essaie de réduire ma consommation de psychédélique, je me fais presque harcelée par les visuels; je me sens monter, sans arrêt, j'ai même quelques symptômes physiques ( frissons sur la nuque, vertiges, mal de tête ) et résultat je suis obsédée par l'idée de triper, et ça devient impossible de me retenir. Du coup, après la prise, c'est pire encore, évidemment.
J'en viens à être accro à tout ce qui donne des hallucinations; il n'y a pas vraiment d'incapacité à être heureuse ou en bonne santé sans ça, je n'ai pas de symptômes de sevrage, simplement c'est impossible de ne pas y penser. Je suis littéralement obsédée, les hallucinogènes sont genre... Toujours là.

Évidemment, me prend alors la bêtise de vouloir voir si je peux pousser le syndrome plus loin, histoire de se droguer sans se droguer. Bingo. 
Pour essayer de décrire, ça commence généralement par une sensation dans le cerveau, comme si quelque chose le traversait et changeait son "architecture". Comme si il était soudain tout en feu, tout hyper sensible, ou hérissé de pic. y a aussi un déplacement de l'intensité, c'est-à-dire que je sens plus intensément le haut -arrière de mon crâne.
Et puis ensuite, il y a vraiment des couleurs - n'importe lesquelles - et des imprimés très précis qui se taillent dans les surfaces. En général ça m'effraye de voir ça sobre, alors je veux m'arrêter, mais je suis comme hypnotisée. J'arrive pas à résister, je suis juste émerveillée. Et ça monte comme dans une montée. Et moi, au fur et à mesure, je deviens parano, comme si c'était des personnes, ces visus. Après faut bouffer, fermer les yeux, se concentrer sur sa respiration, pour arrêter la montée. Mais ça descend pas avant d'avoir dormi - et encore, disons que j'espère, à chaque fois, que ça descendra avec le temps.
A part la parano, il n'y a pas trop d'effets cognitifs. C'est surtout visuel.

Tout ça peut paraître assez cool en soi, peut-être que j'ai un talent inné pour l'hypnose, la méditation ou un truc du genre - ceci est un sarcasme - mais ça devient difficile. J'ai besoin de me reposer, de plus voir des trucs, de penser à autre chose. Je suis devenue complètement obsédée, et en même temps, mes sens me poussent à l'être. Ou alors c'est moi qui les pousse, mais c'est pas complètement conscient. En gros, j'ai l'impression de ne pas descendre, drogue ou pas drogue. Que je ne retrouve pas mon ancien moi, ça me dérange pas, mon moi a jamais été stable, mais disons que je ne retrouve pas mon corps, je ne retrouve pas ma "sobriété". Et puis je deviens obsédée, incapable de m'arrêter, comme si j'étais accro mais de manière un peu différente. Fanatique malgré moi plutôt je dirais.
Je suppose que je panique un peu à la suite du confinement qui évidemment, m'a un peu coupée de mes distractions habituelles, donc ça favorise l'obsession sur les petites images psychédéliques du quotidien. J'aimerais chercher de l'aide, mais je ne sais pas trop où; je voulais me renseigner sur l'addictologie, voir une personne sur ce sujet, mais à ce qu ej'ai compris c'est pas exactement destiné aux drogues psychédéliques... Je veux dire j'ai jamais eu de symptôme de sevrage avec ça, qu'est-ce qu'il va me dire le gars? Je lis tout le temps qu'il n'y a pas d'addiction à ces choses, alors je veux bien, mais putain y a une bonne obsession des familles par contre.
Je viens demander des conseils, pour essayer d'y penser un peu moins. Essayer de réduire le syndrôme post-hallucinatoire, ou ne pas le laisser me dominer. Arrêter d'être obsédée. Ignorer les rappels quand j'essaye de ne pas y penser. Ah, et non, les anxiolytiques n'arrêtent pas le syndrôme.
Je voudrais, en somme, ne tripper que quand je consomme, même si il n'y a pas vraiment de solutions magiques.
 
Est-ce que quand tu fais monter ces sensations/visus jusqu'à quelles deviennent de vivantes entités (tout ça sobre), tu es ancré dans ton corps ?

Comme tu dis, le moyen d'arreter ça, c'est te concentrant sur ta respiration (=tu reviens dans le corps), ça peut etre une piste de méditer et se concentrer sur les sensations de son corps, respiration. Comme si tu décollais, en fait quand tu plonges dans les visus.
 
Salut, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, la bonne c'est que les hppd tendent à se dissiper et s'arrêter avec le temps. La mauvaise, c'est que de continuer à consommer des psyché par dessus ... ça n'aide clairement pas. Il semblerait que pour ta santé mentale, un pause se fasse nécessaire même si c'est pas forcément ce dont tu as envie, je le compreds bien.

Je te souhaite du courage avec ça, si je dis pas de conneries, @snap2 est passé par un HPPD lui aussi, il pourra t'éclairer peut être un peu ?
 
Je plussoie, il m'a fallu quelques années d'abstience pour sortir de mon propre HPPD, mais le mien était hardcore aussi j'avais vraiment trop abusé, et de LSA en plus donc...

Chez certaines personnes c'est quelques mois.

:/
 
Pareil j'ai traversé quelques années d'HPPD, assez fort au début puis ça s'est résorbé tout seul avec le temps et ma conso allant diminuant. Je pense que mon plastique cerveau d'adolescent y était pour quelque chose, l'impact d'un trip à court/moyen terme était bien plus net quand j'avais 18 ans par rapport à maintenant, je me tapais un HPPD très envahissant plusieurs semaines après chaque prises.
Restreindre mes consos d'hallucinogène (cannabis inclus) à des trips occasionnels, genre tous les 6 mois, a clairement aidé. Des routines d'ancrage également, comme faire le vide et penser à mes pieds (oui oui, sérieusement ^^), à noter que les méditations où l'on se focus sur ses sensations c'est pas forcément une bonne idée, ça peut même amplifier l'HPPD.

Détourner mon esprit des images et des pensées liées aux psychés pour revenir à des trucs plus communs et matériels ça m'a aidé, mais évidemment dans le cas d'une addiction psychologique aux hallucinogènes c'est compliqué. D'ailleurs concernant ces pensées obsessionnelles, je ne crois pas que ce soit rare, on est plusieurs sur le forum à avoir traversé des phases comme ça... Si on dit qu'il n'y a pas de réelle addiction, c'est parce que souvent cette période monomaniaque se termine suite au trip de trop, celui qui te met à genou et te dégoûte (des fois à vie). Avant d'en arriver là, je conseille de chercher à freiner sa conso par d'autres moyens ^^'. En évitant de stocker par exemple, et en prenant de la distance avec les potes consommateurs.
 
une màj de mon témoignage m'impose de définir les flashback comme la phase en peak du HPPD. Avant on disait "flashback" sans plus mais en fait c'est au regain fort de l'HPPD que on peut placer cette dénomination (flashback).

Comme le dit Lunatic l'HPPD suit des variations. Parfois cela étoffe légèrement les choses du champ de vision, puis quand le regain survient on est toujours un peu dans le suspens... Combien de temps cela va durer... Quand cela va t il finir... Dois-je en profiter ou est-ce excédentaire... Puis-je continuer à travailler ou quand puis-je reprendre le cours de mes occupations... etc...

Mais le HPPD (sur sa fréquence temporelle longue) prend fin de façon spécifique. Cela a été le cas pour moi du moins. Oui, cela tend à diminuer en visus, si on veut, jusqu'aux moments où le temps de regain se trouve "vide" d'hallus ! Comme une place où on voit qu'il y a eu un arbre que l'on a dessouché. Sai pas si on voit ce que je veux dire... A la place du regain, le flashback passe son tour... Il y n'y a plus qu'un indice de nuance qui dit " je suis le flashback mais je passe mon tour et il ne sert à rien de me guetter, c'est fini"
Oué, c'est l'après-HPPD.
 
Quand les visus montent, je suis surtout centrée sur mon cerveau et sur ce que je vois, pas exactement dans mon corps. Me concentrer sur ma respiration ça aide surtout à rester détendue, mais pour l'instant je n'arrive pas à calmer les visuels comme ça. Remarque bouffer les fait descendre un peu, c'est peut-être une autre manière de se centrer sur son corps ^^

Cookie, je me doute que consommer par dessus ça aide pas. C'est-à-dire que j'essaye de consommer moins - je consomme déjà moins qu'avant - mais arrêter pendant un temps long... J'ai essayé, j'ai tenu 1 semaine et demi ( wouhouh).

D'ailleurs morning, wah, des années d'abstinence je sais déjà que je ne le ferais jamais, je suis déjà admirative .

Par rapport à ce que tu dis Biquette, tu entends quoi par faire le vide? Pour moi faire le vide c'est faire le focus sur ses sensations justement.
Mon souci c'est que je crois bien que je l'ai déjà eu le trip de trop. Enfin, disons qu'il y a un trip, je me dis que pire, je décède. Le truc c'est que ça m'a fait un effet inverse: j'ai tellement cru que j'allais mourir qu'après je voulais faire n'importe quoi y compris prendre des psychés. Je suppose qu'il me faut un nouveau trip de trop plus balèze encore. Ou alors j'ai pas eu de trip de trop au niveau psychologique, juste au niveau physique, je sais pas...
Mais du coup, si c'est pas rare - effectivement ça parait logique - je trouve ça un peu abusé le discours ambiant comme quoi il n'y a pas d'addiction à ça. Je veux dire, je trouve que c'est un peu facile; c'est sur que ça a rien à voir avec l'alcool sur ce point mais je pense qu'on peut passer un sacré bout de temps à ne pas pouvoir se passer de psychédéliques.

Effectivement, le flashback a pas pour moi de délimitation claire et nette avec l'HPPD, quelque part il en fait fait parti. D'un autre coté, beaucoup de gens disent avoir des " flash-back" sans avoir d'HPPD...

c'est pas pratique de pas savoir citer quand on répond à plusieurs personnes dites donc, il y a une explication quelque part sur le forum?
 
Lunatic, et juste te contenter des HPPD ça te suffit pas ? Surtout que tu dis bien que tu peux aller assez loin avec ça. 

Je comprends qu'il y a dans tes prises une sensation de fleurter avec la mort, l'inexplicable. Pour ça que tu reprends les prods, selon moi malgré les HPPD.

Dis toi que tu peux inverser la vision des choses en toi, tu peux considérer l'abstinence comme un trip en soi. Tu vois jusqu'ou ça te mène. Et on peut aussi aller frôler des choses très profondes en soi et inexplicables en le faisant, seulement sans substances c'est plus long, au lieu d'etre condensé dans un trip de 8h.
Mais après c'est intégré dans ta réalité quotidienne de manière bcp plus concrète.

Moi je peux qu'apporter mon expérience et ma compréhension.
Moi aussi sobre, j'ai des visus, je vois comme l'energie danser dans le noir, je peux triper dessus mais je peux aussi 'fermer' le truc en me concentrant surtout sur les sensations du bas du corps (pied jusqu'au bassin), là ca m'ancre vraiment. Je sais que je décolle quand je suis plus dans mon corps, mais ça peut être un choix mais je sais comment me réancrer si je veux pas etre perturbé par ces visus dans ma vie.

On peut aussi très bien vivre avec des visus en plus, on s'acclimate. C'est à toi de faire le choix.

EDIT : Peut-etre une piste c'est d'aller jusqu'au bout des HPPD, quand elles prennent vrmt vie et ça te fait flipper, garder le cap si tu le ressens voir jusqu'ou ca te mene, peut etre y'a ca à faire pour que ça se dissipe et tu comprennes qqch.
 
Effectivement j'y ai réfléchi.
Le problème, c'est que ça me rassure que mon trip soit déclenché par une substance. Je me dis, la substance elle va être évacuée. Ce que je fais avec ma tête je sais pas si ça finira un jour par être évacué.
Je pense que j'essayerais un jour d'aller jusqu'au bout si je m'en sens le courage, mais surtout si j'ai trouvé des moyens de redescendre. J'ai un peu peur de ma tête, j'ai l'impression d'avoir un cerveau fragile quand il s'agit de percevoir la "réalité", donc j'hésite à trop "jouer" avec.

Et oui, la sensation de fleurter avec la mort ou tout ce qui est dans l'inexplicable, je suis pas sure de pouvoir l'atteindre sobre. Au delà de ça, le jour où sobre j'ai vraiment des visuels complets partout yeux ouverts, aussi oufs que dans un trip à bonne dose, c'est possible que je ne ressente plus le besoin de consommer, mais je pense que j'arriverais pas à redescendre.
Pour moi, s'acclimater à des visuels, tout dépend de si ça dure à jamais... Je me dis qu'à partir d'un certain stade, ça doit rendre parano si on l'a tout le temps.

Mais c'est vrai que ça reste une piste à essayer.
 
Lunatic a dit:
c'est pas pratique de pas savoir citer quand on répond à plusieurs personnes dites donc, il y a une explication quelque part sur le forum?

T'as un petit bouton avec des guillemets " sous chaque poste, tu peux appuyer dessus sur tous les messages auxquels tu veux répondre, et puis ensuite dans la boîte "réponse rapide", tu peux choisir "citer ces messages maintenant" et ça va te quote tous les messages sélectionnés. Après tu peux les éditer assez facilement pour enlever des passages ^^
 
snap2 a dit:
Lunatic a dit:
c'est pas pratique de pas savoir citer quand on répond à plusieurs personnes dites donc, il y a une explication quelque part sur le forum?

T'as un petit bouton avec des guillemets " sous chaque poste, tu peux appuyer dessus sur tous les messages auxquels tu veux répondre, et puis ensuite dans la boîte "réponse rapide", tu peux choisir "citer ces messages maintenant" et ça va te quote tous les messages sélectionnés. Après tu peux les éditer assez facilement pour enlever des passages ^^


Merci!
 
Aussi si jamais, je souffre d'acouphènes depuis une dizaine d'année, c'est un peu comme le HPPD des oreilles ^^

Si il y à bien un conseil que je peux te donner, c'est L'acceptance de la situation (et c'est pas facile !)
Au début je cherchais a tout prix à les masquer, à avoir un bruit (décidé par moi) pour avoir une impression de contrôle. Au final, comme tu t'en doutes, c'est le fait d'accepter qu'elles soient la qui a fini par payer. Mais ça a été un processus long et difficile. ça m'as aussi demandé d'adapter ma vie à ça, moins de concerts et de festival, limiter mon exposition aux sons forts, etc
 
Merci pour le conseil. C'est déjà cool de voir que pleins de gens ont ce genre d'effets. A lire internet ou à en parler à des proches, on croirait que c'est la fin du monde d'avoir ce genre de problème.
 
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