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C'est quoi un psychonaute?

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Skruffy
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Skruffy

Holofractale de l'hypervérité
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26/1/18
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Je demande pas une définition de dico par ce qu'elle me semble assez claire: psycho de psyche, esprit en grec et naute = voyageur (en grec aussi?). Donc voyageur de l'esprit, explorateur de l'esprit.

Mais ce forum est surtout une 'communauté d'auto-support sur les drogues et l'esprit' - donc centrée plus sur la drogue elle même que sur l'usage psychonautique que on peut en faire. Pourtant je décèle une âme de voyageur de l'esprit en vous, en regardant bien à travers vos enveloppes de polytox. En même temps, de gamin curieux qui prend des drogues pour x raisons, on fini souvent par devenir un psychonaute. Les drogues, surtout les psychés, amènent à se poser des questions sur son esprit. 

Alors, pour vous c'est quoi un psychonaute (au delà de la définition basique que j'ai donné au début)? Etes vous un psychonaute? Et pourquoi? Pourquoi naviguer sur son esprit alors qu'on pourrait se contenter de kiffer sa perche tranquillou? Esprit scientifique? De découverte? Mysticisme? Quête de sens? Pour comprendre et soigner des trauma?

Z'avez quatre heures.


Edit:
Je commence comme vous êtes timides.

J'ai découvert la drogue avec la beuh mais je me suis très tôt intéressé au psychés, et en faisant des recherches sur internet je suis tombé sur des gens genre Psyched substances (un youtubeur), Terrence McKenna et bien sûr ce forum! Bref, des gens qui avaient une vision assez psychonautique de la drogue. Par contre, j'ai commencé à prendre des drogues autre que la beuh en allant en teuf - et donc là je suis parti sur une vision plus festive et hédoniste du truc, mais mes premiers contacts me sont un peu restés je pense.

Sinon, j'ai toujours kiffé les choses étranges, occultes, underground, inconnues... A 9 ans je cherchais les farfadets quand je me baladais dans les bois, à 11 ans je regardais des documentaires complotistes sur les aliens, à 18 ans j'ai pris des champi. Toujours la même démarche d'aller voir des choses mystérieuses et inconnues. Je suis un psychonaute surtout par curiosité et par ce que ça me fait kiffer de descendre dans la fractale.
 
Mais tu ne réponds pas à ta propre question, c'est quoi un psychonaute pour toi Skruffy ? :-D 

Je vois souvent des gens amalgamer le psychonautisme et les psychédéliques, d'où d'ailleurs l'orientation de ce forum pendant très longtemps (jusqu'à récemment, il y était interdit de parler de stims/dépresseurs/autres, et plus tard, d'en parler autrement qu'en terme de prévention). Et c'est vrai que quand le terme évoque aussitôt des ego-death sous DMT, ou des méditations sacrées pendant un trip de psilocybine, et tout plein de syncrétisme d'origine indienne...

D'un autre côté, je vois de plus en plus souvent le terme "psychonaute" utilisé comme un synonyme de "drogué" - mais un peu mélioratif du coup j'imagine - dans des contextes de consommations très généralistes : le psychonaute, là, c'est la personne qui s'intéresse à ce qu'elle prend, qui se cultive autour de sa consommation, peu importe la substance. Enfin peut-être que la substance importe, mais comme sur les réseaux les communautés de drogués se recoupent pas mal avec celles de la teuf, y'a quand même une large consommation de trucs que les vieux hippies regarderaient avec mépris.

Pour ma part je comprends le psycho-nautisme comme une attitude de réflexivité, dans le sens renvoi d'une image. C'est-à-dire ne pas seulement ressentir des effets, mais aussi réfléchir (vous voyez le double-sens étymologique entre la réflexion de la pensée et la réflexion du miroir ?) à ces effets. Ça signifie analyser ses ressentis, analyser les modifications de perception et d'humeur, et utiliser ces informations pour comprendre. Alors, comprendre quoi ? Y'en a qui cherchent Dieu dans les drogues, moi je trouve plutôt qu'elles m'aident à comprendre comment je - et les autres humains - fonctionne.

Du coup ça ne signifie pas forcément triper dans un but spirituel ou sérieux ou sacré... seulement, j'ai toujours cette petite voix en moi, comme œil sans cesse ouvert, qui même dans les moments de kiff m'observe, analyse, prend des notes pour plus tard. L'esprit qui se réfléchit lui-même et apprend de toutes expériences finalement. J'ai du mal à imaginer qu'on puisse ne pas du tout triper ainsi, je pense que tout le monde a conscience de soi à un moment donné et s'observe, même un tout petit peu. C'est plutôt une question de mesure, certaines personnes ignorent cet œil ou n'y accordent qu'une vague attention, d'autres vont chercher à exploiter ses données, à en tirer des informations utiles, et c'est ce que j'appelle être psychonaute.

Mais de ce point de vue il n'y a même pas besoin de prendre de la drogue pour être psychonaute. L'activité de méditation (pleine conscience) par exemple est éminemment psychonautique (presque par définition) ! Ou alors, quand j'observe d'un œil critique les effets de l'amour sur ma perception visuelle, ou la relation entre mon humeur et ma satiété, je suis psychonaute.

Mais surtout, ce qui pour moi est le top du psychonautisme (pour peu que l'on tienne à cette étiquette, qui n'est qu'une convention langagière utile pour débattre), c'est de tirer quelque-chose de ce regard critique. Comprendre nos consommations et leurs effets, ça permet d'en faire de véritables outils, de dompter ces substances aux pièges béants. Tout le monde sait qu'untel truc est addictif, mais comment s'éviter l'addiction, pour soi ? C'est presque impossible si l'on n'a pas cet œil ouvert au fond de soi, et surtout si l'on n'écoute pas ce dont il nous informe. Et au contraire, comment tirer parti d'une défonce, qu'elle ne soit pas qu'une défonce ?
Je pense qu'on peut faire des drogues des outils pour soi et pour les autres. Par exemple, d'une soirée sous amphétamines tirer le courage de parler et de se mettre en colère, de réaliser des avancées mentales. Ou comprendre, à partir de son premier trip à la MDMA, que le bonheur est une chose qui existe réellement, qu'on peut l'éprouver, que c'est tangible, et qu'on saura peut-être retrouver ça sobre, maintenant qu'on sait ce que c'est.
 
Perso je dirai que le principal moteur c'était la curiosité (vers 13 ans ... sur des "drogues" qu'il ne faut surtout pas essayer !)

Ensuite c'est la recherche du plaisir puis la fuite.

L'aspect spirituel est venu beaucoup plus tard pour moi et plus j'ai expérimenté moins cet aspect avait de poids (hélas) même si de mon point de vue tout est spirituel, de voir des entités non physique te parler sans mot à couler un bronze.

Je pense qu'il faut un bon guide pour pouvoir vivre des expériences concrètement réparatrices, elles peuvent évidement arriver sans ça, ça a été le cas pour moi dans une certaine mesure.

Les bonnes lectures sont une aide précieuse (indispensable ?) dans cet aventure.

Sinon je dirai que c'est en naviguant dans mon esprit que je kiffe ma perche tranquilou !

Je ne répond pas non plus à la question ! (belle réponse de Tridi !)

Pour moi un psychonaute c'est grossièrement un passionné d'effets psychiques et corporelles totalement variés causés par des curiosités chimiques, emboité dans un ensemble qui est cette mystérieuse et du coup merveilleuse existence.
 
Je ne crois pas avoir envie d'y mettre une définition, pour moi le psychonautisme c'est très vaste, y mettre une définition ce serait probablement le restreindre.

Cela dit, pour moi l'essence de la naissance du psychonautisme chez moi, c'est la curiosité. Cette envie de voir, de savoir de comprendre (spoiler, j'ai rien compris).
Depuis tout petit je suis un peu un grand rêveur, j'aime explorer, et j'aurai voulu découvrir quelque chose. Je me susi donc lancé dans la découverte du moi, j'ai voulu chercher ce qu'il sy passe, comment mon inconscient peut se manifester si on le titille un peu. Comment le "moi" peut exister quand on le perturbe chimiquement. Qu'est ce qui fait vraiment moi ? Pourquoi je m'identifie comme moi ?

Après des années de recherches, j'ai toujours pas de réponses, en même temps, je crois que je n'en cherche pas vraiment, j'ai juste envie de voir ce qu'il peut se passer.
 
Pour moi, c'est surtout une personne curieuse. Je trouve que l'image fantasmée du "psychonaut" circule trop, faudrait rendre le truc plus simple
 
Pour moi c'est juste c'est de la philosophie/ métaphysique en état modifié de conscience. Tu te pauses des questions dans un état pas normal pour être moins pompeux.
 
un camé bourgeois?

Non plus sérieusement ça me semble être un terme issu d'une classe sociale moyenne à aisée très intellectuelle qui apprécie la drogue mais qui cherche à se différencier du "drogué de rue" pour rester dans les clous et les valeurs de leur communauté.

Par contre je pense qu'il a été réutilisé très librement par tout le monde et qu'au final il désigne un truc vachement plus large. Je dirais qu'au final un psychonaute c'est quelqu'un qui explore les territoires de la conscience qu'il ne connaît pas de manière volontaire - c'est à dire que c'est la principale raison de sa consommation.
Seulement ce qui me gêne, c'est que je ne suis pas sure de voir une différence très nette entre "Personne qui consomme de la drogue" et " psychonaute", je pense que c'est une question de degré.
 
Je suis d'accord .
Pour ma part, si je devais définir le terme psyconaute, ce serait une définition très large et personnelle qui regrouperait plus ou moins tous les gens qui passent plus de temps dans leur tete que dans le réel, ou qui, du moins accordent une grande importance à l'exploration de son monde intérieur , drogue ou pas .

Ensuite, y'a des consommateurs qui préfèrent se dire psychonautes parce que ça marque mieux que drogué et ça rejoins aussi une certaine idée des psychédéliques qui seraient intrinsèquement "supérieurs" aux autres drogues .
 
un psychonaute (LSD) c'est klk'un qui va aux extrêmes et qui passe de l'état idéal à la gêne, qui revient, repart en passant par des états physiologiques intermédiaires particuliers... C'est comme des étapes psychologiques avec des places où l'on stationne... On reconnait ces "lieux psychologiques" après les avoir découverts une 1ère x. On va, on revient... on veut retrouver certains lieux où c'était bath... Il y a plein de détails que l'on retrouve dans ces lieux comme des "camps" qui peuvent être en zone clémente, froide ou plein de tracas, tourmentée... ou dégénérant comme si le prod fait carburer à vitesse exponentielle avec les manettes à fond vers la désintégration au pire des cas... C'est le LSD.

un trip trop fort on ressent comme une accélération
 
Lunatic a dit:
Seulement ce qui me gêne, c'est que je ne suis pas sure de voir une différence très nette entre "Personne qui consomme de la drogue" et " psychonaute", je pense que c'est une question de degré.

Je sais pas si la question était liée uniquement au forum mais le psychonautisme n'est pas automatiquement attaché à la drogue mais aux états modifiés de conscience dans leur ensemble, il y a aussi des gens qui pratiquent la méditation, les rêves lucides, la transe, l'hypnose etc... qui se disent psychonaut (enfin tout est relatif, même sur le forum j'ai pas l'impression que beaucoup se définissent comme tel).

Il me semble que c'est plus une démarche qu'un statut, on peut très bien se retourner le crane au 2C-E pour le fun, prendre du crack le week end et le mois d'après se faire un trip avec une approche "psychonautique", j'ai pas l'impression qu'il y ait un quelconque élitisme là dedans.
 
Y'a de quoi en apprendre un peu plus sur vous dans ces réponses:)
 
Trickster a dit:
Il me semble que c'est plus une démarche qu'un statut, on peut très bien se retourner le crane au 2C-E pour le fun, prendre du crack le week end et le mois d'après se faire un trip avec une approche "psychonautique", j'ai pas l'impression qu'il y ait un quelconque élitisme là dedans.

Bah en fait, de mon point de vue, le psychonautisme est au moins en partie inhérent aux drogues...
Genre, pour moi, même si tu n'as pas une approche psychonautique de la drogue, de toute manière, les drogues auront quelque chose qui s'en approchera...
et je pense que beaucoup de gens qui se droguent avec leurs potes, ou pour le fun, ont cette exploration de la conscience pendant leur trips et la vivent avec intensité, quand bien même ils se drogueront pendant des fêtes et ne s'appeleront pas psychonautes entre eux.
 
Lunatic a dit:
Trickster a dit:
Il me semble que c'est plus une démarche qu'un statut, on peut très bien se retourner le crane au 2C-E pour le fun, prendre du crack le week end et le mois d'après se faire un trip avec une approche "psychonautique", j'ai pas l'impression qu'il y ait un quelconque élitisme là dedans.

Bah en fait, de mon point de vue, le psychonautisme est au moins en partie inhérent aux drogues...
Genre, pour moi, même si tu n'as pas une approche psychonautique de la drogue, de toute manière, les drogues auront quelque chose qui s'en approchera...
et je pense que beaucoup de gens qui se droguent avec leurs potes, ou pour le fun, ont cette exploration de la conscience pendant leur trips et la vivent avec intensité, quand bien même ils se drogueront pendant des fêtes et ne s'appeleront pas psychonautes entre eux.

Clairement, moi je fais partie plutôt partie des gens qui se droguent socialement. J'aime pas proder tout seul et j'aime la défonce récréative, mais j'aime bien aussi faire cette exploration, c'est clairement pas l'un ou l'autre.

J'ai surtout l'impression que les personnes qui prônent le psychonautisme et (particulierement) la prise de psychédéliques comme étant quelque chose d’uniquement "sacré" / spécial / dans un contexte spirituel. Dans le but d'en apprendre plus sur sois même et refuser la possibilité d'une prise récréative. C'est à mon sens une fermeture d'esprit, n'être ouvert qu'a une possibilité, c'est pour moi le contraire même de l'exploration.
 
Je ne suis qu'un vulgaire toxicomane. Mais les produits que je consomme voir surconsomme me permettent d'exploser mes barrières mentales de sorte à mieux comprendre le fonctionnement de mon cerveau et d'explorer en profondeur ce que je suis vraiment.

De plus, j'aime confronter mes connaissances théoriques et ce qu'on peut lire sur internet et pousser mes expériences au maximum pour confronter la théorie à ma réalité.

Cela m'a permis avec les années d'acquérir une base solide de la compréhension que j'ai du monde, de moi même et des drogues.
 
7737P4R4 a dit:
Je ne suis qu'un vulgaire toxicomane. Mais les produits que je consomme voir surconsomme me permettent d'exploser mes barrières mentales de sorte à mieux comprendre le fonctionnement de mon cerveau et d'explorer en profondeur ce que je suis vraiment.

De plus, j'aime confronter mes connaissances théoriques et ce qu'on peut lire sur internet et pousser mes expériences au maximum pour confronter la théorie à ma réalité.

Cela m'a permis avec les années d'acquérir une base solide de la compréhension que j'ai du monde, de moi même et des drogues.

On dirait une lettre de motivation.
 
Ce sont des alchimistes de l’Âme, des snipers, des shooteurs d'égo, des résistants, des autonomes qui s'ouvre les yeux avec des toxiques, toujours sur le fils du rasoir.
Des fous qui veulent vivre et déchirer les voiles.
 
Mon idée du psychonautisme c'est l'exploration. De sa conscience, de son environnement, de son ego.
Découvrir et apprendre.
Trouver de nouveaux chemins à emprunter et revenir à la maison changé.

Je me suis servis de ce terme je l'avoue pour pouvoir mettre une barrière entre l'image qu'on se fait d'un usager de drogues avec l'image que je voulais donner de moi. Une image sérieuse qui sait ce qu'elle fait, et qui est très renseignée sur les produits utilisés.
Enfin je trouve que la recherche du fun n'est pas au centre de la démarche.
L'idée n'est pas spécialement de passer un "bon moment" mais plutôt un "moment enrichissant".
Ou la recherche de la beauté plutôt que de l'amusement.
 
@Patinpon : "Ou la recherche de la beauté plutôt que de l'amusement. "

Pourquoi pas allier les deux ?
 
@7737P4R4 Oui effectivement j'aurais pu tourner ma phrase en ce sens :)
 
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