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  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Jampearl
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Jampearl

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Bonjoir !

J'aimerais qu'il y ait un topic sur ce que la drogue vous a enlevé ou apporté de mauvais a chacun (il y en a bien un sur ce que les psychédéliques vous ont apporter de bien ) et j'aimerais aussi qu'on précise quel type de drogue.

Pour ma part la drogue m'a apporté beaucoup de troubles psychologiques, et notamment une tendance au délire. Ce qui me prend le plus la tête en ce moment c'est mes facultés mentales bien diminuées, je suis une vraie gamine extraterrestre. Je développerais quand j'aurais mieux envie. Surtout la kétamine et le lsd. Surtout le LSD.

Alors ca vous tente ?
 
Je trouve que c'est une bonne idée, seulement ça me rappelle vaguement quelque chose, y'aurait pas déjà un thread comme ça ?
 
Non moi je suis d'accord avec toi Jampearl, ton post est totalement justifié dès lors qu'il ne tourne pas à la complainte des pauvres drogués incompris ahah. :)

Personellement, la pire chose qui me soit arrivée avec les drogues (en général, psyché, disso, stim, opi, benzo confondus), c'est cette sensation de "manque" , "d'ennui" quand je ne consomme pas pendant une période. Et pire encore, induite par les stimulants c'est la vraie paranoïa.
Qui s'atténue dès lors que ma propre consommation s'atténue.

Après j'en ai déjà parlé en long et en large dans ce forum, l'utilisation de stimulant a totalement changé ma manière de travailler. Je suis passée d'un usage de stimulant qui me permettait de me sentir plus apte à travailler, plus intelligente, qui "aiguisait" mon esprit. Et sans même basculer dans une consommation abusive du type les gens de BL (eh oui y'a toujours pire que soi), je me suis rassurée à me dire que je restais dans une conso "normale". Du coup, maintenant taffer pour taffer n'est plus un plaisir, par contre l'usage de stimulant me permet de retrouver ce que je ressentais avant d'en consommer, un simple plaisir de travailler. La sensation d'esprit plus aiguisé etc, n'est plus atteinte qu'avec des doses problématiques.

En gros, j'dirais un manque de motivation clairement palpable sans l'usage de stimulants.


Après, la consommation de molécules psychoactives est forcément quelque chose de dérangeant en société. Parce que peu de gens ont conscience que substances psychoactives ça veut dire aussi le café, leurs antidouleurs favoris, et antidépresseurs, prescrits par le médecins. Donc personnellement je dois jouer un double jeu, il y a les gens qui savent, et les gens qui ne savent pas. Il y a les gens qui savent et qui jugent, qui veulent me faire changer, et ceux qui savent et me laisse tranquille. Mais dans tous les cas, cette consommation pousse à cacher une facette de ma personnalité à certaines personnes. Il y a des moments où ça peut me faire du mal et me forcer à me mettre à part des autres (soirée où tout le monde boit et j'ai envie de taper une trace de ké par exemple).

Dernier point, je pense que cotoyer le monde des usagers de drogue m'a fait croiser la route de gens fous, des vrais fous. Et des gens qui sont aptes à faire du mal aux autres, ou des gens flippants, des situations flippantes. Le genre de situation que je n'ai jamais rencontré au sein de non usagers de drogue. On va pas se voiler la face, pas mal d'utilisateurs avec une conso abusive perdent la boule, et franchement je dirais que j'ai perdu une certaine foi en l'être humain.

MAIS. J'aime avoir cette vie "mouvementée". C'est certes pas tous les jours pareil, et les gens sont fous (mais tout le monde est fou!), mais c'est riche en enseignements. Et je pense personnellement avoir tirer de ces mauvaises expériences beaucoup de bonnes choses. Faisant probablement de moi quelqu'un de plus "fort". :)
Anyway. Moi j'aime bien ce thread, ça permet vraiment de contrebalancer d'autres topics. :)
 
Je pense que les gens sont fous avant de prendre des drogues. ^^
 
Merci de ta réponse hatsu ! Le manque de motivation en ce qui me concerne était présent bien avant que je sois vraiment accro, et sans m'en rendre compte, rien que l'idée que j'allais prendre de la drogue me coupait de mes autres responsabilités vis a vis de moi même. Ensuite, tu parles d'un renfermement sur toi même, c'est vrai que la drogue avant de te couper de tout ce qui n'es pas elle, tu coupes un peu du monde des non drogués, pour ma part en tout cas "les gens sont pas intéressants, ils connaissent rien, etc..." Mais je dis pas que c'est le cas de tout le monde !

Vous savez ce que les psychonautes appellent boucles mentales, les schizophrènes appellent ca un délire paranoïde... Enfin je sais pas si c'est très bien placé comme reflexion.

J'ai mis ce thread dans la catégorie reduction des risques parce que j'ai pensé que ce serait une bonne chose que des novices tombent sur ce topic avant de se lancer dans la grande aventure des psychotropes.

Sludge a dit:
Je pense que les gens sont fous avant de prendre des drogues. ^^

Tu vois, c'est le genre de trucs qu'il vaut mieux pas dire aux "débutants". Moi j'avais souvent lu et entendu que la drogue ne rendait pas fou si on avait pas une pathologie au depart, même pas developpée. Du coup, quand j'ai commencé à péter un cable à cause des prods, je me suis mis dans la tête que j'étais schyzophrène. Pourtant je suis pas pus schyzo que toi, et ca ne sert a rien de mettre les gens dans des cases comme "nevrotique" ou "psychotique", l'important c'est notre manière de décompenser.
 
Ce que je veux dire par là, c'est que si un drogué a un comportement malsain avec les autres, ce n'est pas à cause des drogues, mais bien parce qu'il était malsain à la base. Je ne parlais pas de pathologies mentales du type schizophrénie pour le coup.
 
Bien ce thread:+1:

Ayant eu des consos déraisonnables,effectivement j'ai perdu des sensations et des sentiments naturels a la longue...

Avec le cannabis,j'ai perdu la sensation d'être heureux et captivé par les choses(même les plus simples) au naturel,il me faut mon petard pour être en phase avec la vie et le monde qui m'entoure...

Avec les stims j'ai acquis la sensation que tout était moins bien sans eux,la teuf,le sexe,les relations sociales,bref une vraie merde:\\

Et avec les benzos j'ai perdu la faculté de me detendre et de gérer mes angoisses(voir je m'en suis provoqué d'autres) quand je n'en prend pas.

A ce jour il ne me reste plus que le problème du cannabis, car je ne consomme presque plus de stims ou de benzos(vraiment a l'occaz,anniversaires,fêtes de fin d'années) et quand j'ai stoppé j'ai ressenti un grand vide dans ma vie qui se comble peu a peu..
Donc oui c'est certain les drogues nous font perdre des choses(et nous en font gagner d'autres au passage) mais rien n'est perdu a jamais,ce n'est pas irréversible.
 
Sludge a dit:
Ce que je veux dire par là, c'est que si un drogué a un comportement malsain avec les autres, ce n'est pas à cause des drogues, mais bien parce qu'il était malsain à la base. Je ne parlais pas de pathologies mentales du type schizophrénie pour le coup.

N'importe quoi, c'est exactement la même chose. Ils se défendent moins bien contre ce que la drogue peut leur faire faire, c'est tout.
Edit: enfaite j'en sais rien, mais bon, toi non plus ...
 
Nan mais Sludge, sérieux, désolée de dire ça mais y'a des gens qui sont restés "chéper" pas dans le sens la molécule est constamment active dans leur sang, mais la drogue les a transformé. Oui on est tous "fous" à la base, et il y a des gens qui sont fous sans prendre de drogue, mais malheureusement il m'est bien plus arrivée de me retrouver dans des situations dangereuses avec des gens qui consomment. Et de rencontrer de vraies personnes qui ont juste complètement perdu la raison. Au point de mettre en danger les autres, et eux même.

Quand je parle de drogue, je me permet une fois de plus de préciser que j'englobe toutes les substances psychoactives, l'excès, on le sait n'est juste pas recommandable. Et je veux bien être ouverte d'esprit mais des vrais fous, des gens qui t'insultent, te menacent ou profitent sans s'en rendre compte des états de fragilité des autres sous influence pour leur faire du mal, consciemment ou pas, j'en ai vu beaucoup. Beaucoup de gens tendent à être déshinibé sous influence, et à faire des choses qu'ils ne feraient pas sans drogue.
Parfois ce sont de bonnes choses, parfois ce sont de mauvaises choses. Et certains finissent par garder le même comportement sans drogue.

Je parle vraiment en connaissance de cause mec. Je crois que certains ne se rendent pas compte que le manque de limite qu'induisent certaines drogues peut choquer et heurter ceux qui les entourent. :|

Et au final de ce que tu dis, les drogues peuvent donc révéler, amplifier les côtés dangereux ou malsains pour reprendre tes mots, et ça c'est un aspect sacrément négatif du délire. Sachant que tout le monde a des côtés négatifs, flippants...
 
C'est vrai, dans tous les cas les substances auront eu une influence sur leur comportement.
sensei.gif
(je veux ce smiley sur ce forum)
 
Ben, par exemple, les psyché sont très bon pour faire décompenser les psychoses. Alors ouais, le schizophrène, il l'était déjà avant de se défoncer, mais il en avait que la structure, mais le psyché a pu mettre le feu aux poudres. C'est d'ailleurs comme ça la majeure partie du temps. Même si pour le coup, la schizophrénie, c'pas un super exemple.
Enfin, une influence sur le comportement, c'est vrai, mais surtout une influence durable. Toutes les expériences qu'on fait, ben on les intègre. Même quand on s'en souvient pas, elles sont là, quelque part. Ca raccroche un peu avec ce dont tu parlais sur le sujet des dissos, le recul. Y en a qui arrivent pas à se jeter dans le noir sans oublier de garder un harnais. Et d'ailleurs, pour pas être trop hors-sujet, perso, ma première expérience champi, elle m'a sévèrement marqué. Mais après, c'est très exactement ce que je cherche. Si je prenais pas un prod' pour faire une expérience, une découverte, ben je tournerais pas aux psyché. Pis en parlant de perte, je sais pas pour vous, mais je commence un peu à m'inquiéter pour ma mémoire qui déconne un peu sec en ce moment. J'ai toujours été un peu à l'ouest à ce niveau, mais quand ça commence à taper dans la mémoire à court terme, ça fait bizarre.
 
Oui, on intègre toutes les expériences, mais plus elle est courte et intense dans les perceptions quotidiennes et sobres, moins on arrive à en tirer de choses concrètes.

Perso, qu'est ce que j'ai perdu avec la drogue ? Ben à une époque je perdais mes clés de voiture surtout. Ce qui peut valoir de rester des jours perché seul au milieu de nulle part avec rien.
Plus sérieusement, à l'époque où j'en prenais beaucoup, j'ai surtout eu des séquelles mentales puis sociales qui au final se sont améliorées et stabilisées en s'éveillant à la sobriété. Des jeux, s'amuser à faire du calcul sur tout et n'importe quoi, créer, renouer plus simplement et sans hypocrisie le contact avec les autres, rester soi-même en évitant de bloquer sur ce qui n'est pas soi-même... tout cela permet une restabilisation et un rééquilibrage largement plus puissant qu'avant. Je vois cela comme des paliers ascendants et descendants. A chaque palier, on gagne des choses et on en perd d'autres, ce qui est normal et va dans le sens de la vie et doit être accepté pour intégrer pleinement l'expérience.

Si l'on restabilise et continue de créer à chaque palier, alors on va en ascendant. Si on culpabilise, reste bloqué sur le passé ("oh merde j'ai perdu en mémoire", "putain j'arrive plus à m'adapter avec les autres", tout le blabla mental...), que l'on accepte pas les changements, alors on va descendant. Et la vie est vachement en dents de scie, tout est rattrapable et ce qui ne l'est pas doit être accepté, sinon la pente se fait plus raide encore. Si un truc nous dérange et qu'on le voit, alors le mieux pour soi est de changer ce truc ou en tout cas d'essayer, mais sans forcer.

Cela va faire 2 ou 3 ans que je n'ai presque plus rien perdu tiens !
 
Ce que j'ai perdu ?.... Beaucoup trop à mon goût suite à une seule et unique prise de MDMA qui m'a fait vivre l'enfer en descente et détruit ce que je chérissais avant tout : la chance de partager, tout un pan de vie qui s'effondre, merci la drogue.
 
Désolée pour toi mushin, tu devrais peut être essayer de suivre les conseils de De-Ephe. Même si j'ai pas très bien compris ce que tu matérialises en palier De-Ephe ?

La drogue, prise trop jeune, a déconstruit ma personnalité. J'aime bien ce que tu dis De-Ephe car j'ai l'impression de ne plus savoir ce qui est moi et ce qui ne l'ai pas. Et j'ai l'impression de m'attacher a ce qui n'est pas moi, car j'ai trouvé là une façon de combler ma frustration face la vie, une échappatoire, et une chose qui me rappelle la drogue. Mais les relations avec les autres en pâtissent... Par exemple avec mon copain, je suis incapable de juger si mes reproches sont fondés ou non ^^
J'ai l'impression d'être bloquée dans une des ces boucles insupportables pour moi. Je sais qu'il faut que je me concentre sur mon corps. Lui au moins il est vrai !

Malgré tout, je pense que sans ce supplice, sans la drogue, je serais restée bloquée dans un schéma de pensée plus aveugle et fermé, ce qui risque de m'atteindre encore plus intensément aujourd'hui si je ne fais pas les bons choix. Je m'adresse surtout aux jeunes qui pourrait lire, parce que je pense que la plupart d'entre vous a déjà dépassé tout ca... d'ailleurs comment on fait pour changer le titre du topic ?
 
Il faut entrer dans l'éditeur complet pour modifier ton premier message.
 
Par 'palier' j'entends 'étape', changement de rive, changement de paradigme, forcé ou non par la drogue. La drogue fait que ces paliers sont un peu (voire carrément) forcés et rendent plus difficile le changement de palier pour notre psychologie fragile (c'est pour cela que prendre des psychédéliques en étant trop jeune peut avoir des répercussions plus lourdes - mais d'un autre côté, cela peut rendre l'expérience carrément plus puissante et révélatrice que si on a des millions de barrières psychologiques). Pour y parvenir y'a aucun secret, aucun mystère, il suffit d'accepter, sans se résigner, sans ressentiment, juste en acceptant l'expérience telle qu'elle est, la laisser traverser sans bloquer. Car comme dit plus haut, dans tous les cas l'expérience est intégrée, agréable ou désagréable, cela peu importe ce n'est qu'un jugement basé sur des ressentis qui ne persistent que si on le veut bien.

C'est pas vraiment des conseils tout ça après, je ne me base sur aucune technique particulière, juste sur un état d'esprit simple et naturel à garder quoi qu'il arrive. Plus l'état d'esprit est ambigu et complexe, plus le passage de paliers paraîtra difficile.

Et dans tous les cas, drogues ou non, il y a toujours des paliers. A chaque palier, c'est la même chose qu'avant, on est ce qu'on est; il ne faut pas rêver et croire qu'on peut vraiment changer; mais avec un truc en plus et peut être d'autres en moins. On peut le vivre bien ou mal, mais dans les deux cas on vit avec; autant le vivre bien.
Lorsqu'un couple divorce par exemple, il peut y avoir d'un côté une libération et de l'autre une résignation, pourtant les deux parties du couple auront vécu la même chose. L'un s'enfermera et l'autre se libérera. L'un perdra peut être une certaine stabilité émotionnelle mais gagnera en liberté de choix et de mouvements, l'autre aura l'impression d'avoir tout perdu. Et pourtant c'est une seule et même expérience; seule compte la manière de la vivre : en lâchant prise ou en ne lâchant pas et en accumulant.
 
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