Moi, c'est le speed que je ne supporte pas/plus. Il y a un peu plus d'un an, j'étais pas bien du tout, dépression, abus de drogues (surtout MDMA et speed, tous les week-end et parfois en semaine aussi...) J'vous dis même pas les descentes que j'me tapais, pires paranos, et tout, mais bon à l'époque j'étais dans une phase vachement autodestructice et ça me serait pas venu à l'idée d'arrêter. :roll:
Bref, toujours est-il qu'un matin, j'étais en after chez des potes, j'me suis prise la tête avec un ami pour une bête histoire de meuf
et ça a été le déclencheur de la plus grande crise de parano de ma vie, que j'ai compris après être une bouffée délirante aigüe.
J'ai quitté l'after pour rentrer chez moi, et déjà dans le tram, je VOYAIS les gens me regarder et je les ENTENDAIS, distinctement, dire des trucs sur moi, du style: "regardez-là, elle devrait avoir honte, un tel déchet, ..." Trash, quoi! :shock:
Ce voyage a été horrible, j'essayais de rester calme mais j'arrivais pas à comprendre pourquoi ces gens étaient si méchants avec moi, est-ce qu'ils voulaient me pousser au suicide, ou quoi? Mais
pourquoi?!
(Je précise qu'à ce moment-là, j'avais absolument pas conscience d'être en parano, donc pas moyen de me raisonner moi-même en me disant que c'était la descente, non, les hallucinations auditives et visuelles que j'avais étaient tellement... réelles... que je n'ai pas songé une seule seconde à la remettre en question, qu'elles pouvaient être le fruit de mon imagination)
Je suis arrivée chez moi en pensant enfin atteindre un hâvre de paix et de calme, mais ça n'a fait que s'empirer. Enfermée dans ma chambre, en silence (ma mère aurait pas trop compris qu'après une nuit de teuf j'aille pas me coucher), je scrutais le moindre bruit, persuadée d'y ENTENDRE mes parents avoir une discussion à mon propos, avec ma mère qui éclatait en sanglot ne sachant que faire de moi qui rentrait défoncée chaque week-end.
N'y tenant plus, je suis sortie de ma chambre,décidée à crever l'abscès, ce serait toujours moins atroce que de rester là à ne rien faire. Sauf que ô surprise, ma mère était en train de rire au téléphone avec la télé allumée en fond sonore!
Mais croyez-vous qu'alors je me suis dis que ma caboche avait trop fonctionné et que j'avais reconstitué de toute pièce une conversation qui n'avait en fait pas eu lieu? Que nenni! Ce que je me suis dis à ce moment-là, c'est: "merde, la salope fait semblant de rien,
elle me ment!" :roll:
Bon, j'vais vous passer tout le récit de la suite de mon délire (on est pas dans le cabinet d'un psy), mais juste vous dire que ça a duré comme ça
quatre jours entiers. Pendant lesquels il m'était impossible de distinguer le réel de l'imaginaire. Plus aucun repère. J'ai cru devenir folle.
Après, quand j'ai pris conscience de ce qui se passait, j'ai peu à peu pu reprendre pied avec la réalité, mais ça n'a pas été facile. Pendant tout un moment, j'ai du me forcer à remettre en doute toutes mes perceptions. "OK, j'ai entendu ça, mais suis-je sûre que c'était bien réel?" J'en suis sortie épuisée, mais j'en suis sortie. Avec la ferme intention de faire une pause drogue sérieuse. Ce que j'ai fais. Pendant plusieurs mois, plus rien, si ce n'est un pétard de temps en temps.
Après, eh bien, j'ai été mieux. Au bout de cinq longues années, je suis enfin sortie de ma dépression.
Et un jour, je me suis sentie tellement bien dans ma tête que j'ai su que je pouvais tenter l'expérience psychédélique... Mais ceci est une autre histoire... :wink: Par contre depuis cette histoire, le speed ne passe vraiment plus. Enfin, une latte ou deux pour tenir éveillée en soirée si j'ai rien d'autre ça passe, mais dès que j'en prends plus je me sens très parano, et franchement je n'ai plus du tout envie de connaître un épisode comme celui que je viens de raconter.
Si je veux voir le bon côté des choses, c'est que ça m'aura au moins appris mes limites, et depuis je ne les dépasse plus. Ce qui ne me tue pas me rend plus fort, comme on dit. N'empêche que je souhaite à personne de passer par là où je suis passée... :roll:
Bref, tout ce long post pour apporter un témoignage vécu sur le sujet, et pour plussoyer les conseil des autres : arrête toute consommation, et va consulter! La santé mentale, c'est un truc trop fragile que pour déconner avec, et si tu te sens déjà fragile à ce point de vue inutile de tenter le diable.[/i]