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TR AM-2201 n°1 : Beltaine (05/05/12)
Back in the bad
Résumé : Après une pause d'un mois due à mon bad au 2C-B, ma tolérance à l'AM retombe et je me retrouve par surprise dans un trip 2Cesque pas très joyeux.
Dose : Inconnue (quelques lattes sur trois joints différents, étalés sur quelques heures). A priori pas de grosse overdose, quoique le dernier devait être un peu chargé. Donc quelques mg sur toute la soirée.
Set & setting: Correct. Je fête l'arrivée de l'été en forêt avec tous les amis que je voudrais avoir comme sitters, il fait beau/bon (sauf vers la fin...), … L'état d'esprit est tout à fait détendu, mais le trip m'ayant pris par surprise, je n'y suis guère préparé.
Détails :
23h : Un « joint » de tabac + AM moyennement chargé tourne. Des gens sans tolérance (dont Sylvain, qui m'accompagnait lors de mon bad au 2C-B mais a bien véuc son trip) en ont pris sans péter un câble, donc il ne devait effectivement pas l'être trop. J'en prends deux bonnes lattes, cherchant les sensations agréables du THC (« après tout, c'est un cannabinoïde, même s'il est moins chaleureux que le THC »). Au bout de quelques minutes, le feu de camp et notre sanctuaire semblent changer subtilement. Le vacillement des ombres prend une intensité surprenante, mon cerveau se met en pause alors que je ne comprends pas ce qui se passe.
Dissolution de l'ego. Je suis dans un gros THC... Je m'assieds et profite du spectacle, en harmonie avec ce qui m'entoure. Le pilier du sanctuaire devient réellement à mes yeux le tronc de l'arbre-monde, j'ai quasiment l'impression d'être sous salvia. Je tourne la tête pour parler à mes amis et remarque les fractales dans les branches des arbres.
Sylvain me coupe à la moitié de ma phrase et me dit que lui aussi. Je finis ma phrase pour lui dire que je suis dans un gros trip, mais lui aussi. Je persiste en lui disant que la fractale revient, mais chez lui aussi. Là, je réalise pleinement ce dont il est question. La fractale revient. Le monde se distord complètement en visuels comme dans un 2C. Welcome back in psychedelia, sir !
Instant de panique. Je prévoyais depuis mon bad de retourner dans la fractale, mais une fois que je serais prêt à tenir le choc, et surtout avec un set & setting parfait ! Bon. La forêt est superbe, il ne pleut pas et au pire nous avons de quoi nous abriter, tout mon clan est là pour m'aider si besoin : j'ai tous les sitters dont je pourrais avoir envie ! Sauf Stylo. Bon, eh bien ce sera sans. Il m'a fait comprendre des choses essentielles, mais ça reste un mec d'un forum, pas un ami irl, d'ailleurs je l'ai jamais vu.
Bref. Le set & setting parfait, c'est celui-ci. Je ne m'en étais pas rendu compte avant de taper, parce que j'oubliais l'important : profiter de l'instant. Être ici et maintenant. Je souris, c'est parti dans le trip, je vais lui mettre cher, à cette fractale ! A ce moment encore, Sylvain m'interrompt pour me dire exactement ce que je viens de penser : « mais tu sais, on peut la combattre ! ». Les motifs étranges des branches se transforment en nuées d'araignées fractalaires, un vague sentiment d'oppression m'étreint. D'accord, le bad revient... parfait ! C'est exactement ce que je veux.
Les pensées badantes pointent le bout de leur nez, mais il y en a moins et elles sont moins intenses, c'est assez gérable, je ne me sens pas aussi submergé, parfois je me laisse avoir mais je me recentre de temps à autres sur l'ici et maintenant. Je regarde à a nouveau le feu de camp qui commence à faiblir et me lève en titubant pour chercher du bois. Mes amis me suivent dans ma grande quête cosmique.
J'ai l'impression d'agir ; certes c'est peut-être une illusion parce que ce n'est pas la réalité, ou peut-être que la réalité existe mais que mes actes ridicules n'ont aucune influence dessus, mais tant pis, je l'accepte. Ma lutte est peut-être vaine mais c'est comme ça que j'ai choisi de vivre. Je ramène des branches que je jette dans le feu en exprimant ma joie de manière plus ou moins cohérente. Le feu... Destructeur et purificateur. Je suis en train de brûler mon bad, le bad est un trip comme un autre, c'est juste du combustible pour la Vie, la vraie, celle dans la réalité.
Malheureusement, il est 23h30, l'AM est déjà pas mal redescendue et tout s'estompe. C'est trop tôt, parce que j'avais presque réussi à transcender le simili-bad. Tout ça était quand même trop peu intense pour que je prenne vraiment ça pour la grande victoire que je voulais, mais le bilan est globalement positif.
1h30 : La soirée a suivi son cours de manière fort divertissante, je reprends deux lattes sur une autre AM moins chargée. Effets bien plus THC-like, avec une pointe de trip mais pas grand-chose. Josaphat, qui a pris du 4-AcO-DMT pour la deuxième fois, tire aussi et se propulse dans un trip visiblement difficile à assumer. On essaye de l'aider un peu, puis, quand il a l'air d'aller mieux, on met de la bande-son du Seigneur des Anneaux parce qu'on a envie, sans se souvenir qu'il a pris son premier et dernier 4-AcO devant le SdA 3. Il nous demande d'arrêter, demande s'il a tué quelqu'un... ça ressemble à ses angoisses de perte de contrôle sous salvia. Il a du mal à lâcher prise.
2h30 : Les choses se sont arrangées pour lui suite à la descente de l'AM, je suis complètement redescendu aussi. Environ la moitié de gens présents part, dont Josaphat. Seuls restent Conor, Uriel, Casimir, et moi. Conor et Uriel ont une grosse tolérance à l'AM, Casimir n'en a jamais fumé.
3h30 : Après avoir réalimenté un peu le feu, Conor roule un nouveau coup d'AM (nous sommes posés à deux dans son hamac, un peu à l'étroit mais sans plus). J'en prends trois lattes et fais tourner, bien posé comme à celui d'il y a deux heures. Casimir n'a plus touché au THC depuis trois ans mais il est tenté par le fait de tirer, alors on lui propose. Il prend deux lattes. Le joint se retrouve entre mes mains, je tire à nouveau une fois dessus, « la bouffée de trop » me dis-je en riant et en le repassant au suivant. Hélas, il me revient. La montée envoie pas mal mais je la pense finie, bon, allez, « la bouffée apocalyptique que je vais regretter éternellement ».
Oh, en fait visiblement la montée n'était pas finie. Dissolution de l'ego, gros visuels, fractales partout, je connais la musique et ça ne me surprend pas plus que ça. Par contre des sensations physiques désagréables, à mi-chemin entre le 2C et le THC trop dosés (mais avec un côté beaucoup plus malsain) s'emparent de moi, en particulier au niveau de la gorge et des ongles. Et la montée continue. Bon, parfait, le bad revient, cette fois c'est l'occasion de le vaincre.
En fait, combiné au bodyload de plus en plus écrasant, les pensées arrivent beaucoup trop vite et trop violemment. Rien à faire, je me perds complètement dans la fractale, transcende dix mille concepts à la seconde dans une « vérité » insupportablement dure et réelle, mais dont je perçois en même temps le côté totalement factice puisque je suis juste un trippé en train de devenir complètement fou. De temps à autres j'aperçois la réalité, mais je repars instantanément dans autre chose. La moindre tentative de « lâcher prise » est absorbée une seconde plus tard par une pensée négative, je suis en plein dans la logique du bad, et il commence à pleuvoir (nous sommes un peu à l'abri mais une goutte me tombe sur la tête de temps à autres).
Je commence à gesticuler dans tous les sens comme un dément, incapable de parler. Casimir, de son côté, bade comme un chien également, il est en train de griffer le sol en hurlant qu'il veut de l'eau, puis de l'aide, puis mourir. Je parviens à ouvrir les yeux, reprenant peu à peu contact avec une vision déformée de la réalité mais tout de même la réalité. Conor, quand à lui, n'est pas en bad mais est juste trop trippé pour intervenir. J'essaye de parler à Uriel qui reste là à nous regarder en nous disant qu'on est tous complètement trippés (il n'a pas compris que je bade et croit que je m'amuse), mais je ne me contrôle pas du tout, je n'arrive même pas à ouvrir la bouche et de toute façon que si je produis un son ce sera plutôt du genre de ceux de Casimir.
4h : Uriel finir par aller aider Casimir, qui commence à aller un peu mieux en même temps que moi. Nous finissons par redescendre tous deux, choqués (lui davantage que moi... sans doute parce que s'il a arrêté de fumer il y a deux ans, c'était suite à un bad).
4h30 : Nous partons après avoir rangé nos affaires, profitant d'une pause de la pluie, qui a quasiment éteint le feu (il commence à faire froid). Je suis encore un peu sous le choc mais assez bien remis mentalement.
Conclusion :
Sur le premier coup d'AM, bilan très positif. La relative faiblesse et la courte durée (30 minutes) du trip ne m'a pas permis de vaincre le bad, mais a été à la fois agréable et intéressant, il m'a aussi permis de reprendre un peu confiance.
Le dernier était trop fort, sans parler du set & setting moins bon (ce n'est pas parce qu'il est parfait à un moment de la soirée qu'il le reste ensuite, je ferai attention à l'avenir !). Il aura au moins eu l'avantage de me montrer que je ne suis pas encore vraiment prêt à affronter un gros trip. Cela dit (peut-être grâce à sa faible durée) ce retour de bad reste bien moins destructeur après-coup, quand bien même le trip lui-même reste aussi insupportable. Après tout, péter un câble pendant le trip, c'est normal ; j'ai tendance à un peu trop sous-estimer mes capacités de rémission mentale.
Donc bref, j'ai bien repris pied dans la réalité depuis mon bad au 2C-B, et ce petit écart n'a pas tout jeté à terre : mes fondations sont assez solides, même s'il faut que je poursuive mes efforts. Et surtout, ça m'aura appris à pas trop déconner avec l'AM, parce que cette merde envoie du lourd quand elle veut.
Quant au TR du Casimir (où on apprend entres autres que c'était - vraiment - pas une bonne idée de prendre de l'AM) : http://www.psychonaut.com/research-...plice-physique-que-je-nai-jamais-v%E9cut.html.
Pouf, et deux poèmes que j'ai écrit sur cette soirée :
Regarde la lune
Sous l'écorce brune
Des nuages morts.
Tu pleures si fort...
Je ne comprends pas,
Et sans faire un pas
Je pleure avec toi ;
Pleure, et reste là,
Parmi les je t'aime,
Les mauvais poèmes,
La boue et la cendre...
Sans jamais t'entendre.
Vériterreur
C'est le soir,
La forêt brûle :
On croit voir
Dans une bulle
De savon.
Toutes ces teintes,
Hélas ! Vont,
Après cent feintes,
Se vider
Parmi l'écume
Des idées.
L'horizon fume
Puis s'éteint
Comme un mirage
Au matin :
Rien ne surnage...
Back in the bad
Résumé : Après une pause d'un mois due à mon bad au 2C-B, ma tolérance à l'AM retombe et je me retrouve par surprise dans un trip 2Cesque pas très joyeux.
Dose : Inconnue (quelques lattes sur trois joints différents, étalés sur quelques heures). A priori pas de grosse overdose, quoique le dernier devait être un peu chargé. Donc quelques mg sur toute la soirée.
Set & setting: Correct. Je fête l'arrivée de l'été en forêt avec tous les amis que je voudrais avoir comme sitters, il fait beau/bon (sauf vers la fin...), … L'état d'esprit est tout à fait détendu, mais le trip m'ayant pris par surprise, je n'y suis guère préparé.
Détails :
23h : Un « joint » de tabac + AM moyennement chargé tourne. Des gens sans tolérance (dont Sylvain, qui m'accompagnait lors de mon bad au 2C-B mais a bien véuc son trip) en ont pris sans péter un câble, donc il ne devait effectivement pas l'être trop. J'en prends deux bonnes lattes, cherchant les sensations agréables du THC (« après tout, c'est un cannabinoïde, même s'il est moins chaleureux que le THC »). Au bout de quelques minutes, le feu de camp et notre sanctuaire semblent changer subtilement. Le vacillement des ombres prend une intensité surprenante, mon cerveau se met en pause alors que je ne comprends pas ce qui se passe.
Dissolution de l'ego. Je suis dans un gros THC... Je m'assieds et profite du spectacle, en harmonie avec ce qui m'entoure. Le pilier du sanctuaire devient réellement à mes yeux le tronc de l'arbre-monde, j'ai quasiment l'impression d'être sous salvia. Je tourne la tête pour parler à mes amis et remarque les fractales dans les branches des arbres.
Sylvain me coupe à la moitié de ma phrase et me dit que lui aussi. Je finis ma phrase pour lui dire que je suis dans un gros trip, mais lui aussi. Je persiste en lui disant que la fractale revient, mais chez lui aussi. Là, je réalise pleinement ce dont il est question. La fractale revient. Le monde se distord complètement en visuels comme dans un 2C. Welcome back in psychedelia, sir !
Instant de panique. Je prévoyais depuis mon bad de retourner dans la fractale, mais une fois que je serais prêt à tenir le choc, et surtout avec un set & setting parfait ! Bon. La forêt est superbe, il ne pleut pas et au pire nous avons de quoi nous abriter, tout mon clan est là pour m'aider si besoin : j'ai tous les sitters dont je pourrais avoir envie ! Sauf Stylo. Bon, eh bien ce sera sans. Il m'a fait comprendre des choses essentielles, mais ça reste un mec d'un forum, pas un ami irl, d'ailleurs je l'ai jamais vu.
Bref. Le set & setting parfait, c'est celui-ci. Je ne m'en étais pas rendu compte avant de taper, parce que j'oubliais l'important : profiter de l'instant. Être ici et maintenant. Je souris, c'est parti dans le trip, je vais lui mettre cher, à cette fractale ! A ce moment encore, Sylvain m'interrompt pour me dire exactement ce que je viens de penser : « mais tu sais, on peut la combattre ! ». Les motifs étranges des branches se transforment en nuées d'araignées fractalaires, un vague sentiment d'oppression m'étreint. D'accord, le bad revient... parfait ! C'est exactement ce que je veux.
Les pensées badantes pointent le bout de leur nez, mais il y en a moins et elles sont moins intenses, c'est assez gérable, je ne me sens pas aussi submergé, parfois je me laisse avoir mais je me recentre de temps à autres sur l'ici et maintenant. Je regarde à a nouveau le feu de camp qui commence à faiblir et me lève en titubant pour chercher du bois. Mes amis me suivent dans ma grande quête cosmique.
J'ai l'impression d'agir ; certes c'est peut-être une illusion parce que ce n'est pas la réalité, ou peut-être que la réalité existe mais que mes actes ridicules n'ont aucune influence dessus, mais tant pis, je l'accepte. Ma lutte est peut-être vaine mais c'est comme ça que j'ai choisi de vivre. Je ramène des branches que je jette dans le feu en exprimant ma joie de manière plus ou moins cohérente. Le feu... Destructeur et purificateur. Je suis en train de brûler mon bad, le bad est un trip comme un autre, c'est juste du combustible pour la Vie, la vraie, celle dans la réalité.
Malheureusement, il est 23h30, l'AM est déjà pas mal redescendue et tout s'estompe. C'est trop tôt, parce que j'avais presque réussi à transcender le simili-bad. Tout ça était quand même trop peu intense pour que je prenne vraiment ça pour la grande victoire que je voulais, mais le bilan est globalement positif.
1h30 : La soirée a suivi son cours de manière fort divertissante, je reprends deux lattes sur une autre AM moins chargée. Effets bien plus THC-like, avec une pointe de trip mais pas grand-chose. Josaphat, qui a pris du 4-AcO-DMT pour la deuxième fois, tire aussi et se propulse dans un trip visiblement difficile à assumer. On essaye de l'aider un peu, puis, quand il a l'air d'aller mieux, on met de la bande-son du Seigneur des Anneaux parce qu'on a envie, sans se souvenir qu'il a pris son premier et dernier 4-AcO devant le SdA 3. Il nous demande d'arrêter, demande s'il a tué quelqu'un... ça ressemble à ses angoisses de perte de contrôle sous salvia. Il a du mal à lâcher prise.
2h30 : Les choses se sont arrangées pour lui suite à la descente de l'AM, je suis complètement redescendu aussi. Environ la moitié de gens présents part, dont Josaphat. Seuls restent Conor, Uriel, Casimir, et moi. Conor et Uriel ont une grosse tolérance à l'AM, Casimir n'en a jamais fumé.
3h30 : Après avoir réalimenté un peu le feu, Conor roule un nouveau coup d'AM (nous sommes posés à deux dans son hamac, un peu à l'étroit mais sans plus). J'en prends trois lattes et fais tourner, bien posé comme à celui d'il y a deux heures. Casimir n'a plus touché au THC depuis trois ans mais il est tenté par le fait de tirer, alors on lui propose. Il prend deux lattes. Le joint se retrouve entre mes mains, je tire à nouveau une fois dessus, « la bouffée de trop » me dis-je en riant et en le repassant au suivant. Hélas, il me revient. La montée envoie pas mal mais je la pense finie, bon, allez, « la bouffée apocalyptique que je vais regretter éternellement ».
Oh, en fait visiblement la montée n'était pas finie. Dissolution de l'ego, gros visuels, fractales partout, je connais la musique et ça ne me surprend pas plus que ça. Par contre des sensations physiques désagréables, à mi-chemin entre le 2C et le THC trop dosés (mais avec un côté beaucoup plus malsain) s'emparent de moi, en particulier au niveau de la gorge et des ongles. Et la montée continue. Bon, parfait, le bad revient, cette fois c'est l'occasion de le vaincre.
En fait, combiné au bodyload de plus en plus écrasant, les pensées arrivent beaucoup trop vite et trop violemment. Rien à faire, je me perds complètement dans la fractale, transcende dix mille concepts à la seconde dans une « vérité » insupportablement dure et réelle, mais dont je perçois en même temps le côté totalement factice puisque je suis juste un trippé en train de devenir complètement fou. De temps à autres j'aperçois la réalité, mais je repars instantanément dans autre chose. La moindre tentative de « lâcher prise » est absorbée une seconde plus tard par une pensée négative, je suis en plein dans la logique du bad, et il commence à pleuvoir (nous sommes un peu à l'abri mais une goutte me tombe sur la tête de temps à autres).
Je commence à gesticuler dans tous les sens comme un dément, incapable de parler. Casimir, de son côté, bade comme un chien également, il est en train de griffer le sol en hurlant qu'il veut de l'eau, puis de l'aide, puis mourir. Je parviens à ouvrir les yeux, reprenant peu à peu contact avec une vision déformée de la réalité mais tout de même la réalité. Conor, quand à lui, n'est pas en bad mais est juste trop trippé pour intervenir. J'essaye de parler à Uriel qui reste là à nous regarder en nous disant qu'on est tous complètement trippés (il n'a pas compris que je bade et croit que je m'amuse), mais je ne me contrôle pas du tout, je n'arrive même pas à ouvrir la bouche et de toute façon que si je produis un son ce sera plutôt du genre de ceux de Casimir.
4h : Uriel finir par aller aider Casimir, qui commence à aller un peu mieux en même temps que moi. Nous finissons par redescendre tous deux, choqués (lui davantage que moi... sans doute parce que s'il a arrêté de fumer il y a deux ans, c'était suite à un bad).
4h30 : Nous partons après avoir rangé nos affaires, profitant d'une pause de la pluie, qui a quasiment éteint le feu (il commence à faire froid). Je suis encore un peu sous le choc mais assez bien remis mentalement.
Conclusion :
Sur le premier coup d'AM, bilan très positif. La relative faiblesse et la courte durée (30 minutes) du trip ne m'a pas permis de vaincre le bad, mais a été à la fois agréable et intéressant, il m'a aussi permis de reprendre un peu confiance.
Le dernier était trop fort, sans parler du set & setting moins bon (ce n'est pas parce qu'il est parfait à un moment de la soirée qu'il le reste ensuite, je ferai attention à l'avenir !). Il aura au moins eu l'avantage de me montrer que je ne suis pas encore vraiment prêt à affronter un gros trip. Cela dit (peut-être grâce à sa faible durée) ce retour de bad reste bien moins destructeur après-coup, quand bien même le trip lui-même reste aussi insupportable. Après tout, péter un câble pendant le trip, c'est normal ; j'ai tendance à un peu trop sous-estimer mes capacités de rémission mentale.
Donc bref, j'ai bien repris pied dans la réalité depuis mon bad au 2C-B, et ce petit écart n'a pas tout jeté à terre : mes fondations sont assez solides, même s'il faut que je poursuive mes efforts. Et surtout, ça m'aura appris à pas trop déconner avec l'AM, parce que cette merde envoie du lourd quand elle veut.
Quant au TR du Casimir (où on apprend entres autres que c'était - vraiment - pas une bonne idée de prendre de l'AM) : http://www.psychonaut.com/research-...plice-physique-que-je-nai-jamais-v%E9cut.html.
Pouf, et deux poèmes que j'ai écrit sur cette soirée :
Passion
Regarde la lune
Sous l'écorce brune
Des nuages morts.
Tu pleures si fort...
Je ne comprends pas,
Et sans faire un pas
Je pleure avec toi ;
Pleure, et reste là,
Parmi les je t'aime,
Les mauvais poèmes,
La boue et la cendre...
Sans jamais t'entendre.
Vériterreur
C'est le soir,
La forêt brûle :
On croit voir
Dans une bulle
De savon.
Toutes ces teintes,
Hélas ! Vont,
Après cent feintes,
Se vider
Parmi l'écume
Des idées.
L'horizon fume
Puis s'éteint
Comme un mirage
Au matin :
Rien ne surnage...