Mycael Schroomacher
Neurotransmetteur
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- 3/12/10
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Bonjour tout le monde !
Je poste pas trop souvent sur le forum, mais après ma prise de DXM de la semaine dernière, je me sentais d'humeur à partager un TR, donc here I am
Attention, c'est assez long.
AU PREALABLE
Moi : 57kg
Dose : 18 comprimés de 30mg = 540mg
Ratio : +/- 9.5 mg/kg.
Lieu mon appart : sejour, chambre et WC !
Expérience du DXM :
- premier trip il y a un an
- premier P3, décembre 2010(http://www.psychonaut.com/post-40890-268528.html?f=66#p268528
- sur les 12 mois, 4 P2 (3 légers + 1 fort), 3 P3
Dernier repas : 11h
Prise de la substance : 21h
PRÉPARATION :
J'avais fixé cette date un peu plus tôt dans la semaine n'ayant rien de prévu ce week-end là. Mon dernier trip au DXM remontait à aout et me rappelant les sensations agréables du P3, j'avais décidé de retenter l'aventure.
Début d'aprem, donc, passage à deux pharmacies distinctes pour choper deux boites de Pul--------- ("j'ai une toux assez embêtante en ce moment, Madame..."), car le sirop me laisse une gout super désagréable et qu'au bout de la deuxième gorgée, j'ai deja plus envie de le boire.
Les deux boites (commandées la veille) en poche, je finis ma journée pour rentrer chez moi tranquille, finir mes corvées ménagères et préparer mon trip. La prise des médocs est prévue pour 19h (une heure pas trop tardive, histoire de pouvoir quand même "dormir". Le jour d'après, un dimanche, me servira de journée tampon.
Un petit contre-temps à lieu quand mon oncle se pointe pour bricoler quelques trucs dans mon appart (c'était prévu, mais pas qu'il reste aussi longtemps). Départ du parent à 20h30, trip décalé de 2h donc, à 21h00.
Entre-temps message d'un pote ("-Hey mec ça te dit de passer chez moi, ca fait un bail" -Arf nan, un peu la flemme, sorry mate"). J'avais déjà l'esprit au trip, c'était trop tard :/
Bref, il est donc bientôt 21h00 et je commence le setting :
-Je laisse la porte des WC grande ouverte, vérifie la présence d'un rouleau de PQ plein au cas ou. J'abaisse la cuvette
-J'ai prévu de triper paisiblement dans mon séjour, l'ordi allumé pour la musique avec les enceintes pas trop fortes. Parfois, je tripe avec les écouteurs pour être en phase avec la musique, mais je me dis qu'avec un son plus distant et en me forçant à chercher la musique, ça pourrait être intéressant aussi.
-Je vérifie que les chemins entre WC, séjour et chambre ne sont pas obstrués : les portes sont ouvertes, et les divers choses pouvant entraver la circulation sont écartées. Je place des sacs poubelles ouverts sur ma table basse (je n'ai aps de bassine chez moi... -_-')
-playlist down tempo de 8h (un peu RnB à la The Weeknd, Trip hop et ambient super posé (Amon Tobin, Archive, Dr Flake, Burial et j'en passe et quelques sons pop mélodieux et au rythme assez lent)
-J'éteins la lumière, tire les rideaux opaques, masque toutes les LEDS de mon ordi, clavier, enceintes et écrans relous dans le noir afin d'avoir l'obscurité la plus dense possible. Je laisse celle de ma box afin d'avoir une heure digitale (je pense pas pouvoir déchiffrer des aiguilles pendant un trip ).
-Je mets des chaussettes et un pull histoire d'être au chaud et de pas avoir à me lever le cas échéant.
-Petit tour sur dextroverse, afin de m'assurer de la dose. 57kg, 3rd plateau, recommanded dose : 570mg. 540 me suffiront de toute façon, l'ayant déjà atteint avec.
P1
Il est 21h. Je prends les deux tablettes du médoc, vide l'une (12 comprimés) prend la moitié de l'autre, pose le tout sur le plan de travail de ma cuisine. Je fais deux petits tas de 9 avec l'ensemble histoire de pas avoir à faire passer les 18 en même temps.
La première prise est nickel, la seconde, immédiate, plus compliquée, faite en trois temps. Mon corps se doute peut-etre de la rude d'épreuve qui l'attend. Petit signe d’appréhension inconscient ? Je ne sais pas.
Je prends deux verres d'eau supplémentaires, puis rempli une bouteille presque vide pour la placer au pied de mon canapé.
Je lance la playlist, met mon player en 1er plan pour pouvoir contrôler le niveau sonore avec ma souris sans fil depuis 4m plus loin sur mon clic clac, allongé.
Avant de m'allonger (je préfère), je fais des étirements afin de me relaxer.
21h02, les coussins sont biens, je suis allongé la tête reposée, les jambes tendues.
Ma première demi-heure est paisible, je fais des exercices de souffle pour me relaxer, tout est tranquille.
Mon ventre vide depuis plus de 10h fait que les premières sensations de high arrivent environ 5 chansons après, sensation de légèreté assez agréable couplé au petit fourmillement au bout de mes membres typiquement de la relaxation qui commence quand je fais mes exercices de souffle. Je profite de la musique, que je peux baisser ou augmenter d'un geste de bras, quand j'ai besoin de moins de bruit.
Rien d'extraordinaire pour l'instant, je joue avec les images hypnagogiques qui commencent doucement à faire sens.
P2
Au fur et à mesure que le trip s'allonge, je vois ma vue vibrer de plus en plus a chaque ouverture d'yeux. J'ai du mal à lire l'heure sur le cadran de ma box même quand je mets mes lunettes. Les images hypnagogiques restent teintées d'un vert/jaune ne variant qu'assez peu. Les impressions de tunnel se font plus prégnante avec le temps, plus sombres et moins vivaces (puisque bicolores) qu'avec les champis. Je continue à maitriser mon souffle sur ce plateau, bizarrement plus trop en phase avec le musique qui commence à me gêner plus qu'autre chose, je baisse donc légèrement. Le high commence désormais sérieusement, je ne fais plus trop gaffe à l'heure, car pris dans mon trip. J'essaie de rester focaliser sur mon but : enfin réussir à piger le trip lors d'un P3 ! Les impressions de flottement commencent à se faire ressentir, je réussis même à un moment à avoir un gros tournis. Je joues un peu avec la substance, réussissant pour l'instant à maitriser : je me laisse aller de temps à autre, mais parfois je stoppe pour ouvrir les yeux. J'arrive à contrôler.
Soudain, le silence devient pesant. Plus de musique.
Je n'étais pas trop en phase avec, mais elle m'accompagnait discrètement. C'est désormais son absence qui me gène quelque peu : mon player a surement buggé... (mai pourquoi AIMP2 a upgradé vers sa version 3 ?! >( ) C'est pas grave, j'essaie de me reconnecter au trip. Tout se paissait bien jusqu'alors, aucune raison de se déconcentrer.
La vue est désormais bien perturbé lorsque je tente des ouvertures d'yeux. Je me sens raide, je touche ma peau et la sensation de dureté est criante. Mes doigts bougent avec saccade et je sus tout contracté. Mon ventre commence à faire des bruits suspects, la pression commence à se faire plus forte au niveau de mon rectum.
Et puis finalement, je ne parviens plus à oublier l'absence de musique. Je me demande pendant quelques minutes si ça vaut le coup de me lever, car ça me causera surement une régurgitation de mon petit dej, mais je sais que ce débat interne est peine perdue puisque je finirai fatalement par le faire. Je me lève donc, j'allume mon écran et constate que le player est buggé. Je ferme et tente de le redémarrer. Impossible. Fack, je redémarre mon ordi.
J'en profite par la même pour aller aux chiottes. Le déplacement est compliqué, la démarche robot est en full effect, je sens mon visage crispé, mes yeux quasi clos, mes mains cherchant les obstacles que j'avais dévié auparavant, la lumière m'agresse. Je m’assois. Diarrhée. Habituellement, pendant cette période WC, je suis recroquevillé sur mes genoux, yeux fermés, nez bouché, bouche ouverte pour respirer D) car le trip y est souvent fort. Les hallus sont toujours là, pas de sensation de nausée, mais je passe surement 10 minutes dans les cabinets pris par le trip que je maitrise un peu moins. Je décide finalement de sortir des toilettes. Direction la salle de bains, j'oublie pas encore d'être propre. Je me fixe dans le miroir, la mydriase est importante, mon visage est grimaçant. Incontrolablement.
Mon ordi est redémarré, je remet en marche le lecteur mp3 ou il s'était arreté. Je me repose et réessaie les exercices de souffle qui sont désormais moins efficaces. La musique me rédérange à nouveau alors qu'elle est assez basse. Je décide finalement de l'éteindre ainsi que mon ordi et de finir le trip posé plus confortablement dans mon lit. Je migre la bouteille d'eau et les sacs poubelles au pied du lit. J’enlève mon pull, mon fut' et mes chaussettes. Je recommence donc le trip au niveau 2 dans ma chambre
Je me relaxe à nouveau et commence à ravoir une prise sur le voyage. Je flotte de plus en plus, les hallus sont plus fortes, mais toujours bicolores. Je reste yeux fermés, allongé sur le dos sous ma couverture et réussissant à retrouver la régularité recherché dans mon souffle. J'essaie de le garder en conscience. Je sens par contre ma prise sur le trip être inexorablement moins forte. La confusion entre réalité et hallus est de plus en plus puissante. Il m'arrive de finir un petit cycle d'hallus qui se fonde alors avec le décor de ma chambre une fois les yeux ouverts. L'obscurité et la noirceur des trips étant surement la cause.
Mon corps commence à être en mode automatique, dans mes hallus, je m'entends ma voie intérieure le diriger ("vole un peu plus", "arrete toi la", "mais pourquoi tu tournes ici ?!"). Je sens désormais que ma prise n'est plus. J'arrive parfois à me reprendre lors de phases yeux ouverts pour changer de position sur mon lit, mais autrement, je commence à subir.
Je commence à distinguer quelques couleurs autres, mais toujours assez sombres. Des violets, des bleus et des rouges profonds, mais surtout ce noir environnant toujours aussi fort, toujours aussi enveloppant. Je vois mon corps de temps à autre de haut, allongé sur le ventre. C'est très rapide, mais la sensation d'extériorité est claire.
Vient alors, une hallu un peu plus forte dont ne me rappelle plus du contenu : je me réveille avec la nausée, je sens que je vais vomir, mais ma glotte se bloque, m’empêchant de respirer pendant quelques secondes. J'ai l'impression d'étouffer, car mon corps essaie de respirer par la bouche alors que mon processus de vomissement est enclenché. Je cherche de l'air, j'entends mes bruits de glotte bloquée qui me font immanquablement paniquer. Quatre, peut-être cinq tentatives de respirer bloquées. 2 secondes peut-être, une éternité surement. Mon corps finit par respirer par le nez. Délivrance. Je suis allongé sur le ventre, ma tête au bord de mon lit. Je me rends alors compte que je suis sueurs, dégoulinant, mon t-shirt est trempé. Une régurgitation s'annonce, je parviens à contrôler mon bras afin d'ouvrir un sac poubelle à toute vitesse, je réussi à le viser juste, pfiou, c'était juste. Mais la nausée est toujours la, je n'ai par contre plus la force de le tirer. Tant pis, je gerbe se fera sur le sol. Une seconde, une troisième, une quatrième fois. Cinq puis six. Que de l'eau, mais pas de grumeaux, tant mieux. Je me sens par contre d'une faiblesse incroyable. Je suis toujours allongé sur le ventre, seule ma tête dépassant de mon lit, je garde la bouche ouverte, bavant de temps à autre.
Putain, j'ai envie de chier.
Bon, j'ai plus envie de vomir, bonne nouvelle. Il me faut par contre traverser mon séjour et mon hall pour aller dans WC. Hum. Toujours plus ou moins spectateur, je subis désormais totalement la substance qui fait de moi un pauvre mec dans défense. Heureusement que mon corps est en pilotage automatique. Il se lève péniblement, claudiquant, raidement, lentement vers les wc, les mains devant à l’aveugle, les yeux fermés. Zombifié. Je contrôle par contre toujours mon sphincter, bonne nouvelle. Mon corps arrive finalement sur le trône, les yeux clos, il est assis, recroquevillé sur mes genoux, seconde diarrhée.
Putain, j'ai envie de vomir.
J'ai pas de sac à proximité, pas grave, sur le sol. -_-
Je prends conscience de l'ensemble de processus de vomissement, mes muscles qui se contractent, mon buste se relevant doucement, ma bouche qui s'ouvre, la régurgitation qui s'opère, une fois, deux fois. C'est petit et c'est que de l'eau. J'ai fini de déféquer et de vomir, mais je suis toujours prostré, spectateur. Subissant. Je parviens à saisir quelques pensées, forcément négatives. Je me sens sale, faible, petit, misérable. J'attends le passage avec impatience au P3. Mais OMG, c'était pas comme ça les autres fois. Le purgatoire est de pire en pire, bordel.
Et ce, toujours dans la confusion mentale la plus totale, les phases d'hallus et de reprises de conscience s'enchainent sans grand discernement. Je parviens quand même à utiliser le PQ efficacement.
Je crois que mon corps s'est redirigé directement vers la chambre esquivant à l'arrivée la petite flaque. Il a aussi enlevé le T-shirt et s'est reposé sur le ventre.
P3
Ca va mieux. Les turbulences sont passées, j'en prend conscience et mon esprit positive quelque peu, je peux enfin ré-apprécier le trip. Le voyage est même vraiment agréable, doux, mais d'une obscurité toujours aussi incroyable (peut-être l'absence de lumière dans ma chambre ?). De ce noir total envahissant dont surgissent quand même des décors toujours multicolores, je retiens des images d'une précision qui en ces lieux parait irréelle (^^), d'une finesse étonnante donc, d'une vraie complexité par contre mais toujours d'un sens qui m'échappe. Face contre terre contre des dalles de pierres à la teinté orangée presque dorée, volant autour d'un château dans des décors me rappelant ceux de Quake 1. Des phases de montée au ciel dans des tons bleus et violacées, accompagné me semble-t-il, et à coté de ce qui semble être mon cordon d'argent et ce à une vitesse inconsidérée. Je réussi à parfois prendre le contrôle pour parvenir à observer les détails précis de loin (avec étonnement pour moi qui porte des lunettes). Mes bras et jambes n'existent pas dans mes hallus, mon corps est plus une entité avec des membres distincts, mais parfois à la composition parfois fluctuante.
Cette phase reste quand même assez confuse, bien que je garde en mémoire, l'idée générale et un sentiment de douceur, de paix, certaines images, et des ténèbres d'une vraie beauté, la sensation finale est plus celle d'un rêve. Surtout qu'elle se mêlera finalement à mon sommeil. Ce qui m’empêche d'avoir une bonne mémoire du voyage, d’où la petitesse de ce paragraphe...
EPILOQUE
Réveil, 10h le jour d'après, fatigué d'un sommeil dont je ne me souvenais d'aucun rêve. J'ai été me réhydrater directement après le levé vu le volume d'eau que j'avais perdu lors du trip. Finalement après avoir nettoyé, mangé et m'être posé, en milieu d'après-midi les effets rémanents était parti.
J'ai quand même pris peur de la substance sur ce trip, a la fois à cause de ma phase d'étouffement, mais aussi de la somme des souffrances physiques à endurer pour parvenir au P3. P3 qui pour finir reste assez confus. Frustrant donc.
J'ai donc l'impression d'avoir une gradation sur les épreuves au fur et a mesure des trips. J'en suis à mon quatrième P3 sur 10 mois et la chose est allée crescendo depuis ! J'en reviens toujours pas que mon premier se soit passé (même dosage, avec puissance d'hallus au P3 similaire) sans vomissement ni diarrhée que j'ai eu sans exception sur les suivants...
Au final, le seul vrai bon souvenir de la substance reste mon premier P3 qui s'était passé nickel, mais qui comme les suivants est toujours aussi confus. Pourtant, j'avais essayé de tout mettre dans mon coté en essayant d'être prêt mentalement et physiquement. Peut-être que les quelques imprévus de la journée ont joué en ma défaveur...
J’espère que chaque gladiateur cherchant à tester la substance commence le trip avec un "Ave imperatore, morituri te salutant!" parce que l'arène reste intestable pour ma part. Et même si cette sensation de renaissance au P3 reste agréable et les sensations de douceurs et de pesanteur exceptionnelles, elles n'effacent aucunement la fin d’épreuve du P2. Le DXM restant donc pour moi assez mystérieux à nouveau, quoiqu'en même temps autant fascinant.
Je ne sais pas quand je retenterai un P3, mais ça ne sera pas un 2011.
Quoique.
Je poste pas trop souvent sur le forum, mais après ma prise de DXM de la semaine dernière, je me sentais d'humeur à partager un TR, donc here I am
Attention, c'est assez long.
AU PREALABLE
Moi : 57kg
Dose : 18 comprimés de 30mg = 540mg
Ratio : +/- 9.5 mg/kg.
Lieu mon appart : sejour, chambre et WC !
Expérience du DXM :
- premier trip il y a un an
- premier P3, décembre 2010(http://www.psychonaut.com/post-40890-268528.html?f=66#p268528
- sur les 12 mois, 4 P2 (3 légers + 1 fort), 3 P3
Dernier repas : 11h
Prise de la substance : 21h
PRÉPARATION :
J'avais fixé cette date un peu plus tôt dans la semaine n'ayant rien de prévu ce week-end là. Mon dernier trip au DXM remontait à aout et me rappelant les sensations agréables du P3, j'avais décidé de retenter l'aventure.
Début d'aprem, donc, passage à deux pharmacies distinctes pour choper deux boites de Pul--------- ("j'ai une toux assez embêtante en ce moment, Madame..."), car le sirop me laisse une gout super désagréable et qu'au bout de la deuxième gorgée, j'ai deja plus envie de le boire.
Les deux boites (commandées la veille) en poche, je finis ma journée pour rentrer chez moi tranquille, finir mes corvées ménagères et préparer mon trip. La prise des médocs est prévue pour 19h (une heure pas trop tardive, histoire de pouvoir quand même "dormir". Le jour d'après, un dimanche, me servira de journée tampon.
Un petit contre-temps à lieu quand mon oncle se pointe pour bricoler quelques trucs dans mon appart (c'était prévu, mais pas qu'il reste aussi longtemps). Départ du parent à 20h30, trip décalé de 2h donc, à 21h00.
Entre-temps message d'un pote ("-Hey mec ça te dit de passer chez moi, ca fait un bail" -Arf nan, un peu la flemme, sorry mate"). J'avais déjà l'esprit au trip, c'était trop tard :/
Bref, il est donc bientôt 21h00 et je commence le setting :
-Je laisse la porte des WC grande ouverte, vérifie la présence d'un rouleau de PQ plein au cas ou. J'abaisse la cuvette
-J'ai prévu de triper paisiblement dans mon séjour, l'ordi allumé pour la musique avec les enceintes pas trop fortes. Parfois, je tripe avec les écouteurs pour être en phase avec la musique, mais je me dis qu'avec un son plus distant et en me forçant à chercher la musique, ça pourrait être intéressant aussi.
-Je vérifie que les chemins entre WC, séjour et chambre ne sont pas obstrués : les portes sont ouvertes, et les divers choses pouvant entraver la circulation sont écartées. Je place des sacs poubelles ouverts sur ma table basse (je n'ai aps de bassine chez moi... -_-')
-playlist down tempo de 8h (un peu RnB à la The Weeknd, Trip hop et ambient super posé (Amon Tobin, Archive, Dr Flake, Burial et j'en passe et quelques sons pop mélodieux et au rythme assez lent)
-J'éteins la lumière, tire les rideaux opaques, masque toutes les LEDS de mon ordi, clavier, enceintes et écrans relous dans le noir afin d'avoir l'obscurité la plus dense possible. Je laisse celle de ma box afin d'avoir une heure digitale (je pense pas pouvoir déchiffrer des aiguilles pendant un trip ).
-Je mets des chaussettes et un pull histoire d'être au chaud et de pas avoir à me lever le cas échéant.
-Petit tour sur dextroverse, afin de m'assurer de la dose. 57kg, 3rd plateau, recommanded dose : 570mg. 540 me suffiront de toute façon, l'ayant déjà atteint avec.
P1
Il est 21h. Je prends les deux tablettes du médoc, vide l'une (12 comprimés) prend la moitié de l'autre, pose le tout sur le plan de travail de ma cuisine. Je fais deux petits tas de 9 avec l'ensemble histoire de pas avoir à faire passer les 18 en même temps.
La première prise est nickel, la seconde, immédiate, plus compliquée, faite en trois temps. Mon corps se doute peut-etre de la rude d'épreuve qui l'attend. Petit signe d’appréhension inconscient ? Je ne sais pas.
Je prends deux verres d'eau supplémentaires, puis rempli une bouteille presque vide pour la placer au pied de mon canapé.
Je lance la playlist, met mon player en 1er plan pour pouvoir contrôler le niveau sonore avec ma souris sans fil depuis 4m plus loin sur mon clic clac, allongé.
Avant de m'allonger (je préfère), je fais des étirements afin de me relaxer.
21h02, les coussins sont biens, je suis allongé la tête reposée, les jambes tendues.
Ma première demi-heure est paisible, je fais des exercices de souffle pour me relaxer, tout est tranquille.
Mon ventre vide depuis plus de 10h fait que les premières sensations de high arrivent environ 5 chansons après, sensation de légèreté assez agréable couplé au petit fourmillement au bout de mes membres typiquement de la relaxation qui commence quand je fais mes exercices de souffle. Je profite de la musique, que je peux baisser ou augmenter d'un geste de bras, quand j'ai besoin de moins de bruit.
Rien d'extraordinaire pour l'instant, je joue avec les images hypnagogiques qui commencent doucement à faire sens.
P2
Au fur et à mesure que le trip s'allonge, je vois ma vue vibrer de plus en plus a chaque ouverture d'yeux. J'ai du mal à lire l'heure sur le cadran de ma box même quand je mets mes lunettes. Les images hypnagogiques restent teintées d'un vert/jaune ne variant qu'assez peu. Les impressions de tunnel se font plus prégnante avec le temps, plus sombres et moins vivaces (puisque bicolores) qu'avec les champis. Je continue à maitriser mon souffle sur ce plateau, bizarrement plus trop en phase avec le musique qui commence à me gêner plus qu'autre chose, je baisse donc légèrement. Le high commence désormais sérieusement, je ne fais plus trop gaffe à l'heure, car pris dans mon trip. J'essaie de rester focaliser sur mon but : enfin réussir à piger le trip lors d'un P3 ! Les impressions de flottement commencent à se faire ressentir, je réussis même à un moment à avoir un gros tournis. Je joues un peu avec la substance, réussissant pour l'instant à maitriser : je me laisse aller de temps à autre, mais parfois je stoppe pour ouvrir les yeux. J'arrive à contrôler.
Soudain, le silence devient pesant. Plus de musique.
Je n'étais pas trop en phase avec, mais elle m'accompagnait discrètement. C'est désormais son absence qui me gène quelque peu : mon player a surement buggé... (mai pourquoi AIMP2 a upgradé vers sa version 3 ?! >( ) C'est pas grave, j'essaie de me reconnecter au trip. Tout se paissait bien jusqu'alors, aucune raison de se déconcentrer.
La vue est désormais bien perturbé lorsque je tente des ouvertures d'yeux. Je me sens raide, je touche ma peau et la sensation de dureté est criante. Mes doigts bougent avec saccade et je sus tout contracté. Mon ventre commence à faire des bruits suspects, la pression commence à se faire plus forte au niveau de mon rectum.
Et puis finalement, je ne parviens plus à oublier l'absence de musique. Je me demande pendant quelques minutes si ça vaut le coup de me lever, car ça me causera surement une régurgitation de mon petit dej, mais je sais que ce débat interne est peine perdue puisque je finirai fatalement par le faire. Je me lève donc, j'allume mon écran et constate que le player est buggé. Je ferme et tente de le redémarrer. Impossible. Fack, je redémarre mon ordi.
J'en profite par la même pour aller aux chiottes. Le déplacement est compliqué, la démarche robot est en full effect, je sens mon visage crispé, mes yeux quasi clos, mes mains cherchant les obstacles que j'avais dévié auparavant, la lumière m'agresse. Je m’assois. Diarrhée. Habituellement, pendant cette période WC, je suis recroquevillé sur mes genoux, yeux fermés, nez bouché, bouche ouverte pour respirer D) car le trip y est souvent fort. Les hallus sont toujours là, pas de sensation de nausée, mais je passe surement 10 minutes dans les cabinets pris par le trip que je maitrise un peu moins. Je décide finalement de sortir des toilettes. Direction la salle de bains, j'oublie pas encore d'être propre. Je me fixe dans le miroir, la mydriase est importante, mon visage est grimaçant. Incontrolablement.
Mon ordi est redémarré, je remet en marche le lecteur mp3 ou il s'était arreté. Je me repose et réessaie les exercices de souffle qui sont désormais moins efficaces. La musique me rédérange à nouveau alors qu'elle est assez basse. Je décide finalement de l'éteindre ainsi que mon ordi et de finir le trip posé plus confortablement dans mon lit. Je migre la bouteille d'eau et les sacs poubelles au pied du lit. J’enlève mon pull, mon fut' et mes chaussettes. Je recommence donc le trip au niveau 2 dans ma chambre
Je me relaxe à nouveau et commence à ravoir une prise sur le voyage. Je flotte de plus en plus, les hallus sont plus fortes, mais toujours bicolores. Je reste yeux fermés, allongé sur le dos sous ma couverture et réussissant à retrouver la régularité recherché dans mon souffle. J'essaie de le garder en conscience. Je sens par contre ma prise sur le trip être inexorablement moins forte. La confusion entre réalité et hallus est de plus en plus puissante. Il m'arrive de finir un petit cycle d'hallus qui se fonde alors avec le décor de ma chambre une fois les yeux ouverts. L'obscurité et la noirceur des trips étant surement la cause.
Mon corps commence à être en mode automatique, dans mes hallus, je m'entends ma voie intérieure le diriger ("vole un peu plus", "arrete toi la", "mais pourquoi tu tournes ici ?!"). Je sens désormais que ma prise n'est plus. J'arrive parfois à me reprendre lors de phases yeux ouverts pour changer de position sur mon lit, mais autrement, je commence à subir.
Je commence à distinguer quelques couleurs autres, mais toujours assez sombres. Des violets, des bleus et des rouges profonds, mais surtout ce noir environnant toujours aussi fort, toujours aussi enveloppant. Je vois mon corps de temps à autre de haut, allongé sur le ventre. C'est très rapide, mais la sensation d'extériorité est claire.
Vient alors, une hallu un peu plus forte dont ne me rappelle plus du contenu : je me réveille avec la nausée, je sens que je vais vomir, mais ma glotte se bloque, m’empêchant de respirer pendant quelques secondes. J'ai l'impression d'étouffer, car mon corps essaie de respirer par la bouche alors que mon processus de vomissement est enclenché. Je cherche de l'air, j'entends mes bruits de glotte bloquée qui me font immanquablement paniquer. Quatre, peut-être cinq tentatives de respirer bloquées. 2 secondes peut-être, une éternité surement. Mon corps finit par respirer par le nez. Délivrance. Je suis allongé sur le ventre, ma tête au bord de mon lit. Je me rends alors compte que je suis sueurs, dégoulinant, mon t-shirt est trempé. Une régurgitation s'annonce, je parviens à contrôler mon bras afin d'ouvrir un sac poubelle à toute vitesse, je réussi à le viser juste, pfiou, c'était juste. Mais la nausée est toujours la, je n'ai par contre plus la force de le tirer. Tant pis, je gerbe se fera sur le sol. Une seconde, une troisième, une quatrième fois. Cinq puis six. Que de l'eau, mais pas de grumeaux, tant mieux. Je me sens par contre d'une faiblesse incroyable. Je suis toujours allongé sur le ventre, seule ma tête dépassant de mon lit, je garde la bouche ouverte, bavant de temps à autre.
Putain, j'ai envie de chier.
Bon, j'ai plus envie de vomir, bonne nouvelle. Il me faut par contre traverser mon séjour et mon hall pour aller dans WC. Hum. Toujours plus ou moins spectateur, je subis désormais totalement la substance qui fait de moi un pauvre mec dans défense. Heureusement que mon corps est en pilotage automatique. Il se lève péniblement, claudiquant, raidement, lentement vers les wc, les mains devant à l’aveugle, les yeux fermés. Zombifié. Je contrôle par contre toujours mon sphincter, bonne nouvelle. Mon corps arrive finalement sur le trône, les yeux clos, il est assis, recroquevillé sur mes genoux, seconde diarrhée.
Putain, j'ai envie de vomir.
J'ai pas de sac à proximité, pas grave, sur le sol. -_-
Je prends conscience de l'ensemble de processus de vomissement, mes muscles qui se contractent, mon buste se relevant doucement, ma bouche qui s'ouvre, la régurgitation qui s'opère, une fois, deux fois. C'est petit et c'est que de l'eau. J'ai fini de déféquer et de vomir, mais je suis toujours prostré, spectateur. Subissant. Je parviens à saisir quelques pensées, forcément négatives. Je me sens sale, faible, petit, misérable. J'attends le passage avec impatience au P3. Mais OMG, c'était pas comme ça les autres fois. Le purgatoire est de pire en pire, bordel.
Et ce, toujours dans la confusion mentale la plus totale, les phases d'hallus et de reprises de conscience s'enchainent sans grand discernement. Je parviens quand même à utiliser le PQ efficacement.
Je crois que mon corps s'est redirigé directement vers la chambre esquivant à l'arrivée la petite flaque. Il a aussi enlevé le T-shirt et s'est reposé sur le ventre.
P3
Ca va mieux. Les turbulences sont passées, j'en prend conscience et mon esprit positive quelque peu, je peux enfin ré-apprécier le trip. Le voyage est même vraiment agréable, doux, mais d'une obscurité toujours aussi incroyable (peut-être l'absence de lumière dans ma chambre ?). De ce noir total envahissant dont surgissent quand même des décors toujours multicolores, je retiens des images d'une précision qui en ces lieux parait irréelle (^^), d'une finesse étonnante donc, d'une vraie complexité par contre mais toujours d'un sens qui m'échappe. Face contre terre contre des dalles de pierres à la teinté orangée presque dorée, volant autour d'un château dans des décors me rappelant ceux de Quake 1. Des phases de montée au ciel dans des tons bleus et violacées, accompagné me semble-t-il, et à coté de ce qui semble être mon cordon d'argent et ce à une vitesse inconsidérée. Je réussi à parfois prendre le contrôle pour parvenir à observer les détails précis de loin (avec étonnement pour moi qui porte des lunettes). Mes bras et jambes n'existent pas dans mes hallus, mon corps est plus une entité avec des membres distincts, mais parfois à la composition parfois fluctuante.
Cette phase reste quand même assez confuse, bien que je garde en mémoire, l'idée générale et un sentiment de douceur, de paix, certaines images, et des ténèbres d'une vraie beauté, la sensation finale est plus celle d'un rêve. Surtout qu'elle se mêlera finalement à mon sommeil. Ce qui m’empêche d'avoir une bonne mémoire du voyage, d’où la petitesse de ce paragraphe...
EPILOQUE
Réveil, 10h le jour d'après, fatigué d'un sommeil dont je ne me souvenais d'aucun rêve. J'ai été me réhydrater directement après le levé vu le volume d'eau que j'avais perdu lors du trip. Finalement après avoir nettoyé, mangé et m'être posé, en milieu d'après-midi les effets rémanents était parti.
J'ai quand même pris peur de la substance sur ce trip, a la fois à cause de ma phase d'étouffement, mais aussi de la somme des souffrances physiques à endurer pour parvenir au P3. P3 qui pour finir reste assez confus. Frustrant donc.
J'ai donc l'impression d'avoir une gradation sur les épreuves au fur et a mesure des trips. J'en suis à mon quatrième P3 sur 10 mois et la chose est allée crescendo depuis ! J'en reviens toujours pas que mon premier se soit passé (même dosage, avec puissance d'hallus au P3 similaire) sans vomissement ni diarrhée que j'ai eu sans exception sur les suivants...
Au final, le seul vrai bon souvenir de la substance reste mon premier P3 qui s'était passé nickel, mais qui comme les suivants est toujours aussi confus. Pourtant, j'avais essayé de tout mettre dans mon coté en essayant d'être prêt mentalement et physiquement. Peut-être que les quelques imprévus de la journée ont joué en ma défaveur...
J’espère que chaque gladiateur cherchant à tester la substance commence le trip avec un "Ave imperatore, morituri te salutant!" parce que l'arène reste intestable pour ma part. Et même si cette sensation de renaissance au P3 reste agréable et les sensations de douceurs et de pesanteur exceptionnelles, elles n'effacent aucunement la fin d’épreuve du P2. Le DXM restant donc pour moi assez mystérieux à nouveau, quoiqu'en même temps autant fascinant.
Je ne sais pas quand je retenterai un P3, mais ça ne sera pas un 2011.
Quoique.