Ce Tr se place sans hésiter parmi les trois plus fortes expériences psychédéliques que j'ai vécu dans ma vie, avec ma première au lsd, et le combo champi-dxm.
Dose : 19mg
Contexte : chez moi, avec un ami
Un de mes meilleurs amis, si ce n'est le meilleur, débarque en train dans l'après-midi. Pour situer un peu le contexte, nous avons passé notre lycée ensemble, et avons fait nos premières expériences psychés ensemble, ou dans le même temps, et nous avons toujours eu plus ou moins la même optique de vie, même vision du monde.
La discussion s'oriente vite vers nos vies, ce qu'on devient, et je suis obligé de lui évoquer le 2c-e, cette molécule ayant pas mal changé mon interprétation de la vie. Forcément, il est intéressé, et nous décidons rapidement que le meilleur moment pour en prendre serait le soir même, sa copine arrivant le lendemain et n'étant pas intéressée.
Nous achetons quelques bières, allons trouver à fumer, discutons, voyons des gens... Une fin d'aprem en somme toute habituelle.
Aux alentours de 22-23h, il me dit « et on le prend quand alors le 2c-e ? », ça m'était complétement sorti de la tête, alors je commence à préparer les doses (le test d'allergie avait été fait plus tot). Il me dit qu'il veut une dose assez forte quand même, et je sais le chemin qu'il a parcouru avec les psychédéliques pour savoir qu'il sera capable de gérer alors je n'hésite pas. Nous ingurgitons, je lui redonne quelques conseils.
Cette période est assez floue et les souvenirs sont surtout remontés le lendemain, racontés par MaladeMental.
Ca monte très vite, nous sommes littéralement mort de rire, et nous n'arrivons plus à nous arrêter. Nous délirons à écouter des musiques de merde apparemment, pendant un bout de temps, tellement que le colocataire n'en peut plus, lui qui est pourtant un spécialiste dans cet art. Il nous abandonne d'ailleurs assez rapidement, n'arrivant pas à nous suivre du tout dans nos délires, et voyant que nous gérons parfaitement. Apparemment, on se serait posés sur le lit, je n'en ai qu'un vague souvenir.
.......................................
Soudain, j'atterris. Pfiouuu, retour sur Terre brutal, rapide. Je regarde autour de moi et je vois mon pote, couché à coté de moi, qui ne bouge pas. Tellement je suis descendu rapidement, j'ai l'impression de ne plus être perché. Je regarde l'heure, 3h du matin. Ouch, ça fait mal... J'essaie vaguement de retrouver des souvenirs mais c'est impossible. Quand je regarde mon pote allongé sur le lit, je me dis : « oh bordel, il est dans le même état que moi la dernière fois, quand j'me suis barré en couilles. Oh bordel mais comment je vais faire pour aller le chercher là où il est et le ramener jusqu'ici ? » Je lui donne quelques tapes sur l'épaule, il ne réagit presque pas, il se tord un peu, tousse énormément, comme s'il allait vomir d'un moment à l'autre.
Je ne sais pas quoi faire, alors je me décide à rouler un pétard, dans ma tête, j'ai l'espoir que ça l'aide à revenir dans ce monde. Ridicule je sais. Je fume, fume, essaie de lui passer, rien, j'insiste, et enfin il montre des signes de vie. Il ouvre petit à petit les yeux et nous nous retrouvons là, sans trop savoir quoi dire, grand sourire aux lèvres. Au bout d'un moment, je sors « tu vois ce que je veux dire maintenant par ''opiacé psychédélique''.. » Il éclate de rire et je fais de même. Nous ne savons pas du tout ce que nous venons de vivre, mais c'était puissant.
Nous essayons justement de retracer un peu le cours de la soirée, mais c'est impossible, les souvenirs sont trop flous, trop mélangés, et je ne pense pas que nous ayons bougé du lit durant tout ce temps. Peu à peu cependant, des sensations me parviennent, et ce dont je me souviens, c'est moi, en position fœtale, en train de baigner dans un flot continu de vibrations, le tout supervisé par un oeil féminin, très maternelle et protecteur. Moi en train de m'abandonner parfaitement dans un nid d'amour et de psychédélisme.
J'ai l'impression d'avoir grandement déperché, ce n'est pas le cas de mon ami : il hallucine complétement, ne comprend plus rien. Ca me fait chier, j'ai vraiment l'impression de ne pas être sur la même longueur d'ondes que lui. Nous discutons, il me dit que tout bouge à fond, qu'il ne comprend rien. Je suis un peu frustré, me tire une douille. Puis, je ne sais ce qu'il se passe en moi mais un déclic se fait, il faut que j'arrête de penser. En fait, il faut vraiment que je me laisse aller, que j'arrête d'avoir des idées, en plus, plus je réfléchis plus je remarque que j'ai des inconforts physiques, mal de crâne... Alors je me laisse aller, je ne pense pas et c'est extrêmement facile. Je replonge.
Dur de faire dans la chronologie, alors je vais y aller par plein de détails, pas du tout dans l'ordre :
-j'ai la sensation, pendant la montée dont on ne se souvient plus, de ne jamais m'être autant abandonné à une molécule, les sensations que j'en garde en sont presque sexuelles. On se dit que la montée peut être super dangereuse, qu'on aurait été capable de tout, de la folie la plus totale.
Il est tellement facile de se laisser happer par la molécule, tout est fait pour : la vision qui part tellement en vrille qu'il est impossible de garder trop les yeux ouverts, un petit son qui capte l'esprit et ne le lache plus... J'imagine un type en teuf, sous 2c-e, qui passe près du son, s'arrête, et tombe par terre. C'est vraiment l'image la plus vraisemblable à mes yeux.
-Mon pote compare le trip : « à de la salvia 60x, mais de la durée d'un trip, on te balance tout à la gueule, l'impression de toucher des vérités immenses, et tu comprends rien ». Je comprends tout à fait, il se passe tellement de choses, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, qu'on ne peut rien saisir, juste quelques images fugaces, effacées presque aussitôt par un flot de brouillard, duquel émergera une autre idée etc etc...
-On imagine ce que ça serait de prendre tellement de 2c-e, jusqu'à en ''rester percher'', enfin jusqu'à en modifier complétement la vision du monde extérieur. Jamais je n'ai vu des flashs d'images (enfin images, sensations, pensées...) aussi horribles de toute ma vie, c'était une vision sortie tout droit de l'enfer, d'une violence et d'un malsain sans nom, j'imaginais une sorte de complaisance dans la folie, dans la déréalisation la plus totale du monde, et encore maintenant, ça me met très mal à l'aise de penser à ça.
-Au bout d'un moment, j'essaie de rouler un pétard, et galère à mort : entre chaque action (sortir la première feuille, sortir la seconde feuille, coller les deux, trouver du carton, le faire...), je repars dans la matrice du 2c-e, me laisse happer de nouveau. J'ai l'impression de me retrouver bloquer dans une dimension qui serait coincée sous une vague, je ne sais pas trop comment expliquer. Je survole des galaxies entières, je vois des nuages d'étoiles. Fascination totale. A un moment, une fractale multicolore me transperce la vue pour s'effacer dans un point de fuite totalement incongru, et je sors un « oh putain la fractale! », estomaqué. D'ailleurs, je lâche souvent des « waah » assez légers, tellement impressionné par la beauté des visions. Quand nous sortons sur le palier, les maisons s'enfoncent, font des vagues, c'est impressionnant.
-Mon pote lui, visuellement parlant, hallucine beaucoup plus que moi, il voit ses mains fourmiller de couleurs, a l'impression que l'ampoule est une caméra, a constamment la sensation que quelqu'un d'autre est avec nous... Au bout d'un moment, il me dit que le trip est trop fort, qu'il aime ça mais que c'est quand même super violent. Son cerveau fatigue à fond de tous ces visuels, et il n'est plus vraiment sur terre. Moi, quand je le regarde, je remarque qu'il crée des distorsions de l'espace extrêmes autour de lui, mais je ne sais du tout comment interpréter ça. Un instant, il me demande : « mais pourquoi on a fait ça, qu'est-ce qu'on fait là ? » La réponse s'impose d'elle même : « Mmmh, j'pense qu'on avait juste besoin de se prendre un psychédélique tous les deux. » Il sourit, et tout va mieux. Plus tard, on se marre en se disant « hé bah putain, ça nous a littéralement foutu à terre ! »
-On se dit que si on avait une machine pour capter toutes nos pensées, un trip comme ça pourrait servir de base à une vie entière, tellement c'est intense, c'est juste qu'on est totalement incapable de le saisir dans sa totalité. On se dit aussi qu'on aurait bien aimé être filmé, que nous voir ensuite nous aurait certainement permis de mieux retracer toute cette aventure.
-Le temps n'existe plus. A un tel point que même ma journée m'apparait floue, j'ai l'impression d'avoir toujours été dans cet état là. D'ailleurs, le trip n'en finit pas non plus : vers 5-6h, les visuels deviennent moins agressifs pour lui, mais à chaque fois que nous nous posons, nous pouvons repartir immédiatement dans le monde du 2c-e, comme en somnolence. Les minutes peuvent durer une éternité dans ce monde.
-Tout le long du trip, il y a cette sensation de purgation, à la fois mentale, quelque chose qui nous rapproche du bien, de ce qu'on aimerait être, mais aussi physique, tousser, faire sortir le mal de son corps. Etre bien dans son corps pour être bien dans sa tête prend tout son sens. D'ailleurs, mieux on est positionné, plus on arrive à partir vite et loin,et la meilleure position pour ça apparaît être l'allongement.
MaladeMental revient au petit matin, nous reprenons pied avec la réalité, discutons. Mais il repart vite pour ses cours, nous laissant seuls de nouveau.
Le jour bien levé, nous décidons d'aller acheter des jus de fruit, la bière ne passant pas vraiment très bien, et nous avons l'impression que ça va beaucoup mieux. On se rend compte rapidement qu'en fait, on est toujours super perchés, mais qu'on l'était tellement plus avant qu'on ne le réalise pas vraiment. Mais bon, le contact avec les gens restent rudes, et c'est parfois dur de ne pas éclater de rire, ou de ne pas réagir étrangement
Vers 10h, sans avoir réussi à définir ce qu'on vient de vivre, nous décidons quand même de dormir, il nous faut cette coupure sinon nous avons l'impression que ça ne va jamais s'arrêter.
Le sommeil fait un bien fou.
La journée passe tranquillement, même si nous sommes tous les deux bien sous le choc. Mon ami m'explique qu'il a eu l'impression que tout son corps s'était éparpillé en milliers de morceaux qui se sont évaporés aux quatre coins de l'univers avant de se reconstruire pour former son être. A 17h, je me rends à un partiel (qcm de c2i hein, pas un truc où il faut à fond réfléchir), et sur la route, je commence à mettre petit à petit des mots sur ce qu'il s'est passé, et je fais la conclusion suivante :
là où le Lsd guide énormément par la pensée et son évolution, le 2c-e au contraire, doit être un parfait laisser-aller, où la pensée n'a pas sa place et où seules existent images et sensations.
Voilà, bon j'ai l'impression d'oublier pas mal de choses, c'est encore plus ou moins à chaud quand même, je rajouterai peut être quelques détails par la suite.
En tout cas, une expérience profondément marquante, qui me pose plein de questions : est-ce que le 2c-e en concert ça peut se tenter, où est la limite entre ce cosmos et le plat mental (même si justement, peut être qu'avant je n'abordais pas assez la substance vers ce laisser-aller), comment se dire ''tiens je vais faire tester le 2c-e'' à quelqu'un, où étais-je réellement... Je me dis que ce n'est vraiment pas une substance à passer à n'importe qui, ou alors à dosage vraiment plus light.
Sans conteste une des expériences les plus fortes de ma vie, avec un abandon le plus total, des images des plus horribles, la sensation d'avoir accompli quelque chose...
Un bon trip bien rempli en somme! :wink:
Bien à vous!
Dose : 19mg
Contexte : chez moi, avec un ami
Un de mes meilleurs amis, si ce n'est le meilleur, débarque en train dans l'après-midi. Pour situer un peu le contexte, nous avons passé notre lycée ensemble, et avons fait nos premières expériences psychés ensemble, ou dans le même temps, et nous avons toujours eu plus ou moins la même optique de vie, même vision du monde.
La discussion s'oriente vite vers nos vies, ce qu'on devient, et je suis obligé de lui évoquer le 2c-e, cette molécule ayant pas mal changé mon interprétation de la vie. Forcément, il est intéressé, et nous décidons rapidement que le meilleur moment pour en prendre serait le soir même, sa copine arrivant le lendemain et n'étant pas intéressée.
Nous achetons quelques bières, allons trouver à fumer, discutons, voyons des gens... Une fin d'aprem en somme toute habituelle.
Aux alentours de 22-23h, il me dit « et on le prend quand alors le 2c-e ? », ça m'était complétement sorti de la tête, alors je commence à préparer les doses (le test d'allergie avait été fait plus tot). Il me dit qu'il veut une dose assez forte quand même, et je sais le chemin qu'il a parcouru avec les psychédéliques pour savoir qu'il sera capable de gérer alors je n'hésite pas. Nous ingurgitons, je lui redonne quelques conseils.
Cette période est assez floue et les souvenirs sont surtout remontés le lendemain, racontés par MaladeMental.
Ca monte très vite, nous sommes littéralement mort de rire, et nous n'arrivons plus à nous arrêter. Nous délirons à écouter des musiques de merde apparemment, pendant un bout de temps, tellement que le colocataire n'en peut plus, lui qui est pourtant un spécialiste dans cet art. Il nous abandonne d'ailleurs assez rapidement, n'arrivant pas à nous suivre du tout dans nos délires, et voyant que nous gérons parfaitement. Apparemment, on se serait posés sur le lit, je n'en ai qu'un vague souvenir.
.......................................
Soudain, j'atterris. Pfiouuu, retour sur Terre brutal, rapide. Je regarde autour de moi et je vois mon pote, couché à coté de moi, qui ne bouge pas. Tellement je suis descendu rapidement, j'ai l'impression de ne plus être perché. Je regarde l'heure, 3h du matin. Ouch, ça fait mal... J'essaie vaguement de retrouver des souvenirs mais c'est impossible. Quand je regarde mon pote allongé sur le lit, je me dis : « oh bordel, il est dans le même état que moi la dernière fois, quand j'me suis barré en couilles. Oh bordel mais comment je vais faire pour aller le chercher là où il est et le ramener jusqu'ici ? » Je lui donne quelques tapes sur l'épaule, il ne réagit presque pas, il se tord un peu, tousse énormément, comme s'il allait vomir d'un moment à l'autre.
Je ne sais pas quoi faire, alors je me décide à rouler un pétard, dans ma tête, j'ai l'espoir que ça l'aide à revenir dans ce monde. Ridicule je sais. Je fume, fume, essaie de lui passer, rien, j'insiste, et enfin il montre des signes de vie. Il ouvre petit à petit les yeux et nous nous retrouvons là, sans trop savoir quoi dire, grand sourire aux lèvres. Au bout d'un moment, je sors « tu vois ce que je veux dire maintenant par ''opiacé psychédélique''.. » Il éclate de rire et je fais de même. Nous ne savons pas du tout ce que nous venons de vivre, mais c'était puissant.
Nous essayons justement de retracer un peu le cours de la soirée, mais c'est impossible, les souvenirs sont trop flous, trop mélangés, et je ne pense pas que nous ayons bougé du lit durant tout ce temps. Peu à peu cependant, des sensations me parviennent, et ce dont je me souviens, c'est moi, en position fœtale, en train de baigner dans un flot continu de vibrations, le tout supervisé par un oeil féminin, très maternelle et protecteur. Moi en train de m'abandonner parfaitement dans un nid d'amour et de psychédélisme.
J'ai l'impression d'avoir grandement déperché, ce n'est pas le cas de mon ami : il hallucine complétement, ne comprend plus rien. Ca me fait chier, j'ai vraiment l'impression de ne pas être sur la même longueur d'ondes que lui. Nous discutons, il me dit que tout bouge à fond, qu'il ne comprend rien. Je suis un peu frustré, me tire une douille. Puis, je ne sais ce qu'il se passe en moi mais un déclic se fait, il faut que j'arrête de penser. En fait, il faut vraiment que je me laisse aller, que j'arrête d'avoir des idées, en plus, plus je réfléchis plus je remarque que j'ai des inconforts physiques, mal de crâne... Alors je me laisse aller, je ne pense pas et c'est extrêmement facile. Je replonge.
Dur de faire dans la chronologie, alors je vais y aller par plein de détails, pas du tout dans l'ordre :
-j'ai la sensation, pendant la montée dont on ne se souvient plus, de ne jamais m'être autant abandonné à une molécule, les sensations que j'en garde en sont presque sexuelles. On se dit que la montée peut être super dangereuse, qu'on aurait été capable de tout, de la folie la plus totale.
Il est tellement facile de se laisser happer par la molécule, tout est fait pour : la vision qui part tellement en vrille qu'il est impossible de garder trop les yeux ouverts, un petit son qui capte l'esprit et ne le lache plus... J'imagine un type en teuf, sous 2c-e, qui passe près du son, s'arrête, et tombe par terre. C'est vraiment l'image la plus vraisemblable à mes yeux.
-Mon pote compare le trip : « à de la salvia 60x, mais de la durée d'un trip, on te balance tout à la gueule, l'impression de toucher des vérités immenses, et tu comprends rien ». Je comprends tout à fait, il se passe tellement de choses, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, qu'on ne peut rien saisir, juste quelques images fugaces, effacées presque aussitôt par un flot de brouillard, duquel émergera une autre idée etc etc...
-On imagine ce que ça serait de prendre tellement de 2c-e, jusqu'à en ''rester percher'', enfin jusqu'à en modifier complétement la vision du monde extérieur. Jamais je n'ai vu des flashs d'images (enfin images, sensations, pensées...) aussi horribles de toute ma vie, c'était une vision sortie tout droit de l'enfer, d'une violence et d'un malsain sans nom, j'imaginais une sorte de complaisance dans la folie, dans la déréalisation la plus totale du monde, et encore maintenant, ça me met très mal à l'aise de penser à ça.
-Au bout d'un moment, j'essaie de rouler un pétard, et galère à mort : entre chaque action (sortir la première feuille, sortir la seconde feuille, coller les deux, trouver du carton, le faire...), je repars dans la matrice du 2c-e, me laisse happer de nouveau. J'ai l'impression de me retrouver bloquer dans une dimension qui serait coincée sous une vague, je ne sais pas trop comment expliquer. Je survole des galaxies entières, je vois des nuages d'étoiles. Fascination totale. A un moment, une fractale multicolore me transperce la vue pour s'effacer dans un point de fuite totalement incongru, et je sors un « oh putain la fractale! », estomaqué. D'ailleurs, je lâche souvent des « waah » assez légers, tellement impressionné par la beauté des visions. Quand nous sortons sur le palier, les maisons s'enfoncent, font des vagues, c'est impressionnant.
-Mon pote lui, visuellement parlant, hallucine beaucoup plus que moi, il voit ses mains fourmiller de couleurs, a l'impression que l'ampoule est une caméra, a constamment la sensation que quelqu'un d'autre est avec nous... Au bout d'un moment, il me dit que le trip est trop fort, qu'il aime ça mais que c'est quand même super violent. Son cerveau fatigue à fond de tous ces visuels, et il n'est plus vraiment sur terre. Moi, quand je le regarde, je remarque qu'il crée des distorsions de l'espace extrêmes autour de lui, mais je ne sais du tout comment interpréter ça. Un instant, il me demande : « mais pourquoi on a fait ça, qu'est-ce qu'on fait là ? » La réponse s'impose d'elle même : « Mmmh, j'pense qu'on avait juste besoin de se prendre un psychédélique tous les deux. » Il sourit, et tout va mieux. Plus tard, on se marre en se disant « hé bah putain, ça nous a littéralement foutu à terre ! »
-On se dit que si on avait une machine pour capter toutes nos pensées, un trip comme ça pourrait servir de base à une vie entière, tellement c'est intense, c'est juste qu'on est totalement incapable de le saisir dans sa totalité. On se dit aussi qu'on aurait bien aimé être filmé, que nous voir ensuite nous aurait certainement permis de mieux retracer toute cette aventure.
-Le temps n'existe plus. A un tel point que même ma journée m'apparait floue, j'ai l'impression d'avoir toujours été dans cet état là. D'ailleurs, le trip n'en finit pas non plus : vers 5-6h, les visuels deviennent moins agressifs pour lui, mais à chaque fois que nous nous posons, nous pouvons repartir immédiatement dans le monde du 2c-e, comme en somnolence. Les minutes peuvent durer une éternité dans ce monde.
-Tout le long du trip, il y a cette sensation de purgation, à la fois mentale, quelque chose qui nous rapproche du bien, de ce qu'on aimerait être, mais aussi physique, tousser, faire sortir le mal de son corps. Etre bien dans son corps pour être bien dans sa tête prend tout son sens. D'ailleurs, mieux on est positionné, plus on arrive à partir vite et loin,et la meilleure position pour ça apparaît être l'allongement.
MaladeMental revient au petit matin, nous reprenons pied avec la réalité, discutons. Mais il repart vite pour ses cours, nous laissant seuls de nouveau.
Le jour bien levé, nous décidons d'aller acheter des jus de fruit, la bière ne passant pas vraiment très bien, et nous avons l'impression que ça va beaucoup mieux. On se rend compte rapidement qu'en fait, on est toujours super perchés, mais qu'on l'était tellement plus avant qu'on ne le réalise pas vraiment. Mais bon, le contact avec les gens restent rudes, et c'est parfois dur de ne pas éclater de rire, ou de ne pas réagir étrangement
Vers 10h, sans avoir réussi à définir ce qu'on vient de vivre, nous décidons quand même de dormir, il nous faut cette coupure sinon nous avons l'impression que ça ne va jamais s'arrêter.
Le sommeil fait un bien fou.
La journée passe tranquillement, même si nous sommes tous les deux bien sous le choc. Mon ami m'explique qu'il a eu l'impression que tout son corps s'était éparpillé en milliers de morceaux qui se sont évaporés aux quatre coins de l'univers avant de se reconstruire pour former son être. A 17h, je me rends à un partiel (qcm de c2i hein, pas un truc où il faut à fond réfléchir), et sur la route, je commence à mettre petit à petit des mots sur ce qu'il s'est passé, et je fais la conclusion suivante :
là où le Lsd guide énormément par la pensée et son évolution, le 2c-e au contraire, doit être un parfait laisser-aller, où la pensée n'a pas sa place et où seules existent images et sensations.
Voilà, bon j'ai l'impression d'oublier pas mal de choses, c'est encore plus ou moins à chaud quand même, je rajouterai peut être quelques détails par la suite.
En tout cas, une expérience profondément marquante, qui me pose plein de questions : est-ce que le 2c-e en concert ça peut se tenter, où est la limite entre ce cosmos et le plat mental (même si justement, peut être qu'avant je n'abordais pas assez la substance vers ce laisser-aller), comment se dire ''tiens je vais faire tester le 2c-e'' à quelqu'un, où étais-je réellement... Je me dis que ce n'est vraiment pas une substance à passer à n'importe qui, ou alors à dosage vraiment plus light.
Sans conteste une des expériences les plus fortes de ma vie, avec un abandon le plus total, des images des plus horribles, la sensation d'avoir accompli quelque chose...
Un bon trip bien rempli en somme! :wink:
Bien à vous!