Schrödinger
Neurotransmetteur
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- 11/12/12
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Hier soir, j'ai essayé de combiner le 2C-D et la MXE.
L'avant
J'ai déjà fait plusieurs trips au 2C-D, à des dosages allant de 10 à 60mg, dans divers set & settings, avec ou sans alcool, joints, je pense donc pas trop mal connaître ce produit. Concernant la MXE, je l'ai déjà tâtée à 25mg et 35mg seul dans mon lit, et à 20mg au ciné.
J'avais trouvé l'effet de la MXE plaisant mais assez creux, et je voulais colorer un peu le trip avec les visuels du 2C-D. J'avais bien sûr vérifié qu'il n'y avait pas d'interaction de-la-mort-qui-tue-pour-de-vrai entre ces deux produits ! Pour ne pas me retrouver à tourner en rond dans mon lit comme ça a déjà pu être le cas quand je suis seul chez moi, je décide de regarder Drive, de Nicolas Winding Refn, un film que je connais bien et que j'aime beaucoup. En même temps, je télécharge Enter the Void en espérant que le téléchargement soit terminé quand j'aurai fini Drive.
Les conditions
Set : Je sors d'un mois d'avril assez chargé, avec une rupture, beaucoup de boulot et la satisfaction d'avoir réussi mon année qui ne partait pas super bien. Mais je n'ai pas spécialement d'appréhension et je me sens plutôt bien. Je fais ce trip pour tester l'association des deux produits en situation, c'est-à-dire face à un bon film. Je ne veux pas non plus me mettre la tête à l'envers, ni faire un trip transcendantal, je reste dans l'expérimentation.
Setting : Seul, chez moi, le soir, avec un plat de pâtes, Drive en HD mais pas de casque, il est cassé... J'ai aussi pris une pinte vers 19h.
Je prépare un para de 30mg de 2C-D. Je n'en ai pas pris depuis un peu plus de deux semaines, donc je ne dois pas avoir de tolérance, et pour un combo je vise plutôt bas.
Je prépare trois traces de 20mg de MXE, me laissant la possibilité de redroper comme je le sens sans ressortir la balance. Je dessine un petit tableau et une courbe des effets, pour avoir une idée du temps que va prendre le trip, et de ses différentes phases. Je me roule aussi une clope d'avance.
Le trip
22h (T + 0): Les pâtes sont cuites, je gobe mon para et sniffe une trace. Je m'installe dans mon lit et commence mon repas en discutant sur Facebook.
22h15 (T + 15min) : J'ai fini de manger, je quitte Facebook et lance Drive. Je sens déjà la MXE qui commence à monter un peu.
22h20 (T + 20min) : Première scène du film, et j'ai déjà des visuels ! Ryan Gosling se retrouve plein de fractales, je m'y attendais pas du tout.
22h25 (T + 25min) : Nightcall arrive et la ville ondule sous mes yeux, je suis complètement pris dans le film. Le bodyload est plus trash que les fois précédentes, je dois m'accrocher un peu pour tenir le coup.
22h35 (T + 35min) : Les couleurs sont vives, c'est un bonheur de regarder un film à la lumière aussi soignée. Je remarque plein de détails que je n'avais pas vu avant, le jeu de Refn avec les miroirs, les reflets, les ombres.
22h45 (T + 45min) : Je vois beaucoup de rémanence dans les mouvements des personnages, et j'ai l'impression de regarder le film au ralenti. Les silences entre le Driver et sa voisine me semblent durer une éternité. Les légers travellings sont interminables.
23h (T + 1h) : Je ressens une synesthésie, à la fois dans le film et dans mon corps. Les dialogues semblent se matérialiser au-dessus de l'image, et les sous-titres les souligner, mais sur un plan tridimensionnel. Les relations des personnages forment des constructions géométriques dans mon esprit, que je ne vois pas mais que je ressens. Dans mon corps, j'ai une sensation de bruit blanc dans mes oreilles, qui éloigne le son du film, mais je la ressens aussi comme une légère douleur dans mes yeux, ainsi que dans mes dents. Je reconnais là l'effet de la MXE. Je suis comme dans un cocon cotonneux. Je retrouve aussi des pensées que j'ai déjà eu lors de mes perches précédentes. Je lutte un peu pour les poser à l'écrit et les note sur mon téléphone :
"L'art visuel c'est pour remplir le champ visuel des gens, la musique c'est pour remplir le champ sonore, le cinéma remplit les deux à la fois mais c'est pensé pour le spectateur, pour remplir complètement ses sens : de la vue et de l'ouïe."
Quand je me perche au 2C-D, les yeux fermés mon champ de vision est rempli de visuels, je ne reçois aucune information à travers mes yeux. Lorsqu'ils sont ouverts, j'en reçois beaucoup, je vois ma chambre, la rue, mes mains. Je rêve alors de pouvoir confier tout mon champ visuel à un artiste, de brancher mes yeux directement sur son travail, pour en faire un point de départ à mes visuels. Il en va de même pour l'espace sonore, mais c'est plus simple avec un casque. J'imagine donc que les œuvres d'art ne demandent qu'à être exploitées, creusées, qu'on y rentre pour en saisir ce que l'artiste a voulu nous montrer ou nous faire ressentir, et les drogues sont un parfait outil pour se donner complètement aux œuvres.
23h15 (T + 1h15) : Je me lève pour redroper, mais j'hésite. Je me retrouve comme lors de mes premières perches au 2C-D, incapable de me décider. Je connais les deux substances, mais je n'ai pas encore testé la MXE à haut dosage. Et c'est la première fois que je tente en combo. J'ai lu beaucoup de retours sur des prises bien plus importantes de MXE et de 2C-D, mais peu sur un combo des deux. Je sais que si je reste comme ça, je vais tomber dans une boucle et gâcher mon trip. Je finis par me décider à couper ma deuxième trace et deux et sniffer 10mg. Satisfait, je retourne dans mon lit et relance le film.
23h20 (T + 1h20) : J'ai un peu de mal à suivre l'histoire. Je connais le film mais je me perds dans les noms qui sont derrière le braquage, et que Ryan Gosling recherche. Je commence à voir un peu flou, je flotte de plus en plus dans ma bulle.
23h25 (T + 1h25) : La scène de l'ascenseur. Je vois conseille d'avoir vu le film avant de me lire, c'est un peu compliqué à comprendre, sinon. Lorsque Gosling se fait gifler, je vois les 24 images par seconde se découper au ralenti, avec une forte rémanence, et le son arrive en retard. Je suis complètement insensible à ce que ressentent les personnages, je ne suis qu'un spectateur qui contemple de loin. Puis les personnages entrent dans l'ascenseur, le Driver voit l'arme, et pousse sa voisine du bras. Le travail de Refn sur la lumière est tellement saisissant que je me crois être en train de rêver, tout se passe au ralenti. Puis il embrasse sa belle, c'est une image magnifique, et ça me renvoie des souvenirs très forts. Je suis complètement happé par la scène, je m'identifie totalement au Driver. Puis la lumière revient, les deux amants se séparent, leurs regards sont lourds de sens pour moi, qui transpose mes souvenirs dans les images. Le Driver se détourne de la femme, et tue l'homme à côté d'eux. La violence des images ne me choque pas, mais c'est le changement dans leur relation que je ressens très fortement. L'introspection est foutrement intense, je ressens un parallèle énorme avec ce que j'ai vécu. Puis la femme sort de l'ascenseur, le Driver y reste, et la porte se referme. Je reviens à moi et constate que je me suis pris une belle claque dans la gueule.
23h40 (T + 1h40) : La suite du film, je suis encore plus distant, je contemple la beauté des images en suivant l'intrigue que je connais déjà. Les visuels sont bien plus calme, seuls des effets de rémanence persistant (mention spéciale pour la séquence sur la plage avec la lumière du phare qui balaie la scène).
23h50 (T + 1h50) : Dernière scène du film, le Driver est dans sa voiture, et le temps où il regarde fixement l'horizon me paraît interminable. Pendant un moment, j'ai cru que le temps s'était vraiment arrêté. Lorsqu'il reprend ses esprits, je reprends les miens aussi. Le film se termine et j'imagine ce que les spectateurs qui l'ont découvert au cinéma ont pu ressentir après un film aussi puissant et beau que celui-là.
Minuit (T+ 2h) : Je me lève de mon lit pour aller fumer une clope. Je ne ressens presque plus effets du 2C-D, par contre la disso est puissante, je me sens complètement défoncé. Je ne sens pas la fumée, seulement un peu de chaleur dans ma gorge, qui se propage dans tout mon corps. Ma clope me pose encore davantage, je n'ai plus la force de grand-chose, je suis tout juste bon à mettre un peu de musique et ne rien faire, assis sur ma chaise de bureau, en bougeant au ralenti. Je reste comme ça pendant une bonne heure, je suis un peu déçu de ne plus avoir de visuels. Enter the Void est à 80%, ce ne sera pas pour ce soir. Je me pose rapidement la question de reprendre une petite trace, et finalement je renonce, je suis assez défoncé comme ça et il se fait tard.
1h (T + 3h) : Je discute rapidement avec une amie par SMS, je mange un peu de chocolat.
2h (T + 4h) : Je prends enfin la décision d'aller me coucher, maintenant que la descente commence à arriver. Je n'ai pas spécialement de mal à m'endormir, je flotte un peu dans mon lit.
After effect : J'ai bien dormi. Le lendemain, je me lève vers 11h45, j'ai pas mal de trucs à faire en début d'aprèm, je m'active un peu. Ça tape sur la tête et dans les yeux, mais avec un café je finis de me réveiller.
Les conclusions
Ce combo fonctionne bien. Le 2C-D colore agréablement le trip plutôt creux de la MXE, par contre la MXE pousse beaucoup le 2C-D pendant la montée, le bodyload est plus intense. En revanche, au milieu du plateau, le 2C-D s'efface rapidement sous l'effet de la MXE. Je pense que le redrop a joué là-dedans, mais le dosage de MXE devait être plus fort que celui du 2C-D en terme d'effets. Par contre, un plus gros para de 2C-D m'aurait vraiment fait douiller pendant la montée... Il faudrait explorer la piste d'un redrop de 2C-D au bout d'1h30, et la potentialisation avec du THC une fois au plateau, qui relance bien les visuels et semble colorer un peu la MXE, à ce que j'ai pu lire.
La MXE devant un film, c'est magique. Les visuels du 2C-D sont sympa mais peuvent rendre le film un peu brouillon par moments. Par contre, l'association des deux favorise grandement l'introspection, surtout avec de la matière à digérer. J'ai hâte d'essayer devant Enter the Void, ou 2001.
J'ai pu dormir au bout de seulement 4 heures, ce qui n'était pas arrivé sous 2C-D qui m'avait toujours laissé une forte stimulation jusqu'en descente. Je pense que la MXE a vraiment anesthésié le 2C-D à partir du milieu du plateau.
En conclusion, une expérience intéressante et plutôt concluante, qui m'a surpris (certaines interactions sont étonnantes et l'introspection était bien favorisée) mais m'a aussi permis d'apprécier grandement ce film que j'aime beaucoup. La prochaine fois, je repenserai l'ordre des prises et le programme de la soirée, avec davantage d'assurance et donc moins de questions qui se posent au milieu du trip sur ce que je veux faire.
Merci d'avoir lu ce long TR !
L'avant
J'ai déjà fait plusieurs trips au 2C-D, à des dosages allant de 10 à 60mg, dans divers set & settings, avec ou sans alcool, joints, je pense donc pas trop mal connaître ce produit. Concernant la MXE, je l'ai déjà tâtée à 25mg et 35mg seul dans mon lit, et à 20mg au ciné.
J'avais trouvé l'effet de la MXE plaisant mais assez creux, et je voulais colorer un peu le trip avec les visuels du 2C-D. J'avais bien sûr vérifié qu'il n'y avait pas d'interaction de-la-mort-qui-tue-pour-de-vrai entre ces deux produits ! Pour ne pas me retrouver à tourner en rond dans mon lit comme ça a déjà pu être le cas quand je suis seul chez moi, je décide de regarder Drive, de Nicolas Winding Refn, un film que je connais bien et que j'aime beaucoup. En même temps, je télécharge Enter the Void en espérant que le téléchargement soit terminé quand j'aurai fini Drive.
Les conditions
Set : Je sors d'un mois d'avril assez chargé, avec une rupture, beaucoup de boulot et la satisfaction d'avoir réussi mon année qui ne partait pas super bien. Mais je n'ai pas spécialement d'appréhension et je me sens plutôt bien. Je fais ce trip pour tester l'association des deux produits en situation, c'est-à-dire face à un bon film. Je ne veux pas non plus me mettre la tête à l'envers, ni faire un trip transcendantal, je reste dans l'expérimentation.
Setting : Seul, chez moi, le soir, avec un plat de pâtes, Drive en HD mais pas de casque, il est cassé... J'ai aussi pris une pinte vers 19h.
Je prépare un para de 30mg de 2C-D. Je n'en ai pas pris depuis un peu plus de deux semaines, donc je ne dois pas avoir de tolérance, et pour un combo je vise plutôt bas.
Je prépare trois traces de 20mg de MXE, me laissant la possibilité de redroper comme je le sens sans ressortir la balance. Je dessine un petit tableau et une courbe des effets, pour avoir une idée du temps que va prendre le trip, et de ses différentes phases. Je me roule aussi une clope d'avance.
Le trip
22h (T + 0): Les pâtes sont cuites, je gobe mon para et sniffe une trace. Je m'installe dans mon lit et commence mon repas en discutant sur Facebook.
22h15 (T + 15min) : J'ai fini de manger, je quitte Facebook et lance Drive. Je sens déjà la MXE qui commence à monter un peu.
22h20 (T + 20min) : Première scène du film, et j'ai déjà des visuels ! Ryan Gosling se retrouve plein de fractales, je m'y attendais pas du tout.
22h25 (T + 25min) : Nightcall arrive et la ville ondule sous mes yeux, je suis complètement pris dans le film. Le bodyload est plus trash que les fois précédentes, je dois m'accrocher un peu pour tenir le coup.
22h35 (T + 35min) : Les couleurs sont vives, c'est un bonheur de regarder un film à la lumière aussi soignée. Je remarque plein de détails que je n'avais pas vu avant, le jeu de Refn avec les miroirs, les reflets, les ombres.
22h45 (T + 45min) : Je vois beaucoup de rémanence dans les mouvements des personnages, et j'ai l'impression de regarder le film au ralenti. Les silences entre le Driver et sa voisine me semblent durer une éternité. Les légers travellings sont interminables.
23h (T + 1h) : Je ressens une synesthésie, à la fois dans le film et dans mon corps. Les dialogues semblent se matérialiser au-dessus de l'image, et les sous-titres les souligner, mais sur un plan tridimensionnel. Les relations des personnages forment des constructions géométriques dans mon esprit, que je ne vois pas mais que je ressens. Dans mon corps, j'ai une sensation de bruit blanc dans mes oreilles, qui éloigne le son du film, mais je la ressens aussi comme une légère douleur dans mes yeux, ainsi que dans mes dents. Je reconnais là l'effet de la MXE. Je suis comme dans un cocon cotonneux. Je retrouve aussi des pensées que j'ai déjà eu lors de mes perches précédentes. Je lutte un peu pour les poser à l'écrit et les note sur mon téléphone :
"L'art visuel c'est pour remplir le champ visuel des gens, la musique c'est pour remplir le champ sonore, le cinéma remplit les deux à la fois mais c'est pensé pour le spectateur, pour remplir complètement ses sens : de la vue et de l'ouïe."
Quand je me perche au 2C-D, les yeux fermés mon champ de vision est rempli de visuels, je ne reçois aucune information à travers mes yeux. Lorsqu'ils sont ouverts, j'en reçois beaucoup, je vois ma chambre, la rue, mes mains. Je rêve alors de pouvoir confier tout mon champ visuel à un artiste, de brancher mes yeux directement sur son travail, pour en faire un point de départ à mes visuels. Il en va de même pour l'espace sonore, mais c'est plus simple avec un casque. J'imagine donc que les œuvres d'art ne demandent qu'à être exploitées, creusées, qu'on y rentre pour en saisir ce que l'artiste a voulu nous montrer ou nous faire ressentir, et les drogues sont un parfait outil pour se donner complètement aux œuvres.
23h15 (T + 1h15) : Je me lève pour redroper, mais j'hésite. Je me retrouve comme lors de mes premières perches au 2C-D, incapable de me décider. Je connais les deux substances, mais je n'ai pas encore testé la MXE à haut dosage. Et c'est la première fois que je tente en combo. J'ai lu beaucoup de retours sur des prises bien plus importantes de MXE et de 2C-D, mais peu sur un combo des deux. Je sais que si je reste comme ça, je vais tomber dans une boucle et gâcher mon trip. Je finis par me décider à couper ma deuxième trace et deux et sniffer 10mg. Satisfait, je retourne dans mon lit et relance le film.
23h20 (T + 1h20) : J'ai un peu de mal à suivre l'histoire. Je connais le film mais je me perds dans les noms qui sont derrière le braquage, et que Ryan Gosling recherche. Je commence à voir un peu flou, je flotte de plus en plus dans ma bulle.
23h25 (T + 1h25) : La scène de l'ascenseur. Je vois conseille d'avoir vu le film avant de me lire, c'est un peu compliqué à comprendre, sinon. Lorsque Gosling se fait gifler, je vois les 24 images par seconde se découper au ralenti, avec une forte rémanence, et le son arrive en retard. Je suis complètement insensible à ce que ressentent les personnages, je ne suis qu'un spectateur qui contemple de loin. Puis les personnages entrent dans l'ascenseur, le Driver voit l'arme, et pousse sa voisine du bras. Le travail de Refn sur la lumière est tellement saisissant que je me crois être en train de rêver, tout se passe au ralenti. Puis il embrasse sa belle, c'est une image magnifique, et ça me renvoie des souvenirs très forts. Je suis complètement happé par la scène, je m'identifie totalement au Driver. Puis la lumière revient, les deux amants se séparent, leurs regards sont lourds de sens pour moi, qui transpose mes souvenirs dans les images. Le Driver se détourne de la femme, et tue l'homme à côté d'eux. La violence des images ne me choque pas, mais c'est le changement dans leur relation que je ressens très fortement. L'introspection est foutrement intense, je ressens un parallèle énorme avec ce que j'ai vécu. Puis la femme sort de l'ascenseur, le Driver y reste, et la porte se referme. Je reviens à moi et constate que je me suis pris une belle claque dans la gueule.
23h40 (T + 1h40) : La suite du film, je suis encore plus distant, je contemple la beauté des images en suivant l'intrigue que je connais déjà. Les visuels sont bien plus calme, seuls des effets de rémanence persistant (mention spéciale pour la séquence sur la plage avec la lumière du phare qui balaie la scène).
23h50 (T + 1h50) : Dernière scène du film, le Driver est dans sa voiture, et le temps où il regarde fixement l'horizon me paraît interminable. Pendant un moment, j'ai cru que le temps s'était vraiment arrêté. Lorsqu'il reprend ses esprits, je reprends les miens aussi. Le film se termine et j'imagine ce que les spectateurs qui l'ont découvert au cinéma ont pu ressentir après un film aussi puissant et beau que celui-là.
Minuit (T+ 2h) : Je me lève de mon lit pour aller fumer une clope. Je ne ressens presque plus effets du 2C-D, par contre la disso est puissante, je me sens complètement défoncé. Je ne sens pas la fumée, seulement un peu de chaleur dans ma gorge, qui se propage dans tout mon corps. Ma clope me pose encore davantage, je n'ai plus la force de grand-chose, je suis tout juste bon à mettre un peu de musique et ne rien faire, assis sur ma chaise de bureau, en bougeant au ralenti. Je reste comme ça pendant une bonne heure, je suis un peu déçu de ne plus avoir de visuels. Enter the Void est à 80%, ce ne sera pas pour ce soir. Je me pose rapidement la question de reprendre une petite trace, et finalement je renonce, je suis assez défoncé comme ça et il se fait tard.
1h (T + 3h) : Je discute rapidement avec une amie par SMS, je mange un peu de chocolat.
2h (T + 4h) : Je prends enfin la décision d'aller me coucher, maintenant que la descente commence à arriver. Je n'ai pas spécialement de mal à m'endormir, je flotte un peu dans mon lit.
After effect : J'ai bien dormi. Le lendemain, je me lève vers 11h45, j'ai pas mal de trucs à faire en début d'aprèm, je m'active un peu. Ça tape sur la tête et dans les yeux, mais avec un café je finis de me réveiller.
Les conclusions
Ce combo fonctionne bien. Le 2C-D colore agréablement le trip plutôt creux de la MXE, par contre la MXE pousse beaucoup le 2C-D pendant la montée, le bodyload est plus intense. En revanche, au milieu du plateau, le 2C-D s'efface rapidement sous l'effet de la MXE. Je pense que le redrop a joué là-dedans, mais le dosage de MXE devait être plus fort que celui du 2C-D en terme d'effets. Par contre, un plus gros para de 2C-D m'aurait vraiment fait douiller pendant la montée... Il faudrait explorer la piste d'un redrop de 2C-D au bout d'1h30, et la potentialisation avec du THC une fois au plateau, qui relance bien les visuels et semble colorer un peu la MXE, à ce que j'ai pu lire.
La MXE devant un film, c'est magique. Les visuels du 2C-D sont sympa mais peuvent rendre le film un peu brouillon par moments. Par contre, l'association des deux favorise grandement l'introspection, surtout avec de la matière à digérer. J'ai hâte d'essayer devant Enter the Void, ou 2001.
J'ai pu dormir au bout de seulement 4 heures, ce qui n'était pas arrivé sous 2C-D qui m'avait toujours laissé une forte stimulation jusqu'en descente. Je pense que la MXE a vraiment anesthésié le 2C-D à partir du milieu du plateau.
En conclusion, une expérience intéressante et plutôt concluante, qui m'a surpris (certaines interactions sont étonnantes et l'introspection était bien favorisée) mais m'a aussi permis d'apprécier grandement ce film que j'aime beaucoup. La prochaine fois, je repenserai l'ordre des prises et le programme de la soirée, avec davantage d'assurance et donc moins de questions qui se posent au milieu du trip sur ce que je veux faire.
Merci d'avoir lu ce long TR !