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1ere truffade d'Atlantis: rires et empathie dans une caverne.

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Floppyx
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Floppyx

Matrice Périnatale
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19/8/18
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Salut tout le monde, voici le rapport d'une expérience psychédélique entre amis sous l'influence des truffes magiques Atlantis. 

Les deux sachets de Psylocybe Atlantis m’attendaient dans le point relais quelques jours après la transaction sur Zam’. Un emballage discret, pour deux pochons sous vide bien garnis : il n’y avait plus qu’à tester ! Seulement, j’ai choisi de les conserver un moment avant de les consommer.


L’année précédente, j’avais fait l’erreur de faire sécher mes truffes afin de les garder plus longtemps, ce qui eut pour effet d’en altérer sérieusement le potentiel : nous n’avions perçu qu’une montée similaire à celle d’un bon joint de cannabis, avec un "rafraichissement sensoriel" subtil mais présent (où comment s'extasier devant un crépis, admirer un cyprès...) ce qui n’était pas désagréable mais un peu léger par rapport à l’effet attendu…

Cette année, c’est dans le frigo à l’intérieur d’une boite en carton qu’elles ont patienté environ 45 jours, le temps de réunir toutes les conditions logistiques et mentales: moral bon, météo favorable, emploi du temps vide,  personnes intéressées disponibles… 

Ce jour là, l’équipe se compose de O le bon vivant qui nous a proposé un endroit parfait pour cette session, E, jeune novice des psychotropes qui ne manque pas une occasion d’ouvrir son esprit, P, autre bon vivant toujours prêt à partager d’étonnantes expériences, et votre narrateur F qui voulait ajouter à ses connaissances théoriques sur l’esprit humain une expérience vivante et stupéfiante sous l’aile de la psilocybine…

Nous étions donc 4 à nous partager 30 grammes de truffes Atlantis, tous plus ou moins expérimentés avec les psychotropes à l’exception d’E pour qui c’était une première. Par un bel après-midi ensoleillé, l’estomac peu rempli,  nous passâmes au supermarché récupérer quelques bouteilles d’eau et de quoi boire sucré (thé glacé, bière …) ainsi que du pain et du Tartare pour compléter les provisions –notamment les quelques deux kilos de salade préparées par E.

Comme parés pour une rando avec sac à dos, bâche et provisions, nous nous rendîmes dans une caverne isolée au milieu d’un bois peu fréquenté. La lumière filtrait à merveille via trois entrées en plus d’un puis de lumière bordé de lierre et de racines tombantes. Le tout semblait vierge de toute main humaine, mais curieusement confortable comme s’il s’agissait d’un habitat préhistorique.  On n’aurait pu imaginer meilleur endroit !

Après un partage en quatre des deux pochons réunis, chacun reçut environ 7.5 grammes de truffes sur une tartine de fromage aux fines herbes, ce qui passa étonnement bien. Ceux qui critiquent vertement le goût de ces truffes sont de fines gueules, où devraient essayer avec du fromage à tartiner !  P et O décident de s’ouvrir une bière, E et moi restons prudents et préférons ne pas boire d’alcool de peur de contrarier le trip. Nous discutons de tout et de rien, pendant une bonne demi-heure il ne se passe rien de spécial et O propose de rouler un pétard léger. Nous fumons quelques taffs sur le joint, ce qui a pour effet de détendre E qui était un peu trop  focalisée sur l’apparition des effets -l’impatience du novice me guettait également !

 C’est alors qu’O raconte l’histoire de Raël et tout le délire qui fonde leur secte, avec un certain talent narratif qui déclenche chez moi des crises de rire anormalement longues…  Certes la mythologie raelienne prête à rire, mais je comprends que ma réaction n’est pas ordinaire. Nous constatons avec une certaine joie que les truffes commencent à faire effet, au bout de 45 minutes environ !  :D

S’ensuivent des bâillements, des sensations de chaleur assez agréable sur le visage pour certains, une lourdeur dans les bras pour d’autres, ou bien une légèreté, bref des sensations kinesthésiques assez diffuses et somme toute agréables. Regroupés sur un banc de pierre contre la paroi (imaginez vous un canapé préhistorique), nous nous mettons petit à petit à percevoir des détails magnifiques sur les murs qui deviennent de véritables fresques. E et P s’extasient sur des détails  qu’eux seuls semblent voir, alors que pour ma part je suis juste intrigué par la beauté des choses sans forcément avoir d’hallucinations.
O quant à lui ne semble rien remarquer de particulier, les effets sont bien plus légers pour lui et sa masse corporelle supérieure à la notre semble être en cause… Ce qui ne l’empêche pas de se sentir bien perché, « comme si il avait fumé un gros pétard » d’après lui.

Ce qui marque le plus cet instant est le sentiment de faire un tout entre nous, serrés comme sur un divan les uns contre les autres ( voir les uns sur les autres) avec pour E et P de curieuses illusions somesthésiques comme le manque de distinction entre son corps et celui du voisin… Cela alimente de nombreux fous rires, mais contribue à renforcer dans l’ensemble du groupe un sentiment d’union et de sécurité très agréable. A un moment donné, je me lève et tente quelques pas qui me font réaliser que le sol sablonneux est très intéressant … Rester immobile m’est difficile, je danse en bougeant les genoux dans un mouvement rotatif assez basique.

P et E se mettent en marche pour explorer, ce qui donne une scène aussi touchante que comique : on aurait dit les premiers pas d’extra-terrestres sur notre sol. La prudence semble se mêler à la curiosité et au plaisir d’évoluer dans un monde à explorer sous tous les angles. A ce moment là, je filme la scène avec la joie d’immortaliser ce moment si étrange.

 Les feuilles mortes à l’entrée de la grotte semblent être incroyables pour P, mais ni lui ni un autre n’a osé s’aventurer en dehors de notre repère sauf pour soulager sa vessie, et en ce qui me concerne cela m’a donné l’impression d’être dans une jungle : je ne devais pas quitter le groupe, j’en avais bien conscience ! Au moment de regagner la tanière, je vois O assis sur notre banquette de pierre, et la distance qui nous sépare me parait bien supérieure à ce que j’en sais intellectuellement parlant. C'est-à-dire qu’il existait un décalage entre ce que je savais, ce que je ressentais, et même entre ce que je voulais exprimer et les mots ce décalage était bien présent ! Cela donnait des situations où je bégayais, me répétait, et finissait par éclater de rire. Le reste du groupe semblait à peu prés bien se débrouiller sur le plan langagier et profiter à fond des cinq sens, sous l’œil bienveillant d’O qui roulait des joints pour raviver un peu les effets qui n’étaient pas montés si haut pour lui.

A un moment donné, P s'accroupit en catastrophe comme si le sol s'était effondré sous lui, alors que le bloc de terre sur le quel il se tenait n'avait pas bougé d'un pouce. C'est là que je réalise qu'une marche dans la colline -idée initiale- sous l'influence de ces truffes aurait été aussi risqué que comique... Et que nous sommes probablement au sommet des effets, quelques deux heures après le goûter truffé.

Une expérience assez drôle à ce moment là consistait à cligner des yeux, ou juste fermer les yeux et bouger la tête devant une faible source de lumière… Des visualisations de fractales étaient possibles, en ce qui me concerne.

E évolue seule dans la caverne, émerveillée, et joue avec son ombre projetée sur le mur. Cela m’impressionne, et je  saisis le spectacle à travers mon appareil photo en mode caméra. Nous partageons une bière, ce qui nous amène au constat que pour trouver bonne la Heineken il faut juste être défoncé aux champotes.

Le reste de l’expérience est à peu prés similaire, nous restons trois heures dans cet état, jusqu’au moment où le soleil se couchant il devient urgent de prendre une décision et regagner au moins l’air libre pour profiter du crépuscule.
C’est là que la salade entre en jeu, et ce détail là a toute son importance. Une salade de pommes de terre – tomate- basilic- chèvre aromatisé à la perfection nous est présentée dans une gigantesque boite de bonbons (genre les 1kilos de nounours gélifiés). Le spectacle qui s’ensuivit aurait rappelé au cinéphile un film de zombie: nous sommes quatre à piocher simultanément dans la boite à grand coups de fourchettes, nous nous en mettons partout, l’orgasme gustatif nous terrasse ! Le plat n’aura duré que quelques minutes.
Nous sentons alors immédiatement une vague d’énergie, une légère redescente qui s’amorce, et à cet instant naquit la motivation pour replier la bâche et ranger nos affaires. Ranger son sac de rando sous l’influence des truffes n’est pas chose aisée, mais j’y parvins après quelques essais. Une fois dehors, le crépuscule nous frappe par sa beauté, nous avons comme une brume dans notre champ de vision mais tout est sympathique –les odeurs de la forêt sont bien présentes. Nous nous attardons sur la beauté du coucher de soleil, jusqu’à ce que O nous fasse remarquer que notre attitude fait un peu voyeuristes. En effet, nous restions plantés à regarder pile dans la direction d’une habitation quelques mètres plus bas… Nos pupilles étaient fin dilatées, et bien que convaincus d’amorcer la redescente nous présentions un comportement assez inhabituel, si bien que nous nous efforçâmes de limiter les échanges au minimum avec le reste du monde.

O n’éprouvait plus d’effet, et a pris le volant (avec force prudence et sur des routes de campagne) pour nous amener non loin de nos habitations respectives et rejoindre un ami commun. Notre soirée s’acheva tranquillement au milieu des vignes, sans aucun effet négatif à signaler.

 Nous nous sommes dit que l’an prochain nous nous retrouverons pour revivre la même expérience, peut être avec des doses plus grandes –surtout pour O dont le gabarit doit être pris en compte- et avec une solution concrète pour l’hébergement post-trip afin que personne n'aie à conduire.

Globalement, expérience très sympathique, une introduction en douceur sans effet désagréable ni "croquage de cerveau". D'où l'importance du set and setting, de la prudence dans le dosage et de l'ambiance dans le groupe!
 
Floppyx a dit:
L’année précédente, j’avais fait l’... etc...

Nous nous sommes dit que l’an prochain nous nous retrouverons pour revivre la même expérience, etc...

pfiouu !!! Remarquable ! tu es vraiment la valeur sûre et une force tranquille... Comme quoi la philosophie de la RDR finit par porter ses fruits.
 
Haha, merci ^^ mais il ne faut pas se fier à cette apparente sagesse, il se peut que j'en consomme de mon coté au cours de l'année. Mais l'idée d'avoir une petite date rituel a spontanément émergé dans le groupe.

En effet cette expé (comme mes / nos précédentes avec Sally) a été bordée de principes de prudence simple, et la lecture de ce forum ou autres trip-reports sur le site d'achat nous a probablement inspiré.
 
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