Substance: LSD
Dosage ( estimé ): 150 ug
Set and setting : journée ensoleillée, en forme physiquement et mentalement. J'ai prévu de tenter de regarder une film pendant mon trip. Comme d'habitude j'ai préparé en avance tout ce qui peut être utile avant un trip, boissons, aliments faciles à consommer durant un trip. Je suis seul, chez moi, à la campagne. Le film, je ne le connais pas mais je l'ai vu en recommandation sur un site spécialisé sur les psychédéliques ( avec le recul j'aurai pu me renseigner, car j'ai jamais trippé en matant un film et celui que j'ai choisi peu carrément causer un gros bad en fonction des personnes)
Report :
Chapitre 1: la montée
Juste après avoir consommé le buvard à jeun le matin, je vais courir un peu en attendant les premières sensations psychique. Je ressens après une trentaine de minute une bonne présence, les perceptions s'altèrent déjà, tout semble d'une grande clarté. Je rentre et décide de me prendre une douche avec l'album à ce moment (t+40 min meddle en toile de fond. La montée est intense, j'ai l'impression que la réalité se distord, qu'un univers parallèle est en train de s'ouvrir autour de moi, comme propulsé dans l'espace.
je vais jouer un peu de guitare pour attendre que les effets montent. J'ai l'impression de littéralement vibrer avec, que le son émane de l'intérieur de mon corps. Les effets visuels commencent à s'intensifier, les textures des objets ont des détails infinis et en permanente évolution. Je ressens une profonde paix intérieure.
A t+1h30 tant qu'il me reste de la lucidité je m'allonge sur le canap et commence à regarder le film "Enter the Void". Je précise que je connais pas le film et n'aie aucune idée de quoi attendre.
Chapitre 2: sortie du corps
Je galère un peu lancer le film mais fini par y arriver. Je suis totalement scotché. J'ai rapidement l'impression étrange que le film a été écrit pour tripper dessus. Pour ceux qui connaissent pas, le film s'ouvre sur un mec qui se fait une perche à la DMT, et là un mec vient taper à la porte. A partir de ce moment, je suis rentré totalement dans le film ( c'était rapide XD ) et certains éléments commencent à sembler aussi réel que ma propre réalité; une sonnerie résonne, j'entends les pensées du personnage qui commence à flipper sévère " J'ai mis la musique trop fort? J'ai peut -être crié. Et si les voisins ont appelé les flics ?Merde, essaie d'agir normalement ".
Le mec qui sonne est un ami de l'acteur principal, et ils commencent à parler de DMT tout en descendant des escaliers. La grosse impression de boucle temporelle, ça semble durer littéralement des heures. Ca parle de bad trip aussi; et la j'ai l'impression que le mec s'adresse directement à moi. Je vais pas continuer à raconter le film de façon linéaire pour ceux qui voudraient le mater et avoir la surprise, mais l'interprétation que j'en ai eu n'a de toute façon pas grand chose à voir avec le scénario réel de toute manière .
Simplement le film nous fait rapidement vivre de manière subjective l'expérience de sortie du corps suite à une scène vraiment choquante. A cet instant j'ai l'impression que la limite entre le réel et la fiction du film s'effondre totalement. Le film m'embarque dans des dimensions parallèles, souvent au bord du bad trip (surtout au début du film ou l'on est plongé dans un véritable cauchemard). L'histoire, plutôt non linéaire, ne suit pas tout à fait un axe de narration classique. Je perds alors tout repère de logique et de temps et m'enfonce dans ce film psychédélique.
Et là une claque intersidérale, un spectacle à la fois insoutenable et très agréable.
Chapitre 3: mort et renaissance, souffrance et jouissance
A partir de ce moment je comprendrai par la suite que mon cerveau sous LSD a produit la plus grande partie de ce que j'ai vu et interprété du film.
J'ai l'impression littérale de vivre de multiples réincarnation, et à un moment même de devenir une femme. Le voyage me fait expérimenter des vies entières de souffrances, de traumas, de peur, d'amour, et de jouissances sexuelles (sisi c'est chelou et gênant à raconter mais je suis entré à un moment dans une sorte de transe érotique, totalement hypnotisé et en même temps en train de jouir psychiquement et corporellement, incroyable). Je vis en boucle la naissance, la vie et la mort. Parfois, je parviens à me rappeler qui je suis, mais c'est une vague impression lointaine et insignifiante qui ne me semble pas aussi réelle que ce que je suis en train d'expérimenter.
Tout est morphique, se transforme. Le ying et le yang, le bonheur côtoie de près le malheur, deux faces d'une même pièce. La violence et la douceur, la paix et la guerre. La vie, au fil des réincarnations, s'en trouve réduite à une simple quête des shoot de dopamine que le cerveau recherche compulsivement, une simple force vitale se démenant pour exister face au néant.
A ce moment j'ai la certitude que c'est la vérité qu'explique en réalité le livre des morts tibétain ?!? Face à cette absurdité de l'existence, reste l'amour, denrée fragile et source de drame et de souffrance, concept auquel je m'accroche pour continuer à exister. Au niveau des effets du LSD en terme de visuel, j'ai vu pas mal de patterns géométriques multicolores pendants les fameux flashs stroboscopiques qu'on retrouve dans les films de Gaspar Noé.
Je reste scotché sur l'écran à la fin du film, dans un sentiment de paix profonde et d'unité avec l'univers, avec l'impression étrange d'avoir vécu mille vies. Franchement je ne savais même pas que c'était possible de vivre un truc pareil. Incroyable. Le LSD c'est quand même un sacré truc.
Chapitre 4: Atterrissage en douceur
Le trip n'est pas encore terminé, je perçois dans les paysages des yeux, toujours avec un sentiment profond d'unité. Je sors me balader un peu dans la nature. Parfois, épuisé, je m'allonge dans l'herbe pour contempler le ciels et les formes incroyables qu'y prennent les nuages. Je vois des sortes de vortex colorés dans les paysages. Par moment, tout semble cartoonesque tant les couleurs sont saturées.
Rapidement, une puissante fatigue m'oblige à m'allonger dans un champs, je suis cloué sur place, j'ai l'impression que mon esprit est épuisé devant les visions tout droit venues d'autre mondes, qu'un simple mortel ne devrait pas connaitre. Je lâche prise et me détends, emporté par la distorsion fluctuante du réel causée par l'acide. Je laisse la nature m'accueillir, je ressens une forte connexion avec le vivant.
Après 8h de trip je me sens enfin capable de manger quelque chose de solide, je sors à nouveau contempler le ciel étoilé, puis je pars me coucher, épuisé.
Dosage ( estimé ): 150 ug
Set and setting : journée ensoleillée, en forme physiquement et mentalement. J'ai prévu de tenter de regarder une film pendant mon trip. Comme d'habitude j'ai préparé en avance tout ce qui peut être utile avant un trip, boissons, aliments faciles à consommer durant un trip. Je suis seul, chez moi, à la campagne. Le film, je ne le connais pas mais je l'ai vu en recommandation sur un site spécialisé sur les psychédéliques ( avec le recul j'aurai pu me renseigner, car j'ai jamais trippé en matant un film et celui que j'ai choisi peu carrément causer un gros bad en fonction des personnes)
Report :
Chapitre 1: la montée
Juste après avoir consommé le buvard à jeun le matin, je vais courir un peu en attendant les premières sensations psychique. Je ressens après une trentaine de minute une bonne présence, les perceptions s'altèrent déjà, tout semble d'une grande clarté. Je rentre et décide de me prendre une douche avec l'album à ce moment (t+40 min meddle en toile de fond. La montée est intense, j'ai l'impression que la réalité se distord, qu'un univers parallèle est en train de s'ouvrir autour de moi, comme propulsé dans l'espace.
je vais jouer un peu de guitare pour attendre que les effets montent. J'ai l'impression de littéralement vibrer avec, que le son émane de l'intérieur de mon corps. Les effets visuels commencent à s'intensifier, les textures des objets ont des détails infinis et en permanente évolution. Je ressens une profonde paix intérieure.
A t+1h30 tant qu'il me reste de la lucidité je m'allonge sur le canap et commence à regarder le film "Enter the Void". Je précise que je connais pas le film et n'aie aucune idée de quoi attendre.
Chapitre 2: sortie du corps
Je galère un peu lancer le film mais fini par y arriver. Je suis totalement scotché. J'ai rapidement l'impression étrange que le film a été écrit pour tripper dessus. Pour ceux qui connaissent pas, le film s'ouvre sur un mec qui se fait une perche à la DMT, et là un mec vient taper à la porte. A partir de ce moment, je suis rentré totalement dans le film ( c'était rapide XD ) et certains éléments commencent à sembler aussi réel que ma propre réalité; une sonnerie résonne, j'entends les pensées du personnage qui commence à flipper sévère " J'ai mis la musique trop fort? J'ai peut -être crié. Et si les voisins ont appelé les flics ?Merde, essaie d'agir normalement ".
Le mec qui sonne est un ami de l'acteur principal, et ils commencent à parler de DMT tout en descendant des escaliers. La grosse impression de boucle temporelle, ça semble durer littéralement des heures. Ca parle de bad trip aussi; et la j'ai l'impression que le mec s'adresse directement à moi. Je vais pas continuer à raconter le film de façon linéaire pour ceux qui voudraient le mater et avoir la surprise, mais l'interprétation que j'en ai eu n'a de toute façon pas grand chose à voir avec le scénario réel de toute manière .
Simplement le film nous fait rapidement vivre de manière subjective l'expérience de sortie du corps suite à une scène vraiment choquante. A cet instant j'ai l'impression que la limite entre le réel et la fiction du film s'effondre totalement. Le film m'embarque dans des dimensions parallèles, souvent au bord du bad trip (surtout au début du film ou l'on est plongé dans un véritable cauchemard). L'histoire, plutôt non linéaire, ne suit pas tout à fait un axe de narration classique. Je perds alors tout repère de logique et de temps et m'enfonce dans ce film psychédélique.
Et là une claque intersidérale, un spectacle à la fois insoutenable et très agréable.
Chapitre 3: mort et renaissance, souffrance et jouissance
A partir de ce moment je comprendrai par la suite que mon cerveau sous LSD a produit la plus grande partie de ce que j'ai vu et interprété du film.
J'ai l'impression littérale de vivre de multiples réincarnation, et à un moment même de devenir une femme. Le voyage me fait expérimenter des vies entières de souffrances, de traumas, de peur, d'amour, et de jouissances sexuelles (sisi c'est chelou et gênant à raconter mais je suis entré à un moment dans une sorte de transe érotique, totalement hypnotisé et en même temps en train de jouir psychiquement et corporellement, incroyable). Je vis en boucle la naissance, la vie et la mort. Parfois, je parviens à me rappeler qui je suis, mais c'est une vague impression lointaine et insignifiante qui ne me semble pas aussi réelle que ce que je suis en train d'expérimenter.
Tout est morphique, se transforme. Le ying et le yang, le bonheur côtoie de près le malheur, deux faces d'une même pièce. La violence et la douceur, la paix et la guerre. La vie, au fil des réincarnations, s'en trouve réduite à une simple quête des shoot de dopamine que le cerveau recherche compulsivement, une simple force vitale se démenant pour exister face au néant.
A ce moment j'ai la certitude que c'est la vérité qu'explique en réalité le livre des morts tibétain ?!? Face à cette absurdité de l'existence, reste l'amour, denrée fragile et source de drame et de souffrance, concept auquel je m'accroche pour continuer à exister. Au niveau des effets du LSD en terme de visuel, j'ai vu pas mal de patterns géométriques multicolores pendants les fameux flashs stroboscopiques qu'on retrouve dans les films de Gaspar Noé.
Je reste scotché sur l'écran à la fin du film, dans un sentiment de paix profonde et d'unité avec l'univers, avec l'impression étrange d'avoir vécu mille vies. Franchement je ne savais même pas que c'était possible de vivre un truc pareil. Incroyable. Le LSD c'est quand même un sacré truc.
Chapitre 4: Atterrissage en douceur
Le trip n'est pas encore terminé, je perçois dans les paysages des yeux, toujours avec un sentiment profond d'unité. Je sors me balader un peu dans la nature. Parfois, épuisé, je m'allonge dans l'herbe pour contempler le ciels et les formes incroyables qu'y prennent les nuages. Je vois des sortes de vortex colorés dans les paysages. Par moment, tout semble cartoonesque tant les couleurs sont saturées.
Rapidement, une puissante fatigue m'oblige à m'allonger dans un champs, je suis cloué sur place, j'ai l'impression que mon esprit est épuisé devant les visions tout droit venues d'autre mondes, qu'un simple mortel ne devrait pas connaitre. Je lâche prise et me détends, emporté par la distorsion fluctuante du réel causée par l'acide. Je laisse la nature m'accueillir, je ressens une forte connexion avec le vivant.
Après 8h de trip je me sens enfin capable de manger quelque chose de solide, je sors à nouveau contempler le ciel étoilé, puis je pars me coucher, épuisé.