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[kétamine] Je me suis pris un k-hole ?

JusteUnAutreExplorateur

Glandeuse Pinéale
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1/3/24
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Salut tout le monde,

Ca faisait un moment que je me demandais ce que ça faisait un k-hole et je pense en avoir fait l'expérience hier.
On avait passé la journée avec un ami à prendre un peu de MD (0,5 gr à deux sur la journée) et le soir on a sorti le pochon de kéta.
On tape peu de ké et je pense qu'il va falloir que je pèse mes traces parce que j'ai l'impression de faire toujours à peu près les mêmes et parfois il faut en prendre 2 ou 3 avant de vraiment ressentir l'effet et hier après 1 ou 2 traces (ça devait être 2 mais pas sûr) qui semblaient raisonnables je me suis vu propulsé en dehors de mon corps et de tout ce qui semble réel. Je me suis retrouvé dans un endroit où plus rien de ce que je connaissais n'existait, y compris moi-même. Je ressentais des sensations extrêmement étranges et angoissantes. La matière n'existait plus, je ressentais des ondes, des pensées me parvenaient qui n'avaient aucun sens, aucune cohérence et qui n'arrêtaient pas de changer sans pouvoir en rattacher deux ensemble. J'avais l'impression d'être dissout dans une marée cosmique. Une forme de conscience était là pour percevoir tout ça mais elle n'avait plus rien à quoi se raccrochait. Je ne pouvais même pas me rappeler que j'avais pris quelque chose, ce qui m'aurait permis de me rassurer sur le caractère temporaire de la situation. Ce chaos psychédélique était devenu la seule réalité qui existait, qui avait jamais existé et j'étais là pour l'éternité. J'étais terrorisé, c'était la seule chose qui semblait certaine à ce moment-là.

Heureusement, mon ami était resté en contact avec la réalité et il a pu essayer de me rassurer. Je l'entendais dire mon nom, me dire qu'on était chez moi mais je ne savais pas qui me parlait, qui était la personne dont il parlait ni ce que c'était une maison. Quand je commençais à peine à retrouver des fragments de réalité, j'étais dans ses bras et je me suis mis à pleurer comme je ne l'avais pas fait depuis très longtemps. Je n'avais peut-être jamais pleuré comme ça. Même quand la matière commençait à devenir de nouveau palpable, je continuais. J'étais en état de choc.
30 min après avoir retrouvé mes esprits j'avais l'impression d'avoir vécu une petite mort et le fait d'avoir autant pleuré semblait m'avoir libéré d'une énorme charge. Je me sentais comme nettoyé en profondeur.

A ce moment-là c'était évident que je ne reprendrai pas de ké ce soir-là et probablement pas avant un moment. Puis un peu plus tard mon ami a pris une autre petite trace. J'ai vu qu'il en restait encore un peu, j'en ai prise une aussi. Puis il restait vraiment pas grand-chose alors on en a tapé une dernière chacun dans la foulée. Je sais pas pourquoi, j'étais persuadé que j'avais dû développer une tolérance avec les précédentes, qu'elles étaient vraiment pas grosses et que je ne risquais pas de revivre ça. Et devinez ce qu'il s'est passé ? Boum! Retour dans la marée cosmique. Au moment où j'ai compris que je repartais là-dedans, j'ai quand même réussi à me préparer psychologiquement et ce 2ème voyage qui était tout aussi déconcertant et incroyablement réel dans son irréalité était malgré tout moins angoissant.

J'imagine que c'est donc ça le fameux k-hole. En tous cas, je ne peux pas imaginer quelque chose de plus déconcertant que ça, à moins de faire une overdose. Et je pensais pas que c'était possible de vivre ça avec de si petites quantités. Est-ce qu'on arrive à s'habituer à cette expérience pour la vivre de façon moins traumatisante ? Le fait de ne plus être en capacité de se dire que c'est un état temporaire est vraiment très angoissant je trouve.
 
Je pense que ça se voyait sur mon visage que j'étais en panique et il a dû me poser la question.

Fun fact à propos de cette expérience : dans la semaine qui a suivi j'étais dégoûté de toutes formes de substances psychoactives. Puis ça a laissé place à de l'indifférence et j'ai décidé de ne plus consommer d'alcool et de cannabis. J'avais une consommation qui paraîtra peut-être modérée ici : à la louche 1L d'alcool fort + une 10aine de bières dans le mois et pour le cannabis c'était 1 à 2 vapos/semaine. Mais en gros ça faisait plus d'un soir sur deux dans la semaine où j'avais besoin de cette soupape et ça commençait à me poser question. Là, le programme est de ne pas boire d'alcool du tout pendant 2 mois et ensuite, si l'envie se fait ressentir boire 1 coup ou 2 en cadre festif. On verra ce que ça donne dans le temps mais pour l'instant c'est sans effort.
Je suis très surpris de cet effet secondaire. Dans un sens comme je l'avais dit, j'avais bien senti dans les heures qui ont suivi qu'il s'était passé quelque chose, que je me sentais nettoyé mais je n'attendais rien de tel.
Je prévois par contre de continuer à consommer des psychédéliques (LSD, champis et DMT) à des intervalles de 2/3 mois (voire plus espacé) pour leur potentiel thérapeutique et spirituel. La kéta ne me fait plus du tout envie pour l'instant
 
Salut,
J'ai eu un peu la même réalisation que toi l'année dernière : "ha ! je pense que je viens de vivre un k-hole", et pareil dans la même soirée j'en est refais un sans faire exprès.
En y repensant j'avais sûrement dû en faire des petits avant mais je consomais la ké principalement en teuf, donc un endroit où je peux pas vraiment me poser (j'y allais a pied) et laisser l'effet prendre place.
J'ai vraiment l'impression que quand on a pas pris une dose si énorme, ou alors qu'on est habitué au k-hole, on peut soit profiter d'un effet psychédélique intense avec les yeux ouvert et en étant en mouvement, ou alors on peut se poser confortablement et fermer les yeux et il y a une phase de transition pour ensuite rentrer dans 20-30min de k-hole.

Je voulais initialement répondre a une de tes questions : oui l'expérience est beaucoup moins stressante a force de la vivre.
Un peu comme tout.
J'aime bien un exemple : tu prends le train pour aller un point A a B la première fois. Ça bouge hyper vite et tu repères rien du paysage.
Mais plus tu répètes se trajet - et surtout si tu t'as été dans ce paysage - plus tu arrives a repérer où tu en es sur le trajet et ce que tu vois.
J'ai aussi remarqué que plus on fait d'effort pendant le trip ou pendant qu'il s'installe, plus on essaye de contrôler et moins c'est agréable. Si je lâche tout, et que je me dis "tkt pas, t'es bien installé dans ton canapé/lit, ce que tu vis c'est que visuel et sensoriel, t'es pas vraiment en train de tomber dans le vide ^^, et plus je me sens bien et léger.
Et ensuite, une fois la transition passé, le "break through", je me sens lucide et je profite juste de ce que je vois et des sensations.
Parfois je peux choisir la sensation : par exemple plusieurs fois j'ai eu l'impression de tomber dans le vide comme si je sautait un avion sans parachute, dos vers le sol. je sens mes bras ou muscle (je sais pas lesquels) du côté du dos qui chauffe comme si le vent tapais dessus. J'adore cette sensation et parfois dans ma lucidité du trip je me dis "allez, on se fait une petite chute dans le vide" et je revis cette expérience.

Désolé je me suis un peu étalé et j'ai fait un tr sous ton tr ^^" mais je suis curieux de savoir si autres vivent le k-hole de manière similaire et je prend pas le temps de faire un tr
 
Merci pour ton retour. Ça répond bien à mes interrogations en effet. Ce que je trouve fou dans cette expérience c'est de n'avoir plus eu aucune forme d'ancrage et qu'il n'y ait même pas eu la possibilité de me rappeler que j'étais sous drogue. Ça m'aurait certainement aidé à lâcher prise et à profiter de cet état. Alors que là j'étais dans une tentative de contrôle et comme tu l'as dit, c'est le meilleur moyen de subir le truc.

Rétrospectivement, ça me fait beaucoup penser aux bardos qui sont pour les bouddhistes les étapes qu'on traverse au moment de la mort et j'ai l'impression d'être resté bloqué au premier niveau à cause de la peur. Je pense qu'un jour je réessaierai de naviguer cet état. En se préparant il doit y avoir moyen d'établir un pont entre le réel et cet état.
 
Ça me rappelle les premières fois que j'ai été défoncée au zolpidem, chaque fois je faisais des bêtises parce que je ne réalisais pas que mes actions étaient causées par le zolpi. Je pensais que cette dimension "délirante" était propre au zolpidem et ne pouvait pas être dépassée. Mais avec la répétition des expériences mon cerveau a appris tout simplement (je le comprends ainsi) et maintenant je sais que je suis perchée et dans une certaine mesure j'arrive même à me contrôler.
 
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