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TR - Champignons (1,5 grammes) et Cannabis (1 gramme) - s'écouter soi même sans l'avoir décidé

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion CeTsss
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CeTsss

Matrice Périnatale
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27/7/24
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Trip-Report ! (super long haha)


Avec Sabine et Fred

Dose : 1,5 grammes de champignons, 1 gramme de californienne
Corpulence et tolérance : 1M73 / 62kg – légère tolérance au cannabis
Lieux : Parc naturel, à un endroit en France
Date : 25/07/2024



C’est clairement le plus gros trip de ma vie, de très très loin. Je vais essayer de mettre un maximum de détails, ça va être très long je me souviens de beaucoup de choses. Merci si vous lisez tout en entier, hésitez pas à me faire des retours. Je n’ai jamais été autant touché par une expérience psychédélique, elle a changé ma vie comme très peu de choses ont pu le faire auparavant. Je rappelle que le mélange cité dans ce TR n’est pas anodin et que j’ai eu de la chance de ne pas avoir fait de mauvaises rencontres, attention quand vous consommez et renseignez vous sur les mélanges <3



#1 – Pique-nique au Parc (19H15)

Je passe faire des petites courses pour le pique-nique, j’ai rien mangé depuis 6h pour ne pas avoir de nausées pendant les champis. On a eu l’idée d’en prendre avec Sabine et Fred pour initier Fred à ça, et réconcilier Sabine avec la substance. Personnellement, mon objectif est de ressentir cette connexion avec la nature que j’avais sentie la dernière fois, mais aussi de passer un trip fun et récréatif, pas trop spirituel. Je quitte le magasin à vélo et je vais vers le spot.
On se rejoint au parc avec beaucoup, beaucoup d’affaires : des boissons (bière, ice tea, vin, redbull, eau) de la nourriture (des tomates, des gaufres, des prunes, des chips, etc.), et beaucoup de choses de façon générale, une enceinte, une nappe, des manteaux, un déodorant rose (?), etc.
On ne le sait pas encore, mais ça va clairement être un handicap pendant notre voyage.
Sabine a un maquillage trop beau, et j’adore sa tête, son énergie, Fred est super heureux et rassurant, j’adore ses vêtements, je me sens en confiance avec ces deux personnes. Je sais que cette expérience va nous rapprocher, je les connais très bien en surface, mais un peu moins de façon personnelle et je suis curieux de voir ce que cette expérience va apporter à notre relation.

Le spot est magnifique, le parc est trop beau, très naturel, les arbres sont exceptionnellement grands et majestueux. J’ai un rapport un peu particulier à la nature et précisément aux arbres depuis mon ouverture d’esprit cette dernière année et ma première prise de champis il y a quelques mois. Le ciel est gris et il pleut légèrement, ça nous casse un peu le moral sur le coup mais on se met sous deux grands arbres et ça va. À part ces deux arbres, on est dans une plaine d’herbe bien verte, très dégagée, avec vue sur une petite marre. On étend la nappe, on s’installe avec l’enceinte et les affaires, il est 19h40 à ce moment-là. On met de la musique et on pèse les champignons, ce sera 2 grammes pour Fred, et 1,5 gramme pour Sabine et moi. J’ai oublié d’acheter des Danette, donc je coupe tout en petits morceaux et je mets ça sur une gaufre, en réalité ça passe plutôt bien. Fred et Sabine les mangent directement nature. On termine de les avaler à 20H pile, les choses sérieuses commencent, je me sens excité par cette aventure. Pareil pour Sabine et Fred, ils sont heureux et hypés. On discute de festivals, de nos vies etc. Je regarde régulièrement mes mains car leur surbrillance est le premier effet que j’ai quand je mange des champignons, et cette sensation arrive à 20h20, donc très très tôt. Ça monte extrêmement vite pour nous, Fred nous partage son ressenti assez fort sur la montée. Mes mains brillent un peu, je commence à sentir cette énergie, une chaleur et un bien-être très agréable. Les lumières deviennent plus brillantes, l’herbe plus verte, je me sens bien et mes mains décident d’attraper des objets tout seuls, j’avais besoin de ça, de prendre et déposer les objets devant moi, de faire des empilements, de sentir des matières. On rigole un peu plus, je me sens comme après une pinte en pleine journée. Sabine commence à avoir des nausées, elle est un peu en galère pour gérer cette sensation. Elle fait des bruits assez étranges qui font penser à quelqu’un qui prend du plaisir et ça nous fait pas mal rire avec Fred. La pluie s’intensifie mais on est sous les arbres donc on sent pas grand-chose non plus, à part Sabine qui est trempée mais qui l’accepte assez bien finalement. On mange des tomates et les sentir éclater dans notre bouche est clairement la sensation de l’année, le goût est exceptionnel.

Fred attrape une prune et croque dedans, ça a l’air totalement insane, Sabine goûte à son tour, je la vois croquer dedans, le jus coule, ses pupilles s’écarquillent, ça me donne direct envie de goûter. J’attrape un fruit sur la nappe colorée, il est tout lisse et mou, sa texture est démentielle et sa couleur agréable à l’œil. Je trouve ce fruit très sexuel, la texture éveille en moi une envie étrange et insoupçonnée. Je me dis qu’une prune vient de me donner envie de ken et ça me fait rire, le goût est tellement mystique que ça me donne envie de pleurer de joie, la texture est particulièrement agréable en bouche. On décide de se lever pour voir comment on réagit, Fred fait remarquer que le sol est très très loin de nous et qu’on a la sensation d’être des basketteurs. J’ai l’impression d’être tout en haut d’un arbre qui bouge avec le vent, les objets par terre me semblent très petits, Sabine se rassoit pour gérer ses nausées, Fred part faire pipi.

Mes bras sont très légers, je les fait voler devant moi sans efforts, ils sont en plumes et se dirigent tout seul devant mes yeux, sans jamais avoir envie de redescendre le long de mon corps. L’herbe qui nous entoure est maintenant en mouvement, j’ai l’impression d’être sur un bateau entouré d’eau verte qui ondule au fil des respirations. Les arbres au fond de la prairie semblent vivants, j’ai hâte d’aller dans la forêt ! Fred revient, et la pluie commence à passer au travers des feuillages qui nous protégeaient. On échange sur un ressenti qu’on a en commun, on a vraiment une sensation de dôme au-dessus de nous, qui s’étend sur quelques dizaines de mètres de diamètre et dans lequel il ne peut rien nous arriver, personne d’autre ne peut y entrer, ni inter-réagir avec nous.
On décide difficilement de changer d’endroit, de partir à l’aventure, Fred a très envie de marcher, il ramasse les affaires et Sabine se met debout et décide de faire pipi mais juste devant nous sous la drache, je n’arrive plus à bouger de mon côté, je rigole pour tout et c’est difficile de se coordonner, de faire ses lacets et de regrouper les affaires. Sabine qui fait pipi, Fred qui est hyperactif pour ranger les affaires, et moi qui rigole pour absolument aucune raison, le tout sous la pluie ça fait un tableau beaucoup trop comique et ça aide pas à la concentration.

Une fois debout, l’envie de hurler me prend, je crie de toutes mes forces dans le parc, Fred et Sabine font pareil, c’est assez libérateur. On se rend compte que tout est trempé, même nos vêtements et surtout Sabine, qui met une chemise et devient à ce moment-là Lara Croft dans la jungle. On se dirige vers la forêt qui est à une dizaine de mètres, on devient des explorateurs sous la pluie dans un climat tropical, je vois Fred s’enfoncer dans les fourrés et décide de le filmer, je dis dans cette vidéo que c’est sûrement la dernière fois que j’utilise mon téléphone.



#2 – La Forêt (20H40)

C’est une forêt assez dense, sauvage, beaucoup de végétation et de troncs au sol, on y trouve une petite cabane où s’abriter, Sabine et Fred mettent la nappe, je reste debout j’arrive pas vraiment à m’asseoir, je me tiens à un arbre moyen qui devient mon guide dans cette forêt. Je sens son écorce sous ma main, ses reliefs et sa force, je me sens impressionné. Je le tiens et mes pieds s’enracinent, ils ne peuvent plus bouger, j’ai l’impression que l’arbre m’apprend à bien me comporter dans la forêt, comme si je devenais moi-même un arbre. Le sentir dans ma main me rassure, je reste là et regarde Fred et Sabine s’installer dans cette cabane de fortune (qui ne retient clairement pas la pluie d’ailleurs). Un certain temps après, je sens quelque chose sur ma main, comme un insecte, je regarde et vois plusieurs points noirs fixés tout autour de ma main, ça me fait un peu peur, je souffle dessus et les autres me proposent de poser les sacs que j’avais gardé dans les mains tout ce temps. Je dépose tout mais n’arrive pas à m’asseoir à cause du trop plein d’énergie, j’ai d’un coup envie de courir vite et loin dans cette forêt, je m’élance et après ce qui me semble être une vingtaine de mètres, je trouve un gros tas de troncs, avec un grand arbre (une vingtaine de mètres) tombé au sol, sur lequel je grimpe, j’ai l’impression de m’envoler, il pleut donc ça glisse c’est clairement pas le plus safe, je trouve d’autres troncs qui s’entremêlent et je grimpe, je me retrouve à 1 mètre au dessus du sol (ressenti 10 mètres), je contemple un peu ce gros tas de bois bouger, onduler et m’aspirer, comme si il m’appelait à entrer dans ses profondeurs, j’entends le bruit de la pluie et du vent dans la cime les arbres, ça sonne comme la plus belle et pure musique du monde, comme un chant bien plus ancien et fort que moi, je me sens insignifiant, j’adore cette sensation, je la trouve logique et pleine de sens, comme si tout était rentré dans l’ordre et que les humains respectaient enfin la nature qui les accueille.

En parallèle, j’entends mes amis parler, j’ai l’impression de super bien les entendre, comme si ils étaient à côté de moi et qu’on discutait à trois mais que je parlais pas pour pas les déranger. Je les entends parler de partir, qu’ils vont devoir m’arracher à cet environnement. Je ne me sens pas triste de partir, j’ai déjà tellement appris en quelques minutes dans cette forêt, j’accepte de sortir d’ici. Fred et Sabine me rejoignent, je découvre alors que mon endroit était à quelques mètres grand maximum de la cabane anti-pluie. On prend les affaires et on sort de cette forêt sombre, on a l’impression de renaître car la végétation cachait la lumière du jour dans la forêt, donc l’extérieur nous semble particulièrement lumineux. On repasse sous les deux arbres de cette clairière pour se diriger à l’opposé, vers la maison de Fred. Moment très étrange car on ne croise personne, le parc est vide, et on marche dans l’herbe comme si on était ivre, en zigzag, à regarder tout ce qui nous entoure. Très étrange impression quand Fred et moi remarquons une forêt à quelques dizaines de mètres de nous, les arbres semblent tous plantés à l’envers, leurs grandes racines dans les nuages et leurs branches et feuilles dans la terre, ça nous fait halluciner c’est tellement improbable à voir ! La pluie bat toujours son plein, on se hâte pour rejoindre un chemin de forêt caillouteux et plutôt large, qui est censé nous mener vers la civilisation.



#3 – Le Chemin Magique (21H)

On marche sur les petits cailloux du chemin, il tourne légèrement à droite mais de façon constante, on a l’impression qu’il est infini et qu’il tourne en rond, la végétation qui nous entoure est totalement magique, ma vision se transforme et je vois des contours rouge, vert et bleu autour de chaque chose que je regarde, par moment des très petits carrés apparaissent partout dans ma vision. On marche comme on peut, comme dans une forêt enchantée, jusqu’à tomber sur un énorme tas marron en plein milieu du chemin, on comprend que c’est une merde de cheval et l’odeur me détruit le nez, j’ai l’impression de nager dedans, ça nous fait beaucoup rire on en tombe par terre, on rigole pendant 5mn non-stop avant de se redresser. Quand je me relève, ma vision a changé, je vois tout en plusieurs couches, comme si chaque chose laissait une ombre colorée derrière elle. Je regarde d’où on vient, vers le bout du chemin, et pour la première fois depuis mes expériences sous psyché, je vois se dessiner des patterns et des fractales, des formes circulaires et complexes, avec des sortes de visages qui tournent en cercle en se détachant des feuilles et de la route de cailloux. Je sais quand même tout à fait discerner l’environnement, mais il est embelli et évolue, je trouve ça magnifique.

Je dis aux autres que je vois des patterns, ils ne savent pas ce que c’est, mais impossible de leur expliquer, je n’arrive pas à aligner deux idées. Je fonctionne en concept, et mes pensées créent des combinaisons de choses que je ne pensais pas possibles jusqu’ici. Il arrête de pleuvoir, et le soleil se couche doucement. On avance lentement, la route est toujours infinie, surtout qu’on ne sait pas vraiment où on va étant donné qu’on ne veut croiser personne, et que les parents de Fred sont chez eux. Pile sur la sortie du chemin, on aperçoit des maisons plutôt près de nous, ça fait très bizarre à Sabine et moi, on sent une légère reconnexion avec le réel, on se rend compte que des gens autre que nous existent, qu’une autre réalité bien moins attirante que celle dans laquelle nous nous trouvons nous rappellera demain matin.

Juste à notre gauche avant toutes ces maisons, il y a un chemin en herbe assez dégagé et isolé, on décide de s’y poser pour profiter de la fin de la journée. Fred et Sabine vont s’asseoir, j’ai envie de les suivre mais je reste bloqué à regarder par terre, le sol bouge, les cailloux font des formes mobiles, et ont des mouvements très apaisants, les brindilles deviennent des concepts mouvants, dans une mer de gravillons qui tourne en boucle dans plusieurs directions en même temps. J’ai l’impression de regarder une vidéo « LSD TRIP SIMULATION 450UG » sur YouTube, sauf que là c’est en 4k et juste devant moi. Je réussis à me décrocher de ça, et rejoins les autres sur la nappe.



#4 - La Nappe (21H15?)

Arrivés sur cette nappe, l’ambiance change beaucoup, je me sens apaisé, Fred est particulièrement serein et chill, il semble connecté à ce qui l’entoure et gère à la perfection ses ressentis. Sabine me semble être en pic d’effets, on est clairement dans un jeu vidéo. On finit le vin, Sabine ne veut pas et n’arrive pas à lâcher la bouteille, j’ai l’impression qu’elle a toujours vécue avec, qu’elle ne la lâchera jamais, alors qu’elle est vide et plutôt encombrante, ça nous fait rire. Je décide d’enlever mes lunettes, et un nouveau monde s’ouvre à moi (je suis très très myope de base), la brume floue que je vois d’habitude quand je n’ai pas de correction devient colorée et mouvante de petites formes géométriques, je me sens dans un bain moussant de couleurs. Je remets quand même mes lunettes parce que je peux pas avoir d’interaction avec mes amis.

La nappe à pois colorés est magnifique, Fred avait aussi pris un châle coloré plein de motifs, il me semblait un peu terne quand il est arrivé avec tout à l’heure, mais il est désormais en train de bouger et d’éclater dans tous les sens, c’est un merveilleux spectacle juste sous mon nez. Je m’approche de plus en plus du châle jusqu’à avoir la tête par terre, quand l’un de mes amis commence à toucher mes cheveux. Je sens chaque doigt me passer dans les cheveux, ça me détend très intensément, ils s’y mettent à deux et c’est un bonheur, j’ai trop envie de papouilles partout sur le corps, j’ai envie d’en donner aussi, c’est vraiment une sorte de bonheur inconditionnel envers mes amis, je veux au maximum partager ça avec eux. On se relève, on a super envie de se mettre nus, de s’allonger par terre, c’est une envie récurrente depuis quelques minutes/heures, on a ce dégoût pour nos affaires, on comprend pas pourquoi on en a autant, pourquoi on a des vêtements, etc. Sabine se met torse nu, Fred plus ou moins aussi, j’ai très envie de les suivre mais je n’arrive pas à entreprendre le fait de bouger mon corps pour enlever ma chemise. C’est frustrant mais je décide de passer outre. On remange des prunes, ça me fait le même effet que la première dans la plaine, mais avec libido +++, on commence à avoir super envie de ken, c’est assez intense, on est dans un parc donc moyen, mais la libido est au maximum. À ce moment-là je sais pas trop ce qui se passe dans la tête de mes complices (dans la mienne non plus d’ailleurs), mais si on avait eu un endroit clos et safe, je leur aurais peut-être proposé de tester des choses. J’ai déjà eu des relations sexuelles sous champis par le passé et c’est une expérience marquante qui m’a beaucoup plu, à titre personnel je trouve que les champis peuvent donner bien plus envie d’avoir des rapports sexuels que la MDMA. Je vis le moment à fond, on ouvre une bière blonde légère qu’on déguste à trois, cette cannette remplace la bouteille dans la main de Sabine de façon naturelle, on parle de nous, de tout, c’est super confortable, je ressens le dôme au-dessus de nos têtes, mais beaucoup plus petit, beaucoup plus intimiste que le premier qu’on avait ressenti dans la plaine. Une atmosphère de confiance se crée et je me sens reconnaissant et aimant de partager ça avec mes amis.

Le soir tombe, la luminosité est vraiment faible, et Sabine se sent de moins en moins à l’aise car elle préfère voir son environnement. Elle est d’ailleurs déçue car elle a l’impression de redescendre et de ne plus avoir de visuels à cause du noir. Fred quant à lui est toujours super serein, il vit une expérience très posée et j’aime beaucoup son énergie. J’ai l’impression de le comprendre car ma première prise de champignons ressemblait un peu à ça. On décide de repartir vers chez Fred, il a une sorte de salle commune dans sa résidence où on sera à l’abri et tranquille.



#5 – The Walking Dead (22H15?)

On arrive enfin à un croisement de routes pour voitures, on sort de notre forêt et on marche sur la route. Absolument personne à l’horizon, les rues sont désertes. On se sent comme après une apocalypse, on revient de 10 000 ans d’histoires folles dans la forêt pour au final trouver une ville vide. J’adore ce feeling, Sabine retrouve un peu d’hallucinations notamment sur un sens interdit dont elle oublie le nom, la barre blanche se tord dans tous les sens et le rond n’est pas droit. La sensation d’être seul au monde est palpable, rien ne nous attend en avançant dans la ville, personne n’existe à part nous. Il recommence à pleuvoir, on avance pour pas être trop mouillés.



#6 – L’Espace C********e (22H30?)

Sur la route de chez Fred, on trouve une sorte de pré-haut devant une salle d’événement, on galère à monter les quatre marches qui mènent à cet endroit. Les rambardes de sécurité me font triper, elles sont en 4D dans ma tête. On décide de se poser là au sec pour fumer un joint, c’est surtout le projet de Sabine et Fred car je connais le piège de fumer quand on est défoncé aux psychédéliques, mais je me sens serein donc je pars dans l’optique de fumer, seulement une ou deux lattes maximum.
Un monsieur avec son chien passe, sa présence m’atteint très très fort, il a l’air passif mais ça me rappelle qu’on reste en pleine rue malgré notre état.
On s’installe, on met de la techno, je suis plein d’énergie donc je bouge un peu, j’ai ramené des pistaches dans un des sacs, et c’est une véritable mission de les chercher, parce qu’on oublie toutes les minutes ce qu’on est en train de faire.
Le sujet de nos familles arrive dans la discussion, on a la sensation qu’on a plus vraiment de famille, qu’on est juste trois dans nos vies, qu’il ne nous est rien arrivé dans nos vies avant cette expérience, je commence à penser à mes parents et on décide de changer de sujet pour pas que ça devienne trop philosophique.
On fait aussi la rencontre d’un drôle de bonhomme : ma sacoche de vélo. De souvenir elle s’appelle Eduardo (à vérifier), on aurait dit un bonhomme à grande bouche qui fume une clope, on lui rajoute des tongs roses trouvées dans le sac d’Harry Potter et ça fait un vrai petit personnage sympathique.

Encore une fois, on est saoulés de nos affaires, on comprend pas pourquoi on en a autant, je me rends compte que mes vêtements et mon téléphone sont vraiment trempés, mon sac plein de terre est rempli de pâte de gaufre écrasée, bref tout est sale mais ça ne m’impacte pas du tout, ce n’est plus vraiment à moi, c’est à personne. On commence à penser à demain, aux responsabilités qui nous attendent, je me rappelle alors que je suis censé me lever à 10H pour appeler un bailleur d’appartement (on déménage en coloc avec mes amis), je comprends que ça va être difficile, et je décide de déléguer la tâche à un de mes amis par message vocal. C’était le pire message vocal de mon existence, il est long et douloureux, on entend Sabine qui dit « arrête de parler, envoie le par pitié, jette ton téléphone », je l’envoie enfin et me sens soulagé d’avoir au moins prévenu quelqu’un.

Pendant qu’on vibe sur la musique, un groupe de personnes arrive. À une vingtaine de mètres de notre spot se trouve un hall de bâtiment, le groupe s’y installe. C’est pas du tout des gens qui peuvent mettre en confiance, ça impacte surtout Sabine et moi, ça nous sort un peu de ce qui se passe. Toutes les 10 secondes je me rappelle qu’ils sont là, et ça casse la vibe. Fred essaie de rouler avec mon herbe, mais c’est poussif vu notre état. On arrête pas d’oublier qu’on veut rouler et je dois trouver mon herbe dans un de mes sacs. Mon sac rouge me semble sans fond, j’y trouve tout et n’importe quoi, comme la tente infinie dans Harry Potter. Les personnes sous le porche en face de nous nous oppressent assez fort, et on décide de vite rouler, vite fumer, vite rentrer. À ce moment-là, je me sens un peu en décalage avec Fred et Sabine, comme si j’étais seul dans un mood spécial et pas très agréable, comme en décalage avec le moment, avec le recul je sais que c’est à cause de ces gens que j’avais dans mon champ de vision pendant le trip, mais sur le moment c’était bizarre.

J’ai une nouvelle herbe assez forte, et les autres sont déterminés à se la mettre, on met donc 1 gramme entier de canadienne dans le joint, sans CBD ni tabac. La batte tourne, elle assèche fort la gorge, Sabine tousse presque à en vomir, Fred et moi toussons aussi, petite tournée d’eau et c’est reparti. Le son est bon, on oublie un peu les gens devant nous. La sensation de la fumée est super agréable, et le goût super bon, je tire dessus comme un pompier, je sens les effets se mélanger entre eux, les sensations deviennent hyper mystiques, j’entre dans une nouvelle dimension. Fred semble être très impacté au niveau de sa perception des tailles de choses, il arrête pas de dire à Sabine qu’elle est toute petite, je trouve ça hilarant. De son côté Sabine vibe sur la techno, c’est un son incisif, très agressif, ça met une ambiance de cave que j’adore. Je décide de faire une roulade (typique pour moi quand je suis perché et dehors), je me lève pour y aller mais je me rends compte que la weed est en train de me tabasser, et que je n’ai plus le contrôle total de mon corps, j’annule donc le projet.

Je me retrouve debout sans même le remarquer, mais je suis totalement coincé, les pieds dans le sol, à quelques mètres de Fred et Sabine qui sont assis près de l’enceinte. Ils m’appellent, je leur expose mon problème, on se retrouve englobé dans une sphère marron, qui part de mes pieds et fait le tour du dôme qui nous recouvre depuis le début. Toutes les affaires reposent sur ce sol lisse et marron qui est en réalité une gigantesque extension de mes chaussures. Sabine et Fred lancent une mission de sauvetage, ils arrivent en faisant la chenille avec leurs pieds en position assise, ils sont sur des petits bateaux, le sol marron devient de l’eau, je suis sur un continent, eux sur un autre et je les vois flotter avec leur bateau pour arriver jusqu’à moi. On discute un peu, je suis tout au fond de ma propre tête, comme si mes yeux étaient à la place de mon cerveau, je vois donc l’intérieur de moi-même. Sabine et Fred repartent et oublient de me récupérer, je me dis que si je trouve pas de solutions je vais rester coincé ici, mes amis m’encouragent et avec tout le reste de volonté que j’ai, je sors mes pieds de la terre, de mon continent, la mer disparaît, le sol aussi, je me retrouve sous le pré-haut avec eux, je peux marcher et ça me soulage.

Revenu avec eux, je me pose assis devant le son et je commence à me faire aspirer. « Incandescent Electra » de Skone me fait vivre des merveilles, mon cerveau est heureux, je vois pleins de choses dans ma tête, je pleure sans trop savoir pourquoi, sûrement parce que c’est trop beau. L’énergie change, la musique aussi, et les pleurs se transforment en plaisir que je ne saurais pas décrire, ça monte ça monte, très rapidement et intensément, je vis alors une sorte d’orgasme intérieur, très puissant, ça me refait pleurer, je viens de littéralement jouir sur la musique, ça ne m’était jamais arrivé, je ne sais pas trop comment réagir, je suis vide et plein en même temps, je frissonne en boucle, ma tête est légère et lourde en même temps, mon corps fait des loopings. Je ne sais pas si mes amis l’ont vu, en tout cas je l’ai vécu à 1000%.
Je reprends mes esprits doucement. Je me sens toujours dans le contrôle et je ne vois pas le possible danger arriver, je propose donc de faire une indienne avec le reste du pur (vraiment stupide avec le recul). Sabine accepte, Fred reste en retrait. On commence à deux, le premier tour se passe bien, au deuxième tour Sabine crache littéralement ses poumons et me passe le projet, je tire alors une taf absolument gigantesque en me disant que c’est ma dernière, je la cale dans mes poumons, j’arrête de respirer.

L’effet est instantané, extrêmement puissant, bien plus que tout ce que j’ai pu ressentir jusque là. Je me fait totalement surpasser par cette gigantesque taf, mon corps hurle, mon cerveau explose, une ÉNORME vague de panique m’attrape, la montée est très intense, entendre Sabine qui s’étouffe m’angoisse, je me lève et marche un peu en rond, je regrette instantanément ce petit jeu et je comprends que je vais devoir me battre pour pas m’évanouir, les secondes deviennent des minutes, les minutes des heures, je sens mon corps s’enfoncer dans le sol, comme si j’étais constitué de liquide et que le tout coulait à l’intérieur du sol par mes pieds, mes pensées s’accélèrent et je comprends que je vais vivre un sacré moment. Une nausée me prend, je suis persuadé que je vais vomir, j’essaie de dire à mes amis que ça va pas mais je n’y arrive pas, je sais que je vais devoir me battre contre ce mal-être, je me persuade que je suis plus fort que ça, que je vais y arriver, que tout ce qui monte redescend. Le monde disparaît autour de nous, je ne vois plus que cet espace carrelé sous le pré-haut, mes amis et nos affaires.

La musique est phénoménale, je réussis à parler pour proposer un son, « de mon âme à ton âme » de Kompromat. Les voix entrent dans ma tête comme si les musiciens étaient réels, j’essaie de parler avec ma voix, mais je l’entends en décalé et ça me terrorise, je décide de ne plus parler. Les voitures qui passent régulièrement me font triper et me poser des questions : qu’est-ce que les gens pensent de nous ? Est-ce que l’un des groupes de personnes qui passe en parlant devant nous va venir nous parler ? J’évoque le sujet des voitures avec Sabine et Fred, ils me disent alors qu’il n’y a personne dans la rue, personne sur la place, personne sous le porche. On est totalement seuls. J’entends des voix, des foules passer à quelques mètres de nous, des gens me parler en plus de mes amis, je ne comprends pas ce qu’ils me disent. Et surtout, je continue de voir des voitures passer, avec leurs phares, leur bruit de moteur, tout ça.

On décide de rentrer dans la salle commune de Fred, on se met en route en empruntant la rampe d’accès handicapé, le tout dirigé par Fred qui semble bien plus en possession de ses moyens que Sabine et moi. Chaque pas est une épreuve, j’ai l’impression de marcher 20 minutes alors que c’est à 100 mètres de là où on était. Arrivé devant la grille de la résidence, on a l’impression que Fred nous emmène dans une sorte d’endroit sectaire, hyper chelou, il nous dit de ne pas faire de bruit car il y a des résidents, évidemment je hurle de rire une seconde après car tout me semble super comique, je galère à me déplacer dans l’espace, mes pieds ne sont plus du tout obéissant et je tangue comme si j’avais bu des litres. Arrivé en salle commune, je ne sais pas encore que je vais vivre le moment le plus étrange de ma vie.



#7 – La Salle Commune (00H30?)

On entre dans une salle assez vaste d’environ 20m2, avec cuisine et petit comptoir, canapés et fauteuils, coussins etc. On se pose là, on met de la musique, et je démarre une sorte de voyage dans moi-même. Les effets continuent de monter, je ne sais plus quelle tête je fais, je me rends souvent compte que je rigole ou que je souris sans le vouloir, et surtout sans le sentir, ma bouche est très souvent ouverte pour x ou y raisons, comme anesthésiée, même feeling qu’un endormissement pré-opération. Ça me fait un peu peur, je ne sais plus me contrôler, je ne sais plus à quoi je ressemble ni ce que je renvoie physiquement. Je m’enfonce dans des sensations physiques et auditives toujours plus intenses, jusqu’à confondre le sol et le plafond, les murs et les canapés, je ne sais plus ou je suis ni ce que je fais, je coule lentement sur une table jusqu’à m’allonger dessus sans m’en rendre compte, les surfaces que je vois s’intervertissent et m’empêche de me repérer dans l’espace. Je suis choqué de ce qui m’arrive, j’ai plusieurs blocages pendant lesquels je reste figé sur place, je me rends souvent compte que je ne suis pas debout comme je pensais l’être mais penché, assis ou allongé. Je me téléporte à plusieurs endroits, je suis d’un côté de la pièce, puis d’un coup je passe en accélération ultime de mouvements pour me retrouver à un autre endroit, des fois ça va même en arrière, je touche au-dessus de ma tête des fanions en tissus jaune, ça me procure une sensation pas du tout logique et démesurée comparé à l’activité pratiquée. J’ai la sensation de les toucher pendant environ 20 minutes, puis j’essaie de parler. Je vais essayer d’expliquer au mieux ce que j’ai ressenti en parlant, car je pense que c’est pas vraiment compréhensible quand c’est retranscrit à l’écrit.

Je suis toujours tout au fond de ma propre tête, je souhaite dire à haute voix que je veux du thé, quelques secondes après quelqu’un dit précisément ce à quoi j’ai pensé, je l’entends, et dans un second temps je comprends que c’est moi qui aie dit ça. Je comprends par l’intermédiaire de ma propre voix que je demande du thé à Fred qui est parti en faire pour nous. En gros ça fait :

Une pensée arrive ⇒ écouter le résultat ⇒ comprendre ce qu’on vient de dire comme si c’était quelqu'un d’autre qui l’avait dit, puis se rendre compte que c’est nous-même.

Cet effet me fait carrément flipper, je ne maîtrise plus grand-chose à ce moment-là, tout mon être est transcendé, chamboulé, tout fonctionne à l’envers, j’essaie juste de garder cette toute petite part de conscience en attendant que ça redescende. Sabine est dans la salle de bain et nous appelle, je m’y téléporte et reçoit de l’eau sur le visage de sa part. J’ai l’impression qu’on m’a mis de la matière très très lourde sur le visage, ça me fait pleins de frissons, je sens chaque goutte d’eau, elles se multiplient et coulent sur ma peau jusqu’à mes pieds, ça me ramène un petit peu hors de ma propre tête. On se regarde à trois dans le miroir, ça me fait assez bizarre, je sais pas quoi penser de nos enveloppes corporelles, Sabine dit qu’on est super beaux, même si je le ressens pas je suis d’accord avec elle. On sort dans le hall un instant et Fred nous montre une affiche avec la tête des gens qui habitent ici, je me pose d’un coup plein de questions par rapport à ces gens, je phase sur l’affiche pendant un temps, puis on entre dans une sorte d’atelier avec plein d’outils.

Sabine se transforme et devient vendeuse chez Leroy Merlin, chose qu’elle fait dans la vraie vie, elle nous explique plein de chose avec une clarté hallucinante, chacun de ses mots a un impact très présent dans ma tête, je nous vois au Leroy Merlin rayon vis et clous. Chose très étrange dans cette pièce, il y a un fauteuil roulant mis au dessus d’une perceuse sur la table, la configuration des objets n’a aucun sens. Pendant que je nous vois au Leroy Merlin, mes yeux vagabondent sur les objets, il y en a partout, j’observe tout jusqu’à regarder mes chaussures, imaginer mes chaussettes, kiffer sur mon pantalon, arriver sur ma ceinture, quand une idée me vient d’un coup en tête, je ne sais pas l’expliquer, j’ai besoin de voir le bas de mon corps nu, je le dis cash aux autres, sans réfléchir aux mots employés : « j’ai envie de voir un truc choquant »
Pourquoi choquant je sais pas, mais l’envie y est. Je trouve ça très bizarre de devoir cacher son corps, au final je ne connais pas du tout le mien. C’est quoi ce truc en bas de mon ventre ? A qui sont ces jambes qui m’emmènent partout ? Pourquoi toutes les sensations que je vis pendant ce trip passent par mes pieds ?

Au final je le fait pas et change de pièce pour pas y penser. Fred nous montre une vidéo d’un set de DJ Snake complètement insane, y a du feu partout ça nous fait mourir de rire, je trouve par terre une petite station essence en jouet, je sais pas pourquoi mais je m’y attache, je veux la garder, elle fait clic clic quand elle tourne, c’est un objet rassurant pour moi à ce moment là, comme Sabine avec sa bouteille tout à l’heure.
De retour dans la salle commune, toujours sans savoir parler, je trouve des petites balles oranges. Dans la vie je suis jongleur, c’est mon métier et une de mes principale raison de vivre, j’essaie donc de jongler avec ces trois balles. Malgré mon état ça fonctionne, les balles s’envolent, Sabine me dit « carrément sans regarder », j’essaie de regarder à côté mais ça tombe instantanément. Je n’arrive pas à comprendre comment j’ai pu réussir à faire ça dans mon état, je ne sais même plus parler ou tenir droit, mais faire tourner le 3 balles c’est ok. Les effets des champis commencent à disparaître pour laisser place au plateau de la weed, je récupère petit à petit mes ressources mentales. Je peux désormais reparler, et respirer un coup, la tempête est passée. Fred nous a fait un thé, c’est clairement le papa de la soirée actuellement, il range tout, déplace tout, est hyper actif, je suis impressionné. À côté du thé sur la table basse, je remarque une capote, je comprend pas ce qu’elle fait ici, ça me donne des idées sympa, à partir de là je sais pas si cette partie du trip était réelle ou si c’est des hallucinations auditives (j’en avais toujours quelques-unes avec la musique et autre). J’interprète la réaction de Fred et Sabine comme une proposition d’expérimenter des trucs, ils n'avaient pas l’air de rire à propos de ça (après y a que les collégiens qui font des blagues avec des capotes donc bon). Je n’ai aucun souvenir de ma réponse, ça reste un mystère total. En tout cas pour pas installer de gène au cas où j’aurais halluciné je dis rien de plus et passe à autre chose, ma libido s’était enflammée un court instant mais les effets des plantes m’ont très vite calmé.

On décide de projeter un film dont j’ai oublié le nom, c’était hilarant car les sous-titres étaient en décalé de quelques minutes donc ça racontait une histoire trop cheloue sans queue ni tête, c’était bien drôle. Sabine s’endort à ma gauche, Fred est à fond à ma droite, après 20 minutes de film je commence à fatiguer, je pense au retour. Je voulais le faire à vélo pour voir ce que la sensation donnait sous champis, mais c’est vraiment dangereux dans mon état actuel. Sabine veut prendre un Uber pour aller chez moi et payer moins cher que si elle rentrait chez elle, je trouve l’alternative confortable, on laisse Fred dormir chez lui. Les effets des prods partent doucement et on est désormais en redescente.

Dans le Uber, l’ambiance est mystique, la voiture me fait bien triper étant donné que je me déplace jamais comme ça, j’ai l’impression d’être dans un vaisseau spatial. Le chauffeur reste silencieux la moitié du trajet, avant de lancer une discussion improbable sur des noms de rues. Il nous donne même des bonbons ça régale, je le soupçonne d’avoir compris notre début de fonce-dalle. Je précise, ça fait déjà un moment que je n’ai plus d’hallucinations visuelles, à ce moment là les ressentis sont purement émotionnels/physiques. On descend de la voiture, j’ouvre la porte de mon appartement, c’est un geste que je fais quotidiennement et ça me ramène fort au réel. Je découvre alors que mes émotions sont totalement en vrac. Je vois ma porte de maison, je ressens une immense solitude, un immense manque affectif, un début de tristesse assez hard. Je ne prête même pas tant attention à mon chat, c’est sûrement parce que mon cerveau vient de vivre 10 ans d’existence en 4 heures. Brossage de dents, rangement express, on met 10 minutes à essayer de mettre un drap une place sur une couette deux places, on abandonne et on se couche. Je vais mettre du temps à m’endormir à cause des effets résiduels et de la tristesse (et de Sabine qui ronfle omg).

Le lendemain, Sabine rentre chez elle. Quand elle quitte chez moi, je me sens détruit, j’ai perdu ces deux magnifiques personnes avec qui j’ai vécu cette expérience. Seul point réconfortant, on se retrouve dans quelques heures pour débriefer, rendez-vous 14H pour aller se poser au parc au même endroit, pour retracer les moments clés de ce trip, et faire une bonne conclusion.




Conclusion :

Quartes jours plus tard, je suis toujours en « digestion » de ce trip, mais j’en tire déjà plusieurs choses que voici :



- FAIRE ATTENTION AUX MÉLANGES

Je pensais être prêt mais j’ai pris la confiance en consommant trop de cannabis pour mon état, le résultat aurait pu être bien plus catastrophique qu’une petite frayeur mentale, surtout qu’on était en milieu urbain donc susceptible de faire des rencontres dangereuses. Aussi, j’ai ressenti les jours d’après que j’allais sûrement avoir des séquelles. Aucune idée de si c’est actuellement le cas, mais mon cerveau a tellement été éprouvé que j’ai eu l’impression de ressentir physiquement les dégâts. Message à tout le monde, je le disais avant ça et je vais continuer, par pitié FAITES ATTENTION AUX MÉLANGES <3



- Les écrans

Une nouvelle fois, le non-sens des téléphones et de la technologie en général m’a marqué, je vais essayer de profiter de cette nouvelle prise de conscience pour arrêter définitivement Instagram. S’angoisser pour rien sur l’actu et oublier tout ce qu’on vient de voir en 2H de scroll me répugne encore plus qu’avant. Voir les gens dans la vraie vie, ça n’a pas de prix !



- Le matérialisme

Tout comme le téléphone, l’idée de posséder beaucoup d’objets me paraît dénuée de sens. Ce n’est pas quelque chose qui me caractérise de base, je n’ai jamais été matérialiste, pourtant je me rends compte que j’accorde trop de temps/d’importance/d’espace mental au fait de posséder des objets dont je n’ai pas vraiment besoin. À voir si je me sépare de certaines choses après ça.



- Le rapport à mes pieds

Pour le coup cette pensée sort de nulle part, je me suis rendu compte pendant et après le trip qu’énormément de ressentis et d’hallucinations passaient par mes pieds. Que ce soit de l’énergie, des blocages, des sensations de marche, etc. Je ne sais pas encore trop ce que ça signifie, mais j’y prêterai désormais plus attention dans la vie et quand je prends des produits !



- La notion d’excuses

Ce n’est pas mentionné dans mon TR, mais j’ai passé beaucoup de temps à m’excuser, pour des raisons plus ou moins valables, ça a d’ailleurs un peu saoulé Sabine et Fred. À la fin, je me reprenait moi-même quand je m’en apercevais. Je ne m’en rends pas compte du tout, j’imagine qu’inconsciemment j’ai la sensation de déranger mon entourage de par le décalage que je ressens avec eux dans la vie ? En tout cas c’est à creuser.



- La gestion des émotions pendant le trip, la mise au point que ça nécessite de faire.

Cette expérience arrive à la fin d’une période extrêmement difficile sur le plan personnel, pour le moment j’ai toujours réussi à triper dans les meilleures conditions, et même quand mentalement ça ne suivait pas, j’ai toujours su profiter des « bons côtés » des drogues. Pendant cette expérience, j’ai plusieurs fois pleuré, été dans le doute, ressenti des émotions étranges, notamment le soir même dans mon lit et sur la redescente le lendemain. Je pense que mon instabilité émotionnelle s’est fortement fait ressentir pendant et après le trip. J’en conclus que les champignons exacerbent au maximum les émotions (comme énormément d’autres drogues), sauf que dans ce cas précis, la psilo ne me laisse pas trop le choix de ce que je veux exacerber. Quand je suis sous autre chose je peux en quelque sorte « décider » de ressentir telle ou telle émotion de façon puissante, j’ai appris avec cette expérience que ce n’était sûrement pas le cas avec les champis. Aussi, même si je me sens bien le jour du trip, ça ne veut pas dire que je vais pouvoir tout mettre de côté et m’amuser sans moments introspectifs sur le plan émotionnel. Grosse découverte qui me donne envie d’écrire et de comprendre !



- Le rapport au sexe

Pendant ce trip, j’ai plusieurs fois été propulsé dans un monde d’envies, de peau nue et de sexe super intense, par moments presque « dégueu » tellement c’était fort. À d’autres moments (notamment dans la forêt), le sexe me semblait sans aucun sens ni intérêt. J’ai alterné entre ces deux états pendant le trip, c’était assez perturbant et je ne comprends pas trop pourquoi ça m’a affecté autant sur ce plan en particulier et pas d’autres. À creuser une nouvelle fois !



- Apprendre à dessiner

Sabine a évoqué l’envie de savoir dessiner, pour représenter les hallucinations qu’on ne peut pas prendre en photo. J’adore laisser une marque et pouvoir retranscrire ce que je vois/pense, j’ai donc très envie d’apprendre à dessiner ! J’ai toujours été impressionné par les gens doués en dessin, je vais sûrement mettre du temps mais, il est possible que je finisse par dessiner un jour dans ma vie :)



- La connexion à mes amis

Le soir du trip, le lendemain et le surlendemain, j’ai eu l’impression de perdre mes compagnons de voyage, quand j’ai compris qu’ils allaient petit à petit revenir à la vie normale, reprendre une routine, etc. La connexion établie entre nous sous champignons était si intense que je me pose beaucoup de questions à ce niveau-là. Est-ce qu’on peut isoler cette relation et la garder dans la vie avec la même intensité mais sans usage de stupéfiants ? Est-ce que c’est une bonne chose d’oublier toute autre personne que les gens avec qui on trip ? Est-ce qu’on peut devenir dépendant d’un produit pour ressentir de l’amitié envers quelqu’un d’autre ? Comment mieux gérer ce sentiment de séparation qui est destructeur de mon côté ?
Je sais que tout ça vient aussi d’un trauma dû à une séparation amicale (pour ne pas dire fraternelle) très brutale. Mais les relations sociales, l’amitié/l’amour dirigent ma vie, et ce point est peut-être le plus important à travailler pour moi.



Merci de m’avoir lu, je suis preneur de tout retours que ce soit un avis, un partage d’expérience, une pensée qui peut alimenter ma réflexion sur tout ça ! Plus que jamais, Trip Safe <3 CeTsss
 
- Apprendre à dessiner

Sabine a évoqué l’envie de savoir dessiner, pour représenter les hallucinations qu’on ne peut pas prendre en photo. J’adore laisser une marque et pouvoir retranscrire ce que je vois/pense, j’ai donc très envie d’apprendre à dessiner ! J’ai toujours été impressionné par les gens doués en dessin, je vais sûrement mettre du temps mais, il est possible que je finisse par dessiner un jour dans ma vie :)

La photo a clairement entraîné une décote sur un des principaux usages du dessin (représenter pour d'autres ce qu'ils auraient pu voir s'ils avaient été là), mais en effet ça ne fonctionne pas pour les visuels !

C'est ce qui m'a le plus motivé à m'y mettre je crois. Je suis toujours loin de pouvoir même donner une idée de mes visuels et j'ai lâché l'idée d'y parvenir, ceci dit.

Sinon, ouais, c'est toujours triste de dire au revoir à des amis, et quand on rajoute en plus le deuil (au moins temporaire) de la région de Psychédélie qu'on vient de visiter, ça peut être pesant.
 
La photo a clairement entraîné une décote sur un des principaux usages du dessin (représenter pour d'autres ce qu'ils auraient pu voir s'ils avaient été là), mais en effet ça ne fonctionne pas pour les visuels !

C'est ce qui m'a le plus motivé à m'y mettre je crois. Je suis toujours loin de pouvoir même donner une idée de mes visuels et j'ai lâché l'idée d'y parvenir, ceci dit.

Sinon, ouais, c'est toujours triste de dire au revoir à des amis, et quand on rajoute en plus le deuil (au moins temporaire) de la région de Psychédélie qu'on vient de visiter, ça peut être pesant.

Oui, j'imagine qu'il faut être sacrément accroché à cet apprentissage pour atteindre le niveau nécessaire à reproduire ses hallucinations !

En effet c'était très pesant de quitter tout ça, avec le recul que j'ai maintenant je peux comprendre ce qui s'est passé, mais la tête dans le guidon c'était très compliqué de me rendre compte que ça allait passer avec le temps ✨
 
j’ai passé beaucoup de temps à m’excuser, pour des raisons plus ou moins valables, ça a d’ailleurs un peu saoulé Sabine et Fred. À la fin, je me reprenait moi-même quand je m’en apercevais. Je ne m’en rends pas compte du tout, j’imagine qu’inconsciemment j’ai la sensation de déranger mon entourage
C'est exactement ce qui m'est arrivé sous MDMA lors de ma première expérience avec le produit !
Alors c'est beaucoup plus courant car la MD est un puissant empathogène, mais les champis peuvent l'être aussi, donc ce n'est pas si étonnant que l'on ait eu cet effet en commun. Pour moi clairement c'était un excès d'empathie, au point où je ressentais beaucoup trop fort la moindre gêne que je pouvais causer (sans pour autant avoir de l'anxiété sociale), et j'avais à coeur de m'excuser à la moindre occasion, archi spontanément. Le "désolé" sortait tout seul, puis au bout d'un moment j'en venais à avoir envie de m'excuser du fait que j'arrêtais pas de m'excuser, c'est là que j'ai dû vraiment me contrôler et me dire que j'allais trop loin, que ça devait être un effet du produit 😅

J'aime beaucoup ta manière d'analyser ton trip, les notes que tu prends pour revenir sur des idées qui t'ont posé question, tu sembles essayer de tirer un maximum d'apprentissage de tes expériences, c'est chouette !
Cela dit peut être que si tu veux faire des expériences psychédéliques à dose élevée, tu verras qu'il peut s'avérer judicieux de se détacher de ça, car l'intention de tout analyser, se rappeler de tout, et comprendre ses pensées et actions, ça peut vraiment rendre l'expérience difficile à vivre à une dose qui impose davantage de lâcher-prise et d'acceptation/immersion dans l'instant présent.
C'est une simple réflexion qui me passe par la tête car c'est très vrai pour moi, or je me reconnais dans ta façon d'analyser ton expérience, et j'ai dû accepter qu'il n'est pas réaliste de chercher à tout comprendre lors d'un trip, mais peut être que ce sera différent pour toi !

Merci pour ton TR !
Trip safe 🫶
 
Trop bien ton TR, super complet et je m'y suis beaucoup retrouvé. Point bonus pour la séquence Leroy Merlin qui m'a fait éclater de rire.

C'est de belles amitiés que tu as là, prends en soin !
 
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