Ouroboros
Holofractale de l'hypervérité
- Inscrit
- 1/12/10
- Messages
- 6 685
Les dissociatifs : Kézako?
Le terme dissociatifs désigne une famille de drogues partageant les mêmes genres d'effets, c'est à dire des produits qui provoquent chez l'usager un état de dissociation, de déréalisation, voir de dépersonnalisation, on y reviendra.
Oui, mais ça fonctionne comment ?
Pour ce faire elle agissent sur le glutamate, un neurotransmetteur, et comme antagonistes des récepteurs NMDA (en tout cas pour celles que je vais citer ci-dessous).
On notera que certain dissociatifs agissent quant a eux sur les récepteurs opioïde kappa, cholinergique, GABA-A ou encore SIGMA. Ces produit étant beaucoup moins répandus et utilisés, je n'en parlerai pas dans cette mise au point, mais la précision me semblait nécessaire.
Pour ceux qui aime chipoter la petite bête, notre ami saankan nous explique que :
Ne maitrisant que très peu la pharmacologie des dissociatifs, je n'irai pas plus loin dans cette explication.saankan a dit:on parle de produit dissociatif quand il y a dissociation entre le thalamus et le système limbique. Le thalamus et le cortex voient leurs fonctions déprimées tandis que d’autres régions comme le système limbique, restent activées, ce qui serait une explication aux effets hallucinogènes.
[align=center]
Les principaux dissociatifs
[/align]Les dissociatifs les plus connus et les plus utilisés sont : 1) La phenylciclydine : Plus communément appelée PCP,est un anesthésiant synthétisé pour la première fois en 1926, qui fut utilisé entre les années 60 et fin 70. Très vite détourné de son usage initial, et peu pratique à cause des effets secondaires qu'il provoque, il est interdit en 1978. On le trouve encore néanmoins sur le marché noir, principalement aux États-Unis. 2) La kétamine : un anesthésiant également, e lle est synthétisée pour la première fois en 1962, pour remplacer le PCP, et sera utilisée pour la première fois en 1970 pendant la guerre du vietnam et l'est encore aujourd'hui. Elle est très rapidement détournée à des fins récréatives. Moins longue et moins dangeureuse que son prédécesseur, elle connaitra un énorme succes chez les consommateurs, principalement sur la scène techno, succès encore d'actualité. 3) Le Dextromethorphane : Abrégé en DXM, est une molécule opioïde utilisée comme antitussif. Il est synthétisé dans le but de trouver une alternative à la codéine qui possède un fort potentiel addictogene. Utilisé pour la premiere fois en 1958, lui aussi sera tres vite détourné pour ses propriétés psychotropes, sa facilité d'accès en fait un des dissociatifs les plus consommés a travers le monde. 4) Le protoxyde d'azote : Appelé gaz hilarant ou N2O. Découvert en 1772, il est d'abord utilisé dans les foires pour ses propriétés euphorisantes. Ce n'est que 72 ans plus tard, en 1844, qu'un dentiste découvre son pouvoir anesthésiant. Dès lors il remplace peu a peu le chloroforme et l'ether utilisés jusque là, car il est beaucoup moins toxique. Il est encore utilisé en médecine aujourd'hui. Il est courant de voir en rave party des personnes détournant les recharges de gaz de crème chantilly et de consommer le N2O en ballons, celui ci potentialisant les autres drogues pendant un temps très court. Depuis, avec émergence du marché des drogues semi-légales (RC), d'autres molécules ont vu le jour dans le seul but d’être utilisées comme stupéfiants, les plus connues sont : - La 3-meo-PCP - La 4-meo-PCP - La methoxetamine - La 2-meo-Ketamine - L'ethyl-norketamine
Concrètement, ça fait quoi ?
Attention !
Bien qu'ayant une pharmacologie commune, chacun
de ces produits est unique et comporte des effets et des risques différents !
On peux observer toute une batterie d'effets propre à ces produits, je parlais tout a l'heure de dépersonnalisation, de dissociation, et de déréalisation. il s'agit de termes utilisés en psychologie pour caracteriser des troubles du mécanisme cognitif qui sont très souvent des mécanismes de défense face à une situation trop intense pour être gérée par la personne. Les usagers de ces drogues expérimentent eux ces sensations sans qu'elles soient attachées à un évènement traumatique et peuvent dès lors les vivre plus sereinement. Y trouvant même de l'amusement et du plaisir (sauf en cas de bad trip bien sûr). La déréalisation est une altération de la perception du monde exterieur, celui-ci semble alors iréel, étrange, on a l'impression de regarder un film, ou quelque chose d'abstrait. On ne s'implique plus émotionnellement dans les évènement qui nous entourent. On y est quasi étranger.
La dépersonnalisation quant a elle est déjà un cran au dessus, on peut avoir l'impression de perdre le sens de la réalité, on se sent étranger non plus uniquement au monde extérieur mais également à soi-même. L'égo s'efface, parfois completement et on a l'impression de ne littéralement plus rien comprendre. C'est une sensation tres intense qui peut parfois mener à des crises d'angoisse.
Voila pour le coté psychologique, mais il ne faut pas oublier que la plupart des produits utilisés sont des anesthésiants. Selon les doses la sédation est plus ou moins forte. On peux avoir des difficultés à parler, à marcher, ne plus pouvoir bouger. L'exemple le plus parlant est celui de la kétamine et du fameux K-hole, où l'esprit se retrouvant incapable de communiquer avec le corps, on est immobilisé, cloué au sol, l'esprit est alors isolé du monde extérieur pour une durée plus ou moins longue.
Les visuels ou modifications de la perception visuelle sont courants lors de la consommation, cependant ils sont vécus comme très differents de ceux provoqués par les psychédéliques comme le LSD. Souvent le sens des proportions est modifié, et on peut avoir l'impression d'être immense ou au contraire minuscule (syndrome d'Alice au pays des merveilles). On peut egalement observer beaucoup d'hallucinations yeux fermés. Celles-ci sont difficiles a décrire.
Les risques
Sous l'emprise de dissociatif on peut avoir des comportement inconscients dûs a la difficulté de juger la dangerosité d'une situation, surtout si on n'est plus totalement maitre de ses mouvements.
Chaque dissos a une toxicité différente, certain abiment les reins et la vessie, d'autre sont neurotoxiques et peuvent provoquer des lésions de onleys (lésions du récepteur nmda). Certains sont hépatoxiques ou peuvent créer des carences. Il est important de se renseigner sur la toxicité de chaque produit avant de le consommer.
Il y a également un risque d'addiction et de consommation compulsive, pouvant mener à une désocialisation, avec tout ce que ça implique. Et des séquelles psychologiques peuvent arriver avec une consommation abusive.
Voila, vous êtes maintenant briefés sur ce que sont les dissociatifs, j’espère que cette fiche vous aura été utile et qu'elle vous aura plu.
Si vous avez des suggestions quant à la mise en page ou des informations complémentaires, n'hésitez pas a m'en faire part. L'orthographe devrait être corrigée d'ici peu.
Merci de m'avoir lu jusqu'ici. Si le sujet vous intéresse, vous pouvez approfondir avec ce topic ma foi très intéressant pour savoir comment les consommateurs vivent la dissociation ==>
http://www.psychonaut.com/dissociatifs/37749-dissociation-kesako.html (je n'avais pas encore vu le nom de ce topic quand j'ai commencé cette fiche, comme quoi...)Source: wiki, saankan
A lire aussi : http://www.psychonaut.com/reductions-des-risques/37834-mise-en-garde-les-dissociatifs.html
http://www.psychonaut.com/dissociatifs/48606-mise-en-garde-tome-2-les-dissociatifs.html
Dégâts irréversibles à la vessie imputés à la Kétamine :
Ketamine linked to irreversible bladder damage - video - Channel 4 News