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Recherche : usage de drogues et cryptomarchés (questionnaire)

CesareLombroso

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9/4/19
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[font=Calibri,sans-serif] [font=Times New Roman,serif]Bonjour à toutes et tous,[/font] [/font]
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[font=Calibri,sans-serif] [font=Times New Roman,serif]Les marchés de la drogue du dark web (autrement appelés cryptomarchés) ont régulièrement fait l’actualité ces dernières semaines. Pour séparer la fiction de la réalité, nous (deux jeunes chercheurs débutants en sciences sociales) prenons part à une collaboration interuniversitaire qui vise à comprendre la façon dont s’inscrit l’achat de drogues sur le dark web dans le parcours de consommateur. Nous cherchons plus précisément à répondre aux questions suivantes : les individus commencent-ils à consommer plus, moins, de manière plus sûre ou plus risquée lorsqu’ils se fournissent par le biais de ces plateformes ? Y a-t-il sur le dark web des échanges d’information à propos d’un usage sûr et des risques ? Et bien plus encore.[/font] [/font]
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[font=Calibri,sans-serif] [font=Times New Roman,serif]Vous avez acheté de la drogue sur le dark web au cours des 12 derniers mois ? Il est important pour vous de contribuer à donner une image plus objective de la consommation et de l’achat de drogues et de la façon dont cette technologie les influence ? Alors aidez-nous en participant à ce projet via ce questionnaire de 10-15min ! https://survey.ugent.be/survey/index.php/244885/lang-fr [/font] [/font]
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[font=Calibri,sans-serif] [font=Times New Roman,serif]Sachez que ce questionnaire est totalement anonyme et qu’absolument aucun identifiant personnel n’est enregistré (qu’il s’agisse de l’adresse IP, des paramètres du navigateur, etc.). Pour les suites de la recherche, il y aura dans certains cas une possibilité de rémunération. Enfin, si vous avez le moindre doute ou question à propos du projet ou de nous, n’hésitez pas à nous interpeller sur ce topic ou à nous envoyer un message privé.[/font] [/font]
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[font=Calibri,sans-serif] [font=Times New Roman,serif]Merci d’avance pour votre aide ![/font] [/font]
 
Un tout grand merci ! :) On croise les doigts pour toucher un maximum de personnes en le proposant en 3 langues, en espérant que ça paye et qu'on soit en mesure d'obtenir des résultats solides sur la question !
 
C'est la dernière ligne droite, nous fermons prochainement le questionnaire ! Vous êtes passé à côté de notre recherche ? Dépêchez-vous de faire entendre votre voix en témoignant de votre expérience d'usager de drogues et d'acheteur sur le dark web ! 2 conditions pour participer : avoir 18 ans ou plus et s'être procuré de la drogue en ligne au moins une fois au cours des 12 derniers mois. Un grand merci à ceux qui ont déjà pris le temps de répondre !
 
Merci beaucoup pour le retour, c'est tellement rare que des enquetes fassent preuve de ce genre de choses, je dirai même, que c'est la première fois depuis des années que je vois quelqu'un venir nous poster les résultat d'un sondage/enquête après nous avoir sollicité sur le forum.

Je vais m'empresser de lire le rapport ;)
 
Merci pour le retour. Néanmoins,

Recommandations pour la pratique de terrain a dit:
La recherche CRYPTODRUG a tenté de proposer un premier aperçu de l'implication belge dans les cryptomarchés. Des recommandations pour la politique, la pratique de terrain, et la recherche future ont été élaborée sur la base des résultats obtenus. En ligne avec la politique belge intégrée et globale en matière de drogues, les recommandations en termes de pratiques et de politiques publiques portent à la fois sur l'offre et la demande, construits en complémentarité, c'est-à-dire sur la maîtrise de ces marchés et sur la lutte contre ce type de commerce, ainsi que sur la poursuite des mesures d’aide et de réduction des risques.

Recommandations relatives à l'offre
  • 1.Investir dans un monitoring systématique du trafic illégal via les marchés de la drogue en ligne
  • 2.Investir dans les techniques de détection «traditionnelles» et en ligne
  • 3.Créer ou encourager des équipes de recherche multidisciplinaire et favoriser les échanges (inter)nationaux de connaissances et de compétences
  • 4. Explorer les possibilités d'améliorer les partenariats public-privé.
    • Améliorer la collaboration avec les services postaux et de transports de colis et suivre les tendances en matière d'expédition
  • 5.Intensifier l'échange d'informations au niveau international
  • 6.Saper la confiance dans l'écosystème des cryptomarchés
  • 7.Encourager la réalisation d’enquêtes financières

Recommandations relatives à la demande
  • 1.Intensifier les informations relatives à la prévention et à la réduction des risques dans les forums en ligne
    • a. Mettre davantage l'accent sur le partage d'informations préjudiciables par les professionnels via le Dark Webet les forums du Clear Web.
    • b. Promouvoir activement l'information sur la réduction des risques par les vendeurs et réprimander les vendeurs qui partagent des informations fausses ou trompeuses
  • 2.S’engager en faveur d'une prévention et d'une aide "Evidence based» (fondées sur les faits).
Recommandations pour l'enquête
  • 1.Surveiller les activités de cryptomarketing de manière systématique
    • a.Développement d’un crawling tool
    • b.Nécessité d'une recherche multi-méthodes relative aux cryptomarchés
  • 2.Établir des collaborations structurelles avec une équipe de recherche interdisciplinaire pour étudier le trafic de drogues via les cryptomarchés.

Dommage qu'une recherche en sciences sociales se mue en recommandations pour la répression (la "pratique de terrain")
 
Malheureusement nous sommes tenus de proposer ce type de recommandations, quand bien même nous n'y souscrivons pas :s Il s'agissait d'un travail de recherche, on ne fait pas de politique et le comité d'accompagnement qui a vu se clôturer cette recherche a justement été le théâtre de certaines frictions entre certaines catégories d'acteurs de terrain aux missions totalement différentes.

N'étant plus chercheur de profession, je peux vous dire à titre personnel que je regrette cela mais comme je le répète, c'est le genre de choses auxquelles on ne peut couper quand on est dépendant de l'argent public. Rien ne dit d'ailleurs que ces recommandations seront suivies.

Je peux comprendre votre désarroi, mais j'espère au moins que vous serez sensibles au fait que j'assure ainsi le suivi de la recherche pendant mon temps libre alors que rien ne m'y oblige, si ce n'est mon éthique de chercheur que je ne suis donc cependant plus.

En-dehors ce point de friction, j'espère que les résultats en eux-mêmes vous permettront d'enrichir vos connaissances de ces univers particuliers que sont le dark web et les cryptomarchés.
 
Ouais, je comprends. Ça a le mérite de poser la question du financement public. Aujourd’hui on a tendance à chercher le partenariat avec les instances étatiques, à la fois par pragmatisme et dans l'espoir que leurs politiques finissent par changer. Mais les politiques ne changent pas. Est-ce un si bon plan ?
 
La question du financement tout court est une énorme problématique du monde de la recherche. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles j'ai préféré changer de secteur à l'issue de ce projet. Il y a différents problèmes et enjeux autour de cette question en réalité.

D'un côté, l'Etat aura toujours du budget à mettre à disposition du monde de la recherche et de l'autre, le monde de la recherche aura toujours besoin d'un financement public pour continuer à vivre, surtout dans le secteur des sciences sociales (mais on le voit dans le secteur médical par exemple, le financement privé n'est pas toujours plus rose, loin de là). Moralité, si ce n'est pas le centre de recherche X qui se propose de traiter telle ou telle thématique, c'est le centre de recherche Y qui s'empressera de se porter volontaire, et cette thématique sera donc en définitive traitée d'une façon ou d'une autre.

Je vois mal la totalité des centres de recherche refuser systématiquement des propositions de financement alors qu'ils ont besoin d'argent pour conserver leurs chercheurs, quitte à ce qu'ils ne soient pas d'accord avec certaines des clauses du contrat. Très concrètement, mon université ne m'aurait pas proposé de contrat de chercheur si nous ne nous étions pas joints à ce projet et je n'aurais donc pas eu de boulot pendant un an. De plus, mon désormais ancien centre de recherche aurait une publication de moins à son actif alors que c'est précisément ce qui concourt à faire sa renommée et à lui assurer de potentiels futurs financements, et ainsi de suite.

Quand bien même tout le monde se bornerait à refuser de l'argent public, d'où proviendraient dès lors les fonds nécessaires à la réalisation de recherches de ce type ? J'imagine mal des philanthropes consacrer de si grosses sommes pour traiter la problématique de la drogue depuis une perspective "bienveillante". Dès lors, cela reviendrait à ne plus traiter le sujet et à le laisser aux mains des autorités qui agiront donc à l'aveuglette, et donc pas forcément pour un mieux.

Là où je suis "déçu", c'est qu'il semble très difficile de mener un débat de fond sur la logique répressive habituelle donnant lieu à ce type de recommandations là où la recherche devrait idéalement pouvoir se départir de ce type de préconceptions. Je suis en tout cas désolé si vous êtes également déçus par cette recherche en particulier. Si cela peut vous consoler, je n'ai pas été directement mêlé à la rédaction de ces recommandations, m'étant principalement occupé de la collecte de données et de la rédaction du début du rapport introduisant aux mondes du dark web et des cryptomarchés.
 
Ca m'incitera quand même à me méfier des prochains sondages qu'on me solicitera sur le sujet.
C'est très bon à savoir et je trouve tout aussi honnête de votre part d'avoir livré les résultats malgré tout ici.

Et ouai, la recherche ça coûte cher parait-il, surtout avec les revues qui font payer injustement à la publication ET la lecture :cool:
 
Salut ! Effectivement, c'est un fonctionnement problématique, j'ai pu le voir aussi en allant à la rencontre des service public de RdR qui sont aussi forcés d'avoir un discourt de répression.

Je comprends très bien les contraintes, mais c'est effectivement dommage que ça soit ainsi, m'enfin bon, c'est toujours mieux que pas de recherche ! Le public avisé saura se faire son propre avis :)
 
Morning Glory a dit:
Ca m'incitera quand même à me méfier des prochains sondages qu'on me solicitera sur le sujet.
C'est très bon à savoir et je trouve tout aussi honnête de votre part d'avoir livré les résultats malgré tout ici.

Et ouai, la recherche ça coûte cher parait-il, surtout avec les revues qui font payer injustement à la publication ET la lecture :cool:

Je suis justement en train de réfléchir à toutes ces histoires de sondage depuis quelques jours avec PA et FCF ils ont soulevé pas mal de question éthique ces denriers temps.
 
Quand bien même tout le monde se bornerait à refuser de l'argent public, d'où proviendraient dès lors les fonds nécessaires à la réalisation de recherches de ce type ? J'imagine mal des philanthropes consacrer de si grosses sommes pour traiter la problématique de la drogue depuis une perspective "bienveillante". Dès lors, cela reviendrait à ne plus traiter le sujet et à le laisser aux mains des autorités qui agiront donc à l'aveuglette, et donc pas forcément pour un mieux.

Pourquoi pas ? Il doit bien y avoir des philanthropes qui prennent de la drogue.
Comment sont financés MAPS, Erowid et l'ISSUP (ce dernier étant l'organisateur du Global Drug Survey) ? Il me semble que ça passe par des dons de particuliers.

c'est effectivement dommage que ça soit ainsi, m'enfin bon, c'est toujours mieux que pas de recherche ! Le public avisé saura se faire son propre avis


Justement... est-ce vraiment mieux ? Quel avantage retirent les concernés des études que l'on fait sur eux ? Si les drogués et les dealer se réfugient sur le deep, c'est pour échapper aux regards. Oui, notre curiosité (bien légitime) est satisfaite ; mais politiquement, à qui cela peut-il profiter sinon aux organes de répression ?
D'ailleurs cette question se pose aussi pour nous : quand on vante les mérites d'un RC, il faut avoir conscience qu'on signale ainsi son existence et son usage aux autorités.
 
Tridimensionnel a dit:
Quand bien même tout le monde se bornerait à refuser de l'argent public, d'où proviendraient dès lors les fonds nécessaires à la réalisation de recherches de ce type ? J'imagine mal des philanthropes consacrer de si grosses sommes pour traiter la problématique de la drogue depuis une perspective "bienveillante". Dès lors, cela reviendrait à ne plus traiter le sujet et à le laisser aux mains des autorités qui agiront donc à l'aveuglette, et donc pas forcément pour un mieux.

Pourquoi pas ? Il doit bien y avoir des philanthropes qui prennent de la drogue.
Comment sont financés MAPS, Erowid et l'ISSUP (ce dernier étant l'organisateur du Global Drug Survey) ? Il me semble que ça passe par des dons de particuliers.

c'est effectivement dommage que ça soit ainsi, m'enfin bon, c'est toujours mieux que pas de recherche ! Le public avisé saura se faire son propre avis


Justement... est-ce vraiment mieux ? Quel avantage retirent les concernés des études que l'on fait sur eux ? Si les drogués et les dealer se réfugient sur le deep, c'est pour échapper aux regards. Oui, notre curiosité (bien légitime) est satisfaite ; mais politiquement, à qui cela peut-il profiter sinon aux organes de répression ?
D'ailleurs cette question se pose aussi pour nous : quand on vante les mérites d'un RC, il faut avoir conscience qu'on signale ainsi son existence et son usage aux autorités.

J'avoue ne pas connaître les sommes brassées par ce type d'associations mais à titre d'exemple, cette recherche d'un an (ce qui est semble-t-il relativement court) aura quand même demandé au moins plusieurs dizaines de milliers d'€, sachant qu'on dépasse même probablement la barre des 100 000. Pas sûr qu'on trouve autant sur fonds privé pour faire une étude ayant un focus sur la Belgique. Après pour avoir lu pas mal d'articles et ouvrages sur d'autres recherches du même type, je pense pouvoir dire qu'on a fait du bon boulot au vu des moyens dont nous disposions. Mais voilà je reste sceptique quant à la possibilité de mener ce type de recherches sans passer par une intervention de l'Etat.

En ce qui concerne les retombées des études telles que celles-ci, je ne pense pas qu'il y ait fondamentalement des gagnants et des perdants. J'entends bien et comprends bien également le désarroi que peut susciter la lecture des recommandations que vous avez épinglées, mais en définitive, celles ne représentent qu'une petite fraction du rapport en lui-même, même si je conçois tout à fait que c'est le genre de choses que s'empresseront de lire les professionnels ayant de près ou de loin un lien avec les thématiques que nous traitons. 

En tout cas moi, je serais un dépositaire de l'autorité publique, je verrais ça, je me dirais que ça ne vaut pas trop la peine d'investir plus que ça dans la répression dans le sens que les sommes brassées en matière d'achat/vente de stupéfiants sur le darkweb font pâle figure par rapport à ce qu'on peut voir dans le marché traditionnel. A contrario, les professionnels de la RdR, soucieux de toucher à tous les publics, peuvent prendre conscience de la nécessité d'élargir leurs canaux de communication et de repenser leur approche.

J'ose à tout le moins espérer que vous vous accorderez à dire que ce type de "publicité" (publicité toute relative vu que notre rapport ne sera très probablement lu que par un très faible nombre d'aficionados du dark web ou de curieux) vaut mieux que les articles qu'on peut ponctuellement lire dans les médias traditionnels. A mon avis, ceux-ci sont largement plus délétères que ce type de travail scientifique dont il ne faudrait pas surestimer la portée plus que de raison.
 
Tridimensionnel a dit:
Justement... est-ce vraiment mieux ? Quel avantage retirent les concernés des études que l'on fait sur eux ? Si les drogués et les dealer se réfugient sur le deep, c'est pour échapper aux regards. Oui, notre curiosité (bien légitime) est satisfaite ; mais politiquement, à qui cela peut-il profiter sinon aux organes de répression ?
D'ailleurs cette question se pose aussi pour nous : quand on vante les mérites d'un RC, il faut avoir conscience qu'on signale ainsi son existence et son usage aux autorités.

Je ne trouve pas du tout que le deep soit une solution pour échapper aux regards, bien au contraire. Il me parrait utopique de s'y sentir protégé et à l'abris, je dirais même que pour moi, c'est totalement l'inverse.

Les Markets du deep profite aux tenanciers, puis aux dealers, puis aux consommateurs. C'est juste un marché comme un autre, là pour générer du fric parceque l'opportunité s'y présentait.

CesareLombroso a dit:
Tridimensionnel a dit:
Quand bien même tout le monde se bornerait à refuser de l'argent public, d'où proviendraient dès lors les fonds nécessaires à la réalisation de recherches de ce type ? J'imagine mal des philanthropes consacrer de si grosses sommes pour traiter la problématique de la drogue depuis une perspective "bienveillante". Dès lors, cela reviendrait à ne plus traiter le sujet et à le laisser aux mains des autorités qui agiront donc à l'aveuglette, et donc pas forcément pour un mieux.

Pourquoi pas ? Il doit bien y avoir des philanthropes qui prennent de la drogue.
Comment sont financés MAPS, Erowid et l'ISSUP (ce dernier étant l'organisateur du Global Drug Survey) ? Il me semble que ça passe par des dons de particuliers.

c'est effectivement dommage que ça soit ainsi, m'enfin bon, c'est toujours mieux que pas de recherche ! Le public avisé saura se faire son propre avis


Justement... est-ce vraiment mieux ? Quel avantage retirent les concernés des études que l'on fait sur eux ? Si les drogués et les dealer se réfugient sur le deep, c'est pour échapper aux regards. Oui, notre curiosité (bien légitime) est satisfaite ; mais politiquement, à qui cela peut-il profiter sinon aux organes de répression ?
D'ailleurs cette question se pose aussi pour nous : quand on vante les mérites d'un RC, il faut avoir conscience qu'on signale ainsi son existence et son usage aux autorités.

J'avoue ne pas connaître les sommes brassées par ce type d'associations mais à titre d'exemple, cette recherche d'un an (ce qui est semble-t-il relativement court) aura quand même demandé au moins plusieurs dizaines de milliers d'€, sachant qu'on dépasse même probablement la barre des 100 000. Pas sûr qu'on trouve autant sur fonds privé pour faire une étude ayant un focus sur la Belgique. Après pour avoir lu pas mal d'articles et ouvrages sur d'autres recherches du même type, je pense pouvoir dire qu'on a fait du bon boulot au vu des moyens dont nous disposions. Mais voilà je reste sceptique quant à la possibilité de mener ce type de recherches sans passer par une intervention de l'Etat.

En ce qui concerne les retombées des études telles que celles-ci, je ne pense pas qu'il y ait fondamentalement des gagnants et des perdants. J'entends bien et comprends bien également le désarroi que peut susciter la lecture des recommandations que vous avez épinglées, mais en définitive, celles ne représentent qu'une petite fraction du rapport en lui-même, même si je conçois tout à fait que c'est le genre de choses que s'empresseront de lire les professionnels ayant de près ou de loin un lien avec les thématiques que nous traitons. 

En tout cas moi, je serais un dépositaire de l'autorité publique, je verrais ça, je me dirais que ça ne vaut pas trop la peine d'investir plus que ça dans la répression dans le sens que les sommes brassées en matière d'achat/vente de stupéfiants sur le darkweb font pâle figure par rapport à ce qu'on peut voir dans le marché traditionnel. A contrario, les professionnels de la RdR, soucieux de toucher à tous les publics, peuvent prendre conscience de la nécessité d'élargir leurs canaux de communication et de repenser leur approche.

J'ose à tout le moins espérer que vous vous accorderez à dire que ce type de "publicité" (publicité toute relative vu que notre rapport ne sera très probablement lu que par un très faible nombre d'aficionados du dark web ou de curieux) vaut mieux que les articles qu'on peut ponctuellement lire dans les médias traditionnels. A mon avis, ceux-ci sont largement plus délétères que ce type de travail scientifique dont il ne faudrait pas surestimer la portée plus que de raison.

Je partage ton avis, et il me paraît clairement difficile voir, impossible de mener des recherches pertinentes sans argent public, ou alors une quantité infiniment restreinte, et du coup ... elle en perdraient leur pertinence.
Je pointais juste le fait que c'est dommage, de devoir écrire ce genre de choses, et je comprends bien que ce soit nécessaire, c'est juste que je crois qu'on est blasé de ce système politique ou la répression et presque aussi inefficace que l'inaction et pourtant, si couteuse.
Mais oui, clairement, il serait dommage de ne retenir que ces quelques lignes vis a vis de la quantité d'informations intéressantes que contient le reste du document.

N'ayant pas l'habitude de lire de la littérature francophone à ce sujet, c'est vrai que ça m'as particulièrement interpellé vu que je ne le vois généralement pas ailleurs ^^
 
Je ne trouve pas du tout que le deep soit une solution pour échapper aux regards, bien au contraire. Il me parrait utopique de s'y sentir protégé et à l'abris, je dirais même que pour moi, c'est totalement l'inverse.
Les Markets du deep profite aux tenanciers, puis aux dealers, puis aux consommateurs. C'est juste un marché comme un autre, là pour générer du fric parceque l'opportunité s'y présentait.

Ce n'est pas ce que je voulais dire. Je reformule :
l'existence de trafics sur le deep est entièrement due à l'illégalité des items trafiqués. Si les gens utilisent le deep, c'est pour échapper à la loi. Et s'ils parviennent à échapper à la loi en utilisant le deep, c'est parce qu'ainsi la police sait moins facilement qui fait quoi comment et où. Y'a des failles, c'est loin d'être parfait, mais c'est sur ce principe que ça repose.

Imaginons que je fasse une étude inédite sur la dynamique du trafic dans ma ville : où se trouvent les fours, de quelle manière les gens se fournissent, et avec des recommandations sur comment les coincer ;  ça n'arrangerait pas du tout les dealer mais ça profiterait aux "forces de l'ordre".


Bon ensuite je ne veux pas dramatiser, sur le principe j'ai trouvé ça gênant mais la polisse sait déjà très bien tout ça. En fait je m'interroge surtout sur le principe de "mettre au jour" des pratiques illégales. À qui est-ce que ça profite ? Certainement pas aux principaux concernés. L'amour de la connaissance oui, mais la connaissance est une arme aussi. Et c'est un questionnement large, pas forcément ciblé sur cette enquête. Encore une fois, nous aussi on est concernés par cette problématique.
Mais t'inquiète, elle est bien cette étude ^^

J'aurais bien vu des recommandations style
- les laisser dans leur coin, c'est un truc de geek t'façon
- en + ils ne dealent même pas avec leurs achats
- et puis pour leur santé vaut mieux ne pas trop déstabiliser le marché.
Mais c'est pas demain la veille ^^



Par contre je suis curieuse, qu'est-ce qui a autant coûté ? C'est si cher de faire des stats ? Ou alors c'était le questionnaire crypté ?
 
Tridimensionnel a dit:
Par contre je suis curieuse, qu'est-ce qui a autant coûté ? C'est si cher de faire des stats ? Ou alors c'était le questionnaire crypté ?
Je ne sais pas précisément, mais il faut garder à l'esprit que le salaire de quatre chercheurs pendant un an, c'est environ 100 000€.
 
Je confirme que la majeure partie du budget passe dans les frais de personnel, on ne travaille pas à l’œil :P A côté de ça les autres coûts sont plutôt réduits mais parmi eux on retrouve effectivement la logistique.

Pour en terminer avec les recommandations, ce n'est (malheureusement) pas le genre de discours que l'on peut tenir. Mais à nouveau, quand un rapport met en évidence le fait que le marché du deep ne compte que pour 1% des recettes générées par le marché de la drogue au sens large, que la majeure partie des usagers se contente de commandes ponctuelles pour eux-mêmes et leurs amis à des fins récréatives et que les conséquences de ce mode d'approvisionnement sont finalement moins néfastes que via les modes d'approvisionnement traditionnels, libre aux autorités publiques de suivre ou non des recommandations du type "investissez dans la répression pour combattre les cryptomarchés" ;)

Moralité, la connaissance peut justement permettre de mettre en lumière le fait que certaines problématiques ne sont finalement pas si graves que ça et qu'il y a peut-être d'autres priorités. Mais personne n'ira tenir un tel discours publiquement, d'autant qu'on sait justement qu'une des stratégies des autorités publiques consiste à éroder la confiance que peuvent avoir les individus envers les cryptomarchés.
 
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