BrusqueArabesque
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Trip n°19 : 3-meo-pcp (8-10mg) + met-4-oh (11mg)
Voie : sublinguale et orale
Corpulence : 1m84 - 85 kg
"Il y a un temps de vivre et un temps de témoigner de vivre" Albert Camus
Avertissement : TR long, profitez de la musique .
Notice RDR : s'agissant d'une recette expérimentale, je décline toute responsabilité pour les lecteurs de ce post de faire les mariolles ... le ton est donné. Je ne dirais pas "ne le faites pas à la maison", mais plutot faites, mais en prenant en compte la force du combo. Le niveau de potentialité est simplement monstrueux. Donc, les kids, ceux qui pensent "oh, un trip, c'est rigolo", oui mais non ...
Bref, vous en saurez bien assez tôt.
CONCEPTS-CLES : psychologie inversée, funambulisme, autoscopie, théatralisation du trip, profonde mise en abime, égos partant en spirale, un serpent, turbulance, parano de parano de parano de, "Truman Show effect" ...
Le 10, jour de pleine lune. Ce qui peut expliquer la furie de ce TR (ou pas).
Commençons :
Circonstances :
Donc, retour chez Dude Duke, alias B, dans sa maison familiale. Dimanche 17h, il voulait souligner un point : notre amitié ne devrait pas se résumer aux prods qu'on partage. Lundi 21h, il m'envoie une invit, en précisant de venir à 11h et de prendre en compte 2 heures. Dans ma tête : houlà, aurais-tu envie de gober un bonbon ? Tu me la joues à l'envers, dude ...
Le lendemain, 50 min de vélo, arrivé à 11h30 (du retard sur l'horaire). Apparement, il était dans un mood de mesca-like (enfin, j'avais fais un para de 2-CP pifométrique et j'avais besoin de sa balance ... je m'égare), mais j'avais compris que sa besace était pleine de surprises.
Donc, CHOIX : 2C-P VS COMBO. Je connais la durée de ce 2C, réputé pour être violent (pour le coup le para devait osciller entre 12 et 14), je le convainc pour une autre recette. Je voulais voir ce que la vieille met pouvait donner avec le limitless pcp. Donc, ok, on se met d'accord pour le combo. Le deal est accepté.
LE VOYAGE :
-PARTIE I : un long zénith :
11h38 : sublingual de pcp (8-10 mg), un chewing-gum au citron pour faire passer. Pour un tel plan, la logistique est mon point de mire. Dude Duke se plug 5 min plus tard (12 mg). On s'écoute l'album "Let it Bleed" des Rolling Stones, surtout pour "gimme shelter" (un bon slogan rdr d'ailleurs The Rolling Stones-Gimme Shelter + Lyrics - YouTube CADEAU, le tr est long). Toute la symbolique du morceau : le titre de la fin du flower power, où la parano et le danger pur a remplacé l'amour universel et les guimauveries de cette époque. Je programme un minuteur. D'abord 30 min. Les autres paras ne sont pas prêts. Vu le plug de B, je subodore quelques dépassements ...
Le spot se déroule en extérieur. J'avais passé mon booster de son (30 watts) à B et j'avais amené mon ordi. Le net passe pas, ok, playlists entre son mp3 et mon disque dur. B commence : un peu de Brainticket, un groupe de psyché des années 60.Je n'insiste pas sur la partie montée de pcp, j'ai un TR de la substance pure ici - http://www.psychonaut.com/dissociatifs-tr/54134-pcp-15mg-limitless.html
Dude Duke B part dans sa vrille de joyeux luron. Une posture très relax pour un point d'entrée de voyage. On apprécie la montée en présence du son (et de la morsure de pcp ...). Ca roule, ca jacasse sur la zik. L'euphorie vient ... toute cette ambiance n'est que la rampe de lancement. Je cogite sur la fusée. L'aboulie pointe un peu ...
C, le chat de B, ramène une musaraigne morte dans la cuisine. Le dude phase dessus me beuglant "Je peux pas". "Je prends le relai, occupe-toi des prochains paras". Je fais mon nettoyeur et dégage le cadavre dans un sopalin, direction ... non, je ne précise pas ou.
Je prépare ma playlist. Oulà, l'ordi au zénith, la lecture sera difficile. Je mélange Zappa, Bowie et Pink Floyd dans ma console de DJ (heuheu). Et je me prépare pour la suite. L'ambiance du pcp nous ouvrent déjà quelques portes d'idées délirogènes. Enfin, rien de méchant. "Ambiance de cours de récré de HP", j'ironise ... mais au final ... peut-être pas tant que ça.
12h45 (Hpcp+1h07): DROP de met-4-oh(11 pour moi, 14 pour lui). Entre le sublingual toujours en place, le chewing-gum et le para de met, le drop se reduit à un infame bezoar. NE PAS AVALER LES CHEWING-GUMs (surtout avec tout le DROP ...). Bon ... j'ai la sale habitude d'avaler (oups sic).
Le reste du TR est assisté par le vieux carnet de voyages. Il a été assisté de l'appareil-photo-cam .
13h02 : Au son, Frank Zappa et son "Son of Orange County" (
). B ne connait pas cette époque de zappa. Pourtant, je soupçonne le titre d'avoir été utilisé dans un autre trip avec lui. J'ai tenté de faire un tryptique avec 2 autres titres. Mais j'ai perdu les titres dans une manip :/. Je savais que la logistique serait compliquée.
FREE YOUR MIND AND YOUR ASS WILL FOLLOW
13h08 (Hmet+23 min) : l'effet est plutot stone, B refuse le tarlu. Il est déjà bien chargé (B, pas le pétard, quoique ...). Sous le zénith du soleil, le load est HARDCORE (En fait, le spot sous un ciel dégagé, et le soleil qui nous tappe. Je suis heureux d'être un noctambule ermite, ça compense )
13h27 (Hmet+42min) : le load s'encaisse toujours avec violence. Je squatte de hamac de B, bercé par Pink Floyd sauce Syd Barrett. Oui, je connais la surinterprétation. Et les floyd de l'époque de Syd, c’est riche en mindfuck inductif. Mon esprit n'en a cure, j'ai bouclé ce point. Le load est lent, mais le son "commence à réagir". Le pcp, avec la tite montée de met en bonus, reste euphorique. MAIS nécéssite un certain niveau de psychoexp.
Pas de visus notables. Juste le son qui nous englobe de plus en plus. Le bulle promet d'être puissante. Ce n'est pas mon premier combo disso-tryptamine, mais l'intro reste prometteuse ...
13h35 (Hmet+50min) : Mon tour de passer le son. La playlist s'arrête sur "Space Oddity" de Bowie (
). Oh que c'est bon ))). La chanson de la fusée ! Le pcp est la rampe de lancement, la met, la fusée qui m'envoie également dans le ciel. Que de symbolisme. J'ai noté "Like 14/20". Façon de dire que je me sens plutot bien. Pour le moment ... La morsure tryptaminergique commence à se distinguer. En même temps, je joue un peu avec l'égalisation du son, histoire de mindfuck moi-même ...
13h40 (H+55min) : le carnet, témoin principal, commence à subir de la compression de données. B jongle avec son mp3. J'entends un vague bruit de trompettes (???), un accident de zapping sur sa playlist. "Dieu me parle avec un kazoo" réponds-je. Je suis allongé et c'est son tour de gérer. John Frusciante revient, avec sa junkitude de tox et sa profondeur musicale.
MORSURE DE VISU
13h45 (H+1H) : BIP-BIP : minuteur qui signale l'heure passée, je crois rajouter une heure. La mère de B rentre autour de 16-17. Je sais qu'on a donc 2h de liberté. Juste gérer un peu le schmilblick. Les couleurs me chatouillent la vision périphérique. Je n'ai pas de quoi dessiner mais je suis tenté ... Ceci-dit, le dessin me manque pas. Plus tard ...
Premier débat : Frusciante vs Bowie. Je sais, pas le même domaine, mais nos égos se chatouillent. J'oubliais ... pendant certaines absences de B aux gogues, je prenais un peu le controle du son . Conceptualisation du putsh musical. Ce premier débat indique également un autre point de départ : un début de MINDFUCK. La limite entre la SURINTERPRETATION de Frusciante et la morsure du combo devient borderline. Le premier choc mental est prometeur ...
13h50: "Life on Mars" de Bowie (
). Le petit air piano est magnifiquement catharsique. B me laisse faire. J'imagine que c'est le stade ou le gourou change d'identité. La dissociation est "sourde" : la musique est présente, très présente. Mais en même temps, je suis assourdi par elle-ù. Le concept est plus familier au psychonautes .
Bon, je m'explique à ce point. A ce stade, je sens la dépersonnalisation. Je suis là, j'écoute, mais ça "aurait pu" ne pas être mon corps. DISSOCIATION D'EGO , non ?
OUVERTURE DES PORTES DE LA FOLIE
13h55 (h+70min): Je passe le premier vrai titre progressif. "Atom Heart Mother" de Pink Floyd (
). Vous devriez l'écouter, si vous avez le temps, hein. Car ce titre, va ancrer une certaine logique. B me l'avais déjà proposé sur un autre trip. L'intro montant en puissance, les trompettes dissonantes. La surinterprétation est BARGE (C'est la musique ou c'est nous trippés ?). Le temps de passer la lourdeur de l'intro, qui se répercute allégrement sur le Bodyload, avec ses trompettes dissonantes. Mais la division du morceau en plusieurs parties quasi-indépendantes est une recette qui a le chic de coller quoiqu'il arrive.
Au niveau de ce titre pourrait démarrer l'entrée dans les limbes ...
13h57: Point du zénith. Dur de lire à contre-jour l'ordi.
14h00: Perte du portable. Enfin ... le minuteur continue son tour de cadran. Je lui fait confiance.
14h02 : Toujours pas de mydriases. Les pupilles semblent calmes, mais la lumière du zénith doit le masquer.
14h13: BIP-BIP du portable (hmet+90 min). La bulle est épaisse. Atom Heart Mother déploie ses ailes. On est englobés et noyés dans la musique. Dans le 2eme tiers de la chanson, des CEV m'assaillent, au milieu de choeurs tribaux et d'une note bourdon en sol (si vous connaissez la chanson, vous voyez à quel endroit). Pas de déformations délirantes, la musique est juste présente, collée à la réalité, comme la bande-son de notre "film intérieur".
14h17 : fin de "Atom Heart Mother", un peu de silence. Dans notre état, il en devient orgasmique.
14h20 : B remet un tube. J'en ai oublié le nom. "Peut-on controler ?", je me demande. La musique semble dire oui en réveillant notre euphorie.
14h30 : témoignage vidéo (très pratique pour un TR). B case du Led Zep. Mode country. La spirale continue de nous posséder. On danse.
Retranscription de VD:
-Alors, donc ... on est à 14-30 (B danse et sautille, tout innocent qu'il est ). Pfouh ... Je sens que les murmures des chansons commençent à bouillonner un peu (déformations sonores proches de la met). Non et puis cette country qui tourne, qui tourne, qui tourne ...
La caméra suit le mouvement bordélique du mouvement qui part en vrille.
-Oh non ... ne me dis pas qu'il est sur une boucle ...
-Non ... il va s'arrêter, me rassure B.
La grosse caisse arrive et me voila reparti en train de danser.
-Ah ok ... il va s'arrêter ?
-Tu as compris ? (Je crois qu'il a fait soit allusion à notre funambilisme entre danse et écroulement, ou la mise en abime induite par la cam)
-Bon ... je ne sais pas si c'est un truc pour faire du dubstep ...
-Tu y as droit ...
-C'est trop bordélique pour un dubstep ... Non, je sens surtout ... qu'il faudra beaucoup d'eau dans cette histoire ... recharge mec, pour toi, comme pour tout le monde, recharge pour la terre entière. Prends un bidon !
Le sitter rentre dans la maison. Je reste seul, mode self-cam (Induction terrible) où je m'adresse à moi-même.
-Salut, toi ... Comment ça va ? ... Ca fait longtemps qu'on s'est pas vus, tu ne crois pas ? (bottleneck psyk en fond, terrible ...). Tu as de beaux yeux, tu sais ?
Bon ... je ne sais pas si ça va parler, sauf aux psychonautes expérimentés, mais la self-cam est le début d'un phénomène d'autoscopie. Le fait de se voir soi-même en train d'accomplir quelque-chose. Non, je ne me suis pas vu devant moi (je ne suis pas fou comme Maupassant lol ...), mais cela se rapprochait d'une vision intérieure, typique des psychés.
Le sitter a disparu dans la maison. Je refais un putsch musical. Je glisse "Saucerfull of secrets" (version de Pompéi
, la fin est). Comme pas mal de Pink Floyd, l'intro est dissonante et très inquiétante. J'ai l'impression d'être le "méchant" d'un film de Kubrick (genre Orange Mécanique ou Shining). J'appelle mon sitter avec ma plus belle voix de sadique, en train de traquer une proie cachée.
Je vais le chercher dans la maison. "Duke ?", "ouais". Il est au chiottes. A ce niveau, il est aux chiottes. C'est la troisième fois que je fais le même tour de circuit pour le retrouver (et une boucle accomplie). La résonnance de la chasse d'eau prend une ampleur psychédélique, l'escalier et le son semble se démultiplier. Je regarder le miroir. Oh ... deux belles soucoupes. En fait, le zénith a calmé la dilatation des pupilles et masqué le jeu.
Mon carnet de notes parle "d'un 3eme tour de spirale" : en allant le chercher, j'ai l'impression de parcourir une hypersphère. Vu que c'est la troisième fois que je viens le chercher par le même circuit, mais dans un état de plus en plus dingo, je comprends mieux le principe de boucle et l'autoscopie qui se met en scène.
Donc, nous revenons dans le jardin, sous les ondes maléfiques de Saucerfull Of Secrets. Tant bien que mal, je passe l'intro qui devient trop hardcore pour nous pour passer à la partie cool de la chanson.
Retranscription VD :
-C'est la possession ... du rythme (j'adore les break de Nick Mason et je me borne à prendre mon corps comme source de percus).
L'auto-cam me montre en train de hurler sur le chant sans paroles de Gilmour avant de m'écrouler la tête dans les nuages. Puis la cam montre le décor à l'envers (notre état ... j'imagine).
14h47 (Hmet+120 min): J'ai l'impression d'avoir passé le black-hole. Je penses «pouvoir me souvenir de la playlist», seul point de repère. B est assis, un peu assomé (vu sa dose ...). "Echoes" passe avec ses "corridors lumineux" de musique. La synesthésie passe.
14h50 : J'ai noté "mise en abime" et "big brother" : la synergie des prods m'inspire la grande structure de ce film. Un film dans un film. Une représentation intérieure folle d'autoscopie. En complément, des visus d'yeux apparaissent au niveau de la jointure de mes doigts (visu typique de la met).
Autre retranscription de VD (self cam) : On en est à la fin de Echoes part 1 :
-J'ai plus beaucoup batteries, Aziz ... (Clin d'oeil à «True Lies»)
-Il me reste un fond de pochon (haussement de sourcils de ma part)
-Bon, bref ... oui
-Qu'est-ce qu'on en fait ? Autant le finir ...
-Bin écoute ... moi, je suis sur un ouvrage déjà. Alors ... tu te mettras à l'ouvrage, une heure plus tard si tu veux, dans le dos de ta mère si tu veux, mais ... tu te mettras à l'ouvrage ! Moi, je me mets à l'ouvrage aussi, mais ... ça fait une demie-heure que je suis sur un ... truc à rouler ... et que … c'est pas évident. AHHHH (fin apocalyptique de la partie 1 d'Echoes qui m'inspire un orgasme).
-Oh putain ...
-C'est pas fini ... tu sais pas ce que j'ai programmé après (dis-je avec un sourire goguenard)
-Le silence ...
-Je sais pas, est-ce le silence ?
Echoes reprends sur des sons fantomatiques. La structure de la chanson rappelle les précédentes, d'où la surinterprétation suivante :
-C'est la boucle, mec ! Je crois que ...
-T'inquiètes, j'y suis préparé ...
-De toutes façons, je pense qu'on a traversé le black-hole ...
-Ouais, mais je me repose la question du redrop ...
Je m'excite :
-Ah ouais mais non … le redrop, le redrop … c'est un autre language, mec. Moi, je suis chargé là, c'est une expérience ... (changement de posture, y compris de la cam). Je suis un zingénieur (oups, je perds mes mots), tu vois, moi ? J'ai un cahier des charges à tenir, moi ! Alors donc, drop, redrop … avec les incertitudes et tout le bordel (mouvement bondissant de cam), c’est un beau merdier, quoi !
-Ca fait beaucoup sur le cahier des charges ?
-Ouais, ça fait beaucoup sur le cahier des charges ! Donc … non, pour moi, tutut …
-Juste de l’eau ?
-Oui ! Beaucoup d’eau !
Fin d’Echoes, je fais un dernier self cam, pointé sur les arbres au-dessus de nous. Je fais ma percu corporelle. Puis, je chope la guitare et je délire un peu dessus. Puis le son redevient délirant. Je pose la guitare et je me penche sur la guitare, mode «Projet Blair Witch».
-On a tous une limite ...
15h-16h : Je me laisse envahir et je pars dans toutes sortes d’activités psyk, dont le dessin (la synergie laisse des effets de dessins encore plus délirants que sous met seule).
B grimpe dans son saule pleureur. Je dois l’aider à descendre. Puis, on délire sur le chat qui se balade et fuit sous nos regards, d’où l’analogie avec le chat de Schrödinger et l’influence du regard sur la réalité.
On s’écoute «Supper’s Ready» de Genesis (https://www.youtube.com/watch?v=szJq1lwnkNw ) et mode dessin.
On se fait des jeux d’enfants entre nous avec nos pieds, genre des flexions (lol). Puis, lors de l’outro, on met en scène, notre renaissance. La mise en scène est presque théatrale (dommage que j’ai laché la cam).
Puis, j’ai tourné sur moi-même, à la manière d’un soufi. J’ignore combien de tours. Puis, je me suis écroulé par terre sur la fin de la chanson, avec une magnifique CEV, combo de combo et de tournis. Ouch. Je m’écroule ensuite dans le hamac de B.
Partie II : Heure grise ou le début des ennuis :
-Coupez, dis-je.
On se croirait trop sur le tournage d’un film. Il est 16h, heure grise. La mère de B va bientôt se pointer. Je sais qu’il va falloir forcer la résolution.
Mon sitter s’éclipse, en prévision du changement de spot. Je dessine et l’écriture automatique fait apparaitre une tête de Cobra.
-Carrément ? répond-je face au dessin.
Je décide de rentrer. B est sur le pas de la véranda, du son psychédélique (le vinyl de Electric Ladyland de Hendrix). Le son est dantesque à l’intérieur. Je sens un coup de fatigue.
LE CLASH
Un truc me travaille l’estomac : le chewing-gum avalé 3 heures plus tot. Je suis désorienté. «Voodoo Chile» passe (LIEN). Je veux juste me poser à l’intérieur, avec ma sacoche.
Je la pose sur la table, qui s’avère être un plan de travail. ZONE ROUGE. Réaction et suréaction intérieure. Ce n’est plus un simple incident, mais cela devient ce que je qualifie sur le coup de «nœud conceptuel», alors que le nœud est psychologique.
Un retour d’égo semblerait-il. L’hygiène contre la merde omniprésente de la vie. Je sors la sacoche à l’extérieur et à un moment, je me referme sur moi-même. Mon égo se tortille en spirale. B fait (involontairement) barrage là où on se trouve. Je me glisse à travers lui et je repars dehors. Notre parano reciproque est magnifiquement énorme, comme 2 miroirs alignés. Je sais, il sais que je sais, etc …
Je sens que je viens déterrer quelque chose (du moins le recul me l’a montré). Tout un pan de l’éducation militariste que j’ai pu connaitre par une personne autre que ma mère et mon mécanisme de réaction face à ça … Je me mets à citer Fight Club : «On est pas un flocon merveilleux … on est que la merde pourrie de ce monde». Je suis violent. B m’affirme qu’il m’accepte dans la totalité de mon être.
Mais je culpabilise d’avoir eu ce soudain coup de bad, mais le mal est fait. On est souillé de ce clash. Je demande gentiment si on peut mater «Brazil» de Terry Gilliam. Une façon de classer l’incident (qui n’en était même pas un et pourtant, sous prod …
BRAZIL
La visu est énorme. J’ai l’impression d’une galerie de miroirs. L’effet de catharsis est délicieux. Je crois faire le parallèle entre notre clash et le scénario dystopique et son absurdité. L’apparition de De Niro (prévisible pour moi) m’inspire un «Il va la montrer sa verrue ?».
Mais l’apparition de Bob Hoskins (Roger Rabbit, Danny the Dog … etc) avec une casquette super-longue à la mario, et son sourire de pirate me pousse à me rouler par terre de rire.
L’histoire est un peu dure à suivre. On se contente de faire du symbolisme manichéen. Le système, les conventions, la peur de Big Brother …
Au bout de 30 minutes, la mère rentre. On arrête le film. La densité du temps est énorme, on a l’impression de s’être farci plus d’une heure de film.
Bref, résolution. Masque social paré. La mère de B est sur la terrase. Je lui dis bonjour. Je l’effraie (comme d’hab). Puis, je copine avec la chatte familiale. Le courant passe, au point qu’elle se frotte à moi.
On trainouille. B est en mode tache ménagère et il gère. Puis, le temps avance. Il roule enfin le joint, prévu depuis 2 heures. Bonne weeeeed, hum c’est bon.
Mais le temps avance et je dois rentrer à la maison. On se la joue cool. Le soleil se couche et on se pose à un spot discret, mais aussi un peu louche. On revient sur la structure «en spirale» du trip, je roule un autre tar au h. L’ambiance nocturne devient un peu glauque. B se rentre (Good bye sitter) et j’ai encore du chemin pour rentrer.
Partie III : un retour plus long que prévu (Truman Show Effect)
A peine séparé, je trippe sur un cycliste à la lampe clignotante, à la gueule de gyrophare. Je vois la pleine lune, de couleur ambrée, dont je signale la présence à ma mère via sms. Plus loin, une fille promène un chien. Lorsque je les dépasse, le chien veut suivre. Je désamorce en disant «salut» au chien (effet du pcp).
Le chemin est le long d’une rivière avec peu d’éclairage. Moi non plus, j’en ai pas et je me la joue cool. L’arrivée des lumières de banlieue est énorme. Une voiture avec les warning gyropharés réveille encore ma parano.
Les lumières de la ville transforme la nuit en jour, les couleurs rouges des phares m’inspirent de mauvais présages … Je repense au copain de mon «beau-père» qui avait fini en hp à cause des psyk et d’une attitude anti-RDR. La parano me rapproche de cet état d’esprit. B m’avait parlé de l’effet Truman Show. Je me sens concerné par tout mon environnement.
Home Sweet home. Ma mère sait. Ambiance de fumette. J’ai des courbatures à cause du vélo et des prods qui ont bouffé mes électrolytes (d’ailleurs, je drop du tramadol, je sais, pas très RDR) et je passe une partie de la nuit à rédiger ce beau TR.
Lendemain et jours suivants :
J’ai un rencart Skype avec un recruteur. La descente de PCP (et de tramadol oups) me met en état de pile électrique. L’attention est foutraque. Mais bon …
La resdescente prendra la semaine et quelques jours à dormir beaucoup, au point d’annuler une sortie.
Bon … j’arrête les frais ici, je passe au + et - :
Point + :
-Le PCP est un bonne base pour «théâtraliser» le trip, pour se mettre en main.
-La synergie a un potentiel énorme. B m’a évoqué une puissance similaire à 300 microg de LSD.
-L’effet de spirale et d’autoscopie est intéréssante à explorer (J’ai trouvé une autre image similaire sur un TR au LSD : http://www.psychonaut.com/lsd/38100-lsd-boucles-infinies-mise-en-abyme-tr-2-page-2-a.html )
-Catharsis et potentiel psychothérapique probable (euh … non, ce n’est pas une bonne raison pour LE FAIRE, mais c’est ce que j’ai noté comme +, car je crois avoir eu quelques révélations de cet ordre).
Point - :
-La dissociation au pcp masque bien la montée tryptaminergique, rendant la combinaison un peu brouillonne au début.
-Bodyload plutôt dur et bonne débilitation.
-Spirale à gérer. Attention, la parano est hyper-présente.
-Environnement risqué (mom du sitter), prévoir un bon S&S
-Descente longue, sur plusieurs jours.
-Prix physique à payer
Voila … je laisse mariner ce TRuc. Je sais que ce n’est pas forcément RDR comme trip. Mais je suis encore là, vivant, pour répondre à vos questions .
Voie : sublinguale et orale
Corpulence : 1m84 - 85 kg
"Il y a un temps de vivre et un temps de témoigner de vivre" Albert Camus
Avertissement : TR long, profitez de la musique .
Notice RDR : s'agissant d'une recette expérimentale, je décline toute responsabilité pour les lecteurs de ce post de faire les mariolles ... le ton est donné. Je ne dirais pas "ne le faites pas à la maison", mais plutot faites, mais en prenant en compte la force du combo. Le niveau de potentialité est simplement monstrueux. Donc, les kids, ceux qui pensent "oh, un trip, c'est rigolo", oui mais non ...
Bref, vous en saurez bien assez tôt.
CONCEPTS-CLES : psychologie inversée, funambulisme, autoscopie, théatralisation du trip, profonde mise en abime, égos partant en spirale, un serpent, turbulance, parano de parano de parano de, "Truman Show effect" ...
Le 10, jour de pleine lune. Ce qui peut expliquer la furie de ce TR (ou pas).
Commençons :
Circonstances :
Donc, retour chez Dude Duke, alias B, dans sa maison familiale. Dimanche 17h, il voulait souligner un point : notre amitié ne devrait pas se résumer aux prods qu'on partage. Lundi 21h, il m'envoie une invit, en précisant de venir à 11h et de prendre en compte 2 heures. Dans ma tête : houlà, aurais-tu envie de gober un bonbon ? Tu me la joues à l'envers, dude ...
Le lendemain, 50 min de vélo, arrivé à 11h30 (du retard sur l'horaire). Apparement, il était dans un mood de mesca-like (enfin, j'avais fais un para de 2-CP pifométrique et j'avais besoin de sa balance ... je m'égare), mais j'avais compris que sa besace était pleine de surprises.
Donc, CHOIX : 2C-P VS COMBO. Je connais la durée de ce 2C, réputé pour être violent (pour le coup le para devait osciller entre 12 et 14), je le convainc pour une autre recette. Je voulais voir ce que la vieille met pouvait donner avec le limitless pcp. Donc, ok, on se met d'accord pour le combo. Le deal est accepté.
LE VOYAGE :
-PARTIE I : un long zénith :
11h38 : sublingual de pcp (8-10 mg), un chewing-gum au citron pour faire passer. Pour un tel plan, la logistique est mon point de mire. Dude Duke se plug 5 min plus tard (12 mg). On s'écoute l'album "Let it Bleed" des Rolling Stones, surtout pour "gimme shelter" (un bon slogan rdr d'ailleurs The Rolling Stones-Gimme Shelter + Lyrics - YouTube CADEAU, le tr est long). Toute la symbolique du morceau : le titre de la fin du flower power, où la parano et le danger pur a remplacé l'amour universel et les guimauveries de cette époque. Je programme un minuteur. D'abord 30 min. Les autres paras ne sont pas prêts. Vu le plug de B, je subodore quelques dépassements ...
Le spot se déroule en extérieur. J'avais passé mon booster de son (30 watts) à B et j'avais amené mon ordi. Le net passe pas, ok, playlists entre son mp3 et mon disque dur. B commence : un peu de Brainticket, un groupe de psyché des années 60.Je n'insiste pas sur la partie montée de pcp, j'ai un TR de la substance pure ici - http://www.psychonaut.com/dissociatifs-tr/54134-pcp-15mg-limitless.html
Dude Duke B part dans sa vrille de joyeux luron. Une posture très relax pour un point d'entrée de voyage. On apprécie la montée en présence du son (et de la morsure de pcp ...). Ca roule, ca jacasse sur la zik. L'euphorie vient ... toute cette ambiance n'est que la rampe de lancement. Je cogite sur la fusée. L'aboulie pointe un peu ...
C, le chat de B, ramène une musaraigne morte dans la cuisine. Le dude phase dessus me beuglant "Je peux pas". "Je prends le relai, occupe-toi des prochains paras". Je fais mon nettoyeur et dégage le cadavre dans un sopalin, direction ... non, je ne précise pas ou.
Je prépare ma playlist. Oulà, l'ordi au zénith, la lecture sera difficile. Je mélange Zappa, Bowie et Pink Floyd dans ma console de DJ (heuheu). Et je me prépare pour la suite. L'ambiance du pcp nous ouvrent déjà quelques portes d'idées délirogènes. Enfin, rien de méchant. "Ambiance de cours de récré de HP", j'ironise ... mais au final ... peut-être pas tant que ça.
12h45 (Hpcp+1h07): DROP de met-4-oh(11 pour moi, 14 pour lui). Entre le sublingual toujours en place, le chewing-gum et le para de met, le drop se reduit à un infame bezoar. NE PAS AVALER LES CHEWING-GUMs (surtout avec tout le DROP ...). Bon ... j'ai la sale habitude d'avaler (oups sic).
Le reste du TR est assisté par le vieux carnet de voyages. Il a été assisté de l'appareil-photo-cam .
13h02 : Au son, Frank Zappa et son "Son of Orange County" (
FREE YOUR MIND AND YOUR ASS WILL FOLLOW
13h08 (Hmet+23 min) : l'effet est plutot stone, B refuse le tarlu. Il est déjà bien chargé (B, pas le pétard, quoique ...). Sous le zénith du soleil, le load est HARDCORE (En fait, le spot sous un ciel dégagé, et le soleil qui nous tappe. Je suis heureux d'être un noctambule ermite, ça compense )
13h27 (Hmet+42min) : le load s'encaisse toujours avec violence. Je squatte de hamac de B, bercé par Pink Floyd sauce Syd Barrett. Oui, je connais la surinterprétation. Et les floyd de l'époque de Syd, c’est riche en mindfuck inductif. Mon esprit n'en a cure, j'ai bouclé ce point. Le load est lent, mais le son "commence à réagir". Le pcp, avec la tite montée de met en bonus, reste euphorique. MAIS nécéssite un certain niveau de psychoexp.
Pas de visus notables. Juste le son qui nous englobe de plus en plus. Le bulle promet d'être puissante. Ce n'est pas mon premier combo disso-tryptamine, mais l'intro reste prometteuse ...
13h35 (Hmet+50min) : Mon tour de passer le son. La playlist s'arrête sur "Space Oddity" de Bowie (
13h40 (H+55min) : le carnet, témoin principal, commence à subir de la compression de données. B jongle avec son mp3. J'entends un vague bruit de trompettes (???), un accident de zapping sur sa playlist. "Dieu me parle avec un kazoo" réponds-je. Je suis allongé et c'est son tour de gérer. John Frusciante revient, avec sa junkitude de tox et sa profondeur musicale.
MORSURE DE VISU
13h45 (H+1H) : BIP-BIP : minuteur qui signale l'heure passée, je crois rajouter une heure. La mère de B rentre autour de 16-17. Je sais qu'on a donc 2h de liberté. Juste gérer un peu le schmilblick. Les couleurs me chatouillent la vision périphérique. Je n'ai pas de quoi dessiner mais je suis tenté ... Ceci-dit, le dessin me manque pas. Plus tard ...
Premier débat : Frusciante vs Bowie. Je sais, pas le même domaine, mais nos égos se chatouillent. J'oubliais ... pendant certaines absences de B aux gogues, je prenais un peu le controle du son . Conceptualisation du putsh musical. Ce premier débat indique également un autre point de départ : un début de MINDFUCK. La limite entre la SURINTERPRETATION de Frusciante et la morsure du combo devient borderline. Le premier choc mental est prometeur ...
13h50: "Life on Mars" de Bowie (
Bon, je m'explique à ce point. A ce stade, je sens la dépersonnalisation. Je suis là, j'écoute, mais ça "aurait pu" ne pas être mon corps. DISSOCIATION D'EGO , non ?
OUVERTURE DES PORTES DE LA FOLIE
13h55 (h+70min): Je passe le premier vrai titre progressif. "Atom Heart Mother" de Pink Floyd (
Au niveau de ce titre pourrait démarrer l'entrée dans les limbes ...
13h57: Point du zénith. Dur de lire à contre-jour l'ordi.
14h00: Perte du portable. Enfin ... le minuteur continue son tour de cadran. Je lui fait confiance.
14h02 : Toujours pas de mydriases. Les pupilles semblent calmes, mais la lumière du zénith doit le masquer.
14h13: BIP-BIP du portable (hmet+90 min). La bulle est épaisse. Atom Heart Mother déploie ses ailes. On est englobés et noyés dans la musique. Dans le 2eme tiers de la chanson, des CEV m'assaillent, au milieu de choeurs tribaux et d'une note bourdon en sol (si vous connaissez la chanson, vous voyez à quel endroit). Pas de déformations délirantes, la musique est juste présente, collée à la réalité, comme la bande-son de notre "film intérieur".
14h17 : fin de "Atom Heart Mother", un peu de silence. Dans notre état, il en devient orgasmique.
14h20 : B remet un tube. J'en ai oublié le nom. "Peut-on controler ?", je me demande. La musique semble dire oui en réveillant notre euphorie.
14h30 : témoignage vidéo (très pratique pour un TR). B case du Led Zep. Mode country. La spirale continue de nous posséder. On danse.
Retranscription de VD:
-Alors, donc ... on est à 14-30 (B danse et sautille, tout innocent qu'il est ). Pfouh ... Je sens que les murmures des chansons commençent à bouillonner un peu (déformations sonores proches de la met). Non et puis cette country qui tourne, qui tourne, qui tourne ...
La caméra suit le mouvement bordélique du mouvement qui part en vrille.
-Oh non ... ne me dis pas qu'il est sur une boucle ...
-Non ... il va s'arrêter, me rassure B.
La grosse caisse arrive et me voila reparti en train de danser.
-Ah ok ... il va s'arrêter ?
-Tu as compris ? (Je crois qu'il a fait soit allusion à notre funambilisme entre danse et écroulement, ou la mise en abime induite par la cam)
-Bon ... je ne sais pas si c'est un truc pour faire du dubstep ...
-Tu y as droit ...
-C'est trop bordélique pour un dubstep ... Non, je sens surtout ... qu'il faudra beaucoup d'eau dans cette histoire ... recharge mec, pour toi, comme pour tout le monde, recharge pour la terre entière. Prends un bidon !
Le sitter rentre dans la maison. Je reste seul, mode self-cam (Induction terrible) où je m'adresse à moi-même.
-Salut, toi ... Comment ça va ? ... Ca fait longtemps qu'on s'est pas vus, tu ne crois pas ? (bottleneck psyk en fond, terrible ...). Tu as de beaux yeux, tu sais ?
Bon ... je ne sais pas si ça va parler, sauf aux psychonautes expérimentés, mais la self-cam est le début d'un phénomène d'autoscopie. Le fait de se voir soi-même en train d'accomplir quelque-chose. Non, je ne me suis pas vu devant moi (je ne suis pas fou comme Maupassant lol ...), mais cela se rapprochait d'une vision intérieure, typique des psychés.
Le sitter a disparu dans la maison. Je refais un putsch musical. Je glisse "Saucerfull of secrets" (version de Pompéi
Je vais le chercher dans la maison. "Duke ?", "ouais". Il est au chiottes. A ce niveau, il est aux chiottes. C'est la troisième fois que je fais le même tour de circuit pour le retrouver (et une boucle accomplie). La résonnance de la chasse d'eau prend une ampleur psychédélique, l'escalier et le son semble se démultiplier. Je regarder le miroir. Oh ... deux belles soucoupes. En fait, le zénith a calmé la dilatation des pupilles et masqué le jeu.
Mon carnet de notes parle "d'un 3eme tour de spirale" : en allant le chercher, j'ai l'impression de parcourir une hypersphère. Vu que c'est la troisième fois que je viens le chercher par le même circuit, mais dans un état de plus en plus dingo, je comprends mieux le principe de boucle et l'autoscopie qui se met en scène.
Donc, nous revenons dans le jardin, sous les ondes maléfiques de Saucerfull Of Secrets. Tant bien que mal, je passe l'intro qui devient trop hardcore pour nous pour passer à la partie cool de la chanson.
Retranscription VD :
-C'est la possession ... du rythme (j'adore les break de Nick Mason et je me borne à prendre mon corps comme source de percus).
L'auto-cam me montre en train de hurler sur le chant sans paroles de Gilmour avant de m'écrouler la tête dans les nuages. Puis la cam montre le décor à l'envers (notre état ... j'imagine).
14h47 (Hmet+120 min): J'ai l'impression d'avoir passé le black-hole. Je penses «pouvoir me souvenir de la playlist», seul point de repère. B est assis, un peu assomé (vu sa dose ...). "Echoes" passe avec ses "corridors lumineux" de musique. La synesthésie passe.
14h50 : J'ai noté "mise en abime" et "big brother" : la synergie des prods m'inspire la grande structure de ce film. Un film dans un film. Une représentation intérieure folle d'autoscopie. En complément, des visus d'yeux apparaissent au niveau de la jointure de mes doigts (visu typique de la met).
Autre retranscription de VD (self cam) : On en est à la fin de Echoes part 1 :
-J'ai plus beaucoup batteries, Aziz ... (Clin d'oeil à «True Lies»)
-Il me reste un fond de pochon (haussement de sourcils de ma part)
-Bon, bref ... oui
-Qu'est-ce qu'on en fait ? Autant le finir ...
-Bin écoute ... moi, je suis sur un ouvrage déjà. Alors ... tu te mettras à l'ouvrage, une heure plus tard si tu veux, dans le dos de ta mère si tu veux, mais ... tu te mettras à l'ouvrage ! Moi, je me mets à l'ouvrage aussi, mais ... ça fait une demie-heure que je suis sur un ... truc à rouler ... et que … c'est pas évident. AHHHH (fin apocalyptique de la partie 1 d'Echoes qui m'inspire un orgasme).
-Oh putain ...
-C'est pas fini ... tu sais pas ce que j'ai programmé après (dis-je avec un sourire goguenard)
-Le silence ...
-Je sais pas, est-ce le silence ?
Echoes reprends sur des sons fantomatiques. La structure de la chanson rappelle les précédentes, d'où la surinterprétation suivante :
-C'est la boucle, mec ! Je crois que ...
-T'inquiètes, j'y suis préparé ...
-De toutes façons, je pense qu'on a traversé le black-hole ...
-Ouais, mais je me repose la question du redrop ...
Je m'excite :
-Ah ouais mais non … le redrop, le redrop … c'est un autre language, mec. Moi, je suis chargé là, c'est une expérience ... (changement de posture, y compris de la cam). Je suis un zingénieur (oups, je perds mes mots), tu vois, moi ? J'ai un cahier des charges à tenir, moi ! Alors donc, drop, redrop … avec les incertitudes et tout le bordel (mouvement bondissant de cam), c’est un beau merdier, quoi !
-Ca fait beaucoup sur le cahier des charges ?
-Ouais, ça fait beaucoup sur le cahier des charges ! Donc … non, pour moi, tutut …
-Juste de l’eau ?
-Oui ! Beaucoup d’eau !
Fin d’Echoes, je fais un dernier self cam, pointé sur les arbres au-dessus de nous. Je fais ma percu corporelle. Puis, je chope la guitare et je délire un peu dessus. Puis le son redevient délirant. Je pose la guitare et je me penche sur la guitare, mode «Projet Blair Witch».
-On a tous une limite ...
15h-16h : Je me laisse envahir et je pars dans toutes sortes d’activités psyk, dont le dessin (la synergie laisse des effets de dessins encore plus délirants que sous met seule).
B grimpe dans son saule pleureur. Je dois l’aider à descendre. Puis, on délire sur le chat qui se balade et fuit sous nos regards, d’où l’analogie avec le chat de Schrödinger et l’influence du regard sur la réalité.
On s’écoute «Supper’s Ready» de Genesis (https://www.youtube.com/watch?v=szJq1lwnkNw ) et mode dessin.
On se fait des jeux d’enfants entre nous avec nos pieds, genre des flexions (lol). Puis, lors de l’outro, on met en scène, notre renaissance. La mise en scène est presque théatrale (dommage que j’ai laché la cam).
Puis, j’ai tourné sur moi-même, à la manière d’un soufi. J’ignore combien de tours. Puis, je me suis écroulé par terre sur la fin de la chanson, avec une magnifique CEV, combo de combo et de tournis. Ouch. Je m’écroule ensuite dans le hamac de B.
Partie II : Heure grise ou le début des ennuis :
-Coupez, dis-je.
On se croirait trop sur le tournage d’un film. Il est 16h, heure grise. La mère de B va bientôt se pointer. Je sais qu’il va falloir forcer la résolution.
Mon sitter s’éclipse, en prévision du changement de spot. Je dessine et l’écriture automatique fait apparaitre une tête de Cobra.
-Carrément ? répond-je face au dessin.
Je décide de rentrer. B est sur le pas de la véranda, du son psychédélique (le vinyl de Electric Ladyland de Hendrix). Le son est dantesque à l’intérieur. Je sens un coup de fatigue.
LE CLASH
Un truc me travaille l’estomac : le chewing-gum avalé 3 heures plus tot. Je suis désorienté. «Voodoo Chile» passe (LIEN). Je veux juste me poser à l’intérieur, avec ma sacoche.
Je la pose sur la table, qui s’avère être un plan de travail. ZONE ROUGE. Réaction et suréaction intérieure. Ce n’est plus un simple incident, mais cela devient ce que je qualifie sur le coup de «nœud conceptuel», alors que le nœud est psychologique.
Un retour d’égo semblerait-il. L’hygiène contre la merde omniprésente de la vie. Je sors la sacoche à l’extérieur et à un moment, je me referme sur moi-même. Mon égo se tortille en spirale. B fait (involontairement) barrage là où on se trouve. Je me glisse à travers lui et je repars dehors. Notre parano reciproque est magnifiquement énorme, comme 2 miroirs alignés. Je sais, il sais que je sais, etc …
Je sens que je viens déterrer quelque chose (du moins le recul me l’a montré). Tout un pan de l’éducation militariste que j’ai pu connaitre par une personne autre que ma mère et mon mécanisme de réaction face à ça … Je me mets à citer Fight Club : «On est pas un flocon merveilleux … on est que la merde pourrie de ce monde». Je suis violent. B m’affirme qu’il m’accepte dans la totalité de mon être.
Mais je culpabilise d’avoir eu ce soudain coup de bad, mais le mal est fait. On est souillé de ce clash. Je demande gentiment si on peut mater «Brazil» de Terry Gilliam. Une façon de classer l’incident (qui n’en était même pas un et pourtant, sous prod …
BRAZIL
La visu est énorme. J’ai l’impression d’une galerie de miroirs. L’effet de catharsis est délicieux. Je crois faire le parallèle entre notre clash et le scénario dystopique et son absurdité. L’apparition de De Niro (prévisible pour moi) m’inspire un «Il va la montrer sa verrue ?».
Mais l’apparition de Bob Hoskins (Roger Rabbit, Danny the Dog … etc) avec une casquette super-longue à la mario, et son sourire de pirate me pousse à me rouler par terre de rire.
L’histoire est un peu dure à suivre. On se contente de faire du symbolisme manichéen. Le système, les conventions, la peur de Big Brother …
Au bout de 30 minutes, la mère rentre. On arrête le film. La densité du temps est énorme, on a l’impression de s’être farci plus d’une heure de film.
Bref, résolution. Masque social paré. La mère de B est sur la terrase. Je lui dis bonjour. Je l’effraie (comme d’hab). Puis, je copine avec la chatte familiale. Le courant passe, au point qu’elle se frotte à moi.
On trainouille. B est en mode tache ménagère et il gère. Puis, le temps avance. Il roule enfin le joint, prévu depuis 2 heures. Bonne weeeeed, hum c’est bon.
Mais le temps avance et je dois rentrer à la maison. On se la joue cool. Le soleil se couche et on se pose à un spot discret, mais aussi un peu louche. On revient sur la structure «en spirale» du trip, je roule un autre tar au h. L’ambiance nocturne devient un peu glauque. B se rentre (Good bye sitter) et j’ai encore du chemin pour rentrer.
Partie III : un retour plus long que prévu (Truman Show Effect)
A peine séparé, je trippe sur un cycliste à la lampe clignotante, à la gueule de gyrophare. Je vois la pleine lune, de couleur ambrée, dont je signale la présence à ma mère via sms. Plus loin, une fille promène un chien. Lorsque je les dépasse, le chien veut suivre. Je désamorce en disant «salut» au chien (effet du pcp).
Le chemin est le long d’une rivière avec peu d’éclairage. Moi non plus, j’en ai pas et je me la joue cool. L’arrivée des lumières de banlieue est énorme. Une voiture avec les warning gyropharés réveille encore ma parano.
Les lumières de la ville transforme la nuit en jour, les couleurs rouges des phares m’inspirent de mauvais présages … Je repense au copain de mon «beau-père» qui avait fini en hp à cause des psyk et d’une attitude anti-RDR. La parano me rapproche de cet état d’esprit. B m’avait parlé de l’effet Truman Show. Je me sens concerné par tout mon environnement.
Home Sweet home. Ma mère sait. Ambiance de fumette. J’ai des courbatures à cause du vélo et des prods qui ont bouffé mes électrolytes (d’ailleurs, je drop du tramadol, je sais, pas très RDR) et je passe une partie de la nuit à rédiger ce beau TR.
Lendemain et jours suivants :
J’ai un rencart Skype avec un recruteur. La descente de PCP (et de tramadol oups) me met en état de pile électrique. L’attention est foutraque. Mais bon …
La resdescente prendra la semaine et quelques jours à dormir beaucoup, au point d’annuler une sortie.
Bon … j’arrête les frais ici, je passe au + et - :
Point + :
-Le PCP est un bonne base pour «théâtraliser» le trip, pour se mettre en main.
-La synergie a un potentiel énorme. B m’a évoqué une puissance similaire à 300 microg de LSD.
-L’effet de spirale et d’autoscopie est intéréssante à explorer (J’ai trouvé une autre image similaire sur un TR au LSD : http://www.psychonaut.com/lsd/38100-lsd-boucles-infinies-mise-en-abyme-tr-2-page-2-a.html )
-Catharsis et potentiel psychothérapique probable (euh … non, ce n’est pas une bonne raison pour LE FAIRE, mais c’est ce que j’ai noté comme +, car je crois avoir eu quelques révélations de cet ordre).
Point - :
-La dissociation au pcp masque bien la montée tryptaminergique, rendant la combinaison un peu brouillonne au début.
-Bodyload plutôt dur et bonne débilitation.
-Spirale à gérer. Attention, la parano est hyper-présente.
-Environnement risqué (mom du sitter), prévoir un bon S&S
-Descente longue, sur plusieurs jours.
-Prix physique à payer
Voila … je laisse mariner ce TRuc. Je sais que ce n’est pas forcément RDR comme trip. Mais je suis encore là, vivant, pour répondre à vos questions .