Quetzal
Holofractale de l'hypervérité
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Retour sur une expérience de meditation intense, aux effets spéctaculaires. Ceci est accessible a tous, et tout a fait gratuit (on peut faire une donation a la fin). Tant bien que mal, j'essaye de montrer comment ceci fonctionne. Ce sont les 10 jours de ma vie les mieux 'investis'
Vipassana est une « retraite » de 10 jours ;créé par Goenka (décédé maintenant), un professeur Birman. Il nous enseigne a travers des videos et nous guide durant ces 10 jours dans un voyage au cœur de nous meme, dans l'observation profonde de notre corps, pour y soigner les traumas et patterns stocké au court de toute notre vie. J'envois ce texte a toute les personne assez ouverte d'esprit que je connais. Si un seul d'entre vous décide d'entreprendre ce voyage, mon but est plus qu'atteint. Les bénéfices sont incalculables.
Vipassana :
10h de bus – Reve de Donald trump qui porte des bidons d'essences. Il faut le tuer, il faut que qqun le fasse, que qqun se sacrifie pour l'éliminer.
Arrivée a Tavira (Sud du portugal), depart au levé du soleil. Ville sur la cote, aux petites ruelles et murs blancs, pavé rustiques et fontaines. Des oranges murissent dans les parcs. Le soleil se lève et eclaire d'un doux rose les berges de la riviere.
Je prend la route a pied, je sais le chemin. Monte Mariposa est a 15km, je prend mon temps.
Sur le trajet, de grandes plantation d'oranges. Des jardins d'amandes, qui n'ont jamais été recoltées. Elles sont encore accrochées aux arbres. Je rempli mon bonnet, m’installe sur le coin d'une terrasse en pierre et en casses quelques douzaines.
Je trouve un rapace mort, sans doute un faucon, je prend les ailes et les gardent dans mon sac.
Sur le chemin j'arrache un baton d'une berce géante desséchée. Il est ferme, solide, et surtout très leger.
J'arrive a Monte Pariposa a la fin de la matinée, fait une sieste sur les flancs de la coline en attendant qu'ils ouvrent le centre. Le centre est un complexe magnifique sur le haut d'une petite colline, entouré d'une grande variété d'arbres (chaine liège, amandes, citrus, mimosas, … et quelques San Pedro) Un grand batiment avec plusieurs sale (dont bien sur la sale de meditation, refectoires, cuisines). Et une valées avec bungalow, yourts, piscine, et un lit de riviere dans le fond, entouré de jardins et pelouses.
On s'enregistre a l’accueil : je reli les règles et reglements, et signe. 5 perceptes :
Ne pas Tuer
Ne pas mentir
Ne pas voler
Pas d'activités sexuelles
Pas de drogues ou intoxicants
Plus d'autres règles, comme le Noble Silence (zero comunication avec nos camarades, verbale ou non verbale, ni par ecrit ni par les yeux) , le respect des horaires et de la structure proposée, de l'heure des repas, etc etc.
Aussi, on s'engage fermement a rester l'entièreté du séjour, dans les limites du centre. Toute sortie est strictement interdite. On dépose nos documents, argent, et tout ce qui ne nous sert pas (je garde quand meme mon livre de note, mon chocolat et quelques fruits secs, au cas ou)
L'ambiance est étrange, car le Silence n'a pas encore commencé, mais tout le monde est dejà d'une humeur introspective.
On me place dans un dortoir, en bas dans la valée.
Les hommes et les femmes sont complètement séparé, tout le centre est divisé en 2. Seule la sale de meditation est commune.
Le premier soir, on découvre Goenka, le fondateurs de ces centres. D'origine indienne mais né en Birmanie – ou la tradition vipassana a été preservée pendant plus de 2500 ans – c'est un personnage drole, parlant anglais avec cet accent indien a mourir de rire (mais il existe des tradutions dans toutes les langues, selon ou vous faite le séjour). J'avais toute les appréhensions du monde , a devoir faire face a un Guru. Mais je découvre un homme sympathique, humble et surtout très intelligent.
Il nous présente la premiere étape : Anapana. Ce n'est pas une technique de respiration, mais une technique d'observation de la respiration. Notre corps possède surtout des fonctions inconscientes, incontrolable et inatteignable par notre conscience (digestion, batement du cœur.... ). D'autres fonctions uniquement controlée par la conscience (principalement les mouvements des membres externes. Et certaines fonctions hybride : clignement des yeux et respiration. La respiration agira donc comme un pont entre la conscience et l'inconscience.
Il s'agit d'observer la respiration dans la zone entre l'entrée des narines et les lèvres supérieur. En commencant par un soufle légèrement forcé, on sens le flux d'air toucher la moustache, ou l'entrée des narines. On se concentre sur cette sensation. Il est important de choisir une zone extremement restreinte, pour que notre cerveau devienne de plus en plus aiguisé, alerte, attentif a toutes les subtilité. Une foi alerte, la respiration peut devenir de plus en plus douce, sentir le moindre flux d'air aussi minime soit il. La principale difficulté de l'exercice reside dans le focus. L'esprit divague, les pensées nous entrainent, et on oublie très vite notre tâche. Parfois pendant plus de 10 minutes avant qu'on s'en rende compte. Et puis « oh , je suis supposé observer ma respiration ! » - et sans se sentir coupable, sans se sentir vaincu, calmement reprendre le focus. Au début, il est difficile de suivre plus de 2 respiration a la suite sans qu'une idée ne nous distraie. Puis, plus l'esprit s'affine, plus les sensations deviennent claire, plus il la tache devient aisée. On fera cette exercice pendant 3 jours. Les idées se calment, l'esprit devient plus docile et reposé.
L'horaire sera le meme tous les jours
4h du matin, Dong du réveil.
4h30-6h30 : méditation, dans la sale ou dans notre chambre
6h30-8h : déjeuner.
8h-11h : meditation dans la sale (avec pauses)
11h : Lunch
13h-17h : meditation dans la sale (avec pauses)
17h : snack : 2 fruits par personne et du thé
18h-19h : meditation dans la sale
19h-20h: Video-lecture par Goenka
20h-21h : Meditation dans la sale.
Soit prés de 11h de meditation par jour.
Chaque meditation de groupe commence et/ou finit par des enregistrement de Goenka. Il chante en Pali (comme un alchoholique bourré a 4h du matin sur le trottoir, c'est assez pénible). Et puis nous rappelle notre travail. « Commencez avec un esprit calme, attentif, determiné, concentrez sur vos narines. Si vous realizez que vous avez perdu le focus, retournez simplement a la respiration, sans frustration, sans conflit. Si vous n'y arrivez toujours pas, respirer un peu plus fort pendant quelques minutes,.... etc etc. » C'est en fait très très utile de se rappeler de tout cela a chaque foi.)
Jour 1 :
Les idées fusent de partout. On se rend compte a quel point on vit dans le non-sens, que notre cerveau est fou, divagant sans but sans arret, incapable d'obéir et de se concentrer. Mais j'avance – les plantes sacrés (surtout la Péganne) m'a dejà éduqué a ce processus.
La posture est difficile a tenir, il faut garder son dos droit, les jambes croisées, ca fait mal, je gigote, change de positions de nombreuses fois par sessions.
Un message m'apprait dejà, comme entre la brume de l'esprit: nous allons travailler le complexe : Père (je suis père depuis l'année passée)– autorité – désires.
Ok.
Jour 2 :
je trouve une astuce interessante. Comme nous sommes 50 dans la sale, il y a regulierement des bruits « distrayant », qqun qui tousse, qui se mouche, qui gigote, qui va faire pipi... Distrayant, pour l'esprit, qui les remarque. C'est chaque foi l'occasion de remarquer que je ne suis pas Focus, que je suis entrain de penser. Ces bruits interrompent mon flux de pensée et systèmatiquement me remettent au travail.
Je décide de tenter une nouvelle position, sur les genoux avec les coussins sous le cul (on a droit a autant de coussin qu'on veut, et on peut s'assoir comme on le sens). C'est bcp plus confortable pour le dos.... Mais je me tord le pied après ½h... Je marche maintenant en boitant, avec mon baton : C'est l'Hermite du Tarot. Une carte que je connais bien... très appropriée bien sur (archetype paternel, archetype de la sagesse trouvée dans l'expérience intérieur, agencée dans le silence et l'isolation).
Mais je rale dejà un peu, me disant qu'ignorer la douleur c'est pas toujours une bonne idée... elle est un signal utile !
Puis l'après midi, une des pensées – qui encore interrompe regulièrement mon travail sur la respiration – apparaît : une histoire de papier d'assurance vie de mon père. Ce qui renvoie directement à … la mort (future) de mon père. De la, émergent tous les non-dits de notre histoire– toutes ces choses dont on n'a jamais pu parler... et qui devraient etre dite avant qu'il ne soit trop tard. Des larmes coules, douces et naturelle, des larmes qui font du bien. J'ai l'idée de lui écrire une lettre.
Depuis plus de 3 ans, j'ai une douleur (pas permanente, mais très présente en cas de stress) à l'homoplate droite. Rien ne la fait diminuer, rien n'en vient a bout, ni massages, ni yoga, ni la dance. Une douleur exacerbée par ces longues heures de meditation. Une douleur que secrètement je voulais soigner. Et la voilà dejà disparue ! Libéré me voilà !!! Ca commence dejà bien !
La nuit, je me souviens de 4 a 5 reves, d'une clareté sans égal. Dans l'un d'eux, je dois retrouver ma femme a la maison, secrètement car la porte est gardée et je suis poursuivi. Je projette , de loin, (comme batman) mon ombre sur les murs de sa chambre. Et son ombre, projetée par la lampe de chevet, rencontre la mienne.
Jour 3 :
Des hauts et des bas. Je maitrise de plus en plus la technique, je devient sensible a chaque soufle, aux picotement, à l'humidité de l'air qui ressort, a sa chaleur. La respiration devient de plus en plus naturelle.
A l'une des poses, j'entend des tourterelles, qui me rappelle mon enfance en Belgique, et font couler quelques larmes... quel étrange bonheur que de pleurer aux sons des tourterelles. Les emotions sont a fleur de peau, demultipliées.
Le soir, dans les videos d'explications, il nous présente un peu plus la théorie, issue d'une longue tradition boudhiste de son pays. Je dois dire que ca fait bcp de sens.
Un des aspects clé :
Nous ne percevont pas directement le monde extérieur. Chaque stimulu extérieur, entrant par nos sens, genère une reaction bio-chimique dans notre corps.
Ces reactions bio-chimiques produisent a leur tour une sensation (sensation de chaud, de froid, d'humidité, de pression, de chatouille, de pincement, d'étirement, de douleur, de pulsion, de vibration...). A tout instant, sur toute les parties du corps, des reactions ont lieu. Elles sont presque toute imperceptibles, inconscientes. Mais le dit « inconscient », lui, est en permanence conscient de chacune de ces reactions ! En se concentrant et en entrainant l'esprit, de plus en plus de ces sensations deviennent accessible a notre conscience « normale ».
Ce sont ces sensations qui sont le pont entre le stimulus extérieur et la réaction intérieur. Si on prend l'exemple d'une addiction – n'importe quelle addiction, a une drogue ou autre : l'addicte pense avoir un craving pour la substance, ou pour l'objet de l'addiction. Mais il est en fait addict a la sensation que cette substance ou cet objet produit. De facon plus générale, toute situation génère des sensations, selon un certain PATTERN de l'inconscient ; ce sont ces pattern qu'on va reprogrammer.
L'idée va être d'affiner l'esprit, de facon a pouvoir avoir accès a toute les sensations du corps, en surface d'abord, sur toute la peau, puis aux sensations internes, sous la peau. Celà va mettre en relation la conscience avec l'inconscient. Et, de consciement OBSERVER ces sensations, avec EQUANIMITE. C'est a dire, sans générer des répulsion ( dans le cas de la douleur par exemple) , ni d'attraction (sensations de plaisirs). De cette façon, on amène a la surface ce qui est normalement inconscient, et on le reprogramme consciemment, pour ne plus générer de réaction (normalement inconsciente). On neutralise nos patterns.
Et, 3eme element important : comprendre que chacune de ces sensation partage une chose en commun : ANITCHA (l'impermanence). Cette caractéristique est commune a toute les choses de la Nature. C'est l'unique caractéristique Universel et constante, la Vérité de la Nature : ANITCHA, Tout est impermanence. Nous meme somme impermanent (la mort), mais aussi impermanent a chaque instant, fait de billiards de particules subatomiques qui se forment et se déforment des trilliards de fois par seconde ; la constance de notre moi » n'est qu'une grossière illusion.
Jour 4 : C'est le jours ou nous allons commencer a appliquer cette Sagesse (Sagesse = PANYA).
Et c'est le matin de ce 4ème jour que la Chouette commencera a chanter.
Toute la journée, on continue avec Anapana, le focus sur les narines. Je suis devenu très bon a ce petit jeu. C'est la base sur laquelle la technique Vipassana va pouvoir s'appliquer (la capacité a se focaliser sur une sensation).
Dans l'après midi, on nous présente et enseigne la technique VIPASSANA :
Il s'agit de scanner le corps, du dessus la tete jusqu'au bout des orteils, on passant par chaque partie individuellement, en descendant sur un bras puis l'autre, du dos jusqu'aux fesses, puis de la gorge au bas du ventre ,etc... ) . D'observer, sur chaque partie, les sensations qui surgissent, des le observer en toute equanimité.
La première difficulté : au départ on ne sens rien ( est-ce que vous sentez le dessus gauche de votre crane ? Les muscles de vos avant bras ? ). Il faut se concentrer, en utilisant la proprioception , sur chacune des zones, jusqu'à ce qu'une sensation quelconque apparaisse, meme des plus subtiles. N'importe quelle sensation fait l'affaire (chatouille, douleur, vibration, pulsion... meme le touché des vetement sur la peau, quand rien d'autres n'est disponible)
Dés qu'une sensation surgit, passer à la zone suivante. Au départ, on choisit des zones larges : « tout l'avant bras », « toute la main », etc...
Avec la pratique, les sensations sont de plus en plus nombreuses et claires, on réduit de plus en plus la taille des zones a observer. Et on apprend a ne plus devoir utiliser l'esprit (qui a tendance a etiqueter tout ce qui se passe : il nomme la zone « coude » « avant bras » , et chaque sensation « picotement », « gratouille », « chaleur »)
La première session fut horible: 1h de pratique ou il est interdit de bouger, de changer de posture, de gigoter. L'immobilisation totale aide grandement a percevoir les subtiles sensations. C'est alors que commence le vrai travail. Dejà, pas évident de se concentrer. Mais après ½h , les douleurs dans le dos deviennent insuportables, et déplacent constament notre focus. Hors, si on se concentre sur les zones douloureuses, elles semblent encore plus douloureuse (on se rend compte que la douleur est demultipliée par le mental)... Cet exercice se transforme petit a petit en torture, la douleur grandit jusqu'à etre la pire que je n'ai jamais connue. Par détermination extraordinaire, j'arrive a ne pas bouger.
Mais au moment ou l'exercice s'arrete, j'ai une contre réaction, je me met a trembloter, a trembler frénétiquement de la machoir et du buste, je suis possédé par de petites convulsion. Ca y est, je me dit que je fait une réaction comme après un choc traumatique, j'ai trop poussé, c'en est trop.
Le soir, le discourt de Goenka me plait moins. Il parle de moralité, de réincarnation. Les douleurs qui surgissent sont des douleurs accumulée dans notre vie (ca, ok) et dans nos vies passées (je vois le bout du nez du dogmatisme se pointer... ). Il parle de oh combien les hommes sont misérables, dans la douleurs d'eux meme. Ca ne résonne pas du tout avec moi, je commence a rejeter ses enseignements.
Nuit Jour 4 a 5 :
Je reve pendant des heures interminable d'un débat rationnel autour de ces philosophie. Horrible.
Puis je reve que j'enleve un virus de mon ordnateur, je me souvien cliquer sur « desinstaler tout le programme ». Je me reveille et doute de l'interpretation : est-ce une eradication du programme « vipassana », ou est-ce d'un autre virus, d'une purge qu'il s'agit?
Puis rêve que je suis devenu impuissant, que ma femme trouve un autre homme pour satisfaire ses désires sexuel. Horrible.
Jour 5 (5 jouera ici le rôle de PAN, l'energie du Pentagramme)
A partir de maintenant jusqu'à la fin, 3 fois par jours nous avons une meditation obligatoirement en groupe dans la sale, ou il est interdit de bouger. Mais les assistants ajoutent une note a l'entée : il ne s'agit pas d'un exercice de torture !!!si ce n'est vraiment pas possible, on peut changer de posture. Mais qu'il faut constament tenter de s'améliorer. Ouf !
Le reste des meditation est au choix : dans la sale ou dans notre chambre.
Je perd le focus, les idées fusent, je travaille très mal. La session d'hier était trop dure, je suis demotivé. Les chants de Goenka insupportent au plus au point. Je me vois eclater les speakers, taper avec mon baton sur l'ipod. Pourquoi tu nous chante ces horreurs ! Vieil alcoolique !
Vient le midi, ou on peut avoir une interview privée avec le prof (seul moment ou on peut parler). Je prévoit tout un argumentaire ;Je rejette leur philosophie, refuse « d'ignorer » la douleur (la preuve, je me suis fait mal au pied le deuxieme jour!!!), etc etc.
Mais je suis dernier sur la liste d'interview, on me dit que ca ne sera pas possible avant ce soir ou demain. Coincidence parfaite, je me dis « fuck le prof » je vais trouver des réponses pour moi meme.
Je décide d'aller me reposer seul, hors des limites du centre, sur les flanc de la colline. Premier acte de désobéissance.
Etant plongé dans un contexte anglophone, je pense généralement en anglais. Je me remet alors a penser en francais, et devient soudainement beaucoup plus poétique, en voyant les oiseaux se faire la court, les fleurs s'épanouir, le vent carresser l'herbe. Je chante dans ma tete l'ode a la nature et sa beauté, le battement de cœur du monde.
Dong de meditation
je décide de ne ni mediter dans ma sale, ni dans la chambre. Je fais ce qu'ils interdisent, mediter dehors (car rien que le soufle du vent nous empeche de sentir les sensations subtiles sur notre peau).
Je me barre hors limites du centre ,le long de la riviere, sous un arbre a la mi ombre. J'ai les cheveux au vent qui me leche le visage, les taches de soleil me rechauffe la peau ; les oiseau et insectes gigotent de partout. C'est la meditation du Chaos ! Par vraiment possible de faire un focus claire et unique sur un endroit ou un autre, c'est l'ensevelissement sous une cascade de stimuli extérieur ! Mais je me sens bien, la en pleine nature, je n'ai mal nul part, et le bonheur de toutes ces sensations grandit en moi. Puis, BAM . Je réalise : Je suis le Fils Naturel, l'appel de la nature a elle meme. Je ne me soumet pas aux lois et dogmes des hommes, mais aux lois de la nature. C'est de cela que je suis né, d'un amour « illegal » mais véritable, entre un père marié et sa maitresse. C'est moi , celui qui désobéit a leur discipline et leur dogme, car sinon je ne serait pas. Et j'explose de joie, me met a pleurer de bonheur face a cette image, et me met tout nu au soleil (désobéissance totale). Je reste la un temps
En parralele, je réalise que j'ai une peur de l'autorité, que je ne devrais normalement pas etre la, que je vais peut etre rater la meditation obligatoire. Je crains la punition des hommes.
Mais j'entend au loin le Dong...
J'attrape mon matelat et rentre en courant, oubliant ma douleur au pied, avec la joie d'un enfant. Plein d'adrénaline je me glisse dans les limites du centre, rayonnant de satisfaction, régénéré.
Alors je peux méditer honnetement, frai et motivé, sans avoir a me forcer, sans confrontation, plus en paix. J'arrive a tenir presque 1h sans bouger. Je sors de la meditation et un sentiment d'hilarité m'envahit, je ricane, puis rigole carrément, jusqu'à m'écrouler a terre, je ne peux m'arreter de rire. L'ambiance autour – ou chacun est d'un calme et d'un renfermement lugure, completement passif, augmente le comique de la situation. Je rentre dans la sale encore hilare, peine a me calmer.
A la pause suivante, je me balade un peu. C'est la que commence le trip. Je devient très joueur, comme sous psychédélique. Et très curieux, j'examine les détails de chaque pierre, de chaque feuille, ceuille des fleurs et grignote les plantes sauvages comme un lapin, sans aucun systématisme. Les détails surgissent de plus en plus, la lumière est comme plus acérée. Et puis, PAF, la fonction « reconnaissance de visages » s'active, comme sous champignons. Des visages dans les roches, les troncs d'arbres, les nuages... des visages expressifs, presque vivants.
Et je trouve une petit morceau de poil, peut etre un ecureuil ? (mon animal totem). Et juste après, une peau de serpent, accrochée a la roche ; la peau d'une mue... (mon autre animal totem!)
Ok, on est sur le bon chemin !
Et puis chaque jour, après le snack, on a droit au couché du soleil du haut de la coline.
Tous les hommes sont la rassemblé en silence, contemplant pendant 1/2h le soleil disparaître. Ce jour la, je ressent la puissant gigantesque de notre étoile, je me connecte avec le cosmos. Ce n'est pas le soleil qui disparaît, mais la terre qui tourne, je la sens basculer dans le vide de l'espace, je sens la rotation de ces géants, leur mouvements cosmique. Extasie.
Je reste très sceptique sur leur philosophie, pleine de paradoxes.
Pourquoi vouloir l'illumination alors qu'on se débarrasse de nos désirs ?
Goenka nous dit de suivre notre propre vérité, de ne pas le croire aveuglément, mais ne fait qu'essayer de nous convaincre ?
Pourquoi parle t il de karma lié a la réincarnation, si la notion de « moi » n'est qu'illusion ???
etc etc etc...
Je réalise que ce sont mes premiers pas dans le Tao... la philosophie des paradoxes apparents...
Et je fais mes théorie sur Bouddha : Avait il un enfant ? Si pas , peut etre que la réincarnation n'est qu'une expression inconsciente de son désire de continuité...
Peut etre que ce ne sont que des croyances visant a motiver les foules
Et que c'est pour cela qu'une foi l'illumination atteinte, on ne se réincarne plus, car on comprend que tout cela n'était qu'illusion.
Mais je suis venu pour la technique, pas pour leur croyance. Je vais passer 10 jours avec moi meme, et si je suis dans le rejet et le conflit, je ne ferait que donner raison a Goenka : les hommes sont trop souvent misérables. Je vaux mieux que ca. Et puis la technique semble marcher , donc tant mieux ^^
Je me dis aussi, toute ces « croyances » ne sont que des tentatives d'expliquer qqchose d’ultimement mystérieux. Comme quand on prend des psychédéliques, certains parlent d'Esprit, de la magie de ci ou de ca, d'autres explique en terme de Neuro-science blablabla. La vérité c'est que personne ne sait vraiment comment ca marche, ce sont juste des théories interessante. Ce qui compte c'est de trouver une bonne maniere de mettre les choses en pratique.
Le soir, retour au dortoir, j'entend mon voisin manger un cookie, je rigole. Il rompt le silence et chucote « you want ? » haha ouai, je lui donne du chocolat et une mandarine. Ce moment de complicité fait du bien. Je lui chuchote a l'oreille : « i have a secret for you : i don't beleive anything Goenka says, i don't beleive him ! but the technik seems to work, that's the most important »
Jour 6 (L'amoureux dans le Tarot)
Retour au calme, concentration s'améliore, le scan devient de plus en plus interessant. Au départ, beaucoup de zone n'envoie presque aucune sensation. Au fur et a mesure, toutes les zones devienne accessible, ce qui rend le scan plus constant. Aussi, Goenka propose de scanner « symetriquement et simultanément » le corps, donc scanner de bas en haut les 2 bras en meme temps par exemple. Celà semble créer comme une nouvelle activation des 2 hemispheres du cerveaux et le focus devient meilleur.
J'ai une grosse douleur au genoux, et après la méditation, ma jambe est comme entièrement bloquée et je ne peux me lever. Je m'allonge et essaye de l'etirer très très lentement, en grande paine et douleur. L'assistant arrive et me dit « tu dois te lever il est interdit de se coucher dans la sale », je lui signale de patienter. Puis 3 assistants sont autour de moi me signalant ma faute.
Après ce type de meditation, la conscience du corps est demultipliée. Je sens donc mon cœur accéléré, la pression augmenter. Je sens la reaction physique liée a la colère – ce qui est bcp plus facil a observer que la colère elle meme, qui nous possède, et qui est trop abstraite que pour etre anticipée. Quand je suis finalement debout, le manager me dit : tu dois aller voir le professeur. Je me sens humilié, comme de retour a l'école. Je sens a quel point l'école a du etre une expérience traumatisante permanente pour moi, pendant 12 ans.
Je vais voir le prof. Il m'explique quelques regles a respecter dans la sale, avec l'excuse generale (et stupide) de « si tout le monde fait ca ». Je me sens furieux et frustré, voit l'ombre du dogmatisme stupide ; je peste interieurement.
Le discourt du soir fait sens, ceci dit. Goenka est très malin, il connait très bien la technique. Il sait oh combien le mental resiste au processus, se défend, trouve des excuses pour le rejeter.
Jour 7 : Le Charriot – observateur du théatre de sa realité qui se crée autour de lui
Le matin je médite dans la chambre. Le scanning commence a etre plus profond, et ne se limite plus a la surface de la peau,il commence a peneter a l'interieur. J'ai une expérience de différent point intense dans le corps, qui rappellen fortement le système de Chakra (j'en parle au prof a une pause. Il conseille d'éviter d'associer ca aux chakras, qui sont eux aussi une conception de l'esprit, avec leur lot d'associations. Le processus gagne a se limiter aux sensations, sinon le mental prend le dessus très rapidement. J'approuve).
Quoi qu'il en soit, mon expérience devient plus profonde aussi, et je commence a avoir un peu une expérience existentielle, je me raproche de mon essence, un peu comme un trip ayahuasca.
Chaque sitting est différent. Des points très douloureux, une foi observé attentivement en toute equanimité, finissent par se dissiper. Laissant place a une douce « vibration » sur ou sous la peau. Plus on avance, plus tout le corps devient une masse vibrante et changeante. On s'approche de l'impermanence généralisée. Il n'y a plus ces zones de douleurs concentrée, durcie, « constante ». On peut se masser tout le bras en suivant le flux vibratoire. Mais attention, cette expérience est ephemère, il ne s'agit pas de s'y attacher. Car bientôt, remonte a la surface d'autres peines plus profondes. C'est comme ca que le processus avance, et plus on avance, plus l'inconscient remonte a la surface.
Parfoi, c'est tout le buste qui semble s'enflamer, chaque parcelle que je scanne envois une sensation lourde, embrasée. A ce point ci, la douleur n'est plus vraiment de la douleur mais une information, on s'en détache facilement – c'est de la douleur, pas ma douleur. Mais ca demande quand meme un effort permanent.
Après ce genre de sessions, si je suis dans ma chambre, je m'alonge. Mon corps se met alors a trembler, ma respiration s'amplifie, j'ai des tremblement qui remonte du bassin jusqu'au coup – c'est un mécanisme de purge. Les animaux ont ces mecanismes aussi (une gazelle qui tremble après avoir échappé a la lionne).
La nuit, le sommeil met des heures a venir car la conscience du corps est extrême. Je ressent tout en permanence, le processus d'observation devient permanent. Goenka nous dit que c'est un effet courant, qu'il ne faut pas s'inquieter. Juste rester alonger permet au corps de se régénérer, le mental lui, étant tellement focus et aiguisé, n'aura besoin que de 2 ou 3h de sommeil pour récupérer. En effet, a 3h30 du matin je suis dejà en pleine forme.
Je commence donc le huitième jour avant le GonG... a 3h30 dans le calme de la nuit.
Jour 8 : Justice.
La session est très longue et je suis maintenant complètement entré dans le corps. Je peux suivre précisement chaque partie, chaque doigt, chaque phalange, le dessous des ongles chaque muscle de la main. Le processus devient comme un trance. A chaque inspiration, je ressens la sensation, a chaque expiration je bouge le focus au point suivant. Je peux scanner des centaines de points rien que sur la main ou le visage. A l'intérieur du ventre, du torse, ca bouillone de vibrations de toutes sortes.
Après cette longue session je m'allonge. Et BAM. Je retrouve la mémoire, toute la mémoire. J'ai des milliers de flash de mémoire de l'enfance, des jouets reçut a noel, de sessions de jeux avec mes amis, du vélo a 4 roue que je conduit avec mon papa. Ma mémoire de l'enfance était tellement pauvre, je me souvenait de très très très peu de choses. Et je réalise que non, RIEN n'est perdu, tout est la, intacte, d'une clarté cristalline. Je pleure de joie , de plaisir. Une cascade de larmes. Je vais au ptit dej sous le choc, je prend ma cuillère d'une main tremblante, porte a ma bouche un tout petit peu de nourriture. Sursaute : le goût est demultiplié a l'extrème, la sensibilité inimaginable. J'arrive a peine a manger.
L'expérience est tellement forte que je veux pas aller au sitting de groupe, je veux etre seul. Normalement, chacun a une chambre a soi, car il s'agit d'une chirurgie profonde de l'esprit. Mais ici, en dortoir, c'est insuportable. Je finit par aller a la mediation de groupe car je veux jouer le jeu... mais a la foi, je préfereai suivre les lois de la nature que celle des hommes.
Je parle au prof après la session. Je suis 100% calme, 100% relax. Le prof est qqun de très bien, et il me demande de faire preuve de comprehension, ils font leur possible eux aussi (et si qqun ne vient pas s'assoir, d'autres ne viendront pas, et pas parce qu'ils ont besoin d'etre seul, mais parce que leur mental est trop faible que pour travailler sérieusement tout cela par eux meme). Je comprend que nous sommes un groupe et qu'on se doit de se soutenir. Je comprend aussi que tout le monde est volontaire et que cette retraire nous est offerte INTEGRALEMENT GRATUITEMENT a tous. Nous y reviendront. Je parle au prof brièvement de mon traumatisme lié a l'autorité. Il m'avoue qu'il ne voulait pas lui meme etre prof Vipassana, pour ne pas se retrouver dans cette position, trop souvent stigmatisée. On se comprend en fait très bien, et je ressens une énorme compassion en lui.
(mon traumatisme avec l'autorité commence en fait a se dissoudre ! )
Synchronisité oblige, je passe 2h seul dans le dortoir, et travaille dans un grand calme. Un gros blocage appairait autour du plexus solaire, une sensation tout a fait nouvelle remonte a la surface. C'est très douloureux et à la foi, c'est comme ci ca faisait du bien de faire ce travail.
Parfoi, il y a des sensation de chatouille ou de « princement » interne. Qui se deplacent lentement quand on les observe. Je les suis, elles connectent des points dans ma gorge a des zones de mes hanches, ou mes poignets jusqu'aux épaules.
La plupart des grosses session sont suivie de tremblements – mais ils sont de moins en moins présent a chaque foi, le plus gros semble etre passé.
Presque pas dormi, je commence denouveau très tot le matin.
JOUR 9 : l'Hermite
De nouveau au matin, après un long travail, la mémoire revient. A chaque batement de cœur, des mémoires de voyages, de partout dans le monde, de l'adolescence...
Puis paf, Flores, Guatemala : le moment exacte ou j'ai vu ma femme pour la première foi.
BHANGA ! Instantanément, tout mon corps se vaporise en une vibration ultra rapide, comme un frisson qui dissous les barrières de mon corps, un flash de DMT. Et se joue le film de notre première semaine, quand nous somme tombé amoureux. Je revois tout, chaque bus qu'on a pris, les restaurant ou nous avons mangé, les gens que nous avons rencontré, meme des détails ridiculment précis. Un torrent de larme coule sur mes joues. C'est de l'extasie condensée, le nectar des dieux.
Chaque jour a 8h, quand nous allons mediter en groupe, le soleil se lève précisement a ce moment la sur la colline. Comme chaque jour, je prend le temps de le contempler, de laisser aparaitre tout son disque, et puis je rentre dans la sale.
Ce jour la, je suis dejà tellement sous le choc et l'emerveillement...
Et quand je me retourne, un double arc-en-ciel orne le ciel. Je saute de joie et d'exitationcomme un enfant!!!c'en est trop !!!
(il faut savoir que le double arc-en-ciel permet de résoudre la quadrature du cercle en géometrie sacrée)
Comme chaque midi, je m'entraine un peu a faire tourner mon baton dans les airs, entre mes doigts. Je suis devenu assez bon, c'est devenu mon exercice quotidien très plaisant et satisfaisant. Qui s'est chargé de beaucoup de symboliques (roue de Dharma...)
L 'après midi est moins interessant. Plutot que de méditer dans ma chambre je décide d'aller me balader. Je sors denouveau des limites du centre, suis la rivière, trouve une nature sauvage magnifique, me perche sur une grosse branche d'un chaine liège. Je médite un peu et me puis me met a chanter ,a faire des rythme, puis a dancer. J'improvise des odes a la nature et au monde. Puis raconte l'histoire de l'univers. Le temps et l'espace se crée, les étoiles entre en fusion, la lumière envahit le monde, les planetes se condensent, puis les molécules de plus en plus complexes s'agencent, la vie, qui grouille et se développe.... Je chante l'amour , la joie, la chance d'etre en vie,je chante l'amour pour ma femme.
Puis la gorge se serre, la pression sur les tempes
Arrive le moment ou, l'un devra vivre sans l'autre, elle sans moi ou moi sans elle
la vie est une rencontre des éphémères, un doux poison qui nous est offert
Meme le Soleil un jour devra mourrir
Anitcha Anitcha, tout n'est qu'impermanence
Derniere meditation en groupe de la journée : j'atteint finalement le flux libre : vibration dans tout le corps, plus aucune zone « morte » ou pénible, je pourrais rester des heures sans bouger dans cet état. Sauf que... bien sur, après un temps, des choses plus profondes remonte encore a la surface.
Cette douleur dans l'homoplate droite, dont je parle au début, revient en force. Plus profonde. Je décide alors de la travailler, de l'explorer, de droite a gauche de haut en bas... et réalise qu'il y a une 4ème dimension : « la profondeur ». après un travail interminable, cette lourdeur pénible et douloureuse reste présente, intacte. J'en parle au prof : il me dit : attention, si tu t'y attarde, ce pourrait etre un piège de l'esprit. Il faut continuer a scanner tout le corps, ne pas se focaliser sur cette unique zone, au risque de perdre l'equanimité. J'approuve.
Fin du jour 9 : je suis en méditation permanente, je suis conscient de chacune de mes respiration, je ressent tout mon corps. Je suis conscient de la pression sur mes pieds a chaque pas, du deploiement de mes muscles. Je ne peux pas vraiment dormir, je suis bien trop lucide. Mais cela n'est pas une gene : j'ai un sentiment de satisfaction, de completude et de paix interieur.
Quand après plusieurs heures je m'endors, je reve de ma fille, je suis baigné dans un amour profond durant toute la nuit.
Au premier Dong je me met a méditer de nouveau. Mais les autres – c'est le dernier jour – ne sont pas vraiment focus. Qqun mange une pomme, d'autres rembale leur brols et chipote avec leur lampes de poche, un autre a décider de ronfler encore un peu..... GRRRRR ! Ok , ca apprend la compassion, la tolérance, mais... GRRRR quand meme !
Au petit dej je rumine un peu. Bien sur la technique est bien, mais je n'arrive pas a embrasser l'ensemble de leur philosophie. Je rejette le conceptde Vérité, encore plus de Vérité Universelle Absolue. Je rejette leur philosphie ou les choses semblent etre dirigée par un but pré-deéterminé (L'illumination ou l'Eveil) – je pense que le processus a plus de valeur que le but !
Pour moi, la piece centrale de mon paradigme c'est le Mystère. L'inconnu.
Je décide alors de ne pas venir a la derniere meditation commune a 8h. Ca sera mon acte symbolique de désobéissance pour me recentrer sur ma propre vérité, sur mon processus, et me détacher de la part Dogmatique attachée a toute tradition. Et ca n'aura aucune conséquence, vu que c'est la derniere méditation. Je ne fais de mal a personne.
A 8h, le Dong retentit. Je n'irai pas m'assoir. Mais je vais voir le lever du soleil comme chaque jour.
Et puis, après le levé du soleil, je passe devant la sale. Tout le monde est dejà entré, c'est sur le point de commencer. Et la BAM un message aparrait dans ma tete :
« Le plus grand acte de désobéissance est de désobéir a soi-même » , et sans hésitation, le plus naturellement du monde, j'enleve mes chaussure et entre m'assoir.
Le TRIP ! Mon esprit vient de faire un volte face ! S'en suit une cascade de réalisation, sur Oh Combien on se contrôle soi même, bourreau-esclave de nos etas inconscient, accompagné d'un esprit tyranique à l'ego inflexible !
Je médite , mais cette foi ci, j'atteint un etat de relaxation inégalé, ma respiration est douce et paisible comme jamais, je respire dans chaque partie mon corps. Quand le « scan » passe par mon homoplate douloureuse : la douleur a presque disparue. Et la je comprend ce qu'est l'Observation en toute equanimité. Je le comprend par l'expérience. Je comprend aussi que tout au long de ce séjour, je voulais, presque secretement, soigner cette douleur. Et que ca, « vouloir soigner », ce n'est pas l'equanimité !!! Je me devais de lacher prise, de lacher tout contrôle, de juste observer le Grand Jeu de la Nature. Ca paraît si simple et pourtant !!! ca en a pris du temps a comprendre ! Et pour cela, j'ai du désobéir a moi meme. (bienvenue dans le Tao, le grand jeu des paradoxes apparents)
WOW !
Puis Goenka nous apprend la dernière étape. Metta.
Il nous invite, après chaque méditation dans le futur, et pour cette derniere meditation de notre retraite, a mediter en envoyant de l'amour , de la compassion a tous les etres, grand et petits, organiques et inorganiques, visibles et invisibles, proche de lointain, dans cet univers. Que chaque etre puisse etre pardonné et que puisse nous pardonner nous, que chaque etre puisse se libérer. De sentir son corps, sentir notre propre vibration et l'associer a ces mots. Amour, compassion, harmonie, Liberté.
J'ai ralé plusieurs foi, car je trouvais désolant que l'amour ne joue aucun rôle durant ces 10 jours. Et puis je comprend : il faut d'abord passer par tout le travail sur soi, se purifier autant que l'on peut, et puis seulement l'Amour pur, inconditionel, universel, peut emerger.
On apprend aussi que les 2 professeur (un hommet et une femme) qui seront resté devant nous pendant ces 10 jours, ont pratiqueé cette méditation Metta pour nous tout le temps. Je trouve ca magnifique.
On ressort de la sale, et nous pouvons maintenant rompre le silence.
Personne ne sait quoi dire. Alors théatralement mais d'une voie douce j'annonce : « Welcome to reality, to the kingdom of impermanency » Tout le monde se met a rire ! S'en suit une cascade de bavardage joyeux, de partage d'expériences dans une ambiance enflammée ! Le top !
En discutant avec les autres, je me rend compte que tout le monde n'a pas eu une expérience aussi forte bien évidemment. Je pense que bcp sont parti sur une mauvaise base et n'ont pas réussi a vraiment calmer leur esprit. N'ont pas eu la motivation suffisante. Il faut dire que les plantes sacrées, durant plusieurs années, m'avaient dejà enseigné bcp sur la conscience, le corps.... Et l'Harmaline m'avait dejà bien préparé a la meditation profonde. Je vois une belle synergie entre les plantes et la meditation, et pas du tout une opposition.
On nous sert une festin. On nous offre la possibilité de faire une donation. C'est la moindre des choses !!! Chapeau d'avoir osé ouvrir des centres de retraites partout dans le monde, completement gratuitement logé nourrit. Et ca marche, car après une expérience comme ca, la seule chose qu'on désire, c'est que qqun d'autre puisse en profiter. Convaincu que ca pourrait rendre le monde meilleur. Et le fait que ca soit gratuit augmente la qualité de l'expérience, nous rendant plus humble.
Retour a la vie, je prend le bus. Je pleure presque de joie face a la beauté du monde. Je me sens bien dans mon corps. Mon esprit est clair, calme.
Plus jamais je ne devrais attendre dans ma vie. Meme les 10h de bus devienne un vrai bonheur, je m'assied en position de meditation, jambe croisée... je trouve la paix et la satisfaction d'Etre.
Je continue de pratiquer 1h chaque matin, et si possible 1h le soir. 2H par jour pas du tout gaspillée, et largement récupérée : on devient bcp plus efficace dans toute nos taches, dans notre travail. Et on doit dormir moins, notre energie est comme préservée.
L'idée c'est de faire perdurer la méditation durant toute la journée en étant conscient d'au moins une sensation a tout instant : par exemple, la pression sur les pieds quand on marche, l'eau sur les main quand on fait la vaisselle etc etc, on atteint ainsi un feedback permanent de notre inconscient via nos sens. Le stress ou l'impatience se manifeste dans le corps avant meme que l'esprit ne s'embale, je réalise directement si je suis tendu : les muscles de ma main se tendent. Ce recul permet d'éviter la colère et de se recentrer sur l'empathie. Permet de ne pas raler inutilement sur mon ordinateur de merde qui lag a mort, mais de respirer calmement et patiemment. Moi qui était toujours impatient, c'est un changement radical.
Je vois aussi oh combien, de mille et une facon, cela fera de moi un meilleur père (c'est au final le sujet principal... il fallait dépasser mon « trauma » avec l’autorité, mon rejet de celle ci, sinon comment pourrais-je moi meme mettre des limites ? Je n'avais aucun modèle représentant ce que pourrait etre un bon père , et il y a encore beaucoup de travail bien sur, mais c'est un bon début).
Ce qu'il faut retenir :
C'est une technique d'observation directe de notre expérience du monde par notre corps. De reprogrammation de notre inconscient pour atteindre la liberation. Les effets que je décris ne sont que la pointe de l'iceberg, ce qui emerge, visible dans la conscience. Le plus gros du processus reste mystérieux et invisible. On voit a quel point le corps renferme une Sagesse et une intelligence qui nous dépasse.
Les bénéfices sont incalculables : sentiment de reconnection au corps évidemment, mais aussi non attachements a nos états emotionels destructeurs, sentiment de libération de nos peurs et traumas, confiance accrue, paix intérieur, compassion et amour. Alors que toute les spiritualité en parle, ici, on propose de trouver un chemin pour incarner ces qualités.
Vipassana est accessible a tous gratuitement. Chaque expérience est tout a fait unique, ne vous attendez pas a vivre qqchose de similaire. J'ai meme hésité a écrire ce texte, vous ne devriez avoir aucune attente.
Addendum :
phenomène très interessant :
Observation des pieds et des mains, en détails (5 a 10 minutes pour chaque) :
Ce sont les parties du corps les plus sensible au scan, chaque petit carré de 1mm peut etre observé indépendemment et donner une réponse différente.
Chaque point de la plante du pied semble résonner avec un autre point dans le corps, tempes, cœur, bassin, nuque...), sous forme d'une petite tension « electrique ». Le corps est comme un hologramme, ou tout chaque partie est référencée par une autre. C'est la base de la reflexologie, de l’acupuncture, etc. C'est très interessant d'en faire l'expérience directe.
Mais mon sentiment, c'est que la complexité dépasse largement l'entendement : il y a sans doute plus de connexion dans notre corps qu'il n'y a de donnée dans tout l'Internet !
La recherche sur l'intelligence artificelle donnera peut etre des super intelligence dans certains domaine, mais q le monde scientifique n'a encore aucune idée de ce qu'est la conscience...
Que chacun d'entre vous trouve Amour et Bonheur
Que chacun d'entre vous trouve le chemin de la Libération
Vipassana est une « retraite » de 10 jours ;créé par Goenka (décédé maintenant), un professeur Birman. Il nous enseigne a travers des videos et nous guide durant ces 10 jours dans un voyage au cœur de nous meme, dans l'observation profonde de notre corps, pour y soigner les traumas et patterns stocké au court de toute notre vie. J'envois ce texte a toute les personne assez ouverte d'esprit que je connais. Si un seul d'entre vous décide d'entreprendre ce voyage, mon but est plus qu'atteint. Les bénéfices sont incalculables.
Vipassana :
10h de bus – Reve de Donald trump qui porte des bidons d'essences. Il faut le tuer, il faut que qqun le fasse, que qqun se sacrifie pour l'éliminer.
Arrivée a Tavira (Sud du portugal), depart au levé du soleil. Ville sur la cote, aux petites ruelles et murs blancs, pavé rustiques et fontaines. Des oranges murissent dans les parcs. Le soleil se lève et eclaire d'un doux rose les berges de la riviere.
Je prend la route a pied, je sais le chemin. Monte Mariposa est a 15km, je prend mon temps.
Sur le trajet, de grandes plantation d'oranges. Des jardins d'amandes, qui n'ont jamais été recoltées. Elles sont encore accrochées aux arbres. Je rempli mon bonnet, m’installe sur le coin d'une terrasse en pierre et en casses quelques douzaines.
Je trouve un rapace mort, sans doute un faucon, je prend les ailes et les gardent dans mon sac.
Sur le chemin j'arrache un baton d'une berce géante desséchée. Il est ferme, solide, et surtout très leger.
J'arrive a Monte Pariposa a la fin de la matinée, fait une sieste sur les flancs de la coline en attendant qu'ils ouvrent le centre. Le centre est un complexe magnifique sur le haut d'une petite colline, entouré d'une grande variété d'arbres (chaine liège, amandes, citrus, mimosas, … et quelques San Pedro) Un grand batiment avec plusieurs sale (dont bien sur la sale de meditation, refectoires, cuisines). Et une valées avec bungalow, yourts, piscine, et un lit de riviere dans le fond, entouré de jardins et pelouses.
On s'enregistre a l’accueil : je reli les règles et reglements, et signe. 5 perceptes :
Ne pas Tuer
Ne pas mentir
Ne pas voler
Pas d'activités sexuelles
Pas de drogues ou intoxicants
Plus d'autres règles, comme le Noble Silence (zero comunication avec nos camarades, verbale ou non verbale, ni par ecrit ni par les yeux) , le respect des horaires et de la structure proposée, de l'heure des repas, etc etc.
Aussi, on s'engage fermement a rester l'entièreté du séjour, dans les limites du centre. Toute sortie est strictement interdite. On dépose nos documents, argent, et tout ce qui ne nous sert pas (je garde quand meme mon livre de note, mon chocolat et quelques fruits secs, au cas ou)
L'ambiance est étrange, car le Silence n'a pas encore commencé, mais tout le monde est dejà d'une humeur introspective.
On me place dans un dortoir, en bas dans la valée.
Les hommes et les femmes sont complètement séparé, tout le centre est divisé en 2. Seule la sale de meditation est commune.
Le premier soir, on découvre Goenka, le fondateurs de ces centres. D'origine indienne mais né en Birmanie – ou la tradition vipassana a été preservée pendant plus de 2500 ans – c'est un personnage drole, parlant anglais avec cet accent indien a mourir de rire (mais il existe des tradutions dans toutes les langues, selon ou vous faite le séjour). J'avais toute les appréhensions du monde , a devoir faire face a un Guru. Mais je découvre un homme sympathique, humble et surtout très intelligent.
Il nous présente la premiere étape : Anapana. Ce n'est pas une technique de respiration, mais une technique d'observation de la respiration. Notre corps possède surtout des fonctions inconscientes, incontrolable et inatteignable par notre conscience (digestion, batement du cœur.... ). D'autres fonctions uniquement controlée par la conscience (principalement les mouvements des membres externes. Et certaines fonctions hybride : clignement des yeux et respiration. La respiration agira donc comme un pont entre la conscience et l'inconscience.
Il s'agit d'observer la respiration dans la zone entre l'entrée des narines et les lèvres supérieur. En commencant par un soufle légèrement forcé, on sens le flux d'air toucher la moustache, ou l'entrée des narines. On se concentre sur cette sensation. Il est important de choisir une zone extremement restreinte, pour que notre cerveau devienne de plus en plus aiguisé, alerte, attentif a toutes les subtilité. Une foi alerte, la respiration peut devenir de plus en plus douce, sentir le moindre flux d'air aussi minime soit il. La principale difficulté de l'exercice reside dans le focus. L'esprit divague, les pensées nous entrainent, et on oublie très vite notre tâche. Parfois pendant plus de 10 minutes avant qu'on s'en rende compte. Et puis « oh , je suis supposé observer ma respiration ! » - et sans se sentir coupable, sans se sentir vaincu, calmement reprendre le focus. Au début, il est difficile de suivre plus de 2 respiration a la suite sans qu'une idée ne nous distraie. Puis, plus l'esprit s'affine, plus les sensations deviennent claire, plus il la tache devient aisée. On fera cette exercice pendant 3 jours. Les idées se calment, l'esprit devient plus docile et reposé.
L'horaire sera le meme tous les jours
4h du matin, Dong du réveil.
4h30-6h30 : méditation, dans la sale ou dans notre chambre
6h30-8h : déjeuner.
8h-11h : meditation dans la sale (avec pauses)
11h : Lunch
13h-17h : meditation dans la sale (avec pauses)
17h : snack : 2 fruits par personne et du thé
18h-19h : meditation dans la sale
19h-20h: Video-lecture par Goenka
20h-21h : Meditation dans la sale.
Soit prés de 11h de meditation par jour.
Chaque meditation de groupe commence et/ou finit par des enregistrement de Goenka. Il chante en Pali (comme un alchoholique bourré a 4h du matin sur le trottoir, c'est assez pénible). Et puis nous rappelle notre travail. « Commencez avec un esprit calme, attentif, determiné, concentrez sur vos narines. Si vous realizez que vous avez perdu le focus, retournez simplement a la respiration, sans frustration, sans conflit. Si vous n'y arrivez toujours pas, respirer un peu plus fort pendant quelques minutes,.... etc etc. » C'est en fait très très utile de se rappeler de tout cela a chaque foi.)
Jour 1 :
Les idées fusent de partout. On se rend compte a quel point on vit dans le non-sens, que notre cerveau est fou, divagant sans but sans arret, incapable d'obéir et de se concentrer. Mais j'avance – les plantes sacrés (surtout la Péganne) m'a dejà éduqué a ce processus.
La posture est difficile a tenir, il faut garder son dos droit, les jambes croisées, ca fait mal, je gigote, change de positions de nombreuses fois par sessions.
Un message m'apprait dejà, comme entre la brume de l'esprit: nous allons travailler le complexe : Père (je suis père depuis l'année passée)– autorité – désires.
Ok.
Jour 2 :
je trouve une astuce interessante. Comme nous sommes 50 dans la sale, il y a regulierement des bruits « distrayant », qqun qui tousse, qui se mouche, qui gigote, qui va faire pipi... Distrayant, pour l'esprit, qui les remarque. C'est chaque foi l'occasion de remarquer que je ne suis pas Focus, que je suis entrain de penser. Ces bruits interrompent mon flux de pensée et systèmatiquement me remettent au travail.
Je décide de tenter une nouvelle position, sur les genoux avec les coussins sous le cul (on a droit a autant de coussin qu'on veut, et on peut s'assoir comme on le sens). C'est bcp plus confortable pour le dos.... Mais je me tord le pied après ½h... Je marche maintenant en boitant, avec mon baton : C'est l'Hermite du Tarot. Une carte que je connais bien... très appropriée bien sur (archetype paternel, archetype de la sagesse trouvée dans l'expérience intérieur, agencée dans le silence et l'isolation).
Mais je rale dejà un peu, me disant qu'ignorer la douleur c'est pas toujours une bonne idée... elle est un signal utile !
Puis l'après midi, une des pensées – qui encore interrompe regulièrement mon travail sur la respiration – apparaît : une histoire de papier d'assurance vie de mon père. Ce qui renvoie directement à … la mort (future) de mon père. De la, émergent tous les non-dits de notre histoire– toutes ces choses dont on n'a jamais pu parler... et qui devraient etre dite avant qu'il ne soit trop tard. Des larmes coules, douces et naturelle, des larmes qui font du bien. J'ai l'idée de lui écrire une lettre.
Depuis plus de 3 ans, j'ai une douleur (pas permanente, mais très présente en cas de stress) à l'homoplate droite. Rien ne la fait diminuer, rien n'en vient a bout, ni massages, ni yoga, ni la dance. Une douleur exacerbée par ces longues heures de meditation. Une douleur que secrètement je voulais soigner. Et la voilà dejà disparue ! Libéré me voilà !!! Ca commence dejà bien !
La nuit, je me souviens de 4 a 5 reves, d'une clareté sans égal. Dans l'un d'eux, je dois retrouver ma femme a la maison, secrètement car la porte est gardée et je suis poursuivi. Je projette , de loin, (comme batman) mon ombre sur les murs de sa chambre. Et son ombre, projetée par la lampe de chevet, rencontre la mienne.
Jour 3 :
Des hauts et des bas. Je maitrise de plus en plus la technique, je devient sensible a chaque soufle, aux picotement, à l'humidité de l'air qui ressort, a sa chaleur. La respiration devient de plus en plus naturelle.
A l'une des poses, j'entend des tourterelles, qui me rappelle mon enfance en Belgique, et font couler quelques larmes... quel étrange bonheur que de pleurer aux sons des tourterelles. Les emotions sont a fleur de peau, demultipliées.
Le soir, dans les videos d'explications, il nous présente un peu plus la théorie, issue d'une longue tradition boudhiste de son pays. Je dois dire que ca fait bcp de sens.
Un des aspects clé :
Nous ne percevont pas directement le monde extérieur. Chaque stimulu extérieur, entrant par nos sens, genère une reaction bio-chimique dans notre corps.
Ces reactions bio-chimiques produisent a leur tour une sensation (sensation de chaud, de froid, d'humidité, de pression, de chatouille, de pincement, d'étirement, de douleur, de pulsion, de vibration...). A tout instant, sur toute les parties du corps, des reactions ont lieu. Elles sont presque toute imperceptibles, inconscientes. Mais le dit « inconscient », lui, est en permanence conscient de chacune de ces reactions ! En se concentrant et en entrainant l'esprit, de plus en plus de ces sensations deviennent accessible a notre conscience « normale ».
Ce sont ces sensations qui sont le pont entre le stimulus extérieur et la réaction intérieur. Si on prend l'exemple d'une addiction – n'importe quelle addiction, a une drogue ou autre : l'addicte pense avoir un craving pour la substance, ou pour l'objet de l'addiction. Mais il est en fait addict a la sensation que cette substance ou cet objet produit. De facon plus générale, toute situation génère des sensations, selon un certain PATTERN de l'inconscient ; ce sont ces pattern qu'on va reprogrammer.
L'idée va être d'affiner l'esprit, de facon a pouvoir avoir accès a toute les sensations du corps, en surface d'abord, sur toute la peau, puis aux sensations internes, sous la peau. Celà va mettre en relation la conscience avec l'inconscient. Et, de consciement OBSERVER ces sensations, avec EQUANIMITE. C'est a dire, sans générer des répulsion ( dans le cas de la douleur par exemple) , ni d'attraction (sensations de plaisirs). De cette façon, on amène a la surface ce qui est normalement inconscient, et on le reprogramme consciemment, pour ne plus générer de réaction (normalement inconsciente). On neutralise nos patterns.
Et, 3eme element important : comprendre que chacune de ces sensation partage une chose en commun : ANITCHA (l'impermanence). Cette caractéristique est commune a toute les choses de la Nature. C'est l'unique caractéristique Universel et constante, la Vérité de la Nature : ANITCHA, Tout est impermanence. Nous meme somme impermanent (la mort), mais aussi impermanent a chaque instant, fait de billiards de particules subatomiques qui se forment et se déforment des trilliards de fois par seconde ; la constance de notre moi » n'est qu'une grossière illusion.
Jour 4 : C'est le jours ou nous allons commencer a appliquer cette Sagesse (Sagesse = PANYA).
Et c'est le matin de ce 4ème jour que la Chouette commencera a chanter.
Toute la journée, on continue avec Anapana, le focus sur les narines. Je suis devenu très bon a ce petit jeu. C'est la base sur laquelle la technique Vipassana va pouvoir s'appliquer (la capacité a se focaliser sur une sensation).
Dans l'après midi, on nous présente et enseigne la technique VIPASSANA :
Il s'agit de scanner le corps, du dessus la tete jusqu'au bout des orteils, on passant par chaque partie individuellement, en descendant sur un bras puis l'autre, du dos jusqu'aux fesses, puis de la gorge au bas du ventre ,etc... ) . D'observer, sur chaque partie, les sensations qui surgissent, des le observer en toute equanimité.
La première difficulté : au départ on ne sens rien ( est-ce que vous sentez le dessus gauche de votre crane ? Les muscles de vos avant bras ? ). Il faut se concentrer, en utilisant la proprioception , sur chacune des zones, jusqu'à ce qu'une sensation quelconque apparaisse, meme des plus subtiles. N'importe quelle sensation fait l'affaire (chatouille, douleur, vibration, pulsion... meme le touché des vetement sur la peau, quand rien d'autres n'est disponible)
Dés qu'une sensation surgit, passer à la zone suivante. Au départ, on choisit des zones larges : « tout l'avant bras », « toute la main », etc...
Avec la pratique, les sensations sont de plus en plus nombreuses et claires, on réduit de plus en plus la taille des zones a observer. Et on apprend a ne plus devoir utiliser l'esprit (qui a tendance a etiqueter tout ce qui se passe : il nomme la zone « coude » « avant bras » , et chaque sensation « picotement », « gratouille », « chaleur »)
La première session fut horible: 1h de pratique ou il est interdit de bouger, de changer de posture, de gigoter. L'immobilisation totale aide grandement a percevoir les subtiles sensations. C'est alors que commence le vrai travail. Dejà, pas évident de se concentrer. Mais après ½h , les douleurs dans le dos deviennent insuportables, et déplacent constament notre focus. Hors, si on se concentre sur les zones douloureuses, elles semblent encore plus douloureuse (on se rend compte que la douleur est demultipliée par le mental)... Cet exercice se transforme petit a petit en torture, la douleur grandit jusqu'à etre la pire que je n'ai jamais connue. Par détermination extraordinaire, j'arrive a ne pas bouger.
Mais au moment ou l'exercice s'arrete, j'ai une contre réaction, je me met a trembloter, a trembler frénétiquement de la machoir et du buste, je suis possédé par de petites convulsion. Ca y est, je me dit que je fait une réaction comme après un choc traumatique, j'ai trop poussé, c'en est trop.
Le soir, le discourt de Goenka me plait moins. Il parle de moralité, de réincarnation. Les douleurs qui surgissent sont des douleurs accumulée dans notre vie (ca, ok) et dans nos vies passées (je vois le bout du nez du dogmatisme se pointer... ). Il parle de oh combien les hommes sont misérables, dans la douleurs d'eux meme. Ca ne résonne pas du tout avec moi, je commence a rejeter ses enseignements.
Nuit Jour 4 a 5 :
Je reve pendant des heures interminable d'un débat rationnel autour de ces philosophie. Horrible.
Puis je reve que j'enleve un virus de mon ordnateur, je me souvien cliquer sur « desinstaler tout le programme ». Je me reveille et doute de l'interpretation : est-ce une eradication du programme « vipassana », ou est-ce d'un autre virus, d'une purge qu'il s'agit?
Puis rêve que je suis devenu impuissant, que ma femme trouve un autre homme pour satisfaire ses désires sexuel. Horrible.
Jour 5 (5 jouera ici le rôle de PAN, l'energie du Pentagramme)
A partir de maintenant jusqu'à la fin, 3 fois par jours nous avons une meditation obligatoirement en groupe dans la sale, ou il est interdit de bouger. Mais les assistants ajoutent une note a l'entée : il ne s'agit pas d'un exercice de torture !!!si ce n'est vraiment pas possible, on peut changer de posture. Mais qu'il faut constament tenter de s'améliorer. Ouf !
Le reste des meditation est au choix : dans la sale ou dans notre chambre.
Je perd le focus, les idées fusent, je travaille très mal. La session d'hier était trop dure, je suis demotivé. Les chants de Goenka insupportent au plus au point. Je me vois eclater les speakers, taper avec mon baton sur l'ipod. Pourquoi tu nous chante ces horreurs ! Vieil alcoolique !
Vient le midi, ou on peut avoir une interview privée avec le prof (seul moment ou on peut parler). Je prévoit tout un argumentaire ;Je rejette leur philosophie, refuse « d'ignorer » la douleur (la preuve, je me suis fait mal au pied le deuxieme jour!!!), etc etc.
Mais je suis dernier sur la liste d'interview, on me dit que ca ne sera pas possible avant ce soir ou demain. Coincidence parfaite, je me dis « fuck le prof » je vais trouver des réponses pour moi meme.
Je décide d'aller me reposer seul, hors des limites du centre, sur les flanc de la colline. Premier acte de désobéissance.
Etant plongé dans un contexte anglophone, je pense généralement en anglais. Je me remet alors a penser en francais, et devient soudainement beaucoup plus poétique, en voyant les oiseaux se faire la court, les fleurs s'épanouir, le vent carresser l'herbe. Je chante dans ma tete l'ode a la nature et sa beauté, le battement de cœur du monde.
Dong de meditation
je décide de ne ni mediter dans ma sale, ni dans la chambre. Je fais ce qu'ils interdisent, mediter dehors (car rien que le soufle du vent nous empeche de sentir les sensations subtiles sur notre peau).
Je me barre hors limites du centre ,le long de la riviere, sous un arbre a la mi ombre. J'ai les cheveux au vent qui me leche le visage, les taches de soleil me rechauffe la peau ; les oiseau et insectes gigotent de partout. C'est la meditation du Chaos ! Par vraiment possible de faire un focus claire et unique sur un endroit ou un autre, c'est l'ensevelissement sous une cascade de stimuli extérieur ! Mais je me sens bien, la en pleine nature, je n'ai mal nul part, et le bonheur de toutes ces sensations grandit en moi. Puis, BAM . Je réalise : Je suis le Fils Naturel, l'appel de la nature a elle meme. Je ne me soumet pas aux lois et dogmes des hommes, mais aux lois de la nature. C'est de cela que je suis né, d'un amour « illegal » mais véritable, entre un père marié et sa maitresse. C'est moi , celui qui désobéit a leur discipline et leur dogme, car sinon je ne serait pas. Et j'explose de joie, me met a pleurer de bonheur face a cette image, et me met tout nu au soleil (désobéissance totale). Je reste la un temps
En parralele, je réalise que j'ai une peur de l'autorité, que je ne devrais normalement pas etre la, que je vais peut etre rater la meditation obligatoire. Je crains la punition des hommes.
Mais j'entend au loin le Dong...
J'attrape mon matelat et rentre en courant, oubliant ma douleur au pied, avec la joie d'un enfant. Plein d'adrénaline je me glisse dans les limites du centre, rayonnant de satisfaction, régénéré.
Alors je peux méditer honnetement, frai et motivé, sans avoir a me forcer, sans confrontation, plus en paix. J'arrive a tenir presque 1h sans bouger. Je sors de la meditation et un sentiment d'hilarité m'envahit, je ricane, puis rigole carrément, jusqu'à m'écrouler a terre, je ne peux m'arreter de rire. L'ambiance autour – ou chacun est d'un calme et d'un renfermement lugure, completement passif, augmente le comique de la situation. Je rentre dans la sale encore hilare, peine a me calmer.
A la pause suivante, je me balade un peu. C'est la que commence le trip. Je devient très joueur, comme sous psychédélique. Et très curieux, j'examine les détails de chaque pierre, de chaque feuille, ceuille des fleurs et grignote les plantes sauvages comme un lapin, sans aucun systématisme. Les détails surgissent de plus en plus, la lumière est comme plus acérée. Et puis, PAF, la fonction « reconnaissance de visages » s'active, comme sous champignons. Des visages dans les roches, les troncs d'arbres, les nuages... des visages expressifs, presque vivants.
Et je trouve une petit morceau de poil, peut etre un ecureuil ? (mon animal totem). Et juste après, une peau de serpent, accrochée a la roche ; la peau d'une mue... (mon autre animal totem!)
Ok, on est sur le bon chemin !
Et puis chaque jour, après le snack, on a droit au couché du soleil du haut de la coline.
Tous les hommes sont la rassemblé en silence, contemplant pendant 1/2h le soleil disparaître. Ce jour la, je ressent la puissant gigantesque de notre étoile, je me connecte avec le cosmos. Ce n'est pas le soleil qui disparaît, mais la terre qui tourne, je la sens basculer dans le vide de l'espace, je sens la rotation de ces géants, leur mouvements cosmique. Extasie.
Je reste très sceptique sur leur philosophie, pleine de paradoxes.
Pourquoi vouloir l'illumination alors qu'on se débarrasse de nos désirs ?
Goenka nous dit de suivre notre propre vérité, de ne pas le croire aveuglément, mais ne fait qu'essayer de nous convaincre ?
Pourquoi parle t il de karma lié a la réincarnation, si la notion de « moi » n'est qu'illusion ???
etc etc etc...
Je réalise que ce sont mes premiers pas dans le Tao... la philosophie des paradoxes apparents...
Et je fais mes théorie sur Bouddha : Avait il un enfant ? Si pas , peut etre que la réincarnation n'est qu'une expression inconsciente de son désire de continuité...
Peut etre que ce ne sont que des croyances visant a motiver les foules
Et que c'est pour cela qu'une foi l'illumination atteinte, on ne se réincarne plus, car on comprend que tout cela n'était qu'illusion.
Mais je suis venu pour la technique, pas pour leur croyance. Je vais passer 10 jours avec moi meme, et si je suis dans le rejet et le conflit, je ne ferait que donner raison a Goenka : les hommes sont trop souvent misérables. Je vaux mieux que ca. Et puis la technique semble marcher , donc tant mieux ^^
Je me dis aussi, toute ces « croyances » ne sont que des tentatives d'expliquer qqchose d’ultimement mystérieux. Comme quand on prend des psychédéliques, certains parlent d'Esprit, de la magie de ci ou de ca, d'autres explique en terme de Neuro-science blablabla. La vérité c'est que personne ne sait vraiment comment ca marche, ce sont juste des théories interessante. Ce qui compte c'est de trouver une bonne maniere de mettre les choses en pratique.
Le soir, retour au dortoir, j'entend mon voisin manger un cookie, je rigole. Il rompt le silence et chucote « you want ? » haha ouai, je lui donne du chocolat et une mandarine. Ce moment de complicité fait du bien. Je lui chuchote a l'oreille : « i have a secret for you : i don't beleive anything Goenka says, i don't beleive him ! but the technik seems to work, that's the most important »
Jour 6 (L'amoureux dans le Tarot)
Retour au calme, concentration s'améliore, le scan devient de plus en plus interessant. Au départ, beaucoup de zone n'envoie presque aucune sensation. Au fur et a mesure, toutes les zones devienne accessible, ce qui rend le scan plus constant. Aussi, Goenka propose de scanner « symetriquement et simultanément » le corps, donc scanner de bas en haut les 2 bras en meme temps par exemple. Celà semble créer comme une nouvelle activation des 2 hemispheres du cerveaux et le focus devient meilleur.
J'ai une grosse douleur au genoux, et après la méditation, ma jambe est comme entièrement bloquée et je ne peux me lever. Je m'allonge et essaye de l'etirer très très lentement, en grande paine et douleur. L'assistant arrive et me dit « tu dois te lever il est interdit de se coucher dans la sale », je lui signale de patienter. Puis 3 assistants sont autour de moi me signalant ma faute.
Après ce type de meditation, la conscience du corps est demultipliée. Je sens donc mon cœur accéléré, la pression augmenter. Je sens la reaction physique liée a la colère – ce qui est bcp plus facil a observer que la colère elle meme, qui nous possède, et qui est trop abstraite que pour etre anticipée. Quand je suis finalement debout, le manager me dit : tu dois aller voir le professeur. Je me sens humilié, comme de retour a l'école. Je sens a quel point l'école a du etre une expérience traumatisante permanente pour moi, pendant 12 ans.
Je vais voir le prof. Il m'explique quelques regles a respecter dans la sale, avec l'excuse generale (et stupide) de « si tout le monde fait ca ». Je me sens furieux et frustré, voit l'ombre du dogmatisme stupide ; je peste interieurement.
Le discourt du soir fait sens, ceci dit. Goenka est très malin, il connait très bien la technique. Il sait oh combien le mental resiste au processus, se défend, trouve des excuses pour le rejeter.
Jour 7 : Le Charriot – observateur du théatre de sa realité qui se crée autour de lui
Le matin je médite dans la chambre. Le scanning commence a etre plus profond, et ne se limite plus a la surface de la peau,il commence a peneter a l'interieur. J'ai une expérience de différent point intense dans le corps, qui rappellen fortement le système de Chakra (j'en parle au prof a une pause. Il conseille d'éviter d'associer ca aux chakras, qui sont eux aussi une conception de l'esprit, avec leur lot d'associations. Le processus gagne a se limiter aux sensations, sinon le mental prend le dessus très rapidement. J'approuve).
Quoi qu'il en soit, mon expérience devient plus profonde aussi, et je commence a avoir un peu une expérience existentielle, je me raproche de mon essence, un peu comme un trip ayahuasca.
Chaque sitting est différent. Des points très douloureux, une foi observé attentivement en toute equanimité, finissent par se dissiper. Laissant place a une douce « vibration » sur ou sous la peau. Plus on avance, plus tout le corps devient une masse vibrante et changeante. On s'approche de l'impermanence généralisée. Il n'y a plus ces zones de douleurs concentrée, durcie, « constante ». On peut se masser tout le bras en suivant le flux vibratoire. Mais attention, cette expérience est ephemère, il ne s'agit pas de s'y attacher. Car bientôt, remonte a la surface d'autres peines plus profondes. C'est comme ca que le processus avance, et plus on avance, plus l'inconscient remonte a la surface.
Parfoi, c'est tout le buste qui semble s'enflamer, chaque parcelle que je scanne envois une sensation lourde, embrasée. A ce point ci, la douleur n'est plus vraiment de la douleur mais une information, on s'en détache facilement – c'est de la douleur, pas ma douleur. Mais ca demande quand meme un effort permanent.
Après ce genre de sessions, si je suis dans ma chambre, je m'alonge. Mon corps se met alors a trembler, ma respiration s'amplifie, j'ai des tremblement qui remonte du bassin jusqu'au coup – c'est un mécanisme de purge. Les animaux ont ces mecanismes aussi (une gazelle qui tremble après avoir échappé a la lionne).
La nuit, le sommeil met des heures a venir car la conscience du corps est extrême. Je ressent tout en permanence, le processus d'observation devient permanent. Goenka nous dit que c'est un effet courant, qu'il ne faut pas s'inquieter. Juste rester alonger permet au corps de se régénérer, le mental lui, étant tellement focus et aiguisé, n'aura besoin que de 2 ou 3h de sommeil pour récupérer. En effet, a 3h30 du matin je suis dejà en pleine forme.
Je commence donc le huitième jour avant le GonG... a 3h30 dans le calme de la nuit.
Jour 8 : Justice.
La session est très longue et je suis maintenant complètement entré dans le corps. Je peux suivre précisement chaque partie, chaque doigt, chaque phalange, le dessous des ongles chaque muscle de la main. Le processus devient comme un trance. A chaque inspiration, je ressens la sensation, a chaque expiration je bouge le focus au point suivant. Je peux scanner des centaines de points rien que sur la main ou le visage. A l'intérieur du ventre, du torse, ca bouillone de vibrations de toutes sortes.
Après cette longue session je m'allonge. Et BAM. Je retrouve la mémoire, toute la mémoire. J'ai des milliers de flash de mémoire de l'enfance, des jouets reçut a noel, de sessions de jeux avec mes amis, du vélo a 4 roue que je conduit avec mon papa. Ma mémoire de l'enfance était tellement pauvre, je me souvenait de très très très peu de choses. Et je réalise que non, RIEN n'est perdu, tout est la, intacte, d'une clarté cristalline. Je pleure de joie , de plaisir. Une cascade de larmes. Je vais au ptit dej sous le choc, je prend ma cuillère d'une main tremblante, porte a ma bouche un tout petit peu de nourriture. Sursaute : le goût est demultiplié a l'extrème, la sensibilité inimaginable. J'arrive a peine a manger.
L'expérience est tellement forte que je veux pas aller au sitting de groupe, je veux etre seul. Normalement, chacun a une chambre a soi, car il s'agit d'une chirurgie profonde de l'esprit. Mais ici, en dortoir, c'est insuportable. Je finit par aller a la mediation de groupe car je veux jouer le jeu... mais a la foi, je préfereai suivre les lois de la nature que celle des hommes.
Je parle au prof après la session. Je suis 100% calme, 100% relax. Le prof est qqun de très bien, et il me demande de faire preuve de comprehension, ils font leur possible eux aussi (et si qqun ne vient pas s'assoir, d'autres ne viendront pas, et pas parce qu'ils ont besoin d'etre seul, mais parce que leur mental est trop faible que pour travailler sérieusement tout cela par eux meme). Je comprend que nous sommes un groupe et qu'on se doit de se soutenir. Je comprend aussi que tout le monde est volontaire et que cette retraire nous est offerte INTEGRALEMENT GRATUITEMENT a tous. Nous y reviendront. Je parle au prof brièvement de mon traumatisme lié a l'autorité. Il m'avoue qu'il ne voulait pas lui meme etre prof Vipassana, pour ne pas se retrouver dans cette position, trop souvent stigmatisée. On se comprend en fait très bien, et je ressens une énorme compassion en lui.
(mon traumatisme avec l'autorité commence en fait a se dissoudre ! )
Synchronisité oblige, je passe 2h seul dans le dortoir, et travaille dans un grand calme. Un gros blocage appairait autour du plexus solaire, une sensation tout a fait nouvelle remonte a la surface. C'est très douloureux et à la foi, c'est comme ci ca faisait du bien de faire ce travail.
Parfoi, il y a des sensation de chatouille ou de « princement » interne. Qui se deplacent lentement quand on les observe. Je les suis, elles connectent des points dans ma gorge a des zones de mes hanches, ou mes poignets jusqu'aux épaules.
La plupart des grosses session sont suivie de tremblements – mais ils sont de moins en moins présent a chaque foi, le plus gros semble etre passé.
Presque pas dormi, je commence denouveau très tot le matin.
JOUR 9 : l'Hermite
De nouveau au matin, après un long travail, la mémoire revient. A chaque batement de cœur, des mémoires de voyages, de partout dans le monde, de l'adolescence...
Puis paf, Flores, Guatemala : le moment exacte ou j'ai vu ma femme pour la première foi.
BHANGA ! Instantanément, tout mon corps se vaporise en une vibration ultra rapide, comme un frisson qui dissous les barrières de mon corps, un flash de DMT. Et se joue le film de notre première semaine, quand nous somme tombé amoureux. Je revois tout, chaque bus qu'on a pris, les restaurant ou nous avons mangé, les gens que nous avons rencontré, meme des détails ridiculment précis. Un torrent de larme coule sur mes joues. C'est de l'extasie condensée, le nectar des dieux.
Chaque jour a 8h, quand nous allons mediter en groupe, le soleil se lève précisement a ce moment la sur la colline. Comme chaque jour, je prend le temps de le contempler, de laisser aparaitre tout son disque, et puis je rentre dans la sale.
Ce jour la, je suis dejà tellement sous le choc et l'emerveillement...
Et quand je me retourne, un double arc-en-ciel orne le ciel. Je saute de joie et d'exitationcomme un enfant!!!c'en est trop !!!
(il faut savoir que le double arc-en-ciel permet de résoudre la quadrature du cercle en géometrie sacrée)
Comme chaque midi, je m'entraine un peu a faire tourner mon baton dans les airs, entre mes doigts. Je suis devenu assez bon, c'est devenu mon exercice quotidien très plaisant et satisfaisant. Qui s'est chargé de beaucoup de symboliques (roue de Dharma...)
L 'après midi est moins interessant. Plutot que de méditer dans ma chambre je décide d'aller me balader. Je sors denouveau des limites du centre, suis la rivière, trouve une nature sauvage magnifique, me perche sur une grosse branche d'un chaine liège. Je médite un peu et me puis me met a chanter ,a faire des rythme, puis a dancer. J'improvise des odes a la nature et au monde. Puis raconte l'histoire de l'univers. Le temps et l'espace se crée, les étoiles entre en fusion, la lumière envahit le monde, les planetes se condensent, puis les molécules de plus en plus complexes s'agencent, la vie, qui grouille et se développe.... Je chante l'amour , la joie, la chance d'etre en vie,je chante l'amour pour ma femme.
Puis la gorge se serre, la pression sur les tempes
Arrive le moment ou, l'un devra vivre sans l'autre, elle sans moi ou moi sans elle
la vie est une rencontre des éphémères, un doux poison qui nous est offert
Meme le Soleil un jour devra mourrir
Anitcha Anitcha, tout n'est qu'impermanence
Derniere meditation en groupe de la journée : j'atteint finalement le flux libre : vibration dans tout le corps, plus aucune zone « morte » ou pénible, je pourrais rester des heures sans bouger dans cet état. Sauf que... bien sur, après un temps, des choses plus profondes remonte encore a la surface.
Cette douleur dans l'homoplate droite, dont je parle au début, revient en force. Plus profonde. Je décide alors de la travailler, de l'explorer, de droite a gauche de haut en bas... et réalise qu'il y a une 4ème dimension : « la profondeur ». après un travail interminable, cette lourdeur pénible et douloureuse reste présente, intacte. J'en parle au prof : il me dit : attention, si tu t'y attarde, ce pourrait etre un piège de l'esprit. Il faut continuer a scanner tout le corps, ne pas se focaliser sur cette unique zone, au risque de perdre l'equanimité. J'approuve.
Fin du jour 9 : je suis en méditation permanente, je suis conscient de chacune de mes respiration, je ressent tout mon corps. Je suis conscient de la pression sur mes pieds a chaque pas, du deploiement de mes muscles. Je ne peux pas vraiment dormir, je suis bien trop lucide. Mais cela n'est pas une gene : j'ai un sentiment de satisfaction, de completude et de paix interieur.
Quand après plusieurs heures je m'endors, je reve de ma fille, je suis baigné dans un amour profond durant toute la nuit.
Au premier Dong je me met a méditer de nouveau. Mais les autres – c'est le dernier jour – ne sont pas vraiment focus. Qqun mange une pomme, d'autres rembale leur brols et chipote avec leur lampes de poche, un autre a décider de ronfler encore un peu..... GRRRRR ! Ok , ca apprend la compassion, la tolérance, mais... GRRRR quand meme !
Au petit dej je rumine un peu. Bien sur la technique est bien, mais je n'arrive pas a embrasser l'ensemble de leur philosophie. Je rejette le conceptde Vérité, encore plus de Vérité Universelle Absolue. Je rejette leur philosphie ou les choses semblent etre dirigée par un but pré-deéterminé (L'illumination ou l'Eveil) – je pense que le processus a plus de valeur que le but !
Pour moi, la piece centrale de mon paradigme c'est le Mystère. L'inconnu.
Je décide alors de ne pas venir a la derniere meditation commune a 8h. Ca sera mon acte symbolique de désobéissance pour me recentrer sur ma propre vérité, sur mon processus, et me détacher de la part Dogmatique attachée a toute tradition. Et ca n'aura aucune conséquence, vu que c'est la derniere méditation. Je ne fais de mal a personne.
A 8h, le Dong retentit. Je n'irai pas m'assoir. Mais je vais voir le lever du soleil comme chaque jour.
Et puis, après le levé du soleil, je passe devant la sale. Tout le monde est dejà entré, c'est sur le point de commencer. Et la BAM un message aparrait dans ma tete :
« Le plus grand acte de désobéissance est de désobéir a soi-même » , et sans hésitation, le plus naturellement du monde, j'enleve mes chaussure et entre m'assoir.
Le TRIP ! Mon esprit vient de faire un volte face ! S'en suit une cascade de réalisation, sur Oh Combien on se contrôle soi même, bourreau-esclave de nos etas inconscient, accompagné d'un esprit tyranique à l'ego inflexible !
Je médite , mais cette foi ci, j'atteint un etat de relaxation inégalé, ma respiration est douce et paisible comme jamais, je respire dans chaque partie mon corps. Quand le « scan » passe par mon homoplate douloureuse : la douleur a presque disparue. Et la je comprend ce qu'est l'Observation en toute equanimité. Je le comprend par l'expérience. Je comprend aussi que tout au long de ce séjour, je voulais, presque secretement, soigner cette douleur. Et que ca, « vouloir soigner », ce n'est pas l'equanimité !!! Je me devais de lacher prise, de lacher tout contrôle, de juste observer le Grand Jeu de la Nature. Ca paraît si simple et pourtant !!! ca en a pris du temps a comprendre ! Et pour cela, j'ai du désobéir a moi meme. (bienvenue dans le Tao, le grand jeu des paradoxes apparents)
WOW !
Puis Goenka nous apprend la dernière étape. Metta.
Il nous invite, après chaque méditation dans le futur, et pour cette derniere meditation de notre retraite, a mediter en envoyant de l'amour , de la compassion a tous les etres, grand et petits, organiques et inorganiques, visibles et invisibles, proche de lointain, dans cet univers. Que chaque etre puisse etre pardonné et que puisse nous pardonner nous, que chaque etre puisse se libérer. De sentir son corps, sentir notre propre vibration et l'associer a ces mots. Amour, compassion, harmonie, Liberté.
J'ai ralé plusieurs foi, car je trouvais désolant que l'amour ne joue aucun rôle durant ces 10 jours. Et puis je comprend : il faut d'abord passer par tout le travail sur soi, se purifier autant que l'on peut, et puis seulement l'Amour pur, inconditionel, universel, peut emerger.
On apprend aussi que les 2 professeur (un hommet et une femme) qui seront resté devant nous pendant ces 10 jours, ont pratiqueé cette méditation Metta pour nous tout le temps. Je trouve ca magnifique.
On ressort de la sale, et nous pouvons maintenant rompre le silence.
Personne ne sait quoi dire. Alors théatralement mais d'une voie douce j'annonce : « Welcome to reality, to the kingdom of impermanency » Tout le monde se met a rire ! S'en suit une cascade de bavardage joyeux, de partage d'expériences dans une ambiance enflammée ! Le top !
En discutant avec les autres, je me rend compte que tout le monde n'a pas eu une expérience aussi forte bien évidemment. Je pense que bcp sont parti sur une mauvaise base et n'ont pas réussi a vraiment calmer leur esprit. N'ont pas eu la motivation suffisante. Il faut dire que les plantes sacrées, durant plusieurs années, m'avaient dejà enseigné bcp sur la conscience, le corps.... Et l'Harmaline m'avait dejà bien préparé a la meditation profonde. Je vois une belle synergie entre les plantes et la meditation, et pas du tout une opposition.
On nous sert une festin. On nous offre la possibilité de faire une donation. C'est la moindre des choses !!! Chapeau d'avoir osé ouvrir des centres de retraites partout dans le monde, completement gratuitement logé nourrit. Et ca marche, car après une expérience comme ca, la seule chose qu'on désire, c'est que qqun d'autre puisse en profiter. Convaincu que ca pourrait rendre le monde meilleur. Et le fait que ca soit gratuit augmente la qualité de l'expérience, nous rendant plus humble.
Retour a la vie, je prend le bus. Je pleure presque de joie face a la beauté du monde. Je me sens bien dans mon corps. Mon esprit est clair, calme.
Plus jamais je ne devrais attendre dans ma vie. Meme les 10h de bus devienne un vrai bonheur, je m'assied en position de meditation, jambe croisée... je trouve la paix et la satisfaction d'Etre.
Je continue de pratiquer 1h chaque matin, et si possible 1h le soir. 2H par jour pas du tout gaspillée, et largement récupérée : on devient bcp plus efficace dans toute nos taches, dans notre travail. Et on doit dormir moins, notre energie est comme préservée.
L'idée c'est de faire perdurer la méditation durant toute la journée en étant conscient d'au moins une sensation a tout instant : par exemple, la pression sur les pieds quand on marche, l'eau sur les main quand on fait la vaisselle etc etc, on atteint ainsi un feedback permanent de notre inconscient via nos sens. Le stress ou l'impatience se manifeste dans le corps avant meme que l'esprit ne s'embale, je réalise directement si je suis tendu : les muscles de ma main se tendent. Ce recul permet d'éviter la colère et de se recentrer sur l'empathie. Permet de ne pas raler inutilement sur mon ordinateur de merde qui lag a mort, mais de respirer calmement et patiemment. Moi qui était toujours impatient, c'est un changement radical.
Je vois aussi oh combien, de mille et une facon, cela fera de moi un meilleur père (c'est au final le sujet principal... il fallait dépasser mon « trauma » avec l’autorité, mon rejet de celle ci, sinon comment pourrais-je moi meme mettre des limites ? Je n'avais aucun modèle représentant ce que pourrait etre un bon père , et il y a encore beaucoup de travail bien sur, mais c'est un bon début).
Ce qu'il faut retenir :
C'est une technique d'observation directe de notre expérience du monde par notre corps. De reprogrammation de notre inconscient pour atteindre la liberation. Les effets que je décris ne sont que la pointe de l'iceberg, ce qui emerge, visible dans la conscience. Le plus gros du processus reste mystérieux et invisible. On voit a quel point le corps renferme une Sagesse et une intelligence qui nous dépasse.
Les bénéfices sont incalculables : sentiment de reconnection au corps évidemment, mais aussi non attachements a nos états emotionels destructeurs, sentiment de libération de nos peurs et traumas, confiance accrue, paix intérieur, compassion et amour. Alors que toute les spiritualité en parle, ici, on propose de trouver un chemin pour incarner ces qualités.
Vipassana est accessible a tous gratuitement. Chaque expérience est tout a fait unique, ne vous attendez pas a vivre qqchose de similaire. J'ai meme hésité a écrire ce texte, vous ne devriez avoir aucune attente.
Addendum :
phenomène très interessant :
Observation des pieds et des mains, en détails (5 a 10 minutes pour chaque) :
Ce sont les parties du corps les plus sensible au scan, chaque petit carré de 1mm peut etre observé indépendemment et donner une réponse différente.
Chaque point de la plante du pied semble résonner avec un autre point dans le corps, tempes, cœur, bassin, nuque...), sous forme d'une petite tension « electrique ». Le corps est comme un hologramme, ou tout chaque partie est référencée par une autre. C'est la base de la reflexologie, de l’acupuncture, etc. C'est très interessant d'en faire l'expérience directe.
Mais mon sentiment, c'est que la complexité dépasse largement l'entendement : il y a sans doute plus de connexion dans notre corps qu'il n'y a de donnée dans tout l'Internet !
La recherche sur l'intelligence artificelle donnera peut etre des super intelligence dans certains domaine, mais q le monde scientifique n'a encore aucune idée de ce qu'est la conscience...
Que chacun d'entre vous trouve Amour et Bonheur
Que chacun d'entre vous trouve le chemin de la Libération